Drok do'Syb, la Hyène

Identité

Nom/Prénom : Drok do'Syb, que l'on surnomme aussi "Katub", la hyène, en dialecte zurthan
Âge/Date de naissance : Il est né en 495 du cycle 10, ce qui lui fait 521 ans
Sexe : Masculin
Race : Drow
Faction : Puy d'Elda
Alignement : Neutre mauvais
Liens notables : Aucun

Particularité : Aucune


Métier : Obok Senger d’Thalack du III^e Ost
Classe d'arme : Corps à corps

Possessions & Equipements :

Peu soucieux de sa tenue, Drok do'Syb se démarque souvent des autres officiers du Puy par l'aspect hétéroclite de son armure, qu'il a constitué au fil des siècles de campagnes et de pillage. Dépareillées, ses frusques n'en sont pas moins confortables, et sa cuirasse solide. C'est un testament de son pragmatisme.

Il chevauche le même morgal de près de cent ans, une bête mauvaise et vicieuse au nom de Yog, quatrième du nom, dernier en date d'une lignée de montures depuis la première, un spécimen sauvage que Drok avait dompté dans sa jeunesse et à qui il doit son affreuse balafre. Au harnachement de l'hirgon repose usuellement une arbalète noirefique que Drok emploie pour la plupart du temps pour chasser. Au combat, c'est une longue hallebarde qu'il préfère employer.

Apparence :

• Taille : Près de sept pieds (2m10, à peu près)
  
• Couleur des yeux : Le gauche est noir à l'iris d'ambre, le droit d'un blanc laiteux, à moitié aveugle.
  

De prime abord, Drok do'Syb offre le spectacle d'un colosse tenace à la peau d'ébène. Sa tignasse blafarde, filasse et la plupart du temps en pagaille, souligne d'autant plus la noirceur de son cuir épais. Quoiqu'elle soit charpentée, la Hyène n'est hélas pas un canon de beauté, ce qui lui a souvent valu l'opprobre des siens, au Puy. Comme si sa ganache, laide au demeurant, ne l'aidait pas, l'Obok Senger s'est fort bien débrouillé pour l'empirer au fil des siècles. Ainsi, son corps est lézardé de balafres et de cicatrices, la plus marquante d'entre elles n'étant nul autre que la longue taillade lui marbrant le côté droit du visage. Elle est l'oeuvre de Yog, son premier Morgal, une bête définitivement un peu trop taquine.

Autrefois gêné par ces balafres, qu'il associait à de l'échec, Drok do'Syb ne manqua pas d'ajouter à ces marques subies de nouvelles, celles-ci voulues. Influencé en cela par les pratiques d'Ithri-Vaan, le drow, dont la beauté jamais ne correspondrait aux critères du Puy d'Elda, préféra donc être laid à en effrayer qui que ce soit. Sa peau est occasionnellement percée de colifichets métalliques et scarifiée de part en part, lui donnant en définitive une allure terrifiante.

Personnalité :

D'une nature violente et vicieuse, Drok est souvent décrit comme une brute mauvaise aux accès de colère fréquents. C'est néanmoins un masque qu'il cultive sciemment, et qui cache derrière l'apparente barbarie un intellect retors et perfide. Ayant grandi un temps à Sol-Dorn, ce qu'il a perdu en éducation traditionnelle noirelfique, Katub l'a gagné en âpreté et en appétit. C'est un drow qui très tôt a été confronté aux races inférieures et qui tout aussi vite s'est découvert le goût pour la domination de celles-ci.

Personnalité jouisseuse et suffisante, Katub est bien souvent guidé par ses envies, qui au fil des siècles sont devenues plus impérieuses. Il est cependant loin de s'y soumettre totalement, ou du reste immédiatement. C'est en effet un être pragmatique et matois, qui peut laisser libre court à sa hargne si la situation lui est favorable, ou ruminer des années durant un grief, s'il était en position de faiblesse. Cette retorserie n'est d'ailleurs pas étrangère à sa réussite au sein des armées du Puy.

Ce pragmatisme se manifeste tout autant dans son rapport aux dieux, dont il recherche le concourt pour assouvir ses ambitions terrestres plus qu'il ne les adule vraiment. Ils sont pour Katub comme la foudre et la pluie, comme la sécheresse et la marée, des puissances avec qui on coopère impérativement et qu'il se garde bien d'offenser, mais de là à dire que le drow est un exalté, ce serait un peu fort.

Capacités magiques : Aucune

---

---

Histoire

Drok do'Syb fut conçut dans le camp fortifié de Sol-Dorn, des œuvres d'un Starglin du IV^e Ost et d'une prêtresse d'Isten qui avait suivi l'armée en campagne, du Puy jusqu'à l'Ithri-vaan lointain. L'année suivante devait voir se produire la cuisante déroute face à la flotte des humains, mais également la grande victoire de la bataille des Cendres. C'est donc dans un Ithri-vaan conquis et soumis à la domination noirelfique que naquit le tout jeune Drok, au milieu d'un train d'armée qui s'installerait au fil des siècles ici pour former la diaspora Doeb.

Ce ne fut cependant pas le destin du jeune drow que de rester vivre ici éternellement et de se mêler à ces races inférieures. En effet, bientôt son père, soucieux de sa descendance, vint s'enquérir des menées de sa progéniture. Drok grandissait alors tel un chien errant, sa mère continuant d'être besognée par la soldatesque, pour son plus grand plaisir. Si cette existence de va-nu-pieds aurait certainement endurci le jeune drow (et elle l'avait déjà fait), elle ne le mènerait qu'à la décadence, pensa son père, qui dès lors envoya son engeance au Puy pour y recevoir l'éducation noirelfique.

Ce ne fut, on s'en doutera, pas la bouche en cœur qu'on y accueillit Drok, naturellement. Parvenu d'une province lointaine et barbare, son visage laid et grossier ajoutait une couche d'avanie supplémentaire. On l'avait envoyé au Puy pour qu'il échappe à une vie de barbarie, mais c'est au Puy que pour survivre, Drok devint une parfaite brute. La seule violence restait son langage, qu'il parlait du reste fort bien. De la sorte, le drow ne gagna pas le respect de ses frères, mais au moins leur peur.

Quand il quitta le Puy, soixante dix ans plus tard, c'était donc une brute désormais cultivée, éduquée dans l'art de la guerre. Les classes lui avaient donné l'opportunité d'exceller dans un domaine où ni la naissance ni l'érudition n'aidait. Laissant derrière lui une série de rivaux occis et d'esclaves engrossées, Drok prit à nouveau le chemin de l'Ouest, ayant hâte de mettre en application a violence qu'on avait su si bien dresser en lui.

Il jeta ainsi son dévolu, en compagnie d'une bande de drows aussi avides que lui, sur la lande zurthane et la promesse juteuse d'esclaves dont elle recelait. C'est durant ces années qu'il dompta Yog, son premier morgal, et écopa au passage de sa balafre au visage. En effet, quelque peu insouciant, ou trop orgueilleux, Drok s'était alors mis en tête de soumettre une bête sauvage plutôt que de monter une créature docile, en fit les frais. En retour, Yog Ier du nom n'eût pas une existence tranquille, son cruel maître s'obstinant à briser sa nature rétive, sans grand succès, ce qui le poussa à finalement estourbir la bête et en prendre une autre. Si les rapts et les razzias firent de lui un drow riche et quelque peu respecté, Drok prit cependant bien vite conscience qu'à l'art de la guerre, il n'était qu'un amateur, quand il vit les armées drows passer dans le pays.

Il rejoignit ainsi le III^e Ost de l'Obok Senger Alder'Aak Dolerian, la licorne noire, le sans-visage, le tueur du basilic, bref, tout ce que à quoi Drok pouvait aspirer. Dolerian cachait son visage derrière un masque hermétique, disait-on pour cacher son faciès horrible. N'était-ce pas là une similarité entre les deux hommes ? Ce fut en tout cas bien assez pour Drok, qui dès lors suivit son Obok Senger avec une certaine admiration, mais surtout une envie cuisante. Il serait Alder'Aak, un jour ! Non, il serait plus grand encore !

Pour en arriver là, le chemin serait cependant ardu, et en effet, quelques décénies après avoir joint l'Ost, Drok, jeune starglin, fit bien vite l'expérience du feu. Combattant lors de la bataille d'Uraal, il apprit amèrement que les drows n'avaient pas le monopole de la cruauté, et que servir dans les armées du Puy ne serait pas aussi simple que de traquer des esclaves zurthan. Il écopa de plusieurs balafres, mais fort heureusement, survécu. Cent ans plus tard, lors de la purge de Nisétis par les armées du I^er Ost, Drok, désormais un guerrier accompli et un cavalier hardi, fut promu Kyorl, mettant en pratique son talent et son goût de la chasse en traquant les fuyards nisétiens. Selon les ordres du Senger Dolerian, le III^e Ost ne participa pas activement aux combats, et seules les escadres montées du Veldruk Urlryn Jar'x se contentèrent de la poursuite.

Les deux siècles qui s'ensuivirent furent hélas plus calmes. Cantonnés à Yutar avec le reste de l'Ost, Drok y connut là les affres du désœuvrement. La guerre avait soudé et galvanisé les troupes, mais l'attente, elle, y sema la rivalité. Bien que personne ne songeait à s'en prendre à l'Obok Senger, le respecté Alder'Aak, plus d'un, alors, songeait aux moyens de monter dans la hiérarchie. La paix a cet effet pervers qu'elle donne au soldat le temps de réfléchir. Grosse erreur !

Fort heureusement, le peuple drow allait se remettre en guerre. Bien que deux siècles, même à l'échelle du sombre peuple, fut un temps fort long, ils ne suffirent pas à émousser le glaive noirelfique. Leur hargne était restée, et après plusieurs escarmouches couronnées de succès, l'Olath Blada jugea opportun de repartir sur le sentier de la guerre. Les armées prirent le chemin de la Péninsule, mais à la bataille d'Alonna, ce fut la défaite qui les attendit. La débâcle fut cependant évitée, et Urlryn, son supérieur, fut même promu Strea Jaabuk. On apprit cependant ce jour là se méfier de l'alliance des autres races, si bien que quand la division gagna les humains, quelques années après, une nouvelle attaque fut ourdie.

La prise du fort Elyrion, qui depuis des siècles narguait le peuple sombre, fut une victoire écrasante, et si les dieux eux-même ne s'en étaient pas mêlés, on aurait sûrement continué de déferler dans l'Anaeh vaincue. À n'en pas douter, c'était là l'oeuvre des divinités perfides des elfes, qui un jour seraient immolées pour le plaisir d'Uriz - mais pas aujourd'hui. Drok, s'étant illustré, fut promu Veldruk au sein de la cavalerie.

Malheureusement, la Hyène apprit là que la victoire n'offrait pas tout. Dolerian, triomphant, refusa de poursuivre l'offensive, en l'absence d'un ordre direct du roi. Le fait qu'un autre Obok, Tebirhac, le vainqueur de Nisétis, ait décapité ce dernier n'aida en rien la prise de décision, et bien vite le III^e Ost replongea dans les affres de l'immobilisme. Mais si autrefois, on avait respecté le sans-visage, cette fois-ci l'attente poussa les drows à la mutinerie. C'est nul autre que le Strea Jaabuk Urlryn, le supérieur de Drok, qui orchestra l'empoisonnement du Senger dans le but de prendre sa place. La concurrence pour la tête de l'ost s'ensuivit, et Urlryn fut coiffé au poteau par un de ses égaux, la Strea Jaabuk Ja'afae, qui lança en l'an 6 une série de razzias sur les forêts elfiques. Enfin ! Enfin se battait-on quelque peu. Hélas, là encore, le mauvais sort frappant les drows sembla d'acharner, quand Ja'afae fut tuée au combat. Le III^e Ost se replia jusqu'au Puy, laissant les combats à venir en Anaëh à des civils fanatisés et au I^er Ost, tandis que la question de l'héritage de l'anneau d'améthyste demeurait en suspens.

Et elle le resta longtemps ! Il fallu près de deux ans pour qu'enfin, à force de combines et d'intrigues, Urlryn Jar'x devienne le nouvel Obok Senger. Le drow, cependant, ne devait compter parmi les favori d'Uriz. Renvoyé au front pour mater la contre-offensive des elfes, le III^e et le I^er Ost furent défaits, repoussés sur Yutar, et peu de temps après, de retour au Puy. Quelques années après, c'était au tour du fort séculaire de tomber, sa maigre garnison écrasée tandis que le gros des forces tâchait de se reformer au Puy. Ces années avaient été désastreuses, néanmoins, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Au milieu des pertes, Drok survécut et devint à son tour Strea Jaabuk, prenant la place du dernier tombé.

Il lui était maintenant clair que la seule victoire ne suffirait pas à faire son ambition. Quand au Puy, le nouveau Trium-virat intensifia les ordalies et la purge, Drok comprit que c'était là son aubaine. Sous le regard des dieux, il mit ainsi plusieurs régiments du III^e Ost en coupe réglée, éliminant ses rivaux à la faveur de la nouvelle politique du Puy. De la sorte, quand les élites noirelfiques décidèrent de relancer l'offensive en Ithri-vaan, Drok do'Syb venait d'éventrer Urlryn, le dernier Obok Senger, de plus en plus isolé au sein du régiment.

Surfant sur la vague de cette juste ordalie, et usant de son passé en Ithri-vaan, il se porta ainsi volontaire pour mener le III^e Ost à la conquête d'Esion, en l'an 12 du cycle 11, ce qui lui valut d'être élevé au saint-graal des armées du puy, au rang d'Obok Senger. Comme ses deux prédécesseurs, la promotion de Drok entraîna donc un regain d'activité, mais là où les deux autres avaient aussitôt échoué, la Hyène, elle, s'acquitta fort bien de sa mission, obtenant en quelques mois de campagne la soumission de cette part de la zurthanie.

Les esprits chagrins dirent là que c'était une proie facile qu'avait visé Drok, surtout quand quelques années plus tard, d'autres Osts se mirent eux en quête de mettre au pas les drows de Sol-Dorn. L'Obok Senger du IIIe Ost n'avait cependant cure de ces racontars, car lors de ses retours au Puy, malheureusement désormais délayés par l'existence d'un grand ver dans les terres stériles, il ramenait à chaque fois nombre d'esclaves et de butin. Autrefois petit artisan de la traite zurthane, Katub en était désormais le rouage maître, la grande huile. Pourvu que ça dure !

HRP: