La lionne et le loup [Brohan]

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Maralina Irohivrah
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MessageSujet: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2019 - 21:38




Panahos, 3ième ennéades de Bàrkios, An 17, Cycle 11



«Mama!»
«Mama!»
«Maman!»


Trois voix complètement différentes, des tons de voix tous différents, mais la même intonation excitée. Et c’est là que commence notre récit. Sur des grandes portes de bois qui s’ouvre, laissant place à une demie-elfe à l’allure fière, au regard froid… Froid jusqu’à ce qu’elle aperçoit les trois petits humains qui couraient à sa rencontre. Et c’est là qu’elle fit fi de toute convenance, de toute étiquette. Une scène des plus émouvantes, alors que la Princesse d’Uldal’Rhiz , se jetait sur ses genoux pour enlacer ses enfants. Les couvrants de baiser alors que ces bras menus entouraient les trois petits êtres qui s’agrippait à la soierie de sa robe. Elle retint rapidement ses larmes, posant délicatement sa tête sur les cheveux bruns de son aîné qui ne voulait définitivement pas la lâcher. Même la petite Alvyna, d’à peine deux ans avaient compris que s’était une occasion de réjouissance, étreignant de toute la force ces petits bras potelés pouvaient. Maralina se détacha doucement de ses enfants, profitant d’une minute pour regarder leurs visages. Cela faisait déjà plusieurs ennéades qu’elle les avait laissés partir… Plusieurs ennéades de trop. Comment expliquer le sentiment que l’on avait quand on se séparait de la chair de sa chair? Il n’y avait pas pire torture… Elle étreignit une nouvelle fois la ribambelle d’enfants, avant de les embrasser un à un sur le front. Si les deux plus jeunes apprécièrent leur moment, l’aînée s’essuya rapidement le front en mentionnant qu’il était un grand garçon maintenant. La Princesse Marchande lui fit un sourire amusé, avant de lui ébouriffer rapidement les cheveux. Elle se releva doucement avant de prendre la plus jeune dans ses bras. Loghan s’agrippa à sa main libre. Pendant que Lukas ne cessait de jacasser. Racontant les prouesses des différents chevaliers qui se trouvaient à Höginheim.


La Vaanie se dirigea vers une belle blonde qui se tenait au bout de la pièce, silencieuse, l’air accueillant. Habillé à l’éternelle mode Oesgardienne. La jeune femme est une vision de beauté et d’élégance péninsulaire. La Vaanie s’approcha doucement de son pas félin de sa belle-sœur avant de hausser un sourcil, amusé. «Devrais-je être surprise qu’il ne soit pas là ? » Sygrid Skolder eut soudainement un air gêné, et haussa doucement les épaules. «Les affaires de la baronnie sont prenantes et nous ne nous attendions pas à votre venue. Le seigneu... Mon frère vous transmet toutes ses excuses et vous invite à vous reposer jusqu'à son arrivée.» Surprenant à quel point sa belle-sœur devenait nerveuse à sa présence. À croire que la Vaanie avait réellement une réputation hors du commun… Ou c’était tout simplement le fait qu’elles soient si différentes qui la mettait dans un tel état. «Où est Brohan ?»  Sygrid renchérit sans attendre une seconde; «À Oësgard-la-Citadelle.» Maralina ne répondit rien, se contenta d’observer de ses prunelles azurées sa belle-sœur qui avait l’air horriblement mal à l’aise. « Pour des excuses, il en aura à formuler… Mais en attendant. »La Princesse d’Uldal’Rhiz se tourna vers ses enfants. «En attendant ce n’ait que vous et moi les enfants. » Lukas se mit à sautiller d’excitation, tandis que les deux autres eurent un sourire enthousiaste aux lèvres.  Maralina accorda un dernier regard amusé à sa belle-sœur. «J’ose espérer que vous vous joigniez à nous pour dîner, Sygrid. » Sans attendre sa réponse, la Princesse d’Uldal’Rhiz contourna sa belle-sœur pour s’engouffrer dans les profondeurs du château. Après tout, c’était son troisième chez-soi… La plus modeste de ses demeures, certes, mais toujours chez elle…
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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeJeu 2 Jan 2020 - 21:06

La lionne et le loup
Avec Maralina Irohivrah.

An 17 du Cycle XI, Bàrkios, Panahos de la troisième ennéade
Oësgard, château de Höginheim


A peine est-elle arrivée que la princesse se croit reine du château, et cela a le don d'insupporter l'intendante d'Högkastel. Se croit-elle en ces lieux comme dans sont lointain palais d'estrévant, entourée seulement d'esclaves serviles et de serviteurs obéïssants ? Si cela n'était par égard pour son frère, ainsi que pour ses neveu et nièce, la Dame Skolder l'aurait rabrouer sur le champ. Néanmoin, et pour raison qui lui demeure toujours obscure, la vaani s'est faite l'épouse du seigneur du lieu, faisant d'elle la Dame du château. Aussi Sygrid maintient-elle, en bonne noble péninsulaire qu'elle est, son port distingué et son sourire gracieux. Après tout, pour toute impérieuse, hautaine, ribaude et désagréable qu'elle est, Maralina est une mère aimante. Et aussi, semble-t-il, une épouse satisfaisante.

C'est tout de même avec une pointe de gêne que la blonde Dame répond à sa belle-soeur, sans même qu'elles n'aient pris le temps de se saluer.
"Les affaires de la baronnie sont prenantes et nous ne nous attendions pas à votre venue. Le seigneu..." La Dame se reprend, après tout elle peut bien se montrer un tantinet familière avec sa belle-soeur. "Mon frère vous transmet toutes ses excuses et vous invite à vous reposer jusqu'à son arrivée."
C'est que Sygrid n'en sait pas grand chose de plus, n'étant pas au fait des détails de ce dont son sénéchal de frère doit s'occuper pour le compte du baron. Si ce n'est que les préparatifs de la grande foire l'occupent bien plus qu'à l'ordinaire, la höginoise ne saurait que répondre de plus. Quant au lieu précis où se trouve le seigneur de Högineim...
"À Oësgard-la-Citadelle."
Du moins la Dame Skolder l'espère-t-elle, car c'est là qu'elle a fait envoyer la missive prévenant de l'arrivée des estrévantins, dès lors que le pigeon de Nebelheim lui a été parvenu.


Heure du repas

Le diner de ce soir là débute dans un silence des plus tendu, avant que Sygrid ne le rompt avec une question toute simple :
"Votre voyage s'est-il bien passé ?"
S'en suit alors une conversation somme toute mondaine, tenue principalement par la princesse vaanie et la noble dame. Sis au coté de sa belle-mère, l'héritier des Wulfekiin ne prononce pas le moindre mot de toute le repas. C'est tout juste si le jeune homme a daigné poser les yeux sur la demi-sang, plus par politesse que pour tout autre raison. Un comportement d'autant moins surprenant que l'on sait que ce dernier n'a toujours pas accepté la vaani comme sa parente, sans doute encore trop attaché aux rares souvenirs de sa défunte mère pour approuver que son paternel ne la remplace. Ou peut-être le ronchon est-il vexé de ne pouvoir s'assoire à la place qu'il occupe en l'absence de son père. Peut-être encore est-il simplement de mauvaise humeur, rongeant d'avoir été éconduit par la belle Astrid alors même qu'il est le fils du seigneur.
Les femme, toutes des servantes de Tyra... Maugréé-t-il.


Le lendemain, milieu de l'après-midi.

Arrivé au courant de l'après-midi, le seigneur de Höginheim met prestement pied à terre directement devant les portes du castel. Il confie alors ses affaires à ses compagnons de route et son destrier harassé à ses serviteurs. C'est que la route a été longue, et le pas pressé. Le châtelain n'avait effectivement point traîné, sans doute trop pressé de retrouver son épouse bien aimée. En témoigne la scène qui suit, alors que d'un pas pressé le noble croise l'un des hommes de la suite de la princesse.
"Pas maintenant, nous te ferons appeler pour recevoir ton rapport."
Et le métis de rester coi, au beau milieu du couloir.

Le salon de la Chrivine couronnée est loin d'égaler le faste des plais de Thaar, et pourtant il en a le confort. Positionné au sud du château, ses fenêtres lui donnent un long éclairage du matin au soir. Les meubles y sont d'une qualité sans pareille, et leur style oriental laisse deviner chez l'artiste qui les a conçu une inspiration Estrévantine. Les tableaux eux-mêmes montrant des paysages exotiques de l'Est, tandis que celui trônant au-dessus de la cheminée représente une scène de séduction d'un couple de Chrivine couronnée, sans doute en rappel au nom de la salle.

Dans l'âtre de cheminée crépite un feu dansant, réchauffant les enfants qui jouent sous le regard tendre de leur mère. S'ouvrent alors les portes, sous l'impulsion d'un homme à la cape pourpre salie par le voyage.
"Pa'a !"
"Papa !"
"Brohan !
S'exclament les enfants, dont les regards se sont aussitôt tournés ver la porte. Si la petite tente de se défaire des bras de sa mère en tendant les siens vers le nouvel arrivant, l'un de ses frère est déjà accroché à la jambe de l'homme. Seul le plus âgé des enfants reste à sa place, se contentant d'un "Bonjour." gêné, la moue tremblante, comme s'il se retenait d'imiter son frère par fierté.
"Maralina, quelle surprise !"
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Maralina Irohivrah
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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeSam 4 Jan 2020 - 10:06




La porte s’ouvrit soudainement avant que les enfants se retournèrent pour accueillir leur père… Ou du moins une des figures paternelles. La Princesse Vaanie ne manqua pas l’attitude de Lukas. Peut-être était-ce le bon moment pour lui apprendre qui il était réellement? Peut-être était-ce le moment de lui apprendre la vérité sur son père? Loghan se précipita vers son père avant que ce dernier ne se contente d’un;  «Maralina, quelle surprise ! » La Princesse haussa un sourcil, inutile de dire que son attitude était tout sauf accueillante… Combien de temps cela faisait-il qu’ils ne s’étaient pas vu? Combien d’ennéades avait-elle passées seule dans la principauté à se préoccuper non seulement des enfants, mais de lui… Et c’était réellement tout ce qu’il trouvait à dire? Vraiment? Pensait-il s’en sortir qu’avec ces trois mots?  La Vaanie retourna doucement son regard vers Alvyna, avant de continuer;  «Une surprise de découvrir que vous laissez mes enfants seuls dans votre Château… » Elle posa doucement ses lèvres sur le front d’Alvyna, en profitant pour regarder ses grands yeux azurés qui la regardaient. « Nous sommes ici sur mes terres, nos enfants sont ici chez eux, avec leur frère, leurs oncles, tantes et cousins. Ils sont loin d'être seuls lorsque je me suis forcé de m'absenter, et ils sont en sécurité.»  


Si, elle lui en voulait. Elle les avait envoyés avec lui pour qu’ils les protègent… Pas qu’il s’absente pour les confier aux bons soins de ses péninsulaires. La Princesse Marchande soupira avant de se relever doucement, s’approchant d’une des nourrices. La nourrice comprit, et s’approcha doucement de la Vaanie qui avait leur benjamine dans les bras. Cette dernière l’embrasse doucement sur le front, posant délicatement sa main sur la tête de sa fille. Elle ferma doucement les yeux, humant silencieusement le parfum d’Alvyna, avant de laisser la nourrice la prendre de ses bras. Maralina la suivit du regard, alors qu’elle sortit doucement de la pièce, non sans s’arrêter devant Brohan pour qu’il puisse à son tour saluer ses enfants.  Une fois que la porte se referma derrière eux, la Princesse marcha doucement vers la cheminée, laissant sa longue robe de soie noire traîner sur la pierre du Château.  «Et s’il te serait arriver quoi que se soit, ils m’auraient prévenu c’est ça? » Maralina remonta son regard vers Brohan, interrogative. Elle était bien au courant de ce que pensait la famille de son mari. Bien au courant que ces derniers ne l’appréciaient pas. À quoi bon essayer alors qu’on vous a déjà catalogué dans la catégorie des scélérats de la société. Elle voyait bien que son beau-fils fuyait son regard, probablement furieux qu’elle ait gagné l’attention du seigneur de Höginheim, la place de sa mère.  «Mais cela n’a pas d’importance… Je suis venue voir mes enfants et officiellement voir mes affaires en péninsule. » Son regard retourna vers les flammes qui léchaient doucement la cheminée. «J’avais besoin d’un prétexte. Les choses ne se déroulent point comme je l’avais anticipé. »


Mais l’Oesgardien était loin d’avoir abandonné son franc-parler;  «Et s'il t'arrivait quelque chose, lorsque tu es loin de moi, comment le supporterai-je ?» Elle le vit souffler avant de continuer;  «Cet inconnu est une torture que je ne puis que supporter, tant que nous ne pourrons faire autrement.»  Son visage changea soudainement, ou du moins, elle le connaissait assez pour voir que l’inquiétude s’était emparée de ce dernier.  «Que se passe-t-il ?» La princesse eut un sourire amusé avant de se retourner pour aller vers une table basse, là où trainaient quelques parchemins écrits en Olliyen. Elle en attrapa un avant de se diriger de son pas félin vers le péninsulaire; «Prêt pour les magouilles Vaanie? » Elle lui tendit le bout de parchemin, l’invitation au fameux mariage Eldéen. «Il faut croire que notre très chère Krish ait décidé d’unir sa vie à celle du Grand Architecte du Puy. Fascinant n’est-ce pas? » Elle laissa le péninsulaire lire l’invitation, avant que ce dernier ait un léger rire nerveux; «Krish est une eldéenne, elle l'a toujours été. Il m'est plus surprenant que rien n'ait été fait jusque là.» Maralina fronça légèrement les sourcils en observant son mari. «Nous sommes Princes Marchand. Thaar n’a pas la manie de tenir tête, et surtout pas les moyens d’affronter les Eldéens dans une guerre ouverte. » La Princesse se retourna une nouvelle fois, faisant dos à son mari avant de se replacer devant la cheminée. Elle pose doucement une de ses mains contre la paroi du manteau, faisant cliqueter ses bagues contre la pierre. «Lorsqu’elle a pris le contrôle, la principauté à décider de rester neutres…  Non sans garder nos yeux rivés sur l’est. Pendant ce temps, chaque Prince a placé ses pions. Les miens tentant de rester le plus neutres possible. Mais j’ai le sentiment… non la certitude qu’ils sont en train de préparer quelques choses. » Dit-elle non sans préciser si elle parlait de ses homologues ou de la nouvelle reine de l’Elda. «Et la voilà maintenant reine… Le triumvirat n’est plus… »

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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeSam 4 Jan 2020 - 16:33


Le Höginois reste un moment, presque comme figé, à détailler la vaanie. Que la mère ait fait sortir de la pièce à la fois ses enfants et le personnel présent aurait pu être bon signe, néanmoins son attitude montre que non. Et bien que quelques instants plus tôt le noble était pressé de retrouver sa mie, ces retrouvailles tendues lui ont quelque peu coupé son élan. Certes l'époux comprend la colère de son aimée quant à son absence aux cotés de leurs enfants, et à la fois il la trouve quelque peu exagérée. Il doit y avoir une autre raison aux inquiétudes de la demi-elfes, et le nordien reste silencieux pour l'écouter.

Et quelles nouvelles inquiétantes ! Krish Al'Serat, les Sombres, et Sol'Dorn. Bien sûr, l'émissaire d'Oësgard est déjà au courant de ce qu'il se passe tout autour du sud de l'Oliya, son envoyé s'en charge. L'Oësgardien n'en connaît certes pas tout les détails, mais il en sait les grandes lignes et cela lui permet déjà de former une vue d'ensemble du tableau. Les yeux posés sur la gracieuse femme qui lui tourne le dos, dont les courbes lui manquent depuis tant d'ennéade, le militaire reprend. Son ton se fait volontairement sérieux, l'homme de glace laissant paraître ses émotions à cette femme depuis bien longtemps lorsque l'intimité le leur permet.
"Ce qui m'étonne, c'est que les Eldéens aient attendu aussi longtemps pour agir. Pour tout redoutables qu'ils sont, la patience n'est pas leur plus grande qualité. Qu'il agissent maintenant est inquiétant, je crains fort que cela ne cache quelque chose de bien plus grave.
L'homme s'approche lentement de son épouse et se risque à poser une main sur son épaule.
"Thaar, et plus globalement les Principautés sont peut être restés neutres en apparence, ce qui n'est pas inattendu. Un affrontement direct avec l'Elda aurait, dans cette situation, mené à un échec certain. Néanmoins je gage que, comme toi, les autres Princes et Princesses Marchands se préparent déjà pour ce qui arrivera bientôt."

L'homme marque une pause, réfléchissant.
"Puis-je supposer que tu t'es enquis de la positions des autres Princes et Princesse vis-à-vis de l'Elda ?"
La femme hausse des épaules, l'homme en retire sa main.
"Certaines personnes n’ont pas besoin de rien dire pour qu’on le sache. D’autres, il a fallu que je leur tire les vers du nez..."
Le nordien émet un léger sourire, mi amusé mi nerveux. Il se doute de ce que cela signifie, de la manière dont sa compagne s'y est prise pour obtenir de telles informations.
"A ton avis, de quel côté est la tendance ?"
"Une division, beaucoup veulent la voir morte."
L'idée amuse le nordien, dont le combat avec la dénommée Krish lui revient en mémoire. Le chevalier n'est pas fou au point de croire qu'il aurait pu s'en faire une amie de confiance, cependant il ne peut s'empêcher de penser qu'en des circonstances plus favorables tous deux auraient pu s'entendre sur bien des points. La maîtresse des orges n'en demeure pas moins une Sombre, leur reine, même, désormais. Toutefois l'imaginer morte lui est, paradoxalement, une idée regrettable. Sans doute parce que le militaire l'a reconnue comme un adversaire à sa mesure.
"Ce n'est pas le meilleur des cas, et ce n'est pas le pire."
Et il est dommage qu'il ne puisse y participer. Visiter le Puy aurait pu être un atout dans les prochaines batailles contre les Eldéens.
"Les épousailles de leur nouvelle reine nous donnent malgré tout un délai dont il faudra profiter. L'idéal serait de découvrir ce que préparent les Eldéens, et de s'y préparer. En attendant, maintenir autant que possible un statut de neutralité tout en se préparant au pire est l'options qui me semble la plus appropriée. Et s'il y a invasion, les Principautés devront s'unir. Savoir qui seront vos alliés et vos ennemis est d'une importance capitale."
"Peut-être pourriez-vous me donner un conseil que j’ignore?" Rétorque la vaanie, d'un air quelque peu contrarié.
Certes, il est évident  que le Princesse n'a pas besoin de conseils aussi logiques. Pourtant rien ne coûte de s'assurer qu'ils ne soient pas oubliés, ni négligés.

Lâchant un léger soupire, conscient que la tension de sa compagne la referme à lui, le seigneur höginois s'en éloigne pour prendre place sur l'un des confortables fauteuils. S'il avait pu se servir une bonne choppe de bière, l'Oësgardien l'aurait fait. Mais ce n'est pas le moment d'être embêté par le personnel de maison, alors le nordien s'en abstiendra. La seule boissons disponibles étant un pichet de jus de pomme, sans doute destiné aux enfants, l'homme hésite.
"J'en doute. Néanmoins, n'oubliez pas cela : On ne mène pas une guerre comme l'on mène une négociation. Celui qui en sort vainqueur n'est pas celui qui possède le plus, mais celui qui gère au mieux ses atouts. Toutefois, cela aussi, tu le sais déjà. N'est-ce pas ?"
Finalement, du jus de pomme ira bien. Etant venu retrouver l'invitée dès qu'il a passé les portes du château, le nordien est assoiffé. Il en boit donc quelques gorgées, fixant la demi-elfe perdue dans ses pensées. Y a-t-il autre chose qu'elle voudrait lui dire ?
"Cela te fait-il penser à quelque chose ?"
"Non. Rien d’important."
Le höginois n'en est pas convaincu, mais s'en contente. Si la femme ne souhaite pas lui en parler, cela peut attendre.
"Soit."
Se détendant quelque peu, le nordien appuie son dos contre le dossier du fauteuil en soufflant de fatigue.
"Ici aussi, il y a eu quelques affaires à régler, et je ne parle pas seulement de la Grande Foire à organiser. Les Wandres sont plus hostiles que jamais, nous avons dû renforcer nos frontières nord. Et puis il a fallu que je..."
Le sénéchal s'arrête, croisant le regard de son épouse.
"Les devoirs d'un Sénéchal, rien d'insurmontable."
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Maralina Irohivrah
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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeDim 5 Jan 2020 - 10:49



Maralina ne bougea pas alors que l’Oesgardien s’éloignait de sa belle.  Qu’aurait-elle pu lui dire? Qu’elle avait une autre idée… une idée folle, mais qui pourrait très bien l’aider dans ses prochains mouvements? Après tout, la partie d’échecs avançait, et elle devait cesser de ne bouger que ses pions, elle aussi, pouvait attaquer en sortant de gros joueurs… Brohan alla s’asseoir dans un fauteuil avant de continuer; «Ici aussi, il y a eu quelques affaires à régler, et je ne parle pas seulement de la Grande Foire à organiser. Les Wandres sont plus hostiles que jamais, nous avons dû renforcer nos frontières nord. Et puis il a fallu que je...»


Et il s’arrêta net.


Maralina connaissait assez bien son mari. Il avait quelques choses qui s’étaient passées et dont il refusait de lui dire. Ses yeux se plissèrent légèrement avant qu’elle ne tourne la tête vers ce dernier, intriguée. Mais Brohan n’était pas sot, il se rattrapa du mieux qu’il put;


«Les devoirs d'un Sénéchal, rien d'insurmontable.»


Maralina fit non de la tête alors qu’elle s’approchait de son pas félin, faisant raisonner le talon de ses chaussures sur la pierre alors que sa longue traîne virevoltait doucement derrière elle. Son regard ne laissait rien au hasard… Elle savait qu’il lui cachait quelques choses et elle allait lui sortir les vers du nez, d’une façon ou d’une autre… «Que tu?» Dit-elle en s’assoyant doucement sur les genoux de son mari. Ses bras se posèrent délicatement autour de ses épaules,  alors que son regard azuré se planta dans le sien. Il semblait gêner, comme si quelques choses le tracassaient, puis soupira avant de répondre; « Je me suis rendu dans les Wandres, pour une mission.»


«Mais encore?» répondit-elle en approchant un peu plus ses lèvres de ce dernier.
«Eh bien, j'ai survécu. Il s'avère que le Dragon vert perturbe les tribus, qui tentent de forcer le passage vers nos terres.» Il se pince les lèvres. «C'est la seule fois où j'ai confié nos enfants à Sygrid pendant deux ennéades, je te le promets. Autrement je ne les ai jamais quittés plus de deux ou trois jours, et je n'ai pas mené de chasse depuis qu'ils sont avec moi. »


Ah oui… Ce fameux dragon… Maralina regarda silencieusement son époux, silencieuse, se demandant comment aborder ce qui s’était passé en Isgaard. «Il y a autre chose que je dois te dire…»


«Quoi donc?»


Maralina soupira doucement avant de baisser les yeux, bien consciente que cela ne serait pas une conversation des plus plaisante à avoir avec Brohan. Mais il était son époux et elle avait fait la promesse de tout lui dire, lui cacher ce qui s’était passé en Isgaard ne ferait qu’attiser sa colère alors qu’il le découvrirait.  «J’ai dû faire un arrêt en Isgaard, la voile du navire a déchiré, et le capitaine a demandé à avoir un répit pour la réparer. Une fois là-bas, je suis sortie et un insolent est venu me parler pour nous taxer sur une marchandise inexistante… » Elle s’arrêta, levant doucement le regard vers l’Oesgardien;  «Je lui ai dit d’aller parler au Capitaine, et je l’ai contourné, mais il m’a retenue solidement par le bras. Ashaar est donc venu à ma défense… Malheureusement, il se trouvait que le Comte d’Odélian lui-même était sur place, et qu’ils nous ont vus » Elle soupira, avant de continuer; «Il a fait arrêter Ashaar… J’ai tenté de négocier pour avoir sa liberté, mais je ne suis pas prête à payer ce qu’il m’a demandé…» Brohan écouta attentivement chacune de ses paroles avant de passer doucement un de ses bras autour de sa taille, puis son expression changea, il fronça des sourcils avant de faire une légère grimace contrariée.  «Qu'a-t-il demandé ?»


« Que j’accepte de l’épouser…»


La réaction ne se fit pas attendre, elle put sentir les muscles de Brohan se crisper sous l’effet de la colère. Ses poings se resserrèrent et il laissa s’échapper un petit grognement. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait, Brohan connaissait très bien la réputation de sa femme après tout…


«N'as-tu rien pu négocier d'autre ?»


Maralina hésita un moment, se remémorant doucement les événements, puis haussa soudainement les épaules;  « Non, j’ai été déstabilisé… Je ne m’attendais pas à une demande aussi désespérée.» Brohan se mit à se serrer  les dents , elle pouvait sentir son bras trembler sous la colère. Il se mit à grommeler «Odélian»  entre les dents, avant de souffler longuement pour se calmer. Pendant ce temps, la princesse se contenta d’observer son mari,  mieux valait ne rien dire pour attiser sa colère.


«Ashaar et un de mes compagnons les plus loyaux. Il a toute ma confiance et je lui confierai ma vie. Il n'en fallait pas moins pour te protéger... Il ne dira ni ne fera rien qui puisse me nuire.»
« Et me nuire?»
«Te nuire, c'est me nuire. Et il le sait.»


La princesse marchande eut un léger sourire avant de déposer un léger baiser sur les lèvres de son mari. Elle aurait pu mettre toute la passion du monde dans ce dernier, mais il était très clair qu’il avait les idées ailleurs, que ses pensées se bousculaient. Elle s’arrêta avant de se reculer de quelques millimètres pour avancer doucement ses mains sur les joues de l’Oesgardien;  « Je n’ai pas abandonné, j’ai dit au Comte que je m’arrêterais au retour… D’une façon ou d’une autre je ne partirais pas de la péninsule sans Ashaar. Si le Comte a voulu me rouler, il ne savait pas contre qui il jouait…»


Maralina peut le sentir tout juste un peu rassuré, mais cela ne semblait pas apaiser ses pensées; «Ashaar est un compagnon précieux, cependant je ne peux me résoudre te perdre contre sa vie. Et je pense qu'il comprendrait.» Brohan prit une grande inspiration avant de continuer; « Je sais de quoi tu es capable, toutefois ce comte n'est pas à prendre à la légère. Promets-moi de ne pas prendre de trop gros risques, je t'en prie.»


Elle remit doucement ses mains sous le visage de l’humain, attirant de ce fait même son regard dans le sien avant de murmurer; «Je te le promets.»



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Brohan Wulfekiin
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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeDim 5 Jan 2020 - 17:16


Le feu crépite dans l'âtre de la cheminée, une bûche se sépare en deux, rompue en son centre calciné. Les flammes dansantes font bouger les ombres du mobilier, apportant au salon une ambiance tranquille et apaisante. Apaisé, cependant, le couple ne l'est pas encore. Le loup échaudé hésite un instant à préciser les détails de sa mission, rechignant à provoquer une dispute alors même qu'il arrive d'un long trajet. Après avoir été accueilli par une telle pique, lui reprochant de ne pas s'être trouvé présent aux côtés de ses enfants, comment annoncer qu'il s'est absenté bien plus longtemps que quelques jours ? Le seigneur chevalier préfèrerait l'éviter.

Mais la mère de ses jeunes enfants insiste, et le nordien sait qu'elle n'est pas du genre à lâcher si aisément le morceau. Ne voulant pas démarrer un affrontement verbal dont l'issue est certaine, mais qui pourrait pourtant empirer, l'homme choisi de sauver du temps. Non sans un soupçon d'appréhension, le militaire révèle alors à son épouse avoir passé plusieurs ennéades en terres sauvage, risquant même sa vie. La réaction de la Princesse, cependant, n'est pas celle redoutée. Loin de la grogne, la demi-elfe reste silencieuse et calme, ce qui paradoxalement lui est plus inquiétant.
"Il y a autre chose que je dois te dire…"
Le visage de 'humain se ferme, reprenant l'expression neutre qu'il arbore la plus grande majorité du temps ; Le ton et la nervosité de sa compagne n'augurent rien de bon.
"Quoi donc ?"

Isgaard, l'imprévu de la voilure, l'incident impliquant Ashaar et enfin le comte d'Odélian ; Le seigneur oësgardien ne manque rien des paroles de la vaanie, l'écoutant avec une grande attention, passant ses bras autour de sa taille comme d'un réflexe alors qu'elle s'est assise sur ses genoux. N'oubliant pas qu'il est seul avec son épouse, le loup de glace laisse sa contrariété apparaître sur son visage. Ashaar, l'homme à qui le chevalier a confié la vie qui pour lui est plus précieuse même que sa propre vie. Le nordien se souvient encore de la fois où tous deux se sont rencontrés, des années plus tôt, dans les ruines de la bataille d'Amblère. Combien de fois se sont-ils mutuellement sauvé la vie, l'un et l'autre ? Il est depuis un compagnon loyal et compétent, un amis fidèle que le loup herminé ne peut abandonner. Cela dit, quelle peut donc être cette demande à laquelle même la Princesse Marchande d'Uldal'Rhiz ne peut répondre ?
"Qu'a-t-il demandé ?"
"Que j’accepte de l’épouser…"
Les poings de l'homme se serrent, au même titre que sa colère s'éveille. Certes l'émissaire est on ne peut plus au fait de la réputation sulfureuse de son épouse, et bien que cela ne soit pas toujours facile le nordien s'en accommode. Non, ce n'est pas cela qui provoque cette réaction (quoi que cela n'aide probablement pas), mais tout autre chose. Qu'un homme ait le déshonneur d'user d'un tel chantage, échanger la vie d'un soldat contre la main d'une femme, horripile le chevalier.
Et il se prétend nordien...
Bouillant intérieurement, bien plus que ne le montrent ses poings, le höginois s'assure d'une chose.
"N'as-tu rien pu négocier d'autre ?"
La réponse ne vient pas immédiatement et l'attente, bien que de courte durée, attise la colère du nordien.
"Non, j’ai été déstabilisé… Je ne m’attendais pas à une demande aussi désespérée."
"Désespéré" ? "Une demande" ? Le loup de glace n'aurait pas utilisé ces termes, mais plutôt ceux de "profiter", "manipulation" et "mépriser son statut". La mâchoire de l'oësgardien se serre et ses muscles se tendent un peu plus, au point de faire trembler ses bras, jusqu'à ce que son regard d'acier ne croise les yeux azur de sa compagne.

Alors l'homme de glace prend une grande inspiration, expire, et finit par calmer sa colère. Non, il est inutile d'agir sous l'émotion. Le seigneur höginois a toute confiance en son compagnon, il sait que ce dernier ne parlera pas. Après tout, le nom qu'il porte n'est pas sans raison. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir de ce coté, et en informer la Princesse veut au nordien un doux baiser. Mais la tête n'y est pas, car l'état de son compagnon inquiète malgré tout le chevalier. Mais plus encore que son ami, il s'inquiète pour son épouse. Et ni le doux contact de sa main sur sa joue, ni l'abysse de son regard n'y changent rien.
"Je te le promets."
Une promesse, oui. Combien s'en sont-ils fait, depuis ce jour où le loup avait trouvé la lionne blessée dans la chambre du palais Irohivrah, à Thaar ? Un sourir sincère se dessine timidement sur les lèvres du nordien. Ses tremblements cessent, ses poings se desserrent, et son souffle s'apaise. Son coeur, cependant, ne ralentit pas. Sa mains se glisse dans le dos de la demi-elfe tandis que son torse se penche en avant, rapprochant la vaanie de lui plus qu'elle ne l'est déjà. Les yeux de l'homme se ferment, et à nouveau leurs lèvres se joignent, cette fois de l'initiative de l'époux. Cette fois il y met son coeur, cette fois il y met son Souffle.

Quand les lèvres des deux amants se séparent, l'homme colle son front à celui de son épouse afin que leurs iris se croisent. Cette douceur, cette chaleur, il y a longtemps qu'il ne l'avait pas ressenti. Trop longtemps.
"Tu m'as manqué, ma lionne." Murmure le loup, tout en souriant. "Et aux enfants aussi."
Se détachant de son épouse retrouvée l'homme s'appuie à nouveau contre le dossier du fauteuil, des étoiles apparaissent dans ses yeux.
"Ils grandissent si vite, tu as tant de chance de les garder au plus long de l'année. Alvyna commence à mieux parler elle a prononcé un nouveau mot. Carotte, tu te rend compte ? On mangeait des navets, et elle a dit carotte ! Et Loghan, qu'il est éveillé ! Il peut tenir une épée, désormais. De bois mais une épée tout de même. Bientôt, il pourra monter à cheval, tu verras. Je lui en ai commandé un, à bascule, auprès du meilleur artisan de Höginheim. Et à Lukas, aussi. Ah ! Ce petit ! Le poids de l'aînesse, il se prend déjà pour un grand. Tu l'as vu, à mon arrivé ? Depuis qu'on lui a dite que les adultes ne sont pas d'embrassade, il arrive qu'il tente de se retenir. Je pense qu'il a voulu t'impressionner, à sa manière."
Et tout à coup, l'air enjoué du nordien se nuance.
"Néanmoins, tu leurs manque. Surtout à Lukas."
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Maralina Irohivrah
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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeJeu 9 Jan 2020 - 17:31



«Ils grandissent si vite, tu as tant de chance de les garder au plus long de l'année. Alvyna commence à mieux parler elle a prononcé un nouveau mot. Carotte, tu te rend compte ? On mangeait des navets, et elle a dit carotte ! Et Loghan, qu'il est éveillé ! Il peut tenir une épée, désormais. De bois mais une épée tout de même. Bientôt, il pourra monter à cheval, tu verras. Je lui en ai commandé un, à bascule, auprès du meilleur artisan de Höginheim. Et à Lukas, aussi. Ah ! Ce petit ! Le poids de l'aînesse, il se prend déjà pour un grand. Tu l'as vu, à mon arrivé ? Depuis qu'on lui a dite que les adultes ne sont pas d'embrassade, il arrive qu'il tente de se retenir. Je pense qu'il a voulu t'impressionner, à sa manière. Néanmoins, tu leurs manque. Surtout à Lukas.»


Maralina écouta avec attention le moindre détail que lui racontait son mari. Sourire aux lèvres, elle ne put contenir sa joie lorsqu’elle entendit les nouvelles sur ses deux plus jeunes; « Vraiment? À croire que les leçons de Loghan paient finalement. Et Alvyna, elle l’a dit en Oliyan ou en péninsulaire? » Tellement de choses et de progrès en si peu de temps! Soudainement le regard de la Princesse Marchande devint triste, comme si elle venait de réaliser qu’en a peine quelques ennéades, elle avait manqué tant d’événements… Elle s’en voulait de ne pas être à leurs côtes à chaque instant. Certes la vie de Princesse Marchande était loin d’être la plus conciliante pour la famille, mais elle avait toujours fait un effort pour passer du temps avec eux à chaque journée qui passait. Maralina baissa doucement la tête en soupirant; « Je m’en veux tellement, tu sais? » Elle releva doucement son regard azuré vers celui de son mari; « J’ai l’impression de manquer des moments importants de leurs vies et cela me tue à petit feu.  Je regrette parfois de te les avoir envoyés, même si cela est la meilleure décision. Après tout, on ne sait pas ce qui se passera dans les prochaines ennéades dans la principauté et tout le monde se doute que pour s’en prendre à moi il faut passer par ce qui m’a de plus précieux…» Elle se mordilla la lèvre inférieure, pensive avant de continuer;  « Je sais que cela est égoïste, qu’ils sont en sécurité ici… Mais il doit avoir un autre plan… Je… »  Maralina s’arrêta un moment, interdite, réalisant qu’elle s’apprêtait à mettre ses enfants en danger. Elle savait que les gens parlaient dans la principauté, se demandant où étaient ses enfants, après tout, personne ne les avait vus depuis des lustres…


«J’aimerais repartir à la fin du mois avec les enfants. Ou à la limite avec Lukas. J’ai besoin de lui pour un arrêt. » La demie-elfe releva doucement ses prunelles azurées vers Brohan, bien consciente que la suite ne lui plairait pas; « Je crois qu’il doit apprendre la vérité au sujet de son père. » Soyons honnête, ce n’était pas seulement pour Lukas, dépendamment de comment le concile de Diantra allait cela pouvait énormément changer la chose. Rappeler à Griffon ce qu’elle avait fait pour lui ne serait que bénéfique, surtout si l’Ithri’Vaan se retrouverait en guerre. Elle devait avoir le support d’autres factions. Qui plus est, son cœur de mère lui disait que Lukas devait connaître la vérité, certes, Griffon n’avait pas été présent dans la vie de son benjamin, ne l’ayant vu qu’a deux brèves occasions, mais son fils méritaient de savoir que son géniteur n’était nul autre que le Marquis de Langehack. Brohan avait fait un fantastique beau-père jusqu’à maintenant, mais ses enfants méritaient de connaître la vérité… Parlant de vérité, il y avait un autre sujet qui lui brûlait les lèvres; «Et comment va Elia? Est-elle prête à revenir à la maison? » dit-elle, les yeux pleins d’espoir.

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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeSam 11 Jan 2020 - 18:10


Le sourire de sa belle ravit le père nordien. Discuter de leurs enfants, avec autant de fierté, et une chose trop rare que l'homme apprécie.
"Vraiment ? À croire que les leçons de Loghan paient finalement."
Evidemment, pense le chevalier sans couper son épouse, mais pas seulement.
"Et Alvyna, elle l’a dit en Oliyan ou en péninsulaire ?"
L'émissaire n'y porte plus grande attention, mais il est vrai que leurs enfants sont habitués aux deux langues. Tout comme lui, désormais.
"Loghan est fils de chevalier, c'est tout naturel !" Déclare fièrement le höginois, sourire aux lèvres. "C'était en Péninsulaire, pour Alvyna. Elle répétait après moi, alors que je réprimandait son frère."
Nul besoin de préciser lequel pour que la vaani devine de qui il s'agit, puisqu'il n'est pas rare que le premier des bambins boude ses carottes.

Le sourire de l'homme s'efface légèrement lorsque leurs regards se croisent, attendri par la tristesse qu'il y lit. Le nordien écoute silencieusement son épouse, ce pendant que ses bras l'enlacent avec douceur. Comment ne pourrait-il pas la comprendre, alors qu'il est celui qui habituellement est forcé de s'éloigner de ses plus jeunes enfants ? Alors qu'il doit partager sa vie entre ses séjours en Ithri'Vaan et ses obligations dans son propre Pays ? Alors que, pour les protéger eux et leur mère, il ne peut même pas se comporter tel qu'il le désire en public, cantonné à ne pouvoir être appelé père que dans l'intimité de leurs demeures ? Ce déchirement que ressent la princesse d'estrévant dans la situation actuelle, il est le quotidien du seigneur nordien. Alors comment ne pourrait-il pas la comprendre ?
"Cela ira." Murmure le seigneur à l'oreille de la demi-sang, tout en la serrant contre lui. "Nous faisons cela pour les protéger. Dès que la situation se sera détendue, je te les ramènerais."
L'époux se veux rassurant, et pourtant la perspective de s'éloigner à nouveau de sa progéniture ne l'enchante pas plus qu'elle ne réjouit leur mère. Dur dilemme auquel le péninsulaire a répondu depuis déjà longtemps.

"J’aimerais repartir à la fin du mois avec les enfants."
L'homme relâche son étreinte, plongeant son regard dans celui de sa partenaire.
"Ou à la limite avec Lukas. J’ai besoin de lui pour un arrêt."
La déclaration est inattendue, signe que les inquiétudes de la Princesse Marchande sont plus graves qu'il n'y paraît. Non pas que le nordien s'y refuserait, bien conscient de la pace qu'ont ces enfants dans le coeur de la vaani. Toutefois le höginois ne s'attendait pas à ce qu'elle n'ait recours à cette option, et surtout la voir repartir avec les enfants dans ces circonstances ne lui aspire rien de rassurant. Il y a probablement aussi que l'émissaire devine bien la seule raison pour laquelle la Princesse aurait besoin de cet enfant en particulier, bien que n'étant pas le géniteur de celui-là, le nordien s'est tout de même attaché au bambin. Il le voit grandir sous sa demi-tutelle officieuse, et ce depuis la naissance de l'enfant. Et voilà que vient le moment de révéler à cet enfant la vérité sur l'identité de son père, bien plus tôt que le couple ne l'avait prévu. C'est une situation redoutée par le Höginois, qui ne sait que trop bien ce que représente le poids d'une identité. Le lien du sang prendra-t-il le pas sur le lien du coeur ?

Le nordien s'apprête à répondre lors qu'est abordé un sujet autrement délicat : le jeune protégée.
"Et comment va Elia ? Est-elle prête à revenir à la maison ?"
Ne pouvant soutenir le regard empli d'espoir de son épouse, l'homme ferme les yeux le temps d'un soupir. Et lorsqu'il les rouvre, l'azur des pupilles qui le fixent le captent à nouveau.
"Elia... Elle se remet, doucement. Mère Kreuhdi me dit qu'elle s'intègre aux résidents, qu'elle participe aux activités sans se plaindre." L'homme pince son sourire, puis reprend. "Néanmoins je ne suis pas certain qu'elle soit prête. Son comportement aurait pu avoir de graves conséquences, il est important qu'elle apprenne à se modérer. J'ai autorisé à ce qu'elle puisse sortir au village avec les prêtresses, pour voir comment elle se comportera. J'ai prévu de bientôt lui rendre visite, tu pourrais m'accompagner si tu le souhaite ?"
"Bien entendu." Répond la princesse, sans surprise.
La voyant hésiter un moment, l'époux se tait. D'un sourire il l'encourage à poser la question qu'elle semble retenir.
"Tu n’as pas été la voir depuis ?"
A peine renfrogné le péninsulaire fixe la demi-elfe de ses yeux gris, avant d'aussitôt se radoucir.
"Plusieurs fois, pour voir son avancée de moi même." Souriant, le nordien ajute : "Je n'ai pas abandonné ta protégée."
La vaanie sourit, rassurée.
"Merci."

Souriant, l'homme reste un moment à admirer son épouse sans ne plus rien dire. La fatigue du voyage commence à se faire sentir et le seigneur profiterait bien de cet instant pour se détendre, cependant un sujet lui reste en tête. Le loup revient donc sur la demande qui le préoccupe, bien que son expression reste calme et posée.
"Les enfants, je pense qu'il encore trop tôt pour les ramener à Uldal'Rhiz. Ou crains-tu que je manque à mon devoir de protection ?"
Non pas que le nordien doute de la confiance de son épouse, cependant il n'ignore pas le genre d'ennemis que la Princesse Marchande pourrait se faire. Et avec les récentes déclaration, le seigneur höginois craint qu'il ne reste un danger qui lui est méconnu.
"Non. Je crains de manquer des moments important dans leur vie pour aucune raison."
Ce n'est donc que cela, l'inquiétude d'une mère loin de ses enfants. remontant le visage de la vaani en plaçant son index sous son menton délicat, le höginois plonge son regard d'acier dans l'azur des yeux de son épouse.
"Je te promets de te les emmener le mois prochain, je les y mènerai personnellement."

La vaanie n'a pour toute réaction qu'un triste haussement d'épaules, rendant désolé l'homme qui lui fait face.
"En attendant tu es ici, alors profites donc du temps que tu peux passer avec eux." Le seigneur sourit avant d'ajouter, avec un soupçon de gêne. "Avec... nous. Je vais devoir retourner rapidement à Oësgard-la-citadelle, pour les préparatifs de la foire, cependant nous pourrons trouver un prétexte à votre venue si tu le souhaites."
Le feu crépite toujours dans la cheminée, dansant, hypnotique. Le regard du péninsulaire s'y tourne tristement tandis que sa main redescend sur la hanche de son épouse. Le silence reprend sa place, un instant, et l'homme le rompt à nouveau tout en reportant son regard sur la femme assise sur ses genoux.
"C'est un plaisir de te voir ici, ma lionne, et je voudrai que cet instant se prolonge. Cependant la route a été longue, je suis crasseux et fatigué. Je vais me faire préparer un bain, nous pourrons reprendre notre discussion lorsque mon état sierra mieux à la délicate princesse que tu es." L'homme sourit à son épouse. "Si la Dame de ce château me le permet."
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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeMer 22 Jan 2020 - 20:12



«Je te promets de te les emmener le mois prochain, je les y mènerai personnellement.»


Il avait beau être le plus attendrissant possible, effleurant son menton de ses doigts, plantant son regard dans le sien, mais rien n’aurait pu étouffer sa douleur. Le mois prochain? Cela lui semblait pourtant si loin… Combien de nouveaux mots manquerait-elle? Combien de combats habiles manquerait-elle entre ses deux fils? Cela ne faisait qu’à peine quelques ennéades, et elle avait l’impression de les avoir abandonnés… Oui son empire était important, oui, ces tâches étaient importance, mais elle avait découvert que sa famille l’était tout autant. Elle avait réussi à trouver un juste équilibre ces dernières années, et maintenant, elle avait l’impression qu’un morceau lui manquait. Elle haussa doucement les épaules sans rien dire, bougeant légèrement la tête pour laisser son regard s’enfuir des deux prunelles d’acier qui l’observait. Que pouvait-elle répondre à cela? Elle aurait voulu hurler. Mais elle savait pertinemment que cela n’amènerait à rien, et que c’était tout sauf illogique.


«En attendant, tu es ici, alors profite donc du temps que tu peux passer avec eux. Avec... nous. Je vais devoir retourner rapidement à Oësgard-la-citadelle, pour les préparatifs de la foire, cependant nous pourrons trouver un prétexte à votre venue si tu le souhaites.»


La Vaanie put sentir la main de son époux sur sa hanche, alors que son regard sembla se perdre dans la cheminée. « Inutile. »  Répondit la Princesse Marchande, brisant le silence qui s’était emparé de la pièce.  Ses mains remontèrent dans le cou de son mari avant que cette dernière ne plonge son regard dans le sien de nouveau. «  J’ai déjà répondu à l’invitation du Baron et j’ai envoyé quelqu’un pour me louer un endroit où loger. » Elle s’arrêta un moment, avant qu’un léger sourire ne vienne orner ses lèvres rosées. « Malheureusement,  je crains que le château du Baron ne soit rempli. Ce qui n’est pas un problème en soi. Cela me permettra de passer du temps avec ma famille.  »  Elle approcha son visage du sien, avant de s’arrêter à quelques centimètres de son mari, laissant le désir doucement, pendant que son souffle semblait devenir de plus en plus court. « Toute ma famille. » Finissa-t-elle en murmurant, ses lèvres se posèrent finalement sur celles de son mari, l’embrassant passionnément. Un baiser qui dura quelques minutes, mais qui lui fit tourner la tête.  


«C'est un plaisir de te voir ici, ma lionne, et je voudrai que cet instant se prolonge. Cependant la route a été longue, je suis crasseux et fatigué. Je vais me faire préparer un bain, nous pourrons reprendre notre discussion lorsque mon état sierra mieux à la délicate princesse que tu es, si la Dame de ce château me le permet.»


La Vaanie baissa doucement du menton, alors que son sourire se transforma. On pouvait voir l’envie qui grandissait doucement dans ses yeux. Un bain? Mais quelle bonne idée! « Cela pourrait être dangereux. Qui sait ce qui rôde dans ce château… Peut-être devrais-je venir avec toi. Question de protection. » Dit-elle alors que la Vaanie défaisait doucement la boucle qui retenait la cape pourpre de son mari. La nuit venait de commencer, et elle n’avait pas l’intention de le laisser partir seul après cette longue absence…



****


Oësgard-la-citadelle, Arkuisa, 4e ennéades de Bàrkios, An XVII, Cycle XI


Un feu crépitait doucement dans la cheminée, léchant les pierres de la cheminée, éclairant doucement la pièce plongée dans l’ombre. Devant ce spectacle lumineux, une femme assise sur un canapé avec un enfant couché tout près d’elle, la tête sur ses genoux.  Le bambin luttait désespérément contre le sommeil alors que sa mère lui caressait délicatement les cheveux. Sa petite tête sur les genoux de la Princesse Marchande, ses yeux se fermaient lentement avant de se rouvrir brusquement, luttant contre le marchand de sable qui venait l’emporter. C’était son moment à lui, le moment privilégié où l’ainée des Irohivrah peut passer du temps avec les adultes alors que ses cadets dormaient déjà à point fermé.  Cela ne prit que quelques minutes avant que l’enfant ne s’endorme finalement, bombant doucement son torse au fur et à mesure que sa respiration se ralentissait. Pendant ce temps, la mère n’arrêtait pas son mouvement, bien consciente qu’elle avait failli le perdre, bien consciente que la vie tenait réellement à un fil. Cette journée-là, elle avait appris qu’est la douleur et la nuit derrière fut courte, et emplie de cauchemar. Elle avait passé son temps à se tourner et à retourner sur le matelas du manoir, avant de se lever d’innombrables fois pour s’assurer que ses enfants allaient bien. Et qui aurait pu la blâmer? Soudainement la porte du salon s’ouvrit. Elle n’eut pas besoin de lever la tête, le son de ses pas, sa respiration – il n’y avait aucun doute quant à l’identité de l’homme qui venait d’entrer. « Il va bien », murmura-t-elle, tentant de ne pas réveiller le bambin assoupi…

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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeDim 26 Jan 2020 - 16:47


"J’ai déjà répondu à l’invitation du Baron et j’ai envoyé quelqu’un pour me louer un endroit où loger. Malheureusement,  je crains que le château du Baron ne soit rempli. Ce qui n’est pas un problème en soi. Cela me permettra de passer du temps avec ma famille."
Le regard perdu dans les profondeurs azures des yeux de la vaani, le seigneur n'entend ces paroles que distraitement. Pour avoir organisé la protection de la Princesse Marchande le sénéchal n'est pas ignorant de ces fait, et avait même proposé, en bon diplomate, de prêter ses propres appartements à la partenaire étrangère. Une idée repoussée par l'intendant d'Oësgrad, qui lui a préféré la solution actuelle.
"Toute ma famille."
A ces mots, renforcé par le baiser qui suit, un sentiment de chaleur s'empare du nordien. Les battements de son coeur s'accélèrent, ses mains se pressent contre le corps de son épouse et l'homme se perd dans la passion qui le dévore. Un baiser à en perdre le souffle, comme un condensé de tous ceux qu'ils ont manqué au cours de leur éloignement. Jusqu'à ce que la réalité ne revienne à lui.

Briser un moment aussi fort aurait pu prendre des airs de goujateries aux yeux de bien des femmes, et pourtant le discours du höginois, emprunt d'un désir à peine dissimulé, a su éviter ce sentiment auprès de sa compagne. Mieux encore, les mots du gentilhomme éveillent dans le regard de la vaanie une envie grandissante, rappelant à l'humain l'air félin et joueur de leurs premiers échanges. Et si la demi-elfe jouait au chat, qui jouerait la souris ?
"Cela pourrait être dangereux. Qui sait ce qui rôde dans ce château… Peut-être devrais-je venir avec toi. Question de protection."
Un sourire empli de désir se dessine par les lèvres du nordien, son regard ne quittant pas celui de la princesse marchande. L'homme sent sa cape glisser de ses épaules, et avec elle tous ses soucis, toutes ses inquiétudes, tous le poids de ses différentes fonctions, et toute la tension qu'il a pu accumuler durant les derniers jours.
"En voilà une dame bien soucieuse de son époux. Qui sait, en effet, les dangers de ce château." Les lèvres du nordien s'approchent de l'oreille de la vaanie, et dans un murmure il ajoute : "Une bête affamée pourrait bien me sauter dessus tandis que je me lave, tu ferais donc bien de venir assurer ma protection."
A moins que ce ne soit le loup qui soit affamé. Un mordillement, une caresse, puis leurs regards se croisent, complices. La nuit ne fait que commencer et le seigneur des lieux, lui aussi, ne compte pas abandonner sitôt sa compagne tout juste retrouvée.


An 17 du Cycle XI, Bàrkios, Arkuisa de la quatrième ennéade
Oësgard-la-citadelle

La nuit est tombée sur Oësgard, les rues sont vidés. Ceux qui circulent à cette heure tardive ne sont pas nombreux : des ivrognes, des gardes, ou quelques citadins rentrant un peu tard chez eux. Peut-être voit-on plus de gens louches ou de faible vertu dans les faubourgs les plus pauvres, mais rien en tout cas qui n'égale l'activité du jour. Deux ombres se meuvent pourtant, fondues dans les ténèbres des hauts quartiers. Eviter la garde n'est point difficile lorsque l'on en a la charge, et rester discret est aisé pour qui connaît les recoins de la cité. Les deux ombres aux capes sombres et aux capuches remontées atteignent sans encombre le manoir occupé par la princesse étrangère, devant lequel une altercation verbale est provoquée par l'un des deux encapuchonnés. Et tandis que les gardes sont distraits par cet échange animé, le second encapuchonné grimpe le mur de l'autre coté du manoir. Celui-là n'a pas n'a pas fait deux pas après s'être infiltré dans la bâtisse que deux miliciens sont déjà sur lui, les pas d'un troisième approchant du couloir. Les lames se mettent au clair et pourtant l'encapuchonné ne montre pas le moindre signe d'animosité, se contentant de retirer sa capuche. Alors les miliciens échangent un regard circonspect, ayant reconnu l'homme devant eux. Le commandant est fait appeler et l'homme ne bronche pas, son visage restant de marbre.

Quand il découvre qui est le visiteur impromptue, le commandant de milice ordonne à ses hommes de retourner à leur poste.
"Bien, la réactivité de vos hommes s'est améliorée." Commente Brohan, face à un Ulric désabusé.
Les deux hommes se connaissent depuis plusieurs années maintenant, pour autant l'elfe ne semble pas toujours comprendre le goût du nordien pour ce genre de comédie. Tester la sécurité de la Princesse Marchande assurée par sa milice est devenu presque comme un jeu pour ces deux là, un jeu dont le commandant de milice se serait sans doute passé. L'oësgardien n'a cure de l'avis de l'elfe, du moins tant que cela n'empêche pas le milicien de correctement faire son travail. La sécurité de la famille Uldal'Rhiz est, après tout, leur priorité. Les deux hommes échangent alors quelques mots puis le commandant indique à l'invité où trouver celle qu'il cherche, s'en allant de son coté régler l'altercation à la porte d'entrée.

D'un pas pressé, le visiteur vêtu tel un voleur se rend sans attendre jusqu'au salon, différents sentiments montant en lui à mesure qu'il se rapproche des portes. De la colère, de l'impatience, de la joie et surtout de l'inquiétude. Plus précisément un mélange d'inquiétude et de peur. Car l'homme ne vient pas sans raison, ce soir là : il est venu confirmer, ou plutôt obtenir des explications, sur des évènements dont il a été informé. Et ses informations n'étant pas complètes, le père inquiet qu'est Brohan a voulu les combler de la personne même au coeur des évènements. La porte du salon s'ouvre brusquement, presque brutalement, même, révélant un homme de noir vêtu et à l'air austère.
"Il va bien." Murmure la femme occupant la salle, avant que l'homme n'ouvre la bouche.
Et heureusement, car la voix du nordien aurait certainement été plus forte. D'un regard le seigneur oësgardien parcoure la salle, pour s'arrêter sur le fauteuil sur lequel sont installés la Princesse Marchande et son aîné. La demi-elfe semble paisible et sereine, les yeux posés sur le petit bout allongé tête posée sur les genoux de sa mère. Instantanément les épaules du nordien se détendent, redressant légèrement son buste. Alors l'enfant qui a manqué de se faire écraser serait bien Lukas ? Même ainsi, les deux autres ne doivent pas être à négliger. Pour de jeunes enfants, voir un bouzon foncer sur quelqu'un peut être très impressionnant.
"Et les petits ? Où sont-ils ?" Demande l'homme, le ton plus bas qu'à l'ordinaire afin de ne pas réveiller le bambin visiblement endormi.
"Dans leurs chambres assoupis. Ils vont bien aussi."
Le père en est soulagé, pour les trois enfants. Et pourtant, désormais qu'il s'est déplacé jusqu'ici, cela ne suffira pas.
"Est-il prêt à être couché ?" Demande le nordien en désignant l'enfant endormi.
En guise dé réponse l'homme ne reçoit qu'un hochement de la tête, et alors il réalise l'anormalité de la situation. Pas un regard échangé entre eux deux, pas une salutation. Le nordien lui même n'a pas bougé du pas de la porte. Lui, trop inquiet pour un si petit incident ? Et elle, si silencieuse...
Expirant silencieusement son anxiété, le nordien passe finalement la porte dans l'intention de rejoindre la mère et son enfant.
"Alors amenons-le à son lit. Je veux les voir."
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MessageSujet: Re: La lionne et le loup [Brohan]   La lionne et le loup [Brohan] I_icon_minitimeLun 27 Jan 2020 - 20:12



«Alors, amenons-le à son lit. Je veux les voir.»


La Princesse Marchande s’arrêta net, avant de tourner son regard azuré vers son mari. Elle plissa ses yeux, observant Brohan avant de hausser les épaules. Elle prit doucement l’enfant de ses bras avant de se mettre à marcher en silence. Ils rejoignirent rapidement la chambre de l’aîné, avant de le mettre doucement au lit. Maralina le borda doucement, tentant d’éviter de le réveiller. Une fois que Lukas fut au lit, la Princesse Marchande se tourna rapidement vers le lit de Loghan, réajustant doucement la couette sous le menton de l’enfant avant de lui caresser du bout des doigts les cheveux. Le petit lâcha un léger grognement avant de se tourner dos à sa mère, avant de se mettre à ronfler doucement. La Vaanie, clairement attendrie, sortit rapidement de la pièce avant d’aller dans une autre pièce, là où autre petit lit accueillait leur fille qui dormait à poing fermer. Elle laissa le temps à l’Oesgardien de se rassurer avant de sortir dans le salon. Maralina ne perdit pas de temps et alla se rasseoir sur le même canapé.  C’est ce dernier qui brisa finalement le silence;


«Et toi, comment te sens-tu ?»


«Je ne sais pas », dit-elle en pianotant des doigts sur le tissu. Comment décrire ce qu’elle ressentait? Elle haussa finalement des épaules avant de rétorquer;  « Un mélange de peur, de frustration et d’inquiétude. » Maralina baissa doucement les yeux avant de soupirer, l’air triste. « J’ai vraiment cru que j’allais le perdre… » Ses poings se resserrèrent alors qu’elle sentit sa gorge se resserrer à ses mots… Le perdre… perdre son enfant, il y avait-il quelques choses de plus douloureux qu’une mère puisse imaginer? Elle en doutait franchement. Brohan s’assit sur un siège devant le sien; « Je suis venu dès que j'ai su, je n'ai pas eu tous les détails. Que s'est-il passé ?» Nul besoin de se cacher, la Princesse avait redouté ce moment. C’était le moment qu’elle devait avouer à son mari que non seulement elle avait failli à ses obligations de mère, mais aussi en tant qu’épouse.  Devait-elle lui avouer tout sur le moment? Après tout, il l’apprendrait bien à un moment ou à un autre… et valait mieux qu’elle lui avoue, là,  maintenant que dans quelques mois. Brohan finissait toujours pas tout savoir de toute façon…


«Nous nous promenions au marché et nous avons croisé le Comte d’Odélian. Je marchais derrière eux avec le Comte alors qu’un bouzon s’est emballé. Il a foncé sur nous, mes gardes m’ont enlevé moi et les enfants du chemin, mais Lukas a décidé de jouer au chevalier et d’affronter le bouzon. » Sa voix craqua pendant un moment, alors que les larmes montaient doucement à ses yeux.  Raconter les événements ne faisait que raviver la douleur qu’elle avait vécue à ce moment-là. Au moment où la lionne avait cru perdre son lionceau. « Le Comte s’est précipité sur Lukas et l’a attrapé. » Maralina releva soudainement son regard azuré vers Brohan, tentant tant bien que mal de retenir ses larmes, avant de murmurer; «  Je lui dois la vie de mon fils… » Brohan n’eut aucune réponse.  Il resta silencieux, le visage de marbre, comme s’il analysait la situation, comme s’il savait déjà ce qui s’était passé. Maralina ne répondit rien, se contentant de soutenir son regard. Elle savait très bien que la prochaine tempête n’annonçait rien de bon… La Vaanie ravala rapidement ses larmes en plissant les yeux. Vraiment? N’avait-il donc rien d’autre à dire? « Je viens de te dire que je dois la vie de Lukas au Comte d’Odélian et tu n’as rien à y répondre? »


C’était dur, certes, mais elle n’avait plus ce contrôleur. Ses mains tremblaient, son cœur battait la chamaille, alors que le sang battait dans ses veines. La Vaanie était en colère, en colère de n’avoir aucune réaction, que son mari soit si froid alors qu’elle avait besoin de lui. Ou peut-être était-ce parce qu’elle savait que les actions qu’elle avait posées étaient mal? Non… Elle était princesse de la chair. Brohan savait ce que cela signifiait… Mais cela n’empêcha pas ses paroles d’aller droit au but. Elle voulait avoir une réaction, elle en avait eu une. Brohan se crispa soudainement avant d’avaler sa salive. Il s’approcha de la Vaanie avant de lui rétorquer;


«Et qu'est-ce que cela implique ?»


La Princesse se releva rapidement de ses pieds, fixant son mari de son regard colérique. « Qu’il a sauvé une des choses à laquelle je tiens le plus. Tu le sais autant que moi que je le suis redevable maintenant. »  Les poings de Maralina se resserrent alors qu’elle faisait face à son mari. Devait-elle réellement aller plus loin? Devait-elle lui raconter leur dîner? Lui dire que LUI n’avait pas peur de se promener en sa présence et celle des enfants?

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