Rencontre presque fortuite (Charles)

milieu de la 5e ennéade de Karfyas de l'an 18 du XIe cycle
Au nord de Seram.

Une fois sorti d'Odélian, tout fut très rapide. Eugène déposa sa "mère" non loin de Seram à l'entrée d'une d'une ferme pauvre, avant de  continuer son chemin, pour retourner vers Fernel.

Le vieux fermier, un veuf solitaire,  qui n'était que trop heureux de prendre l'étalon en charge tout en étant grassement payé, lui fit bon acceuil... Faisons l'histoire courte, disons seulement qu'il fut présumé qu'un coup de corne de son vieux taureau, enragé qui avait une écharde coincé dans le fion, lui causa une mort lente et atroce.

D'ailleurs, il fallut abattre la bête. Ne pas laisser de témoins, jamais.

Dante  ne demanda pas son reste non plus, après tant de jours d'immobilité forcée, il sentait les fourmillements dans ses doigts et ses orteils. Melkor lui aussi était agité, prêt à partir et l'infatigable étalon avala les kilomètres dans la neige, s'arrêtant à Seram, pour prendre ses quartiers dans un bouge du port local. A chaque jours il partait avec l'animal faire de longues balades, pour l'habituer à différentes situations. Et pour affiner leur lien.  

Aussi, fut t'il aux premières loges pour voir Charles et Solange débarquer. Il leur donna un jour d'avance sur lui, avant de mettre les voiles dans cet hiver Péninsulaire. Pays de merde...

Et la chance est avec lui, l'étranger réussissant à les doubler, avant d'envoyer Melkor brouter dans les sous bois et de prendre position quand le carosse arrête. La chance est avec lui alors...
 

L'officier Royale à la Justice avait prit la route du Comté d'Odélian à l'annonce de la date prévu pour les funérailles de son cousin et de ses enfants. Il s'y rendait en tant que membre de la famille des défunts mais également sous couvert de sa fonction d'intendant à la Justice. Son épouse, naturellement, l'accompagnait et ce malgré sa grossesse bien avancée ce qui compliquait quelque peu la rapide progression de l’attelage, mais, fille de seigneur de feu le suzerain d'Odélian, elle ne pouvait briller par son absence.

Quittant sereinement la capitale Diantre pour prendre la route du Nord-Est, Charles avait laissé ses instructions à ses subalternes et il pouvait compter sur les services d'enquêteurs non pas tout à fait à sa solde mais qui il le savait ne seraient pas sujet à lui fuir dans cette vaste affaire. Si les faux documents avaient donc bien été placés aux endroits voulu afin d'incriminer les personnes souhaitées, Charles quittait donc son office royale pour de nombreux jours en toute confiance, s'offrant la compagnie de la Dame l'Escaut qui ne pourrait qu'apprécier cette mise au vert le temps malgré le caractère funeste et triste de ce voyage sur leur terre natale.

Soucieux de soutenir son épouse durant ce long voyage vers la capital d'Odélian où était prévu les obsèques de Gaubert et ses enfants, Charles occupa le carrosse de Solange, laissant son fidèle destrier les suivre en queue de cortège. L'escorte des deux nobliaux n'était pas bien importante mais suffisante pour dissuader les bandits de grand chemin, l'escorte comptant une demi-douzaine d'homme d'arme à cheval ainsi qu'un chevalier qui se révélait certainement être le champion choisit par l'Intendant a la Justice pour le tournoi.

A mi chemin, Charles exigea une courte pause et ce afin d'assouvir des besoins primaires. Faisant halte à l'orée d'un bois dont les cimes étaient recouvertes de neige, il prit congé de l'habitacle où il siégeait avec son épouse sur une confortable banquette. L'homme s'aventura alors de quelques dizaine mètres vers l'obscurité des arbres. Dénouant sa ceinture, il abaissa ses braies à mi-cuisse avant de sortir sa queue, se plaçant devant un tronc d'arbre pour alors uriner tout en sifflotant, le regard en l'air. L'urine chaude au contact de la neige créait une fine vapeur et Charles. Lâchant un soupir d'aise, il vidait sa vessie avec enthousiaste, se jurant de ne plus boire autant avant un voyage en carrosse.

- Par la Damedieu que cela fait du bien...

Faisant son affaire, façon de parler, Charles semblait en effet avoir emmagasiner une quantité assez conséquente d'urine (amoureux de la poésie bonjour), et ses longs instant de soulagement contre l'arbre semblaient tel une délivrance du corps et de l'esprit... Jusqu'à... ce qu'une voix lui parvint aux oreilles !!!! L'officier royal manqua de perdre l'équilibre dans un mouvement réflexe, finissant de vider sa vessie sur ses bottes.

Il lui fallut quelques instant pour reconnaître cette voix familière, c'était celle de l'Ombre et alors qu'il remontait finalement ses braies à la hate, manquant de coincer sur "moineau" quelques peu rétrécie par le froid, comme l'indiquait justement Dante, il reprit ses esprits en cherchant la position du fourbe assassin.

- Foutre Dieu !! Tu m'as fait une de ces peur !! Vile gredin !!!!

Il atténua le timbre de sa voix, afin d'éviter que ses sentinelles ne l'entend et trahisse la présence de son homme de l'ombre. Finissant de réajuster son pantalon, il serra sa ceinture et jeta un regard en arrière vers le carrosse qu'occupait son épouse sous bonne protection. Il s'approcha alors de Dante pour le toiser d'un regard sévère qui semblait finalement s'adoucir à mesure de leurs échanges. Sur les conseils de l'Ombre, il reprit alors sa position devant l'arbre afin que sa sentinelle ne s'inquiète pas.

- Vous procéder toujours ainsi avec vos employeurs dites moi ? Bon... je crois que je n'ai nul besoin de vous faire savoir que je suis en forme, vous l'avez constaté par vous même. Comprenez qu'il est difficile dans ma position au palais de garantir un jour et une heure précise, mais vous savez brillamment me retrouver on dirait et dans un moment plutôt insolite.

Ravalant sa fierté car il n'était pas vraiment louable de s'offrir au regard d'autre dans la position qu'il venait de tenir quelques minutes plus tôt, Charles rajouta.

- Ma femme se porte à ravir, merci de vous en soucier. Puisse sa grossesse arriver à terme après les festivités de Papincourt où nous nous rendrons, avec les funérailles de mon cousin, et pas avant ni pendant ces réjouissances. Et vous dites moi, tout semble indiquer que vous n'êtes pas mort ni blessé après votre mission. c'est une très bonne chose.

Si je procédais autrement, messire, vous seriez décu et votre femme inquiète...

A ces paroles, Charles grommela un instant, s'imaginant parfaitement un tel scénario et le déplaisir qui en découlerait. Pourtant, l'intendant a la justice s'interdit de toute réplique stérile et improductive, préférant donc maintenir l'incongruité de la rencontre avec son assassin. Charles semble également percevoir l'impatience des monture et le bruit caractéristique d'une armure. D'évidence et comme le souligne son acolyte, il ne peut demeurer là plus longtemps sans éveiller quelques soupçons chez ses hommes d'arme. Essuyant alors le bout de sa botte dans la neige, il écouta religieusement l'Ombre l'informer que le plan se déroule comme prévu, confirmant les correspondances qui faisait état des décès succession du Comte d'Odélian, de son fils et de sa fille aînée (et possiblement déjà les funérailles où le couple Prademont se serait rendu, a voir celon la chrono)

Mais l'endroit n'était évidemment pas approprié pour deviser de tout cela et il allait bien évidemment suivre les conseils de sa lame sombre.

- J'ai bien reçu la pièce maîtresse et vos services me sied, c'est une évidence. Mais vous avez raison, ce n'est pas le lieu pour une telle discussion. Dit-il a mi voix.

Alors qu'une certaine tension de faisait sentir dans son dos, provenant de son escorte, Charles décida donc de faire demi-tour, regagnant le petit convoi sécurisé puis s'engouffra dans l'habitacle où patientait sa femme. Lui adressant un sourire chaleureux, il posa une paume sur son ventre bien arrondi, cherchant un instant à sentir la présence de son héritier avant d'embrasser sa femme sur le front.

- Ma mie, j'ai besoin de me dégourdir un peu. Restez confortablement installée le temps que je prenne l'air au galop quelques minutes. Je vous reviens très vite.

Il quitta le carrosse, donnant alors ses instructions au cochet qui avait pour ordre de reprendre la route. Réunissant ses hommes d'arme, l'officier Royal leur signifia son besoin de se mettre en scellé et chevaucher seul. Il rejeta derechef toute proposition d'escorte, posant une main sur son fourreau alors qu'il venait de grimper sur son magnifique cheval de guerre.

- Je sais me défendre, occupez vous de protéger la Dame d'Escaut, c'est un ordre.

Aucun des soldats ne manifesta la moindre parole et lorsque le convoi se remit en route, Charles donna quelques coups d'étrier sur les flancs de sa monture qui fila alors au galop sur l'épais tapis neigeux. Charles chevaucha ainsi quelques minutes et se retourna pour bientôt ne plus voir le carrosses entourés de ses sentinelles. C'est alors qu'il mit son cheval au trot, balayant l'environnement qui l'entourait à la recherche de son acolyte de complot, il ne voulait nullement se faire une seconde fois surprendre.

La chevauchée solitaire de l'Intendant à la Justice péninsulaire fut de courte durée. Bientôt, son attention l'obligea à se retourner pour voir se dessiner la silhouette d'un destrier dont il ne pouvait que reconnaître l'origine. Étrange détails que voilà, son acolyte montait un pur sang de Fernel, voilà qui éveillait quelques interrogations. Mais si la monture de l'Ombre faisait passer au second plan la silhouette modestement vêtu de Dante, il pouvait certainement en être de même pour l'assassin qui à mesure de rompre la distance avec son employeur, pouvait contempler les légendaire chevaux de guerre dont faisait élevage les terres de l'épouse de Prademont, Escaut. D'un blanc immaculé, qui se confondait aisément en cette saison, l'animal qui finalement se retourna avait fier allure avec cette puissante carrure qui lui permettait en temps de guerre de se lancer dans des charges meurtrières.

L'Ombre ne se fit pas attendre pour s'enquérir de la suite des opérations alors que les époux Prademont regagnaient leur terres pour se rendre aux funérailles du cousin de Charles, de son fils et de sa filles. Tirant sèchement sur les brides bleu pale pour stopper net son étalon, Charles toisa son assassin avant de s'éclaircir la voix.

- On m'a bien rapporté la première pièce à conviction, le bout de parchemin retrouvé dans la cabine de Blandine. Suite à quoi j'ai procédé à l'ouverture de l'enquête. Les hommes mandatés ont été triés sur le volet et les faux ont été déposés aux endroits propices, l'affaire devrait très certainement porter ses fruits durant l’ennéade à venir. Les boucs émissaires devraient tomber sans trop de difficulté.

Charles n'avait pas oublié certaines conditions exigées par l'Ombre à l'aube de ce complot et d'un regard émeraude entendu, il rajouta sans détour.

- Le sergent que vous avez blessé sera votre clé d'entrée au caveau familial. Mais vous aurez peu de temps pour agir. Il est prévenu de vous laisser l'accès entre deux rondes de ces hommes d'armes. Par soucis de sécurité, il vous accompagnera et vous détaillera vos marges de manœuvre pour quitter les lieux sous couvert d'une livret de garde Odélian. Est-ce entendu pour vous ?

Flattant l'encolure de sa monture, Charles attendait la réaction de son comparse, jetant un bref regard vers l'horizon pour constater que le convoi où se trouvait son épouse n'était pas encore à portée de vue.

- Et rappelez-vous bien que la chevalière devra me revenir rapidement. Sans quoi nos accords seront caduques.

L'apanage des plus nobles et plus puissants étalons de la Péninsule était de ne jamais répondre à la provocation. Alors que les deux hommes devisaient dans le blanc des yeux, les deux équidés étaient eux aussi à se faire face. Pour Ruine, l'étalon à la robe immaculé, l'attitude de Melkor, n'était qu'un aveux de faiblesse. Parader pour se mettre lui et son cavalier en valeur, Ruine trouvait cela d'un pathétique et se permit le luxe de rouler des yeux pour ensuite tourner son encolure sur son flanc gauche dans un geste un poils condescendant et certainement désintéressé par ce spectacle offert par son cousin.

Bien entendu pour son cavalier, l'exercice de style de la monture obsidienne avait de quoi provoquer la naissance d'un sourire amusé mais nullement moqueur. Pourtant, s'il appréciait comprendre et découvrir certains mystères propre aux chevaux, Charles n'en demeurait pas moins impliqué dans une discussion qui devait requérir toute son attention. S'il s'en trouvait fier de la façon dont Ruine se comportait, l'intendant le gratifia d'une caresse à hauteur de garrot avant de répliquer à son assassin.

- Il gardera la porte du caveau en ce cas.

Il fixa Dante, d'un regard perçant, son sourire s'étira à la commissure de ses lèvres.

- Au moment où nous nous parlons, il le sais et l a su au moment de votre larcin meurtrier. J'avais besoin d'un garde fou... afin de m'assurer que vous touchiez vos cibles. Votre mission était bien trop importante pour envisager ne serait-ce que l'éventualité d'une chance sur mille que vous échouiez.

Il n'y avait pas de honte à cela. Si l'Ombre avait ne serait-ce qu'une once de jugeote, il devait certainement comprendre la nécessité d'une telle chose qu'avait omis de lui dire son employeur, pour tout un tas de raison évidentes.

- Quant à la livrée, nous sommes attendu après les funérailles à des réjouissances plus agréable à Papincourt. Ce serait là l'occasion pour vous de disparaître d'Odélian en compagnie de ma garde personnelle. Il vous appartiendra de me la rendre durant l'une de nos étapes nocturne lorsque vous aurez décidé que nos chemins devrons se séparer provisoirement. Dans le pire des cas, vous me la resrituerais à Papincourt. Mais nous aurons le temps de convenir des détails de cela.

Pouvait-on mesurer l'intensité d'un lien entre monture et cavalier par des détails physique et complice ? Si certains pouvaient le penser, c'était éluder tout ce qui touchait au subconscient, à ces ondes indétectables qui en des moments clés permettait aux deux entités de chair et d'os de ne faire qu'un. Ruine ne jouait indéniablement pas les meme cartes que son cousin, plus humble et préférant qu'on le sous estime avant que l'on commette l'erreur de le croire vulnérable.

C'était exactement ce qui animait son cavalier. A trop s'exprimer sa personnalité on s'exposait à se faire trahir, à sentir le froid du fer vous transpercer le coeur lorsque vous ne vous y attendez pas. Charles en était persuadé, sa révélation ne ferait guère plaisir à son lame noire, mais l'homme qui lui faisait face manquait soudainement de discernement et il était nécessaire pour l'intendant a la justice de rappeler une évidence.

- Un facteur de risque ? Il ricana un bref instant. Vous ne savez pas dans quelles conditions ce sergent a rallié ma cause et il n'est pas utile que vous le sachiez. Quant à votre visage, ai-je dis qu'il vous connaissez personnellement ? A aucun moment. Mais il sait que l'individu qui se présentera à une heure et un lieu bien précis sera le même homme qui lui a tiré une flèche dans la cuisse. Vous devrez naturellement porterde quoi couvrir votre visage.

Il tira sur la bride de sa monture et son puissant destrier joua des muscles pour se remettre au trop sur ce tapis neigeux. D'un regard en coin, Charles réclama que son assassin le suive, il fallait garder ses distances avec le convoi après tout, avant de poursuivre.

- Votre identité restera secrète. Mais, ne vous avisez pas d'éliminer cette pièce de mon échiquier car il me sera des plus utile d'ici à quelques ennéades. Votre livrée sera quant à elle déposée à l'endroit de votre choix la veille de mon départ. Vous ne recroiserez pas ce sergent, en tout cas pas durant l'exécution de ce contrat.

Ces points de détails devraient certainement détendre l'Ombre, enfin c'est ce qu'espérait Charles qui avait d'autres flèches à son arc si nécessaire.

Devant les explications de l'Officier Royal, l'assassin semblait un instant, plongé dans ses réflexions. Charles était à mille lieux de savoir que l'Ombre le taxait d'individu arrogant et condescendant, une erreur de jugement qui espérons le, serait très vite révisée par l'homme qui s'était chargé de rendre à la terre le plus important personnage du Comté d'Odélian. Charles avait bien entendu remarqué la manière qu'avait son interlocuteur à faire déplacer sa monture sans avoir à utiliser le moindre objet, c'était à la fois fascinant et imprudent de son avis, mais il n'en fit aucune remarque, préférant concentrer son attention sur son vis-à-vis qui semblait croire que les risques venaient d'augmenter par la simple participation d'un élément qu'il n'avait pas prévu se positionner sur l'échiquier.

Si alors, l'assassin passa à des échanges plus pratico-pratique, Charles avait la sensation de devoir tout de même revenir brièvement sur le précédent contenu de leurs échanges. Que Dante nourrisse un jugement altéré par des modifications de dernière minutes, le noble n'en avait cure car il était de son avis indispensable de clarifier la situation. Souvent, lorsqu'on réclamait de la transparence, l'on recevait en retour une réaction hostile, égoïste sans prendre le temps du recul, sans se mettre à la place de l'autre. Charles espérait que l'assassin ne serait pas de cette catégorie d'individu qui ne pensait qu'à eux et qui jamais ne se remettait en cause et l'expérience lui avait amèrement apprit que peu de gens était capable d'avouer leurs erreurs lorsqu'ils en commettaient, trop fier, trop d’ego, bref le carcan de l'humain en tant que tel.

- Vous faite bien de m'en aviser, mais dois-je vous rappeler qui gouverne par intérim les terres d'Odélian ? Je ne suis pas des mieux placé dans la succession et comme vous devez le savoir, une intendance s'est formée. Ce que je fais et que vous pensez augmenter les risques n'en est rien. Justement, il diminue ce facteur et pourquoi me direz-vous ? Par ce que justement les variables se trouvent être au sein du conseil Intendant. S'il est décidé que le caveau soit sous haute surveillance nuit et jour, sans une aide complémentaire dans notre camp, vous échouerez inévitablement.

Il s'interrompit, laissant Dante prendre la mesure de ces explications qui ne pouvaient être plus clair.

- Ce sergent est au-dessus de tout soupçon par votre oeuvre et il pourra justement vous sortir de cette variable risque jusque là très importante. Prenez bien l'ensemble des paramètres en compte. Un allié dans le camp adverse était indispensable et je compte bien vous savoir en vie à la suite de ce complot, car vos talents me seront encore bien utile. Si vous y voyez un risque augmenter, de mon point de vue, je le vois très nettement diminuer.

Pour le reste, Charles avait religieusement enregistré la proposition de l'assassin et ne voyait aucune objection à accepter sa proposition.

- Il sera fait selon vos vœux.

Dit-il pour toute forme de réponse. Ainsi, l'assassin se trouverait au plus proche de son employeur durant une bonne partie de l'épilogue de ce chapitre, l'un permis d'autre dans cette affaire. Et si cela pouvait faire taire quelques soupçons que pouvait nourrir l'homme à son endroit après que Charles l'eût pris de cours avec l'élément nouveau sur l'échiquier qui semblait déplaire à sa Lame et bien cela aurait peut-être le mérite de prouver la bonne fois de l'officier Royal qui ne se serait sûrement pas prit autant de peine à protéger l'assassin de son cousin, mieux ne pas l'aider aurait conduit tout droit Dante au précipice et alors l'assassin aurait été découvert. C'était inconcevable sachant que Charles comptait sur lui dans une alliance a long terme.

Aucune expression ne monte de l'Estreventin. L'intendant à la justice Royale en est il vraiment rendu à se justifier? Silencieux comme la mort elle-même, Dante le laisse faire. L'écoutant attentivement.  

- Ce sergent est au-dessus de tout soupçon par votre oeuvre et il pourra justement vous sortir de cette variable risque jusque là très importante. Prenez bien l'ensemble des paramètres en compte. Un allié dans le camp adverse était indispensable et je compte bien vous savoir en vie à la suite de ce complot, car vos talents me seront encore bien utile. Si vous y voyez un risque augmenter, de mon point de vue, je le vois très nettement diminuer.

Ce n'est pas une discussion mathématique que l'Ombre aura avec son employeur. Le dernier en date avec lequel il s'est fritté Sur un sujet similaire fut Kerath'Elghinn. Karlikk Glenn toujours caché derrière son armée, ses soldats, sa Doth'Ka, ses félins à pointes... Sans ses sbires, il n'est rien... Ca amène une autre réflexion de l'humain... Une armée ca se crée, ca se monte et ca s'entraine.... Doth'ka... Doth'ka.... pour la première fois, l'Ombre a une idée... De celle de concurrencer ces drows sur leur propres terrain... mais d'abord. Revenant au présent et au contrat actuel, l'estreventin se dit qu'il est mieux de fermer sa grande gueule. Charles est du même acabit que Kerath, s'il insiste, ca va mal aller pour la suite. La voix grave répond alors d'un ton égal.

C'est vous le patron... Qui suis je pour mettre en doute votre stratégie? Merci de prendre le temps de me gratifier de votre science infuse. Mais puis je humblement vous suggérer, messire, de ne plus me cacher de choses? Il me déplairait faire une intervention inappropriée par méconnaissance de toutes les données car cela risque fortement d'impacter la qualité des services recus. Je ne le répéterai pas assez, chaque détail compte.

Melkor renâcle tout en avancant. L'Ombre le regarde, un léger sourire sous son foulard. Avant de reprendre  de son ton égal.

Y a t'il autre chose que je devrais savoir, messire?

Qui suis je pour mettre en doute votre stratégie? ... votre science infuse. Mais puis je humblement vous suggérer, messire, de ne plus me cacher de choses?...chaque détail compte.

L'Ombre commençait à avoir la fâcheuse habitude de se vexer, sinon, pourquoi répliquer de la sorte par ces éléments clés de langage qui ne laissaient aucune place à l'ambiguïté. Charles se força à ne pas secouer la tête pour exprimer toute son désespoir face au caractère de Dante qu'il trouvait un tantinet bourré d'ego mal placé. Mais rappelons le, il s'agissait là seulement du ressenti de l'officier Royal, qui peut-être comme son interlocuteur ne manquait pas non plus d'ego.

- Croyez bien que vous pouvez vous permettre à tour moment de remettre en doute ma stratégie. Et comme vous le soulignez, chaque details compte, ainsi, dois-je vous rappeler que ce sergent à servi vos desseins à Odélian.

Qui sait si l'Ombre aurait rempli sa mission sans l'aide indirecte du sergent ? Mais Charles ne voulait nourrir de débats stériles et de lutte d'ego entre lui et son assassin.

- Mais passons car après tout, je ne vous cache rien puisque je vous fais part de cette élément en amont de votre propre requête à pouvoir profiter de quelques instant dans le caveau en guise de récompense pour vos services. Chaque détails compte et s'il s'avérait que de nouveaux éléments rentrent en ligne de compte, vous en serez naturellement informer, dès lors que cela impact l'exécution de votre part du contrat.

Il laissa Ruine trotter encore quelques instant afin que le donne se retrouve sous un arbre à l'orée du chemin qu'allait emprunter le convoi où se trouvait son épouse d'ici à une bonne demi-douzaine de minutes.

- Vous êtes soucieux du travail bien fait et je le suis également. Nous oeuvrons de concert et vos talents nous amènent bien à faire le deuil de mon cousin. Je n'ai rien de plus à vous dire. Si un paramètre devait changer, de votre côté ou du mien, nous saurons nous retrouver.

Fini t il en lui adressant un regard entendu. Les deux hommes allaient certainement se séparer une fois de plus mais pas pour une longue période. Et déjà, Charles devait s'employer à préparer le baluchon où se trouverait la livrée de l'assassin lui permettant de poursuivre l'exercice de son contrat.