Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval
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Andran Straggen
Humain
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Sujet: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Jeu 16 Juil 2020 - 1:03
Julas 2 Karfias de l'An XVIII du Onzième Cycle, Première Ennéade, Cantharel, Marquisat de Sainte-Berthilde, Royaume de Péninsule.
Le Scribe se chargea lui-même d'apposer le sceau des Marcheurs Austères, avant de donner la lettre au messager qu'il avait engagé pour la livrer. Au moins, la lettre était envoyée et Gaël de Laval pouvait préparer leur arrivée. Maintenant, il fallait décider de ceux qui allaient partir en voyage, au moins pour plusieurs ennéades avant un premier roulement, le soucis étant qu'ils étaient nombreux à vouloir partir. Pire encore, parmi les cinq places, deux étaient déjà réservées : une pour le Grand Maître, et une autre pour le Maître d'Armes (car les Marcheurs Austères pourraient s'organiser sans). Et le Grand Maître tenait à ne pas emmener trop de monde, car il fallait assurer le maintien de leurs obligations dans le Marquisat, et surtout car le Seigneur de Chiard n'avait pas forcément la place pour accueillir trop de monde. Ainsi, Markus Stansen choisit lui-même ceux qui le suivraient, et les chevaliers Hermann Ragar, Angirv Bedlar et Hirluïn Andreüs furent choisis.
« Reste à savoir qui sera choisi pour le premier roulement. » intervint le Maître de l'Ordre, Reold, toujours méticuleux. « Qui, et surtout quand. » ajouta Andran, en levant l'index pour corriger son ami. « D'une certaine manière, nous ne sommes pas obligés de faire relever tout le monde d'un coup. » nota Markus Stansen en se grattant la barbe. « Et puis, cela peut également dépendre de l'avancée des travaux et tout ce qui s'ensuit. » « Et vous, Markus, vous comptez revenir quand ? » « Aaaaaah ! Si vous souhaitez que je revienne plus ou moins tôt, je n'y vois pas d'inconvénient. Mais, dès lors, un autre dirigeant devra prendre ma place, car on ne peut laisser De Laval et nos hommes sans chef du côté de l'Ordre. » « Personnellement, je pense qu'il n'y a pas lieu d'instaurer un roulement avant le mois prochain. Pour ce qui est de ceux qui partiront en remplacement, le temps ne presse pas, nous pourrons organiser cela vers la fin du mois... et de l'hiver. Et puis, il vaut mieux que Gaël n'ait pas à changer d'interlocuteurs tous les quatre matins. » « Straggen a raison. Il marque d'ailleurs trois points d'affilée: l'hiver va parfois nous tanner et bloquer des routes, et en plus nous avons le temps. Mais, si vous le souhaitez, Var-Denborr, vous pouvez toujours faire le tour des volontaires et les choisir à l'avance. Tâchons tout de même des les éviter au maximum, sinon De Laval nous prendra pour des emmerdeurs, ce qui serait fâcheux. » « Et puis, il faudrait également que ceux qui partiront veuillent céder leur place. Et ils ont l'avantage du célibat, eux. Par contre, nous pourrons toujours envoyer des renforts si besoin, voir même si certains se tournent les pouces ici-même. » « Quatrième et cinquième points marqués par Straggen. Décidément, nous n'aurons jamais été aussi accordé qu'aujourd'hui. » « Très bien, très bien. Dans tous les cas, nous comptons sur vous, Grand-Maître, pour nous tenir informé par courrier des avancées. » se résigna le Maître de l'Ordre. « Bien entendu, mon cher. » « Dans ce cas, je crois que la réunion est terminée. »
Sur ces mots, les dirigeants vaquèrent à leurs occupations respectives, tandis que Markus, après avoir prévenu ses élus pour le suivre, prépara ses affaires pour le départ imminent de cinq chevaliers des Marcheurs Austères pour Chiard, la capitale de la seigneurie sur laquelle gouverne Gaël de Laval.
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Oglicos 34 Karfias de l'An XVIII du Onzième Cycle, Quatrième Ennéade, Chiard, Baronnie de Missède, Royaume de Péninsule.
« Pouah ! Il fait chaud par ici ! C'est ça qu'ils appellent "un hiver" ? » geignit Hermann, qui se défit de ses gants pour secouer ses mains. « Ceci, mon ami, est la raison pour laquelle les Nordiens détestent le Sud : Il fait beaucoup trop chaud ! A quoi bon vivre si c'est pour finir sa vie la chair calcinée par un soleil tapant perpétuel ? » ironisa Markus Stansen, qui soutira le sourire de la plupart de ses frères d'armes. « C'est peut-être pour ça que, lorsqu'il est venu dans notre sanctuaire, Gaël de Laval était tellement recouvert de fourrures qu'il ressemblait plus à un ours qu'à un seigneur : il n'est pas habitué aux hivers rudes. railla le jeune chevalier, qui réussit même à faire rire son Grand Maître, ce qui était chose devenue rare ces derniers temps. « Ne vous en faîtes pas, Ragar, quand ils nous verra trempés comme des poissons lorsque leurs grandes chaleurs viendront, il rira bien de nous à son tour ! » « C'est de bonne guerre. »
Le célèbre dicton sportif disait toujours que "lorsque l'on chambre, il faut s'attendre à être chambré à son tour." Hermann était un jeune chevalier, fougueux, sulfureux et parfois moqueur, mais ce dernier trait toujours dans la finesse et l'humour bon enfant. Il n'avait rien d'un homme malveillant, sinon le Grand Maître ne l'aurait jamais amené ici. Il savait également respecter les règles élémentaires de la bienséance, mais est-il utile de le rappeler ? Il fallait néanmoins espérer que son sens de la dérision et sa désinvolture ne soient pas mal vu par ses compères de Missède.
Ainsi, c'est sous une chaude journée hivernale que les chevaliers des Marcheurs Austères arrivèrent à Chiard. Pourtant, malgré son nom plus que douteux, elle était bien la capitale de cette terre vassale de Missède, Beaurivages. De son côté, le Grand Maître avait fait préparé et scellé plusieurs parchemins afin de ne pas passer pour un idiot ou un incompétent devant le seigneur rivegeois. D'un autre côté, il avait également tracé sur une carte la portion de territoire que l'Ordre avait choisi parmi celles qu'on leur avait proposé.
Si Markus Stansen, âgé, expérimenté et robuste gaillard était serein, les autres laissaient traîner sur le visage des mines plus mitigées. Rare étaient les Marcheurs Austères qui s'engouffraient aussi loin dans le Sud-Est de leurs terres, car la plupart de leurs voyages se cantonnaient à Erac, pour son Haut-Temple d'Othar, et Diantra, pour son statut de capitale, entre autres. Et, il fallait dire que ce n'était pas toujours faciles de rencontre des gens que l'on savait si différents de soi.
« Tiens d'ailleurs. N'oubliez pas que la femme du seigneur est une prêtresse de Néera. Pensez-y avant de vous comporter comme des brutes nordiennes qui rotent à table. Nous sommes des fidèles d'Othar certes, mais nous sommes également des chevaliers. Alors montrez-lui que nous savons nous comporter comme telle et que nous n'oublions pas nos valeurs des plus fondamentales. » prévint Markus, qui avait pris le ton du professeur sec et rigide. « Je ne vous demande pas de racler le fond de son bol et de lui baiser les pieds, ne vous y méprenez pas. Mais tenez-vous bien, car sa voix peut jouer sur la balance. » « Racler le fond de son bol ? » répéta Angirv, incrédule face à cette expression sortie de nul part. « Je n'ai jamais roté à table... ? » s'innocenta Hermann, qui n'avait pas souvenir que quelqu'un ait pu même osé le faire.
Le Grand Maître connaissait pourtant bien ses frères d'armes, et, plus jeune il était comme eux. Il aimait crier, rire, jouer et raconter des blagues parfois salaces, et l'amitié entre les Marcheurs Austères étaient propices à des instants durant lesquels la bienséance disparaissait pour laisser place à des relations bien plus informels. Or, tant parce qu'ils étaient en terra incognita que parce que les locaux souhaiteraient sûrement de ces étrangers qu'ils les respectent. Et cela était bien normal.
Plus tard dans l'après-midi, ils arrivèrent à Chiard. Du haut des remparts et des tours, nul doute que les sentinelles pouvaient apercevoir cinq chevaliers, dans leurs belles armures luisantes, agitant même l'étendard de leur Ordre, arrivant au galop vers la cité. A part si les soldats missédois étaient connus pour leur paranoïa démesurée, nul doute qu'ils préviendraient leur souverain sans alerter toute la ville en criant à l'envahisseur. Car, pour les Nordiens qui avaient tendance à affronter toute force étrangère à leur place, cela ne serait pas un chaleureux accueil. Les cinq chevaliers Nordiens franchirent les portes tels des héros revenant d'une longue bataille, et pourtant observés avec hésitation par la populace qui les fixait du regard. Ils se dirigèrent néanmoins vers le château sans prêter attention à ses gens qui les observaient, et Markus prit les devants pour s'annoncer aux gardes après avoir mis pied à terre et ôté son heaume.
« Bien le bonjour, gardiens de Chiard ! » s'exprima Markus, qui avait l'accent nordien qu'évidemment tout le monde identifierait rapidement. « Je suis le Grand Maître des Marcheurs Austères, et je demande à rencontrer le Seigneur Gaël de Laval en personne. » Son ton était neutre, sans condescendance, sans froideur, ni amitié déplacée ou surjouée.
Spoiler (Je te mets tout le monde même si c'est le Grand Maître qui occupera la grande partie du jeu et que les autres sont surtout là pour l'assister à l'avenir):
Markus Stansen
Angirv Bedlar
Hermann Ragar
Hirluïn Andreüs
Gaël de Laval
Ancien
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Dim 26 Juil 2020 - 12:21
_ Des Nordiens sur vos terres personnelles ? _ En effet. C’est ce que notre sire leur a proposé parmi moult autres propositions. Il m’a bien vendu son projet mais vous me connaissez… J’ai exigé des compensations. Imaginez donc vous réveiller un matin et apprendre qu’une partie de vos terres seront baillées à des étrangers ! _ Pensez-vous que son épouse soit derrière cette histoire ? _ Je doute que Dame Linaëlle soit le genre de dame à fricoter avec ces barbares… Selon le sire de Laval, ces chevaliers pourraient attirer des paysans nordiens sur nos terres et -à long terme- des capitaux… Autant vous dire que si dans cinq ou dix ans je ne vois pas de différence avec mes rentrées actuelles, je lui sommerais de me rendre mes droits. _ Comme je vous comprends…
Ton annonce de l’arrivée prochaine des chevaliers berthildois et l’exposition de ta proposition à tes vassaux était mal passée. Comment aurait-il pu en être autrement ? Bailler un tier des terres d’un vassal sans son accord préalable, il y avait matière à engager une révolte. Fort heureusement les seigneuries n’ayant pas accès au littoral étaient bien plus pauvres que les deux villes majeures du rivage missédois. Moins riches et moins peuplées. Deux problèmes qui devaient être résolus et pour les résoudre, rien de mieux que l’immigration. Un baillage à un ordre de chevaliers otharites, la certitude de recevoir une partie de leurs revenus et la possible immigration bethildoise qui pourrait s’en suivre, couplé à leur aide militaire valait à tes yeux le risque de bousculer un vassal.
Les débats restèrent houleux pour faire accepter ta décision aux assemblées bourgeoises et nobiliaires. Nul n’ignore ton aversion pour les hommes du Nord et pourtant tu fus amené à en inviter quelques-uns sur tes terres. Pourquoi ? Tes explications et justifications ne réussirent pas à convaincre tous les cœurs et nombre de gens restèrent sur leur faim et suspicieux. C’est dans un climat peu engageant que les chevaliers de l’ordre dépassèrent les hautes portes de Chiard et s’engagèrent dans les rues bondées. Ils tombèrent sur un garde de la cité qui les emmena jusqu’à son capitaine, point de passage obligé pour se diriger vers le donjon seigneurial. Un vieux donjon maintes fois rénové qui se dresse sur l’éperon rocheux, dominant le port et la mer.
Les pierres blanches brillaient sous l’astre hivernal et même les riverains plissaient des yeux lorsque la lumière se reflétait sur le sol et les murs. Quelques fleurs et petits arbres décrépis laissaient imaginer un domaine verdoyant une fois les beaux jours venus. La lourde porte en bois s’ouvrit sur une foule de courtisans, avide de rencontrer et parfois juger ces étrangers. Les chevaliers s’avancent, guidés par un huissier, dans ce qui ressemblait plus à un palais qu’à une forteresse. Les vitraux racontant les légendes de la cité inondaient les pièces de leurs vives couleurs et offraient aux quelques plantes présentes, assez de lumière pour s’épanouir. Les jeux d’eau presque invisibles aux non-initiés résonnaient dans les salles et vinrent titiller les tympans des Berthildois.
_ Messieurs.
Ta voix enthousiaste s’éleva du haut d’un escalier baigné de lumières. A tes côtés se trouvait le représentant de la noblesse et de la bourgeoisie, leur équivalent clérical s’entretenait avec la Dame du Rivage et comptait entrer en lice une fois les questions laïques dépassées.
_ J’espère que le voyage fut bon, mes hommes vont vous débarrasser et préparer vos chambres. Souhaitez-vous manger quelque chose ?
Tu descendis les marches en arborant un grand sourire jusqu’à t’approcher du Grand Maître pour légèrement incliner la tête.
Andran Straggen
Humain
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Mar 28 Juil 2020 - 15:56
Si leur arrivée ne semblait pas égayer tout ce beau monde, les chevaliers des Marcheurs Austères furent quand même contraint d'attendre des plombes (hiérarchie oblige) avant de voir ou revoir la bouille du seigneur rivegeois. En tout cas, à en croire les regards parfois désapprobateurs ou méfiants de tout ce beau monde qui constituait son peuple, ce dernier ne semblait pas nécessairement friand à l'idée d'accueillir des chevaliers nordiens sur leurs terres. Remarquons tout de même que l'inverse aurait probablement connu le même effet.
Le chemin jusqu'à la salle du trône ou ce qui devait en approcher fut long et semé de corridors qui ne ressemblaient en rien à ceux des forteresses du Nord. Fidèle à elle-même, cette région du Sud, comme bien d'autres sûrement, préférait le faste et l'esthétique à l'art martial et à la guerre à laquelle était contraint le Nord maussade. Là encore, un vétéran de guerre Nordien aurait certainement levé la tête d'un air de défi pour rappeler qu'il avait perdu un bras ou une jambe, pendant que les Sudistes étaient restés là. Apprendront-ils que les gardes de Missède ont des épées en bois et des armures en bronze comme équipement ?
Puis, ils arrivèrent à destination. Derrière une grande porte, une foule de courtisans s'était entassée devant leur seigneur, laissant un chemin pour que les chevaliers s'avancent. Leurs mines se crispèrent rien qu'à l'idée de s'avancer. L'Ordre des Marcheurs Austères s'était imposé comme un ordre à part de la politique, qui exécutaient ses tâches sans rendre de compte à personne. Forcément, cet éloignement se vouait en autonomie, voire indépendance à laquelle ils étaient attachés. Mais, lorsque l'on acceptait certaines propositions, il fallait faire des efforts.
En formation en losange, Markus menait le groupe, devançant Angirv et Hirluïn, derrière eux se tenant le jeune Hermann. C'était une formation assez militaire, en soi, mais ne pouvait-elle pas avoir sa place cérémonielle ? Après tout, on distinguait clairement le meneur de ses subordonnés, et une ligne de trois chevaliers aurait été trop longue. Au moins, les courtisans affables et méfiants se sentiraient moins menacés ou envahis par les barbares du Nord. Le jeune Gaël, souriant et chaleureux, s'avança et accueillit alors ses invités.
« Nous avons fait bon voyage, je vous en remercie. » lui répondit Markus en inclinant humblement la tête. « Et je vous remercie de votre accueil. Il est vrai que mes vieux os ne supportent plus ces armures si lourdes. Quant au repas chaud que vous proposez… » Il passa le regard sur ses chevaliers, qui secouèrent la tête pour signifier qu'ils n'avaient pas encore faim, car l'heure du dîner n'avait pas encore sonnée. « Nous préférons attendre l'heure du dîner, si cela ne vous dérange point. »
Les chevaliers se tenaient tous les quatre d'une posture disciplinée et assurée. Ils se tenaient droit, les deux mains croisées devant eux, et le menton légèrement levé. Finalement, ils oublièrent vite la présence d'autrui et se focalisaient sur le dialogue entre le Seigneur et le Grand Maître. Ce dernier passa le regard derrière lui, puis sur les personnes proches de Gaël avant de s'arrêter sur lui.
« Laissez-moi tout de même vous présenter Messers Angirv Bedlar, Hirluïn Andreüs et Hermann Ragar. Si besoin est, d'autres nous rejoindront. » présenta Markus, en désignant chacun des concernés par un mouvement de la main. Les chevaliers inclinèrent de la tête en entendant leur nom. « Sachez également que nous avons hâte de nous mettre au travail. Et, au nom de l'Ordre, j'espère intimement que notre collaboration se déroulera correctement. »
Le Grand Maître était vieux, mais pas sénile. Il connaissait certains rouages de la noblesse, et, comme tous ses frères d'armes, il savait que les apparences étaient somme toute importantes pour qu'elles soient sauvegardées. Il valait mieux que ses vassaux n'aient pas à collaborer avec des chevaliers hostiles, et personne ne pourra dire que l'Ordre n'y aura pas mis du sien. Pour autant, Markus espérait sincèrement ne pas être gêné par les vassaux de Gaël.
Gaël de Laval
Ancien
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Mer 5 Aoû 2020 - 23:50
Attendre l’heure du dîner, voilà quelque chose de bien singulier que l’on aperçoit rarement sur ces terres côtières. Le Rivage est connu pour ses habitants masculins au ventre rond et aux larges cuisses qui se nourrissent avidement et abusent parfois sur le sucre des pâtes de fruits. Tu espérais ne jamais finir ainsi… ou le plus tardivement possible du moins. Certes c’était là une marque de richesse et de beauté mais… un chevalier obèse. Avez-vous déjà vu ça ? Alors soit, tes invités goûteront la cuisine rivegeoise dans quelques heures, de quoi offrir un répit aux cuisiniers.
Le grand maître présenta ensuite les quelques chevaliers qui se tenaient derrière lui. Des regards étonnés glissèrent dans l’assemblée au fur et à mesure de l’énonciation des noms sans qu’aucun murmure ne quitte les lèvres de l’assemblée de courtisans. Il ne manquait plus que ces suiveurs ne commencent un incident diplomatique. Ni les locaux, ni les Nordiens ne tentèrent le coup de force et tu t’en félicitas. L’introduction se passait bien, pourvue que cela dure encore longtemps comme cela.
_ Je vous ai fait préparer des quartiers et nous évoquerons les premiers points techniques avec mes officiers. Ce soir, tout sera plus clair et vous serez seul décisionnaire du nombre de chevaliers nécessaires pour mener à bien la tâche qui vous attend.
Certes tu étais un seigneur et un chevalier mais ce sont les officiers qui vivent, mangent et dorment avec les soldats. Ce sont eux qui sauront ce qui doit être travaillé pour rendre un homme plus fort et plus habile. Tu invites les Berthildois à te suivre sur quelques mètres jusqu’à une grande salle du palais.
_ Je vous laisse vous mettre à l’aise, éventuellement vous laver ou souffler un coup et nous pourrons nous retrouver dans une heure. Un homme restera près de vos chambres pour vous guider jusqu’à moi une fois l’heure révolue. Je vous attendrai dans mon cabinet de travail en compagnie de mes hommes d’armes.
Les chevaliers acquiescèrent et tout ce beau monde se dispersa. Tu fis immédiatement route vers ladite pièce pour retrouver les officiers et régler les derniers détails en amont de la réunion. Des détails qui s’annonçaient nombreux à vrai dire car outre l’aspect purement pratique de l’entraînement, se dessinait également tout un pan stratégique, logistique et financier auquel les Nordiens ne seront pas conviés… pas encore tout du moins. Tout peut être amené à évoluer avec le temps et l’implication qu’ils mettront dans leur travail.
C’est avec toutes ces questions en tête que tu franchis le seuil de la porte et que les cliquetis d’armure se mirent à retentir. Les deux hommes se levèrent des sièges rembourrés et te saluèrent. Il s’agissait de ton cabinet habituel, d’un « petit bureau » dans lequel une cheminée crépitait à longueur de journées. Quelques plantes plus ou moins colorées se jouèrent de l’hiver, placées à des endroits stratégiques pour donner un côté un peu sauvage à cette pièce bien trop luxueuse pour sa condition. Enfin… luxueuse, oui et non. Bien évidemment, elle restait plus luxueuse que l’écrasante majorité des donjons nordiens sans pour autant égaler ne serait-ce que la pièce d’apparat d’un magistrat ou d’un capitoul. Les murs sont épurés et seule une grande toile transpire l’avantage de trôner au-dessus du reste.
Ensemble, les trois hommes échangèrent longuement. L’encre coula, les bras se mirent à brasser et les idées fusèrent à toute vitesse. Finalement l’heure s’écoula et les chevaliers otharites furent annoncés. Les derniers détails allaient se régler ici même, au-dessus des jardins. Tu les invites à entrer, devant ton bureau se trouve une table basse encerclée par une armée de chaises de hautes factures et devant la cheminée se trouvèrent les deux officiers en armure. Ils n’étaient pas bien grand, presque petit pour l’un d’eux. Forts, un peu rond d’ailleurs, au regard d’acier vif, leur visage était radicalement différent et pourtant là, dans leur armure de cérémonie, ils étaient presque frères.
_ Messires, je vous présente les officiers supérieurs Garibaldi Derose et Alcibiade d’Exigur, respectivement capitaine de la garde de Chiard et officier supérieur des armées rivegeoises. Entrons dès à présent dans le vif du sujet, prenez place.
Andran Straggen
Humain
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Ven 7 Aoû 2020 - 1:10
« Nous serions effectivement ravis de pouvoir nous reposer avant d'entrer dans le vif du sujet. » répondit sobrement Markus, qui inclina légèrement la tête.
L'entrevue se termina sur ces mots, et tout le monde vaqua à ses occupations sans un mot, sinon des regards hésitants ou désapprobateurs. Markus et les siens prirent le chemin des quartiers mis à disposition par le seigneur des lieux. Ils purent se défaire de leurs armures, se laver, se changer, et même échanger quelques mots une fois qu'ils étaient prêts. Le voyage fut éreintant, et rien ne remplaçait un bon moment de repos après un long voyage, même si la journée n'était pas encore terminée.
« Ce n'était pas si terrible, hein ? » demanda Markus de son air taquin habituel. « Cela ne change rien au fait que j'aimerais qu'ils cessent de me regarder comme un animal de foire issu d'Elda. » grogna Hermann. « J'espère surtout que nous serons assez de quatre pour superviser tout ça. » intervint Angirv, de sa voix rauque typique du Nord. « Si nous débordons de travail, je ferai le nécessaire pour amener un autre chevalier. Mais cela dépendra surtout de l'état de l'armée du Rivage… Ce qui sera précisé incessamment sous peu. »
Le Grand Maître était confiant, malgré la jeunesse de deux de ses accompagnateurs. Ils étaient tous talentueux, et le plus jeune d'entre eux savait réfléchir comme un adulte responsable. Leur loyauté et leur piété voulaient qu'ils soient sérieux pour former ces soldats, et Markus savait que le Rivage pourrait compter sur eux. Et, bon an mal an, les Marcheurs Austères ne pourraient pas tout faire tout seul, et ils espéraient pouvoir se fier à des officiers et des hommes volontaires et travailleurs dans l'armée rivegeoise. Cela était indispensable pour toute entente et toute réussite de leur quête.
Alors qu'il leur restait un peu de temps à tuer avant ce premier rendez-vous crucial avec les officiers du Rivage, les chevaliers de l'Ordre s'adonnèrent à une partie de belote grâce aux cartes amenées par le Grand Maître lui-même. Peu avant l'arrivée de leur guide les amenant à Gaël, il prépara également les divers parchemins scellés ramenés de Cantharel, notamment sur le choix définitif des terres proposées par le Seigneur pour l'érection de leur nouveau sanctuaire, donjon, commanderie… D'autres parchemins vierges furent également sortis, au cas où des notes auraient besoin d'être prises pendant cette rencontre.
Une fois prêts, les chevaliers défaits de leur armure mais ayant conservé leurs épées purent prendre le chemin de la salle prévue pour la rencontre. Il s'agissait d'une salle plus ou moins spacieuse, assez verdie de plantes (Sud ensoleillé trois matins sur quatre oblige) et avec une cheminée pour chauffer le tout. Les Marcheurs Austères s'installèrent, saluant de la tête les deux officiers, dont ils ne savaient pas leur opinion sur l'initiative de leur Seigneur quant à l'armée.
« Enchantés, messieurs. Je suis Markus Stansen, Grand Maître de l'Ordre des Marcheurs Austères, et voici messers Angirv Bedlar, Hirluïn Andreüs et Hermann Ragar. » présenta Markus, qui ne savait pas si Gaël avait partagé leur identité auparavant. « Avant toute chose, Monseigneur Gaël de Laval, permettez-moi de vous donner un parchemin scellé de ma main indiquant le choix de l'Ordre quant aux différentes parcelles de terres que vous nous proposâtes lors de votre visite à Cantharel. »
Le Grand Maître lui tendit le parchemin en question, le choix en question se portant sur la parcelle de terres à proximité de la ville de Tevasque, l'Ordre ayant été convaincu par les possibilités à long terme, ce qu'il ne pouvait ignorer. Restait à espérer que l'entente soit bonne avec le seigneur de la ville, et également avec les autres personnages à proximité. Mais, cette question n'avait pas lieu d'être abordée maintenant.
« Pour ce qui est de notre mission à proprement parler, nous ne connaissons pas vos effectifs exacts, ni les points forts et points faibles de votre armée. Et, quand bien même, nous avons pensé que vous ne nous auriez pas confié tout vos hommes d'un seul coup, et c'est la raison pour laquelle nous ne sommes "que" quatre. Ceci étant dit, j'émets la possibilité d'amener du renfort pour ma part, si besoin est. » commença Markus, qui gardait un ton sobre. « Maintenant, il s'agit toujours de votre armée, donc je ne me permettrai pas de vous donner des consignes, au mieux des remarques. Je pense qu'il est plus loisible pour vous de détailler vos armées, et de nous exposer vos directives, et que l'on puisse en discuter. »
Gaël de Laval
Ancien
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Mar 11 Aoû 2020 - 10:24
Les présentations allèrent bon train, chacun inclinait sa bouille et offrit un sourire de circonstance à leur interlocuteur. Tous prirent place et le Nordien te confia un parchemin que tu ouvris avidement pour mettre fin à l’insoutenable attente. Ainsi choisirent-ils le fleuve et les terres vassales. Qu’il en soit ainsi. De nombreux échanges ont été mené avec le sire de ces lieux et un accord fut trouvé, un accord qui devra être respecté par les deux parties afin de préserver une bonne entente au sein de la seigneurie. Tout en lisant le parchemin, tu écoutas Markus Stansen ; quand il en eut fini, tu levas les yeux du vélin pour poser tes prunelles azurs sur les visiteurs. Le silence ne dura que quelques instants. _ Comme expliqué à Cantharel, nous sommes présentement dans une réforme à grande échelle de l’armée de la seigneurie. Il y a quelques années Isgaard a été perdu au profit d’Odélian et Chiard est revenu dans le giron rivegeois, retirant toute base navale au baron. Notre flotte a été doublée du jour au lendemain et son entretien est pour le moins coûteux. Afin d’optimiser les coûts, j’ai décidé de rationaliser notre armée afin d’en retirer le maximum de bénéfices sur tous les tableaux.
Bien heureusement l’entretien des troupes ne creuse pas la trésorerie, principalement parce que leur nombre est peu important en comparaison au nombre d’habitants total. Un nombre qui reste plus ou moins constant grâce à l’immigration et aux politiques volontaristes dans le secteur commercial et des services. Il fait bon de vivre sur ces rivages et il fait bon de propager cette certitude aux quatre vents.
_ Nous comptons un total de mille hommes disposés à prendre les armes. Ces milles soldats ne sont pas destinés à se battre seuls mais aux côtés des autres seigneuries missédoises, une certaine cohésion doit être maintenue et gardée en tête.
Mille hommes sont trop peu pour se mesurer à une armée structurée. Au mieux, ils sont assez pour défendre quelques places fortes et c’est bien là tout ce qu’on leur demande en cas d’attaque. Tu réajustes ton col et poursuis.
_ Votre nombre suffira pour votre première tâche. Il s’agit d’entraîner les officiers réguliers au maniement des armes et développer leur sens tactique. Non pas qu’ils soient mauvais mais la dernière guerre remonte à six ans, celle-ci fut brève et je crains que ces messieurs soient un peu rouillés… moi le premier ! Je vous ai également préparé un dîner en compagnie des pontes de l’Ordre du Gerfaut. Ce sont des vétérans émérites et des stratèges de renom, je pense que vos visions de la guerre gagneraient à être échangées.
Etrangement, les chevaliers de l'ordre réagirent positivement à la venue de leurs confrères otharites du Nord. Etait-ce par pure raison religieuse ou souhait assumé de devenir meilleur dans le domaine militaire ? Tu n'es pas allé chercher plus loin par crainte de trop creuser et de finalement commettre une bourde leur offrant une raison de s'offusquer.
Andran Straggen
Humain
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Mar 11 Aoû 2020 - 17:22
Gaël prit la parole en lieu et place des officiers et expliqua et étaya la situation à laquelle les Missédois étaient confrontés, et que l'Ordre devait aider à arranger. Bon, évidemment, Missède, comme tout le monde, avait des problèmes de plusieurs types, le militaire étant l'apanage des Marcheurs Austères. La plupart avait connu des guerres, et les plus jeunes étaient formés comme si les Eldéens étaient aux portes d'Oësgard. Là était la différence majeure entre le Nord et le Sud depuis quelques années sans combat : le Nord se tenait prêt, là où le Sud, non. Sauf Gaël de Laval, en l'occurrence, puisque c'est la raison de la venue du Grand Maître jusqu'à Chiard.
Le problème était que les Marcheurs Austères ne pouvaient certainement pas appliquer toutes leurs méthodes. Pourront-ils organiser deux séances intensives d'entraînement athlétique ou martiale par jour ? Et surtout, pourront-ils imposer l'entraînement à armes réelles ? Rien n'est moins sûr. Pourtant, c'est bien au plus proche du danger que les Hommes apprennent le plus rapidement possible, et c'est dans les situations les plus rudes qu'ils pouvaient se transcender. Pourtant, Markus Stansen était venu dans l'optique de former des jeunes recrues, pas des officiers. Seraient-ce plus simples ou plus difficiles ? À voir.
« Dans cette mission de formation de vos soldats et officiers, avons-nous carte blanche ou avez-vous des limites à fixer ? » demanda le Grand Maître des Marcheurs Austères. « Je préfère savoir, à l'avance, si vous souhaitez bannir certaines méthodes qui, bien que normales pour nous, pourront vous paraître trop rugueuse. »
Markus, gêné de rencontrer l'Ordre du Gerfaut, demeura impassible. Le Seigneur Gaël leur avait intimé de ne pas rompre toute entente cordiale, mais il n'était pas prévu que les deux Ordres se rencontrent, justement parce qu'une rivalité pourrait naitre entre eux. De plus, deux des Marcheurs Austères venus à Missède étaient jeunes, et leur humour malicieux ou leurs piques bienveillantes pourraient être mal perçues par des "vétérans émérites". Markus espérait y rencontrer des gens appréciables.
« Pour quand est prévu le dîner avec les membres de l'Ordre du Gerfaut ? Et quand est-ce que nous devrons nous mettre au travail quant à la re-formation de vos officiers ? Nous sommes quatre, je pense que nous pouvons d'ores et déjà nous scinder en groupe de deux pour couvrir le plus de travaux possibles. »
En effet, Markus et Angirv étaient expérimentés et pourraient prendre les deux autres jeunes comme bras droit. Cela leur permettrait de se mettre au boulot dès demain pour former tout ce beau monde, et rencontrer l'Ordre du Gerfaut lorsqu'ils seront sur place, s'ils ne le sont pas déjà. En bref, l'Ordre des Marcheurs Austères était déjà prêt à s'atteler à la lourde tâche qui les attend.
Gaël de Laval
Ancien
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Lun 17 Aoû 2020 - 11:09
Commencer par gagner l’estime des officiers avant de s’occuper des recrues et des simples piétons n’est jamais une mauvaise idée. Cela évite ensuite les discrédits et toutes les gênes particulières liées aux constantes remises en cause de l’autorité leur étant confiée. Tu crois que la méthode est la bonne. Ou du moins… La moins pire.
_ Dans cette mission de formation de vos soldats et officiers, avons-nous carte blanche ou avez-vous des limites à fixer ? Je préfère savoir, à l'avance, si vous souhaitez bannir certaines méthodes qui, bien que normales pour nous, pourront vous paraître trop rugueuse. _ Ne tuez personne ?
La réponse fit sourire les deux officiers qui tentèrent maladroitement de cacher leur rictus. Tu posas quelques secondes tes perles bleues sur eux afin de les ramener à leur sérieux puis tu repris calmement.
_ Nous sommes dans un pays civilisé avec une Etiquette et une sens aiguë des belles choses. Voilà tout ce que je peux vous dire.
Sous-entendais-tu que le Nord du Royaume n’était pas civilisé ? Certainement mais nul ne pouvait en avoir la certitude dans cette pièce. Il y a l’art et la manière de faire les choses et la manière importe beaucoup à tes yeux. Missède est de ces pays dans lesquels il est possible des discuter des heures d’un plan de bataille afin d’allier efficacité et beauté. Tare ou véritable coup de génie, l’avenir nous le dira.
_ Pour quand est prévu le dîner avec les membres de l'Ordre du Gerfaut ? Et quand est-ce que nous devrons nous mettre au travail quant à la re-formation de vos officiers ? Nous sommes quatre, je pense que nous pouvons d'ores et déjà nous scinder en groupe de deux pour couvrir le plus de travaux possibles.
Un repas rassemblant des esprits aiguisés et de l’expérience, c’est autour d’une bonne tarte aux légumes et d’un rôti que les langues se délient pour aborder des sujets souvent intellectuels. Le but n’est pas -encore- que les deux ordres viennent à travailler ensemble mais qu’ils développent un dialogue qui pourra leur être utile à tous les deux.
_ L’ennéade prochaine, le lieu et l’heure vous seront communiqué quelques jours avant la date fatidique. Vous pourrez vous mettre au travail au plus tôt, une fois que vous vous sentirez prêts. Messieurs, précisez vos souhaits.
Alcibiade d’Exigur prit la parole. C’est un noble de naissance. Son arrière-grand père obtînt son titre de noblesse après une vie entière dédiée à la chevalerie et à Mesmin de Laval, dit le Traître par les barons missédois. De là naquit une famille aux multiples fratries. On compte nombre de religieux et d’hommes d’armes réputés depuis des décennies. Il y avait même Lucrèce, cette femme qui épousa un gueux au grand dam de sa famille et qui pourtant devînt le membre le plus riche de sa famille de naissance en fédérant les guildes d’architectes de toute la baronnie.
_ Comme l’a signifié notre sire, la plupart de nos officiers ont dépassé la trentaine et leur expérience du terrain est certainement une des plus mauvaises du Royaume. L’entrainement qui leur est dispensé est peut-être loin de les préparer à ce qui les attendra à l’avenir, c’est là que vous intervenez. Vérifiez leurs bases une arme à la main et leur approche tactique du combat. Une fois ce travail effectué, vous pourrez compter sur leur soutien en tant qu’encadrants quand vous vous chargerez des nouveaux venus.
Tu hoches la tête de haut en bas avant de reprendre la parole en étalant ton regard sur les quatre Nordiens.
_ Enfin, votre rencontre avec les Maître de l’Ordre du Gerfaut n’est qu’un prétexte pour que vous échangiez avec des hommes d’expérience à propos des questions plus… techniques qui vous taraudent. Ce sont nos stratèges et les gardes de ma Maison, vous ne travaillerez avec eux que dans l’hypothèse d’une guerre à grande échelle que j’espère lointaine, voire inexistante.
Andran Straggen
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Lun 17 Aoû 2020 - 22:23
La plaisanterie, bien qu'elle était teintée d'un fond de vérité, amusa les quatre chevaliers de l'Ordre. D'un autre côté, si le seigneur Gaël s'en tenait à des règles aussi élémentaires, c'est qu'ils avaient une certaine latitude dans la formation au combat de leurs officiers. Si tout le monde y mettrait du sien, personne n'aurait à mourir. Les blessures peuvent toujours survenir, mais, la plupart du temps, restaient superficielles. La réflexion qui suivit fut beaucoup moins amusante pour le Grand Maître de l'Ordre. Il était bien beau d'avoir une "Étiquette", mais si c'est pour subir rossée sur rossée par des adversaires qui, eux, privilégient le talent ou la discipline de fer, cela n'apportait rien de bien utile. Au final, savoir se battre était déjà une forme de beauté, et maîtriser différentes armes l'étaient également, même si l'Ordre n'ira certainement pas jusque là. Leurs chevaliers étaient formés d'une rudesse impressionnante, tant physiquement que mentalement. La guerre n'était pas un jeu de l'esthétisme, mais un jeu de force, où la "beauté" n'avait pas sa place, ou alors elle était bien trop subjective pour être mesurée. Les Marcheurs Austères étaient bien placés pour le savoir, dont le sens du combat avait parfois dérivée vers une brutalité incontrôlée. Mais, le Grand Maître préférait leur prouver, par leur formation et par les actes, que les rivegeois devront certainement revoir leur "civilisation" s'ils ne veulent pas la perdre face à des ennemis ne faisant peu de cas de leur honneur, ou de la beauté.
Sans chercher à répondre autrement par un signe de la tête afin de ne pas froisser les officiers, ni leur souverain. Markus Stansen fut même soulagé de savoir que leur rencontre avec les chevaliers du Gerfaut n'était pas pour tout de suite. Il serait mieux de patienter, et que ses hommes, tout comme lui-même, s'acclimatent à cette région si différente de la leur. Pour l'instant, les Marcheurs Austères n'étaient pas tout à fait prêts pour de tels repas. Finalement, l'un des commandants prit la parole pour expliquer plus en détail le problème de leurs officiers. Les chevaliers comprirent alors pourquoi ils devaient commencer par eux. Un bon officier doit se faire respecter et, pour ce faire, quoi de mieux que l'exemplarité. Quel soldat obéirait à un commandant qu'il pourrait abattre en trois passes d'armes ? Et quel officier peut tenir ses rangs si l'ennemi est terriblement plus fort que lui ? Cette question se posait d'autant plus que toutes ces régions du Sud-Est du Royaume avait échappé à de nombreux conflits. Le vieillard qui dirigeait l'Ordre posa les yeux sur chacun de ses frères d'armes et, une fois que Gaël conclut par une nouvelle remarque, entreprit de leur répondre.
« La réalité est parfois trop dure avec nos espoirs. Quoi qu'il en soit, j'accepterai n'importe quels institutions ou personnes que vous souhaiterez que l'on rencontre, sachez-le. Tout homme progresse lorsqu'il a l'humilité d'admettre qu'il peut apprendre des autres. » dit Markus. Dans le pire des cas, s'ils ne s'entendaient pas, ils couperaient tous court à cet échange vain. En attendant, rien ne laissait présager d'un désastre, et il serait stupide de le penser. « Donc, vous disposez de milles hommes, mais pour combien d'officiers ? »
Le Grand Maître espérait avoir des hommes accomplis en face de lui, et non pas des hommes émoussés par la peur et l'inexpérience. Un officier n'était pas n'importe qui, et, de ses décisions, son courage et son abnégation dépendaient un grand nombre de vies humaines. Combien de guerres ont été perdues par des armées bien équipées et bien formées, mais commandées par des débiles ? Si les officiers du Rivage se montreront incapables de tenir une arme et de penser une tactique, l'armée du Rivage était alors dans un état bien plus déplorable qu'on pouvait bien le penser.
« Si je me souviens bien de la carte de vos terres, votre territoire est composée de plaines, certes, mais également de montagnes et de forêts. Tout officier et tout soldat doit savoir s'adapter à des environnements plus sauvages, et toutes les guerres n'ont pas lieu sur des plaines. »
Un bon officier sait s'orienter, et doit savoir utiliser son environnement à son avantage, si ce n'est le maîtriser pour des batailles plus difficiles. Une forêt pouvait abriter des archers légers, et une montagne était le terrain favori des cavaleries qui en dévalaient à une vitesse terrifiante pour détruire des lignes entières. Par ailleurs, le relief d'une colline était un bon atout pour perfectionner l'endurance et la force d'un soldat, la forêt étant plus adaptée pour la dextérité ou l'adresse.
« J'aimerais sincèrement pouvoir user de ces terrains pour entraîner, ou au moins mettre à l'épreuve vos officiers, et vos hommes si nous réussissons la première étape. Ceci étant, notre mission concerne-t-elle également les combats navals ? Nous n'avons jamais évoqué votre situation maritime, quand j'y réfléchis. »
Gaël de Laval
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Jeu 3 Sep 2020 - 19:39
_ Les chiffres exacts vous seront donnés en temps et en heure. Il me semble que le ratio tourne à un officier pour cinquante hommes et un sous-officier pour vingt-cinq.
Y-a-t-il réellement une règle objective et universelle pour ce genre de choses ? Peut-être que c’était trop, peut-être que ce n’était pas assez. A ce moment-là, le plus important n’était plus de bien paraître mais de simplement énumérer les chiffres avec une objectivité assumée et laisser les chevaliers tirer les conclusions qui leur sembleront les plus honnêtes.
_ Vous serez libre d’effectuer des entraînements avancés dans tout Missède tant qu’aucune place forte ou village n’en pâtisse économiquement.
La question sur la force navale te fit arquer un sourcil. Le silence précédant la réponse laissa entrevoir que la question était gênante, ou du moins imprévue. Il était évident que non. Jamais tu ne laisserais un Nordien toucher aux stratégies navales, à l’Arsenal de Chiard ou ne serait-ce qu’approcher un bâtiment. Naviguer est un art de Sudéron qui est entretenu depuis des générations et c’est de très loin le point fort de cette petite seigneurie.
_ Notre flotte est le fer de lance de notre armée et de notre économie ; outre le Concile des Artilleurs qui forme l’élite des marins langecins, nous réalisons des manœuvres communes avec la cité d’Ys. Ce n’est pas encore votre priorité mais dans un avenir proche, je souhaite que nous nous spécialisions dans la poliorcétique des villes côtières. Je laisse à mes amiraux toute autorité sur la façade maritime et vous laisse carte blanche sur le plancher des vaches.
La poliorcétique reste en revanche un gros morceau du travail que les Marcheurs Austères auront à accomplir sur ton territoire. Les villes du Rivage ne sont pas fortifiées, ou très peu. Sans tomber dans la fortification à outrance, il serait bon d’au moins élever Chiard au rang des plus redoutables forteresses du pays langecin. Mais ce rêve n’est pas pour de suite, chaque chose en son temps. La poliorcétique est une science d’ensemble qui doit être étudiée en partant des capacités des différents corps armés terrestres et navals et des interactions possibles entre des ports alliés pour tenir un siège. Tu reprends.
_ Nous aurons l’occasion de reparler de poliorcétique messire Stansen mais celle-ci n’interviendra qu’une fois nos corps d’armés en bonne voie de… modernisation. Sans transition, je me permets également de vous annoncer que lors des ennéades suivantes, je me chargerai d’officialiser le baillage des terres promises afin que nous puissions nous pencher sur l’édification d’un sanctuaire au plus tôt.
Plus tôt ces hommes auront des recettes, plus tôt ils gagneront l’autonomie dans des domaines simples tel que l’alimentation, l’équipement et la paie de leurs propres chevaliers.
Dernière édition par Gaël de Laval le Ven 4 Sep 2020 - 16:30, édité 1 fois
Andran Straggen
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Sujet: Re: Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval Ven 4 Sep 2020 - 16:18
Chaque information que le Grand Maître jugeait importante était immédiatement retranscrite sur ce parchemin qui, vierge au départ, se remplissait rapidement au fil de la réunion. Surtout, la mission de l'Ordre aspirait a devenir toujours plus complexe au point d'inquiéter les chevaliers qui accompagnaient leur meneur. Ils pensaient se contenter de former une armée, quitte à employer les grands moyens pour ce faire. Or, il n'était pas prévu qu'ils assistent voire dirigent l'érection de défense des villes. Dans le Nord, c'était un réflexe que d'ériger des murailles autour des villes pour les protéger.
En tout cas, Markus se montra heureux de ne pas avoir à toucher à la Marine du Sud. La mer n'était pas son fort, et certains de ses chevaliers n'avaient jamais vu l'océan de leur vie. Le Grand Maître retint la remarque tenant lieu à l'incohérence d'une marine performante face à une infanterie décadente. Finalement, n'importe qui pouvait amener sa cavalerie jusqu'ici pour piller chacune des cités et repartir sans avoir rencontré de réelles résistances. C'était donc cela, les lois du marché ?
« Me voilà rassuré. La marine n'étant pas notre fort, je me serais retrouvé gêné de devoir former vos officiers marins. Ce n'est pas notre domaine de prédilection, vous en conviendrez. »
Ce point réglé, le Grand Maître se montra ravi de savoir que Gaël n'esquiva pas la récompense du labeur des Marcheurs Austères : leurs terres et le sanctuaire qu'ils y construiront. Jamais l'Ordre ne s'était étendue aussi loin de chez eux, mais le jeu en valait la chandelle car ils avaient de la place pour s'offrir un beau bâtiment capable d'accueillir beaucoup d'hommes. Ils devront nécessairement attendre plusieurs années pour qu'il soit prêt, et il valait donc mieux s'y atteler au plus tôt.
« Parfait. Je gage que nous pourrons nous fier à vos ouvriers et qu'il n'est donc point nécessaire de faire venir les nôtres. De toute façon, je préfère que notre nouveau sanctuaire ne soit pas trop teinté du Nord, de peur de froisser vos sujets. » répondit le vieillard en souriant. Là encore, il voulait éviter toute querelle inutile. « Je crois d'ailleurs que nous avons exploré tous les points de cette réunion ? Nous avons hâte de nous mettre au travail, même si je crains que cela devra attendre demain. »
Les chevaliers de l'Ordre étaient arrivés durant l'après-midi, et toutes ces discussions avaient grignoté beaucoup de temps. Mais, une soirée de repos ne sera certainement pas un luxe, vu l'ampleur des travaux qui les attendaient. Le Grand Maître semblait d'ailleurs les avoir sous-estimé, car il sentait que quatre chevaliers, lui-même compris, ne seront pas assez pour tout assurer. Heureusement qu'il s'était préparé à cette éventualité.
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Je saurai faire de vrais hommes de vous ! ~ Gaël de Laval
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