La nuit étoilée. ( Pv: Eanwen)

3e jour de la 1ere ennéade de Karfias, An 17 du XIe Cycle, quelque part dans la nuit.
Auberge du Crin d'Ecume

Elia était resté un long moment dans sa solitude. Elle n’avait nullement envie de sortir, de faire quelque chose. La matinée lui avait gâchée le plaisir de la vie et la mort de ses deux gardes étaient dans sa rétines. Tout un pèle mêle de sentiments s’engouffrait dans son cœur et elle avait du mal à tout bien détacher. Ainsi, pendant que Joshua était auprès d’elle. Elia n’arrivait pas à dormir ou faisait semblant de dormir. Elia était allongé, en boule. De là, elle sentit les bras protecteurs de son ami en train de la couvrir. A cette instant, l’artiste sentit un frisson étrange de sentir son ami très proche et doux à la fois. Elle sentit le bras musculeux…C’était étrange et agréable. Qu’est qu’il faisait ou avait intention de faire ? Joshua était là pour la rassurer, la soutenir par des délicates attention. C’était la conclusion d’Elia

Mais, la jeune femme n’arrivait toujours pas à dormir. Elle retira délicatement le bras de son ami. D’un geste, elle caressa la peau nue de son bras sentant le regard de Joshua se poser sur le sien.

« Merci… » disait-elle en murmurant

De là, la jeune femme se retira du lit. De là, elle ouvrit la porte de sa chambre, fermant doucement derrière elle. Par instinct, la jeune femme arrangea brièvement sa chemise de nuit, un peu sa chevelure en bataille. Cependant, elle ne portait pas une grande attention à sa beauté…préférant délaisser pour cette nuit le soin d’être bien apprêté. Elle descendit de l’escalier, regardant la porte qui mena vers la sortie. Son premier réflexe était de prendre une chaise, de regarder les étoiles. Les étoiles l’apaisaient, calmer ses réflexion et angoisse. Du moins, elle tentait de la calmer.

Cependant, elle entendit la porte de la cuisine se fermer. Tout d’un coup, la jeune femme sursauta, figeant son regard sur l’intruse qui interrompue sa solitude. Par réflexe, une de ses jambes étaient en arrière, prête à frapper. Du moins, elle tenterait…mais…c’était Eanwen. L’artiste se détendit, poussant un soupire soulager. Tout d’un coup, Elia ne comprit pas sa réaction. Peut être c’était le stress. Oui, c’était surement le stress…

L'aubergiste avait dormi une bonne partie de l'après midi. A son réveil tout était beaucoup trop calme. Le calme après une tempête ou avant une nouvelle. Elle ne savait pas si c'était une bonne chose ou non. Sa tête ne tournait plus et elle s'hydratait correctement. Le fait de s'être changée et d'avoir enfilé la robe qu'elle avait mis la veille et que Joshua s'était amusé à lui enlever. Limage du jeune homme lui revinrent un instant. Ce souvenir lui avait emmener le rouge aux joues. Qu'elle s'empressa de faire disparaître avant de passer la porte de sa chambre. Il n'y avait personne dans la salle commune. Elle haussa les épaules et parti en cuisine décharger les employés de leur tâche et leur régler le salaire du jour. Elle demanda cependant à Anselin de rester pour la soirée et la nuit.

Le repas fut servi et se passa sans anicroche particulière. Le Borgne avait irruption boudant le repas et enlevant sa belle à la triste soirée qui se dessinait. Les autres ne tardèrent pas à monter dormir ou faire ce que bon leur semblait. Elle colla le petit à remettre en état la grande salle, pendant qu'elle se tapait la vaisselle. Il eut fini bien avant elle. Elle s'acharnait sur les casseroles sur les couverts sous tout ce qui lui passait sous la main. Elle leva à peine la tête quand le petit brun. Lui annonça qu'il avait fini et qu'elle lui ordonna d'aller nourrir les bêtes avant d'aller se coucher. Une présence qui n'était pas Anselin se fit sentir à côté d'elle. Joshua.

Il avait jonglée toute la journée entre Elia et elle cherchant à les aider autant bien que mal l'une et l'autre. Il S'était mis à la tâche sans réfléchir sans poser de question il était juste là en soutien.

Elle n'avait pas bougé quand il était entré. Elle ne l'avait pas regardé quand il était venu à côté d'elle seul son travail l’occupait. Elle astiquait encore et encore et encore. Seul le son de sa voix la fit s'arrêter.

"Ca va toi?" disait-il avec douceur " tu t'en remets?"

"Je vais. Je dois aller. Je dois faire. Je dois tenir."

Elle était crispée sur le rebord de la bassine ou baignait les ustensiles de cuisine. Ses ongles rentraient dans le bois, sa mâchoire était serrée. Elle avait tenu jusque là en étant aimable serviable et souriante. Mais de l'intimité qui était né la veille entre eux elle sentait comme un relâchement. Elle ne le saisit pas et fini par se tourner vers le jeune homme et de desserrer ses mâchoires pour lui sourire.

"Tout ira bien, Joshua, tout ira bien. Il le faut. Comment va madame Elia ?"

"Elle est en état de choc, elle s'est sentie trahie et vulnérable. Pour le coup, tout un mélange de sentiments la perturbe. C'est une fille très émotive...." il réfléchissait un moment " Pour le coup, elle est en train de réfléchir, se ressaisir. Mais, elle va se relever. Ce n'est pas la première fois qu'elle fait face à une vie comme ça..."

Elle avait fait tout son possible pour paraître douce et calme. Ne pas flancher c'était l’essentiel à ce moment précis. Il en profita pour la prendre dans ses bras.
Elle lâcha tout ce qu'elle avait dans la main quand il la prit dans ses bras. Des bras qui l'avaient étreinte la nuit dernière et dans lesquels elle se sentait bien. Il n'était pas aussi impressionnant qu'un garde ou que le voyageur compagnon de Madame Alienor, mais il la rassurait. Elle resta un temps la tête sur sa poitrine bercée par les battement de son coeur incapable de bouger. Puis un flot d'émotion l'assaillit. Elle tremblait de tout son corps. Ellle passa ses main trempée dans le dos du jeune homme le serrant plus fort contre elle.

"Merci"

Elle lui avait soufflé ça en ravalant des sanglots. Elle osa lever les yeux vers lui observant son visage tuméfié par le coup qu'il avait pris dans la matinée. Rien de bien grave les traces auraient disparues dans un jour ou deux au grand maximum. Il n'en était pas moins beau, moins attirant, bien au contraire. Eänwen était loin d'être dupe elle savait que son coeur était pris par sa maîtresse on ne pouvait pas regarder et épauler une femme comme cela sans y être attacher plus que de raison. Mais elle s'en fichait. elle s'en fichait parce que elle savait que ce qu'ils partageaient n'avait rien avoir avec de l'amour c'était beaucoup d'attirance et de tendresse et un peu d'inconscience surement.

Joshua soulevait doucement son visage avec une certaine douceur. Il était peiné pour elle, celà se lisait sur son visage

"Tu es une amie, c'est normal que je m'inquiète. Il faut être inhumain pour ne pas aider. Tu ne trouves pas?"

Elle lui sourit tendrement avant de caresser sa joue

"Tu as raison. Je dois me remettre au travail. Tu peux rester si tu en as envie mais si tu préfère retourner au près de ta maîtresse ce n'est pas un souci"

"si tu as besoin de moi, réveilles moi. Je serais disponible."

Il hocha la tête,il lui attrapa le cou et déposa un baiser sur le front avant de partir dans son lit. La rouquine le regarda partir avant de se remettre à astiquer.

Elle astiqua jusqu'à s'en faire saigner le bout des doigts jusqu'à ce que les larmes coulent et que le trop plein d'émotion des deux derniers jours sorte entièrement.

Elle était seule dans sa cuisine à essuyer, le regard vide, les éléments préalablement lavés. Elle ne pleurait plus, elle ne saignait plus c'était à peine si elle pensait encore. Une fois tous les éléments nettoyés elle se mit en préparation de la pâte à brioche pour le lendemain matin.

La nuit était là depuis un moment et un bâillement que l'aubergiste ne pu retenir lui indiqua qu'il fallait qu'elle se couche. Fermant les portes à clefs elle n'avait pas fait attention au craquement de l'escalier indiquant qu'une personne était encore éveillée. Ainsi quand elle se retrouva face à la noble elle sursauta en poussant un léger cri. A en juger par la posture de cette dernière en petite tenu de nuit elle non plus ne s'attendait pas à croiser quelqu'un à cette heure aussi tardive. Elle lui donna un sourire qu'elle voulu rassurant.

"Je peux faire quelque chose pour vous madame Elia ? Vous avez peut être faim ? Vous n'avez pas touché à votre assiette tout à l'heure..."

Elia lui adressait un sourire fatigué et tendre. Vue l’heure, Elia ne souhaitait pas déranger la jeune femme à cuisinier ou de lui préparer un repas. Non, l’aubergiste avait les yeux cernés par la fatigue, voir les restes des larmes. Elia ressentit la peine dans le regard d’Eanwen. Etant confronté à un danger immédiat, de voir la mort en face, Elia connaissait un peu el choc. Pour le coup, la jeune femme était aussi sur le choc. Cependant, son choc était bien différent de celle d’Eanwen.

"Je peux faire quelque chose pour vous madame Elia ? Vous avez peut-être faim ? Vous n'avez pas touché à votre assiette tout à l'heure..."

« Non, non, je veux profiter de la nuit pour regarder les étoiles… » son ventre se mit à gronder, se mettant à soupirer « je mangerais le reste. Ne vous embarrassez pas de faire à manger pour moi. Reposez-vous. »

« Ne bougez pas. Installez-vous. J’arrive ! » lui adressant un sourire

« J’y serais dehors. » répondit-elle avant de voir la digne aubergiste disparaître dans la cuisine.

Elia prit la chaise, se dirigeant vers l’entrer de l’auberge. A cette instant, elle revit la scène du drame qui revient placarder dans son esprit. Secouant la tête pour oublier, la jeune femme se posa sur la chaise, regardant les étoiles. Le vent frais de la soirée vienne caresser sa peau, faisant virevolter sa chevelure. De là, elle profita pour replier ses jambes contre sa poitrine menue. Les bras entourant ses cuisses.

Sa tête leva au ciel, fixant les étoiles. Parfois, la jeune femme s’amusa à compter les étoiles mais son attention s’attarda sur les deux Lunes. Sa mère avait connu qu’une seule Lune, aujourd’hui, deux Lunes brillèrent dans le ciel. C’était étrange d’imaginer le ciel avec une seule Lune.

Elle entendit l’aubergiste rapporter le repas. La jeune femme en profita pour parler, rompant le silence de la nuit.

« Quand, je veux être seule ou oublier. Je regarde toujours le ciel étoilé. Tu sais, ces deux lunes. A une époque, avant la grande éclipse et ma naissance, il y avait qu’une Lune. Je me demande pourquoi. » avant de porter son attention sur le plat. Elia lui adressa un sourire tendre « Merci….mais ne te retiens pas si tu es fatigués. » oubliant le vouvoiement.

Eanwen eu un léger sourire en entendant le ventre de la jeune femme. Elle reparti aussi secx sur ses pas ouvrant la cuisine fouillant les placard et traficotant avec ce qu'elle trouvait. Entre deux généreuse tranches de pain elle étala beurre miel et thon fumé. C'était le sandwich que lui préparait sa mère quand elle était plus jeune. Elle avait gardé ce réflexe de ce le faire en cas de coup dur elle espérait que la jeune fille le trouverait aussi réconfortant que prévu. Elle prit trois des dernières mandarines les calant habillement sur le même bras qui portait l’assiette de bois.

Elle referma la porte à clef et se dirigea vers l’extérieur. Elle ne tendit pas immédiatement l'assiette à la jeune femme. Elle préféra d'abord lui présenter sa main.

"Quand, je veux être seule ou oublier. Je regarde toujours le ciel étoilé. Tu sais, ces deux lunes. A une époque, avant la grande éclipse et ma naissance, il y avait qu’une Lune. Je me demande pourquoi. Merci…mais ne te retiens pas si tu es fatigués."

Elle lui souriait.

"Prenez ma main et faites moi confiance."

La jeune femme accepta et la suivi elle garda sa main le contact était doux et délicat. Elle l'emmena derrière l'auberge devant le fumoir se trouvait un petit banc.

"Ne bougez pas, je reviens de suite"

Sans réfléchir elle lui déposa les aliments dans les mains allant chercher le banc de bois pour le déplacer au clair des lunes. Elle revint récupérer les affaires dans les bras d'Elia reprenant sa main la guidant jusqu'au banc elle la fit s'asseoir et s'assit à côté d'elle.

"Ici on sent la brise marine et on a la plus belle vue sur le ciel que devant. Mangez Madame Elia, vous verrez ça ira mieux après"

Elle avait gardé une mandarine qu'elle épluchait délicatement regardant le ciel. La rouquine soupira étirant son cou le vent léger de la mer leur arrivait. Elle aimait ça. Elle n'était pas retournée en pleine mer depuis des lustres. Elle sentit ses joues encore humide que les étoiles caressaient de leur doux regards. Elle prit une grande inspiration et se tourna délicatement vers la jeune noble.

"Madame, j'espère que cet incident ne mettra pas en danger notre relation et de ce fait mon établissement qui pourrait lui aussi subir le courroux de madame votre mère..."

Elle était fatiguée et inquiète. Elle avait essayer de ne pas transmettre ses sentiments dans sa voix sans grand succès.

Eanwen lui offrait une magnifique vue, finalement, Elia semblait vraiment apprécier cette auberge. Oui, cette auberge était son coup de cœur et un petit coin de paradis. Comme d’habitude, elle relevait ses jambes pour se coller contre sa poitrine, sa main vient saisir le pain, dégustant silencieusement ce somptueux petit plat.

Elia vit le visage inquiète et fatiguée de la jeune Eanwen. L’artiste semblait peiner, voir son cœur était triste de voir la jeune femme remplie d’incertitude de son avenir. L’aubergiste démontrait son inquiétude, mettant son avenir sur ses épaules. Non, seulement, elle devait faire face à son propre monde, à sa mère mais protéger l’aubergiste et son avenir. Cette histoire la mettait franchement mal à l’aise…mais c’était une réalité qu’elle devait prendre en compte.

« Tu peux me tutoyer. J’étais comme toi avant d’être adopter… » voulant réellement faire disparaitre cette hiérarchie, puis, secouant la tête « Tu as été victime de mes propres hommes. J’imagine mal Maralina venir te sanctionner. Tu as été une victime. Elle m’écoutera. Hélas…Les vrai coupables qui risqueront de payer, ce n’est pas toi…..Mais, mes deux gardes. En ce moment, je n’arrive pas à dormir car malgré la trahison, je n’ai pas envie d’avoir leur sang dans leurs mains. »

Puis, pour le coup, son regard était d’autant plus sérieux. Elle dégusta le pain, appréciant le gout. Pourtant, son esprit fulminait sans cesse. Elle n’aimait pas faire ses choix cruciaux, surtout, elle n’aimait que la vie de deux hommes qui était peut-être réellement innocent d’être abattu.

La scène traversa de son esprit, suivit de l’histoire de Joshua. Son meilleur ami avait failli se faire tuer…Des innocents avaient peut-être failli se faire tuer. Joshua avait la chance de ne pas se faire attaquer par Baal….Si Baal l’aurait tuée…..Comment s’en sortirait-elle ? Oui, la fille avait toujours la crainte de perdre les gens qu’elle aimait. Elia avait perdue sa mère, Cécilie….Perdre Joshua….C’était un nouveau coup dure. Elle avait du mal à continuer une vie sans son meilleur ami et serviteur… La jeune femme sentait la peur de son meilleur ami. Oui, il avait eu peur de perdre Elia…ça se sentait dans son regard.

« Je suis vraiment désolée, Eanwen. Je regrette que ma garde soit si idiote…Ils m’ont échappé et ils n’ont pas respecté mes ordres. Et, j’étais totalement paniquée ce matin. Ils ont failli tuer d’autre personne. Ils pouvaient tuer Alienor, Joshua, tes employés et voir toi… »

Tout de suite, sans se rendre compte. La pression accompagnée par l’angoisse de ce matin commençait à monter. Sa gorge se serra, les larmes montèrent. Puis, tout d’un coup, elle vit toute sa pression se relâcher. Elle se trouvait misérablement dans la même scène que la Dross où ses émotions avaient clairement pris le dessus…Incapable de le calmer et retrouver son tempérament.

Elle pleurait, mangeant son pain au thon pour taire ses sanglots.

La rouquine eu un soupir de soulagement. Sa vie et celle de son auberge n'étaient pas menacées. Puis elle écouta attentivement.

*waw ça en fait des choses sur de si petites épaules...*

Elle aussi avait eu à supporter beaucoup de chose à peu près au même âge et elle avait du s'en sortir seule. Evidemment ce n'était pas la même pression ni même la même souffrance. Mais elle la comprenait elle comprenait que ce n'était pas facile de trouver le sommeil dans cette situation. Comment pourrait elle dormir si elle avait la vie d'autres êtres vivants humanoïdes entre ses mains. Eänwen serait das le même etat que la jeune brune. Tiraillée entre la colère la peur et la rage de vivre. Alors la pêcheuse soupira une nouvelle fois mais de fatigue. Rien que de tenter de se mettre à la place de la jeune femme l'avait épuisé. Elle était épuisée.

Elle regarda les étoiles comme si elles allaient lui donner une réponse sur quoi dire ou quoi faire. Les étoiles aidaient les marins à se repérer et elle avait appris à les lire en ce sens. Elle n'y voyait pas de grands mystère ou l'avenir plausible juste ou se trouve le sud l'est l'ouest et en quelle saison on se trouve. Son pragmatisme ne l'empêchait pas d'apprécier cette vue.
Elle fut sortie de sa contemplation par un léger sanglot. La rouquine se tourna alors vers la fillette, oui elle avait l'air d'une fillette à ce moment précis. Une fillette dans une nuisette particulièrement affriolante mais une fillette qui avait besoin de réconfort, alors elle décala son postérieur vers la jeune noble. Elle leva son bras et l'arrêta en cours de route comme si elle n'avait pas le droit.

*Au bûcher la hiérarchie et les traditions ! Noble ou pas noble elle a besoin de quelqu'un pour l'épauler, comme j'en ai eu besoin à son âge*

Elle fini son geste qui consistait à caresser la longue chevelure brune. Elle comme,ça à fredonner l'air de la comptine de son enfance. Puis elle attira la jeune fille à Elle laissant poser sa tête sur sa poitrine plaçant ses bras autour d'elle sans pour autant gêner le trajet du sandwich jusqu'à la bouche de la noble. Puis elle commença à chanter doucement. Sa voix était douce et elle chantait suffisamment bien pour que ce soit agréable et rassurant à entendre. Elle la berçait en même temps qu'elle chantait. La comptine finie elle continua le balancement. Elle osa même déposer un baiser furtif sur le front de la jeune femme. Puis elle se rendit compte de ce qu'elle venait de faire. Elle s'empourpra automatiquement levant la tête vers les étoiles. Elle ne s'était pas rendu compte que les larmes avait également coulée le long de ses joues.

"Je suis désolée... C'est juste que cette chanson ma mère me la chantait et elle la finissait toujours avec un bisou."

Elle était surprise de voir l’aubergiste de prendre son aise pour venir la prendre dans ses bras et lui chanter une belle musique. Elle ne cachait pas sa surprise et ne s’offusquait pas pour autant. Eanwen pensait vraiment que la jeune fille était triste…Mais, elle était juste en train de lâcher ses larmes de nerfs. Car, c’étaient bien les nerfs qui lâcher…et un trop plein d’émotion.

Néanmoins, la jeune artiste appréciait l’amour de l’aubergiste. Elle le regardait avec ses yeux bleus dont les Lunes reflétaient l’éclats de ses yeux. Elle vit aussi l’aubergiste lâcher une larme…visiblement, l’aubergiste était très choquée et devait faire face au choc…. Eanwen était peut-être moins préparée qu’Elia à voir la mort en face. Elia était un peu plus habituée de voir la violence. Encore une nouvelle fois, la trahison l’avait complètement désarmée…

« c’est mignon… » elle termina le sandwich avant de terminer « Merci, tu sais. Je n’oublierais pas tout ce que tu as fait. » disait-elle sous un ton plus sérieux.

Oui, elle ne comptait pas oublier cette aubergiste. Elle avait a coté d’elle une future amie. En si peu de temps, Elia aimait et apprécier la petite aubergiste, curieuse de la connaitre davantage. Eanwen était différente des filles de son âge issus des Soieries et du milieu artistiques. Ces qualités étaient rares. Elia l’appréciait d’autant plus.

« J’ai peut-être l’air…Fragile. Mais, ce n’était pas la première fois que j’ai des brûlures de la sorte. » sourit-elle pour la rassurer « Il y a tout un tas de sentiment que je dois décortiquer, calmer le trop plein d’émotion et les résoudre.

Puis, sa main se déposa sur la cuisse d’Eanwen, penchant la tête sur le coté pour mieux voir ses yeux. Avant toute chose, Elia s’oublia un peu pour penser à la jeune femme. Son problème allait se résoudre tôt ou tard, le choc allait disparaitre…Ce n’était pas dans son tempérament de se laisser abattre. Elle accuse le coup et rebondit.

Cependant, elle accordait son temps, son esprit et son cœur endolorie à Eanwen. Une nouvelle fois, l’aubergiste était au centre de sa préoccupation que ses soucis personnels. Puis, au fond, elle trouvait une satisfaction de lui rendre la pareille, d’enlever des soucis et de la réparé. Puis, au fond d’elle, elle voyait potentiellement une véritable amie. En si peu de temps, par les terribles évènement, elles ont dû faire face à quelque chose qui les dépasses.

« Et toi, Eanwen. Mon plus grand souci est toi. Ça va, tu arrives à faire face ? Toi aussi, tu es aussi sujette à mon inquiétude. »

La rouquine était touchée que la jeune noble s'inquiète pour elle. Une inconnue qui lui était bien supérieure hiérarchiquement parlant, s'inquiétait pour elle. Elle ne trouvait pas ça normal ou logique mais cette jeune femme semblait un peu hors norme.

Elle soupira lâchant une main pour venir essuyer les traces de larmes sur ses joues. Bon sang ce qu'elle pouvait être fatiguée. Elle voulait juste dormir mais elle ne voulait pas laisser Elia seule dehors la nuit . On la laissait tranquille parce que elle savait se défendre mais elle ne savait pas ce que l'adolescente était ou non capable de faire alors elle restait avec elle. Elle relâcha son étreinte pour répondre à la jeune femme.

" Vous savez madame Elia je suis plus solide que je peux le laisser paraître. Je suis fatiguée trop fatiguée il va falloir que je dorme à un moment donné et ça ira mieux. Il est vrai que la violence m'a été épargnée, mais pas la mort. J'avais votre age ou un peu plus jeune peut être quand j'ai perdu la totalité de ma famille. Heureusement que grandir avec des grands frère forge un caractère et apprends à savoir se défendre parce que si non j'aurais surement été réduite à un destin bien moins intéressant qu'aubergiste. J'aime ce que je fais et j'aime cet endroit. Je n'aime pas la violence ou l’effervescence incessante des villes. Je suis bien au calme près de la mer. "

Elle se tourna passant une jambe de l'autre côté du banc. Sa robe lui remontait au niveau des cuisse dans le processus elle avait récupérait la main d'Elia qui se trouvait là ou maintenant là chaire était visible.

"Ecoutez..."

Elle marmonna dans sa barbe inexistante :

"Roh et puis zut au feu la bienséance je suis trop fatiguée pour ça"

Elle essuya de sa main libre les joue de la noble.

" Elia, tu as un poids sur tes épaules qui est bien trop grand pour une jeune fille de ton âge. Je suis passée par là aussi. C'est dur mais on survit. C'est dur mais il faut bien s'entourer. C'est dur et ça fait mal beaucoup trop souvent. Mais surtout il ne faut pas oublier de vivre. Malheureusement moi j'ai oublié. Je me suis consacré à mon projet d'auberge sans plus penser à autre chose. Je me suis oubliée totalement. Enfin du moins jusqu'à hier soir. Enfin bref c'est pas le sujet. Le sujet c'es que peu importe ce qui pèse sur tes épaules pense à prendre le temps de réfléchir à ce qui est bon pour toi et ton avenir. "

Elle avait regardé la jeune femme dans es yeux replaçant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Levant son menton pour mieux la voir au clair des lunes.

" Tu es belle Elia, c'est à la fois un don des dieux et une malédiction. fais attention à ça... Tu es forte aussi et garde ça, ça te servira toujours."

Elia regarda Eanwen en train de la toucher, visiblement surprise sur le coup. Elle lui avait raconté sa vie à une inconnue, la perte de sa famille etc….Visiblement, Eanwen était comme Elia : une orpheline. Elia connaissait la sensation d’être orpheline. Elle avait connu l’abandon à sa naissance par la même mère, suivit de son choix de l’accepter comme sa fille et sa mort. De plus, la mort de Cécilie l’affectait tout autant. Et, la perte de la relation avec sa grand-mère n’arrangeait pas. Elle était bien abandonnée et seule. Maralina lui avait offert une nouvelle vie auquel elle devait s’acclimater. Mais, Elia savait par rapport aux autres enfants. Elle n’avait pas une « stabilité ».

Elle comprenait trop bien cette douleur…Mais, elle était bien différente de la fameuse Eanwen. Elle n’avait besoin de travailler. Elle ne manquait de rien. Mais, de vivre. Oui ! C’était ça le mot. Vivre ! Gouter au danger et faire ce qu’elle avait toujours aimer ! Elle voulait faire ce qu’elle aimait ! Ses véritables passions que de faire des travails obligatoires pour gagner sa vie. Sa vie lui semblait trop courte…trop éphémère pour ne pas penser à elle et s’oublier. Sa mère était morte trop rapidement. Un coup de couteau pouvait la faucher…Sur le coup, elle réalisait une seule chose. A quoi bon de faire quelque chose qu’on déteste lorsqu’à tout moment la mort pouvait te faucher.

Elle se laissa faire lorsque la jeune Eawen prit la mèche de ses cheveux et levant son menton. Elle s’étonnait de voir l’aubergiste prendre son aise.

« Je ne pas plus forte…tu sais…J’ai trop de défaut pour te dire que je suis forte. » secoua la tête un moment. « J’ai…. J’ai perdue ma mère quand j’étais petite.J’ai perdue aussi une femme que j’admirais et elle s’appelait Cécilie. Elle était une Comtesse et on a maudit son nom avec des fausses rumeurs. On la traite de sorcière, de mangeuse d’enfant etc…. » disait-elle dans un ton fatiguée….remplie d’amertume. « Tu sais, je me dis une chose. Ma vie est courte. À tout moment, je peux mourir. Alors, je me dis que chaque jour, je dois profiter à fond. Ma jeunesse est courte, le monde est rempli de mystère et que j’ai envie de le découvrir…. Mon avenir est faire ce qui me plait et rien d’autre. Donc, peut être que déjà…comme tu as dit, je pense déjà à moi. Et, je peux car j’ai eu de la chance » Elle connaissait vraiment sa chance, profitant au maximum pour se consacrer à l’essentiel de sa vie. « Mais au fond, ce raisonnement est aussi du fait que j’ai peur de mourir. Non, j’ai surtout peur qu’un mal étrange me frappe, me rend malade ou me paralyse… C’est fourbe, douloureux et la vie devient épouvantable. Si, je pense trop à l’avenir…j’oublie ce moment que j’aime : le présent. C’est difficile de prévoir l’avenir. Elle est tellement incertaine. Tu vois, j’aime ce moment d’être avec toi. »

Puis, elle repensa un moment aux phrases d’Eanwen, elle tilta un moment. Avant de porter son attention.

« Toi, Eanwen. Là, à cette instant…qu’est que tu voudrais faire là pour ne plus t’oublier. As-tu songé une fois de partir de cette auberge pour un moment ? Découvrir autre chose. N’as-tu pas quelque chose qui te tiens vraiment à cœur qui ne soit pas lier à cette auberge. »

« Toi, Eanwen. Là, à cet instant…qu’est que tu voudrais faire là pour ne plus t’oublier. As-tu songé une fois de partir de cette auberge pour un moment ? Découvrir autre chose. N’as-tu pas quelque chose qui te tiens vraiment à cœur qui ne soit pas lier à cette auberge. »

Partir ? Pourquoi voudrait elle partir ? Elle n'avait jamais connu d'autre choses que ça et ne s'était jamais posé la question de ce qu'elle pouvait faire d'autre. L'auberge était sa vie, sa vie était l'auberge. Elles étaient liées dans une relation si forte que l'une sans l'autre n'aurait pas de sens. Ainsi quand Elia émit l'idée Eänwen fronça les sourcils et lâcha le visage de la jeune fille. Puis avant de s'énerver elle tenta de se calmer. La jeune fille ne pensait pas à mal. Elle vivait dans un autre univers que celui de la rouquine. Leurs bases de vie, leurs rythme de vie, leurs journées elles n'avaient absolument rien en commun alors il était évident que la jeune femme ne pouvait pas comprendre ce que ressentait la rouquine pour cette auberge.

"Non je n'ai jamais songé à partir. Je n'en ai pas envie. Ma vie est ici. "

Elle désigna le paysage du bras.

"Je suis née ici, j'ai grandi ici, je suis devenue orpheline ici, je suis devenue indépendante ici, j'ai sué sang et eaux pour faire de cet endroit ce u'il est aujourd'hui. Si cet endroit venait à disparaître je ne pense que je n'y survivrai pas. Ce lieu fait parti de moi comme je fais parti de lui."

Sa voix était calme et douce mais on pouvait sentir l'émotion et la passion qui l'animait.

"Madame Elia je n'ai pas besoin de partir pour être heureuse, je n'ai pas de mari dans les pattes je suis au commande d'un endroit merveilleux j'ai des amis et je rencontre des gens différents chaque jours. Vous et Joshua hier, aujourd'hui madame Alienor et monsieur Halewyn qui sait de quoi demain sera fait ? Je voyage au travers des rencontres et j'aime pouvoir acceuillir ici les voyageurs qu'ils se sentent chez eux à l'abri et en sécurité... Je sais que ce n'est peut être plus votre cas en ce moment mais vous pouvez tout à fait revenir ici quand vous le désirez... Je serais votre refuge loin des tumultes de la vie des viles. "

Elle s'était remis à la vouvoyer. Comme si elle s'était soudainement rappeler qu'il fallait garder de la distance avec la clientèle. Comme si elle s'était rappelée qu'il fallait respecter les membres hauts placés dans la hiérarchie sociale. Après tout elle 'était qu'une aubergiste.

Elia hocha la tête un moment, tournant la tête sur le coté avant de porter son attention sur la rousse. Elle sentit les émotions de la jeune femme s’emporter. Elia resta silencieuse un moment, l’écoutant avec attention. Pour la jeune artiste, sa vie était rythmée par des voyages et n’a pas connue une vie au sein même d’un endroit. Elle avait quitté Serramire pour Rochenoire, Rochenoire pour Missède ,Missède pour Naelis et Naelis pour Thaar. Sa petite vie était rythmée par une vie de déplacement. Non, elle ne comprenait pas dans la totalité. Les deux femmes avaient un monde bien différent.

Cependant, la jeune femme n’aimait pas voir Eanwen établir cette distance avec le vouvoiement. Elle se mit à soupirer de nouveau…Elle était comme elle : une roturière. Alors, la jeune femme se permis de prendre ses mains avec délicatesse, hochant la tête sur le moment.

« Je vois l’idée…je comprends ce que tu dis. Mais, je ne peux comprendre qu’à moitié. Tu sais…je ne suis pas née ici… Je suis née dans le Nord de la Péninsule, en orphelinat. En 17 ans, j’ai connu cinq villes. Je n’ai pas vraiment connu comme toi ce que c’est vraiment d’avoir un réel chez soi ou un nid accueillant. Même ici,à Thaar, je ne me sens pas complètement chez moi.... Tu sais, j'étais emporté un peu partout." sourit-elle " Mais, je me demandais surtout si tu avais d'autre envie à coté de ça...Des centres d’intérêts différent.

La rouquine fit une grimace de reflexion fronçant les sourcils se tordant la bouche et mordant l’intérieur de sa joue.

"Mmh ... Il y a bien peut être quelque chose...." Elle secoua la tête. "Non mais en fait ce n'est pas possible je ne pourrais jamais réaliser ça."

Elia le regarde un petit moment, posant la tête sur le coté. La jeune femme garda la main de la rousse.

"Que voudrais-tu réaliser? Quel est cette quelque chose? "

"Et bien j'ai entendu parler d'un ocean... Et euh mmmh et bien j'aimerais bien aller pêcher là bas. Mais c'est stupide parce que c'est beaucoup trop loin que je n'ai ni le temps ni l'argent et j'ai encore moins un bateau suffisamment solide"

"L'océan Eris." disait-ellle avec un petit sourire. Peut être que la jeune femme avait un moyen de lui offrir ce petit cadeau en échange. Elle n'avait pas de bateau...Mais, elle pouvait voir un ami ou ses connaissances pour lui offrir ce petit cadeau. Elle ne pouvait pas lui offrir un bateau mais une aventure pour la pêche " Si, un jour tu as juste du temps....Je peux essayer de voir une personne qui doit connaitre une personne qui doit posséder un bateau assez grand pour la pêche en haute mer. Si, un jour, tu le voudrais. Je ferais en sorte d'y parvenir."

" Je ne peux accepter vraiment. C'est beaucoup beaucoup beaucoup trop. Vous ne me connaissez pas je ne suis rien vous ne pouvez pas donner pareil cadeau à une inconnue. "

"Comme tu veux....Je ne te dis pas tout de suite. Mais, c'est possible. Tu sais avec l’événement de ce matin,je t'ai vue tant soucieuse de moi. Je suis touchée. Je ne vois pas un regard d’intérêt dans tes yeux. Et, c'est plaisant de ne pas sentir d'arrière pensée."

L'aubergiste eu un sourire gêné.

"Et bien, comme je le disais je n'ai pas besoin d'être envieuse parce que je suis parfaitement heureuse ici. Je n'envie pas votre vie. La ville et ses fourberies incessantes. On ne sait jamais à qui donner sa confiance. Les jeux de pouvoirs ne m’intéressent pas. avec le boulot de madame votre mère vous devez surement être au milieu de plein de rumeurs et autres manipulations politiques. Jamais je ne vous envirai cette position. "

Elia la regarda un moment, tourne sa jambe, s'allonge sur le dos avant de poser sa tête sur la cuisse de l'aubergiste. Elle ferma un petit moment les yeux avant de regarder l'aubergiste. L'aubergiste surprise dans un premier temps se mit à lui caresser les cheveux de manière un peu automatique.Elia lui adressa un sourire par les geste de l'auberge. Oh, elle ne se plaignait pas de la délicate attention de l'aubergiste.

"Je suis "l'étrangère" du monde de la haute société. Je suis une roturière, on me fait bien ressentir que je suis une adoptée.. Je veux juste peindre car j'aime l'art...Je suis comme toi, je n'aime pas les jeux politiques ... J'évite les soirées mondaines mais parfois, je suis obligée... Là, en ce moment, je vais avoir droit à ces rumeurs de ce matin..On va m'attaquer et je vais devoir être fourbe....ou manipulatrice." elle la regarda un petit moment avant de refermer les yeux "Pour le coup, je ne suis pas une femme assez armée pour affronter les supercherie. Je sais comment faire ou des idées. Mais, je suis assez craintive.."

Elle laissa un blanc. elle ne ressenti pas la gêne que peu provoquer un silence avec des inconnu. C'était un silence naturel. L'aubergiste fini par le rompre. Elle continua à lui caresser les cheveux. La jeune femme réfléchissait un moment à son avenir. Dans le monde de la soierie, on ne pouvait pas se permettre de montrer sa "faiblesse" ou avoir un comportement plus détendue. Non, dans ce monde, on devait se pavaner, créer un réseau et faire des coups bas. Oui, Eanwen avait raison sur le fait que la soierie était fourbe. Ce milieu était fourbe, mais Elia voyait aussi un certains potentiel dans ce milieu. En tant que jeune artiste, elle avait là tout un tas de clientèle.

"En tout cas ici pourra être ton refuge si tu le souhaites, loin des mondanités et de la politique. Je sais bien que ce n'est pas du grand luxe mais ça reste généralement calme... Enfin euh plus calme qu'aujourd'hui en général"

Elle regardait les étoiles en lui parlant. Elia fit de même en regardant le ciel, allongée sur le dos. La jeune artiste aimait les caresses et les petites attentions de l'aubergiste. De toute façon, elle a toujours été un peu tactile, réceptionniste des caresses ou des délicates attention. On peut voir peut être un coté femme enfant, au fond, c'était un moyen de se rassurer ou de retrouver une chaleur qu'elle avait toujours voulu garder. .

"Je suis née dans le nord, dans une famille roturière. Je ne suis pas une fille difficile." Elia souriait un moment " tu es mon petit rayon de soleil." lança-t-elle avec une pointe de taquinerie.

Eänwen sourit en entendant le compliment. Elle caressait les cheveux de la brune. Elle regardait le ciel en ce demandant de quoi demain serait fait. Après une journée pareille il était clair que l'éphémérité de la vie humaine lui sautait aux yeux. La prenait même à la gorge. Elle serait les mâchoires en regardant le ciel. Il lui paraissait infini et infiniment loin. Le monde était vaste trop vaste et elle elle n'était rien dans ce monde. Un frisson parcouru sa nuque. Il fallait qu'elle aille dormir. Elle ne savait pas si elle trouverait le sommeil mais il fallait qu'elle s'assure que Anselin allait bien.

Elle posa ses yeux sur la brune la position dans laquelle elle se trouvée exposait la presque totalité de ses jambes. Elle avait de longues et jolies jambes elle remonta jusqu'à son visage. Elle commençait à avoir un corps de femme mais elle avait aussi l'air d'une enfant. Cette jeune femme avait plein de chose sur les épaules et elle était encore jeune, trop jeune. Avec une certaine naïveté qui faisait son charme.

"Elia, je vais devoir aller me coucher et tu devrais faire de même. Demain est un autre jour, et malgré tout ce qu'il s'est passé aujourd'hui... Et bien je dois être en état d'assurer le service et la continuité de mon commerce. "

Elle avait gardé une voix douce et rassurante. Ce foutu commerce était toute sa vie et elle en était heureuse alors elle ne pouvait pas se permettre de philosopher trop longtemps sur ce qu'elle désirait réellement. C'était autre chose que du désir charnel que de désirer parcourir le monde et ça ce n'était pas quelque chose qu'elle pouvait s'autoriser.

Elle bailla puis poussa délicatement la tête d'Elia pour se relever elle s'étira elle se grattait la tête.

"Faut vraiment que j'aille dormir"

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