Dante Corvac
Humain
Nombre de messages : 1697 Âge : 45 Date d'inscription : 09/07/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29? Taille : 1.80 m Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: [La Cahute] Les pages de notre histoire (libre) Lun 11 Nov 2019 - 23:49 | |
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A côté d'un miroir éclaté en milles morceaux, taché de sang, sur la paillasse laissée en friche, est posé un carnet. Le carnet tiens plus de deux planches ficelées renfermant une pile de feuillets conséquentes, avec deux feuillets laissés à sécher sur le coté sur un tissus imperméabilisé à la cire d'abeille. La qualité du support est aléatoire.
Quiconque y portera de l'intérêt pourra lire. Ce n'est pas comme si le concept d'intimité prévalait dans un si petit espace partagé.
2e jour de la 3e enneade de l'An 15, Frontière…
Peut être lira tu quand je serai mort, peut-être lira tu si la Bête failli au Pacte... Tu aura alors gagné notre jeu. J'en suis ravi. J'ai rien d'un foutu poète. Je t'écris comme je te parle, sans flafla.
Je n'ai rien de commun avec les autres. J'ai mal chaque jour de ma putain de vie. Je n'ai que la haine de ce monde pourri dans lequel nous sommes obligés de survivre. J'ai l'air brave et fort comme ça, toujours sûr de moi. La réalité c'est que je suis un froussard... Un grand peureux et un grand empoté.
Depuis les jeux qu'on se connait nous deux. Avant les jeux, même. Tu as su avant que je sache. Tu m'a aidé à reprendre pied quand j'allais droit au mur. Depuis que je sais que Tes Copines bouffent des souvenirs quand elles ont la dalle et rien d'autre, j'ai peur…
Voilà, c'est écrit, rouge sur blanc, de mon propre sang. On est libres, on passe de longs moments sans se voir… Et si tu étais blessée et que tu ne te rappelais plus de moi? Nous sommes quatre, nous sommes deux… nous sommes un… J'ai Ta Marque ma Ténébreuse.
C'est en te voyant remplir ton grimoire que j'ai eu cette idée. Dans ce carnet, il y a notre histoire. Chaque journée y est consignée comme quand je fais un rapport à El. De quelques lignes au moins à chaque jour. De notre première rencontre, celle où je t'ai poignardé le coeur… Jusqu'à ce que je sois obligé de m'éloigner de toi. Tu verra. Je suis un enculé, un trou de cul. Je gaffe tout le temps quand c'est le temps de se lier aux autres… On m'a appris, tout jeune à souffrir et fermer ma gueule. A tuer pour survivre. A dominer ou crever…
Je t'ai promis de jamais te mentir.
Tu change tout ça. Je te regarde dormir, ton nez dans les bouquins. Ici à Frontière, tu es parfaite. Tu vivra longtemps, tu atteindra ton but. Je le sais, que tu y arrivera. Dans la mesure de mes moyens, je t'y aiderai... Je ne suis qu'un homme qui se complait à vivre tout croche. Sauf quand je suis avec toi. Je suis un con pour les mots et les sentiments. Je me relis et j'écris de la merde… Rien aura assez d'impact pour te dire ce que je pense.
Dante
(l'écriture des feuillets suivants est tremblante, un peu irrégulière mais aisément reconnaissable, après le compte rendu de ce qui s'est passé lorsqu'elle était inconsciente, de la même écriture tremblante mais très factuel. Manifestement, il s'est hâté d'écrire. )
3e jour de la 1ere ennéade de Favrius an 17
Ma Ténébreuse.
Je ne sais pas ce que tu te rappelles ou non de Nous. Je sais que j'ai failli crever aujourd'hui, en même temps que toi. Tu as tes Copines pour te ramener... Mais quel prix ça bien pu te coûter? Je t'ai écrit ce qui s'est passé. Comme d'habitude, je me suis contenté d'écrire les faits. La réalité c'est que j'ai paniqué, la Bête a voulu en profiter pour m'anéantir et a failli y arriver.
Je t'ai fait mal pour te ramener, parce que j'ai eu peur de te perdre... Je l'ai fait de la seule façon que je sais qu'on s’est rejoint dans les mêmes circonstances. Au moment où mes dents ont percés ta peau, j'ai su que je ne voulais pas de ça. Pas comme ça. J'espère que toi tu pourra me pardonner, parce que je pense pas nous le pardonner.
J'ai vu ta panique dans tes yeux quand tu t'es réveillée… Bouffer tout le monde était pas la mission. Tu l'aurais regretté, tu n'aurais plus eu de sujet d'étude. Plus eu de petit chat... Au moins j'ai la satisfaction de voir qu'elle est une réussite, pour ce qu'elle Nous a coûté.
Je sais pas qui de moi ou lui t'a imposé ce baiser... Je ne sais pas qui de moi ou lui t'a rendormie alors que je voulais juste te prendre dans mes bras et me laisser dévorer avec joie. Plutôt ça que te perdre. C'est la pire erreur de ma vie.
Je voulais te remettre ce carnet quand il serait temps pour moi d'aller rétablir mon rapport de force. Pour le moment, je crois que ca va aller... Je pourrai subvenir à vos besoins en attendant que vous soyiez remises sur pieds.... Je suis une nullité pour mettre les mots sur ce que je ressent en ce moment.
J'avais fait la promesse de pas te blesser sans que tu me le demande... J'avais fait la promesse de pas te brider...
Aujourd'hui, par peur de te perdre, j'ai fait les deux. Je suis qu'un homme… Je t'aime et je suis un connard absolu.
Dante.
(Les feuillets suivants relatent de façon fort détaillée leur histoire, avec les dates (approximatives pour le début) et les lieux. Sans rien omettre comme détail, même quand c'est fort peu flatteur pour Dante, la qualité du support varie grandement d'un feuillet à l'autre, dépendamment de ce qu'il a réussit à se procurer. Il y a aussi des croquis acceptables de Cécilie dont un lorsqu'elle avait mis la robe des prêtresse de Teiweon. , de ses schémas sur la plage un morceau de tissus d'une robe de voyage déchirée, un coquillage de la plage de leur vacances. Un plan détaillé d'une ferme, mainte fois retouché au fil du temps. Quelques taches de sang de leur proies. Un pendentif souillé de sang au symbole de la Voilée. Une fleur. un fil du sari bleu. Un cheveu noir, un autre d'un roux flamboyant. Des croquis des prunelles de glaces dans leur différentes expressions. Sa description douloureuse de son expérience quand leur essences se sont mêlées. Leur première chasse ensembles et toutes celles qui sont suivies. Le temple de Teiweon à Geresh. Leur disputes. L’événement de la plage, leur discussion à propos du viol de son âme. Le raccommodage de la parfumerie. S'il décrit de façon fort clinique son physique, les odeurs et tout, il est manifeste qu'elle est sublimée, même dans ses imperfections. Dans ses colères. Dans son avidité, dans sa fière liberté, dans ses défauts. Il n'est pas question de donner ou de prendre, juste de souvenirs partagés.)
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