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 La rénovation de l'Agora

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Cassiopée Meldyrin
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MessageSujet: La rénovation de l'Agora   La rénovation de l'Agora I_icon_minitimeDim 29 Déc 2019 - 20:12


LA RENOVATION DE L'AGORA


       




Première ennéade de Barkios de l'an 17 / XI



L’ancien colisée d’Ys se dressait de toute sa hauteur dans les brumes matinales de la cité cotière. Véritable symbole de la ville, chaque habitant pouvait se situer dans les dédales de rues en repérant ses immenses tours consolidant son enceinte. Chaque tour avait son petit nom et était réputée pour concentrer une activité particulière.

Car cet ancien colisée n’avait plus vu le moindre combat de gladiateurs depuis maintenant quelques siècles, à moins que l’on ne compte les rixes de taverne, qui restaient très populaires. Depuis la destruction d’Ys-la-Vieille, le colisée, dont la date de construction reste encore sujette à débat, s’était vu reconverti en place marchande, que les locaux nommaient l’Agora. Bien que cela n’avait rien à voir avec une véritable agora, il ne fallait pas sous-estimer le poids des mots et des traditions à Ys. Il n’en restait pas moins que l’Agora – nous allons désormais la nommer de la sorte – restait le cœur battant de la vie marchande à Ys et le point focal à partir duquel la Nouvelle-Ys s’était redéveloppée sur les berges nord de l’Olya.

N’importe quel marchand qui débarquait à Ys, que cela soit par le fleuve, par la route ou par la mer, était nécessairement dirigé ou attiré par ce fabuleux monument grouillant d’activités, de couleurs et de bruits. L’Agora était l’endroit où tout s’échangeait, se monnayait et se trouvait. Un dicton populaire à Ys disait que si l’on se faisait voler quelque chose, il suffisait d’aller à l’Agora pour le retrouver – et le racheter.

Au fil du temps, l’arène avait été remplacée par une ruche bourdonnante d’édifices en pierre et en bois qui côtoyaient les tentures et les étals mobiles. Les différents entrepreneurs avaient progressivement rempli l’ancien colisée de nouvelles constructions, qui venaient plus ou moins consolider la structure existante et créer de nombreux patios autour desquels s’organisaient des boutiques de toutes sortes, savamment irriguées par des escaliers de bois ou de pierre. Certains étaient en acier, notamment du côté de la tour des serruriers : elle marquait l’entrée de leur territoire.

On entrait dans l’Agora après avoir passé les grandes arches de pierre où s’engouffrait la lumière du matin. Il était connu de tous que les marchands n’entraient pas par la même porte que les clients. On ne mélangeait pas les torchons et les serviettes. Malgré l’effervescence de cette ruche bourdonnante, des règles très strictes étaient appliquées. Le droit de posséder un commerce dans l’Agora se monnayait cher auprès des autorités de la ville et les guildes veillaient farouchement à conserver le moindre mètre carré de territoire. Il n’était pas rare que des échauffourées éclatent après une dispute sur le placement d’une tenture ou d’un article mal rangé. Mais l’Agora, malgré toute son agitation, n’était pas sans règles : les Heaumes de Bronze (nommé en raison de leur casque qui protège leur tête des articles qui tombent régulièrement des étages supérieurs) veillaient à ce que les règles soient respectées … parfois à grands coups de matraques.

Il était très facile de se perdre dans l’Agora. Les chemins avaient beau être marqués par des panneaux, les enfants se faisaient un malin plaisir à les échanger d’un jour à l’autre. Il en ressortait que les meilleurs guides pour s’orienter dans cette ruche était de se fier aux enfants. Ils ne prenaient pas cher et savaient exactement où trouver ce que vous cherchiez. Les marchands les toléraient. Après tout, ils étaient bien pratiques et pouvaient manger à leur faim avec ce qu’ils gagnaient. Cela valait mieux que la rue ou les bordels. Un chiard de l’Agora qui atteignait l’âge adulte sans tomber d’un escalier pouvait se flatter de savoir s’orienter, de savoir lire et probablement compter … C’était un avantage non négligeable dans des cités comme Ys.

Depuis le changement de régime, l’Agora, qui avait été l’endroit d’où la famille de Kahina tirait l’essentiel de ses revenus, avait été le centre de toutes les attentions et les gens se demandaient, à juste titre, ce que les nouveaux dirigeants comptaient faire de cet édifice. Epicentre de la révolution d’Ys contre les familles régnantes, l’Agora fut le lieu d’affrontements sanglants pendant au moins deux années suite à la vacance du pouvoir. Cette situation avait profondément marqué un bâtiment déjà peu entretenu. Endommagé sur de nombreuses sections, avec certaines parties en fumée, l’Agora au sortir de l’an 10/XI n’était plus que l’ombre de l’ombre de ce qu’il avait été. L’ancienne section nord à la toiture improvisée s’était effondrée, emportant avec elle une partie de la guilde des maréchaux-ferrants … dont on n’avait jamais véritablement compris la présence si haut dans le colisée, mais passons.

Depuis cette année fatidique, d’importants fonds avaient été levés par les autorités d’Ys et surtout la Protectrice pour entamer l’un des plus grands chantiers de siècle : la rénovation de l’Agora. Toutes les guildes avaient été mises à l’ouvrage. Des architectes et des maîtres-d’œuvres d’Ys faisaient des merveilles sur le bâtiment, important depuis le fleuve les matériaux nécessaires pour conforter l’ouvrage, l’agrandir, mais aussi en réparer les failles. C’était un travail de longue haleine, qui nécessitait une force de travail colossale et l’utilisation de matériaux nobles et d’artisans qualifiés. Le projet était d’un enjeu crucial : montrer à la population que les Treize étaient capables de faire mieux que leurs prédécesseurs et se montraient à même de gérer la cité portuaire.

L’inauguration du chantier avait été réalisé en l’an 10/XI avec la création de la Fête des Perles, cette fête populaire qui voyait tous les cinq ans, quinze jeunes d’Ys se voir attribuer une place dans une école financée par la Protectrice afin d’y apprendre l’écriture et la lecture. A partir de cette date, les ouvriers s’étaient élancés à l’assaut du chantier de l’Agora.

A mesure que le projet prenait forme, l’intérieur de l’Agora était chamboulé. Les marchands étaient déplacés au gré des travaux, tandis que les guildes étaient relogées dans les ailes les plus fonctionnelles. Au travail de l’ouvrage à proprement dit se doublait celui de l’organisation du commerce pendant les travaux : il était impensable que l’on songe à stopper le commerce pendant les travaux. Une partie des activités avaient été relocalisées dans les ailes actives tandis que d’autres avaient été déplacées vers le port maritime et le port fluvial. C’était une solution temporaire, mais une partie des marchands s’étaient appropriés les nouveaux locaux sur les ports sans aucun souci.

Cela faisait maintenant presque une décennie que le chantier avait été lancé et les travaux continuaient à bon rythme. Au vu de l’avancée du chantier, les Yssois devaient en être à la moitié des travaux. Le colisée en réparation se devinait derrière les toiles de protection et les échafaudages. Le chantier était toujours grouillant d’activité : la mise en place des travaux, le choix des partenaires, des matériaux et de la logistique avaient nécessité un travail préalable considérable. Les inspecteurs des travaux étaient en train de vérifier la conformité de l’édifice depuis des ennéades et surveillaient l’état des travaux déjà réalisés. Les ouvriers et les esclaves s’affairaient sur les différentes sections du bâtiment, remplaçant les pierres usées, créant de nouveaux échafaudages et ravalant les façades encore maculées du sang des Yssois.

Dans les arcanes du pouvoir, les Treize et les guildes marchandes avait bataillé il y a quelques années dans une immense salle de réunion à peine rénovée pour négocier entre eux la répartition des espaces de l’Agora. Tout le monde devait ressortir satisfait de cette entrevue … c’est pourquoi des lits avaient été installés et des gardes postés autour de la salle de réunion... Des serviteurs entraient et sortaient régulièrement avec des pots de chambre remplis tandis que l’on entendait les représentants s’égosiller pour le contrôle du moindre mètre carré. C’était une tradition yssoise. La chose avait été entendue au bout d’un mois de négociations et tout le monde semblait satisfait des répartitions prises.

Les maîtres d’ouvrages avaient veillé à ce que le colisée soit agrandi, souvent en empiétant sur les parcelles alentours. Ces extensions étaient encore en construction en l’an 17/XI, mais avançaient assez rapidement. Avec un peu de chance, elles seraient terminées au début du printemps et au plus tard au début de l’été. Cela avait donné lieu à l’établissement du premier cadastre d’Ys, réalisé par l’Astrolabe, une compagnie de cartographes, d’ordinaire spécialisée dans la navigation, mais qui, par le plus grand des hasards, savaient aussi se servir d’un crayon et d’un papier les deux pieds sur terre. L’établissement du cadastre relevait d’une logique purement comptable. Pour savoir comment dédommager les riverains en les « poussant » en dehors de la zone d’extension, il fallait savoir calculer précisément ce qu’on leur prenait.

Les métrés avaient été établis dans un temps record et avaient donné lieu au renforcement de l’administration d’Ys, qui veillait désormais à ce que les constructions ne se fassent plus de manière anarchique. Pour l’occasion, un quartier expérimental avait été érigé sur les ruines d’un ancien bidonville ayant pris feu il y a quelques étés. Des rues avaient été tracées au cordeau, des parcelles délimitées et des règles de construction stricte avec des matériaux spécifiques avaient été mises en place. En bref … ce n’était pas que le chantier du colisée qui était en jeu ou le prestige des Treize. C’était un prétexte commode pour mettre en branle toute une ingénierie de la construction qui se modernisait dans la Perle Noire de l’Olya.

L’arrivée de l’hiver allait signer une accélération des réparations. Ys ayant récemment acheté de nombreux esclaves pour mettre en place ses nouvelles routes. Néanmoins, dans la mesure où elle ne pouvait faire travailler des esclaves dans le froid hivernale, la main d’œuvre captive allait être déployée sur le chantier de l’Agora, notamment pour s’occuper du gros œuvre et pour les plus aptes, de faire les finitions des parties déjà réalisées. Il allait aussi falloir rouvrir les anciennes caves et les entrepôts souterrain du colisée, qui avaient été laissés à l’abandon depuis cinquante ans suite à une invasion de rats. Une grande opération de nettoyage des tunnels et des sous-sols devait être menée durant l’hiver pour récupérer les espaces situés sous le colisée.
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