-14%
Le deal à ne pas rater :
Lave-linge hublot HOOVER HWP 10 kg (Induction, 1600 trs/min, Classe ...
299.99 € 349.99 €
Voir le deal

 

 Les chaînes qui le retenaient [Artiön]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeSam 14 Déc 2019 - 21:26

Les chaînes qui le retenaient [Artiön] MdO_2020_FinTragique_Eraios


Barkios, sixième jour de la deuxième ennéade
An dix-sept du onzième cycle

Son nom faisait bien peu de sens, désormais, mais c’était le cadet de ses soucis.

Elle ne parvenait pas à pleurer, elle ne parvenait à ressentir quoi que ce soit, Eiva se sentait vide de sens, et c’est vide de sens qu’elle convergeait vers le trône blanc. C’était pour lui, c’était pour Artiön, ou c’était pour elle, elle ne pouvait le dire avec certitude. Mais celui qu’elle avait vu comme un rival d’influence auprès du prêtre d’Elenwë était devenu d’un seul coup la seule personne qu’elle voulait voir. Elle voulait le voir plus même que les autres prêtres d’Elenwë, car ils partageaient sûrement avec elle tout le blâme, et elle ne supportait pas de voir son propre reflet en eux, alors qu’Artiön, au moins, n’y était pour rien. Alors elle allait s’annoncer au trône blanc, alors elle allait demander à être reçue, alors elle parlerait à Artiön, alors peut-être elle se libèrerait d’un fardeau trop lourd, et peut-être même de son nom. Ç’aurait pu être amusant, des ennéades plus tôt, de penser qu’elle irait chercher l’Aran pour qu’il la libère du nom qu’elle avait choisi, alors qu’Eraïos ne l’avait pas pu.

Les mots du premier qui l’avait découvert resteraient gravés tout le reste de sa vie dans son esprit comme dans du marbre. Il avait juré, il avait hurlé, il avait pleuré, et chacun des mots était là, pour toujours à portée de ses pensées à elle. Ils étaient ceux de celui qui comprenait qu’il allait être traumatisé par ce qu’il voyait, de celui qui ne pourrait jamais se libérer de cette vision, de celui savait qu’il n’avait jamais rien vu d’aussi terrible, et qu’il ne verrait peut-être jamais de pire chose. Et il avait crié son nom à elle, il lui avait dit de ne pas bouger, il lui avait dit de rester où elle était. Elle avait obéi, d’abord, mais elle comprit bien vite que la seule chose pire que d’être témoin des premières réactions de celui qui faisait une telle découverte était d’être la personne qui faisait cette découverte. Et quand elle avait compris, elle avait passé sa tête par la fenêtre, et elle avait observé dans le plus froid des silences, un silence qui perdurerait trop longtemps même après qu’elle ait pris ses jambes à son cou.

C’était comme s’il avait été frappé du mal de l’éternité, mais trop tôt et d’une façon trop violente, trop humaine.

Elle arriva aux portes du palais, ou du moins, à l’endroit où les premiers hommes du roi se trouvaient, à l’endroit où elle pouvait demander à le rencontrer. « Bonjour, j’ai besoin de voir Artiö… notre Aran. Dites-lui que c’est urgent, qu’Eiva a besoin de lui. » Sa voix était particulièrement froide, mais elle se réchauffa un unique instant. « S’il-vous-plaît. » Elle attendit la réponse comme si elle s’était à nouveau statufiée. Elle se demanderait un jour comment elle avait fait pour ne pas s’effondrer entre sa chambre et ce lieu si grandiose, mais là, c’était comme si ses mouvements étaient guidés par les dieux et le destin et non par elle. C’était peut-être Elenwë ? Elle qui offrait la liberté en avait peut-être pour la première fois privé une de ses servantes alors qu’elle avait le plus important des messages à transmettre. Ou bien étais-ce Tari qui lui forçait la main, comme elle l’avait toujours fait ? C’était un moment étrange pour se tourner vers les dieux.

Elle aurait dû savoir, elle aurait dû être là, il avait laissé des indices…
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeSam 14 Déc 2019 - 23:40




Combien de temps est-ce que cela prendrait ? Tu te le demandais bien. Les Seigneurs-Protecteurs doivent être au moins aussi obstinés que toi, et tu n’as pas envie de déjà jouer les Rois autoritaires. Pas alors que les Lëandrins sont pour beaucoup encore émus de ton serment et que l’Anaëh entière accuse encore le coup de récents bouleversements. La Reine de Naélis devrait certainement retourner à ses obligations avant que les tractations ne soient terminées… mais au moins le travail de fondation serait fait. S’il le fallait, les négoces continueraient par voie de missive. D’autres en avaient déjà fait autant avant toi.

Face au miroir de ta salle d’eau, tu terminais de plaquer en arrière ce qu’il t’avait repoussé de cheveux lorsqu’une Kaëlistravaë encore légèrement fourbue de sommeil t’interrompit dans tes réflexions.

- Elnoruì, tu es demandé.

- Déjà ? dans l’empressement, tu passes ta ceinture autour de ta taille sans avoir passé de manteau par-dessus ta tunique Il faudra me dire ce qu’ils donnent à manger à leurs chevaux !

- Ne t’inquiète pas, ce ne sont pas les Protecteurs. Kaëlistravaë sourit C’est une dénommée Eiva. Une urgence.

- Ah… tu roules des yeux La réalité a finalement dû finir par la rattraper. sur le départ tu attrapes ton focaliseur et poses une rapide bise sur les lèvres de ton épouse Je file. Bonne journée Melmënya, fais la bise à Rhëa pour moi.

À tous les coups elle s’était enfin rendu compte que son geste n’avait pas de sens, qu’elle ne pourrait jamais remplir auprès d’Eraïos le rôle qu’avait joué pour lui la véritable Eiva, et qu’elle n’avait finalement fait que supprimer sa propre personne dans un stupide élan obsessionnel.
Maintenant elle était probablement perdue, à se demander quoi faire de sa vie, parce qu’elle avait dévoué beaucoup trop de temps et d’attention à se faire l’objet d’une autre personne, une personne qui n’en avait d’ailleurs pas besoin et qu’elle ne le réalisait que maintenant. Et bien sûr, parce que ces imbéciles de prêtres d’Elenwë étaient trop attachés à l’idée de libertés des Souffles pour empêcher une pauvre jeune fille de se faire volontairement esclave – ces hypocrites – ce serait à toi de réparer les pots cassés, parce qu’il n’y avait jamais qu’Artiön pour dire la dure vérité en espérant que personne n’ait à la subir.

- Je suis là. et en voyant l’état de la jeune femme, ton pas s’est accéléré et ton agacement s’est soudainement retombé Wendëya ? arrivé à son niveau, tu poses une main contre sa tempe Qu’est-ce qui ne va pas ?

Ton front se plisse, et tes gestes se font affectueux malgré toi. Certes, elle avait creusé sa tombe, mais ainsi allait la jeunesse. Elle avait déjà assez souffert de son erreur. Tu lui ferais la leçon plus tard.


Tradocs:

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeDim 15 Déc 2019 - 13:39

L’Aran répondit à l’appel, et Eiva le regarda s’approcher de ce regard comme vide.

Ce fut ce geste qui vint fissurer le premier le barrage qu’elle avait érigé entre elle est ses émotions. Il ne savait pas encore, il ne pouvait savoir encore, mais il lui montrait qu’il était là, qu’elle n’était pas toute seule, sans attendre d’être sûr qu’elle méritait ce réconfort… et c’était la première à croire qu’elle ne le méritait pas. Des larmes qui semblaient sortir de nulle part vinrent glisser sur son visage aux traits qui semblaient toujours dénués d’émotions alors qu’elle se mit à réfléchir à une réponse. Qu’est ce qui n’allait pas, alors, si ce n’était tout, absolument tout ? De ce qu’elle en savait, la situation était unique, et c’était peut-être autant pour cette raison que parce qu’Eraïos en était à la fois le coupable et à la fois la victime. Elle se demanda un instant comment elle pouvait faire pour le blâmer alors qu’elle l’aimait tant, mais c’était peut-être justement pour cette raison. Méritait-elle une telle punition ?

Peut-être.

« C’est Eraïos… il… » Il les a tous abandonnés ? Il a décidé de tous les faire souffrir ? « Il a mis fin à ses jours. » Pourquoi ? Pourquoi ferait-il ça ? Pourquoi n’est-il pas allé voir les prêtres de Tari ? « On l’a retrouvé… » Peut-elle dire le mot ? Trouvera-telle la force de le dire sans exploser en vol. Non. « Il a mis fin à ses jours… » Il y eut de plus en plus de larmes, la voix se fit tremblante, et elle parvint avant qu’il ne soit trop tard à dire le mot tant redouté, car elle sait que si elle ne le dit pas là, elle ne le dira jamais. « Il s’est pendu, Artiön, je ne… » Il était toujours trop grand, rien n’avait changé, mais elle fit un pas en avant et vint l’enlacer comme elle le pouvait, cherchant un peu plus du réconfort qu’il lui avait proposé. Tout était trop horrible, beaucoup trop horrible. Elle pleurait à chaudes larmes maintenant, comme s’il lui avait rendu ses émotions.
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeDim 15 Déc 2019 - 16:25


L’entendre prononcer le nom d’Eraïos ne t’aura pas surpris le moins du monde. L’annonce du triste sort du jeune elfe – et c’est peut-être là le plus triste – non plus. Tes yeux refusèrent d’afficher la moindre moiteur, ton cœur ne trouva pas utile de s’emporter, mais tes bras enlacèrent sans attendre celle qui en avait besoin. Aujourd’hui « Eiva » découvrait son erreur, et elle la découvrait de la pire des manières : faite première responsable d’une mort atroce.

La jeune elfe dans tes bras, tu repensais aux derniers jours de ta mère.

Qu’aurais-tu aimé qu’on te dise le jour où elle choisit de suivre ton père vers les Terres d’Emeraudes ? Qu’aurais-tu voulu entendre lorsque tu avais commencé à te fourvoyer, que sa mort était devenu ton fait, que tu étais soudainement devenu celui qui n’avait pas été assez fort pour la maintenir ancrée à la vie ? Qu’aurais-tu voulu que l’on fasse pour t’aider à faire ton deuil de la personne la plus importante de ta vie ?

Si peu.

Ta mère s’était accrochée pendant longtemps. Ta mère s’était lentement laissée glisser. Son dernier jour tu l’avais vu venir. Tu savais qu’elle te quitterait. Ta mère c’est toi qui l’avais emmenée au Temple de Tari, et tu l’avais vu fermer les yeux, sa main dans les tiennes. Elle avait tout fait dans les règles. Elle ne t’avait pas été aussi violemment arrachée. Ton deuil, il avait été long, il n’avait pas été facile, mais il avait été simple.

- Tu n’y pouvais rien Wendëya. la paume de ta main lui caresse le dos Maintenant il est encore temps de guider son Souffle à travers la Tourmente et de lui offrir des funérailles dignes de ce nom. de force, tu t’écartes juste assez pour que ton visage lui soit visible, ta main retrouve sa joue, et le doux sourire dont tu as toujours été capable trouvant enfin un soutien dans un regard ayant perdu le glacial froid de son ancien bleu Qu’est-ce que tu en dis ?

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeDim 22 Déc 2019 - 18:00

Elle s’attendait à ce que ce réconfort qu’elle venait chercher guérisse tout, elle s’attendait à ce qu’Artiön la guide vers l’oubli, elle voulait tout trop vite, et elle allait être déçue. Le monde n’était pas aussi simple, le monde n’était pas aussi direct, pas autant qu’elle l’avait cru en tout cas. Elle pensait s’être séparée des siens en changeant de nom, elle pensait avoir trouvé sa voie en trouvant Eraïos, elle pensait qu’elle n’avait plus qu’à vivre. Tous les obstacles avaient été écartés et par son choix de servir Elenwë elle avait même été affranchie de tout ce qui opposait l’elfe au monde extérieur. Il restait une lointaine menace, au sud, à l’est, mais il ne serait jamais son rôle de s’en préoccuper, c’était seulement celui de l’elfe qui la maintenait dans ses bras. Mais là un drame avait tout chamboulé et elle en était responsable, et si l’elfe qui la maintenait dans ses bras n’était pas totalement d’accord avec elle, il la maintenait aussi dans la réalité.

Elle ne pouvait pas abandonner Eraïos, pas maintenant, même si ça semblait être trop tard.

La réponse ne vint pas tout de suite, et même avec – surtout avec – la main d’Artiön sur sa joue, elle avait bien d’autres larmes à faire couler. Elle revoyait l’image, elle revoyait l’arbre, elle le revoyait lui, mais le pire c’était quand elle voyait le sourire qu’il avait porté la veille et tous les jours qui l’avaient précédée. Une chose était sûre, elle ne retournerait pas dans cette communauté d’Elenwë de sitôt, et si intérieurement elle avait déjà accepté d’assister aux funérailles, elle n’était pas sûre d’en être capable. Elle répondit enfin, d’une voix faible, de celle qui succède aux voix les plus brisées. « Oui, il faut le guider, il mérite qu’on le guide, même si… non, rien… j’ai juste peur de ne pas être assez forte… » Et quand elle parlait de force, elle ne parlait pas de sa capacité à être là, elle parlait de la force qu’il lui faudrait pour pardonner réellement Eraïos, autrement qu’avec les mots, pour l’avoir laissée seule dans un monde fou.

Et là, comme premier pas dans la direction du pardon ou dans une autre, elle parla.

« Je m’appelle Celeyis. »
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeMer 1 Jan 2020 - 19:55


La caresse de ton pouce sur sa joue se veut l’aider à accepter l’éloignement alors que tu te retires. Pas assez forte. Elle avait peur de ne pas être assez forte pour aller jusqu’au bout. Mais il faudrait qu’elle le soit maintenant au moins assez pour faire le second pas, car elle avait déjà fait le premier. Elle était venu s’appuyer contre toi, et jusqu’à ce qu’elle eut percé l’abcès, tu étais resté le pilier dont elle avait besoin. L’heure venait maintenant de te retirer en tant que pilier immobile et immuable, pour devenir la béquille qui l’aiderait à commencer le nécessaire chemin vers sa guérison.

Si Eraïos était mort, Celeyis, elle, ne devait pas renaître pour aussitôt mourir.

Sans jamais totalement briser le contact, de face à elle tu te places légèrement en arrière, la main qui servait à l’étreindre devenue celle qui soutiendrait sa marche, et celle qui fut à sa joue venant occasionnellement lui réconforter l’épaule. Ton regard se porte vers l’extérieur, vers autant d’arbres dont les silhouettes devaient pour l’heure paraître bien macabres à ta protégée.

- Tu as déjà fait le plus difficile. tu resserres légèrement ta poigne sur elle Le reste viendra en temps et en heure. ta main quitte son épaule Maintenant c’est à toi de choisir ce dont tu as besoin pour guérir.

Tu avances à pas lents, l’entraînant avec toi vers l’extérieur, vers les Grands Jardins de l’Harmalaica. Vers les silhouettes fantomatiques des tréants couverts par la brume matinale, et potentiellement vers celle d’un elfe pendant de l’une d’elles. Sauf que cette dernière silhouette, peut-être te rendrais-tu à son chevet seul. Le voir encore dans cet état ferait peut-être plus de mal que de bien à Celeyis.

- Tu n’es pas obligée de retourner auprès de lui immédiatement. tu t’arrêtes un instant Tu auras tout le temps de faire tes derniers adieux une fois qu’il sera dans de meilleures conditions.

Ton visage se tourne vers la gauche. En prenant cette direction vous pourriez rejoindre l’Estel et les communautés de prêtres de Kÿria. Ton visage se tourne ensuite vers la droite… en direction de la route de l’Hospice des Libertaires. Ton visage se tourne vers elle. Tu attends qu’elle fasse son choix.

- La décision est tienne, Celeyis.

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeVen 3 Jan 2020 - 22:46

Une fois qu’il sera dans de meilleures conditions.

Une phrase avait fait revenir les larmes, même si elles allaient couler sans les pleurs qui souvent venaient avec. Il ne serait pas dans de meilleures conditions, qu’il reste pendu à un arbre ou apprêté par des prêtres de Tari revenait au même, il était mort, et dans cette condition il ne devrait pas être. C’est ce que Celeyis pensait, en tout cas, et elle ne comprenait pas comment Artiön faisait pour parler en ces termes. Comment croire qu’elle était la personne qui avait le plus besoin d’aide quand une autre était suspendue par le cou et que d’autres n’avaient pas Artiön pour les aider ? Malgré l’envie de lui dire qu’il avait tort, elle se tut. Il n’y avait que lui pour la guider, que l’Aran, celui qui guidait déjà tout un peuple, celui dont elle n’avait pas voulu écouter les conseils. Peut-être que c’était le plus à même de l’aider, et il lui proposait de lui dire au revoir. Un au revoir qui serait définitif.

Elle se rendit compte qu’à ce moment qu’elle ne le lui avait pas dit.

Une chose était vrai dans ses précédentes pensées, le voir maintenant ou le voir plus tard, il manquerait dans tous les cas la vie qui le caractérisait, il manquerait ce sourire qu’il ne lâchait jamais vraiment, qu’il parle à ceux dans le besoin où à ceux qui avaient décidé de l’entourer. Elle n’aurait jamais cru que ce sourire cachait ce genre d’émotion si forte qu’il prendrait sa propre vie, elle n’y avait jamais cru et elle ne savait pas si elle devait lui en vouloir. « Je dois aller le voir. » Elle essaya de se convaincre que ce n’était pas pour régler ses comptes, que ce n’était pas pour elle, que c’était pour lui, uniquement. Mais elle n’y parvint pas, et elle n’eut que les mots d’Artiön pour l’empêcher de sombrer à cet instant. Elle devait choisir ce dont elle avait besoin pour elle, Eraïos était déjà parti, il n’avait plus besoin de rien, et surtout pas de ce qu’elle pouvait lui apporter. Un relent de culpabilité et elle se mettait en mouvement, comme pour le fuir.

L’Hospice des Libertaires était sa destination, et elle irait avec le support qu’Artiön lui offrait, ne brisant pas le silence avant un moment.

« Comment je fais pour ne pas lui en vouloir ? »
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeSam 4 Jan 2020 - 21:20


- Allons.

Tu reprends le pas, la main toujours dans le dos de ta protégée de l’instant, te voulant ainsi tempérer un brin son agitation. Son pas était hésitant, lancinant presque, et il n’y avait finalement bien peu de plus que ton inflexible présence pour contenir ses tremblements. Au moins elle marchait. En direction de la source de son mal, elle marchait. Vers sa guérison elle marchait. Tu osais au moins l’espérer. Tu marchais toi aussi. Le pas ferme, mais lent. Ton regard à l’occasion revenant se poser sur elle. L’accompagner. La soutenir. Lui donner un peu de ce qu’il t’était offert de posséder.

Tu avais de la chance. Entre vous et lui il y avait l’Harmalaica et ses Chants. Plus de soutien que quiconque ne pourrait jamais en demander. Tu aurais tant aimé qu’elle puisse les entendre… eux qui sur son passage reprenaient son histoire, l’ajoutaient à leurs contes, en imaginaient l’avenir, car ils semblaient en savoir l’avenir être. Tu aurais tant aimé qu’elle puisse entendre l’espoir dans les cœurs des tréants d’ici, qu’elle puisse entendre leur Symphonie de Vie, et ainsi commencer à panser la plaie que lui avait infligé la mort… mais le destin voulût qu’il en soit autrement, et c’est donc autrement qu’elle devrait trouver des forces.

- Tu ne fais pas. tu réponds du tac au tac, avec une prévenance paradoxale pour des mots aussi durs Tu lui en voudras peut-être longtemps, il faut que tu acceptes de vivre avec ça. tu t’arrêtes, pour te mettre face à elle, t’accroupissant de sorte que vos yeux soient à la même hauteur C’est en luttant contre les vents de la Tourmente que les morts atteignent les Terres d’Emeraude… mais pour les vivants, c’est en apprenant à les chevaucher l’on obtient la paix. tu souris tendrement C’est de cette manière que nous, soldats, arrivons à voir la fin des guerres. En acceptant de vivre nos émotions sans nous y perdre. Se laisser porter, pas emporter. D’accord ?

Tu te relèves, reprenant ta place à son côté, et laissant se dévoiler dans l’espace que ton dos lui dissimulais le bâtiment où tout s’est joué. Pas besoin de plus approcher de la petite bâtisse pour comprendre que de sombres événements y avaient eu lieu. Le langage murmurant de la Symphonie, l’empressement des uns – fuyant les lieux – et des autres – venus s’occuper du mort. Les cœurs battants des elfes…

Dans tes yeux, deux fins arceaux d’or se trace au sein de la violine, cerclant tes pupilles et cerclant tes iris. Et des essences agitées pulsent un dangereux battement. Celui de celles dansant autour de la mort. Celui des elfes marchant sur un fil, luttant contre les emportements du cœur et du corps.

- Sûre de toi ?

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeJeu 9 Jan 2020 - 15:22

« D’accord. »

Elle n’en comprenait pas vraiment le sens de ses paroles, mais elle répondait, comprenant l’idée, pensant comprendre l’idée du moins. Se laisser porter par cette émotion là n’était pas une idée qui puisse lui traverser l’esprit, elle n’était pas préparée à la mort, surtout pas quand elle la touchait d’aussi près, elle n’était pas préparée et ne voulait pas s’y confronter, même si elle avait dit à son Aran qu’elle était prête. Peut-être voulait-elle le protéger, lui signifier qu’il l’aidait, même si ce n’était pas tellement efficace. Ou bien voulait-elle se convaincre qu’il avait raison, même si son esprit lui disait que ce n’était pas le cas. En tout cas, elle ne quitta pas ce regard tant qu’il était à sa hauteur, et ne le quitta pas et se laissa porter par lui un instant. Puis le géant se redressa, puis la route reprit, puis le corps se rapprocha. C’était terrible, tout cela était terrible, et elle avait décidé de s’y confronter.

Et en marchant elle pleura silencieusement, jusqu’à ce qu’ils arrivent, jusqu’à ce qu’il lui demande.

« Non. Non… comment veux-tu que je sois sûre de moi ? »

Elle le dépassa, elle se rendit au-delà de lui, et elle se figea devant cette petite arche qui annonçait l’entrée au sein de cette communauté de serviteurs d’Elenwë. Elle n’en voulait pas qu’aux autres prêtres, elle n’en voulait pas qu’à elle-même, elle n’en voulait pas qu’à Eraïos, elle en voulait à la déesse, et elle savait que jamais plus elle ne pourrait la servir. Le choix qu’Eraïos avait fait, c’était elle qui le lui avait présenté, ou du moins, c’était elle qui l’avait rendu possible, et c’était trop grave pour qu’elle ne la pardonne. L’endroit ne signifiait plus rien pour elle, les gens ne signifiaient plus rien pour elle, elle ne voulait plus de tout ça, elle voulait juste vivre, loin de la mort. Mais peut-être que c’était ça qu’Artiön lui avait dit quand il lui avait conseillé de ne pas se laisser emporter. Elle ne savait plus qui écouter, elle ne savait plus quoi faire, et si elle s’était figée c’était parce que finalement elle pouvait voir ce corps sans vie, allongé sous l’arbre qui la lui avait prise. Il aurait dû être assis à cette table, il aurait dû être assis sur ce banc, pas allongé là, pas entouré de tous ces gens.

Elle ne savait pas vraiment plus quoi faire, elle savait pleurer, encore.
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeJeu 9 Jan 2020 - 18:37


Quand elle s’écarte, tu la rejoins à nouveau, et ton bras passe atour de ses épaules. Tu la serres contre toi, te voulant toujours protecteur, et avec elle tu regardes le triste spectacle se jouer au loin. La brise fraîche de fin d’automne claque dans vos cous, s’ajoutant comme un coup de fouet punitif supplémentaire à ce qui pour elle devait être une terrible vision. Toi tu n’as pas vu. Toi tu ne peux qu’imaginer. Parce que tes yeux n’auront jamais pu se poser que sur un Eraïos au sol, comme endormi, déjà entouré des prêtres de Tari en plus de ses confrères d’Elenwë.

De longues minutes durant vous restez là, tes yeux brillants d’arcanes te donnant une toute autre perspective des événements, ses yeux brillants des larmes nées de la sienne. Sans rien dire, tu la laisses pleurer, tu l’autorises à expier, te contentant à l’occasion de la prendre plus près de toi ou de chasser ses larmes de ton pouce. Tu l’autorises à expier, tes mains offertes aux siennes si elle les voulait, attendant qu’elle demande pour simplement répondre, attendant qu’elle chancèle pour la rattraper, sans jamais ployer, parce que tu ne pouvais pas te le permettre, mais sans jamais te figer, car perdre ta chaleur l’achèverait.
De longues minutes devinrent presque une heure, et enfin l’entropie sembla s’apaiser, et l’organisation redevenir maîtresse du mouvement. Des elfes en bleu emportèrent celui qui avait cessé de vivre. Vous saviez tous les deux presque exactement ce qui se passerait. La Lueur d’Eraïos rejoindrait les constellations d’Alëandir. Dès la nuit prochaine, dans la mort il continuerait son rôle de guide, éclairant le chemin de ses frères pour le reste des temps.

- Tu veux les suivre ? tu prends sa tempe contre ta poitrine et te recroqueville légèrement autour d’elle Ou est-ce que tu préfères attendre la veillée ?

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeVen 10 Jan 2020 - 16:20

« Je ne veux ni l’un ni l’autre. »

Celeyis ne mentait pas, elle voulait une toute autre option, elle ne serait satisfaite par ces deux là, mais elle n’était pas idiote, elle n’était pas complètement naïve, elle n’aurait pas droit à cette autre option. Elle le regardait s’en aller alors qu’elle avait prononcé ces mots, elle le regardait et elle avait dû résister, elle avait dû résister à s’en aller vers lui, à la secouer pour qu’il se réveille, ce qu’il ne ferait pas, ce qu’elle aurait voulu qu’il fasse. Mais quand les serviteurs de Tari apparaissaient, il n’y avait plus de doute. Elle resta alors là, silencieuse alors qu’il avait disparu, profitant d’un soutien aussi grand que la personne qui le donnait. Elle attendrait la veillée, même si elle ne le dit pas à Artiön. Elle attendrait ici peut-être, si personne ne la forçait à se déplacer, car seule, elle n’était pas sûre d’avoir l’énergie nécessaire. Mais seule elle n’était pas, et alors qu’elle se reposait sur son Aran, elle voulait lui partager quelque chose, car.

« Il était d’accord avec vous… par rapport à mon nom… je pense qu’il a cru qu’il pouvait résister au mal que ça lui faisait… je pense qu’il a cru que j’en avais vraiment besoin… il… les noms, ça n’avait que peu de sens pour lui… au point où il n’a pas utilisé le sien pour aller chercher ses ancêtres… »

Les larmes coulaient encore, mais elles ne l’empêchaient pas de s’exprimer comme elle le faisait, sans fluidité mais clairement. Celeyis avait exprimé quelque chose qu’elle n’avait pas encore exprimé, et d’un coup elle avait eu l’impression d’être passée aux aveux. Elle aurait dû faire attention à lui, il avait été des leurs, mais il s’était si bien intégré à un groupe de prêtres qui avaient besoin de lui que tous avaient oublié qu’il n’avait pas toujours été des leurs. S’ils avaient été attentifs, s’ils lui avaient empêché de donner plus qu’il ne l’aurait dû, il serait resté en vie. Ou elle en était convaincue, et c’était pour ça qu’elle se sentait coupable. Lui ne l’aurait jamais laissé en arriver à un tel point, il était plus sage que chacun d’entre eux, et il ne l’aurait jamais laissé s’écarter autant du monde. Il était le seul à avoir voulu s’opposer à lui, quand il avait appris ce que Celeyis faisait. Mais il n’était pas allé au bout.

Elle entreprit de se dégager doucement de l’étreinte du colosse.

« Je vais les suivre, viendrez-vous ? »

Elle irait au bout.
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeVen 10 Jan 2020 - 22:59


La petite continue d’expier, s’autorisant petit à petit à verbaliser les raisons de sa douleur, à se remettre en question, et à poser les bases de ce que tu espères être un nouveau départ pour elle. Un nouveau départ dans sa vie, en tant que sa propre personne.

- Je viens. tu hoches doucement de la tête Moi aussi j’ai besoin de faire mes adieux.

Tu entames le pas, et sans broncher la jeune demoiselle te suit. Votre procession est lente, mais celle des prêtres de Tari l’est tout autant. Celle des autres témoins l’est tout autant, car vous n’êtes pas seuls. Ils sont une poignée, les elfes à avoir rejoint votre traîne. Des fervents d’Elenwë pour certains, de jeunes parents pour d’autres, de parfaits inconnus du jeune défunt pour les derniers. Tous ne demandaient qu’une chose, partager ce moment avec les autres Souffles souffrants. Partager le poids de la peine pour qu’il ne puisse noyer personne. Apporter leur Souffle au vent qui dissiperait le brouillard pour qu’aucun de vous ne se perde avant que n’apparaisse la lumière du Temple de la Voilée.

Le Silence, encore une fois. Un faux silence. Le silence relatif de ces endroits où les quelques murmures sont si pesants que qu’ils paraissent tels le bruit du vent, une force de la nature, indépendante des êtres pensants que vous êtes. Les clapotis des eaux courant à travers le Temple, le pas des elfes contre la pierre, chaque sonorité ne sert plus qu’à rythmer votre avancée vers le moment fatidique. Celui où vos regards toucheraient le défunt, se poseraient sur lui, sans plus aucune autre distraction que des vaisseaux de celle l’ayant pris avec elle.

Vous n’aviez que peu attendu avant que l’un des fantômes de tissu bleu de vous appelle, vous deux et deux autres, à le rejoindre à ce qui serait la première étape d’un terminus. Eraïos était nu. Son visage presque paisible. Ses yeux fermés. Sa peau immaculée. Lavée des traces de la violence qu’il s’était infligée. Le bain était déjà entamé, mais les prêtres savaient une étape importante manquer péniblement. Leurs prières ne suffiraient pas à apaiser le plus ému. Car il était parmi vous le plus ému. Elle était parmi vous.

Elle savait mieux que quiconque les raisons ayant poussé le défunt à abandonner la vie. Elle savait mieux que quiconque de quelle horrible manière il s’était donné la mort. Elle était mieux que quiconque capable de l’accompagner à travers la Tourmente… et de se délivrer par la même occasion. Alors les prêtres l’approchèrent, et lui proposèrent de faire un pas en avant. Et de mener la dernière prière.

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeMer 22 Jan 2020 - 17:23

Celeyis connaissait ce genre de cérémonie, seulement elle n’avait jamais été aussi proche du défunt et ça changeait tout. Elle avait l’impression d’avoir tout oublié alors elle laissa Artiön faire et elle suivit son exemple. Tous ces gens, ils étaient venus pour Eraïos même si la plupart ne savaient pas qui il était, parce que contrairement à tout ce qu’il avait pensé il était des leurs. C’était ce qui faisait le plus de mal d’ailleurs, qu’il ne sache pas avant qu’il ne soit trop tard tout ce qui aurait pu le rassurer. Il aurait peut-être changé d’avis en voyant ça. Peut-être pensait-il à la place qu’avec son acte il s’assurerait de renoncer définitivement à ce qui était dû aux siens. Peut-être, mais même quand le défunt se donnait la mort de cette façon ils prenaient soin des leurs. Celeyis se dit tristement que si lui ne pouvait vivre avec cet enseignement elle le prendrait et s’en servirait.

Il l’aidait une dernière fois, en quelques sortes.

Elle ne se rendit qu’à peine compte que ses yeux restaient fixés sur le corps d’Eraïos. Sur son cou au début, qui n’était sûrement pas aussi marqué qu’il aurait dû l’être, mais elle détourna rapidement le regard sur son visage après s’être rendu compte de la tristesse de fixer la mort quand on pouvait fixer ce qui avait été la vie. Puis vint le silence. On l’attendait elle, il n’y avait qu’elle qui pouvait lui rendre ce qu’il lui avait donnée. Elle n’était pas prête, on ne pouvait jamais être prêt dans un tel moment, avec ou sans avoir essayé de se préparer, mais elle devait essayer. Alors elle répondit aux prêtres en s’avançant. Elle ne pleurait pas encore, elle donnait l’impression d’être forte, assez pour pouvoir commencer à parler, ou c’était ce qu’elle pensait. Elle baissa le regard une nouvelle fois sur les traits paisibles de l’elfe qui avait grandi chez les humains et parla sans trembler.

« Eraïos n’a pas choisi I Thelan pour défier I Emël, il a choisi I Hen parce qu’il ne se sentait pas encore prêt pour être aimé d’Ir Iarwin. » Elle commença, elle avait toujours l’impression de devoir le défendre de ce choix que beaucoup ne pouvaient accepter. « C’était peut-être évident pour tout le monde mais je ne l’ai pas compris avant aujourd’hui, et je l’ai forcé à garder en vie ce que j’ai pris pour sa révolte quand ce n’était vraiment que de la peine et une preuve pour lui qu’il n’était encore qu’un enfant. Il ne se sentait qu’un enfant alors qu’il avait déjà passé plusieurs vies dans ce monde qui s’est approprié un des nôtres. » Peut-être qu’elle se justifiait elle-même, peut-être qu’elle avait simplement besoin d’assumer son erreur. « Il souffrait à cause de moi mais il ne m’a rien dit, parce qu’Eraïos faisait passer sa souffrance après celle des autres, tant qu’il pensait aider… » Sa voix s’étrangla dans sa gorge, et elle marqua une pause. Elle voulait parler, elle voulait continuer, elle voulait dire autre chose, mais elle sentit les larmes glisser le long de sa joue.

Elle pensait pouvoir parler de lui mais elle ne le pouvait plus, alors elle finit comme elle le put.

« Je ne… sais pas… quoi… je… suis désolée… prenez soin de lui, Tirith… s’il vous plaît… je l’aimais… »

Traductions:
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeSam 1 Fév 2020 - 14:50


Ta main vient se saisir de l’épaule de la jeune elfe, la ramener contre toi encore une fois, lui offrir un appui encore une fois, la ramener sans l’ombre après l’avoir mise dans la lumière, pour que les prêtres puissent allumer celle qui brillerait au bout du tunnel. L’un des Voilés se saisit d’une ampoule et la plonge dans l’eau du mort. Les autres se saisissent du corps nu sans vie. La dépouille d’Eraïos est posée sur un un linceul blanc. Solennellement, les onguents lui sont apposés, puis le premier voile est délicatement refermé autour de lui. Puis autour du linceul blanc c’est un rouge qui se referme, et autour du rouge un vert. L’embaumé est soulevé une fois de plus, et posé sur un dernier linceul bleu, que tu sais ne pas être destiné à être refermé immédiatement. Un linceul bleu au-dessus duquel celui qui possède l’eau du mort libère l’ampoule de l’air qu’elle contient. Au-dessus d’Eraïos s’allume sa Lueur.

Le premier frisson de la journée te court sur la peau.

Un pas en arrière, vous deux. La langue du défunt accueille la graine qui l’habitera au moment de sa mise en terre. Une vie pour une vie. Maintenant n’est plus votre temps mais celui des Voilés. Maintenant est venu le temps des guides conduits par la Dame Ecume. Votre mal il était temps de le prendre en patience, et d’attendre un peu. Jusqu’à ce que le soleil ne soit plus aussi haut dans le ciel. Que la nuit commence à vous recouvrir, et que les Royaumes des deux Sœurs ne se rejoignent.

- Il faut y aller maintenant.

Tu la tires doucement avec toi, laissant totalement entre les mains des elfes du culte la suite des événements. Votre mission maintenant était tout autre.

- Il faut prévenir les autres. ceux qu’il a connu durant son court séjour Qu’ils aient eux aussi l’occasion de dire au-revoir. tes yeux se posent paternellement sur la petite Et il faut qu’on se prépare pour ce soir nous aussi. ta paume caresse son épaule Je peux rester avec toi si tu le veux.

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeDim 2 Fév 2020 - 17:57

On aurait dit que les coutumes essayaient de réparer la réalité en inventant du sens où il n’y en avait pas alors elle resta silencieuse. Celeyis voulait être témoin mais ne voulait rien d’autre, et si elle regarda la lueur, ce fut machinalement, jusqu'à ce que les mots d’Artiön lui permettent de reprendre vie.

« Tout le monde sait. »

Elle évitait de trop penser, elle évitait de se demander si tous ceux qui étaient autant coupables qu’elle étaient tous au courant, parce qu’elle ne veut plus les voir, parce qu’elle ne les reverra peut-être plus si elle peut l’éviter. Il était celui qui les attachait les uns aux autres, même quand les désaccords étaient trop grands, sa mort serait une mort qui les détacherait tous les uns des autres, elle en était convaincue. Peut-être qu’ils étaient vraiment des enfants et que cette mort les ferait grandir ? Il n’était peut-être pas trop tard pour Celeyis mais elle ne savait s’il en était de même pour tous les autres. Seulement, elle se rendit compte qu’il ne fallait pas qu’elle pense à eux, que c’était égoïste, qu’Eraïos avait parlé d’autres qui devaient savoir, il fallait qu’elle pense à eux, pour lui. Alors elle se remémora avec une petite larme d’autres conversations qui ne concernaient pas Elenwë.

« Raemben est à Ardamir, c’est lui qui a pris soin d’Eraïos quand il est entré en Anaëh, Hecil aussi, à Malereg. »

Ceux-là elle ne pouvait les oublier, il en avait tant parlé lorsqu’il avait raconté son histoire. Raemben lui avait permis d’essayer de se sentir elfe, il l’avait mené jusqu’à son Choix, il lui avait appris à parler la langue, il lui avait appris à comprendre la société, il lui avait fait découvrir les dieux et Elenwë, il lui avait permis de choisir, tout simplement, il lui avait permis d’exister. Il n’avait presque rien dit de Hecil par contre, il avait parlé uniquement de cette soirée lors de laquelle il l’avait rencontré, il lui avait parlé de ces débats interminables, et surtout il lui avait dit qu’Hecil lui avait fait retrouver l’espoir ainsi qu’autre chose d’encore plus précieux. C’était tout, mais c’était trop mystérieux pour qu’elle ne sache quoi que ce soit de ce qu’il s’était passé, et de toute façon elle n’avait pas l’intention de dire tout ça à Artiön, il ne voulait peut-être même pas savoir.

Celeyis se rendit compte qu’elle avait failli oublier un nom.

« Et Aegden ? »
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeMar 4 Fév 2020 - 17:54


Tes sourcils se froncent et tes mouvements et tu te figes tout bonnement lorsqu’elle mentionne l’un des patronymes de l’Eldéen fait Sylvain. Alors Eraïos aussi… il t’était difficile soudainement, maintenant que tu savais, de ne pas penser que le Mage Sombre n’avait pas eu sa part à jouer dans la chute du pauvre rescapé des terres mortelles. Un Souffle aussi fragile que l’était celui d’un Eraïos à peine rendu à son monde d’origine… quelles failles Haldren avait-il déjà pu il creuser ?
Tu soupires, forçant ton esprit à passer à autre chose. C’était de toute façon trop tard maintenant. Il faudrait faire avec les conséquences et simplement empêcher que le futur ne voie se répéter de telles tragédies. Le temps de la miséricorde était fini.

- Aegden est probablement à l’entraînement à l’heure qu’il est. tu te forces à retrouver un semblant de sourire Si ça te va, on peut aller l’attendre à la caserne d’Alëandir. tu marques une pause avant d’ajouter D’ailleurs, à défaut d’un voile, il faudrait que je passe à celle de l’Armée Royale chercher mon heaume.

Tu lances le pas. Elle l’emboîte sans attendre. Vous allez plus vite cette fois. Le pire est passé. L’inévitable a déjà été confronté. Maintenant il ne reste plus qu’à se préparer pour dire au-revoir, et ça… ce n’est qu’au moment de le faire que viendra véritablement le déchirement. Chaque pas fait pour aller se préparer, chaque effort pour se rendre plus présentable, chaque once d’empressement que vous vivriez jusqu’à la Veillée, et bien ce serait un peu de soulagement. Un peu de soulagement parce que c’étaient des efforts, et qu’en faisant des efforts – aussi vains soient-ils – on avait vite fait de se convaincre honorer celui qui n’était plus là pour recevoir les honneurs.

- Tiens je me demande, plus qu’une question à laquelle tu voulais absolument une réponse, une manière de ne pas s’enfermer dans le silence durant la longue marche qui vous attendait tu sais comment Eraïos a connu Aegden ? ta lèvre inférieure s’avance légèrement Eraïos me semblait autant le genre à chercher à s’approcher des militaires qu’Aegden l’était à s’approcher des prêtres d’Elenwë.

Peut-être à travers Neassa ? Il faut dire que la Sang-Mêlé la dernière fois que tu l’avais vu semblait impatiente de revoir son compagnon de danse. Et puisqu’elle avait dû faire un passage obligatoire par l’hospice des libertaires…

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeVen 7 Fév 2020 - 17:07

Après son hochement de tête elle n’eut plus à réfléchir à ce qu’elle faisait, elle n’avait qu’à suivre Artiön, à moitié soutenue par sa présence. Cela lui permettait de ne pas ressentir le vide qui creusait sa place depuis qu’elle l’avait découvert. Ou c’était ce qu’elle croyait, mais elle ne pouvait pas éloigner ses pensées du sujet bien longtemps, alors que chacune de ses actions la menait vers l’idée de lui. Ils allaient retrouver un ami d’Eraïos, il faudrait qu’elle fasse la même chose qu’elle avait fait auprès de leur Aran, lui annoncer sa mort alors qu’elle était celle qui en souffrirait sûrement le plus. Celeyis savait avoir besoin d’aide, Celeyis savait qu’elle ne pouvait rien faire toute seule, et en seul soutien silencieux elle avait celui qui avait tant de responsabilités. Pas si silencieux, alors qu’à lui aussi le silence devait peser, et elle sursauta presque en entendant sa voix. Elle ne savait toujours pas si elle préférait le silence aux sons, le silence aux pensées, elle avait l’impression de vouloir à chaque fois ce qu’elle n’avait pas.

« Non, je ne sais pas, quand j’ai entendu parler de lui c’est parce qu’il venait voir Eraïos. J’étais à l’hospice quand sa visite a eu lieu, je ne l’ai pas vu. » Celeyis s’arrêta un instant. Elle réfléchissait, et même si elle avait déclaré ne pas savoir peut-être qu’elle le devrait. C’était dur de remettre ses pensées en place un tel jour après un tel drame, mais c’était une bonne excuse pour le faire. Ce jour là avait été la première fois qu’Aegden avait été évoqué de cette façon, il n’avait jamais visité l’endroit avant, et la question d’Artiön en était une bonne. La réponse se trouvait dans une autre discussion, une qui avait concerné Eraïos mais qui n’avait pas été avec lui, une qui avait presque coïncidé avec son arrivée à elle dans la communauté qu’ils avaient formé. C’était peut-être triste, mais c’était parce que son esprit était tourné vers le passé qu’elle put la retrouver. On lui avait dit que son premier don s’était mal passé… Peut-être ?

« Je ne sais pas si… » Elle commence, hésitante, elle ne voudrait pas se tromper, pas mettre la mauvaise personne sur un piédestal, pas lui attribuer un rôle qu’il n’avait pas eu. Mais elle voulait répondre à Artiön du mieux qu’il le pouvait. Il connaissait Aegden, peut-être qu’il pourrait conclure lui-même. « Eraïos a été attaqué… pas violemment… parce qu’il portait le symbole d’Elenwë après sa première cérémonie du Don. Quelqu’un l’a protégé mais je ne sais pas si c’était la même personne, si c’était Aegden. » Un militaire, ça faisait du sens, et puis si elle se trompait l’intéressé pourrait leur expliquer. Est-ce qu’elle avait le droit de demander à quelqu’un d’autre de lui parler d’Eraïos quand la nouvelle lui serait forcément douloureuse ? Peut-être plus tard, quand il aurait encaissé le choc ? Est-ce qu’elle répondrait si on le lui demandait tout de suite d’ailleurs ? Peut-être pas, mais se poser la question la rendit un peu plus curieuse de la rencontre entre Eraïos et quelqu’un d’autre.

« Vous l’avez rencontré comment ? »
Revenir en haut Aller en bas
Artiön Laergûl
Modérateur
Modérateur
Artiön Laergûl


Nombre de messages : 1630
Âge : 27
Date d'inscription : 23/01/2017

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  719 ans
Taille
: 2m54
Niveau Magique : Maître.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeMer 19 Fév 2020 - 23:31


- C’était il y a un peu plus de quatre ans, pendant une escale en Ardamir.

Tu parles de toi, mais tu penses à ton frère d’arme. Que d’entre tous, ce soit le roux le militaire ayant pris la défense d’Eraïos à ce moment-là ne t’étonnerait pas le moins du monde. Au contraire même, tu as du mal à imaginer une autre tournure d’événement. Après tout, le Commandant Orian n’était pas le moins traditionnaliste d’entre les Taledhels, et le traditionnalisme venait généralement avec une certaine forme de dédain pour les prêtres d’Elenwë. Tu le sais parce que cette attitude dédaigneuse est aussi la tienne. Et même si aujourd’hui en tant qu’Aran et en tant que père tu ne peux que comprendre à quel point le rôle des fervents d’I Thelan est fondamental au bon fonctionnement de votre monde, tu continues d’avoir du mal à accepter leur existence. Elenwë était de ces Entités dont la malice faisait vite oublier les dons… s’il on peut appeler don un présent qui ne fut pas gratuit.

- Il venait de Choisir les souvenirs te reviennent et t’arrachent un sourire et il savait qu’il voulait se trouver une place dans l’Œuvre, mais il n’avait pas la moindre idée d’où.

Il venait d’arriver en Anaëh, et pourtant, il s’était mis de suite à exploiter sa ressource la plus précieuse : le temps. Tu te rappelles d’un Eraïos qui plus que de ne pas savoir où aller, se refusait à choisir où aller, et refusait qu’on l’aide à trouver sa voie. Tu te rappelles d’un Eraïos qui avait beaucoup appris sur lui-même en peu de temps, et qui préférait prendre son temps pour ne pas se précipiter vers un Choix qu’il regretterait plus tard.

- En réalité je suis convaincu qu’à ce moment-là il savait déjà ce qu’il attendait de lui-même,tu soupires il fallait juste qu’il s’autorise à aller le chercher… tu lances une œillade désolée en direction de Celeyis …quitte à laisser une part de ce qu’il avait été derrière lui.

Tes paupières s’affaissent. Tes yeux ne deviennent plus que deux fentes pensives lorgnant sur le sol, et tu retombes en réflexions durant quelques instants. Le temps que les murs de l’Institution que vous étiez censés rejoindre ne te sortent de ta rêverie.

- On y est.

La caserne de l’Armée Royale. Pas la caserne de la milice d’Alëandir. La caserne de la milice d’Alëandir, Aegden n’y serait pas dans l’instant, alors pour l’heure, il te fallait aller te préparer. La veillée d’Eraïos ne souffrirait pas de sacrilège de la part de l’Aran. C’était le moindre des respects.

- Il faut que j’aille me changer. tu prends la jeune sylvaine contre toi un instant, comme si l’affection offerte dans cette étreinte pouvait lui servir de réserve durant ton absence Je reviens aussi vite que possible.

Et effectivement, tu revins aussi vite que possible. Ta combinaison d’entraînement enfilée, il ne te restait…

- Plus qu’à enfiler mon armure. tu signes du nez en direction de l’armurerie Tu peux venir si tu veux.

Quelques minutes tout au plus, c’est le temps qu’il te faudrait pour passer les articulations métalliques et les renforts de cuir. Quelques minutes tout au plus, c’est le temps que tu refusais de la voir seule, perdue au milieu des allées et venues de soldats trop occupés à leur tâche pour lui adresser plus qu’un rapide salut du menton.

- Il faudra juste que je remplace la cape blanche par une bleue.

Tu glousses avec mélancolie. Au moins tu pourrais faire tes adieux à Eraïos en tant que le soldat qu’il n’a jamais vu que tu étais. En tant que le soldat qui n’avait pas les armes pour le protéger de lui-même.

_________________
Revenir en haut Aller en bas
Eraïos
Elfe
Eraïos


Nombre de messages : 93
Âge : 31
Date d'inscription : 02/07/2018

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  174 ans
Taille
: 1m92
Niveau Magique : Non-Initié.
Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitimeJeu 5 Mar 2020 - 22:03

A la mention du Choix d’Eraïos le regard de Celeyis se fit plus distant. Les mots semblaient désormais glisser sur la jeune elfe comme s’ils ne pouvaient plus l’atteindre. Elle l’entendait, elle n’écoutait pas, et chaque mot qui malgré tout parvenait jusqu’à son esprit faisait grandir une douleur qu’elle n’avait pas évacuée. Elle pensait avoir évacué le pire, elle pensait pouvoir supporter au moins jusqu’au dernier au revoir, mais peut-être qu’elle s’était trompée. Elle ne pouvait pas entendre parler de lui, elle ne pouvait pas parler de lui, c’était une erreur. Machinalement elle suivait le géant, jusqu’à atteindre leur destination, ou plutôt sa destination à lui, elle ne savait pas pourquoi elle le suivait. S’il avait été là durant son Choix, il était peut-être aussi coupable que tous les autres, et l’entendre parler comme s’il savait que cela arriverait la rendait encore plus triste. Il aurait dû les protéger mieux tous les deux, il ne l’avait pas fait, il s’était opposé à un choix mais pas assez pour que cela ne compte. La caserne ou la tenue de l’Aran ne lui importa bientôt plus le moindre du monde et à sa proposition de l’accompagner un mensonge fut répondu.

« Non, je vous attendrais ici. »

Quand Artiön disparut, elle s’en alla vers là où peut-être on l’attendait, sûrement pas. Ce revirement venait s’ajouter peut-être sur une longue liste de nombreuses erreurs, mais alors qu’elle avait voulu de tout le soutien du monde quand elle avait été seule et qu’elle s’en était allée le chercher, elle voulait être à nouveau seule et fuir ce soutien. Ses pas la menèrent à nouveau près de l’arbre et elle resta trop longtemps là à le regarder, les larmes coulant à nouveau à flot même s’il n’y avait plus les sanglots. Elle ne trouverait peut-être jamais une place qui la satisferait maintenant, et elle commençait à peine à en être consciente. Elle voulait lui en vouloir autant qu’elle voulait le lui pardonner, elle voulait être soutenue autant qu’elle ne voulait pas l’être, elle voulait se rappeler de lui autant qu’elle voulait l’oublier, elle voulait brûler cet arbre autant qu’elle voulait aller le consoler, elle voulait retourner vers les siens autant qu’elle voulait disparaître à tout jamais. Elle disparut du regard de tous ceux qui connaissaient son existence seulement elle prit la décision bien tardivement de réapparaître là où elle serait si elle n’avait pas quitté Artiön, pour Eraïos.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Les chaînes qui le retenaient [Artiön] Empty
MessageSujet: Re: Les chaînes qui le retenaient [Artiön]   Les chaînes qui le retenaient [Artiön] I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Les chaînes qui le retenaient [Artiön]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: ANAËH :: Terres d'Alëandir :: Alëandir-
Sauter vers: