L'Anaëh en Naélis | Aux portes du champ de bataille
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Artiön Laergûl
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Nombre de messages : 1629 Âge : 27 Date d'inscription : 23/01/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: L'Anaëh en Naélis | Aux portes du champ de bataille Dim 21 Juin 2020 - 17:01
Julas de la cinquième ennéade de Verimios 17e année du Onzième Cycle Arrivée à Naélis ; sous le soleil de midi
La légèreté dans vos attitudes n’était plus. En prenant les armes et en passant l’armure, vous aviez envoyé vos pensées sur le champ de bataille avant que vos pieds ne s’y posent. Mais maintenant venait le moment de concrétiser votre démarche. Plus tôt que prévu, force d'émulation entre le Naélisien et vos propres mages, ce qui durant ces dernières heures n’avait été que réflexions et potentialités prenait une forme physique. Le port de Naélis se déployait face à vous. Bien… tes yeux scrutent un environnement que tu as l’impression de déjà trop bien connaître. Les architectes ont fait un travail remarquable… et l’armée elfique stationnée en Anaëh de même. Que l’exactitude des descriptions et croquis de tes frères d’armes soit aussi précise qu’elle en avait l’air, et s’habituer à ce terrain serait plus aisé que vous ne le craigniez.
Premier parmi les tiens, tu poses le pied sur les pontons. Premier parmi les tiens, tu poses le pieds à Naélis. Tu ouvres la marche, et d’un regard dur, dissimulé par ton masque, retourné vers eux, tu les fixes. Tu lèves ton sceptre timidement, pas haut, au contraire. Car ici n’est pas votre terre. Tu le reposes immédiatement au sol, en signe de respect. Un appel à la mesure, à la discrétion, à l’efficacité, voilà ce qu’est ce geste aux airs si banals. Et les tiens semblent le comprendre, semblent y répondre. Les visages sévères hochent du menton, les attitudes sérieuses se font d’autant plus observatrices, les yeux d’oiseaux de proie d’une centaine et demie d’elfes examinent leur prochain terrain de chasse.
Car tout défenseurs que vous soyez, vous deviez vous imposer en tant que prédateurs.
Du bout du menton, tu invites les hauts gradés à te rejoindre en avant, gardant le dernier geste pour l’Archimage fou, qui s’il le veut bien, pourrait vous servir de guide et de drapeau, que la population Naélisienne s’inquiète le moins possible de votre arrivée.
- Je te laisse prendre les devants Nakor. tu offres un hochement de tête entendu au petit homme Nous sommes chez toi.
Nous sommes chez toi. À toi d’imposer les règles. Certainement ne serais-tu pas en accord avec elles toutes, mais de la même manière que Nakor avait été invité à se soumettre au protocole Sylvain durant ses visites en Anaëh – bien que le bougre se soit souvent fait reprocher de ne pas l’avoir suivi – il est de votre devoir de vous plier, dans la mesure du possible, à celui de ceux qui vous accueillent. Que vos premiers alliés depuis longtemps n’aillent pas continuer à parler de vous comme un peuple auquel le respect est étranger.
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
Sujet: Re: L'Anaëh en Naélis | Aux portes du champ de bataille Dim 21 Juin 2020 - 19:09
Nakor était sur le pont depuis plusieurs heures déjà. Il avait donné le dernier élan aux navires elfes durant la nuit afin d'arriver en fin de matinée au plus tard, sur Naelis. La magie avait fait son oeuvre, il fallait qu'il se repose un peu, la suite ne serait en effet pas plus simple. Il avait donc passé la fin de la nuit à méditer tout à l'avant du navire, barbe et chapeau au vent, assis en tailleur, les yeux perdus sur l'horizon. Le soleil s'était levé sans que personne ne le dérange et petit à petit, la cité cible était en vu. Elle grossissait, enflait lentement mais sûrement et le petit monde des elfes était loin de la quiétude de l'archimage. Les elfes avaient enfilé leurs armures. Le ton était donné. Ils ne venaient pas en conquérants, ils venaient en amis, mais des amis capables d'une force de frappe presque terrifiante. Des militaires formés aux combats à distance comme rapprochés. Un roi qui était un militaire né et surtout, en face, des ennemis connus depuis des millénaires! Des ennemis héréditaires, laissant dans le coeur des immortels, une plaie béante de souffrance. Triste était l'histoire de la séparation de la race elfe en sylvains et drows. C'est donc en méditant là dessus que Nakor observait le balai de ses compagnons de voyage. Il se releva, bâton en main, se lisant la barbe de l'autre. Naelis était là, ils arriveraient bientôt. Le voilà donc de retour dans une place forte où beaucoup de monde connaissait le vieux magicien. Cela faisait bientôt trente ans qu'il arpentait les murs et rues de ce lieu. Il y avait fait la connaissance de Glenn, alors jeune roi qui espérait pouvoir ouvrir les portes d'un cachot fermé par magie. Le vieillard lui été venu en aide évidemment et depuis, une longue histoire le liait à cette zone géographique. Il murmura un seul mot dans le vent
"Glinaina ..."
Il pensait à la jeune reine elfe et à la bataille qui attendait ceux qui étaient désormais "son" peuple. Le Magistère restait donc là, en retrait car il n'avait pas sa place auprès d'Artiön. Il était roi, lui vieux fou et rien d'autre. Il attendit donc, toute à la proue du navire, que les troupes s'arriment au ponton et que les elfes débarquent sous les ordres de leur maître. Pendant ce temps, il fit un petit coucou surpris à un capitaine qui avait prit un sacré coup de vieux. Cela devait faire quinze ans qu'il ne l'avait pas vu, l'humain avait alors continué de vieillir ce qui n'était plus tout à fait le cas pour le sorcier. Mais un chapeau pointu violet, une longue barbe épaisse et un bâton, ça se reconnaissait vite. Le marin était sur un autre navire et s'inclina légèrement de loin pour saluer Nakor puis retourna à son équipage. De son côté, le vieillard aperçue un signe d'Artiön qui l'appelait auprès de lui.
"Ho ... on m'appelle!"
Et comme un enfant qui attendait patiemment son tour alors qu'il était habituellement très turbulent, le vieux timbré se faufila entre les elfes. De solides gaillards drôlement bien bâtis. Il dû jouer un peu des coudes et manqua même de bousculer l'un d'entre eux. Mais le soldat elfe ne broncha pas. Dans un réflexe paternaliste, Nakor tapota le guerrier en armure
"Ho pardon mon enfant ..."
Alors que cet elfe avait peut-être plus de sept cents ans, allez savoir. Il arriva enfin au niveau du roi qui lui donna une consigne simple et un hochement de tête sérieux. Il resta donc à le regarder quelques secondes, les yeux dans les yeux, avant de répondre en elfique
"Très bien. Vous pouvez comptez sur moi!"
Et il invita toute la troupe, d'un petit geste, à marcher avec lui. Il avançait de quelques pas devant et marcha droit vers le bout du ponton. Un membre de la garde se trouvait là, tout étonné de voir ce petit monde débarquer sans trop savoir ce qu'il devait faire, ce qu'il serait bon de faire. Naelis était-elle envahis pas les elfes et un vieux fou portant un chapeau pointu? Un chapeau pointu? Le garde en poste lança
"Maître Nakor? Est-ce bien vous? Qu'est-ce que ... ? - Bonjour Gardien! Oui, c'est bien moi en effet. Je viens rendre visite à la reine Glinaina avec des amis dont l'aide nous sera ... précieuse à n'en pas douter. Nous n'apportons aucun trouble avec nous. - Mais vous venez pour des troubles n'est-ce pas? - Je préférerai que nous ne restions pas trop longtemps en observation ici devant tout ce petit monde. Pourrions nous passer? - Ho ... oui, bien sûr! Bienvenu à Naelis Maître Nakor, à vous et l'ensemble de vos amis."
Nakor s'inclina, une main sur le coeur comme se voulait l'ancienne coutume, et avança alors en lançant un petit oeil significatif au roi elfe. Ils marchèrent sans faire de détour, Nakor voulait arriver aux abords du château sans perdre de temps. Quelques marchands interpellèrent le sorcier pour le saluer. Chacun allant d'un petit mot jovial. Il semblait y avoir du plaisir à voir le vieux bougre. C'est que ces gens avaient vu le sorcier venir dans leur cité il y a très longtemps, alors qu'ils étaient enfants. Il les régalait alors toujours de petits tours de magie. Il ne fallu pas longtemps avant que quelques garnements désobéissent à leurs parents et accourent au devant du vieillard. Il avait la réputation de succomber aux suppliques et faire quelques petits tours à la demande.
"Nakor, Nakor, Nakor! - Hooohoho que me voulez-vous petits vauriens?"
Et le mage ria en voyant les jeunes enfants se rouler dans sa barbe et tirer dans tous les sens sur sa robe comme s'ils venaient de retrouver un grand-père perdu. L'un d'eux sembla s'apercevoir de la longue colonne qui se trouvait derrière et s'exclama
"Wouaaaaa c'est qui? - Eux? Des amis enfin! Qui voulez-vous que ce soit hein? Et ... mais? Ho? Alors ça!"
Et Nakor pointa du doigt loin devant lui, comme surpris. Tous les enfants tournèrent la tête et évidemment, quelques flammèches apparurent et crépitèrent dans les airs. Des bleus, des rouges, des jaunes, elles prirent la forme de petites fées et voletèrent dans les airs. Secouant la main, il activa ses pouvoirs tout en lançant
"Allez, vite, courrez leurs après, elles s'échappent!"
Et dans des éclats de rires, les enfants coururent à la poursuite des sortilèges, oubliant d'un seul coup la présence des elfes, du mage et des parents criant des ordres. Finalement, poussant un petit sourire en coin, les parents abandonnèrent la partie et saluèrent Nakor qui reprit sa marche, tout sourire en gloussant pendant plusieurs dizaines de mètres.
"Quelle force de vie que les enfants!"
Et ils ne furent ensuite plus jamais dérangés. Quelques soldats virent le mage guider la troupe et s'incliner devant le magicien. Ce fut enfin devant les grandes portes du château que Nakor interpella le chef de la garde.
"Capitaine! Salutations. J'ai besoin de faire rapidement savoir à la reine Glinaina que Nakor du Firmament est ici et demande audience en présence d'amis extrêmement importants. - Veuillez attendre ici quelques instants Maître Nakor."
Ce capitaine était simple soldat à l'intronisation de Glenn Hereon au trône. Il avait prit du galon et dirigeait maintenant une partie de la garde de la citadelle. Une fois l'humain parti presque en courant pour transmettre la demande, le vieux bougon se tourna vers Artiön
"Cela ne devrait pas prendre trop de temps."
Et il inclina doucement la tête, ne pouvant s'empêcher d'y associer un petit clin d'oeil.
Aegden Orian
Ancien
Nombre de messages : 1252 Âge : 6 Date d'inscription : 17/08/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 410 ans Taille : 2m Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: L'Anaëh en Naélis | Aux portes du champ de bataille Dim 21 Juin 2020 - 23:15
L’ambiance s’était faite aussi lourde que les nuages au-dessus de leur tête au fur et à mesure que leur destination approchait. Les sourires avaient laissé place à des mines graves, aux aguets. Les tenues diverses avaient laissé places aux armures et aux armes.
Ce n’était qu’une question de temps avant que la paix ne laisse place à la guerre.
Malgré tout, Aegden accueilli tout de même la fin du voyage fluvial avec une discrète pointe de soulagement. Le bateau ça allait bien un moment mais le temps se faisait bien long à force…
Resserrant machinalement le baudrier tenant sa lance, le mainyth lëandrin avait vaguement hoché la tête lorsqu’Artiön leva puis reposa son sceptre sur le sol. Depuis un bon moment maintenant il s’était fait silencieux et ses camarades en faisaient visiblement autant. Son attitude ne changea pas lorsque l’Aran fit signe aux elfes les plus gradés de s’approcher et qu'il obtempérait tout comme ses deux autres camarades.
Et lorsque le vieux mage se décida à les rejoindre aussi et à les guider à travers la cité étrangère, Aegden suivis toujours sans rien dire. A vrai dire il n’écoutait les paroles et les pitreries de leur guide que d’une oreille distraite.
Il observait plutôt la cité dans laquelle ils se trouvaient, cherchant d'ores et déjà, à imaginer ce que cela donnerait dans les temps sombres à venir. Quel bâtiment serait d’une importance cruciale ? Quel mur pouvait abriter assez d’archer pour faire la différence ? Cette rue pouvait-elle être fortifiée pour bloquer un passage ennemi ? Ou serait-elle un obstacle à une éventuelle retraite forcé ? C’était d’autant de question qu’il faudrait se poser tôt ou tard. Il fallait que ce nouvel environnement finisse par devenir le leur dans le temps probablement court qui leur était alloué.
Ce n’est que lorsqu’ils arrivèrent aux portes du château Naëlisien qu’Aegden cessa finalement d’observer autour de lui et reporta son entière attention sur le garde et sur Nakor. En l’occurrence sur Nakor puisque le garde partit en courant...
Akhoraril Mírëromën
Elfe
Nombre de messages : 55 Âge : 26 Date d'inscription : 22/06/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 451 ans Taille : 2m04 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: L'Anaëh en Naélis | Aux portes du champ de bataille Mar 23 Juin 2020 - 1:26
« Nous sommes presque arrivés, Protecteur. »
C'est à ce moment précis que je me sentis presque heureux et soulagé de ne pas être marié. Non pas que l'idée d'aimer quelqu'un et d'avoir des enfants avec me déplaît, mais l'avantage est que personne n'aura à lui annoncer mon décès. Éventuellement, on peut toujours opérer une analogie entre son peuple et une femme. Il faut prendre soin de l'un comme de l'autre, être à l'écoute, attentif, et surtout, éviter les plaisanteries douteuses. D'ailleurs, je m'étonne moi-même de m'être autant abstenu durant le voyage. Les ravages du temps et de l'âge, sûrement.
« Tout le monde a enfilé son armure ? » demandai-je au soldat Englor, dont je me suis rappelé du prénom peu de temps après l'avoir oublié, comme promis. « Tout à fait. Il ne reste plus que vous, Protecteur. » « Bien, bien, bien. »
Sur ces mots, je descendis à la cale pour me vêtir de mon armure, en chantonnant une musique d'un air joyeux. Je conclus par le baudrier soutenant mon arbalète puis ma ceinture à laquelle était attachée le fourreau de mon épée. Une fois prêt, je remontai sur le pont, duquel je pouvais voir la cité de Naélis pour la première fois... et probablement pour la dernière. Plusieurs plaisanteries me vinrent à l'esprit, mais je ne souhaitais pas me rendre coupable d'incident diplomatique.
Une fois aux quais, le Roi prit logiquement les devants (c'est le Roi, après tout), même si j'étais bien obligé de me tenir proche de lui, aux côtés des deux Leändrins qui semblaient vivre, ensemble, leur plus belle histoire d'amour. D'ailleurs, je n'avais même pas fait attention au fait que j'étais le seul haut-gradé originaire d'une autre cité que la 'capitale'. Je ne savais pas si je devais le regretter ou m'en enorgueillir. L'un dans l'autre, il était trop tard pour en faire la constatation à voix haute et pour en philosopher.
Quoi qu'il en soit, le vieux mage nous guida à travers sa fameuse cité. Pour sûr, je n'avais jamais croisé d'homme ou de femme aussi étrange, voire quelques peu fou. Enfin... je me permets de classer les elfes des Noss à part, car ceux-ci ont atteint un point de non-retour assez flagrant en la matière. Si on s'appuie sur un classement plus banal, ce 'Nakor' était... au moins peu banal, au plus aliéné. Force était d'admettre qu'il accordait beaucoup de temps à ceux qu'il croisait sur son chemin. Et puis, le bougre ne semblait pas dangereux en soi, ni foncièrement malveillant. Cela peut paraître anodin, mais tous les fous ne sont pas aussi bons vivants.
« Ce type est plus adulé ici que moi par ma propre Cité. » commentai-je à mi-voix avec ironie en me retenant d'éclater de rire.
Comme je m'y attendais, j'étais le seul à rire de cette plaisanterie. Du moins, elle en était une dans mon esprit. Que ce soit vrai ou non m'importait peu, et je ne voulais pas me lancer dans une compétition de qui en a le plus, et qui a le plus gros ego. L'heure ne s'y prêtait guère, et surtout... ce n'était pas drôle. Il ne m'en fallait pas beaucoup pour rire, mais quand même. Nous arrivâmes au château plus ou moins rapidement, même si nous dûmes attendre encore un peu avant de réunir le 'Conseil de Guerre' (ou quoi que ce soit de similaire) visant à bouter les Eldéens hors de Naélis. Ces gens que, il y a encore peu de temps, la moitié d'Anaëh ne portait pas dans son cœur. Nul doute qu'il ne fallait pas plus penser à eux qu'aux eldéens qui arriveront bientôt.
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Sujet: Re: L'Anaëh en Naélis | Aux portes du champ de bataille
L'Anaëh en Naélis | Aux portes du champ de bataille
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