Réunion de famille (shyn)

le 8e jour de la deuxième ennéade de Barkios de l’An 14:XI, dans les Grands Sablons

La pièce est plongée dans la pénombre. Normal pour une personne commotionnée. L'odeur d'antiseptique flotte dans l'air de la pièce éclairée seulement par une lampe tempête givrée qui gratifie les lieux d'une lueur fantômatique. Dans le lit étroit, une petite silhouette semble dormir tranquillement, veillée par une plus grande, tranquillement assise sur une chaise, et en train de se servir de la table de chevet comme bureau D'ailleurs, plusieurs feuilles volantes avec des colonnes de chiffres sagement alignées s'étalent le long de la lumière tamisée.

Quand Viconia est enfin arrivée, sa pouliche (non mais n'a t'on jamais entendu mot plus ordinaire pour décrire cette merveilleuse combattante?) dormait. La triumvir n'est pas venue tout de suite, occupée selon leur accord tacite à faire diversion afin que la championne du jour ne se retrouve pas à coup sûr assaillie de toute part. D'où beaucoup ne voit qu'indélicatesse est en fait un vrai travail d'équipe. D'où beaucoup croient voir une rivalité est en fait une complémentarité naturelle.

En fait, la jeune triumvir est en train de faire une liste exhaustive de tout les gains engrangés par les jeux de Thaar, tout ce que Shyn'Tae vient de rafler avec sa victoire. Avec dans son idée de lui donner les ressources afin de se propulser encore plus haut, encore plus loin, de lui donner ce qu'il faut pour pousser encore plus son potentiel.

En attendant que la meilleure guerrière de tout Thaar puisse se réveiller. Il ne faut pas réveiller la guerrière qui dort.  Aussi attend t'elle patiemment que Shyn'Tae se réveille.

Bonjour divine Comète. Comment te porte tu?   

Les rêves sont des choses étranges. Impalpables, abstraites, changeantes. En leur sein, aucune règle si ce n'est leur absence. On pourrait alors croire qu'ils se reposent sur rien, et pourtant, ils sont l'écume de l'inconscient, révélateurs des angoisses et craintes de celui qui les vit. Et aussi vivaces et révélateurs soient-ils, il est bien rare qu'on s'en souvienne au réveil.

- Bonjour divine Comète. Comment te porte tu? La daedhelle avait commencé à s'agiter dans son sommeil, et, s'est à moitié assoupie qu'elle avait entendu la voix douce de la triumvir. Même les drows peuvent être adorables dans leur sommeil. Pour sûr celle là l'était, sa chevelure de neige étalée autour de son visage qui reprenait peu à peu vie. Une oreille frémit, ses yeux refusèrent de s'ouvrir, puis finalement son cerveau accepta de traiter le message qui lui était parvenu. Une eldéenne se trouvait à coté d'elle.. Et c'était Viconia.

Les yeux couleur rubis s'ouvrirent soudainement, et confirmèrent la situation, qui n'avait rien de detestable, bien au contraire. Le triumvir put admirer un sourire naitre sur ce visage. La drow se frotta le revers de la main sur les yeux, puis lui adressa un regard pétillant.

- Bonjour, glorieux mirage." Sans qu'elle sache trop pourquoi, ces murs commencaient serieusement à lui porter sur le systeme. Mais la présence de sa rivale était rassurante. "Que.. où sommes nous? Quel jour sommes nous?" Elle avait confusément l'impression que du temps s'était écoulé, mais... tout ceci avait la consistance moutonneuse du rêve. Une angoisse impossible à identifier s'empara soudain d'elle, faisant disparaitre son sourire.

La noirelfe s'appuya soudainement sur ses bras pour se redresser. Contrairement au bras droit, le gauche ignora la commande comme s'il avait decidé d'entrer en rebellion, ne faisant que tressaillir, interrompant son mouvement. Oh. Elle se rappelait. Son regard se fit dur, et elle reprit ses efforts pour se redresser sur son bras droit. Son corps douloureux lui obéit finalement.

- Heu, oublie-ces questions. Ca va bien! Et toi pas trop de succès ? J’espère que je ne te vole pas trop la vedette? La daedhelle souriait et faisait de l'humour, mais le ton de sa voix sonnait un peu faux pour qui la connaissait bien.

 

Avec la confusion de la jeune drow, vient une brusque et brève cacophonie de sa mélodie. Viconia en grimace intérieurement, son oreille s'aplatissant sur son crâne sous l'effet de ces discordances. L'oeil d'émeraude rougeoyant reste cependant joueur.

Ne t'inquiète pas, les commotions font souvent cet effet. Na'Ri me l'a confirmé. C'est qu'ils ne t'ont pas loupée. Surtout l'humain.

Elle voit Shyn'Tae essayer de se relever et ne lui prête pas assistance. Tout simplement pour préserver l'orgeuil de son ancienne rivale.

Heu, oublie-ces questions. Ca va bien! Et toi pas trop de succès ? J’espère que je ne te vole pas trop la vedette?

Non, du tout. J'ai juste éconduit une bonne douzaine de soupirants, des timbrés de tout acabits, des propriétaires d'arènes qui voulaient t'acheter, ma foi, à un prix fort intéressant. J'ai recu, trié et envoyé au Puy en avance une bonne demi douzaine de chariots de tout acabit pour ton butin d'arène. Ca sera au Nid en attendant ton bon vouloir. Ma féroce, tu es riche… Très riche. Et, franchement, ça me plait d'être dans ton ombre. C'est reposant. Prend garde, je pourrais y prendre goût!

Viconia marque une pause taquine.

J'espère avoir réussit à détourner de toi le plus gros de l'artillerie du balourd intégral. Mais je n'ai pas réussis à éloigner Kerath, j'en suis désolée. D'ailleurs j'ai une nouvelle on ne peut plus croustillante à t'annoncer à son sujet.

Belle, tantôt moqueuse, tantôt sérieuse, Viconia avait bien au cours des dernières années, repensa Shyn'tae. Les responsabilités changeaient la plupart de ceux sur lesquels elles se reposaient, décida-t-elle. L'avait-elle autant mué que sa partenaire? Certainement plus dans les derniers jours qu'au cours du dernier siècle, admit-elle. La drow avait bien du mal à visualiser les richesses que lui promettait le triumvir. C'était une bonne chose supposa-t-elle, cela pourrait servir et cela soulevait surtout une foule d'autres questions auxquelles elle n'était pas tout à fait prête en ce jour.

Et elle avait des soupirants? Un petit sourire accueillit l'idée incongrue. Des propriétaires désirant se l'offrir? C'était amusant, le sourire grandit. Viconia qui riait de la voir prendre la lumière? C'était gênant, comme si elle n'était pas à la bonne place. Elle rougit jusqu'aux oreilles malgré elle, et se pencha doucement de coté pour s'appuyer sur le corps chaud du Triumvir.

- Profite en alors, les comètes ne font que passer, féroce ou pas! Viconia entendit son rire cristallin, ce qui était une bonne nouvelle qui augurait d'un rétablissement prochain.

- Je.. n'ai eu que des bonnes visites. Enfin je crois, mes souvenirs sont un peu flous, mais ca va mieux maintenant. Trop de coups sur la tête il parait. Il y a peu de chances que les séquelles ne me rendent pire qu'avant en tout cas. Elle préféra ne pas s'étendre sur Kerath, et repensa un instant "au cadeau", rêveuse.

- Kerath… Ce nom seul l'agaçait. C'était enfantin, elle le savait, peut-être injuste, pourtant elle ne parvenait pas à se défaire de ce reflexe. Que Viconia ait quelque chose à dire à son sujet était pour le moins étonnant. Que ce soit croustillant encore plus. Sa curiosité était allumée, on ne pourrait plus l'éteindre. Un main svelte dont les multiples griffures et contusions étaient encore visibles frola le bras de la bien née. "Vas-y, je suis prête à tout entendre." annonca-t-elle d'une voix joueuse.

Oh c'est une histoire scandaleuse! Que dis, je d'une tristesse à faire pleurer La Sulfureuse! A faire danser Tesso!

L'oeil vert de Viconia pétille de malice. Déposant doucement les papiers sur le bureau, elle se retourne vers la championne du jour.

Oh le gredin, à semer à tout vent sa passion, il en récolte les fruits certes. Mais aucun n'est à la hauteur de ses gigantesques attentes! Que dis-je, ses bourses sont pleines mais ce qu'il en récolte comme intérêt ne sont que de vilaines pièces… Des femelles pour la plupart, MAGES! Quelles ignominies! Oh, il y a bien eu une assassin nécromancienne dans le lot. Aucun des fruits de sa chair ne s'est distingué dans le noble Art de la Guerre. Il a semé partout au fil des siècles et, franchement il a été productif, très. Mais ne s'est jamais préoccupé de diriger les jeunes pousses pour en faire ce qu'ils auraient dû être. Non… Plutôt il est resté dans une bigoterie à Faire pleurer Uriz lui même.  

Alors, quand une divine comète a t'elle dansé dans l'arène, accompagné de son ruban dansant, il s'est allé à quelques confessions ce grand homard. Et ton beau mirage de l'écouter attentivement, accoudée au bord des gradins, en se demandant bien ce que ca donnerait nous deux, aujourd'hui, retenter l'expérience.

Viconia se penche sur le lit, surplombant Shyn'Tae de sa superbe, une mèche de neige allant chatouiller la joue de sa comparse. L'oeil émeraude pailleté de rubis de la triumvir brille comme milles étoiles. Ses lèvres s'ourlent en une moue amusée. La chute du récit s'en vient.

Juste pour faire chier mon grand-père. Je me demande s'il hurlerait de rage et de déception en sachant que sa fille et sa petite fille ont eu… ont une liaison ensemble. Oh, tu sais, moi aussi j'ai eu droit au je suis décu de toi!  

La voix mélodieuse se teinte de velours avec une pointe d'amusement pur.

Alors, Shyn'Tae Vaen'Re? Comment on se sent quand on apprend qu'on a baisé sa nièce?  

La belle Viconia était d'humeur loquace et fort joyeuse. Un sourire interrogatif éclaira le visage de la petite daedhelle alors que la triumvir relatait avec verve et panache la vie familiale de son père. Au fil du récit, la magicienne se rendit peu à peu compte à quel point sa congénère connaissait l'histoire de son père. Probablement bien mieux qu'elle d'ailleurs. Ainsi le drow avait-il été prolifique? Shyn'tae ne savait pas vraiment si elle devait plaindre ces autres rejetons dont elle ignorait l'existence. Après tout, elle s'était toujours tenue bien à l'écart de son paternel jusqu'à présent.

En tout cas, le contenu était une chose, mais le contenant l'amusait aussi et parvenait à effacer pour un temps sa propre morosité. Qu'il était bon de voir sa rivale ainsi pétillante. Elle se pencha alors vers la drow alitée, qui frissonna. La tête de la magicienne s'approcha un peu plus, lentement, jusqu'à ce que la chaleur de leurs soufflent se mêlent, yeux dans les yeux. Viconia continua. Shyn'tae sut qu'elle allait découvrir où elle voulait en venir avec Kerath.

-Juste pour faire chier mon grand-père. Je me demande s'il hurlerait de rage et de déception en sachant que sa fille et sa petite fille ont eu… ont une liaison ensemble. Oh, tu sais, moi aussi j'ai eu droit au je suis déçu de toi!
- Alors, Shyn'Tae Vaen'Re? Comment on se sent quand on apprend qu'on a baisé sa nièce?  


La drow inclina légèrement la tête, amusée et féline. Comment se sentait-on? Au delà du coté si amusant de la coincidence, elle avait beau chercher, c'était de l'indifference qui accueillit la nouvelle. D'accord, elles étaient de la même famille… Mais l'idée que cela puisse être scandaleux… Cela lui plut. L'innocence la plus complète s'épanouit sur son visage.

- Je… ne sais pas trop, ma nièce… Il faudrait réessayer pour être sûr. Et sur ce, ses lèvres vinrent caresser les siennes avec grande délicatesse. Elle continua en murmurant, presqu'inaudible, le bout d'un doigt glissant contre le cou de la triumvir.

- Quant au vieux machin… Faut faire l'experience... Montrons-lui la vraie nature de notre relation, pour voir," soupira-t-elle. Il y eut une pause. Mais si tu veux l'agacer, un baiser suffira-t-il?

L'art de Viconia avait bien progressé après toutes ces années. Et pourtant, la drow reconnut sans peine le sortilège. Elle le connaissait bien, car c'était une magie qu'elles avaient pratiqué ensemble il y a fort longtemps. Le plaisir d'apprendre, au sens propre. Si elle avait surpris des apprentis prendre ce genre de risque, Shyn'tae aurait désapprouvé... et approuvé en même temps. Car apprendre la magie était une chose, faire preuve d'imagination dans son application était bien mieux.

La magie effleurait sa conscience, laissant derriere elle des sensations fantômes. Elle atténuait les douleurs, avivait les sensations. La drow admira l'art de la triumvir. Les ondes au sein des motifs, leurs reflections maitrisées vinrent se rejoindre en elle... Elle soupira en sentant le toucher des lévres sur son cou, ses seins, son ventre... Puis ses oreilles sensibles. Elles frémirent et se tendirent au grand amusement de la magicienne penchée sur Shyn'tae, et le soupir devint un gémissement.

- Cela faisait longtemps..." Soupira la jeune drow, ses yeux rubis s'ouvrant à nouveau pour contempler son amante. "Et le jeu serait qu'il ne s'en apercoive pas? Tu sais... à l'époque ils faisaient semblant de ne rien voir." Ajouta-t-elle avec avec sensualité. Autant Viconia savait maintenir l'illusion d'être la plus sage des drows, autant sa pouliche ne s'était jamais embarrassée de la moindre pudeur à ce sujet. Si différentes, mais si semblables.

La mèche caressait sa joue, la drow oublia la douleur, les capacités qu'elle ne retrouverait peut-être plus. Elle se plongea dans les sensations que l'arcaniste lui prodiguait. Aurait-elle pu les différencier avec la réalité? Peut-être, mais elle n'en avait nul envie. Était-ce une habitude qu'elle avait pris à l'époque? Elle était revenue si naturellement.. C'était effrayant, et excitant en même temps.

Et en effet, le désir montait en elle, sensation délicieuse et attirante. Les baisers, les caresses attisaient si bien les braises de sa passion. Son fin visage prit alors les couleur de l'innocence la plus complète, ses rubis pétillants d'excitation, le cœur battant. "Continue, beau mirage... Plus loin... S'il te plaît?" Souffla-t-elle, pleine de malice et de candeur à la fois. Viconia pouvait tant de chose.

Effectivement, Viconia peut tant de chose… Si on la laisse faire. Il y en a qui ne savent pas ce qu'ils manquent en fait. Et voilà Shyn'Tae qui joue l'innocence pure…. Cette Eldéenne est toute sauf innocente. Les cheveux épars sur l'oreiller, ces yeux de rubis plongés dans les siens, pétillants.

Viconia plisse le nez, mutine. Elle sait ce que Shyn'Tae adore…. La sensation d'une corde rugueuse, rêche, se fait sentir sur la peau de la dynamiste. S'enroule autour du corp de la jeune drow sans lui faire mal. Triturant toujours sa mèche, l'Enchanteresse renforce son sortilège. Le sentiment d'être dominée monte au sein la gladiatrice qui se retrouve immobilisée dans le lit de soins.

Les caresses de Viconia se font légères griffures, les baisers se font joueurs, mordillant. Des effleurements de soie contrastent douloureusement avec la rugosité des liens imaginaires.

Surplombant Shyn'Tae, Viconia la regarde intensément, attentive à chacun de ses soupirs, de ses gémissements. Ses réactions l'aiguillent aussi sûrement que le ferait n'importe quelle parole. Alors, sa chère compagne se sent elle plus mâle ou femelle ce soir?

Ce qui amuse le plus la triumvir c'est de mettre sa tante dans tout ses états et ce, sans la déshabiller le moins du monde.

Dans le clair obscur de la chambre, la daedhelle gémit sensuellement. Des liens qui n'existaient que dans son esprit glissèrent sur ses membres, les entravèrent peu à peu, comme des serpents si puissants qu'elle ne parvenait pas à les déloger. Elle tenta d'y résister, ses muscles se bandant sous l'effort, sans succès. Evidemment, ce n'était pas de cette manière qu'elle y parviendrait, il suffisait non pas de faire travailler sa force, mais sa volonté… Mais en avait-elle envie?

Sa vulnérabilité croissante, le regard pétillant de la magicienne qui la dominait de toute sa hauteur, son incapacité à y resister même, tout cela nourrissait son désir inexorablement, et affaiblissait sa volonté.  Si elle en avait envie, pourrait-elle-même résister? Echouerait-elle, soumise aux sortilèges que la mage de l'esprit tissait autour de sa conscience comme une toile. Les motifs étaient beaux… Il suffisait de s'y abandonner. Elle gémit de désir ou était-ce de plaisir? Difficile de savoir alors que ces lèvres la caressaient, ses dents la mordillaient sans relâche, le long de son corps, le long de ses bras, s'attardant sur les zones les plus sensibles de son anatomie. Sur sa poitrine, ses oreilles dont les pointes frémissait pour le plus grand plaisir de la spectatrice concentrée.

Sans qu'elle n'y pense, la main de l'éldéenne vint chercher le trésor niché entre ses jambes, embrasé par la chaleur du désir et trop laissé à l'abandon jusqu'à présent. Elle s'arrêta… Puis remonta malgré Shyn'tae, pour s'écarter d'elle, entrainées par les cordes qui n'existaient que dans son esprit. La drow miaula de dépit et se cambra, le joli corps dansant sous le drap pour échapper aux contraintes, sans pourtant y parvenir. Le drap glissa, révélant les courbes arrondies de ses seins nichées au dessus de l'épaule bandée.

- Je… s'il.. Te plait…" La drow était transportée de désir, si facile à percevoir pour l'arcaniste, dans ses mouvements, dans le rosissement de sa peau d'ébène, dans son regard désespéré, et dans sa mélodie qu'il rendait d'autant plus malléable. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait. Mais elle voulait plus. Plus de plaisir comme si elle en était peu à peu plus assoiffée.

Rien de tout cela n'existait vraiment en dehors de sa tête habituellement si rationnelle. Elle le savait. Elle savait même comment Viconia s'y prenait.

***

Les deux apprenties étudiaient ensemble quand elles en avait l'occasion. Si différentes, mais si semblables à la fois. Sur le lit, devant elles, trônaient des ouvrages théoriques poussiéreux et arides qu'elles avaient emprunté dans la bibliothéque. Ils traitaient de l'immatériel et contenaient moult idées dont certaines paraissaient folles à l'une autant qu'à l'autre. Alors elles en discutaient, prenaient des notes, débâtaient, pour ensuite mettre les idées qu'ils contenaient en application.

Malheureusement, il y avait un problème. Personne n'aurait prêté d'esclave à des apprenties pour leurs experiences, car même s'ils n'étaient pas une ressource rare, elles étaient bien trop jeunes pour qu'on accepte qu'elles en gâchent.

Autant, cela n'était pas un problème pour la jeune Shyn'tae. Autant son amante, magicienne de l'esprit en avait été fort déçue.

Et après une longue hésitation, le cœur battant et les étoiles plein les yeux, l'ainée avait suggéré à une Viconia abasourdie de se porter volontaire. La curiosité était un vilain défaut.

***

Rien n'était reel, mais quelle importance? Pire, c'était encore mieux ainsi. La sensation de son corps restreint, de la corde ou du metal froid, l'incapacité de s'en libérer, d'influer meme sur son tourment, tout cela ne faisait que nourrir un désir qu'elle était incapable de satisfaire seule. Quand aux caresses, aux baisers qui parcouraient son corps, s'attardaient le long de ses fines oreilles jusqu'à la rendre folle, ils prenaient bien garde à ne pas l'entrainer jusqu'à l'extase…

Finalement, alors qu'elle n'en pouvait plus, et peut-être pour cela, la daedhelle sentit le mâle entre ses jambes. "Oui!" gémit-elle avec enthousiasme… Et le mâle s'exécuta avec vigueur, les caresses devenues brutales, possessives. Attachée elle ne peut resister.. Libre le pourrait-elle? Elle se soumet volontiers aux passions qui la consument, miaulant sans retenue pour son amante qui manipule son esprit rendu fort coopératif par le désir.

Puis le deuxième mâle rejoint le premier, différent mais tout aussi virile. Elle sent le corps huilé s'emparer d'elle, disputer son corps au premier arrivé. Elle oublie que rien n'est réel lorsqu'à son tour il s'enfonce dans le creux de ses reins.

Le corps tendu de la championne se couvre de sueur. Arqué il ondule sous les coups virils imaginaires mais d'autant plus ardents. Ses yeux clos, les lévres entrouvertes, elle laisse s'exprimer son plaisir si intense. La mage joue de sa partition, l'emmène peu à peu jusqu'à l'extase, la lui refuse, joue avec son plaisir comme d'un instrument… Et finalement lui offre la délivrance tant attendue.

Shyn'tae crie, son esprit irradiant d'un plaisir surnaturel, celui que son amante lui a offert tant de fois par le passé, mais mieux maitrisé, moins brut, une veritable apothéose mélodique dont la triumvir est le chef d'orchestre.

Il dure jusqu'à ce qu'elles sentent toutes deux approcher les limites de son corps blessé, puis Viconia la guide tendrement jusqu'au doux était qui suit la jouissance, et la libère de ses liens. Haletante, tremblante, la tête encore vibrante de plaisir, elle reprend finalement peu à peu ses esprits.