|
| Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois | |
| | Auteur | Message |
---|
La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Mer 6 Nov 2019 - 15:26 | |
|
Milieu de la 6e ennéade de Favrius de l'an 17:XI Chez Courtois
"Oué ! Le monsieur tout musclé ? Il est rentré tout à l'heure ! - 'Tend, parce qu'il y a pas qu'lui comme ça dans sa famille. Des tatouages, des épées en croissant de lune, une gueule à te chauffer l'con... ? - Moi j'ai un kiki. - ... D'où qu'tu sais c'que ça veut dire, un... ?... Oublie c'que j'viens de dire."
Stupéfaite devant la gueule malpropre du gamin tout souriant, la demi-drow eut bientôt confirmation que le gaillard rentré dans la baraque était le bon. Enfin ! C'est qu'y rentre plus chez lui ou quoi ? Journées chargées, peut-être ? Les aléas d'un boulot régulier ! Récompensant la surveillance du petit de quelques piécettes - gagnées quelques jours plus tôt à une partie de cartes, après avoir misé la petite paie obtenue en aidant à déplacer du purin -, le renvoyant à ses petites courses de fouine des bas quartiers, la demi-drow se retrouva bientôt seule, dans la ruelle calme, face à la maison de Courtois. Elle n'y voyait aucune lumière, mais l'enfant n'avait pas bougé, l'ancien gladiateur devait donc se trouver là. Parfait !... Et maintenant, j'fais quoi ?
Pour commencer, elle agit comme si de rien était, s'approchant de la porte pour en forcer la serrure, avec moins de déconvenue que la dernière fois. Tandis que ses outils titillait la glotte du mécanisme, l'esprit de la demi-sombre se demandait comment il réagirait à sa vue : énervé ? Possible. Énervé et silencieux ? Fortement probable. Il en serait ravie et la nuit ne serait que plaisir !... Impossible, sans doute, quand bien même elle avait emmené une bouteille d'excuse. Ayant bu la meilleure prise au lieu de la ramener, ils devraient se contenter d'une piquette à peu près consommable. La Grise se sentait un petit peu nerveuse, tout de même. Ce ne fut qu'une fois la porte forcée et refermée derrière elle qu'elle réalisa qu'elle n'avait même pas pensé à frapper.
Pas de prise de tête, tel était l'un des éléments de son 'credo' - plus ou moins suivi, en fonction des jours -. Et pourtant, voilà qu'elle se pointait dans la baraque d'un amant - amant dont elle avait fait surveiller la baraque, puisqu'elle n'arrivait pas à lui mettre la main dessus - qui l'avait laissée en plan... Après qu'elle se soit conduite comme une garce. Elle devait s'être trompée quelque part.
Après les quelques jours passés chez Courtois, la Grise avait on ne peut plus le temps de se remettre enfin, chez sa mère. De trouver quelques tâches de misères pour reprendre un peu d'entrain, et se mettre quelques pièces dans la bourse, de retourner ainsi à la taverne, de rire, de boire, et de trouver de l'attraits à certains culs. Des culs... Des moments plaisants, certes, mais moins que des nuits de débauche, entrecoupées de moments de sommeil, dans un bon lit, contre un corps chaud, qui partageait ce même entrain pour le coït et l'alcool. Elle s'en était bien passée longtemps. Et puis... Elle s'était dit que cela lui manquait. Chercher l'ancien gladiateur n'avait pas donné grand chose, entre les tâches au bordel - bien que ne lui faisait pas payer son séjour, bien trop long d'ailleurs, sa mère attendait bien d'elle qu'elle se rende utile - et ses recherches boiteuses d'emploi.
Maintenant, elle était de retour chez lui, et il était censé s'y trouver, cette fois. L'envie de chantonner lui vint, mais la demi-drow s'abstint, parcourant en silence la maison, l'oreille tendue. Peut-être aurait-elle pu allumer des lumières, préparer des verres, avant de l'appeler... ? C'était ridicule. Au moins, en se faisant discrète, elle ne le réveillerait pas en sursaut - quelle bonne idée pour lui rendre sa présence agréable ! -, voire, peut-être, pourrait tenter quelque chose en douceur... ? Ou faire demi-tour, tout simplement. S'armant d'une bougie, la demi-drow s'aventura dans la cuisine, loucha sur le stock de bouteilles, puis s'en alla dans le salon... Et n'eut pas à chercher plus loin.
L'a dû s'effondrer d'sus pour être comme ça. La Grise se surprit à sourire devant la vision de son amant, avachi de tout son long sur son canapé. Eh bien, le voilààà... ! Ravie de ne plus avoir à lui courir, de le voir aussi, sans doute, la Grise prit place sur la table basse, y déposant bougie et bouteille. L'envie toute naturelle de le réveiller par quelques caresses lui traversa l'esprit, mais ce dernier lui rappela aussitôt la raison de sa présence, et la manière dont s'était terminée leur dernière entrevue. Trois ennéades auparavant ! Il s'en était passé des choses !... Pas tant que cela en réalité. Et... Je fais quoi ?
Visiblement, le gaillard dormait profondément, l'odeur donnant une indication notable sur le pourquoi de la chose. Pinté avec les copains ? Un sourire à cette idée, tandis que la demi-drow se sentait de plus en plus tendue, au fil des secondes d'indécision où elle le regardait. Vautré, la figure à moitié écrasée. Était-ce la lumière de la bougie qui étirait toutes ces ombres sur la figure ? Réveille-le. Sa main s'élança pour secouer l'épaule massive... Et la rata. La Grise s'était brusquement relevée. Il a l'air fatigué... J'reviens un autre jour ? Combien de gosse payerait-elle pour surveiller et l'avertir à nouveau ? Elle ne pourrait pas continuellement, ses payes disparaissaient bien trop rapidement... On cause, on règle l'soucis, et c'est parti !... Ou c'est fini ? Fronçant les sourcils, la demi-drow se mit à faire le tour de la table basse à pas de velours. Qu'est-ce c'est qu'ça ?! C'quoi mon problème ?!
Un tour. La main qui rate sa cible, encore. Deux tours. Elle resta immobile une bonne minute, sans se décider, avant de tourner encore. Trois tours. Les mires noires foudroyèrent l'inconscient du regard, tandis qu'elle continuait son manège. Quatre tours. Cinq tours...
Pestant à mi-voix, la Grise prit la direction de la cuisine, et en revint avec deux verres et un tire-bouchon. Sa bouteille ne lui résista pas longtemps, et le liquide coula bientôt dans son verre, puis sa gorge. Qu'il était bon que de pouvoir boire librement à nouveau...!
Un verre. Deux verres. Trois...
Mais réveille-le bordel... ! L'est bien quand il dort. Si les premiers verres furent rapidement sifflés, les suivants lui traînèrent davantage dans les mains, alors que sa face s'allongeait, sa mine se faisant boudeuse, lorgnant sur le beau salaud qui semblait toujours dormir. L'envie de le toucher - même chastement - était bien là, mais il y avait une stupide crainte de sa réaction, qui la coinçait dans ce stupide entre-deux extrêmement frustrant. Au bout de combien de verre franchirait-elle le pas... ? La Grise était on ne peut plus décidée à le découvrir !
Dernière édition par La Grise le Mer 13 Nov 2019 - 10:52, édité 2 fois |
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Sam 9 Nov 2019 - 22:17 | |
| A la première tentative, le géant n'eut aucune réaction.
Courtois ne s'était pas seulement assoupi là. Il était venu s'arrêter devant le canapé avant de se laisser tout bonnement tomber dessus tel un poids mort. Et autant dire qu'il n'avait pas l'intention de s'en relever avant le matin ! Quel intérêt de se murger sinon ?
Deuxième essai, mais ce fut tout juste si le bonhomme libéra l'air contenu dans ses poumons un peu plus fort, tel un soupir.
Oui, se saouler était un acte totalement délibéré pour le géant. Et il ne faisait depuis le jour où, venant simplement jeter un œil pour voir si le champ était libre pour réaménager, il avait compris que Mleshka était partie. Cela devait bien faire trois ou quatre jours que la maison était vide d'ailleurs, mais il n'avait pas voulu se repointer plus tôt.
Troisième fois. Et le molosse se mit à grogner.
La première chose qu'il avait faite, c'était de débarrasser la baraque de toute trace de ses récentes occupantes. Il avait changé les draps des deux chambres pour les porter aux lavandières, retiré la baignoire qu'il avait installé dans sa piaule pour que la demie-drow puisse se baigner, réarrangé tout ce qu'il avait déplacé pour que ces demoiselles les trouvent plus facilement, planquer ces jeux auxquels la noiraude n'avait cessé de jouer tous les jours...
Quatrième essai. Et le molosse devient un tonnerre grondant.
Et malgré tout ça, il avait du mal à ne pas voir Mleshka quelque part chez lui. Quelle pièce de la maison n'avait pas accueilli leurs ébats frénétiques et sauvages ? Aucune. Même l'entrée et le pallier à l'étage avaient été témoins de certaines visions qui choqueraient des âmes sensibles. Les actes d'une garce et de son salaud qui se plaisait à la faire jouir de plus en plus fort, dans tous les sens du terme. C'était l'inconvénient d'avoir fait venir un coup régulier chez lui... Il avait l'impression de la retrouver un peu partout entre ces murs. Et un mélange d'émotions l'enveloppait alors, l'empêchant de trouver le sommeil.
Un bras tenta inconsciemment de chasser la cinquième tentative.
Excitation, colère et tristesse. Voilà ce qui lui saisissait la queue, le ventre et le cœur. Vous avez déjà essayé de dormir comme ça ? Evidemment que c'était impossible. Alors il sortait, tous les soirs, pour se pinter. Pas au point de ne pas être capable de retrouver le chemin pour rentrer mais juste assez pour pouvoir sombrer comme une masse pour plusieurs heures. Bien sûr, Courtois était conscient qu'il ne pourrait pas faire ça indéfiniment et gardait toujours dans un coin de sa tête l'idée qu'il en viendrait peut-être à déménager si ça ne lui passait pas. Et il commençait à y songer de plus en plus sérieusement...
Depuis un moment déjà, Courtois avait l'impression d'entendre une voix qui l'appelait... Une voix à laquelle il ne pouvait pas répondre, l'alcool l'empêchant de remonter trop vite à la surface. Une voix à laquelle il ne voulait pas répondre car il la reconnaissait parfaitement, même perdu dans les méandres de son inconscient. Mais la demie-drow insista suffisamment pour perturber son sommeil pourtant si lourd, obligeant son esprit à émerger de nouveau. Le géant ouvrit les yeux et les referma aussitôt, la faible lumière de la bougie lui piquant les cornées et enflammant un mal de crâne carabiné. Il passa une main sur son visage. C'était déjà le matin ? Son corps lui semblait pourtant peser une tonne et la tête lui tournait à moitié. Il rouvrit les paupières, les plissant pour limiter l'apport en luminosité et y voir malgré tout. Il distingua une silhouette près de lui et chercha à la détailler. Il lui fallut quelques instants pour pouvoir faire la netteté mais aussi faire le lien avec la voix qu'il entendait depuis tout à l'heure. S'il y avait bien une personne qu'il ne s'attendait pas à trouver chez lui, c'était bien elle...
Il leva la tête pour voir la fenêtre donnant dans la rue et constata qu'il faisait encore nuit noire.
-P'tain, tu déconnes ! T'as vu l'heure ?! Si t'as encor' b'soin d'une piaule, y'en a deux d'libres à l'étage. J'me cass'rai d'main. Dit-il en se retournant dans le but de se rendormir, n'ayant visiblement pas l'intention de s'arrêter plus longtemps sur la raison de la présence de son ex amante. Tout ce qui lui importait pour le moment, c'était de pioncer...
|
| | | La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Dim 10 Nov 2019 - 13:03 | |
|
Et maintenant... J'fais quoi ? Après avoir englouti une demi bouteille d'une piquette amère, après avoir secoué Courtois jusqu'à le tirer de ses limbes alcoolisées, après l'avoir vu la voir pour se détourner presque aussitôt, qu'y avait-il à faire ? Prendre une piaule, se tirer ? Prendre une piaule... Et qu'il s'casse au matin... QU'ça à foutre d'te chercher pour t'faire chier puis m'pieuter dans un lit vide. Quelque part, il y avait cette petite joie de le revoir, mais celle-ci était vite cachée, écrasée, par l'indécision, et le poids lourd de l'alcool comme de ne pas se sentir bienvenue. Un bras ballant, assise sur la table basse, la tête penchée pour reposer contre son verre vide, la demi-drow regardait le large dos de son ex-amant, sans un sourire, le regard perdu. Qu'est-ce que j'fais ?
"Cause, putain... se dit-elle à mi-voix, avant de se racler la gorge. M'en fous des piaules, bon sang. Qu'est-ce qu'j'ai à foutre d'un lit vide ? Ses paroles n'avaient aucun entrain, se traînaient, trébuchaient. Éloignant la douce fraîcheur du verre de sa joue, la demi-drow se resservit, et remplit aussi le second verre. J'ai emmené une bouteille... D'quoi boire et t'demander... M'excuser. Quoiqu'si tu d'dépèches pas, restera plus rien j'crois. Après t'manqu'ras pas grand chose, j'me suis foirée, la bonne bouteille j'l'ai sifflée, et m'en restais plus qu'une passable. Mais c'pas facile d'te mettre la main d'sus ces jours-ci, 'lors j'ai dis tant pis, quand j'ai su qu't'étais là. Son débit s'était fluidifié, alors qu'elle portait le verre à ses lèvres, ne le regardait plus lui. A quoi bon se faire chier comme ça ? C'que c'était con. Mais bon, s'tu veux même pas causer..."
Le silence d'une gorgée, d'une mélasse paresseuse, qui descend dans la gorge et s'embourbe dans son ventre, avec le reste. Elle apprécierait presque davantage le simple fait de tenir le verre frais que d'en boire le contenu ! Le monde à l'envers...
"...Ben j'vais causer seule. Voilà ! s'exclama-t-elle. Silence. Elle reprit, soufflant presque. J'aurais pas dû t'dire c'que j't'ai dis comme j'l'ai dis. Un silence. Elle reprit une gorgée... Et s'étouffa à moitié dessus. Le verre claqua sur la table, alors qu'elle s'essuyait la figure sur une manche. Vraiment imbuvable en fait..."
Et s'tu continues, il aura pas l'occasion d'dormir après t'avoir fichu dehors... Abrège ! Et voilà qu'elle se retrouvait les mains vides, étouffée par le malaise. Une profonde inspiration, faire avec la tête qui lui tournait, regarder le dos encore. Rien ne l'empêchait de partir - surtout pas lui -, mais c'eut été stupide de ne pas au moins aller jusqu'au bout de ce qu'elle avait à dire, avant de s'en aller. ... Qu'est-ce que j'ai à dire ?
"J't'en dois une. Pas qu'une d'ailleurs, mais tu vois l'genre. fit-elle, l'amusement dans sa voix s'écrasant rapidement. Pas le coeur à sourire. Elle avait merdé. T'as fais gaffe, t'as préparé bien des trucs, d'après Célimé. J'avais juste dans l'idée d'occuper un lit en v'nant chez toi, 'vec Célimé qui donnerait un coup d'main, pas qu'tu t'plierais en quatre. Alors oui, j'ai pas aimé... Pas aimé être un poids, pas aimé tourné en rond, pas aimé r'trouver à vivre aux crochets des aut'. D'ma mère, c't'une chose, mais d'toi ? Jusque dans l'pieux ? Il est où l'salaud dans c't'histoire ? Idiot, tel était le mot lui venant en s'entendant. Était-ce une raison pour autant de se montrer aussi garce ? Pas de prise de tête... C'était on ne peut plus raté, et expliquer à voix haute ne lui semblait pas arranger l'affaire. Cependant, ce n'était pas assez, et elle balança le reste comme quelque chose dont elle ne savait que faire, mais qui nécessitait d'être dit. C'était bon, t'as choisi d'le faire, c'était pour m'rendre service, j'te remercie, et j'suis désolée d'avoir été... Ingrate ? Pour n'dire qu'ça. Fait plaisir d'te r'voir."
Et le malaise qui ne lui passait pas... En chemin, elle avait arrêté de le regarder, détournant la tête, s'entortillant les doigts. Que devrait-elle ajouter ? Qu'est-ce qu'il fallait ? Et pourquoi ? Elle continua, la voix un peu prise :
"J't'en dois une, ça chang'ra pas. Mais j'te d'mande juste une chose en échange : la prochaine fos qu'j'me comporte comme la dernière des fonds d'caniveaux, tu m'le dis. Ou tu m'fous un pain, s'tu préfères. S'séparer sur des non-dits... J'aime pas ça, vu qu'j'me r'trouve à avoir envie d't'engueuler pour qu'tu m'envoies chier dans les règles, ou d'te baiser en oubliant l'reste, j'sais pas trop. Un raclement de gorge. C'tait plus simple au départ."
|
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Dim 10 Nov 2019 - 16:46 | |
|
-T'as rien compris, bordel...
Courtois s'était retourné. Il avait bien essayé de se rendormir en l'ignorant mais comment faire pour pioncer quand la raison pour laquelle il s'était bourré demeurait derrière lui à lui débiter un flot de paroles ? Surtout quand son laïus commençait par des excuses. Alors il l'écouta, sans bouger et sans rien dire. Il l'écouta pour voir jusqu'où elle irait et ce qu'elle avait compris exactement pour en venir à lui demander pardon -avec une mauvaise bouteille qu'elle avait à moitié bue-. Elle avait fait pas mal de chemin dans ses réflexions mais elle se trompait sur d'autres. Ou en tout cas leurs points de vue divergeaient. Il se retourna enfin, cherchant à se relever en même temps. Pour cela, il dut prendre appui sur le dossier du canapé et se hisser rien que pour décoller son dos de l'assise. Il eut immédiatement le tournis mais ne s'arrêta pas en si bon chemin et, après une courte pause, il continua en se maintenant fermement dans sa nouvelle position d'une puis de deux mains posées de part et d'autre de son corps. Une fois assis face à Mleshka, il haussa les sourcils et plissa les yeux pour chercher les siens du regard.
-T'peux arrêter de... Il ne finit pas sa phrase, réalisant que le problème venait probablement de lui. Pour le vérifier, il leva alors les bras dans la direction de la jeune femme et lui saisit les épaules. Après quelques secondes, il analysa la situation à voix haute. Ah non, c'pas toi...
Il voyait double et les deux Mleshka devant lui ne tenaient pas en place, échangeant sans arrêt leurs positions. Sans compter que lui-même n'était pas tout à fait stable. Abandonnant l'idée de pouvoir planter son regard dans le sien, il la lâcha et posa ses coudes sur ses genoux.
-Est-ce qu'à un seul moment... j'ai utilisé les mots pour dire... qu't'étais un poids ? S'tu m'dis oui... 'fectiv'ment... j'vais t'coller une baigne. Dit-il en lui montrant sa main -tanguant un peu au passage- avant de la remettre à sa place. C'vrai... J'ai fait plein d'choses pour toi. J'sais pu combien t'as pris d'bains mais t'sais où est l'puits ?! Et pourtant, j'm'en fous. J'jamais eu l'intention d'te d'mander quoi qu'ce soit en échange. C'était pas plus simple avant. C'était toujours simp'... Tout cas, pour moi. On s'marre bien, non ? Et pas qu'pour l'cul ! J'avais envie d'te rend' service... D'prend' soin d'toi. Parce qu't'en avais b'soin et moi les moyens. Ose me dire qu't'aurais pas fait pareil pour moi ? Alors ouais, j'avais pu l'temps d'aller boire un coup, j'évitais même d'boire d'vant toi ! Ni d'aller queuter une fille ou deux pour m'détendre d'm'endormir avec une trique en bois dans l'froc. Mais j'l'ai voulu, bordel ! J'assume ! Et t'le dire dans ton état, ç'aurait rien changé, tu m'as r'poussé avec les pieds, putain !
Physiquement, elle ne lui avait pas fait mal, ou si peu. Mais elle avait réagi d'une façon qui avait coupé court à toute discussion. Elle lui avait crié dessus, lui avait dit de se tirer. Rester serait revenu à la contraindre dans son esprit et il n'avait jamais forcé qui que ce soit. Même en plein ébat, une femme pouvait lui demander de tout arrêter, il s'exécuterai avait d'avoir fini son affaire. Elle l'avait déjà expérimenté elle-même, et ce dès le premier jour.
-Et t'sais qui m'a fait l'plus mal dans tout ça ? C'est qu'même si j'attendais pas d'merci... quand j'tais dit j'avais fait attention à toi en t'baisant pas comme un sauvage après qu'tu m'aies allumé comme la garce que t'es et qu'j'adore........ j'ai r'çu un "casse-toi, va en queuter une autre". C'comme si j't'avais aidé à t'rel'ver et qu'tu m'avais craché d'ssus. J'peux même pas dire "coller une gifle", ça m'fait rien.
L'alcool avait ça de bon qu'il permettait au cœur le plus fermé de déverser tout ce qu'il contenait, en toute sincérité. Courtois ne parlait jamais à cœur ouvert. C'était déjà à peine s'il parlait. C'était sans doute la première fois qu'il lui parlait d'un sentiment qu'il éprouvait, que ce soit à propos d'elle ou de n'importe qui d'autre. C'était bien le dernier sujet qu'il abordait avec les autres, qui qu'ils soient. Même ses frères encore à Thaar ne savait pas ce qu'il avait depuis quelques ennéades, et pourtant, ils ne l'avaient jamais vu ainsi.
-Et au final, le seul que j'suis aller r'trouver, c'mon pote le sac de sable. C'a été dur d'nous séparer d'ailleurs. J'boierais pas d'ta bouteille. Vu c'que j'ai d'jà avalé, boire d'la piquette c'va m'donner la gerbe.
|
| | | La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Lun 11 Nov 2019 - 1:52 | |
|
Ah... Merde. L'malaise était passé, tandis qu'elle l'écoutait parler. Parler... Quelque chose qui n'arrivait que rarement avec ce colosse-la, mais en général, il sortait toujours quelque chose de percutant. Cette fois-la ne fit pas exception à la règle, quand bien même elle pouffa de le voir mit à mal par l'alcool. Elle-même n'en menait pas large, de moins en moins. Avoir siffler verre sur verre ne lui réussissait pas, ni les propos de Courtois. Ouai, elle avait merdé, et pas qu'un peu. Dans un geste vain, elle se passa la main sur la figure, alors qu'elle maugréait, sa tête commençant à lui peser. Mauvaise en bouche, mauvaise dans l'ventre... Foutue piquette !
"Ouai, y touche pas... J'regrette déjà..." sourit-elle à moitié.
Cela s'embourbait, cela s'écrasait... Un haut-le-coeur l'avertit de ce qui s'annonçait, si elle ne prenait pas garde. A l'aveuglette, elle repoussa la fichue bouteille et les verres, le sien vide, celui pour Courtois encore plein. Plus rien, non merci... Boire pour oser secouer le loustique, après avoir peiné à lui mettre la main dessus, la bonne blague ! Maintenant il lui fallait les idées claires, à minima... L'alcool pouvait la rendre joyeuse mais, présentement, elle se sentait d'une humeur plutôt mortifiée. Avec l'envie de rire, et de s'allonger en même temps. Les vertiges, le retour...
"Je.. Ouai... J'my suis... Mal prise, j'suis d'accord. Mais l'reste... Merde. J'vois où tu veux en v'nir. Et ça va pas. Une respiration plus profonde... La tête toujours basse, le temps que la pièce arrête de tourner. Ouai, on s'marre bien. Ouai, au lit c'est l'pied... Mais l'reste... T'vois où ça va, Courtois ? T'as fait plein d'choses, tu t'es cont'nu, t'as fait attention... Tu d'mandes pas en r'tour, et en même temps si : si j'aurais fait la même chose ? Comment tu t'sens qu'j'te dise non ? Ou qu'j'en sais rien, et qu'j'veux pas l'savoir ? Un long soupir, alors qu'elle relève la tête, le regardant d'un air navré. J'compte pas sur demain. Dans l'milieu, on tombe comme des mouches au hasard des embrouilles... Un jour pas d'perte, l'lend'main beaucoup trop d'monde... C't'encore pire pour les humains." Ce qu'elle dit s'embrouille et s'emmêle, plein de choses à redire qui se pressent et se bousculent.
C'plus simple... D'pas y penser. Le problème était qu'il prenait une mauvaise direction, et qu'elle préférait l'en détourner. Pas d'prise d'tête on a dit... Mais parfois, faut rapp'ler comment ça marche. La demi-drow se pencha tranquillement en arrière, prenant appuis de ses mains, prenant ses aises sur la table, miroir contraire de l'Hadjaoui penché vers l'avant.
"Les p'tites attentions, prendre soin... P'tit à p'tit on s'attache, et c'plus compliqué quand les emmerdes s'pointent. Cela était dit avec un détachement presque brutal, après sa confusion première, ses tâtonnements. La ritournelle qui revenait, remettant les choses à leur place. Puis t'vas vieillir comme les autres, et si c'pas une épée qui t'fauche, j'te verrai vieillir... J'f'rai mon bonhomme d'ch'min, mais beaucoup plus lentement... P'tain, j'même r'croisé un amant d'longue date... Tout fringuant à l'époque. 'Vec femme et mômes aujourd'hui... Il suivait plus. J'le laisse à sa famille tranquille... Un vague sourire pour le gentil queutard, autrefois coureurs de jupons, désormais assagi. T'assumes p't'être... Pas moi. Profite, fait toi plaisir, t'limite pas tant qu'tu peux... C'tout c'que j'peux t'souhaiter."
|
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Lun 11 Nov 2019 - 14:25 | |
|
-Wow... Courtois leva un doigt devant lui, fermant les yeux pour mieux réfléchir. En temps normal, il percutait vite mais, bourré comme il l'était, c'était un peu plus long. Et elle en utilisait des mots la ribaude. A-ttend-tend-tend-tend-tend... Il redressa le regard tout en abaissant son bras. D'une, c'que j'ai fait pour toi, j'l'aurais aussi fait pour n'importe quel aut' pote dans l'besoin. D'deux, c'toi qu'arrête pas d'dire qu'tu veux pas t'prend' la tête et pas penser à d'main... Mais c'toi qu'arrête pas d'le faire ! On s'amuse, on boit, on baise... Fit-il en se laissant son dos retrouver le dossier du canapé avant de réaliser un geste des plus parlants qu'il avait déjà fait sur elle alors qu'elle le chevauchait, poussant de ses mains son bassin vers le sien qui se soulevait pour mieux la pénétrer. On prend du bon temps quoi ! J'suis pas connu pour être un tendre, t'as r'marqué. Si j'f'sais pas un minimum attention à toi, je s'rais pas mieux qu'ces gars qui prennent les femmes pour des trous à fourrier. J'veux qu'tu prennes ton pied aussi, tu t'souviens ?
Elle parlait d'eux comme s'ils allaient continuer à se voir des décennies durant, limite comme s'ils allaient devenir un couple, mais qui le lui demandait ? Il ne se posait pas autant de questions. Il pensait qu'ils avaient tous les deux la même politique de vie mais visiblement, il avait tort. Ou alors celle de Mleshka n'était qu'une façade. Parce là, se tenait devant lui non pas une bonne vivante mais une femme le ventre noué de trouille à l'idée de se laisser aller corps et âme dans les bras d'un homme et de finir par avoir mal. Alors lui, non seulement il n'avait pas songé à tout cela mais ce changement ne lui faisait pas peur. Pas avec elle.
-Alors ouais, si ça nous plaît, on risque de s'voir souvent et longtemps. Ouais, on risque de s'attacher. C'est c'qu'arrive quand on passe du temps avec les gens. J't'ai d'jà dit qu't'étais une amie. Ent' nous, ça s'ra p'tet jamais plus qu'ça. Quoi qu'j'aurais pas b'soin d'me bourrer la gueule si c'tait qu'ça... J'en sais rien et j'm'en fous. Ça d'viendra c'que ça d'viendra. Si les choses nous vont comme ça, qu'est-ce ça peut foutre ? Si ça va plus d'main, bah on arrêt'ra, on en souffrira p'tet mais on en aura profité avant.
Voilà. Voilà ce qu'il était prêt à faire. Il était prêt à vivre pleinement ce qu'ils avaient. Avec ou sans sentiments, peu importait. A ses yeux, ils vivaient une expérience qui méritait d'être vécue où aucun d'eux n'attendait quoi que ce soit de l'autre hormis d'obtenir ce qu'ils venaient chercher en se retrouvant. Ils voulaient boire, s'amuser, jouir, encore et encore. Oublier cette chienne de vie qui ne les avait pas gâtée et que n'importe qui risquait de leur faucher à tout moment. En tant que mercenaire, il avait conscience qu'il ne mourait sans doute pas de vieillesse. Mais son métier lui plaisait et il avait une philosophie de vie qu'il devait peut-être partager avec elle...
-T'sais, j'en ai baisé d'autres d'puis qu'on s'connaît mais, putain, c'est jamais aussi bon qu'avec toi. J'sais pas, j'suis p'tet qu'un Humain donc mon avis t'en bats l’œil, p'tet. Mais au jour d'ma mort, j's'rai content d'avoir connu le meilleur coup d'toute ma vie. J'veux crever avec des souv'nirs, pas avec des r'grets.
Sur ses mots, il prit appui sur ses mains et, au prix d'un effort certain, il se redressa sur ses jambes. Il n'attendait pas que cela fasse "tilt" dans la tête de Mleshka. Encore moins dans la minute. Lui n'avait plus grand chose à lui dire. Elle avait la trouille de poursuivre ce qu'ils partageaient, et plus encore à se jeter à l'eau en sachant que lui était peut-être plus attaché que ce à quoi il s'attendait au départ. Il n'allait pas lui forcer la main. Il avait déjà décidé de déménager après tout. Cependant, avant de s'éloigner, il se pencha sur elle et posa une main près de la sienne sur la table basse pour ne pas lui tomber dessus. Il saisit son menton et l'embrassa avec une certaine langueur. Puis, après quelques secondes, il se redressa juste assez pour plonger son regard dans le sien et lui murmurer quelques mots.
-Si j'suis pas dans tes r'grets, tant mieux.
Là-dessus, il la lâcha, se releva et s'éloigna, le tout en tanguant un peu au passage. Pour lui, c'était direction l'escalier puis sa chambre. Il avait besoin de se passer un coup sur la figure après cette conversation qui avait des allures de véritable tournant dans leur relation. Car ce baiser, c'était une manière pour lui de lui dire adieux si jamais elle décidait que tout s'arrêtait ici. Au moins, c'était une fin un peu plus facile à digérer que la façon dont elle l'avait chassé la dernière fois...
|
| | | La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Mar 12 Nov 2019 - 18:44 | |
|
Le désintérêt face à la futilité, l'envie de l'ivresse, la peur comme arrière-goût... La demi-sombre à l'air égaré écouta avec une réticence d'enfant qui ne veut pas entendre un énième sermon fade. Alors que l'humain s'éloignait en chancelant, l'évidence était-la : la liberté d'ignorer ces jolies paroles, et de laisser derrière cet homme - certainement pas le dernier - qui l'amenait à se comporter comme la dernière des imbéciles. A quoi bon le dire à un éphémère, à quoi bon remuer son monde avec des mots auprès d'un buveur ne pensant pas au lendemain, ses risques et ses pertes ? Comme si j'avais grand chose... Le silence enveloppa ses ruminations, ses mains un verre vide, tandis que les bruits à l'étage finissaient par s'estomper. Les reflets dorés, liquides, s'animèrent à la lumière de la seule bougie allumée.
Un lancé mou - malgré une intention violente -, un bruit sourd, et le liquide se répandit en gerbe, avant de goutter sur le sol. La bouteille roula tranquillement, intacte, narguant la demi-éphémère, qui se leva, agacée, excédée.
Assez de questions, assez de remontrances fragiles, assez de se tenir sur ce seuil inconfortable entre la prudence et la déraison. Qu'il y ait d'autres nuits, d'autres beuveries, d'autres extases, oh oui ! Et ce désir qui s'ancrait à chaque pas balourd, chaque marche gravie. Être dans l'entre-deux ? Quelle idée ! Là était le meilleur moyen d'en rater de belles, d'occasions ! De se priver de tant, par peur de perdre d'autant, si ce n'est plus... N'tente rien s'tu n'veux pas vivre... J'crois qu'c'est c'qu'il disait... Quelqu'chose du genre. Et elle avait tenu la jambe à la sauvageonne, qu'elle ne comptait pas se priver des plaisirs de la vie. Qu'avait-elle manqué faire, en ce cas ?
On ne peut plus habituée, ses mains la dévêtirent tandis qu'elle fixait la direction où elle supposait qu'il se trouvait, dans la chambre obscure, où elle l'entendait respirer. T'as raison. J'en connais des plus salauds qu'ça. T'es un bon coup. T'sais c'que j'vais en faire d'tes jolies paroles ? Autant de mots qui ne franchirent pas ses lèvres bougonnes - pour une fois -, alors qu'elle le cherchait à tâtons, avant de s'effondrer là où il n'était pas, nue et muette, nue et fatiguée, nue et maladroite... Jusqu'à se défaire de l'hésitation telle une mue flétrie, et de se glisser jusqu'au corps allongé, d'en épouser les formes des siennes, avec des envies prédatrices... Malheureusement modérées par l'alcool. Du moins lui restait-il un peu, alors qu'elle lui rendait son baiser, avec la paresse de celle qui rend les armes face à son état, tout en se permettant une promesse. Celle d'un lendemain.
"Pas de regrets."
Ces mots-ci, pâteux à l'oreille, mais ferme de cœur, elle les lui concéda.
|
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Mer 13 Nov 2019 - 10:35 | |
| Courtois s'était déjà assoupi lorsque Mleshka l'avait rejoint, l'alcool l'aidant à se détacher de ses émotions pour mieux sombrer dans le sommeil. Cependant, la sensation d'un corps nu contre le sien dans une étreinte féline eut tôt fait de le réveiller, lui mais aussi ses ardeurs. Ainsi, elle avait décidé de ne pas laisser tout ça derrière elle par peur du lendemain et d'en profiter encore. Malgré leur état vaseux à tous deux, elle n'aurait pas à la regretter tandis que -une fois n'était pas coutume- les voisins furent témoins de leurs retrouvailles.
Au petit matin, le géant ouvrit les yeux, pas tout à fait sûr que ce qu'il s'était passé la veille était bien réel. Il croyait se souvenir que Mleshka était venue, qu'ils avaient discuté de leur différent... puis de leur liaison... Et... Bordel, ils avaient baisé ou pas ? Cette partie était encore plus floue que le reste ! Parcourant sa chambre du regard, il remarqua bien vite les vêtements au sol qui n'étaient pas les siens. Tous agglutinés au même endroit, ce n'était certainement pas lui qui les lui avait retiré sinon il y en aurait partout... Il se tourna alors vers la deuxième moitié du lit et distingua dans la pénombre la silhouette endormie de la demie-drow. Même sous les couvertures, elle était si facile à reconnaître avec sa carrure atypique et ses maigres formes. Il étira alors un sourire en coin. Un sourire à la fois satisfait, amusé, espiègle et coquin. Car la posture de la belle lui donnait bien quelques idées...
Ce fut une tête entre ses cuisses et haletante que Mleshka fut réveillée. S'il ne souvenait pas de la totalité de leurs ébats de la veille, Courtois avait bien l'intention de se constituer d'autres souvenirs pour la journée. Elle voulait un salaud au pieu... Le voilà qui la prenait en traître dans son sommeil. Bien vite, la chambre et la maison résonnèrent de leurs salutations du jour sous la forme de gémissements, de phrases entrecoupées, de grondements, d'insultes, de cris et de râles. Puis, après quelques minutes de silences, le colosse descendit seulement vêtu d'un pantalon, laissant la noiraude peu matinale se rendormir. Dans la cuisine, un gobelet se trouvait toujours sur la table. La seule chose qu'il avait fait en rentrant de la taverne la veille, c'était de s'enfiler plusieurs verres d'eau pour éviter d'avoir une gueule de bois carabinée le lendemain. Et ça avait plutôt bien fonctionné vu son état. Il ouvrit un placard à la recherche de quoi combler sa soudaine fringale mais son attention fut aussitôt attirée par trois coups faiblards sur la porte d'entrée. Il abandonna donc sa recherche et alla ouvrir pour se trouver nez à nez avec l'un de ses voisins. Aussitôt, l'homme d'une bonne vingtaine d'années qui devait faire à peine deux tiers du poids du géant se recroquevilla sur lui-même, ses yeux perdant de ce courage qu'il s'était trouvé pour venir frapper chez lui à l'aube.
-Un problème ? Finit par demander Courtois en voyant que son voisin n'arrivait pas à ouvrir la bouche. -Hm... C'est que, hm... Oui. En fait... Vo-votre amie est revenue à ce que j'ai compris... Et...
Le mercenaire prit appui sur le chambranle de la porte à l'aide de son avant-bras le temps que le gars parvienne à finir sa phrase. Pourtant, il savait pertinemment de quoi il voulait lui parler mais ça l'amusait de le voir se faire dessus devant lui et de chercher en vain où se trouvait ses... Euh, non, je ne vais pas écrire ce mot. Finalement, après de très longues secondes, le géant coupa court. Cela n'était plus tellement drôle à la longue.
-Ouais, on fait du bruit. Vous pouvez en faire aussi, ça m'dérange pas. -Pardon ? Demanda l'homme en prenant un air outré. -Bah ouais. J'sais bien qu'on vous réveille mais ça doit vous donner une sacrée trique d'nous entendre. Et j'suis sûre qu'vot' femme est pas insensible non plus. J'la tente pas mais, vu comment e'm'regarde quand j'la croise, e'se d'mande c'que ça donne une vraie baise brutale. Vous d'vriez essayer. -Comment ? Mais non, je-je-je... -Lâchez-vous ! J'suis sûr qu'y'a des trucs qu'vous avez t'jours voulu essayer. Prenez les d'vants, vot' femme attend qu'ça.
Le voisin restait interloqué et interdit, se retenant difficilement de jeter un œil vers sa maison. Courtois voyait qu'il hésitait, ne savait pas trop comment s'y prendre et s'il devait vraiment se laisser tenter. Parce que le colosse avait vu juste : les entendre se crier leur plaisir lui donnait des envies... Il lui donna une tape amicale sur l'épaule qui le bouscula un peu.
-Rentrez, buvez un coup pour vous donner du courage si b'soin, et rejoignez vot' femme dans la cuisine. Prenez-lui les seins fermement, doigtez-la et, si j'ai raison, vous pourrez enfin la prendre sur la table com' vous avez t'jours rêvé d'le faire. Nous, on l'fait tout l'temps. Vous m'racont'rez. Ou mieux : vous r'tnez pas et faites-nous entend' vos voix. C'pas nous qu'ça dérang'ra.
Sur ces mots, le mercenaire referma la porte, laissant son voisin pantois sur le seuil. Il retourna dans sa cuisine mais, à peine avait-il sorti une miche de pain et un pot de confiture qu'on frappa de nouveau à l'entrée. Le géant soupira : manifestement, son voisin avait besoin qu'on lui secoue un peu plus les puces pour se jeter à l'eau. Il ouvrit et ce n'était pas une mais deux silhouettes qui se tenaient devant lui. Des silhouettes bien connues, et ce depuis toujours.
-Ow. C'doit êt' grave pour qu'vous vous pointiez tous les deux à c't'heure. Fit-il à destination de Sauveur et Digne, persuadé qu'ils venaient à cause de son humeur des ennéades passées. Mais il fit mine de ne pas deviner la raison de leur présence. Qu'est-ce qu'y a ? -On a de nouvelles infos...
Courtois fronça les sourcils en s'appuyant sur la porte. Manifestement, il s'était trompé. Il croyait savoir de quoi ils parlaient mais il lui manquait le "qui" était concerné exactement.
-On doit retourner en Péninsule.
************
Depuis presque une heure maintenant, les trois frères tenaient réunion dans le salon de Courtois, ce dernier toujours vêtu que d'un simple pantalon, sa chemise se trouvant à l'étage. Sur la table basse, il y avait les restes d'un petit déjeuner composé de pain, de beurre, de confiture, de jus de fruit, de thé et de lait. La conversation était passée d'un simple exposé de la situation à un débat plus animé. Digne avait expliqué tout ce qu'il savait, ou plutôt, tout ce que le Vaisseau de la Voilée lui avait dit. Elle avait obtenue noms et informations grâce aux morts. C'était un peu difficile à croire... Et ce qu'ils avaient était plutôt maigre aux yeux du colosse.
-Ouais, on a plus d'éléments que quand t'y ai allé avec Aimé, mais r'connaît qu'c'est quand même pas grand chose ! Faudrait sillonner la moitié du pays pour trouver quelqu'un à qui un d'ces noms parle ! -C'est un chevalier, ce n'est pas rien. -Et y'en a combien des ch'valier en Péninsule ?! -"Marcheurs Austères", ça doit être son Ordre ? Remarqua Sauveur. -'Vec un nom pareil, j'donne pas cher d'sa peau... Rétorqua Courtois, parlant visiblement d'une tierce personne. -Il l'a sauvée. -Et il en a fait quoi après ? Z'êtes pâles comme des culs mais si z'aviez pas été armés, on vous aurait cloué à une porte !
Un silence s'installa dans le salon. Le géant avait raison, le pays était dangereux pour les étrangers. Plus encore si leurs origines se voyaient sur leur visage. La peur, c'était ce qui venait de suspendre pendant un temps cette conversation...
-On en est conscient, Courtois, et on est inquiet nous aussi. Reprit Sauveur paisiblement, tournant sa phrase de manière à rappeler à Digne que c'était la façon qu'avait leur frère de montrer sa peur. Mais c'est la seule piste qu'on ait... Si on a une chance de la retrouver, il faut qu'on la saisisse. -D'accord, seul'ment entr' Digne qui peut plus partir, Patience et toi qu'avez de gamins et Aimé qui a r'pris nos terres, ça veut dire qu'c'moi qui vais y aller. Et si ce Straggen -ou qui qu'ce soit d'autre- lui a fait du mal, j'te garantie pas d'pas l'tuer. Et si c'est l'cas, j'entr'rai pas.
|
| | | La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Jeu 14 Nov 2019 - 14:58 | |
|
Le soleil s'était levé. Le soleil, cet astre merveilleux, source de vie et de bonne humeur, réchauffant corps et coeur, se déployant chaque jour avec une lente sérénité. Ô soleil de tout les jours, ô oeil divin contemplant l'oeuvre divine... ! Qu'l'aille s'coucher... Pas envie... Bien loin d'une telle légèreté d'esprit, celui de la demi-drow sous les draps se rebellait face à cette présence impromptue qui, peu à peu, s'était imposée. Se retourner l'en soulageait à peine, mettre la tête sous un draps l'étouffait bien trop. De guerre lasse, la donzelle finit par ouvrir les yeux. Là, malgré une once de douleur sous son crâne, un sourire s'étira sur ses lèvres, de même que son corps qui se répandit dans la couche, vide désormais. Pourquoi l'est pas resté... Des souvenirs un peu confus lui agitaient le ventre, là où un certain bien-être ne laissait aucun doute. Oh, et une envie de revanche aussi, de cela elle était sûre : le salaud l'avait réveillée d'une manière qui se payerait.
Fuyant c'soleil d'mes deux..., la Grise s'extirpa du lit. Toujours dans les brumes d'un sommeil qu'elle n'avait pas voulu quitté, la demi-sang parcourut tranquillement - et sans fatigue ! -, la distance la séparant de l'escalier puis celui-ci. Chantonnant bas un air, elle rejoignit la cuisine, et y prit un verre d'eau. De quoi apaiser sa gorge sec, et lutter un peu contre un goût pâteux. C'est qu'elle était d'une humeur tranquille, à peine réveillée. A l'inconfort, répondait le souvenir du plaisir, et de la 'sérénité' retrouvée, d'avoir éclairci la situation avec l'Hadjaoui et de s'être libéré la tête de questionnements superflu. Ne restait que les plaisirs simples d'une jouissance assumée et partagée, et d'une nuit en bonne compagnie. Certes, le mal de tête, elle s'en serait bien dispensée... Mais il était presque secondaire, la gardant juste un peu plus engoncée sous sa pile d'oreillers, confortables, la laissant percevoir et réagir tout juste à ce qui l'entourait.
Qu'elle le vit, et ses pieds prirent sa direction sans questionnement. Un "Bon'our..." léger et à moitié mâchée fut adressé à la cantonade, et la demi-drow se pencha tout naturellement vers son amant, l'enlaçant par derrière, calant sa tête contre sa nuque afin d'en respirer l'odeur, d'en apprécier la chaleur, avant de retomber légèrement, paresseuse et tranquille.
"Pourquoi t'viens pas t'recoucher... ?" souffla-t-elle.
Le sommeil décalé de la demi-sang ne lui réussissait guère présentement. Dormant d'ordinaire jusque tard, au même rythme que le bordel où elle vivait pour l'heure, chez sa mère, la Grise tardait donc à prendre conscience des choses, ou plutôt, d'y prêter une certaine attention. Ainsi, elle avait à peine jeter un coup d'œil aux deux invités, et le détail de sa nudité n'était pas encore pris en compte. Du moins par elle-même.
|
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Jeu 14 Nov 2019 - 21:13 | |
|
Si la conversation était soudainement devenue silencieuse, Courtois ne réalisa la présence de Mleshka que lorsqu'elle vint passer ses bras autour de son cou. Il haussa alors un sourcil surpris et tourna à moitié la tête dans sa direction. Il n'avait pas besoin de la voir pour savoir que c'était elle après tout. Alors qu'il posait une main près d'un poignet gris, la voix endormie de son amante lui chatouilla l'oreille et sa question lui fit un peu lever les yeux au ciel. Elle avait vraiment du mal à sortir du coaltar le matin. D'un geste, il désigna ses frères installés sur les autres assises de la pièce.
-J's'rai bien v'nu t'réveiller encore une fois mais j'ai eu un contre temps. D'abord l'voisin, puis eux. D'ailleurs, j'crois qu'tu connais pas encore Sauveur.
Le colosse tourna la tête vers son frère de sang et d'armes. A ce rythme, la noiraude connaîtrait bientôt toute la famille. Ce n'était peut-être pas un mal étant donné la tournure que prenait leur relation. Amis, amants et peut-être un peu plus... Après tout, ce n'était pas tant l'irruption de Mleshka dans la pièce qui l'avait interloqué que la façon dont elle avait procédé pour lui signaler sa présence et quémander la sienne. Il ne l'avait encore jamais connue aussi tendre. Elle avait donc vraiment décidé d'accepter ce qu'il se passait entre eux ? Il sourit intérieurement, amusé de constater qu'il n'avait pas été le plus difficile des deux à convaincre de la possibilité qu'ils ne représentent plus qu'un simple plan cul l'un pour l'autre.
Bon, ils s'étaient pas jurés fidélité non plus et ç'aurait été contre leur principe de vie sans prise de tête. Mais c'était déjà un grand pas mine de rien !
Alors qu'il venait de se faire présenter à... ce qu'il s'efforça de considérer comme une excellente amie de son frère, Sauveur ne fit pourtant rien pour aller vers elle. Contrairement à son aîné qui lui tournait toujours le dos, il avait bien remarqué la tenue de la fameuse Mleshka. Ou plutôt, son absence de tenue.
-Hm... Courtois ?
Le mercenaire fronça les sourcils devant l'attitude de son cadet. Puis il remarqua enfin que Digne détournait soigneusement le regard avec gêne. Il revint alors sur le premier et l'interrogea silencieusement. Un signe de tête plus tard, le géant se retourna finalement et comprit le problème. Il soupira à moitié... Ce que ses frères pouvaient être coincés des fois. Il se releva alors et se retourna de manière à faire face à la demi-drow, à genoux sur le canapé. Il l'enlaça et l'embrassa avec langueur, serrant son corps nu contre son torse, les deux mains posées sur ses fesses. Après quelques secondes, il se détacha juste assez pour croiser son regard.
-Autant moi j'adore... Autant j'crois qu'mes frangins s'raient plus à l'aise si t'enfilait un truc, chaton.
A peine avait-il achevé sa phrase que Digne et Sauveur se regardèrent avec stupéfaction. En silence, le plus jeune répéta le surnom que Courtois venait de donner à Mleshka. Il n'avait encore jamais appelé une de ses amantes comme ça. Sauveur esquissa un sourire amusé. Oui, ils avaient bien entendu... Et cela prêtait à rire autant qu'il s'en trouvait heureux pour son frère.
-Y'a tout c'qui faut pour grailler. Dit-il en désignant la table basse derrière lui d'un signe de tête. Passe une ch'mise et viens déj'ner. Lui proposa-t-il.
Après, qu'elle refuse la chemise, ce n'était pas lui qui s'en plaindrait...
|
| | | La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Jeu 14 Nov 2019 - 23:07 | |
|
A peine un coup d'oeil vers le machin en S, alors que la demi-drow semblait piquer du nez, s'avachissant un peu, prêtant à peine attention aux excuses données. Chier l'voisin... Chier... Qui ? Embrouillée avec peu de chose, sa somnolence et son mal de crâne, la Grise ne s'y attarda guère. L'envie était bien là de retourner s'allonger, d'apprécier simplement, de se laisser sombrer encore... Rêverie, rêverie flottante, dénoncée par un bâillement. Allait-il venir finalement ? Autant pour elle. Position guère pratique que celle-ci, il était trop bas, elle trop haut, il s'en fallut de peu qu'elle ne lui tombe pas simplement dessus - les solutions simples sont les meilleurs, notamment quand l'esprit n'a pas envie de chercher plus loin que la première -. Mais le gaillard en avait décidé autrement, et la demi-drow apprécia tout de même l'étreinte. M'en fous qu't'adore, r'vient au pieu... Adorer qu- Hein ?
"...Merde... marmonna la demi-sang, après un coup d’œil vers le bas. Son esprit tenta de lui indiquer autre chose, tandis que Courtois poursuivait. ... D'où qu'j'suis un chaton ? baragouina-t-elle, perplexe, avant d'ajouter, non sans un coup de main sur le torse offert. ... J'vais faire ça...Mais d'mmage qu'tu t'sois pas habillé... J't'aurais déshabillé pour m'habiller... Ha !"
Après, un soupir elle s'en f- En fait non, la demi-sang s'appuya de plus belle sur son amant. La nourriture ? Oui, pourquoi pas... S'habiller ? S'il le fallait vraiment... Mais au contact de sa peau, les conventions ne lui importaient guère, et son envie immédiate se portait sur autre chose, faisant fi de la politesse comme de la patience, enlaçant, embrassant, se pressant sans davantage de pudeur contre son amant à demi-nu. Spontanée et sans retenue. Que leurs lèvres se séparent encore, et la Grise se résigna. Chercher la ch'mise... Monter les escaliers, ha... ! Mais, tournant la tête, lui vint une autre idée.
"Digne, j'peux t'emprunter ta ch'mise ? demanda tranquillement la demi-drow. Plus vite j'rais fringuée, plus vite t'pourras t'arrêter d'te dévisser l'cou."
Telle une victime de farce, la pudeur du plus jeune avait attiré l'intérêt joueur de la demi-sang, comme si la présence des deux frères allaient soudainement de soi... Tant que cela l'arrangeait ! Et autant leur faire payer un - gentil - prix pour le dérangement. La détournant de ce petit amusement, une idée lui revint, liée à ce qu'elle avait entendu sans vraiment faire attention.
"Courtois, t'parlait d'crever quelqu'un ?" dit-elle en baissant les yeux vers le concerné, interpellée - avec un peu de retard - par le propos interrompu.
|
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Ven 15 Nov 2019 - 19:32 | |
| -Tu préfères "mon canard" ? Répondit le colosse du tac au tac, mi rieur mi provoquant.
Ce petit nom lui était venu tout seul et il se fichait un peu qu'il lui plaise ou non. Ce n'était pas comme s'ils s'étaient consultés pour le salaud et la garce après tout. De toute façon, il n'était même pas sûr de l'appeler de nouveau comme ça un jour. D'autres surnoms lui viendraient peut-être au fil du temps, ou plus aucun... Il ne se projetait pas vraiment sur la question.
Plutôt que d'aller chercher de quoi se vêtir, la belle grise s'appuya davantage sur lui et l'enlaça comme s'ils allaient remettre ça, ignorant la présence de ses frères dont l'un fit mine de se passer une main sur le visage pour cacher ses yeux dans un geste à demi consterné. Le moins que l'on pouvait dire, c'est que ces deux-là ne connaissaient pas la pudeur. Car Courtois ne rechigna pas à lui offrir ce qu'elle demandait. Baisers, étreintes et caresses licencieuses étaient au rendez-vous. Vu de l'extérieur, on aurait pu croire qu'ils commençaient à se chauffer mutuellement... Ce qui n'était sans doute pas complètement faux.
Un raclement de gorge sonna fortement dans le dos du colosse qui interrompit ce qui était pourtant si délectable. Son regard croisa celui de la belle. Il la toisa de manière à lui faire comprendre qu'elle ne perdait rien pour attendre tandis que ses lèvres s'adressaient à Sauveur.
-T'inquiète. Si on d'vait baiser, on chang'rait au moins d'pièce.
Si Mleshka n'avait rien contre le fait de rester nue devant eux, il était juste de se demander si aller plus loin la dérangerait. De son côté, il avait déjà fait ça dans les bains de l'école de gladiateurs et derrière les tavernes. Il avait évidemment été surpris en pleine action à plus d'une occasion. Il n'en était pas mort. Cela ne l'empêchait pas de faire preuve de retenue devant les membres de sa famille.
Mais alors qu'elle aurait dû se détacher de lui pour trouver de quoi se couvrir un peu, la demie-drow resta là, se plaignant que lui-même ne soit pas plus vêtu. Mieux encore, elle demanda à Digne de se désaper pour elle. Un sourire barra le visage de Courtois qui ne pouvait qu'imaginer la tête de son cadet. Celui-ci releva subitement le regard... vers Sauveur puisqu'il ne pouvait décemment pas se tourner vers elle. Elle était sérieuse ?!
Malheureusement pour lui...
Cependant, l'ancien gladiateur avait la solution parfaite. D'un geste, il saisit la couverture qui était pliée non loin de lui et la lança vers son aîné. Ce dernier écoutant la question de la noiraude, il n'anticipa aucunement ce qu'il se passait et la reçu sur l'épaule avant qu'elle ne choit sur le canapé. Courtois la regarda tomber et ne la ramassa qu'ensuite. Délaissant son amante si chaleureuse de bon matin, il saisit le grand linge pour le passer derrière Mleshka, puis sous ses bras, avant de la refermer devant elle un peu comme une robe. Et, tout en œuvrant, il répondit à sa question.
-J'crèv'rai c'lui qu'aura touché à un ch'veux d'Clémence. Déclara-t-il sans hésitation ni remord. Puis il attacha la couverture et elle fut fin prête à les rejoindre. -Tu lui as parlé de Clémence ? Demanda Digne, un peu surpris. -Vite fait. Répondit le colosse tout en se rasseyant.
Voilà qui modérait un peu l'étonnement du benjamin mais cela restait un fait notable que de voir son frère parler de lui à quelqu'un. Maintenant que la demi-sombre était décente, il posa enfin les yeux sur elle et lui expliqua rapidement de quoi il retournait.
-Dans ce cas... Tu sais peut-être qu'Aimé et moi sommes allés en Péninsule pour essayer de la trouver. Mais, sans aucune indication sur où la trouver, c'était peine perdue. Seulement... Il croisa le regard de Sauveur avant de continuer. On a des éléments nouveaux. -Nous avons le nom d'un homme qui lui a apparemment sauvé la vie. Compléta le mercenaire. Et c'est aussi un noble apparemment. C'est assez mince et en même temps nous n'aurons peut-être jamais plus que ça. On débat pour savoir si on y va ou pas. -Quand ils disent "on", ils veulent dire moi. Corrigea le colosse.
|
| | | La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Sam 16 Nov 2019 - 16:12 | |
|
L'embarras de Digne ne manqua pas d'amuser la demi-drow - contrairement aux choix douteux de Courtois en matière de surnom -, et la Grise se laissa faire par son amant, non sans une moue de dépit. Fin des caresses, elle était désormais vêtue ! Triste sort... Pourtant, dans un geste de pitié - tardive - pour la pudeur des invités, la Grise tourna le tissu sur le côté, ne laissant plus à la merci des regards qu'une coupe de chair, celle de son flanc, plutôt que la descente indécente vers son intimité. Cette petite attention mise-à-part, il était donc bien question de tuer quelqu'un - éventuellement -, ainsi que la famille Hadjoui. Oula... Cela ne l'empêcha pas de prendre place, plus sagement - ou presque, puisqu'elle s'étendit sur le flanc, prenant paresseusement la place à disposition - pour écouter.
"Ouep, j'avais cru comprendre..." répondit la demi-sang aux suppositions de Digne, tout en se passant un coup de main sur le visage, comme pour se réveiller.
Un nom, tout c'qu'y ont... ? C'pas beaucoup, peu y avoir plusieurs gars nommé comme... Oh ? Un noble ? M'semble qu'ça aide, ça, pour s'trouver... Ne s'intéressant pas encore à la nourriture sur la table basse, la Grise écoutait avec un air presque concentré, affalée sur le côté. Des limbes du sommeil, lentement, elle sortait... Mais son mal de crâne lui tenait compagnie, se rappelant aisément à elle à présent qu'elle se tenait bien. La précision de Courtois la fit se tourner vers lui, dubitative, avant d'en sourire.
"Après tes frères, c'toi qui va t'faire la balade ? La Péninsule, c'fait une trotte. Et y retrouver quelqu'un... Mais 'vec du sang bleu, c'devrait être plus simple j'crois, vu comment ils tiennent à leur p'tit nom. Ah les bourges... La demi-sang eut un rire. Non pas qu'elle les ait le plus côtoyés elle même - sang-mêlé oblige -, mais elle en connaissait - en avait connu - dont c'était le cas, et qui ne s'étaient pas montrés avares en dédain pour les peignes-culs comme en intérêt pour leur or. Mais vous avez croisé quelqu'un qu'en a entendu parlé ? Qu'l'a rencontré lui-même ? S'rait une sacrée chance. M'semble qu'elle était dur à trouver, votre Clémence, d'fait d'être avec des p'tits drôles d'Arcam... Rappelle comment s'appelle l'gars ?"
Petit à petit, son ton se vivifiait, les interrogations tirant de ses miasmes son cerveau embrumé. Les on-dit, le porte-à-porte, les relations... Retrouver quelqu'un n'était jamais une mince à faire, mais cela était fichtrement sympathique pour le chemin que cela faisait parcourir, et les gueules que l'on croisait. Veut dire qu'j'le r'verrais pas 'vant certain temps. Voilà qui enlèverait un peu du charme de ce temps passé à Thaar. Un peu.
|
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Dim 17 Nov 2019 - 19:54 | |
| -C'est... un peu plus compliqué que ça. Rétorqua Digne aux questions de la demie-drow sur la façon dont ils avaient obtenu ces informations. -T'es sûr qu'tu veux t'engager sur c'terrain-là ? Lui demanda Courtois, pas certain que le sujet la passionne.
Après tout, ils n'avaient jamais évoqué les questions des dieux et des religions mais il ne voyait pas Mleshka comme quelqu'un de très pieu. Plutôt à s'en foutre un peu et laisser les Dieux vivre leur vie sans penser qu'ils avaient une quelconque influence sur la sienne. Enfin... Il pouvait se tromper.
Mais, après une longue hésitation, le benjamin décida de se lancer.
-Tu as déjà entendu parler du Vaisseau de la Voilée ? On l'appelle aussi la Gardienne ou Mémoire. Tyra a occupé son corps un moment et ça a laissé des traces. Elle a accès aux souvenirs des morts, le plus souvent de manière incontrôlée. Le jeune homme maqua une pause et prit une grande inspiration. Il se trouve... Il fit une moue avant de finir sa phrase. ...que c'est ma belle-mère.
Il haussa les sourcils, lui-même ayant du mal à croire en ses propres paroles. La mère de sa compagne avait accueilli une déesse en elle... C'était fou, non ? Et pourtant, c'était vrai. Il l'avait constaté de ses propres yeux lorsqu'elle avait même débarqué peu de temps après qu'il ait tué celui qui empoisonnait Aislinn. C'était ce qui les avait conduit à lui demander son aide pour leurs sœurs d'ailleurs.
-Elle a fouillé dans les mémoires des morts pour nous. Reprit Sauveur. Et elle en a trouvé plusieurs au sujet de Clémence. Nous savons ce qu'elle a vécu. Avec qui elle était. Nous savons qu'ils ont été tués par des brigands et que ces hommes ont pris Clémence comme un tribu. Nous savons qu'un homme est venu et qu'il l'a tirée de là. -Elle l'a un peu aidé quand même... Commenta Courtois. -S'il n'était pas intervenu, elle serait restée captive. C'était un juste retour des choses, non ? -D'accord mais on ne sait pas ce qui s'est passé après ça !
Sauveur fit un signe lui faisant comprendre qu'il avait raison mais qu'ils avaient déjà mené ce débat et il ne tenait pas à recommencer. Ils n'avaient qu'une seule façon de découvrir ce qu'il s'était passé ensuite et c'était de partir pour la Péninsule. Il reprit donc sans prendre le temps de répondre à son frère qui avait compris le message.
-Kat... Hm... Le Vaisseau de la Voilée a cherché l'identité de cet homme. Elle en a ressorti quelques informations qui le concerne. Le nom des "Marcheurs Austères". Apparemment, c'est un chevalier donc on suppose que c'est son ordre de chevalerie. Quant à lui, il s'appellerait Andran Straggen mais nous ne sommes pas sûr qu'il puisse nous dire où est Clémence maintenant. -Et si j'découvre qu'il lui a fait du mal comme tous ceux qu'elle a croisé là-bas, j'le butte. V'la résumé d'not' discussion jusqu'à c'qu't'arrive.
|
| | | La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Mer 20 Nov 2019 - 21:22 | |
|
Jamais en reste pour en écouter de belles - Quel terrain mon grand ? -, la demi-sang avait opiné du chef, prêtant diligemment l'oreille... Avant que ses yeux, petit à petit, ne s'ouvrent ronds. C'est que cela n'était guère commun, d'entendre parler du vaisseau d'un dieu, et encore moins dans la famille proche d'une connaissance ! Elle vous a t'nu la porte aussi ? Son incrédulité trouva un semblant de réponse dans le malaise du jeune Digne. Lui-même n'en revenait pas visiblement. Les affaires de la famille Hadjaoui, mais quelles affaires ! Quelles affaires !
"Le Vaisseau d'la Dame des Morts, rien qu'ça... souffla la demi-drow. Manqu'rait plus qu'un Prince Marchant dans vot' famille, pour varier les gueules. Ou un p'tit Roi tiens, c'plus compliqué ça, un p'tit roi. Un nain, un drow bicéphale et une fée coquine. Un petit rire virevolta entre ses lèvres, esquivant la gêne pour se vautrer dans l'excès. C'pas tous les jours qu'j'entend parlé d'genre d'personne aut'ment qu'comme une rumeur alambiquée. C'vrai qu'elle flotte dans les airs et luit dans le noir ?"
Un coup d'oeil vers Digne, et la Grise se rappela s'être inquiétée une fois de ce qu'il ne valait mieux pas évoquer pour ne pas brusquer ce gentillet-la - et potentiellement les autres, accessoirement -. Faute de savoir quelle était leur température, ses digressions manquaient peut-être de ce que sa mère nommait 'savoir-vivre'. Ne s'attardant guère alors sur ses suppositions, la demi-sang reprit.
"C'vous donne plusieurs pistes en tout cas, si j'comprend bien. Où c'qui s'est passé s'est passé, si vous avez pu l'savoir via ces... Souvenirs. Puis le gars... Andran Stragen l'nobliaux d'Marcheurs Austères... Andran... Un peu froid comme nom d'compagnie, j'trouve. L'Marcheurs d'Bon Matin, des Marcheurs R'tardataires, j'dirais plus. Andran..." disait la demi-sang, alternant plaisanterie et réflexion.
Cependant, il y eu un instant de mou où son esprit se tendit vers un souvenir, pas si ancien. C'est qu'elle avait croisé un Andran non ? Vient à Thaar un d'ces quatre, qu'j'lui ai dis... Toujours pas vu sa trogne depuis.
"'Vant d'avoir l'occaz' d'te d'mander si vaut mieux l'planter ou l'laisser apprécier la vie qu'lui a donné sa tendre mère, faudra l'trouver déjà ton gars. Z'avez une idée dans quel coin qu'il se trouverait ? Pas du tout ? Le regard noir, simplement pensif, revint vers Courtois. Quand qu'tu partirais du coup ?"
|
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Lun 25 Nov 2019 - 20:13 | |
| A l'évocation d'une filiation quelconque avec un Prince Marchand par Mleshka, Courtois adressa à Sauveur un regard agrémenté d'un discret sourire railleur. Si seulement elle savait... Aerianna n'était pas marchande, certes, mais elle n'en était pas moins l'héritière d'une principauté d'Ithri'Vaan. Un personnage important auquel bien peu oserait se frotter, ne serait-ce que pour ce qu'il représentait. La famille entière, ainsi que leurs terres, était sous la protection de la future Princesse et c'était du fait que Noble Lame qui lui avait ravi son cœur en se laissant voler le sien au passage. Cependant, croisant le regard de son aîné, l'ancien gladiateur dépourvu de tatouage lui fit "non" de la tête. Il n'avait pas envie de parler de cela pour le moment. Et le colosse de ne rien faire ni ajouter de plus. Car il savait ce que Sauveur traversait... Cette compassion était un peu nouvelle et née des ennéades qu'il venait lui-même de passer après sa dispute avec la demie-drow.
Fort heureusement, les occasions de changer de sujet étaient nombreuses avec une bavarde comme Mleshka... A commencer par sa question sur Katalina qui flotterait dans les airs telle une luciole et qui fut accueillie par les ricanements du géant. S'il ne l'avait jamais vue, il s'en faisait une assez bonne idée et trouvait cette possibilité très saugrenue. Et, vu la tête de Digne, il n'avait certainement pas tort.
-On ne sait pas vraiment où il se trouve mais "Straggen" ne sonne pas vraiment sudiste d'après Aislinn. Il est probablement dans le Nord du pays. -C'qui m'laisse le tiers d'la Péninsule à fouiller. Rien qu'ça. Répliqua Courtois avec sarcasme.
Bon, il savait bien qu'Aimé et le benjamin de la famille avaient visité tout le pays sans la moindre idée de là où ils devaient chercher. Lui, il partirait avec un nom et un secteur géographique un peu plus restreint. Enfin, il ne parviendrait cependant pas à approcher les nobles pour leur demander s'ils connaissaient cet Andran ou les Marcheurs Austères mais il trouverait bien un moyen d'obtenir les informations dont il avait besoin pour lui mettre la main dessus. Mais il n'eut pas à cogiter là-dessus bien longtemps car une nouvelle question fusait déjà. Le colosse étira un bras pour venir glisser une main sous la couverture et la poser sur la cuisse de la belle sans la moindre retenue ni le moindre égard pour ses frères. S'ils pouvaient toujours imaginer, au moins, ils ne voyaient rien cette fois.
-L'temps d'poser mon congé et d'organiser tout ça... J'dirais une ennéade, au moins. Pourquoi ? T'as peur que j'te manque ? Lança-t-il avec un air entendu sur le sujet pour lequel elle pourrait être amenée à être en manque de lui...
|
| | | La Grise
Ancien
Nombre de messages : 365 Âge : 34 Date d'inscription : 02/03/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans Taille : 1m84 Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Sam 30 Nov 2019 - 11:42 | |
|
Affalée sur le flanc, la demi-drow avait fait mine de laisser un peu de place à l'Hadjaoui tatoué, les jambes repliées. A présent que sa mimine s'aventurait sous la couverture, l'illusion fut quelque peu perdue, une guibolle ne tardant pas à s'étirer jusqu'à s'installer sur les genoux de l'ancien gladiateur tatoué. Le regard mi-clos de la demi-drow suggérait bien des choses que seule la présence des deux autres Hadjoui empêchaient de devenir réalité... Pour l'instant.
"Qui qu'manqu'ra l'plus à l'autre, j'me l'demande... susurra la Grise. C'est qu'c'plus facile d'trouver d'quoi s'divertir à Thaar qu'sur les routes, si j'me rappelle bien."
Thaar, Thaar, glorieuse et putride Thaar... Où j'traine ma bosse d'puis bien trop longtemps... Alors même que son propos se voulait joueur, la demi-sang se renfrogna pourtant petit à petit, détournant les yeux de l'amant taquin. Certes il y aurait de quoi faire, tourner en rond encore, sous l’œil scrutateur de sa génitrice, quand elle n'allait pas oublier son ennui au fond d'un verre - tant qu'elle avait de quoi dans la bourse, ou quelques crédits auprès des tenanciers -. ... Va être bien plus chiant sans c'salaud pour m'changer les idées...
"T'sais quoi... dit-elle, sans que ses méninges n'aient eu la gentillesse de l'informer en avance. J'vais sonner des cloches voir si y aurait pas des courses à faire dans l'nord d'ici... Et voir si j'pourrais pas faire un bout d'chemin 'vec toi. Ca m'f'rait bien prendre l'air, tiens."
La jambe grise s'étira de plus belle, sur les genoux de Courtois, se prêtant aux caresses... Avant de s'enfuir prestement, tandis que la demi-drow se relevait, un nouveau sourire sur la figure. Le mal de crâne lui tenait toujours compagnie, mais une certaine excitation se profilait à cette idée. Bouger, reprendre la route, 'vec un peu de monnaie en poche et en bonne compagnie. Pour combien de temps ? Elle ne s'était jamais posée de limites en la matière.
|
| | | Sauveur Hadjaoui
Humain
Nombre de messages : 847 Âge : 37 Date d'inscription : 13/09/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29 ans (né en 989:X) Taille : 1m87 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois Lun 2 Déc 2019 - 20:51 | |
| Courtois ne répondit pas à la remarque de Mleshka autrement que par un certain amusement. Elle n'avait pas tort : lui aurait plus de mal à trouver de quoi s'éclater en chemin qu'elle. Surtout que les péninsulaires n'étaient pas réputés pour leur amour de l'excès, contrairement aux vaanis. Il pourrait sans mal se pinter dans les auberges mais il aurait plus de difficultés à se trouver un p'tit cul pour se faire du bien... Et plus encore un p'tit cul gratuit.
Il faudrait qu'il en profite jusqu'à son départ et qu'il se rattrape sérieusement en revenant...
Mais alors qu'il se retenait de lui faire cette proposition indécente à voix haute -se préparant plutôt à faire usage de sa main dissimulée pour cela-, la demie-drow le prit de court avec une déclaration plus surprenante encore. Trouver un boulot pour pouvoir l'accompagner un peu ? Voilà une idée à laquelle il ne s'attendait pas. Cependant, la chose semblait être décidée pour Mleshka qui se leva de son assise et s'enfuit en direction de l'escalier, très certainement pour aller se rhabiller et mettre son plan à exécution. Un peu hébété mais pas mécontent de la nouvelle, Courtois se tourna vers ses frères.
-J'dois vraiment lui faire d'l'effet... Plaisanta-t-il. -Tu es sûr que ce n'est toujours qu'une amie "plan cul", comme tu disais ? Demanda Sauveur avec sarcasme.
Et le géant de se gratter derrière le crâne.
-Disons qu'y'a p'tet eu quelques chang'ments d'puis qu'j'ai dit ça. Mais ça fait t'jours pas d'nous un couple. On s'fréquente régulièrement, on boit, on baise... et on n'a rien contre le fait d's'attacher un peu si ça arrive. -Quelque chose me dit que c'est déjà arrivé... Suggéra innocemment un Digne qui se mit rapidement à regarder au plafond lorsque son aîné posa les yeux sur lui.
Quelques rires résonnèrent dans le salon et la petite réunion de famille prit bien vite fin. Lorsque Mleshka redescendit, Courtois était de nouveau seul et toujours aussi torse nu. Il l'intercepta afin de lui voler un baiser qui n'était ni tendre ni sensuel mais simplement avide. C'était que son petit jeu de tout à l'heure l'avait bien réveillé...
-Tiens-moi au courant. Lui dit-il lorsqu'il libéra enfin ses lèvres.
Et celles de la Grise s'étirèrent dans un sourire.
-T'penses bien. Ce s'rait couillon qu'j'te découvre déjà parti !
A ces mots, elle l'embrassa à son tour dans un contact des plus charnels. Ce qu'ils pouvaient bien s'entendre quand il s'agissait de sexe...
Lorsque la demie-sombre s'en alla enfin, Courtois resta une seconde à regarder cette porte qui venait juste de se fermer sur les maigres courbes de la belle. Il profita de sa solitude nouvelle pour soupirer un bon coup. Dire que la veille, il était obligé de se saouler pour ne pas voir toutes les images qui défilaient devant ses yeux dans cette maison qui avait accueilli tant de leurs parties de jambes en l'air... Et maintenant, elle était revenue et ils avaient repris comme si de rien n'était... A ceci près qu'ils étaient partant pour vivre ce qui leur arrivait jusqu'au bout, et même prendre le risque que les sentiments s'en mêlent. Lui qui passait pour un connard et un égocentrique de première, il n'aurait pas pensé pouvoir se sentir soulagé à cette idée. Et pourtant... Mais il s'agissait de Mleshka après tout...
Finalement, il s'agita en commença à faire de multiples allers-retours entre le salon et la cuisine pour débarrasser et nettoyer le petit déjeuner familial. Mais alors qu'il arrivait sur la fin, un bruit attira son attention et il s'arrêta pour tendre l'oreille. C'était une voix... La voix d'une femme... Dans la pièce voisine de la sienne... Depuis le temps, il avait compris qu'il s'agissait de la cuisine du corniaud qui était venu frapper à sa porte un peu plus tôt. Un sourire étira les lèvres du géant : visiblement, il avait écouté ses conseils et troussait son épouse en ce moment-même dans une pièce qui n'était pas prévue pour ça à l'origine. Cependant, les cris de plaisir s'arrêtèrent bien vite. Elle avait visiblement été capable de se retenir jusqu'à ce que la jouissance ne l'emporte tandis que lui était resté assez discret. C'était maigre mais il ne perdait pas espoir qu'ils apprennent à se lâcher de plus en plus. Ce n'était qu'un début. Un bon début.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois | |
| |
| | | | Une claque vaut mieux que deux non-dits | Courtois | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |