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| Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] | |
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| Sujet: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Sam 12 Déc 2020 - 14:25 | |
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3ème enneade de Favrius, an 18 du XIe cycle
Le Procès complotiste d'Odélian avait prit fin, propulsant Charles aux commandes du Comté. Mais cette faveur que lui avait offerte le Duc de Serramire était pourtant loin d'être acquise car il devait rassembler et incarner l'avenir du domaine. Conquérir la confiance des nobles d'Odélian était donc la priorité de Charles et sans nul doute de Solange, et pour se faire, après les évènements tragique et la controverse ambiante, cela devait se traduire par une prise de pouvoir en douceur les premiers mois afin d'instaurer une transition crédible. La première chose à faire était bien évidemment de réunir l'ensemble des bannerets et vassaux du Comté et la décision fut prise de convier tout ce beau monde au château de la capitale. Toutes les influences et forces politique du domaine cheminèrent donc quelques lunes plus tard vers le Odélian: des illustres Maisons d'Isgard au Sud, en passant par les nobles de Dens à l'Ouest, jusqu'au Bourgmestre de l'Etau plus à l'Est. Charles de Prademont pouvait encore jouir de son statu d'Intendant à la Justice, le temps d'asseoir son assise sur le trône d'Odélian et il profiterait de ces privilèges jusqu'à ce qu'on les lui retire, ainsi il avait déjà prit les devants quand à plusieurs dossiers épineux qu'il pouvait résoudre auprès de certains fieffés du Comté pour obtenir leur cause. Mais tout venait à point à qui savait attendre. Du haut de l'une des tour du château dont il venait tout juste de prendre possession, Charles faisait les cents pas dans ces nouveaux appartements, ceux-là même de feu son cousin Gaubert. Par moment, il fixait en contrebas la ruelle d'accès au château où transitait les convois de nobles venant des quatre coins du territoire pour ce rendez-vous ô combien important et décisif pour l'avenir. La réception et toutes sortes de protocoles qui s'en suivaient n'étaient que pour dans plusieurs heures encore, mais le nouvellement nommé Comte était en pleine répétition de ces futurs discours. Une anxiété pouvait se lire par moment sur les traits de son visage et il se mordait nerveusement la lèvre inférieur dès lors qu'il commettait un simple accros de langage ou même une respiration male diligentée. De surcroit, alors que le mensonge d'un complot dont il avait été le chef d'orchestre était tenue dans le plus grand secret de la chambre à coucher et de son alliance avec Claude Arun Corvac, un exercice fastidieux mais ô combien important l'attendait également durant ce rassemblement, il s'agissait d'obtenir le soutien du père de son épouse, le seigneur d'Escault. L'homme était bien vu de ses semblables et sa réputation de "héros de guerre" le précédait. Le noble avait obtenu ces privilèges pour sa loyauté et ses faits d'armes et il représentait un atout de taille pour Charles, l'avoir comme soutien aurait son intérêt avant que ne soit édicter les propositions du Comte et qui sait sans doute de la Comtesse. D'ailleurs, la cérémonie de leur couronnement n'avait pas encore eu lieu, ce n'était en aucun cas un paradoxe, mais cela s'inscrivait dans cette fameuse prise de pouvoir en douceur, et ce afin de ne pas laisser croire à la véracité des rumeurs de quelques innocents coupable, sacrifié pour la cause de Charles sur l'autel de la Damedieu. La politique, l'influence, la connaissance et la prise de température de la Haute Société Odéliane étaient les maîtres mots de cette journée ou plutôt devrais-je dire de ces plusieurs jours sans doute. Pour l'occasion, tous les vassaux de premier ordre bénéficiaient du gîte au château et pour les autres, les plus réputées auberges de la cité avaient été réquisitionnées pour l'occasion, de quoi montrer aux nobles que leur nouveau Comte que le Duché de Brochant avait désigné, était attentif à leur égare. Prouver aux nobles d’Odélian qu’il est digne d’occuper cette charge ô combien prestigieuse mais également dangereuse fonction, passait par leur accorder le plus grand des respects et Prademont ne manqua pas de réapprovisionner le cellier du château des meilleurs victuailles péninsulaires et s'attacher également les services d'artistes, ménestrels, troubadours et autres du terreau local. La journée allait être longue et la soirée sans doute plus encore. Ce qui le réveilla de ces songes fut la cloche de l'église sonnant les quatorze que de deux heures de l'après-midi ou peut être était-ce ce sergent, impliqué dans son complot qui venait de faire irruption dans ses appartements pour lui signifier que l'accueil de la maisonnée se déroulait sans encombre? Cet homme même qui avait laissé cette fameuse "chambre de tir" à l'Ombre pour perpétrer l'assassinat de Gaubert et qui aujourd'hui se déplaçait avec une canne après sa convalescence. Sa loyauté d'ailleurs dans cette intrigue allait bientôt lui valoir une position à la cours et ce n'était pour déplaire à ce vétéran à présent trop en embonpoint pour s'en retrouver encore un homme de terrain. Toujours est-il que l'officier royal encore en poste reporta son attention vers le visiteur et acquiesça quand à la bonne tenue de l'accueil des invités de marque. Mais lorsque l'homme fut sur le point de prendre congé, Charles l'arrêter pour lui réclamer de trouver Solange. - Cherchez derechef mon épouse, je ne l'ai point vu depuis une heure et nous allons bientôt devoir nous préparer. Que ces servantes se tiennent également prêtes et à son entière disposition. Et veillez à ce que chacun de mes vassaux ne manque de rien, ceux logeant au château tout comme ceux aux auberges, et s'ils leur faut escorte, faite le nécessaire. Pensez également à me prévenir dès que les sentinelles sur le chemin de ronde atteste de la présence de Ser d'Escault.Le sergent prit bonne note, fit la révérence avant de disparaitre, laissant le son du pied de sa canne s'atténuer sur le sol à mesure qu'il s'éloignait. Profitant d'avoir reprit ces esprits, le Comte se décida alors à appeler son propre domestique en stationnement dans le couleur, un jeune homme, huit ans son cadet, qui était à son service depuis sa prise de fonction à Diantra et promis à présent au poste d'échanson. Loyal, discret et dévoué, le jeune homme qui s'appelait Gauthier, se précipita dans la chambre avant de ployer le genou. - Sert moi quelque chose de fort, un fond de coupe, de quoi me vivifier l'esprit ! Après quoi tu me trouvera une tenue approprier pour la réception de tout à l'heure. Quelque chose qui ne soit pas trop "tappe à l'oeil" je te prie. Je ne voudrais pas paraitre déjà trop à mon aise dans ma fonction de Comte. Mais assure toi qu'elle fasse tout de même son effet, sobre mais de riche facture.Ce à quoi Gauthier répondit en filant s'exécuter aux différents ordres de son seigneur qui s'impatienter de revoir sa femme avant que le père de cette dernière ne soit annoncer aux portes de la ville. Ainsi dans l'attente, il se dirigea vers sa coiffeuse et ouvrit un coffret pour y sortir la chevalière sceau d'Odélian dont il observa pensivement le travail d'orfèvrerie de longues minutes durant avant de la passer au doigt d'usage pour un tel objet riche en symbole.
Dernière édition par Charles de Prademont le Lun 15 Fév 2021 - 5:54, édité 1 fois |
| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Mer 20 Jan 2021 - 8:53 | |
| Installée dans sa nouvelle chambre, au château d'Odélian, Solange se mirait dans son miroir pensivement, alors que les servantes s'activaient autour d'elle pour préparer sa toilette.
Bien qu'une part d'elle-même s'effrayait encore des actes commis pour en arriver là, à cette place prestigieuse, elle ne pouvait s'empêcher d'exulter, sans pouvoir contenir tout à fait la fierté et le plaisir insigne d'avoir su conquérir si belle place parmi les rangs de la noblesse.
Caressant doucement les contours de son ventre enflé par la grossesse par-dessus sa robe de jour en velours, elle se contempla gravement. Aujourd'hui était un grand jour - décisif, même, car il s'agissait désormais de conquérir la noblesse péninsulaire, et de rassurer leur nouveaux vassaux sur le sort de la province. Malgré les difficultés de sa grossesse, ses nausées et sa fatigue, il faudrait être éblouissante, faire bonne figure jusqu'au bout. Il fallait également espérer que son père arriverait à temps. Car parmi tous leurs commensaux, elle le savait sévère comme à l'ordinaire, mais probablement gonflé d'orgueil à l'idée de savoir sa fille en si haute position. Sa réputation d'homme d'arme blanchi sous le harnois, fidèle jusqu'à la mort à la parole donnée, serait une caution morale très importante dans tout le cérémoniel qui entourerait cette réception ; ce en quoi la jeune fille n'était pas peu fière d'apporter comme offrande en soutien à son époux.
Alors qu'une femme de chambre lui présentait enfin sa robe - toute de velours blanche et bleue, au corsage parcourue de petits nœuds de soie particulièrement seyant pour une dame de son âge - elle fut tirée de ses réflexions par la Gouvernante et l'Intendant du château, qui s'inclinèrent respectueusement devant elle.
- "Ma Dame, les jongleurs et les trois ménestrels sont prêts dans la grande salle de banquet. Les musiciens sont en place également, ainsi que le chanteur. - Et en cuisine ? Nous avons mis au point le menu lorsque j'ai visité les cuisines, mais il faut que tout soit exceptionnel aujourd'hui. Toute la noblesse sera là et il ne faut aucun faux-pas. Je veux que les laquets se tiennent prêts à conduire chaque noble à leur place et que tous leurs désirs soient satisfaits. Offrez-leur tout le vin et les divertissements nécessaires. Comme convenu, vous ferez servir les mise en bouche après que tous soient arrivés. Il faut que tout soit parfait... soyez certain que si cela se passe parfaitement, vous serez récompensé. Maintenant, allez, je vous en prie. Faites ce qu'il faut pour que tout soit parfait."
Les domestiques s'éloignèrent d'un pas pressé, la laissant seule avec ses femmes de chambre, qui s'occupèrent de l'habiller, puis de coiffer ses somptueux cheveux noirs en une tresse gracieuse, parcourue de perles et de deux rubans blancs et bleus.
Mais à peine avait-elle terminé de se préparer que son époux la faisait déjà réclamer. Un peu anxieuse malgré tout, la jeune comtesse se hâta dans les appartements de ce dernier, dûment accompagnée d'une servante qui ne la quittait pas d'un pas, de peur qu'elle ne se fasse mal dans son état.
Sans se préoccuper de sa suivante, Solange se précipita à la rencontre de Charles, lui dédiant aussitôt un sourire éblouissant.
- "Mon très cher ami. Comment allez-vous ? Etes-vous prêt à paraitre devant la noblesse ? Je trouve que cet habit sobre est fort seyant sur vous. Vous paraissez comme le fier seigneur que vous êtes. Et avant que vous ne me posiez des questions, j'ai encore discuté avec la Gouvernante et l'Intendant. Tout devrait se dérouler sans accroc. Avez-vous eu des nouvelles de mon père ?"
Un verbiage un peu nerveux, qui se termina sous un petit rire qui ne l'était pas moins. Quels enjeux cruciaux que la réception d'aujourd'hui ; jamais encore Solange ne s'était aussi stressée et désireuse de faire bonne impression. |
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Mer 20 Jan 2021 - 15:29 | |
| Charles était pour le moins anxieux voir tendu et ce fond de gobelet d'un puissant breuvage venait un peu rééquilibrer l'instabilité physique et mentale dont été victime le nouveau Comte d'Odélian. S'il jouait à présent dans la cours des plus Grands, ce n'était pas particulièrement l'exercice du banquet à venir qui le mettait dans un état de tension, car il était coutumier de ce genre de mondanité, non la cause de cet état venait plutôt de sa belle famille et de son beau père en particulier qui n'allait pas tarder à se présenter au château.
Certes, il y avait cette petite adrénaline somme toute positive, quant à réaliser une excellente impression, prestation devant ces convives et ainsi amorcer ce à quoi le Duc lui avait demander à s'atteler : gagner la cause du peuple et plus particulièrement des vassaux influents. Mais paradoxalement, son plus grand défi du jour était de faire bonne figure devant le seigneur d'Escaut.
Se lissant nerveusement sa pilosité à hauteur de menton, chaque gorgée ou plutôt chaque goutte de ce tord boyau lui faisait un bien fou alors qu'il scrutait l'horizon, vers les portes de la capitale, plissant les yeux devant chaque cortège, chaque escorte pour chercher à distinguer son beau-père qu'il attendait avec impatience autant qu'il redoutait sa présence. Comme il fut dit justement, sa réputation d'homme d'arme blanchi sous le harnois, lui donnait un cachet, une envergure particulière et face à un tel individu, nul impair n'était concevable, au risque même que cet homme illustre ne découvre le pot-aux-roses.
A la douceur de la voix féminine qui brisa soudainement ce lourd silence dans les appartements comtales, Charles se retourna, quelque peu soulagé et apaisé par cette divine présence. Sa jeune épouse était belle, mais en cet instant, malgré son ventre toujours plus arrondi de jour en jour, Solange était l'incarnation de la beauté et de l'élégance. Rien n'avait été oublié, jusqu'aux moindre détails dans sa somptueuse chevelure obsidienne tressée gracieusement, parcourue de perles et de deux rubans blancs et bleus.
Ces compliments de bienséances et bienveillances parachevaient une personnalité exceptionnelle qui semblaient n'avoir pour seul objectif d'être irréprochable. Solange demeurait le soutien inconditionnel du Comte d'Odélian et elle le prouvait par ces mots, par sa présence, par tout ce qui pouvait se diffuser de son être. Sans même qu'il eu besoin de s'inquiéter des préparatifs, la jeune femme le prit de cours, devinant une partie de ces intentions, jusqu'à même, involontairement anticiper la source majeur de son anxiété du moment.
- Vos compliments m'apaisent ma mie. Je m'en vois rassuré si les préparatifs vont bon train. Ma sobre toilette sera de convenance, mais que dire de vous !
Il s'approcha, passant la paume d'une main sur le ventre de son épouse pour ainsi sentir la présence de l'enfant pulser contre ses doigts. Il remonta sa main, vérifiant la qualité de l'étoffe que portait Solange avant que ces doigts ne s'attarde sur cette longue tresse noir.
- Cette tresse est indéniablement votre "signature". Elle vous caractérise et vous sublime, faites moi penser à la faire figer dans une peinture où votre doux visage y sera le plus divin des éléments.
Si le verbiage et le rire de la donzelle pouvait paraitre un parfum nerveux, Charles ne l'avait nullement remarqué, rongé par sa propre anxiété qu'il exprima finalement par des mots et par cette énième gorgée de vin salvatrice.
- Votre père ne devrait plus tarder. Et c'est bien là ce qui me rend nerveux. Vous savez ô combien je porte votre père en estime. Il sera un atout de poids dans notre quête pour consolider notre pouvoir, je dis bien, notre pouvoir. J'aimerais, que dis-je, je dois faire bonne figure, mais cela me rend extrêmement nerveux.
Il fini par doucement reposer la longue tresse qui vint flirter sur le flanc droit de la poitrine de son épouse et lui tourna le dos pour retourner à son poste d'observation. Il fixa à nouveaux au loin les portes de la cité et en reconnu les étendards de la maison Escaut. Ecarquillant les yeux sur l'instant, son gobelet glissa de ses doigts alors qu'il s'exclama sous le bruit du métal qui roulait alors sur le sol.
- Le Voila !
Si la servante qui accompagnait la Comtesse passait totalement inaperçu, faisant finalement parti du paysage et du quotidien du couple, cette dernière allait certainement ramasser le récipiant alors même que Charles reprit la parole comme si il n'avait jamais lâché le gobelet et que de toute évidence cela aurait été le cadet de ces soucis.
- Il faut doubler son escorte ! Ses appartements sont-ils prêts ? Il ne doit absolument pas patienter dans la cours du château ! Qu'on lui mette à disposition autant de domestique qu'il ne lui en faut !
Le discours de Charles dénotait clairement son anxiété. Il exprimait l'excès, la démesure, voulant trop bien faire pour son beau-père et calmer ainsi sa nervosité. Il prit une grand inspiration, prêt à aboyer tout un tas d'ordre à sa domesticité se trouvant dans le couloir.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Dim 31 Jan 2021 - 12:18 | |
| La main posée sur son ventre la fit sourire. Solange se sentait apaisée de savoir que son époux était prêt, que tout semblait aller pour le mieux - son enfant à naitre était fort et elle se sentait étonnamment bien.
La douce caresse sur sa tresse fit briller ses yeux, sa poitrine se soulevant sous l'étoffe coûteuse. Rougissant doucement à l'annonce de l'arrivée de son père, elle courut à la fenêtre, à petits pas précieux qui retentirent sur le plancher de la pièce. Puis elle déposa une main douce, mais ferme sur le bras de son époux, alors qu'il venait de donner ses ordres aux gardes. Elle était heureuse et soulagée de savoir son père, le seigneur d'Escault, enfin arrivé ; mais il devenait urgent que Charles ait toutes les cartes en mains pour lui plaire, car ce dernier allait leur servir de caution morale auprès du reste de la noblesse.
Et bien qu'ils ne le méritait pas, il fallait continuer et avancer, sous peine d'une mort ignominieuse qui éclabousserait également Escault. Il n'y avait plus le choix.
Alors il fallait agir vite, que le garde ne reparte. Elle le héla aussitôt d'un geste, le stoppant net alors qu'il s'en allait déjà au pas de course.
- "Mon amour, je vous en prie. Je sais combien il est important pour vous et croyez bien que je le pense également. Mais vous n'allez pas le conquérir en doublant son escorte ou ses honneurs, pas du moins avant qu'il n'ait le sentiment de l'avoir mérité. Vous le froisserez sinon. C'est un homme rude et sévère. Intègre, prompt à juger. Il n'aime ni les fariboles, ni les émotions féminines. C'est un chevalier qui n'aime rien tant que la loyauté et l'efficacité. S'il sait que vous m'êtes infidèle, ou que vous contrevenez à l'honneur, il sera fâché. Je vous en prie, ne le comblez pas d'honneur sans qu'il n'ait rien fait. Mettez-lui seulement deux domestiques, mais veillez seulement à ce qu'ils soient silencieux et compétents. Vous êtes mon époux, et son seigneur, alors il espérera beaucoup de vous, soyez-en sûr. Rectifiez vos ordres en conséquence.. S'il vous plait, mon ami. N'hésitez pas à le convoquer ici, il n'en sera pas fâché. Enfin, je ne le crois pas."
Elle fixa le nouveau comte dans les yeux, saisissant ses mains pour les déposer sur son ventre dur de sa grossesse. Solange espérait qu'il ne se froisse pas de sa reprise ; mais avait-elle le choix ? Intérieurement, la noble se reprocha de ne pas l'avoir notifié plus tôt à son mari - mais ils n'avaient guère eu le temps de se retrouver tous les deux au calme.
Alors que Charles approuvait de la tête, Solange reprit la parole, cette fois à l'intention du garde.
- "Ne fournissez pas plus d'escorte au seigneur d'Escault, mais faites préparer une de nos plus belles chambres à son intention. Et escortez-le jusqu'à nous, car son seigneur le convoque."
Le subordonné disparut en courant, et la jeune fille sourit à l'intention de sa moitié, un peu penaude.
- "J'espère que vous n'êtes pas fâché de mon intervention, mais chaque allié de plus est capital pour nous. Pour le Comté."
Sans attendre sa réponse, elle se redressa vivement, pour aller lui quérir un peu d'eau fraiche, dans lequel elle dilua un peu de liqueur de cerise, qu'elle lui tendit ensuite avec un sourire.
- "Cette eau rafraichira votre haleine, mon doux époux. Je..."
Elle s'interrompit. Déjà, le valet annonçait le sieur d'Escault, qui entra maladroitement. Il boitait fortement, obligé de s'appuyer sur une canne ; mais son regard,droit et sévère, tendait à laisser penser qu'il n'était en rien diminué intellectuellement. Il s'obligea à une courbette difficile devant le comte et la comtesse, avant d'offrir un sourire plus paternaliste à sa fille, coulant un regard à son ventre enflé.
- "Votre Seigneurerie, je suis honoré d'être convoqué dans vos appartements, et de voir ma fille en si bonne santé. La Damedieu semble vous avoir grandement souri... Comme elle sourit toujours aux vertueux."
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| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Dim 31 Jan 2021 - 18:34 | |
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Dès lors que le Comte prit connaissance de l'arrivée de son beau-père du haut de son perchoir, son épouse s'empressa, à pas léger, de le rejoindre. Et ce qu'elle fit alors aurait pu provoquer la colère de quelques males dominants. Seulement, Charles n'émit aucune remontrance. En réalité, c'était pour des situations de la sorte qu'il appréciait son épouse qui, contrairement à lui, était emprunt à plus de sagesse et de raisonnement. Face aux directives pour le moins excessive de son mari, Solange prit soudainement le contrôle de la situation. Après avoir freiner l'homme parti exécuter les ordres, la dame d'Escault se montra une femme raisonnable et réfléchi, expliquant que cet accueil tout en surenchère aurait des conséquences opposés à ce souhaitait le Comte d'Odélian. Clairvoyante, qui mieux que Solange pouvait appréhender les réactions de son propre père, qui mieux que Solange pour dresser le portrait d'un homme pieux et intègre. A la vérité, il se sentait soulagé de porter ce fardeau en compagnie de la Comtesse et il acheva de se rassurer lorsqu'elle guida ces deux paumes contre sa poitrine ronde et vivante.
Serein, il fini par acquiescer d'un hochement de tête avant de laisser libre court à son épouse de formuler des contre-ordres de circonstances. Bientôt à nouveau seul en compagnie de sa mie, il dû la rassurer à son endroit et face à son attitude qui pouvait remettre en cause sa propre crédibilité.
- Vous n'êtes ni à pardonner, ni à excuser. Vous avez fait ce que vous jugiez bon pour moi et pour nous. Peut-être ce domestique ira colporter quelques rumeurs, mais je ne penses pas que cela sera pour nous nuire.
Les ragots pouvait rapidement tisser leur toile et le fait que la Comtesse ait pu bafouer l'autorité de son époux et seigneur pouvait tendre à affaiblir sa position. Mais, qui croirait une petite gens après tout? D'ailleurs cette rumeur pouvait même provoquer l'effet inverse et donner une dimension particulière à la Comtesse qui jusque là brillait de douceur et d'effacement. L'on saurait qu'elle possédait un sens du devoir et des responsabilités, ce qui servirait sa cause.
Au petit soin pour son époux et seigneur, la demoiselle d'Escault s'empressa alors à quérir un rafraichissement avant la première confrontation familiale. Un moment angoissant, certainement, que cherchait d'ailleurs à adoucir la belle noblette s'évertuant à servir leur cause commune. Mais, elle dû soudainement s'interrompre lorsque la porte des appartements se rouvrit pour laisser place à un homme appuyé sur une canne, dont les faiblesses physiques se dissipèrent derechef suite à sa prestation. Que ce soit dans sa verbe ou dans ce charisme qui se dégageait de son être, le Seigneur d'Escault ne volait pas sa réputation et ce fut après une grande inspiration que Charles s'employa à faire bonne figure, dans les protocoles en vigueur. Lui servant un sourire aimable, il répliqua, non enrouler l'une de ces main autour de celle de son épouse.
- Je suis honoré que vous ayez répondu à mon appel, comme bon nombre de seigneurs d'ailleurs. Mais évidemment, je ne peux m'empêcher d'y trouver une note plus particulière. Vous êtes le père de ma si tendre et chère épouse.
Surtout se souvenir des conseils de Solange et ne pas combler d'honneur plus que de raison le sieur d'Escault, pourtant il était difficile dans cet exercice de trouver le juste milieu. Prenant une brève gorger d'eau aromatisé à la liqueur de cerise, sous le mon conseil de Solange, il posa alors le gobelet sur une console et adressa à radieux sourire à l'endroit de sa femme avant d'imposer au couple quelques pas en direction de l'homme connu pour sa vertu. Il invita alors Solange à prolongé ses pas jusqu'à son père tandis qu'il quittait lentement sa main pour rester à sage distance du seigneur d'Escault, rajoutant.
- Ma famille, vous le savez, a payé un lourd tribu, pour l'honneur particulier que vous me faite aujourd'hui. Je ne serais devant vous, en qualité de votre suzerain, si un tel complot, aussi ignoble soit-il, n'avait pas été perpétré par ce même sang qui coule dans mes veines. Mais comme vous le dites avec justesse, la Damedieu récompense les vertueux, louez soit-elle, louez soit l'excellente santé de mon épouse, la Comtesse, votre fille, louez soit notre héritier à venir qui empli de joie chacun de nos jours.
Ne pas en faire trop. Charles s'interrompit, laissant père et fille à quelques retrouvailles et peut être à quelques confidences. Solange malgré son jeune âge était une femme bien avisée et Charles avait apprit à l'apprivoiser suffisamment pour savoir comme réagir à la moindre de ces manières, au moindre mot qui pouvait porter quelques sous entendus. Malgré tout, il devait obtenir le crédit de sa nouvelle position de son propre chef et il n'allait certainement pas décevoir le clan d'Escault.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Jeu 4 Fév 2021 - 9:36 | |
| Gérard accueillit sa fille avec un sourire, mais lui fit signe de ne pas interrompre son époux. Attentif et droit sur sa canne de bois sculpté, il garda le silence, en se contentant d'observer son gendre de haut en bas d'un air sévère.
La situation était compliqué ; et plus encore avec un nouveau comte inexpérimenté et manquant de légitimité, de par la conduite indigne et infâme de sa propre famille. Il se félicita intérieurement d'avoir marié sa fille au seul homme intègre Prademont - ce qui le scandalisait au dernier degré par ailleurs. Heureusement, la justice avait fait son chemin, sans quoi il aurait conduit ses chevaliers à la bataille pour défaire les meurtriers de son seigneur, et peut importait ses blessures et son âge !
Il eut un petit soupir, gagna le centre de la pièce, s'inclinant devant son suzerain avec respect et maladresse. Néanmoins, Solange ne vint pas l'aider, consciente qu'il en serait fortement fâché dans le cas contraire. Il n'était pas un vieillard encore !
- "J'ai, évidemment, entendu parler de la trahison horrible et de l'indignité de votre famille, et je suis heureux que le dernier restant soit une personne honnête. C'est d'ailleurs pour cela que j'avais accepté ce mariage avec Solange, car il me semble improbable qu'un Intendant à la Justice soit corrompu. Néanmoins, vous êtes inexpérimenté. Connaissez-vous tous les vassaux qui peuplent votre comté ? Connaissez-vous les forces et les faiblesses de chacun, de chaque ville ? Avez-vous prévu quelque chose pour mieux les connaitre, pour qu'ils se sentent écoutés et considérés ?"
Il regardait son Suzerain, parlant avec respect mais néanmoins, avec fermeté ; et le patriarche de la famille d'Escault ouvrit des yeux surprit lorsque la jeune femme prit doucement la parole, un peu timide devant son père.
- "Père, je pensais, avec l'accord de mon époux, proposer à chacun de nos vassaux de m'envoyer une de leurs filles ou de leurs cousines comme dame d'honneur ou dame de compagnie. Le but serait de les honorer et de mieux les connaitre aussi. Comme j'ai peu voyagé, je ne les connait que peu. Peut-être m'apporteront-elles le savoir et l'expérience dont j'ai besoin ? Et par là, elles sauront mieux également nous faire connaitre, et, je l'espère, apprécier."
Gérard renifla, caressa son menton chenu d'un air pensif. Sans répondre, il jeta un oeil circonspect à Charles, le jaugeant d'une mine grave.
- "Que pensez-vous de cette idée ? Et en avez-vous d'autres ?" |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Jeu 4 Fév 2021 - 17:21 | |
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Cet air sérieux, cette observation détaillée que lui réservait son beau-père faisait quelque peu trembler intérieurement Charles Prademont. Comment pouvait-il en être autrement, d'autant que cette attitude se jumela bientôt aux vertueuses et fermes paroles d'un homme, d'un seigneur, d'un beau-père qui avait pour lui toute la légitimité d'une longue expérience dans un domaine encore inconnu du nouveau Comte d'Odélian. Il n'avait pas la légitimité ni l'expérience pour un tel titre mais pourtant, il l'avait obtenu et qui puis est, de la plus "effroyable" des manières. l'espace d'un instant, Charles aurait pu craquer, tout avouer et prier la Damedieu pour une mort rapide et ainsi laver le déshonneur de sa famille sacrifié sur l'autel de l'ambition. Mais, il n'en fut rien. Peut-être son expérience comme Intendant à la Justice Royale lui avait permit de faire face, car dans ces fonctions il était habitué à une certaine forme de stresse, de pression. La démarche solennel du Sieur d'Escault faisait honneur à cette illustre Maison depuis longtemps implantée dans le Comté et qui avait su gagner le respect des autres Maisons.
Mais alors que Charles mûrissait sa première réplique, son épouse prit l'initiative, l'audace d'intervenir, aidant son époux et suzerain durant cette première épreuve ô combien décisive. Sa proposition, altruiste mais non moins réfléchie et non dénuée d'un intérêt certain, provoqua immédiatement une réaction chez le patriarche qui jeta un regard circonspect à Charles, le jaugeant d'une mine grave. Le poids des responsabilités n'avait jamais été aussi fort sur ces épaules alors que paradoxalement, il faisait face qu'à un seul de ces nouveau vaisseau, mais non des moindre justement. Avis d'un regard entendu Solange, Charles reporta son attention sur le vieil homme qui ne manquait pas de préserver un certain panache, malgré le port d'une canne. Il fallait procéder par étape, intelligemment et de manière à poser quelques bases seine sur un mensonge pourtant d'un extrême gravité.
- Je vous l'accorde volontiers, je ne peux prétendre connaître suffisamment les vaisseaux qui peuple mon comté, se serait vous faire offense que d'affirmer le contraire. Charles décidait donc de montrer toute l'humilité de sa personnalité dans un premier temps. J'ai passé ces dernières années à Diantra pour y faire parler la justice de toute la Péninsule. Je ne pourrais donc prétendre connaître les forces et faiblesses de mes vassaux, mais je crois que dans mon inexpérience je puis compter sur des qualités que j'ai pu apprendre au plus proche de la Cour Royale.
Après l'humilité et l'expérience d'un passé tout de même loin d'être une coquille vide et qui pourrait de fait lui servir dans l'exercice de ces nouvelles fonctions, Charles devait à présent rebondir sur un terrain que venait de brillamment amorcer son épouse, toute dévouée à sa cause et Charles ne manqua évidemment pas d'en offrir les premiers lauriers à cette dernière.
- Monseigneur d'Escault, vous m'avez offert le plus beau des présent et un soutien de tous les instants, votre fille, mon épouse. Solange parle, agit, toujours avec la plus grande des sagesse. Son intervention en est l'exemple même. Cette idée, que je considère comme une stratégie, me semble en tout point recevable. Ce sera un choix payant dans cette perspective de mieux connaître et comprendre mes vassaux. S'entourer de ces dames et demoiselles aura également pour effet d'honorer les Maisons fidèles à Odélian mais aussi de surveiller les Maisons susceptibles d'actes de trahison. Ne dit-on pas que l'on gagne plus à connaître les bonnes qualités de son ennemi, qu'à être instruit de ses fautes ?
Un dicton, sage, voilà qui serait peut être le bienvenu de la bouche du Comte d'Odélian. mais ce serait bien insuffisant pour obtenir les faveurs d'un homme aussi vertueux et droit. Ainsi, il fallait donc se faire force de proposition, même s'il marchait sur des œufs ou alors, tendre la main pour ainsi faire preuve d'une humilité certaine. Peut-être un savant mélange des deux ? Ou...
- Vous l'avez évoqué avec justesse, il me faut prévoir des choses pour que mes vassaux se sentent écoutés et considérés. Vous êtes le premier d'entre eux. Je vous écoute et vous considère, ainsi avant de me formuler en proposition, pourrais-je connaître vos idées ?
Prendre à son compte les vertus énoncées par le vieil homme. Qui avait-il de mal à cela ? Après tout, qui était en position d'imposer le tempo ? Charles ne devait-il pas faire preuve d'une certaine note de crédit et de légitimité ? cela devait donc passé par ré inverser les rôles et reprendre la main sur le déroulé de l'entretien.
- Je suis à votre écoute, comme je serais à l'écoute des autres vassaux. Après quoi je deviserais avec vous sur nos projets. Solange en a dessiné l'une de ces esquisses, une idée élaboré de concert. Avoua-t-il sans détour. D'ailleurs mon oreille est et restera toujours sensible à ces avis, cela fera certainement la force de notre couple dans l'exercice de nos fonctions, ne trouvez-vous point ?
Charles faisait preuve d'attentisme, une qualité ? Difficile à juger ! S'il s'était plié aux exigences du Sieur d'Escault d'ainsi lui concéder derechef ces autres idées, si t'en est qu'il en est, n'aurait-il pas paru son inférieur ? Difficile aussi d'en juger ! A présent, il était temps de se montrer forcé de proposition.
- J'ai l'idée d'organiser un voyage aux quatre coins du Comté. J'y tiendrais audience auprès des seigneurs et bonne gens et doléance auprès du peuple des ces différentes cités. Pourquoi ne pas organiser un tournoi de joute également, rien de trop festif, après tout ne serait-ce point déplacé pour rendre mémoireà feu Gaubert ? Quant à une chose qu'il me sera important d'effectuer, c'est bien de réorganiser la table du conseils, de fait, de proposer de nouvelles nominations à certaines fonctions clés. Que pensez-nous de ces initiatives Ser d'Escault ?
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Dim 14 Fév 2021 - 10:49 | |
| Le vieux chevalier, seigneur d'Escault, esquissa une moue à la fois amusée et un peu méprisante à l'évocation de sa "chère" fille. Il lui semblait étrange que cette coquette impénitente, encore quasiment enfant, ait grandit ainsi suffisamment pour être d'une grande aide au désormais comte son époux ; aussi inclina t-il sa tête, sobrement, pour marquer un assentiment de circonstance.
Si elle lui était utile, tant mieux, après tout ? En tout cas, son gendre semblait poli pour le moins, et un sourire sévère naquit sur ses lèvres sèches. Il reprit la parole brièvement.
- "Veillez à ne pas braquer les autres Maisons. Je peux comprendre que vous désiriez surveiller les autres maisons, surtout si en ces temps troublés, mais cela ne doit pas engendrer de méfiance. Proposez peut-être le poste de dame de compagnie pour deux jeunes femmes, et invitez les autres à la cour d'Odélian pour diverses réceptions. Ainsi, elles auront peut-être l'envie d'elles-mêmes de rejoindre la cour de façon plus permanente ? Elles insisteront elles-mêmes auprès de leurs pères."
A nouveau, Gérard se tut pour laisser le comte parler, avec une déférence marquée. Il réfléchissait aux propos de Charles d'un air concentré, tandis que la jeune fille allait se reposer sur un fauteuil, pour écouter la conversation d'une oreille attentive. Cette fois, le comte lui demandait son avis, mais il garda encore le silence, alors que les intentions de ce dernier lui était dévoilés. Il trouvait l'idée du voyage intéressant, car écouter les doléances et tâcher de les résoudre pouvait être grandement salutaire quant à son image et à ses actions ; mais également la réorganisation de la table du Conseil semblait judicieuse, car le comte Gaubert n'avait pas toujours été bien conseillé. Il s'agissait là d'un exercice compliqué, car il ne faudrait vexer personne d'important - là, tous verrait la sagacité de leur nouveau comte et son aptitude à tous les gouverner.
- "Le voyage et la réorganisation du Conseil me semble très important, votre Seigneurerie. Mais, si je puis me permettre, organiser un tournoi me semble encore trop tôt. Peut-être, à l'occasion de la naissance de votre héritier - si c'est un garçon, bien sûr - trouverez-vous une excellente raison de rassembler vos vassaux et vos voisins pour de véritables festivités ? Sinon, il faudra trouver une autre occasion. Si je puis me permettre, qu'en sera t-il du conflit qui opposât le comté d'Odélian avec celui d'Aretria ?"
Il toussota. Un serviteur venait de faire irruption dans la pièce, et Solange se dirigea aussitôt vers lui, afin de l'entrainer dans le couloir. L'homme en livrée s'inclina devant la dame, avant de déclarer que tout était prêt, et que les musiciens avaient commencé à jouer dans les jardins et à l'intérieur du château, afin de divertir les nobles. Elle acquiesça, indiqua qu'il fallait offrir des rafraichissements et des petits apéritifs sur des plateaux à chacun. Enfin, elle le renvoya, tandis que le serviteur se précipitait en cuisine pour relayer ses ordres.
Enfin, la jeune fille rentra dans le bureau, saluant les gardes plantés à l'extérieur d'un signe de tête.
- "Est-ce que tout va bien ... ? Je crois que la plupart des nobles sont arrivés. Mon époux, il ne tient qu'à vous de faire débuter la cérémonie d'allégeance, avant le Banquet." |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Lun 15 Fév 2021 - 6:32 | |
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Le fait d'impliquer dans les décisions seigneuriales Solange d'Escault semblait sujet de controverse dans l'esprit de Gerard d'Escault. Pourtant, l'homme doué de sagesse n'en prit pas ombrage, acceptant cette originalité par un assentiment de circonstance. Charles venait symboliquement d'asseoir son épouse sur le jeu complexe du pouvoir, une première décision qui ne semblait lui porter préjudice auprès de son plus précieux allié en ces temps de trouble. La discussion se reporta alors naturellement sur les propositions, les déclarations et aveux du nouvellement nommé Comte d'Odélian. Sa crédibilité était en jeu et le beau blond priait intérieurement la Damedieu pour ne pas avoir commis d'impair. Si de prime abord, l'Intendant a la Justice pouvait se montrer anxieux face à ce sourire sévère que le seigneur d'Escault porta à son endroit, il fut rapidement soulagé et par deux fois d'ailleurs, que ces déclarations avaient trouvé échos dans l'esprit de l'intègre et inquisiteur de cet illustre personnage du Comté. Sans l'interrompre, Charles l'écoutait avec la plus grande attention. Son beau-père se révélerait certainement en quelques occasions un bon précepteur et il venait par ces conseils de trouver naturellement une place de choix dans le conseil en pleine réorganisation. S'il émettait quelques réserves, ceux là étaient suivi d'explications venant finalement affiner les idées premières du Comte. Au moment de donner la réplique à son aîné, Charles s'interrompit à l'arrivée d'un domestique et son épouse, comme par télépathie, s'employa à faire disparaître l'intrus qui devait très certainement être mandé pour avertir de la finalité des préparatifs festifs. A huit clos l'espace de plusieurs minutes, le dernier membre de la Maison Prademont se formula en réponse à ce personnage de bon conseil digne de sa lignée. - Je proposerais donc deux demoiselles comme dame de compagnie et inviterais les autres à la Cour. Nous possédons quelques bons éléments en ces murs qui saurons les persuader, les convaincre d'élire domicile au château de façon plus pérenne. Il reprit sa respiration pour ensuite entériner l'autre sujet litigieux. - Je dois bien vous avouer qu'un tournoi pourrait être mal perçu dans un avenir proche. La raison que vous évoquez me semble toute trouvée pour ne causer aucune mauvaise rumeur. Quand au conflit que vous relatez, une guerre ne serait pas la bienvenue en ces temps difficiles. Je vais devoir marquer mes différences d'opinion avec mon prédécesseur, feu Gaubert mon cousin. J'entamerais des pourparlers, avec son suzerain ou tout autre personne qu'il jugera capable de diplomatie. Il n'avoua évidemment pas que lors des prémisses de ce complot, il avait eu a faire a Magnus pour nourrir quelques perspectives d'alliance commune s'il se sortait victorieux de cette funeste affaire, ce qui était bel et bien le cas au moment où nous parlons. Ce faisant, la douce Solange réapparut pour prévenir que tout était en place pour procéder à l'ouverture du banquet qui devait sceller les allégeances des principaux vassaux du Comté. Reportant ainsi son attention sur son épouse, il invita alors d'un geste du bras Gérard à prendre la direction de la porte. - Tout va pour le mieux ma mie. Sieur d'Escault, je crois qu'il est temps de me passer l'espace de quelques heures de vos précieux conseils afin de m'essayer au mieux à l'exercice ô combien important qui m'attend avec la complicité, la parfaite prestance et représentation de votre fille à mon bras.Suggérant à Solange de se rapprocher pour lui tenir l'avant bras de la plus altière des manières, Charles laissa le temps à son beau-père de rejoindre la salle de réception avant de réaliser sa propre apparition comme le voulait la coutume. Ainsi, au bras de la Comtesse, Charles s'aventura dans les couloirs menant à la salle de réception, sous bonne escorte de plusieurs gardes en livrée de cérémonie. Les musiciens, qui offraient aux convives des mélodies de circonstances firent taire leurs instruments lorsque le couple Comtal passa le pas de la large porte avant de se faire annoncer par l'intendant du château. - Citation :
Oyez, oyez,
Faites place à Sieur Charles de Prademont, Comte d'Odélian et Intendant Royal à la Justice Ainsi qu'à son épouse, Solange d'Escault, Comtesse d'Odélian et demoiselle d'Escault
Gentes dames, nobles seigneurs damoiselles et damoiseaux. Sortez les atours de festoie et que l’olifant soit sonné car seront donnés moult réjouissances et festoiements en votre présence, en l’honneur de la cérémonie d'intronisation et d'allégeance de Sieur Charles de Prademont. Les 26 ème et 27 ème jours du mois de Favrius de l’An de grâce 18 du XIe cycle pour vespres. Venez donc faire ripaille, et francherepue en notre maisnie des Prés Je vous créeant que sera servi breuvage gouleyant.
L'homme roula son parchemin et s'inclina face au Comte d'Odélian, laissant alors Charles s'avancer dans le couloir de l'assemblée de nobles qui se forma naturellement durant sa progression au bras de Solange d'Escault. La posture parfaitement altière, il progressa, saluant ces vassaux, certains de futurs partisans, d'autres des détracteurs, mais là n'était pas le sujet du jour. Tous s'inclinèrent à son approche. Au-delà du faste et de la volonté d’éblouir, ce banquet s’inscrivait également dans le système de relations des puissants. Il permettrait tout d’abord de laisser exprimer une de ces valeur essentielle : la générosité. Véritable instrument diplomatique au service de la paix, le repas partagé qui s'annonçait favoriserait quelques réconciliations et resserrerait les liens entre partis antagonistes. Tout du moins et comme l'avait rappelé Gustave d'Escault, il s'agissait d'un évènement ô combien important où Charles devait s'afficher sans faille pour gagner en crédibilité. Sa courte procession mena le couple jusqu'à la table en U dressée avec finesse sous la diligence de Solange en personne. Là, Charles invitent les convives à s'asseoir avant que le Le maître d’hôtel sonne l’olifant pour signifier le début du banquet et fait entrer ses officiers de bouche. Les corneur- l’eau passent pour les ablutions , l’un versant l’eau sur les mains des convives, l’autre recueillant dans une bassine avant que les convives s’essuient sur leur longière. L'ensemble des codes semblaient respecter, gage que de demoiselle d'Escault avait prit un soin particulier à organiser cette réception des plus symbolique. D'ailleurs, Charles ne pu que lui murmurer discrètement ces félicitations. - Votre œuvre est parfaite. Vous êtes digne de votre rang ma mie.Charles devrait bientôt s'essayer à un discours mais avant cela, il fallait que les nobles convives se soient parfaitement installer, le temps de quelques échanges sous une musique qui commençait lentement à reprendre. En attendant, le maître d’hôtel rappela les bonnes manières en vigueur.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Lun 22 Fév 2021 - 10:34 | |
| Docilement, la nouvelle Comtesse de Prademont prit le bras de son époux.
Elle était un peu nerveuse d'entrer ainsi au banquet. Après tout, ils avaient honteusement usurpé ce titre ; et maintenant qu'elle se trouvait maitresse du château d'Odélian, elle prenait la pleine mesure de ses devoirs et de sa charge.
Elle rougit de plaisir en entendant l'intendant les annoncer, puis, emmenée par Charles à sa place de banquet, c'est-à-dire au centre et à gauche du Comte, s'installa sur sa chaise dressée pour l'occasion. Elle se sentait très orgueilleuse, alors que chacun s'installait en discutant, et que la musique reprenait avec gaieté ; et elle offrit un grand sourire aimable à leurs nouveaux vassaux.
Les compliments de son époux la touchaient profondément ; mais elle était consciente que tout restait à faire.
Solange avait prévu de faire un arrêt dans le Banquet pour laisser place au discours du comte d'Odélian après la mise en bouche, qui était constituée d'un vin clair du sud de la région, de pain au poivrons toasté au lard, de petits pâtés de chevreuil et de brochettes de fruits secs et de champignons, et elle se réjouit de commencer à manger lentement, par petites bouchées, en compagnie des autres convives. Elle fit grande attention à ne pas parler politique, s'entretenant avec chacun de leur famille et de leur bien-être, montrant obstinément une façade un peu puérile et gaie, en tentant de parler à tous avec la même amabilité.
En bonne maitresse de maison, elle avait également fort à faire avec les serviteurs, leur indiquant d'un geste discret de veiller à ce que les verres soient toujours remplis et que la nourriture se trouvât à profusion sur la table.
Puis, enfin, les serviteurs vinrent débarrasser les tablées, les préparant au deuxième service ; mais c'était sans compter ce qui avait été déjà convenu avec la domesticité.
Ainsi, la musique s'arrêta finalement, le jongleur se retira... Laissant toute place au nouveau comte d'Odélian pour parler à ses vassaux tous réunis. |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Ven 26 Fév 2021 - 6:50 | |
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Bien conscient que tout restait à faire, Charles ne pouvait pourtant que flatter son épouse quand à l'organisation de la réception. Solange s'était montrée une hôte attentive et non moins parfaitement discrète en tenant son rôle de première Dame en tout point bienveillante et soucieuse d'offrir une image irréprochable de sa personne et de son couple.
La nourriture ainsi que le vin étaient offert aux nobles convives en quantité ainsi qu'en qualité et le Comte d'Odélian de nature pourtant gourmande semblait, une fois n'était pas coutume, bien réservé à en profiter pleinement. Ce pâté de chevreuil, par exemple, qui faisait fureur auprès des palais raffinés de la Haute, ne fut qu'à peine goûté par Charles dont l'appétit était quelques peu freiné par ces tourments qui ne cessaient de s'imposer dans son esprit. Des tourments naturellement liés à son intervention face à cette assemblée qui se profilait sous l'habile mis en scène de la demoiselle d'Escault.
Discrètement, elle avait passé ces instructions tout du long de cette "mise en bouche" et l'oeil avisé du Comte ne manqua les moindres faits et gestes de son épouse dont la valeur ne semblait que croître à mesure qu'elle chapotait dans l'ombre le déroulé du banquet jusqu'à ce moment symbolique où la musique se fit absente et que les amuseurs publique achevaient leur dernier numéro. Il était à présent temps de faire face à ces obligations et la première d'entre elle était de prononcer un discours digne de son nouveau rang.
Posant discrètement la paume de sa main gauche sur le dos de la main droite de Solange, un geste comme pour la remercier de son implication et de sa fidélité sans faille, Charles se redressa enfin de sa chaise dont un domestique vint rapidement reculer pour laisser Charles prendre ses aises à l'Aube de sa première représentation public ô combien symbolique et décisive pour son début de règne. S'éclaircissant la voix, il réclama l'attention des convives avant de prononcer ces premiers mots.
- Seigneurs et dames d'Odélian, mes chers amis et vassaux. Comme vous le savez tous, notre suzerain, Sieur Arnaud de Brochant, fils d’Aymeric de Brochant, duc de Serramire par la grâce de Néera, m'a récemment nommé à la tête du Comté d'Odélian, suite aux tristes événements que nous connaissons tous. J'endosse fièrement mais non moins humblement cette nouvelle fonction qui est la mienne et comme vous le savez tous mes efforts seront à la mesure de ces nouvelles responsabilités sans pour autant me défaire de mes obligations d'officier royal à la justice.
Il peut une pause, venant humidifier le bord de ces lèvres non sans sentir le poids de l'attention de l'assemblée rivée sur lui.
- J'ai conscience de la tâche qui m'attend et du fardeau qui pèse sur mes épaules face aux agissements d'une partie des membres de la Maison Prademont que je représente par ce nom mais qui ont dû faire face à la justice royale. Plus que quiconque, je vais devoir vous convaincre et gagner votre confiance. Je m'atèlerais dès ce soir à porter ce titre avec honneur et impartialité. Je me rendrais disponible pour vous entendre et très prochainement je serais amené à vous rencontrer dans chacun de vos fiefs. Certaines décisions seront égalemenr prises prochainement dans l'exercice de mon pouvoir et vous en serez tenu au courant dans un soucis de transparence nécessaire en ces temps difficile. Plus que jamais, nous avons besoin d'une union sacré face à l'instabilité qui gagne certaines contrées voisines à là notre. Le temps des doutes et de querelles est révolu.
Il leva sa coupe, cherchant brièvement du regard le soutien de son épouse.
- A Cœur Vaillant ! Barons, châtelains, seigneurs fieffés, chevaliers, nous devons rester forts et unis ! J'endosserais ce rôle de Comte avec force, courage et détermination et chacun d'entre vous ici représentant vos Maisons, Familles et intérêts serait investi et représenté d'une mission dans un objectif commun. Ne doutez pas un seul instant que j'incarnerais votre suzerain sans faiblesses ni failles. J'ai pour moi la confiance du Duc et de la Royauté et je compte gagner votre confiance dans les prochaines ennéades. Mais pour l'heure, mes chers bannerets, festoyez et rendez honneur à mon épouse, votre Comtesse pour ces qualités d'hôte d'exception ! Que la Damedieu bénisse ce banquet.
Finissant de porter son toast, le domestique ravança la chaise au moment même où le Comte ajustait sa tunique pour regagner son assise. A nouveau installé à table, il croisa tour à tour le regard de son épouse et de son beau-père, le premier de ces soutiens dans la sphère de ces vassaux.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Ven 26 Fév 2021 - 12:27 | |
| Les joues roses de fierté, une main pudibonde déposée sur son ventre rondelet, elle fixait son époux, tandis qu'il énonçait son discours.
Elle devait bien avouer qu'être la dame de ce beau et grand château, d'être la comtesse d'Odélian la consolait un peu de tous ses sacrifices dont elle avait eu vent. Elle avait, après tout, toute sa vie pour faire pénitence ; et elle était bien décidée à se montrer exemplaire. La Comtesse d'Odélian serait connue pour sa piété, sa fidélité et ses nombreux enfants.
Avec grâce, elle leva sa coupe d'argent pour saluer la fin du discours de son époux, suivie par l'ensemble des nobles présents, puis, alors qu'il se rasseyait, la jeune fille croisa son regard. Elle avait envie de l'embrasser - elle se sentait un peu exaltée par le vin, la musique et les acclamations masculines de leurs vassaux. Il était si noble, si puissant désormais ; avec puissance, il l'attirait désormais
Même si certains semblaient sur la réserve, et qu'elle voyait certains sourires crispés - certainement eut égards à ce brusque changement de direction du comté - la Dame offrit à chacun une moue aimable et douce, et ce fit avec plus d'humilité, les yeux doucement baissés, qu'elle se redressa de son siège.
Avec une voix timide mais clairement audible, Solange prit la parole.
- "Je profite que mon époux ait terminé de parler pour vous faire, mes seigneurs, une proposition. Vous savez comme je suis encore jeune, et terriblement inexpérimentée. Cependant, la Damedieu a bénie mon union avec sa Grandeur, le Comte d'Odélian, et je ne saurai risquer notre enfant à venir sur les routes, bien que cela me cause grande tristesse de ne point visiter vos magnifiques cités. C'est pourquoi je vous demande, mes seigneurs, de consentir à m'envoyer une de vos filles ou de vos nièces afin qu'elles deviennent mes dames d'honneur. Elles m'aideront à mieux connaitre Odélian, ainsi qu'à apprendre à me comporter comme une comtesse digne de votre respect. Je les accueillerai volontiers à la Cour, où elles feront, chaque jour, honneur à votre nom. Je vous remercie d'avance de cette requête inhabituelle, mais qui me tient particulièrement à cœur... Gloire à Odélian et à tous ceux qui la font vivre !"
Les joues rouges, elle leva ses yeux devant chacun, les saluant d'un élégant signe de tête, levant finalement son verre pour boire une petite gorgée de vin.
Puis la nouvelle comtesse d'Odélian se rassit, un peu tremblante, saisissant sous la table la main de son époux.. la serrant fortement, pour calmer les battements de son cœur.
La musique reprit, joyeuse et animée.
Dans de gros pots de céramique, le potage de courge au lait d'amande sentait divinement bon. On leur servit à tous des assiettes creuses, avec des cuillères de vermeil - toute l'argenterie du château avait été mise à contribution - tandis que des tourtes dorées de framboises et de potiron, accompagnées de pâtés de gigots d'Agneau en pot étaient disposés sur la nappe encore presque immaculés.
- "Mangez et buvez, mes seigneurs et dames. Célébrons ce jour heureux, et oublions ce triste passé. Que la Damedieu vous bénisse tous !" |
| | | Invité Invité
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Sam 3 Avr 2021 - 6:48 | |
| Le discours du Comte d'Odélian semblait avoir recueillit de nombreux suffrages qui se caractérisaient par nombreux de regards entendus et satisfaits. Et si une poignée de nobles affichaient un sourire crispé, émotionnellement sur la réserve, il semblait pourtant que Charles avait passé avec un certain succès cette exercice délicat. Un regard, une attention auprès de son épouse installée tout à côté de lui le conforta alors dans son jugement au point même de voir une lueur d'admiration dans les prunelles de ce regard qu'il commençait à apprivoiser.
Solange avait toujours, jusque là, jugé et reprocher à son époux de manquer d'ambition. Bien entendu, la demoiselle d'Escault n'avait jamais exprimé verbalement ces critiques à l'endroit de cet homme qu'on l'avait forcé d'épouser. Mais aujourd'hui, après que tous et toutes aient levé leur coupe pour saluer ce premier discours officiel et ces engagements, la délicate jeune femme le regardait sous un angle nouveau, différent. Face à cet exercice rondement mené, il appartenait à présent à la Première Dame du Comté de s'exprimer à la suite de son époux devant cette assemblée bien particulière, et c'est ce qu'elle fit.
Avec brio, humilité et sagesse, ce dernier, trait caractéristique de la Maison Escault, Solange se lança alors dans un plaidoyer de circonstance, profitant de sa grossesse pour réclamer une dote de chair à chacun des nobles ici présent. Une manoeuvre exécutée sans la moindre timidité, sans le moindre accroc. Elle rayonnait dans sa robe et son minois parfaitement apprêté pour l'occasion jusqu à cette coiffure qui achevait une prestence de circonstance, la jeune femme venait d'asseoir très certainement son rôle, son engagement pour le Comté et son soutien inconditionnel à l'endroit de son époux.
Charles leva volontier sa coupe à la suite de son épouse, approuvant sa verbe et son attitude des plus altière et déterminée. Dès lors qu'elle se rassis, Solange chercha et trouva rapidement la main de son mari. Elle tremblait, assurément et le Ser Prademont fit tout ce qui était en son pouvoir pour la rassurer, serrant sa main et la gratifiant d'un sourire satisfait et fier. L'animation reprit et l'on servit les mets, Charles portant son dévolu sur une tranche de pâté de gigot d'agneau ainsi qu'une part de cette tourte bien appétissante.
Dans le brouaha ambiant, Charles avisa alors son épouse dans quelques bons mots discrets et encourageant.
- Votre prise de parole, ma mie, semble avoir suscité beaucoup de ferveur. Je suis certain que votre père est aussi fier de vous que je le suis.
Le banquet se déroulait sous les meilleurs hospices et la nourriture remportait un franc succès dans une atmosphère musicale propice à célébrer cet événement béni par la Damedieu et le Duc de Serramire qui saurait rapidement trouver l'échos de cette première mise à contribution de l'homme qu'il avait positionné sur le trône d'Odélian et lui avait donné un temps restreint pour faire ses preuves.
Lors je devrais me retirer tout à l'heure pour écouter certains de nos vassaux, je compte sur vous pour exercer comme vous savez si bien le faire, vos meilleurs talents à l'étiquette. Vous êtes d'une exemplarité sans faille ma mie.
Il lui annonça cela sans la moindre pression car elle se débrouillait comme si elle avait toujours été faite et prête pour ce type d'exercice et Charles le lui signifiait par des regards entendus et des gestes aussi rassurants qu'affectifs.
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| | | Solange d'Escault
Humain
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] Sam 10 Avr 2021 - 7:52 | |
| Un peu plus tranquille maintenant que la jeune fille avait fait son devoir, Solange de Prademont se détendit un peu sur son siège. Elle offrit un sourire réservé mais reconnaissant à son époux - heureuse qu'il l'approuve, elle qui n'avait encore jamais pris la parole en public - avant de caresser doucement son ventre. Elle se sentait désormais un peu lasse, et elle s'éventa lentement en contemplant les musiciens, à qui elle adressa un sourire d'encouragement.
Le repas se poursuivait. Se redressant, elle fit l'effort de venir faire la conversation à chacun, s’intéressant à tout, en oubliant sa fatigue. Les plats défilèrent, tout comme les heures, alors que les divertissements prévus suivaient également son cours.
Et lorsque son époux s'éclipsa avec certains nobles pour écouter leurs doléances particulières, le ballet bien huilé de la réception continua.
D'un regard, la musique changea, et la comtesse se redressa.
- "Dansons, mes chers amis !"
Avec galanterie et politesse, son père l'entraina au milieu de la pièce pour donner l'exemple, et, alors que les nobles les rejoignaient, elle esquissa les premiers pas de danse habituels. Mais bientôt, un étourdissement prit la future mère, et on la raccompagna à sa place au centre du banquet. Un frisson de déception la fit soupirer.
Heureusement, cette soirée avait été plutôt une réussite, bien qu'elle n'en puisse prédire les conséquences politiques. Bien trop inexpérimentée, la Dame de Prademont s'en était tenue à l'organisation et à la conversation, particulièrement avec les épouses de leurs dignitaires. Mais cela ne fait-il pas partie de son rôle ?
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| Sujet: Re: Un mois pour convaincre [Chapitre 1er - La réception du Comte] | |
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