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 Gwilithiel d'Orodriss, gwaeren maethor.

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Gwilithiel d'Orodriss
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Gwilithiel d'Orodriss


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Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  862 ans - Taille : 176 cm
Taille
: 1m76
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MessageSujet: Gwilithiel d'Orodriss, gwaeren maethor.   Gwilithiel d'Orodriss, gwaeren maethor. I_icon_minitimeSam 28 Mar 2020 - 2:27



Menelroval
Nom/Prénom : Gwilithiel d'Orodriss.
Âge/Date de naissance : L'Elenwënas de la huitième ennéade, en l'an 155:X.
Elle a 862 ans.

Sexe : Heri.
Race : Anëdhel.
Faction : Aegedhel. Elle est de ceux qui ont quitté les forêts pour vivre reclus dans les cimes des monts Telion.
Alignement : Loyal neutre.
Liens notables : Uinèn Faerin, Amdir, Cugiel, Eithon et Gwestor.

Particularité :
Gwilithiel partage avec quelques uns de ses comparses une particularité physique qu'ils prennent soin de cacher autant que faire se peut.


Métier : Archemage des gwaeren maethor.
Classe d'arme : Archerie, dagues en dernier recours.


Possessions & Equipements :
Contrairement aux autres anëdhels, l'idée possession existe en ce qui concerne les objets totalement ou en partie métalliques, considérés comme des objets extrêmement précieux. Ainsi, afin de donner une dimension de possession à un objet il est de coutume d'y ajouter une partie en acier. Dès lors, ils deviennent ce que les aegedhels appellent des « mîrgornir », des artefacts qui seront légués aux générations futures. Seule exception à la règle, les armures de guerre des gwaeren maethor avec lesquelles ils sont rendus à la Prime Œuvre. De fait, comme les autres gwaeren maethor, Gwilithiel possède une armure de combat, une paire de dagues elfiques et un arc.
De possessions personnelles, elle n'arbore qu'une parure d'argent sertie d'une pierre de lune et un serre-tête de bois et de bronze dans lequel est sertie d'une autre pierre de lune. Ces bijoux sont la marque de sa position au sein des gwaeren maethor. Serré autour de son poignet, le bracelet à fermoir, gravé d'une promesse et qui fut taillé dans la serre d'un Aigle Géant, n'est autre que son focalisateur.

L'Ire des Tempêtes : Cet arc fut chanté par Gwilithiel elle-même. Sa corde est le résultat d'une savante artisane de la Lin’Serindë. La Première Serindë, Uinèn Faerin lui fit don de la toile. Chacune des branches de l'arc est ornée d'une pièce de métal en akar forgée par Eithon.
L'Ire des Tempêtes est une arme d'exception, véritable œuvre d'art en elle-même, cependant sa particularité tient du fait qu'il s'agit d'une création d'archemage. Ainsi, les flèches décochées par cet arc son chargées d'un sortilège de foudre, explosant à l'impact dans un arc électrique voire une chaîne d'éclair.

Apparence :
Les elfes de la Harde d'Orodriss se sont adaptés à leur environnement au fil des cycles, ainsi les hommes dépassent très rarement le mètre quatre-vingt, quand les femmes avoisinent le mètre soixante-quinze. De même, la vie des montagnes a rendu les hommes plus trapus et les femmes plus galbées.
Gwilithiel n'échappe pas à cette évolution, du haut de son mètre soixante-seize. Du reste, elle est harmonieusement proportionnée, possédant des atours féminins moins androgynes que ses cousines des forêts et plus marqués. De part sa position sociale, elle a développé au fil des siècles la fine musculature des guerriers des vents, impétueux acrobates des cieux et archers téméraires.

Ses yeux sont d'un gris anthracite saisissant, donnant parfois l'impression d'un regard dénué d'émotion. Si elle reste parfois inexpressive des heures durant à contempler les cieux, elle a bien vite fait de sourire et ses yeux rieurs chassent naturellement cette impression de vide pour laisser place à la chaleur d'un regard bienveillant. Ses traits sont fins, que ce soit le nez, les lèvres ou bien les arcades et les contours de son visage. Une certaine harmonie règne sur faciès, prompt à la joie comme à l'ire.
Quant à sa longue chevelure, elle est presque aussi blanche que les neiges éternelles enveloppant les plus hauts pics des Monts Telion.

  • Taille : Presque six pieds.
  • Couleur des yeux : Anthracite.



Personnalité :
Gwilithiel est à l'image des vents que Hwestalindë fait souffler sur le monde.
D'un naturel calme et paisible, tout comme la brise des forêts au pied des montagnes, elle apporte chaleur et réconfort à ceux qui en éprouvent le réel besoin, qu'ils soient des étrangers à la Harde ou non. Comme les vents secs et glaciaux des montagnes, elle peut se montrer d'une extrême froideur et faire preuve d'un pragmatisme à toute épreuve. Telle la tempête et les vents impétueux des orages, son ire n'a pour limites que sa hargne et sa volonté.

Outre ces émotions visibles, Gwilithiel déborde d'un amour, qu'elle exprime certes peu, envers les membres de la Harde, qu'ils soient aegedhels ou aigles. Ils sont la raison pour laquelle elle a rejoint les gwaeren maethor, ils sont la raison pour laquelle elle a choisi devenir l'un des echedinir.
Elle ne souffre d'aucun ressentiment à l'encontre des ornedhels et taledhels malgré leurs guerres intestines et aspire à apaiser les tensions qui subsistent entre eux. Quant aux ondurs et aux daedhels, elle les considère comme étant des enfants influencés par un père destructeur pour les premiers et égarés pour les seconds. Et si elle ne rechignera pas à les affronter pour protéger la Prime Œuvre, elle pleurera leurs morts en espérant qu'enfin, ils finissent par ressentir au fond de leur cœur l'étendue de l'amour de la Mère. Quant aux arïns, elle ne leur accorde aucune confiance, eux qui ont décimés les aigles par vanité, eux qui ont causés tant de maux à la Prime Œuvre et à ses enfants, cependant elle nourrit l'espoir qu'ils grandissent, prennent la mesure de leurs décisions et fassent amende honorable.

Capacités magiques :
Elle est l'une des rares personnes de l'Anaëh à avoir hérité du don de la Mère, celui de façonner. Un art qui se transmet depuis les premiers âges de l'Anaëh, un héritage des ornedhels. Un leg de la Pan'Mera.


Gwilithiel fut choisie pour son caractère et sa conception du monde par Gîlangol, l'étincelle des anciens savoirs, héritière de connaissances profondes et cachées.
La jeune aegedhel qu'elle était fut formée très tôt à l'Art, curieuse et précautionneuse, attentive et admirative. La voie du mysticisme est ardue, complexe et vaste de par sa capacité à agir sur les autres magies, requérant une compréhension et une approche de la trame toute particulière et très précise. Les aegedhels la considèrent comme étant l'une des plus pure, car ne souffrant d'aucune altération.
Satisfaite des progrès de sa protégée, grandissant au rythmes des leçons, parvenant à accomplir toujours plus et gagnant en clairvoyance, Gîlangol, assumant son devoir de transmission accompli, se laissa aller au long repos, le dernier voyage des aegedhels.

C'est un demi-siècle plus tard que la gwaeren maethor approcha la Pan'Mera. Ceux dont on dit la parole ignorante et le verbe fou, ceux qui vivent dans les forêts et pourtant incapables reconnaître leurs racines. Si seulement ces médisants savaient entendre ce qu'ils ne disent pas, ils s'en mordraient la langue. Porteuse de la parole Minuìthond, elle fit la connaissance d'Amdir. Il fut l'apôtre, l'ami et l'amant durant de longs siècles, l'entraînant sur un voie plus ancienne et plus secrète, celle de l'Archemagie. Ainsi Gwilithiel, elle qui n'entendait pas le Chant de la Mère apprit à chanter, fredonnant pour la Prime Œuvre tout comme Elle le faisait pour les anëdhels.

Aujourd'hui, Gwilithiel chante le bois et les os des Aigles Géants. Ses rituels sont autant de chants qu'il existe d'émotions, l'aegedhel entonne tant de tristes lamentations que de douloureuses complaintes tout comme elle fredonne et iodle gaiement la vie et la paix, et célèbre les guerres et les combats en des hymnes furieuses. Ces cantiques ne sont adressées qu'avec discernement et précaution à l'attention de sages et de méritants, en l'honneur de la Harde et des cieux.









Histoire

Née d’Hithunis, la mariée brumeuse, et de Northor, celui qui chevauche, elle fut nommée, en hommage à Hwestalindë la Paisible, Gwilithiel, la fille de l’air. Un nom que ses parents eurent tôt fait de regretter. Car si la très jeune aegedhel avait le sens de la meute et de la ruse, dont elle usait et abusait pour ne jamais manquer une occasion de côtoyer ceux de son âge qu’ils soient elfes ou aiglons, la raison se trouvait être tout bonnement absente de son esprit.
Tout juste capable de courir plus de quelques coudées sans trébucher, sa curiosité maladive jouait d’ores et déjà des tours à tous les membres de la Harde. D’autant qu’à chaque fois, ses jeunes comparses Cugiel et Eithon encourageaient gaiement la petite trublionne dans ses sottises. Jusqu’à ce fameux jour d’hiver, cette journée d'inoubliables tracas et de grande colère.

Alors âgée de seulement sept décennies en ce temps, Gwilithiel et ses amis, que les elfes des cimes avaient fini par surnommer « Les bourrasques d’Orodriss », se mirent en tête de braver l’interdit. Ils savaient les echedinir passer, de temps à autre, plusieurs jours en un lieu reclus, au sommet d’un pic montagneux qu’ils atteignaient à dos d’aigles. Maintes et maintes fois, leurs parents les avaient mis en garde. De la bataille de l’interdit, la curiosité sortit victorieuse.
Ayant rassemblé à la fois son courage et sa témérité, sans faille lorsqu'il s'agit de s'adonner des âneries, et comptant sur ses amis Cugiel et Eithon pour attirer l’attention sur eux le temps d’une journée, Gwilithiel emprunta le chemin de la crête. Seule. Se retrouvant bientôt face aux parois abruptes des falaises n’offrant aucun chemin vers leurs sommets, elle n’eut d’autre choix que d’entamer une ascension aussi bien déraisonnable que dangereuse, sans même penser à un quelconque moyen de redescendre. Et, sous l’astre diurne déclinant, forte son exploit et couverte de griffures, de poussières et de saletés, la petite tête blonde pu enfin poser les yeux sur l’objet de sa quête.

Au sein d’Orodriss, la mascarade ne teint pas longtemps. Gwilithiel ne revenant pas de son expédition, les enfants n’eurent d’autres choix que de prévenir les adultes du plan de leur comparse. Encore à ce jour, ni Cugiel ni Eithon ni même Gwilithiel n’ont vu Gwestor dans pareille fureur. Une colère née de l’inquiétude qui l’avait rongé tout comme le feu ravage le bois. Jurant et invoquant tout le panthéon, il s’était précipité jusqu’aux nids pour enfourcher son compagnon ailé.
La gwaeren maethor se souvient encore de l’arrivée du iarwanin. Elle l’avait attendu sans patienter, perçu sans le voir, écouté sans l’entendre. Il était déjà trop tard. Le terrible poids de l’indicible écho des histoires passées et futures avait alourdi son cœur. Elle ne venait pas seulement de comprendre ce qui rythme les vies des iarwanin, mais bel et bien de mesurer l’étendue d’un néant impondérable, de caresser les limites inconsistantes de l’abîme logée en son Souffle.

Depuis ce jour, ce qu’elle fut n’était plus. Les éclats de rires et les désirs puérils ne lui paraissaient que vide et vacuité. En son cœur grondait une sourde et grave rancœur à l’égard des iarwanin. Son seul répit restait la solitude et les chants mélodieux des alizés léchant les falaises et belvédères du Telion. Et Gîlangol la prit sous aile. L’étincelle des anciens savoirs lui conta la Prime Œuvre, les chants des Premiers-Nés et des Anciens, les Mémoires de la Terre et les Légendes portées par la brise. Réveillant la curiosité de la jeune aegedhel, chassant sa colère en l’abreuvant de savoirs, le sourire finit enfin par lui revenir. Elle était en paix, son esprit désormais étreint d’un calme imperturbable.
Ainsi débuta l’instruction de l’imprudente devenue prématurément sage. Ainsi l’Art lui fut révélé par son aînée. Ainsi Gwilithiel sentit l’abîme se réduire car elle entendait un nouveau Monde. Elle entrevoyait les percussions fracassantes de la roche, percevait les accords séraphiques des vents et distinguait les vibrations des bois. La Trame jouait à ses yeux ce dont son Souffle se languissait.

Née de la brume et du cavalier, elle était devenue la fille de l’air. Sa hargne pour la plénitude, sa rancœur pour la chaleur, sa fantaisie pour la raison. Gwilithiel s’était drapée d’une solitude bienveillante et chaleureuse, adepte des voies mystiques enseignées par Gîlangol. Elle marchait sereinement dans les traces de son père sur le chemin des gwaeren maethor, comme sa mère avant lui, comme son aïeul avant elle.



Un jour d’automne, une feuille chut. Orodriss perdit la femme des nuages, Fauneth, l’echedi qui avait longuement apporté joie et amour, protégé les siens et leurs secrets. Son Souffle s’était mêlé aux vents de La Paisible, son corps renvoyé à la Prime Œuvre par les « Dantir Dadamar », les Chutes vers la Terre. L’« alagauth », l’épreuve de foi, fut alors présentée à la Harde afin que l’anneau d’akar de l’echedi trouve son héritier. Gwilithiel avait atteint les trois siècles depuis quelques années, devenue gardienne du souvenir et du savoir de Gîlangol, elle aussi ayant rejoint les vents de La Paisible trois décennies plus tôt. Ce malheur serait sa chance. Sa chance de le voir à nouveau, de l’entendre encore et encore. D’être le lien entre les iarwanin et les sourds.

Avec elle, deux autres aegedhels se portèrent volontaires pour réaliser l’« alagauth ». Au lendemain matin, Gwestor annonça le départ. Tous trois se lancèrent à l’ascension de Perce Cieux, la plus haute cime de tous les pics des Monts Telion. Ils coururent à en perdre leurs sens, enjambèrent pierres et rocailles, manquèrent de chuter à pic et glisser dans la neige. À la mi-journée, aucun d’entre eux n’était parvenu à distancer les autres et tous étaient à bout de souffle.
Gwilithiel fut la première à reprendre l’ascension, mais pas seule. À grimper et escalader ainsi, ils ne trouveraient que la mort, ainsi elle ouvrit la voie. Et ils gravirent Perce Ciel, ensemble. S’entraidant et se conseillant les uns les autres, réfléchissant et étudiant ses chemins retors et cachés, le sommet fut atteint.
Là-haut, la Prime Œuvre se révélait dans toute sa splendeur hivernale. Elle s’étendait sur des lieues à la ronde dans un par terre de forêts, de bosquets et de clairières, l’on pouvait même apercevoir les rivages des mers nordiques par delà les contrées enneigées.
Cependant il n’était pas là un lieu de contemplation et d’émerveillement. Fortes étaient les bourrasques, assourdissant étaient les hurlements des vents. Et la peur. La peur. Celle qui vous noue l’estomac et enserre vos poumons, celle qui vous prend à la gorge et vous fait monter les larmes.
Aucun abandon total n’est possible. Un héritier doit être choisi avant que ceux n’ayant pas sauté soient récupérés, telle est la loi, telle est la tradition. Gwilithiel s’approcha du précipice, en contrebas seule la couverture cotonneuse des cieux s’offrait à son regard. La gwaeren maethor fit face à ses comparses peu enclins à sauter. Sans un mot et dans un sourire serein, les bras en croix elle bascula vers l’arrière.

Comment pourrait-elle oublier ce jour ? Le souvenir de sa chute, libérée de toute étreinte, de toute peur. Gwilithiel s’était abandonnée à sa foi et à l’amour des siens, sa conscience portée par les vents. Combien de secondes s’étaient écoulées avant que le cri perçant d’un des aigles de la Harde ne la tire de sa profonde torpeur ? Jamais elle ne l’a su, jamais elle ne le saura. Mais elle se souvient de l’aigle, émissaire d’Hwestalindë, plongeant à ses côtés et lui offrant son dos rond et ses larges ailes, faisant d’elle l’héritière de Fauneth et nouvelle echedi.



S’étant faite héraut de Minuìthond, aux côtés des quatre autres echedinir, et en tant que gwaeren maethor, Gwilithiel parcourait régulièrement les terres épousant les flancs des Monts Telion. Tant et si bien qu’elle apprit à connaître certaines noss, comme la Wen’Döril. Certes leurs contacts se faisaient occasionnels et rarement à moins deux ou trois lieues de leur Arbre-Maison. Cependant, l’aegedhel allait faire la connaissance d’une autre noss et de l’ornedhel qui conditionnerait les quatre prochains siècles de sa vie.

Les forêts renaissaient suite à un hiver particulièrement dur, les bourgeons peinaient à éclore et la vie animale se faisait encore discrète. C’est le moment que Minuìthond choisit pour amener Gwilithiel à rencontrer la Pan’Mera. Ceux dont l’on disait la parole ignorante et le verbe fou, ceux qui vivaient dans les forêts et étaient pourtant incapables de reconnaître leurs racines. Certains allaient même jusqu’à les accuser de menteries éhontées. Et en dépit de tout ce que colportait la brise, ce fut auprès d’Amdir que ses pas la guidèrent. Méfiance et curiosité scellèrent les fondements de leur relation autour de la parole des arbres et des feuilles, des plantes et des racines.

« Entend petit prêtre, suis le chemin de soliste.
Derrière toi, petit prêtre, le passé.
Devant toi petit prêtre, l’avenir.
Demain déborde d’hier.
Réjouis-toi, la Mort n’est pas la fin,
Réjouis-toi, la fin n’est pas la Mort.
L’écorce est solide, les racines perçantes.
Celle qui se présente fera,
Petit prêtre, tu les porteras,
D’un battement d’ailes,
La Tempête tuera.
Et la soliste chantera. »

Du vrai, du faux. L’esprit s’y perd, le cœur discerne. Il la savait venir des cieux, elle ne craignait pas la trahison. Car il fut pour elle ce que Gîlangol fut en son temps. Et bientôt, plus encore. Ami. Amant. Sa fascination et ses sentiments grandissaient, plantant leurs racines profondément dans son cœur à mesure qu’il l’entraînait sur les voies secrètes et cachées de l’Archemagie. À mesure qu’il lui faisait découvrir l’Art de conjuguer deux mondes. À mesure que l’abîme se refermait. Et Gwilithiel chanta pour la Prime Œuvre, Elle qui chantaient pour eux tous.

Les décennies et les siècles s’écoulèrent lentement, et l’amitié qu’elle lui avait juré était restée pure et intacte. Ensemble, ils parcoururent les Terres des Golems à la recherche d’un bois ayant connu le feu de la bataille. Un arbre à l’écorce sombre et solide, comme il en existe en ces terres ayant connu la guerre. Les souvenirs douloureux enracinés dans les sols et ternissant jusqu’aux ramures et aux feuillages.
Ils le trouvèrent. Ils l’approchèrent. Ils apprirent son histoire. Le Sans-Âge, lui qui avait vu les Golems s’éveiller, s’était abreuvé de sang par ses racines et dont l’écorce avait subi l’acier et le feu. Et Gwilithiel chanta. Sa voix trancha le vent et fit frémir les herbes folles. Et le Sans-Âge se souvint. Elle célébra les combats rudes et sanglants. Et le Sans-Âge trembla. Elle entonna l’hymne de ces guerres sacrées et funestes. Et le Sans-Âge répondit. D’une large et puissante branche, une nouvelle naquit, plus sombre encore et faite de courbures aux allures agressives. La soliste avait chanté les souvenirs du Sans-Âge et sa fureur avait pris forme.

Sa quête inachevée l’appelant, la gwaeren maethor s’en remit à ses croyances et retourna prendre conseil auprès des siens. Une fois de plus, elle suivit le chemin tracé par les racines secrètes de Minuìthond. Un sentier qui la mena à rencontrer à nouveau la Wen’Döril. Avenants. Car le jour était venu. Amicaux. Car le moment était arrivé. La Lothod Mereth.

Gwilitheil connaissait les vastes cieux, les pics abrupts, les monts venteux et les vaux inatteignables. Au cœur des forêts, elle n’était qu’une enfant insouciante et incapable de retrouver son chemin, ignorant les beautés insoupçonnées de la Prime Œuvre. En ce jour l’abîme qui l’avait tant terrorisée lui sembla tout à coup refaire surface. Discrète. Une ombre au coin de l’œil qu’on ne peut jamais saisir.
La floraison de l’Arbre-Maison l’avait subjuguée, tant et si bien qu’elle en avait pleuré. Des merveilles, la Mère en avait façonnées. Des centaines voire des milliers qui n’attendaient que d’être vues. Au cours de cette cérémonie, Gwilithiel fit la connaissance d’Uinèn. La Descendante. La Première Serindë. Elle était de ceux qui côtoient les arachnides et les comprennent et leur parlent. La gwaeren maethor eut le sentiment de la comprendre, puisqu’elle-même comprenait les aigles. Deux jours durant, Gwilithiel s’était abreuvée de ses récits, avait admirés certaines de ses créations. À la fin de la cérémonie, elle ne put se résoudre à partir sans la lui montrer. La tanière des translucides, celles qui vivent dans les cavernes et jamais ne sortent sous les rayons du Soleil.

Ainsi elle guida la Serindë et ceux qui l’accompagnaient jusqu’au pied des Monts Telion, à l’ombre d’un flanc de la montagne, jusqu'à la fissure dans la roche. Mais les secrets de la Lin’Serindë devaient le rester. Et Gwilithiel eut le sentiment de la comprendre, puisqu’elle-même gardait le secret des aigles. Ainsi l’aegedhel quitta les flancs de la montagne, s’en retournant à l’orée des forêts, laissant à Uinèn et aux siens le temps d’accomplir leur œuvre.
Deux lunes. Ce fut le temps qu’elle eut à patienter. Les ornedhels de la Lin’Serindë la retrouvèrent et ils passèrent le jour suivant à lui conter les histoires de ces autochtones caverneuses. Peu avant de se quitter, et en guise de remerciement, la Première Serindë lui offrit une corde tissée de la soie des araignées à la chitine translucide. Celles-là même, vivant recluses et cachées du jour, car l’astre les avait chassées dans les sombres recoins du monde.



Cinq années. Cinq années furent nécessaires à la gwaeren maethor pour entrer en possession de la hampe de l’arc et de sa corde. Et Minuìthond ne pouvait lui en offrir plus. Car bientôt le chant de la guerre fut entonné. Les anëdhels les avaient relayés au rang légende depuis des milliers d’années. Mais les anciens mythes allaient reprendre vie, pour la première fois depuis près de quatre cycles. Les contes se feraient le tranchant d’une lame et les affabulations l’espoir des guerriers.
Gwilithiel demanda à son ami de tous temps, Eithon, de faire de son arc un héritage. Son héritage, la fureur de la Harde. Et le précieux acier akar, entre le marteau et l’enclume, souffrit la volonté implacable du forgeron.
La fille de l’air se tourna ensuite vers Aragollor, le noble sage, celui qui commande aux éléments. Elle chanta pour lui. Chanta la souffrance de celles que le Soleil avait chassé sous la terre, la douleur infinie du Sans-Âge passé par la mort, le feu et la guerre. Le cœur noble fut brisé et la l’ivresse de son courroux fit gronder son Souffle. L’orage retentit et le tonnerre sembla éclater entre les pics d’Orodriss, au rythme déchaîné de l'hymne de guerre. L’Ire des Tempêtes naquit.
Gwilithiel s’était faite le bras armée de la furie des cieux.

Les cors résonnèrent dans les Monts Telion, rassemblant les aigles et les gwaeren maethor. Ils prirent un chemin que leurs ancêtres empruntèrent sept mille ans auparavant, celui de la grande cité d’Alëandir, siège du pouvoir des elfes de pierre.
L’Uraal s’embrasa, submergé par les flammes de la guerre. Les anëdhels affrontèrent un sombre reflet sur les rives. Et la Harde choisit de fondre sur les intrus à la peau d’ombre, ceux dont les regards de braises s’étaient tournés vers la Cité Blanche. La guerre fut courte, mais jamais aucune ne fut si meurtrière. La Harde d’Orodriss souffrit la perte de fiers combattants, aigles comme elfes des cimes. La fille de l’air n’aurait désormais plus que sa mère auprès de qui pleurer.

La Harde ne connut que trois siècles de répit. Eux qui pourtant n’étaient intervenus qu’en de rares occasions au fil des cycles. Signe que le monde allait changer, déchiré par une haine sourde venue de l’Est. Alors ils réapparurent dans les derniers instants d’Ellyrion, couvrant les retraites des anëdhels et sauvant ceux qui pouvaient l’être.
Et la Grande Nuit s’abattit sur le Monde.
Minuìthond ne tarda pas à l’appeler. Gwilithiel comprit, et la soliste chanta pour lui. Elle chanta les trois racines. Trois racines, qui furent bientôt autant de bois que d’os et de plumes. Trois racines que la fille de l’air amena au petit prêtre. Au cœur des jours sombres, ainsi eut-elle senti sa peau et entendu sa voix une dernière fois. Car les tambours de guerre résonnaient déjà dans les forêts, les bosquets et les clairières. Les antiques rancœurs de l'écorce et de la pierre se réveillaient. Et les elfes des cimes restèrent tapis au sommet des monts du Telion.

Ils prièrent la Mère et écoutèrent les vents de Hwestalindë, encouragés par Minuìthond à ne plus quitter les pics. Et l’astre du jour revient illuminer les cieux. Et la Prime Œuvre chantait plus fort qu’elle ne l’avait fait jusque là. Deux nouveaux iarwanin virent le jour et tous affirmaient qu’Elle s’était éveillée. La peur chassée, la Grande Nuit fut célébrée et chantée. Les temps avaient changé.

L’Abre Clair lança à nouveau l’appel de la guerre, les cors résonnèrent. La Harde se joignit à leurs pairs depuis les cieux, les suivant jusque dans le feu et la mort à l’orée de la Prime Œuvre. Guidés par la fougue de la Mère, abattant la colère de Hwestalindë sur ceux dont les yeux brûlaient sans cesse.
La chute d’Eraison marqua la fin du conflit, les aigles s’en retournèrent dans les Monts du Telion.
En son cœur, Gwilithiel savait que le temps des légendes n’était plus, balayé par celui des grandes guerres à venir.

HRP:


Dernière édition par Gwilithiel d'Orodriss le Mar 31 Mar 2020 - 23:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Gwilithiel d'Orodriss, gwaeren maethor.   Gwilithiel d'Orodriss, gwaeren maethor. I_icon_minitimeMar 31 Mar 2020 - 18:33


Bon et bien voilà. Maintenant y'a plus qu'à voir combien de temps tu tiens avec la foi !

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Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.

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