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 Quand on arrive en ville... [Libre]

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Drystan
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MessageSujet: Quand on arrive en ville... [Libre]   Quand on arrive en ville... [Libre] I_icon_minitimeSam 4 Mai 2019 - 17:47

Second jour de la première ennéade de Karfias, An 17


Sept ans plus tôt, un chevalier errant débarquait d’un navire, accompagné d’un dragonnet, en quête d’étendues sauvages où s’épanouir et se préserver des prétentions et tentations des Hommes. Encombré par la peur, par des idéaux et des principes qu’il considérait plus élevés que les hommes, il s’était alors assurément montré maladroit dans sa rigueur, suffisant avec les puissants de cette province, quel imbécile !
Sept ans plus tard, un dragonnier approche des faubourgs de Thaar, porté par les vents, marqué dans son esprit et sa chair qu’il n’envisage pas de dissimuler, sinon du soleil et de son agressivité estivale. Une légère appréhension lui noue l’estomac, voilà six ans qu’il a pris ses distances de ce monde et gagné l’Anaëh, six ans qui l’ont tant changé qu’il ignore l’accueil qu’il peut recevoir. Mais c’est bien le cœur léger qu’il avance, sans peur, sans idéaux et principes, sans suffisance pour lui peser.

C’est qu’il y pense depuis un moment, à ce retour, et alors qu’il n’en est plus très loin, il n’a encore rien décidé, songeant même à improviser, pas l’idée la plus sage, certes, mais le plus sûr moyen de se préserver des déconvenues fâcheuses propre à celui qui planifie, pour peu qu’il se tienne aux quelques évidences qui s’imposent.
Il vient, les suggestions – conseils ou propositions, appelez ça comme vous voulez – de la Maîtresse de la Corporation d’Argent à l’esprit, sans avoir toutefois l’intention d’en tenir compte pour nourrir sa réflexion. Pourquoi ne pas en tenir compte ? Précisément parce qu’elle le lui avait suggéré. Stupide ? Possible, mais suivre ce qui est certainement un calcul et peut l’isoler l’est tout autant, alors entre deux choix stupides, il préfère opter pour celui qui lui laisse le plus de champ. Bon, ce n’est pas si simple, bien sûr, et intervient dans le cheminement de ses pensées le simple fait que les lignes ont beaucoup bougé depuis cette rencontre, il y a sept ans. Des dragons à Nelen, des eldéens à Sol’Dorn, son propre regard… Autant de raison de reconsidérer la valeur d’un conseil.
Voilà pourquoi il revient à l’improviste, curieux de découvrir l’accueil qui lui sera réservé.

Mais à mesure que la distance se réduit, l’idée-même d’une entrée discrète – à supposer qu’il soit possible, avec sa tête, de se fondre dans le décor – et de ménager son effet s’étiole. De la suggestion de la Maîtresse des Forges, il ne conserve finalement que le principe d’une entrée fracassante, qui laisserait peu de place aux doutes et aux rumeurs infondées. Quelque part fidèle à son principe d’honnêteté, il veut offrir une vérité nue, sans équivoque. Pour la suite, il trouverait bien… Il ramène déjà suffisamment de peaux et d’autres fournitures collectés sur des proies pour récupérer un pécule suffisant pour trouver à se loger modestement comptant quelques jours… De quoi lui permettre de prendre ses repères et d’envisager ses options.
Voilà pourquoi le dragon se met à survoler la cité, indifférent aux éventuels regards des êtres qui se trouvent en dessous. Voilà pourquoi il survole les Soieries, un regard amusé sur ces demeures orgueilleuses dont les propriétaires entendent s’élever au-dessus des autres. Voilà enfin pourquoi il survole le Joyau de Thaar, et à l’approche de ce dernier, claironne sans toutefois s’y attarder, ni même envisager de se poser sur le parvis. Plus tard. Son survol décrit un large cercle, un moment, dragon et dragonnier observant et intégrant des repères visuels depuis cette position, comme ils le firent sur une partie du continent au fil des années passées.

C’est finalement du côté du quartier des tanneurs, sur une petite place bientôt gagnée par une vive agitation, qu’ils décident de mettre pieds – ou pattes – à terre. Le dragonnier observe les badauds quelques instants, de la surprise, de la peur, un soupçon de curiosité, avant de démonter pour décrocher ses quelques affaires, laissant sortir le dräke en passant. Quelques observateurs incrédules, un peu plus entreprenant que les autres ont l’audace de faire quelques pas avant d’être brutalement stoppé par un avertissement silencieux aussi pénible que troublant.
Une fois son dragon libéré de sa charge, une main courant le long du flanc accompagne une pensée chaleureuse avant de faire quelques pas en arrière pour laisser ce dernier reprendre son envol vers les contrées sauvages, hors de la cité, laissant le dragonnier seul sur place, entouré d’une population médusée par ce qu’elle vient de voir. Et c’est indifférent à l’effet qu’il déclenche qu’il se dirige vers l’une des sorties de la place, les badauds s’écartant sur son passage, incertain quant à l’attitude à avoir.
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Ascanio Vossula
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MessageSujet: Re: Quand on arrive en ville... [Libre]   Quand on arrive en ville... [Libre] I_icon_minitimeSam 4 Mai 2019 - 20:53


Il est des merveilles que l'on ne voit qu'une fois dans une vie, et qui surgissent au moment où l'on s'y attend le moins.

Au cœur de l'été, la chambre était une véritable fournaise. Le front perlant de sueur, épuisé par l'effort, Ascanio releva la tête. L'intense lumière du jour filtrait au travers d'une large fenêtre, donnant sur un balcon surplombant la cité.

C'est là qu'il le vit, fendant les airs dans un ciel sans nuages. Sa silhouette était d'un blanc immaculé dont les rayons du soleil transcendaient l'éclat. La vision, irréelle, flotta un moment avant de fondre hors du cadre de la fenêtre. Ébahi, Ascanio s'était immobilisé ; il demeura ainsi un moment, incapable de bouger. Devant lui sur la couche, également tournée vers la fenêtre, Niusha ne chercha pas à comprendre ce qui troublait son maître. Elle aussi avait vu le Dragon.

Délaissant la Zurthane, Ascanio se précipita sur le balcon. Occultant le fait qu'il était nu, le Prince de la Soie s'accouda à la rambarde, suivant du regard la silhouette de la créature qui s'éloignait déjà du quartier des Soieries. Comme lui, les curieux se massaient aux fenêtres des manoirs. Partout en ville, le phénomène attirait tous les regards.

Lorsque le Dragon disparut de son champ de vision, Ascanio fit mander Nevio. « Arrange-toi pour découvrir dans quelle direction il est parti », dit-il. L'esclave à la mine patibulaire, ami du Prince, acquiesça. Sitôt qu'il eut quitté les lieux, Ascanio se tourna vers Niusha. La Zurthane l'attendait, étendue sur la couche, alanguie, exposant dans le contre-jour la nudité de son corps hâlé. Son sourire enjôleur semblait destiné à son maître ; mais lorsqu'il la rejoignit, c'est le Dragon qui occupait les pensées de la belle :

« Vous n'allez pas tuer cette pauvre bête ? demanda-t-elle, l'air faussement inquiet.
- La tuer ? » Ascanio ricana. « Loin de moi l'idée d'un tel gâchis. Un dragon qui survole Thaar, ce ne peut être le fruit du hasard. C'est un signe que les dieux nous envoient.
- Un signe ? Un signe de quoi ?
- De l'avènement prochain des Vossula, très chère. »
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