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 L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)

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Haldren
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MessageSujet: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeLun 5 Aoû 2019 - 12:52


5ème ennéade de Karfias, 17ème année du XI Cycle
Sur les terres du domaine Pengriffon


La grande route qui menait des baronnies nordiques jusqu'à Diantra constituait une artère vitale pour le transport des personnes comme des marchandises. Véritable flux perpétuel ne s'arrêtant ni de jour ni de nuit, les caravanes ou voyageurs se suivaient chaque saison de l'année sur ces pavés qu'empruntaient également à intervalles réguliers les osts venus mener une des nombreuses guerres civiles dont raffolait la noblesse péninsulaire. Mais qui dit transport de marchandises dit tout aussitôt présence de bandits avides de mettre la main sur des richesses mal-acquises qui pourraient leur permettre de quitter leur état de hors-la-loi pour celui plus lucratif de rentier dans de lointaines contrées exotiques. Certes, les seigneurs locaux menaient fréquemment des battues pour traquer et pendre ces indésirables, mais l’appât du gain attirait toujours de nouveaux candidats qui en leur temps iraient rejoindre leurs aînés pendus aux branches des chênes.

Justement, ce jour-là trois bandits se faisant fort pompeusement appeler "la bande à Ramulf" dans le milieu du crime croyaient avoir mis la main sur le gros lot : un cavalier solitaire dont la qualité de la vêture comme de la monture indiquait une richesse apte à faire saliver les malandrins. La caravane précédente, lourdement escortée par des mercenaires, était déjà loin et rien d'autre ne se voyait à perte de vue en provenance du nord ou du sud. Certains de leur coup, Ramulf et ses deux acolytes attendirent que le voyageur soit engagé dans un endroit où la route se voyait encadrée par deux buttes impropres à la fuite. A l'instant où leur victime fut suffisamment avancée, ils surgirent des buissons comme des diables jaillissant de leurs boîtes. Cette technique présente dans toutes les histoires des bardes démontrait une inefficacité totale face à des soldats mais pouvait souvent se révéler fort efficace face à de grassouillets marchands qui en souillaient leurs braies sous le choc et se montraient ensuite pleinement coopératifs.


Bouges pas ! Files tes bijoux, ton cheval et tes fringues ! Et pas d'entourloupes !

Le gaillard qui venait de brailler cet ordre d'un ton péremptoire brandissait une lourde arbalète de guerre en direction de la silhouette encapuchonnée qui ne parut ni surprise ni intimidée mais répondit fort poliment :

Et vous êtes, messire... ?
J'suis Ramulf. N'essaye pas de filer, ma bande est tout autour de toi et tu serais percé de flèches avant d'avoir fait dix pas.
Une bande ? A part vos deux compères, il n'y en a pas. Croyez-moi, je les aurais vu.

Repoussant son capuchon, l'inconnu dévoila une longue chevelure aile-de-corbeau et des yeux d'émeraudes perçant dans un visage dont les traits n'avaient rien d'humain. Des traits appartenant aux longues-vies venus de la lointaine Anaëh, au-delà des frontières du Royaume, un pays que beaucoup ne connaissaient qu'à travers les contes et légendes du folklore et dont les natifs ne se rendaient que fort rarement dans le Médian.

P'tain ! Un elfe !
Ainsi donc vous êtes des brigands ? Fascinant ! Est-ce la guerre qui vous a poussé à le devenir ? Ou vos conditions de travail en tant que serfs ? Une injustice seigneuriale, peut-être ?

Les deux compères de Ramulf, armés de vieilles épées devant remonter aux guerres du Cycle précédent, commençaient à sentir leurs intestins se rebeller face à cette situation inattendue. Le plus terrifiant n'était pas la tranquillité avec laquelle l'elfe accueillait leur attaque, mais le regard qu'il leur jetait. Brutalement ils comprirent ce que pouvait ressentir un lapin face à un serpent, pourquoi le rongeur ne fuyait même pas et restait tétanisé à observer venir la mort.

Les yeux de l'elfe brûlaient d'un regard de prédateur.

Seul Ramulf réussit à se reprendre, fouetté par son rôle de chef et l'orgueil qui l'accompagnait. Que diraient les autres bandits s'ils apprenaient que le terrible Ramulf tremblait de peur face à un unique elfe sans défense ? A la réflexion, la situation se présentait finalement fort bien car personne ne s'inquiéterait de la disparition d'un natif d'Anaëh, alors que celle d'un marchand humain aurait fait poussé des cris d'orfraies aux grandes guildes du Sud. Un carreau d'arbalète, une fosse creusée à la va-vite, et ils se retrouveraient en possession d'un superbe étalon ainsi que d'une belle bourse pansue que l'on voyait à la ceinture du voyageur.


Elfe, humain ou drow je m'en fous ! Et pour éviter les problèmes, je vais renvoyer celui-là devant ses dieux !
Oh non mon ami, vous n'en ferez rien.

Grommelant un juron, Ramulf visa l'elfe et appuya sur la détente de son arbalète.

Ou tout du moins, il essaya mais son doigt semblait refuser de lui obéir. Le malandrin sentait bien la détente en métal contre sa peau mais impossible d'appuyer dessus. Il sentait bien le bois de la crosse contre son épaule mais impossible de l'en éloigner. Impossible également de déplacer l'un de ses pieds, ou de dégainer le poignard à sa ceinture, tous ses muscles se trouvaient paralysés et un coup d’œil horrifié à ses côtés lui fit comprendre que ses deux comparses subissaient le même sort en se retrouvant tout aussi paralysés que leur chef. Le bruit d'une cavalcade s'approchant acheva de paniquer Ramulf qui ne pouvait rien faire, pris comme une mouche dans une toile d'araignée par les rets magiques de l'elfe.
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Fabius
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeMar 6 Aoû 2019 - 16:03

Mais qu’est-ce que je fais là ? Dire que j’ai quitté le sud, mon oncle et la pratique de la magie pour me retrouver sur cette route à chevaucher en compagnie de Perceval Gallick, le chef des gardes et de cinq de ses hommes. Pourtant j’ai su dès le début que c’était une mauvaise idée, quand après avoir fais une bonne sieste, ce grand chauve que mes parents avaient engagés pendant ma longue absence m’avait proposé de faire un tour du domaine.

J’ai pourtant accepté, car il est important que tous mes gens sachent que les Pengriffon gèrent toujours ces terres. Me voilà ainsi à monter Guerre, l’étalon, qui mauvais comme une teigne, s’amuse à frôler les arbres pour que je me prenne toutes les branches dans la tête, je me dis alors que c’est la dernière fois que je le prends ! En plus mon armure de cuir me gratte, car je n’ai pas l’habitude d’en porter et çà aurait pu être pire, car Perceval avait insisté pour que je porte la même armure que lui, en maille, mais j’ai refusé, elle est beaucoup trop lourde pour moi.

De plus, je ne compte pas me battre, et si j’ai une épée courte sur le côté, c’est plus pour impressionner les paysans, parce que çà fais des années que je n’ai pas fais d’escrime. Nous avançons ainsi depuis quelques heures à faire la tournée des bâtisses et je ne rêve que d’une chose, d’un bon bain chaud suivit d’un bon repas. Heureusement, il ne reste plus qu’à voir la ferme du vieux Smith qui habite tout au nord de mon domaine, au bord de la route, et après j’aurais finit ma tournée.

C’est pourquoi je suis très surpris lorsque je vois un groupe de quatre hommes, dont un à cheval sur la route. Mais je comprends vite qu’il s’agit d’une embuscade et qu'une personne est en danger ! Mon éducation prend le dessus et j’indique à mes guerriers d’un ton sans réplique :

Suivez-moi !


Je mets mon cheval au galop et pour la première fois, Guerre obéit sans restriction. Je sors mon épée prêt à frapper le premier malandrin que je croise, mais j’ai mal évalué la distance, et c’est le poitrail de mon étalon qui frappe le voleur, l’envoyant à terre sous le choc. Je continu alors sur ma lancé et je frappe avec mon arme l'homme qui tient une arbalète et qui curieusement, n’a pas bougé. Je le touche à l’épaule alors que je visais le cou et en plus, sous la violence du choc, je lâche ma lame !

Bref, ce n’est pas terrible, heureusement le chef de mes gardes fait bien mieux et décapite le dernier mécréant encore debout. Ma cible quant à elle tombe à terre et ma monture joyeusement le piétine une fois qu’il est à terre. Je le laisse faire car mon bras est engourdi, et je ne suis pas de taille à lutter avec lui ainsi amoindris, ce n’est qu’une fois que sa victime est réduite à un tas de chair sanguinolent, qu’il consent à se calmer.

Je me tourne alors vers l’homme que nous venons de sauver et je remarque alors que ce n’est pas un être humain, mais un elfe avec des cheveux noirs ! Il ne semble pas dangereux car il ne porte aucune arme, ce qui a fais de lui une proie toute désigné pour ses voleurs de grands chemins. Il a d’ailleurs de la chance d’être encore en vie et je lui dis :

Je suis Fabius Pengriffon, seigneur de ces terres ! Je sais bien que ma contré est pacifié, mais vous devriez porter une arme, on ne sait jamais, un peu plus et il vous aurait dépouillé de vos biens, voir pire
.


Je ne plaisante pas, la vie est dure à la frontière entre le Médian et le nord et les bandits nombreux. Maintenant il faut que je sache quoi faire de cette créature, car d’après l’hospitalité des Pengriffons, je devrais lui offrir de gite et le couvert pour m’excuser pour ce qu’il s’est passé. Si c’était une jolie jeune fille humaine, je l’aurais fait sans hésiter, mais là, il s’agit quand même d’un elfe et tout le monde sait que sont des êtres subtils, délicats et artistiques et qu'ils critiquent tout.

Toutefois, c’est ma première journée en tant que protecteur de ces terres et j’ai fais piètre impression, alors autant respecter la tradition familiale, ce sera toujours ça de positif. De plus, il parait que tous les elfes connaissent la magie, je pourrais peut-être l’interroger dessus, discrètement bien sûr, n’ayant pas envie d’être ostracisé, si les gens du cru l’apprennent. Une fois ma décision prise, je reprends la discussion :

Je souhaite vous escorter pendant tout votre trajet sur mes terres, afin que vous ne gardiez pas un mauvais souvenir de votre arrivé dans mon domaine. De plus, le temps que nous arrivions à mon château, il fera nuit, je peux vous nourrir et vous héberger, en échange d’histoire sur votre contrée. Qu’en pensez-vous ?

J’attends avec impatience sa réponse, car je suis en effet curieux, il est rare de voir un elfe depuis que le régent situé à Diantra les a chassés et il a surement une bonne raison de risquer sa vie immortelle pour venir jusqu’ici. Je vois bien que Perceval et ses hommes sont plutôt nerveux vis-à-vis de ma proposition, mais je souhaite développer ma province, ce qui implique de traiter avec d’autres races, même si ça casse un peu leurs habitudes.


Dernière édition par Fabius le Mer 7 Aoû 2019 - 19:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeMer 7 Aoû 2019 - 11:57

La technique d'assaut du premier cavalier parut assez novatrice à Haldren, qui certes n'était pas un spécialiste en la matière mais dont la science militaire se révélait suffisante pour savoir qu'un guerrier n'est habituellement pas censé lâcher son arme. Peut-être s'agissait-il d'une technique encore inconnue développée localement et censée surprendre l'adversaire ? Le second cavalier qui arriva au contact s'en tint à des méthodes plus classiques, et assez rapidement les trois malandrins furent envoyés dans l'Autre-Monde répondre des crimes qu'ils commirent dans celui-ci.

Le premier cavalier se tourna alors vers l'elfe et se présenta comme le seigneur des terres alentours. Cette absence d'animosité augurait plutôt bien de la suite car Haldren ignorait à quel point la méfiance envers les elfes se trouvaient ancrée dans la région. Certes, le royaume humain et l'Anaëh s"étaient autrefois alliés mais les soubresauts répétés en Péninsule et la courte mémoire des hommes pouvaient amener bien des changements en seulement quelques années. D'ailleurs, les autres cavaliers, probablement des soldats au service du seigneur, semblaient plus réticents et conservaient une distance prudente avec le voyageur.


Mes hommages seigneur Pengriffon, et grand merci pour votre aide. Je me nomme Hamanduil, pour vous servir.

Autant continuer à utiliser son nom d'emprunt qui lui servait déjà en Alonna car pour le cas où la situation dégénérerait, mieux valait éviter que l'on puisse remonter sa trace trop facilement. Le seigneur de Pengriffon semblait plutôt amical mais jamais un abus de précautions ne pouvait nuire lorsque l'on se trouve ainsi aussi loin de chez soi. Se retrouver inviter à la table du seigneur lui donnerait probablement un aperçu de la situation politique actuelle dans cette région récemment dévastée par la guerre. La rébellion de Nimmio de Velteroc contre la couronne de Diantra ne remontait qu'à quelques années et l'elfe se demandait si le Médian continuait à servir de poudrière au royaume humain.

S'inclinant, l'archimage reprit la parole :


J'accepte votre offre avec plaisir. Mon voyage en Péninsule m'amène à découvrir les us et coutumes locales, car je crois que nos peuples gagneraient à mieux se connaître.

Et puis cela lui éviterait une nouvelle nuit à la belle étoile. Si en Anaëh il appréciait de dormir dans la Nature, les plaines de la Péninsule se prêtait mal à de telles excursions et l'idée d'un bon lit moelleux se révélait amplement plus attirante pour soulager son fessier qu'une longue chevauchée rendait douloureux.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeMer 7 Aoû 2019 - 21:06

Hamanduil ? Je ne connais pas ce nom, ce n’est donc pas un des elfes légendaires qui a donné lieu aux nombreux écrits que j’ai pu lire sur la magie, c’est dommage mais je m’en doutais un peu, car jamais un de ces archimages auraient mis en difficulté par trois bandits mal dégrossis. Mais ce n’est pas grave, et je dois faire contre mauvaise fortune, bon cœur, et puis il est poli, ce qui n’est guère le cas de la totalité de la population de l’endroit.

Je m’incline donc à mon tour, toujours sur mon cheval, puis je vois qu’un de mes hommes à ramasser mon épée et me la tend. Je la prends et le remercie d’un signe de tête, comme si c’était tout à fais normal de perdre son épée en combattant. Je remarque aussi que Perceval a ramassé les armes antiques que ces malotrus possédaient dont l’arbalète de celui qui semblait être le chef et dont je ne connaitrais jamais le nom, ce qui n’est pas une grande perte pour moi.

Perceval Gallick:

Comme d’habitude, les armes vont être remis au forgeron local, qui s'en servira comme matière première pour créer des outils, du moins, s’il arrive à en tirer quelque chose de ces épées de mauvaises qualités. Même l’arbalète est en mauvais état et je peux dire que le tireur a une chance sur deux de recevoir la corde cassé en plein visage. Mais tout est soigneusement ramassé, en effet, sur mes terres, seuls les soldats et les nobles ont le droit de porter des armes, il ne faut pas que les hommes du peuple commencent à avoir des idées dangereuses.

Une fois l’affaire terminé, nous partons laissant les cadavres sur place, mais je sais déjà que Jean, le cantonnier qui sert également de fossoyeur pour le village, sera bientôt sur place, aussi sûr que l’abeille est attirée par les fleurs, l’homme à tout faire de notre localité va fouiller les cadavres avant de les enterrer, tel le cycle de la vie en miniature.

Nous traversons le village et je peux voir plus d’une personne intriguée qui se retournent sur notre passage, voir un elfe n’est pas chose commun, surtout escorté du seigneur local ! Ils pensent surement que c’est un hôte de marque, alors qu’il ne s’agit que d’un simple voyageur qui a faillis finir au fond d’un ruisseau, un carreau entre les côtes comme le premier quidam venu.

Puis nous arrivons en vue du château des Pengriffon et mon cœur se remplis de fierté en voyant la fière bâtisse et ses remparts en pierre, se dresser tel un monstre de pierre protecteur. Il est situé au sommet d'une petite colline ce qui permet d'avoir une bonne vision aux alentours. Nous passons ainsi le fossé grâce à un remblais et comme la porte est ouverte, nous arrivons dans une petite cour où se trouve les écuries, et où je propose à mon invité de laisser sa monture.

Un homme aux cheveux gris nous attend sur le perron, qui m’a connu depuis tout petit et sourit en me voyant :

Sénéchal Jacques Beauregard:

Je lui rend son sourire, malgré le fais que j’ai mal au fesse suite à cette longue chevauché, et qu’en plus, je souffre toujours à cause de mon bras, puis je le présente rapidement au non-humain :

Sire Hamanduil, je vous présente le sénéchal Beauregard qui va vous installer. Je vous laisse vous rafraichir et si vous préférez vous reposer pour vous remettre de vos émotions, le repas sera servi dans trois heures, je vais d'ailleurs demandé au cuisinier de vous préparer votre plat préféré, les nèfles, c'est la saison. Toutefois si vous n’êtes pas trop fatigué, nous pourrons avant le diner discuter dans le petit salon.

Je souris une nouvelle fois en prononçant ces derniers mots, car il s’agit juste d’une pièce avec une toute petite bibliothèque et qui me sert habituellement d’endroit où je peux exercer ma magie à l’abri des regards indiscrets. Pourtant c’est toujours mieux que rien et s’il accepte, j’y ferais monter une deuxième chaise et servir du thé, une des boissons que j’ai connu dans le sud et que j’aime beaucoup.

Je suis d’ailleurs curieux de savoir si mon invité connait cette boisson, après tout, je vais peut-être pouvoir apprendre quelque chose à un elfe !
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeVen 9 Aoû 2019 - 8:02

Le village de Pengriffon ressemblait aux dizaines d'autres qu'Haldren avait traversé lors de son voyage en direction du Sud : un assemblage de bâtisses plus ou moins solides, une taverne "au repos du voyageur" où les quidams pouvaient satisfaire leur soif, sa halle de marché, son temple de Néera... classique certes, mais accueillant et bien entretenu. L'ensemble paraissait en bon état et aucune trace récente de pillage ne s'y devinait aux yeux de l'elfe, signe d'une relative stabilité politique. Le château quant à lui se dressait sur une colline, lieu stratégique permettant de dominer les alentours sur plusieurs lieues. Toute la Péninsule se hérissait ainsi de places-fortes constituant autant de verrous qui ralentiraient un envahisseur dans sa progression, sous peine sinon de voir ses lignes de ravitaillement perpétuellement cisaillées. Intéressant... l'ancien Obok Senger du 5ème Ost eldéen se rappela à quel point l'Olath Blada sous-estimait continuellement les soucis logistiques dans ses campagnes en terres étrangères, nul doute qu'une offensive portée directement sur Diantra en aurait rencontré de bien malaisés à gérer.

Une fois arrivé, Haldren fut présenté au sénéchal qui semblait constituer une sorte de bras droit du seigneur. Ayant accepté la proposition de Fabius d'une discussion préalable au dîner, l'elfe suivit son guide dans les méandres du château jusqu'à une chambre simple mais propre, où il put faire quelques ablutions et se changer. Sa tenue de voyage étant fort poussiéreuse, il adopta un tunique d'un vert rappelant celui de ses yeux et un pantalon anthracite. Quant à ses bottes, un bon nettoyage enleva le gros des saletés accumulées, le temps manquant pour un lustrage dans les règles de l'art. Une fois remis au propre, l'archimage quitta sa chambre et demanda à un serviteur le chemin du petit salon évoqué un peu plus tôt par le maître des lieux.

En fait de salon, il s'agissait plutôt d'une petite bibliothèque dont les étagères débordaient d'ouvrages divers et qui semblaient être souvent sortis de leurs présentoirs. Sans doute cela servait-il de cabinet d'études. Lorsque Fabius le rejoignit, l'archimage feuilletait un livre traitant des différentes plantes de la région et de leur usage comme curatifs.


Histoire, ésotérisme, architecture, herboristerie, peinture... vous êtes un esthète messire Pengriffon, et votre bibliothèque en ferait pâlir d'envie plus d'un. Les préjugés qui affirment que la noblesse humaine ne rêve que coups et blessures dans de sanglantes guerres civiles seraient-ils erronés ?

Il s'agissait bien entendu d'une perche à l'attention de l'humain, Haldren se demandant si son hôte constituait l'archétype du noble médianais ou une exception plus cultivée que la moyenne. Peuple immortel disposant de longs siècles pour parfaire sa culture, les elfes tendaient souvent à porter un regard quelque peu hautain et condescendant sur les courtes vies, et Haldren lui-même reconnaissait honnêtement avoir ce préjugé tout en cherchant à mesurer à quel point il pouvait s'avérer fallacieux voire dangereux. Certes les humains vivent peu longtemps, certes il ressemblaient à un troupeau de chiens fous courant en tout sens, mais la résistance et la pérennité de leur civilisation dictait au sage de ne pas les sous-estimer pour autant.

Ayant reposé le livre dans la bibliothèque, Haldren servit deux tasses de thé pour que Fabius et lui puissent en déguster tout en devisant.


Du thé ? Grâce vous soit rendue, j'adore ce breuvage et il est très malaisé d'en trouver dans les auberges où j'ai dû faire étape. Le cultivez-vous localement ou est-il importé des terres du Sud ?

Le thé était d'ailleurs délicieux, il importe de le signaler.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeSam 10 Aoû 2019 - 7:10

Lorsque j’arrive dans le petit salon, je suis favorablement impressionné par la nouvelle tenue de mon invité, qui fais maintenant beaucoup plus elfe que dans sa tenue sombre. En plus j’ai droit à des compliments dès mon arrivée, auquel je réponds avec un grand sourire :

Je rêve aussi de combat et de victoire bien sûr, même si les guerres civiles, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Le problème c’est que je n’ai jamais compris pourquoi tenir une épée est aussi important, et j’ai fais le désespoir de mes parents. J’ai donc été élevé dans le sud, ce qui m’a fait découvrir de nouveaux horizons, d’où la présence de ces nombreux ouvrages.


Je m’arrête quelques minutes pour savourer le thé que mon invité m’a servi et je lui donne plus d’indications sur ce dernier, d’un ton remplis de fierté :

Les plantes possédant les feuilles adéquates ne poussent malheureusement pas sous nos latitudes, mais un marchand passe une fois par mois dans la contrée, et c’est grâce à lui que je peux faire servir ce sublime breuvage. J’en ai pris l’habitude lors de mon enfance à Soltariel et je ne peux plus m’en passer maintenant.

Une fois mon verre fini, je me tourne vers l’elfe, dont je connais uniquement le nom, pour lui demander :

Je ne connais pas grand-chose des elfes, toutes mon savoir sur votre peuple vient des livres, et je ne sais même pas si c’est ces informations sont bien réelles.. Peut-être pouvez-vous m’aider à distinguer le vrais du faux ?

J’espère vraiment que la personne en face de moi pourra m’aider, car même si je ne pense pas avoir de préjugé, on ne sait jamais, je commence donc avec mes questions :

La première concerne la magie, j’ai lu quelque part que tous les elfes étaient magicien, c’est vrai ? Et si oui, pourquoi ne pas avoir fait appel à vos dons contre les bandits ?

Je ne lui précise pas que je maitrise la magie, car je ne sais encore rien sur lui, et il pourrait très bien diffuser cette information pour me causer du tort, les personnes se servant de la magie étant regardé avec suspension dans le Médian et encore plus dans le Nord. Je lui pose donc des questions plus personnelles pour en savoir plus ce le voyageur :

D’habitude, nous avons des marchands ou des diplomates qui passent par cette route, et même des mercenaires, mais vous ne sembler appartenir à aucune de ses catégories.

Oui, j’aime mettre les gens dans de petites cases, avec de jolies étiquettes, et qu’ils n’en bougent plus, ça me permet d’avoir une vision claire de chaque chose dans ce monde. Mais je suis souvent déçu, car les personnes ne sont jamais ce qu’ils semblent être, et il faut tout le temps mettre mon classement à jour. Je continu doc notre discussion, curieux d’en savoir plus sur ce peuple étrange :

Vous pourrez rester ici aussi longtemps qu’il vous plaira, car je manque cruellement de personne avec qui discuter de sujets intéressants. Vous-même, avez-vous comme tous les elfes une sensibilité artistique de prédilection ?

Je souris en posant cette dernière question, espérant mettre mon invité à l’aise.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeSam 10 Aoû 2019 - 15:12


Haldren et Fabius s'assirent dans les deux fauteuils qu'hébergeait la bibliothèque tout en sirotant posément leur thé, tandis qu'au dehors le soleil entamait sa lente course vers l'horizon et que peu à peu la nature s'endormait sous les premières caresses de la brise nocturne. Un humain, un elfe, voilà une rencontre pour le moins rarissime en Péninsule depuis plusieurs décennies et qui s'annonçait prometteuse en découvertes mutuelles sur les us et coutumes de chacun. Le maître des lieux commença par interroger son invité sur la rumeur selon laquelle tous les natifs d'Anaëh seraient des mages, ce qui amena un léger sourire sur les lèvres fines de l'elfe.

Non messire, loin s'en faut que tous les elfes soient des magiciens. Seule une minorité d'entre nous utilisent le Grand Art, et encore moins nombreux sont ceux pouvant réellement affirmer le maîtriser. Mais ceux-là sont fort respectés car la magie est tenue en haute estime parmi mon peuple... j'ai cru comprendre qu'il n'en est pas de même en Péninsule, est-il exact que les mages y sont persécutés voire traqués ?

Le sujet de l'attaque des brigands ayant été abordé, Haldren cru bon d'y apporter une précision dont la véracité aurait pu faire tiquer le narrateur s'il ne connaissait pas aussi bien les multiples travers de son héros et sa capacité à modifier légèrement la vérité lorsque cela l'arrangeait. Entre la vérité vraie et la vérité qu'il importait de dire, l'archimage glissait souvent un pied de chaque côté de la frontière.

Le Grand Art ne consiste pas uniquement en des boules de feu ou des éclairs labourant le sol, il peut se révéler bien plus subtil. De toute façon ces bandits ne constituaient pas réellement une menace, ils étaient effrayés à la seule vue d'un elfe.

Ainsi il ne répondait pas directement à la question qui apparemment intriguait Fabius : l'elfe qu'il accueillait dans son château était-il un magicien ? Des indices se trouvaient certes éparpillés dans les réponses mais sans qu'il soit possible d'affirmer de manière claire un oui ou un non. Soit l'elfe disposait d'une souveraine confiance en lui face au danger, soit il avait gravement sous-estimé la menace que les brigands faisaient porter sur sa vie. Les deux solutions demeuraient du domaine de l'envisageable, aucun élément ne brisant encore leur cohérence. Plus intéressant encore, le seigneur de Pengriffon interrogea son invité sur ce qu'il était, rappelant que la grande route se voyait surtout parcourue par des marchands et des diplomates, or il semblait évident que l'elfe n'appartenait à aucune de ces deux professions.

Je ne suis ni un marchand ni un diplomate, bien que j'ai tenu de tels rôles dans les siècles passés. Mais aujourd'hui je me définirais plutôt comme un adepte du savoir. Le plaisir d'apprendre, de découvrir, de comprendre, d'explorer... voilà ce qui continue à me motiver. Un "érudit" pourrait-on dire, mais ce terme m'a toujours paru quelque peu pompeux car le véritable érudit sait qu'il ne connait en réalité que bien peu de choses face aux merveilles que recèlent ce monde.

Reposant sa tasse de thé, l'ancien Triumvir posa son fascinant regard d'émeraude dans celui de son interlocuteur, comme s'il cherchait à déverrouiller des serrures que lui seul percevait. Et vous-même messire Pengriffon, qu'êtes-vous ? Voilà ce que semblait dire ce regard pénétrant. Un noble assurément, mais cela ne détermine que la caste social et pas la personnalité intime. Un guerrier ? Non, le jeune homme admettait lui-même n'avoir aucun attrait pour le métier des armes. Un politique ? Possible, l'ambition ne manquait probablement pas au seigneur, qui plus est dans un Médian où l'absence de figure tutélaire forte depuis la chute de l'archiduc Nimmio ne pouvait que créer un appel d'air vers les hautes responsabilités. Mais il y avait autre chose chez ce jeune homme qui intriguait le vieil elfe, autre chose qu'il n'arrivait pas encore à discerner. Repoussant temporairement ses interrogations de côté, il répondit à la question sur ses amours artistiques.

La musique, j'adore la musique. Mes talents en la matière sont hélas fort limités et jamais mes doigts n'ont tiré une mélodie d'un quelconque instrument, mais ma compagne est une musicienne de talent et je me plais souvent à l'écouter jouer.

Leur ayant resservi à chacun un peu de thé, l'elfe se carra dans son fauteuil et à son tour posa une question qui le triturait :

Dans les yeux de vos soldats comme dans ceux des villageois, j'ai vu du soupçon, presque de l'hostilité. Pourquoi ? Les elfes n'ont jamais nui au royaume de Diantra, alors pourquoi donc les vôtres nous considèrent-ils avec tant de méfiance ?
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeDim 11 Aoû 2019 - 10:03

Je suis déçu quand mon invité m’indique que tout les elfes ne sont pas magiciens, pourtant çà aurais pu être prodigieusement intéressant de voir un pays où chaque habitant sait manier des forces ésotériques. Mais je reprends notre discussion pour indiquer à mon invité, sur un ton où l’on peut percevoir une pointe de regret :

Malheureusement, c’est la vérité, mêmes si les adeptes de la magie sont mieux acceptés dans le sud, le nord a un grave problème avec la magie, surement lié aux guerres avec les elfes, quand les premiers humains ont été décimés lors de la guerre d'invasion sur votre territoire sans que nos ancêtres puissent comprendre ce qu’il se passait. Il faut donc faire très attention ici si vous souhaitez utiliser le Grand Art, comme vous le nommer si justement.

Quand l’elfe répondit à ma question sur l’attaque des bandits, je repense au fait qu’un de ses agresseurs n’avait pas bougé alors que je le chargeais avec ma monture. Est-ce qu’il peut geler les personnes sur place, ou bien les immobiliser à l’aide de lien invisible, à moins qu’il les hypnotise comme un serpent. Je pense que la dernière solution est la bonne, car je n’ai pas entendu l’homme crier, ce qui aurai été le cas, dans les deux premiers cas.

Cette hypothèse est renforcée par les éléments fournis par mon interlocuteur qui m’indique chercher à augmenter son savoir, ce qui est une intention très louable. Je me sens à mon tour jugé par un regard digne d’un reptile, et je me demande si je vais être sous son emprise moi aussi. Je prends d’ailleurs quelques secondes avant de m’apercevoir que l’elfe a continué de parler et je lui réponds :

Je suis également comme vous, j’aime beaucoup le son des violoncelles qui peuvent réaliser des choses étonnantes, même si mon éducation ne m’a pas permis de savoir en jouer.


Concert de violoncelle:

Même si je n’ai pas encore de compagne, mes parents étant mort trop tôt pour m’en choisir une.

C’est vrai que le sujet a déjà été abordé avec mon sénéchal mais je ne suis pas encore fiancé, ce qui au bout d’un moment risque d’être compliqué. Je suis tiré de mes pensées par une question de mon invité, qui décidément aime mettre les pieds dans le plat ! J’essaye donc de lui répondre de la façon la plus concise possible :

Tout simplement parce qu’ils ne sont pas humains ! Votre culture et la notre sont très différents et les gens d’ici n’aime pas ce qui est étranger. En plus, vous avez la réputation d’être hautain, pédant, plein de morgue… Bref, vous ressemblez trop aux nobles pour que le paysan du coin vous accepte, même si ce n’est que mon interprétation. Le seul moyen pour que les choses changent c’est qu’il communique avec des gens de votre race et pour cela, il n’y a qu’un seul moyen, l’argent et le commerce entre nos deux nations.

Je n’ajoute pas que les nains sont mieux tolérés et qu’il y a même des villages entiers comme en Arétria, car je ne connais pas les relations entre les deux peuples non-humain. Il y a également un dernier argument que je n'ai pas évoqué, car j'y suis sensible également, c'est la jalousie envers la vie éternellz des elfes, qui ne disparaitra jamais. Pour détendre l’atmosphère, je lui précise :

Mais je ne partage pas ce sentiment général, je souhaite développer mon fief, donc tout le monde est le bienvenu ici. Même les magiciens, car je pense avoir devinez que vous en êtes un. Vous pouvez parler sans crainte ici, cette pièce me sert d’entrainement pour développer mes propres sorts et est complètement sûre.


Et voilà, les dés sont jetés et la roue du destin et de la chance tourne à pleine vitesse. Si je me suis trompé, je n’aurai qu’à m’excuser et à passer une bonne soirée en la compagnie du voyageur. Si j’ai raison, je pourrais alors lui montrer ce que je sais faire et profiter de conseil d’un mage ayant sans nul doute plus de dix fois mon expérience !
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeLun 12 Aoû 2019 - 10:26


Le seigneur de Pengriffon confirma la méfiance, pour ne pas dire l'hostilité, d'une part importante de la population humaine envers les mages. Le nord de la Péninsule semblait en particulier touchée, ce qui constituait un paradoxe intéressant dans la mesure où ces terres se trouveraient en première ligne en cas de guerre face à des peuples maniant eux-mêmes massivement la magie dans le cadre des combats. Et les elfes se voyant facilement assimilés aux mages, rien d'étonnant à ce qu'ils soient eux aussi intégrés dans cette ambiance malsaine.

Malheureusement le commerce au sens où vous l'entendez habituellement est peu développé en Anaëh, nous n'y disposons pas d'un système monétaire tel que celui qui existe ici et l'auto-suffisance y est quasiment assurée. Cela y limite l'intérêt des échanges commerciaux à finalement peu de choses si on le compare à l'Ithri'Vaan par exemple.

Haldren regrettait souvent cette autarcie de l'Anaëh, qui justement créaient de la jalousie ou la certitude que les elfes cachaient leurs richesses. Lui-même avait du renoncer à ses fructueuses entreprises à Thaar lors du Choix, tant la nature même de la vie elfique s'accommodait mal de telles activités. Dans tous les cas, Fabius lui confirma ce qu'il craignait : les elfes apparaissaient comme des êtres distants et plein de morgue, ce qui ne créait pas une atmosphère favorable envers eux. Il lui faudrait à son retour à Alëandir en parler à son suzerain pour voir comment adoucir cette image hautaine qui leur collait à la peau depuis tant de siècles.

Le sujet de la magie revint sur la table, le jeune homme avouant en être un. Surprenant pour un noble, même si Fabius avait un peu plus tôt évoqué une enfance dans le Sud où de telles études pouvaient s'entreprendre. Mais l'existence même de la bibliothèque et les précautions prises indiquaient clairement que ce secret devait en rester un sous peine de troubles civils si les paysans apprenaient être gouvernés par un "foutu bi'diou d'mago !". Cela expliquait aussi l'intérêt de Fabius envers le voyageur elfe.


Ainsi donc vous êtes un praticien du Grand Art ? Fascinant ! Véritablement fascinant ! Est-ce à Soltariel que vous avez appris le Grand Art ? Quelle magie pratiquez-vous ? Vie ? Elementaliste ? Immatérielle ? Pouvez-vous me faire une démonstration ?

L'archimage trouvait véritablement passionnant de tomber ainsi sur un mage humain, le premier qu'il rencontrait durant ce périple à travers la Péninsule.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeMer 14 Aoû 2019 - 15:45

Je faillis tomber de ma chaise quand mon invité m’indique que les elfes n’utilisent pas d’argent ! Ils en sont restés au troc ? Comment une espèce évoluée peux se déplacer avec des vaches pour payer une maison ? Mais çà explique pourquoi les elfes contrairement aux nains sortent très peu de leur contrée, s’ils sont vraiment auto-suffisants, c’est nous qui avons besoin d’eux et non le contraire.

Ma réponse sur mes capacités magiques semble lui faire plaisir, et il me pose moult questions, m’apprenant ainsi, par ce moyen détournée, que lui non plus n’est pas un néophyte en la matière. Je lui donne donc toutes les informations qu’il demande, me confiant comme rarement je l’ai fait, car la personne en face de moi est un elfe, qui irai le croire ? je peux donc tout lui raconter :

C’est mon oncle, habitant Soltariel qui m’a appris les bases de la magie de la Lumière, puis j’ai eu la chance de recevoir quelques cours particuliers du grand archimage Nakor. J’arrive à former des miroirs de différentes tailles, plus les miroirs sont grands et plus je dois passer de temps à le préparer. Ensuite je peux y faire apparaitre l’image que je souhaite, mais plus elle est petite plus elle est nette.

Le mieux est de lui faire une démonstration, je ferme les yeux et repense au cours que j’ai reçu du vieil homme, il y a quelques jours, dans la même pièce. Je commence par visualiser mon focalisateur, un livre que m’a donné mon oncle, au centre de mon corps et débute ma préparation en y accumulant mon pouvoir. Une fois qu’il est présent, je l’augmente petit à petit comme si je déversais mon essence magique dans une boule transparente et qui tout doucement, augmente en intensité, une sorte de soleil grandissant à l’intérieur. Elle occupe enfin tout mon espace et je commence à créer un grand miroir, j’arrive facilement à trouver l’énergie nécessaire et je sais maintenant où sont mes limites.

Je limite ma création magique à un grand miroir de deux mètres sur deux mètres, ce que les hommes savants appelleraient un carré, car je tiens à continuer à être alerte et à ne pas trop me fatigué avec des sorts plus impressionnant. Sur cette surface, j’y fais apparaitre un cavalier elfique dont j’ai lu la description dans un livre, il est monté sur un cheval d’une blancheur immaculé et l’homme comme sa monture porte une armure argentée. Dans sa main droite se trouve une lance de près de trois mètres, et je décide de faire une frayeur à mon invité, pour cela je fais charger le cavalier en avant, l’effet est saisissant et pour une personne ne connaissant pas la magie, il penserait vraiment qu’une créature l’attaque.

Finalement, au moment où l’illusion arrivait sur nous, j’arrête volontairement de me concentrer, et aussitôt l’image disparait comme si elle n’avait jamais existé, et c’est exactement le cas ! Je suis quand même un peu essoufflé par ma performance et je précise à l’unique témoin de ma prouesse :

J’arrive à créer des surfaces plus grandes, mais cela me demande plus d’énergie. Tant que je ne fais rien d’autre, je peut maintenir l’image et la fais évoluer comme je veux.

Je souris, plutôt satisfais de moi, et je demande d’un ton dégagé :

Sire Hamanduil, c’est à vous de me montrer vos talents.

Je suis en effet très curieux de voir ce que mon invité sait faire, est-il de mon niveau, ou est-ce un archimage ? A ce stade tout est possible.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeVen 16 Aoû 2019 - 15:05


L'elfe regarda avec attention la magie prendre forme sous la volonté du seigneur de Pengriffon, la trame dans l’éther se tordre pour faire apparaître un grand miroir qui n'était qu'une illusion mais tellement bien réalisé qu'on l'aurait cru réel. Accomplir si élégamment un tel sortilège demandait un long et minutieux entrainement, un esprit rigoureux et un talent certain. En d'autres circonstances sans doute Fabius aurait-il pu devenir un mage accompli, avenir qui lui serait probablement fermé car les lourdes contraintes de la politique occuperaient ses jours et ses nuits bien plus que l'étude des arcanes. Les années d'approfondissement nécessaires pour atteindre un haut degré de maîtrise parmi ses pairs s'accommodaient mal d'autres charges... sans doute le dilemme n'avait-il pas été aisé à résoudre pour le jeune homme, tiraillé entre son devoir nobiliaire et sa passion secrète. Ce tiraillement pouvait un jour devenir un fleuve destructeur s'il n'y était pas mis des digues que seul Fabius pouvait construire.

Lorsque le jeune homme le mit au défi de démontrer lui aussi ses talents, l'archimage eut un léger sourire et tendit ses longs doigts fuselés devant lui. Entre ses paumes naquit une petite orbe cristalline scintillante dans laquelle se devinait vaguement une haute structure. La vision devenant plus nette, ils purent voir qu'il s'agissait d'une sorte de forteresse d'où s'élevaient des flammes, tandis qu'à ses pieds deux masses grouillantes vertes et noires s'entremêlaient dans un ballet aussi artistique qu'inquiétant. Alors que de nouveaux détails apparaissaient et que dans les masses entremêlées apparaissaient des silhouettes en armes, il devenait de plus en plus malaisé de détourner son regard de l'orbe tant les images de celle-ci s'imposaient de force à l'esprit. Comme s'ils avaient été des aigles survolant la scène, Fabius et Haldren s'approchèrent peu à peu et virent la forteresse devenir plus réelle, prendre du relief, tandis que les silhouettes devenaient des personnages bien distincts brandissant des armes effilés.

La scène fila d'un coup vers le sol en un plongeon vertigineux et à l'instant où ils auraient du se fracasser par terre un éclair blanc jaillit qui les enveloppa, les faisant se retrouver...


~~~~~~~~~~ ...ailleurs... ~~~~~~~~~~


Le chaos autour d'eux était infernal. Le fracas des épées et des haches contre les armures faisait penser au boucan qui aurait émané de la forge d'un Dieu, les sortilèges traversaient les airs au-dessus d'eux en lueurs multicolores avant de venir s'écraser parmi des masses de soldats en les projetant en l'air comme des poupées de son. Des ordres, des jurons, des appels à l'aide émanaient de partout mais Fabius ne put comprendre le sens des paroles car il lui aurait fallu pour cela maîtriser le sombre langage eldéen ou l'élégante diction d'Anaëh. Le jeune homme et l'archimage se trouvaient toujours face à face l'un de l'autre, mais tout autour un conflit aux proportions démesurées faisait rage d'un bord à l'autre de l'horizon. Entre les mains d'Haldren continuait de briller la petite orbe, mais désormais la scène qu'elle représentait était bien différente : on y devinait la bibliothèque de Pengriffon, paisible en comparaison du champ de bataille sur lequel ils se tenaient.


Ne vous éloignez pas de moi.

Elfes, drows. Drows, elfes. Des combattants des deux races s'affrontaient avec une violence et une férocité inouïe tandis que les cadavres s’amoncelaient au sol. Étonnamment personne ne semblait faire attention à eux et les mouvements anarchiques des corps-à-corps paraissaient inexplicablement leur laisser une zone calme de quelques mètres de diamètre, se déplaçant en même temps que l'archimage qui guida son compagnon vers une petite butte d'où ils eurent une vue plus dégagée et où le vacarme se faisait moins présent. Face à eux se dressait, monumentale et fière, la forteresse aperçue dans l'orbe un peu plus tôt et que des commandos de sombres guerriers prenaient d'assaut tandis que des archers faisaient pleuvoir des nuées de flèches sur eux.

Voici Fort Ellyrion, la grande forteresse elfe de la frontière. Juste avant le Voile les armées drows vinrent l'assiéger et toute la vaillance de la garnison ne put les retenir. Mais ce n'est pas ce que je voulais vous montrer... ah, voici... regardez attentivement.

Alors que les mages des deux camps redoublaient d'efforts pour briser les défenses de leurs adversaires et que les sortilèges se succédaient à une telle vitesse qu'ils semblaient ne plus constituer qu'un immense cortège maléfique désireux de tout détruire, l'air au-dessus de la forteresse se dilata comme un mirage dans le désert. Le phénomène ne paraissait pas spécialement impressionnant mais un sentiment de danger imminent en émanait et glaçait les sangs, comme si ce mirage constituait le dernier lambeau voilant l'horreur de l'apocalypse. Une terreur sans fin glaça leurs veines... pas la terreur que l'on ressent face à la mort non, une terreur bien pire encore ... ce qui se tapissait au milieu de ces brumes scintillantes constituait une force tellement épouvantable que l'esprit humain ou elfe ne pouvait même pas l'imaginer.

Deux silhouettes encapuchonnées apparurent à côté d'eux, mais Fabius ne leur vit ni mains ni visages. Cela aurait tout aussi bien pu être des esprits, et leur vêture d'un noir d'encre semblait moins là par pudeur que pour donner une délimitation à une forme éthérée. De ses lèvres absentes, la première silhouette murmura d'une voix aussi froide que les étoiles et où nulle émotion ne perçait.


Cela ne doit pas être.

Tout aussi marmoréenne, la seconde silhouette répondit.

Cela ne sera pas.

Les silhouettes ne firent aucun mouvement, mais les brumes scintillantes se contorsionnèrent comme un animal pris au piège. Les sortilèges que faisaient jaillir les mages cessèrent brutalement d'agir et furent comme aspirés vers la masse brillante qui grossissait de seconde en seconde. Partout sur le champ de bataille des hurlements atroces retentirent alors que les mêmes sorciers qui l'instant d'avant se battaient férocement s'effondraient au sol en se tenant les tempes sous les regards horrifiés de leurs frères d'armes. Alors que les brumes aspiraient avidement l'énergie qui les gorgeait, elles se faisaient également plus nettes et leurs contours devenaient plus distincts. La sensation de terreur diminua tandis que la volonté des deux silhouettes délimitait la frontière au-delà de laquelle l'horreur ne pourrait se répandre.

Poussés dans leurs retranchements, les mages des deux camps oublièrent toute prudence et invoquèrent leurs sortilèges jusqu'à ce que la structure même de l'univers ne puisse plus le supporter. Des forces supérieures à ce que vous pouvez imaginer durent intervenir et créer un Nœud magique. Vous avez du entendre parler de telles constructions arcaniques dans vos livres, même si nombre de mages humains en nient  jusqu'à l'existence. Ce Nœud aspira le surplus d'énergie qui déchirait l'univers et l'emprisonna... ainsi que l'âme de centaines de magiciens elfes et drows.

Les silhouettes disparurent comme elles étaient apparues : en silence. Désormais trônait au-dessus de la forteresse une gigantesque orbe lumineuse parcourut d'éclairs qui se contorsionnaient comme une bête en cage. Dans la désorganisation qui agitait désormais les deux armées, Fabius put voir que les elfes en profitaient pour battre en retraite mais un nouvel éclair blanc jaillit des mains de son compagnon et ils furent projetés à...


~~~~~~~~~~ ...Pengriffon... ~~~~~~~~~~


Le calme de la petite bibliothèque se révélait presque choquant alors qu'entre les mains de l'archimage l'orbe achevait de se dissoudre, emportant avec elle les images du champ de bataille. La fatigue se lisait dans le regard d'émeraude ; une fatigue teintée de regrets comme si l'elfe regardait sa vie passée et se jaugeait lui-même à l'aune de la leçon qu'il cherchait à enseigner.


La magie est l'Art, la guérison et la destruction, l'ordre et le chaos, la fin de toutes choses et la promesse du renouveau. Aucun sortilège n'est neutre, aucune incantation sans risque. Les mages de toutes races étudient pour percer les secrets interdits et acquérir plus de pouvoir. Hélas la sagesse qui devrait accompagner le pouvoir pour le tenir en bride et lui éviter des excès constitue une qualité trop rare parmi nos pairs.

La main de l'elfe se posa sur l'épaule de l'humain.

Sans doute n'êtes-vous pas le magicien le plus accompli que j'ai rencontré, Fabius Pengriffon, mais vous êtes parmi les plus sages car vous connaissez et acceptez vos limites. Puissiez-vous diriger vos gens avec autant de sagesse que vous pratiquez votre magie, car alors vous resterez comme un bon et digne seigneur sous la règne duquel le bonheur prospérera.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeSam 17 Aoû 2019 - 16:38

Mais qu’est-ce que c’est que cette magie ? Une illusion, une hypnose ou un voyage dans le temps et l’espace ? De toute évidence c’est de la magie de très haut niveau et j’ai du mal à calmer les battements de mon cœur pendant que nous plongeons vers le champ de bataille. Je suis littéralement fasciné par tout ce que je vois, j’avais entendu parler de ce combat mais dans les livres que je possède, la description de cette bataille tenait en deux lignes, alors que ce que je vois est complètement différents.

Je suis également très impressionné par les mages des deux camps, je ne pensais que la magie pouvait être aussi efficace face aux guerriers et autres archers d'élite mais c’est pourtant les adeptes du Grand Art, qui vont décider du sort du fort, car les sortilèges que je vois maintenant dépasse de cent coudées ce que mon maître à Soltariel est capable de faire, sans parler de mon niveau actuel qui est complètement ridicule !

Mais le principal n’est pas là, car il y a deux silhouettes non humaines qui sont près de nous et qui discutent de l’avenir de milliers d’êtres pensant comme si c’étaient de simples fourmis. Sans que je sache comment une boule aspire l’âme et l’énergie des magiciens quels que soient leurs camps, ce qui me rappelle une chose qu’à dit Nakor.

Lorsque le sort s’arrête, et que je suis de retour dans ma bibliothèque, je regarde avec un respect nouveau la personne en face de moi, qui dispose de pouvoirs si étonnants. Ce dernier dit des paroles sages avant de me mettre la mettre sur mon épaule et de me féliciter pour connaître mes limites, ce qui est vraiment très étrange, de la part d’une personne un potentiel magique infiniment supérieur au mien.
Je sens l’elfe fatigué et je lui propose un verre d’eau avant de prendre la parole :

Si vous le souhaitez, vous pouvez manger et vous reposez ici, j’ai une chambre de disponible, mais j’ai deux questions à vous poser auxquelles j'aurais aimé que vous répondiez, la première, est-ce que les deux silhouettes habillées comme des spectres étaient des dieux ? Ensuite la seconde question concerne ce fameux sort, est-ce que les mages humains à la tour de l’Arcanum ont essayé de le réaliser ?

Je suis un croyant du culte Panthien avec cinq dieux qui ont créé le monde, mais je sais qu’ils ont aussi de nombreuses formes et c’est peut-être une de ces formes que j’ai vu. Pour la partie sur la tour à Soltariel qui a explosé à cause d’un rituel de sorciers qui a mal tourné, je pense que c’est exactement le type de magie qui ne peux pas être contrôlé par des êtres mortels, c’est pourquoi je fini en précisant :

Vous m’avez dit que je connaissais et que j’acceptais mes limites, mais ce n’est pas par sagesse, mais par peur. Être magicien implique de protéger les autres, et plus le pouvoir que l’on possède est grand, plus notre devoir de protection l’est aussi. Mon père avait un dicton pour cela : un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. J’ai donc accepté mes limites car j’avais peur de ne pas être en mesure de protéger les gens qui m’aurait fait confiance.

J’ai peut-être déçu mon interlocuteur mais je ne me considère par comme une personne sage, mais comme un homme qui ne peut accepter avoir plus de vies dépendantes de lui.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeMer 21 Aoû 2019 - 14:10

La conversation continua de manière plus apaisée suite à la vision de la bataille qui faisait naître de nouvelles interrogations dans l'esprit du seigneur de Pengriffon, interrogations auxquelles hélas l'archimage elfe ne possédait pas réellement de réponse.

Ces deux silhouettes étaient ce que nous appelons des "Veilleurs". Que sont-ils exactement ? D'où viennent-ils ? Je l'ignore. Il n'existe aucune limite connue à leur pouvoir qui égale probablement celui des Dieux. Toutefois ils ne répondent jamais à aucune prière et n'interviennent que dans les très rares cas où la structure de l'univers se trouve menacée. Si j'osais la comparaison, je dirais qu'ils sont l'ultime système de sécurité avant l'entropie.

Haldren soupçonnait les Veilleurs d'exister par la volonté d'Aluthen lui-même, peut-être pour surveiller et éviter que les excès des Dieux ne mettent en danger sa création. Pensées quasiment hérétiques et sur laquelle il évita de trop s’appesantir, bien conscient qu'il lui serait de toute façon impossible de jamais obtenir la vérité à ce sujet. Mais étant persuadé que le plan des Ombres constituait l'écho d'une réalité antérieure, l'archimage jaugeait tout à fait plausible la destruction d'un univers et donc la nécessité de s'en prémunir. Changeant de sujet, il en vint à la seconde question de Fabius qui s'interrogeait sur la possibilité que les mages de l'Arcanum ait un jour tenté eux aussi de façonner un Nœud, avec bien entendu tous les risques qu'impliquaient un rituel à ce point démesuré.

Quant à la création d'un Nœud magique... à ma connaissance les mages de l'Arcanum ont eu la sagesse de ne jamais s'y essayer, même si le rituel lors duquel disparut le régent Aetius d'Ivrey et les enfants du roi Trystan n'est pas sans posséder quelques points commun avec la création d'un Nœud. Nakor pourrait sans doute vous en raconter plus que moi à ce sujet, après tout il a pendant des siècles dirigé l'Arcanum.

Inutile de parler au jeune humain du Nœud d'Abyssea, de celui de l'Elda ou des quelques autres qui pouvaient exister en ce monde. L'univers se trouvait bien assez souvent malmené et jeté au bord du précipice sans qu'il ne puisse rien y faire sinon des cauchemars. Son instinct protecteur était ferme, Haldren appréciait de voir qu'il existait en Péninsule des seigneurs pensant à autre chose qu'aux intrigues et aux guerres. Un jour cela pourrait se révéler utile... même si ce jour n'arrivait que dans plusieurs décennies.

La peur de détruire ce à quoi l'on tient est un chemin vers la sagesse. Ne vous sous-estimez pas, mon jeune ami.

La nuit étant tombée, l'archimage demanda à son hôte s'il pouvait se retirer pour aller manger quelque chose puis dormir, la fatigue de la route pesant lourdement sur ses épaules et ce d'autant plus qu'il comptait poursuivre son périple vers Diantra dès le lendemain.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitimeJeu 22 Aoû 2019 - 16:10

Lorsque l’elfe m’indique qu’il est fatigué, je me rends compte de l’heure qu’il est, et je m’excuse platement :

Je vous prie de m’excuser, j’ai complètement perdu la notion du temps. Je vais vous amenez à la salle à manger.


C’est donc ensemble que nous partons nous sustenter, le cuisinier ayant comme promis, fais des nèfles pour mon invité. Pour ma part, j’ai très faim et je mange du lard et des haricots blancs, un plat typique de la région, et que j’aime particulièrement.

Je profite du fais de prendre mon repas pour repenser à notre discussion de la veille, notamment sur la nature de ces fameux « veilleurs », mais j’ai très vite mal à la tête car les implications sont trop nombreuses et le manque d’indice sur leurs motivations n’incite guère à de solides argumentations.

Une fois le repas terminé, c’est mon jeune page Arthur qui conduit le mage jusqu’à sa chambre, tandis que je prends le chemin de mes appartements privés où j’ai du mal à m’endormir, tellement je revis la scène de la gigantesque bataille que j’ai vu plus tôt, mon esprit n’étant pas habitué à ce genre d’illusion.

C’est donc avec soulagement que je vois que le soleil c’est levé, et je me sort de mon lit aux aurores. Hamanduil lui, est sur le point de partir, et par amitié envers lui, je l’accompagne jusqu’au frontière de mon domaine, lui souhaitant bon voyage pour la poursuite de son périple dans la Péninsule.
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MessageSujet: Re: L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp)   L'elfe qui mangeait des nèfles (ou le titre qui n'a rien à voir avec le rp) I_icon_minitime

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