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 De nouveau sur la route

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Braähm Main-Ferme
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MessageSujet: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeSam 17 Juil 2021 - 21:51



3ème jour de la 4ème ennéade de Karfïas – 2ème mois d’été.
19ème année du XIème cycle.
Frontière entre les Hautes-Terres et le Kirgion.

Quelle odeur pestilentielle. Autour de moi, d’innombrables cadavres jonchés les uns sur les autres me regardent. Je glisse sur une mare de sang. Une lueur sombre éclaire cette plaine macabre. Je lève les yeux, et pourtant, le ciel est noir, sans étoiles. J’avance, seul. Chacun de mes pas résonne dans cet océan vide, et dans ma marche solitaire, je me sens observé, et pas seulement par ces corps sans vie. Peu à peu, le volume d’un cri long, interminable, augmente. Je sens que je me rapproche de lui. Mes mains resserrent leur emprise sur mon marteau, qui semble me murmurer des noms. Je reconnais certains d’entre eux, celui des victimes qui ont succombé, écrasés par ma propre force, tout au long de ma vie. Une silhouette se dessine au loin. Je le reconnais. J’avance inexorablement vers lui. Je n’ai pas le choix, de toute façon. Tous mes compagnons sont morts, par ma faute. Quelle hérésie de penser qu’une telle expédition pouvait être menée à bien.

Je vois qu’il m’observe, malgré sa capuche mauve. Ses yeux rouges brillent d’une intelligence malveillance. Mon corps ne m’obéit plus. C’est une vengeance aveugle qui semble l’animer. Je m’arrête, tout près. Le cri devenu insupportable cesse après mon dernier pas. La voix lugubre de cet être résonne dans ma tête.

« Tu ne m’échapperas pas, cette fois. »

Je me sens happé, et sans que mes jambes ne bougent, je me rapproche de lui. Tout devient noir, progressivement. Tout semble tomber. Le cri reprend, alors que je lève mon marteau. J’entends une voix qui m’appelle.


« Braähm… Braähm ! Nom d’un chien, Braähm ! »

Je me réveille en sursaut, les yeux paniqués, le visage inquiet de Jnordil au-dessus du mien. Ma couchette est trempée de ma sueur. Je reprends peu à peu mes esprits alors que je constate que je m’extirpe seulement d’un autre cauchemar.

« Bon sang, qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu t’es mis à crier comme si Mogar lui-même te brûlait l’derrière !
« - Ce… ce n’est rien. » répondis-je d’une voix fatiguée.
« - Comment ça, rien ?! Regarde moi ça, t’as tellement sué qu’y’a une flaque dans not’ tente ! »

Je regarde autour de moi et me redresse lourdement. L’atmosphère réchauffante de notre abri ralentit peu à peu les battements de mon cœur. Jnordil s’écarte en secouant la tête.

« Un d’ces quatre, tu vas m’dire c'qui te tracasse, mon ami. »

Je lui rendis une grimace amusée avant de sortir de ma couchette. Une bassine d’eau fraîche avait été déposée à l’intérieur de la tente. Je pris le temps de me débarbouiller et de changer de vêtements, me préparant pour continuer le voyage qui nous attendait. En sortant de la tente, les deux gardes postés me saluèrent, l’air soucieux. Je leur fis un signe voulant les apaiser, mais je doutai qu’ils furent dupes.

Cela faisait maintenant deux ennéades que nous étions partis de Kirgan, et ce cauchemar m’avait hanté chaque nuit, avec toujours plus de détails. Apparemment, cela faisait trois nuits que j’hurlais pendant mon sommeil, et c’était sans doute la quatrième aujourd’hui. Le soleil se levait tout juste, et je sentis sa chaleur caresser mon visage frais. J’eus une petite pensée pour l’humaine avec qui j’avais partagé une aube similaire, plusieurs mois auparavant, et un sourire se dessina sur mes lèvres. Quel agréable souvenir je gardais du mariage royal, malgré la présence des oreilles pointues.

Nous étions à présent à l’orée des Hautes-Terres. Nous avions déjà dévié de notre route. L’expédition était bien plus grande que celle qui nous avait mené au mogarium. Au total, près de deux-cent cinquante nains m’accompagnaient. Une centaine de mineurs venus de Thanor, spécialement choisis par Glumtol pour cette mission, n’avaient qu’une hâte : commencer à creuser. Un nombre équivalent de soldats issus de clans guerriers de la capitale nous escortaient. Ils étaient hargneux et prenaient la sécurité très au sérieux. Chaque soir, à cause d’eux, nous étions forcés de monter un petit campement pour la nuit, avant de le désassembler le lendemain matin. Peut-être était-ce lié, mais jusqu’ici, le voyage avait été très paisible, mises à part mes horreurs nocturnes. Quelques cuisiniers faisaient également partie du convoi, ainsi que deux artisans et réparateurs, un messager chargé du bien-être des oiseaux, et quelques autres nains aux métiers bien spécifiques, utiles pour une petite population nomade. Enfin, j’étais également accompagné de trois mineurs de mon clan, en qui je plaçais une totale confiance, et de Jnordil, qu’on surnommait dorénavant Jnordil Nez-Fin.

Notre mission était claire : il nous fallait trouver des filons de qualité à exploiter, et sécuriser une zone pour creuser une mine, et construire un avant-poste dans les montagnes des Hautes-Terres. Les ordres de Harald étaient limpides. Il fallait profiter de cette expédition déjà coûteuse pour non seulement enrichir la couronne, mais aussi explorer le Kirgion en vue de sa prochaine reconquête. C’est pourquoi nous étions dès le deuxième jour sorti du sentier tracé entre Kirgan et Molgrunn, pour nous enfoncer vers l’inconnu.

Je ne saurais dire très exactement où nous étions aujourd’hui. Toutefois, à l’aube de la troisième ennéade du voyage, il me fallait rendre compte de notre avancée. Je pris la direction de la charrette du messager et, après l’avoir salué, lui demandait courtoisement d’écrire ce que je lui dictais pour l’envoyer directement à Kirgan.

« Groman-Rik, avons traversé le Kirgion sans encombres. Arrivons à la frontière des Hautes-Terres. Commençons à chercher dès maintenant l’emplacement de la mine. »

Je marquai une pause, choisissant soigneusement mes mots.

« Moral des troupes haut. Tout va bien. Espérons monter l’avant-poste avant la fin du mois. Prochain message lorsque ce sera fait, ou au 1er Favriüs. Braähm Main-Ferme. »

Le messager se hâta de terminer d’écrire le message sur le papier. Il inscrivit le destinataire et scella le tout avant d’attacher le frêle contenant à la patte d’un corbeau qui s’envola quelques instants après, pressé de retrouver le confort douillet de sa cage à Kirgan. Je le remerciais et suivis l’odeur délicieuse qui parvenait à mes narines. On faisait griller du jambon, et des œufs cuisaient déjà pour le petit déjeuner. Les rations furent généreuses cette fois, et c’est le sourire aux lèvres que je dégustais ce repas en écoutant le rapport des éclaireurs de la nuit. Rien à signaler, comme d’habitude, à part la trace d’une meute de loups qui n’oserait jamais s’approcher. Toutefois, il faudrait toujours se montrer prudent, comme le capitaine Broc Casse-Tête me le fit remarquer. C’était lui, le chef militaire de l’expédition. Après le récit sans surprise des éclaireurs, je fis rassembler les mineurs pour leur parler de vive-voix.

« Mes chers confrères, nous voici au pied d’not’prochaine richesse ! À partir d’maintenant, j’vous d’manderai chacun d’être attentif aux odeurs de minerai que vous pourrez percer. J’vous rappelle c’qu’on cherche principalement : du titane et du fer de qualité. On n’crachera évidemment pas sur de l’onous’delab, d’la pierre de lune ou même de l’akar, si la chance nous sourit, mais nous n’irons certainement pas les chercher aujourd’hui. Soyez vigilants, ayez confiance en votre flair, et n’oubliez pas : le fruit d’vot’travail enrichira Thanor, Kirgan, la couronne, et le peuple Dawi tout entier ! On n’vous a pas choisi au hasard, vous vous en doutez. Soyez fiers, et dignes ! »

À dire vrai, je n’en savais fichtre rien. Peut-être que ces mineurs avaient réellement été tirés au sort. Mais cela n’importait guère : il fallait à présent que chacun donne le meilleur de lui-même. Je ne me faisais toutefois pas trop de mouron : je savais que Jnordil allait nous mener tout droit vers le meilleur filon des environs.

Nous levâmes donc le camp moins de deux heures après le lever du soleil, et après quelques heures de marche, nous arrivâmes sur un grand plateau fleuri. Un troupeau de béliers broutait tranquillement l’herbe qui semblait fraîche. Nous vîmes les traces d’un ancien camp, vieux de plusieurs ennéades déjà. Pas de doute possible, des sauvageons avaient vécu ici pendant quelque temps. Où pouvaient-ils être aujourd’hui ? Probablement loin. D’après ce qu’on savait, les sauvageons ne restaient jamais longtemps au même endroit, et parcouraient des distances phénoménales en peu de temps. Nous ignorions ce qui les forçait à se déplacer ainsi, mais une chose était sûre : ce n’était pas le seul clan que nous pourrions rencontrer par ici. Je ne pensais juste pas que ce serait si tôt.

---

6ème jour de la 4ème ennéade de Karfïas – 2ème mois d’été.
19ème année du XIème cycle.
Frontière entre les Hautes-Terres et le Kirgion.

Trois jours plus tard, nous nous étions déjà enfoncés dans les Hautes-Terres. Les grandes montagnes nous surplombaient. Nous avions déjà senti plusieurs filons prometteurs le long de notre parcours, mais leur exploitation aurait été trop compliquée à chaque fois. Il nous fallait au minimum un plateau où l’on pourrait construire des palissades, sans quoi, il n’y aurait aucun avant-poste. Les éclaireurs avaient signalé une présence aux alentours, aussi étions nous définitivement sur nos gardes, mais nous ne nous attendions pas à ça. Le convoi très étiré sur le chemin étroit fut attaqué à plusieurs endroits au même moment. Plusieurs dizaines de sauvageons fondirent sur nous. Je vis chaque Dawi prendre son arme et attendre de pied ferme les ordres de Broc Casse-Tête. Mon marteau à la main, je regardai de pied ferme le sauvageon qui dévalait le flanc de la montagne, et qui serait sur moi dans quelques instants.

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Harald Barbe-Sanglante
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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeDim 18 Juil 2021 - 12:51


Broc Casse-Tête, thane du clan éponyme, guerrier parmi les guerriers, était un exemple de témérité, de violence, et l’incarnation du combattant nain. Il maîtrisait aussi bien la hache de guerre que le marteau de guerre, et d’ailleurs, il avait une grande préférence pour cette seconde arme, qu’il portait en permanence depuis le début de cette expédition. Il avait été de tous les combats de ce siècle, et du dernier. Du haut de ses 180 et quelques années, Broc avait été un capitaine d’exception sous les ordres de feu le Groman-Rik Garmin le Vengeur, et de trois autres souverains avant lui.

Sous les ordres de feu le Groman-Rik Hardrek Poing-de-Fer, Broc avait participé à fuite des réfugiés de Kirgan jusqu’en la cité de Lante. Puis, il fut de toutes les actions militaire : l’établissement du royaume de Lante, l’expédition de reprise de Kirgan la Meurtrie, la sécurisation, les travaux, et le renouveau de Kirgan, redevant la capitale du royaume Nain, la reprise d’Almis contre les Vermines Gobelines et Kobolds, et enfin, la guerre civile contre les fanatiques de Dun Eyr.

Ses multiples cicatrices sur son visage témoignent d’un passé guerrier flamboyant et violent, et pour cause : le capitaine avait été un fervent fils de Mogar, avant que le Père ne détruise la moitié du royaume, et que la plupart de ses fils ne le rejette. Broc, lui, ne l’avait point totalement rejeté, bien qu’il ne s’en vente point auprès de tout le monde. Sous les ordres de feu le Groman-Rik Hardrek Poing-de-Fer, parler de Mogar était synonyme de blasphème, ou d’insulte envers sa royale personne, et sa royale politique.

Aujourd’hui, Broc, né et élevé à Kirgan, formé dans les armées royales de l’ancien royaume pré-Voile, se battait sous les ordres d’un autre souverain, le Groman-Rik Harald à la Barbe-Sanglante. Et le soixante-huitième souverain du Zagazorn, second depuis le Voile et la réunification du royaume, avait donné ses ordres, incarnés par la parole d’un Dawi à la réputation grandissante : celui qui avait permis de retrouver le Mogarium aux côtés du Zarrhazarsson, Braähm Main-Ferme.

Œuvrer pour le royaume des Nains était une fierté incommensurable pour Broc, Dawi chauvin et extrêmement fier. Pour protéger cette grande expédition, il avait ordonné que des soldats soient placés en tête de file, et en fin de file, mais aussi à intervalles réguliers tout le long de la cohorte d’expédition. Monter le camp au soir, le défaire au matin, doubler les sentinelles la nuit, bref, la sécurité était sa mission, et il comptait la réussir coûte que coûte. Quitte à réaliser le sacrifice ultime.

Quand soudain, un cor résonna dans l’immensité rocailleuse du Septentrion. Un cor particulier, spécifique à la cité de Kirgan. L’expédition était attaquée. Aussitôt, le cortège se mit en position. Les soldats, équipés de boucliers pour la plupart, sécurisèrent le convoi qui se resserrait sur lui-même, réduisant d’autant que possible l’étirement de celui-ci. Un autre ordre allait être donné, une petite surprise cette fois-ci :
« Chevaucheurs de béliers ! Action ! »

Ils n’étaient que huit, mais ils étaient effroyablement efficaces. Les chevaucheurs de Béliers pouvaient gravir les falaises les plus escarpées, et dans ces territoires difficiles, posséder une bête capable de grimper partout, avec un cognard sur le dos, était d’un avantage certain !

Alors, ces deux fois quatre chevaucheurs prirent leur rôle très au sérieux. Quatre d’entre eux grimpèrent le flanc droit, tandis que les quatre autres firent de même avec le flanc gauche. Le but : tandis qu’on se battait sur la route sinueuse, eux pouvaient réaliser un mouvement de tenaille sur les hauteurs possédées par les sauvageons, et depuis lesquelles ils sautaient sur le convoi en contrebas. Ce mouvement de faucille nécessitait toutefois plusieurs minutes le temps d’être réalisé, minutes durant lesquelles les soldats du convoi allaient devoir se battre comme des Bëarog.
« Cognards ! » Hurla alors Broc à pleins poumons, attrapant son marteau des deux mains, et jetant un regard ardant sur les sauvageons qui s’apprêtaient à fondre sur eux, au-devant du convoi. Il était aux côtés de Braähm qui, bien qu’âgé, semblait prêt à en découdre tout autant que le capitaine. « Faites honneur au Roi ! Faites honneur à vos frères et sœurs d’armes ! Nous n’mourrons pas aujourd’hui, car ces filons sont à nous ! Ces montagnes sont à nous ! Battez-vous ! Je veux que chacun d’entre vous me ramène 10 cadavres, avant d’pouvoir vous reposer ! Et si j’vous attrape à vous reposer, j’vous en demande 100 de plus ! Pas de molassons aujourd’hui ! J’veux des guerriers, par Ikthor ! »

Les sauvageons s’approchaient, et Broc était prêt à les recevoir… La guerre, dans sa plus violente pulsion, arrivait enfin. En son for intérieur, Broc rendait autant hommage à Ikthor, qu’il le faisait au Père.
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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeDim 18 Juil 2021 - 14:36



En un instant, le convoi tranquille se transforma en champ de bataille chaotique. Le canyon étroit que nous parcourions était entouré de deux hautes pentes qu'une trentaine de sauvageons dévalaient pour s’écraser sur nous. Ils étaient armés jusqu’aux dents et, sur leur visage, il était facile de voir qu’ils avaient envie d’en découdre. La richesse de notre convoi ne leur avait sans doute pas échappé. Nourriture, armes, outils et armures, il y avait de quoi tenir plusieurs mois et renouveler l’équipement de chacun d’entre eux. Pour un clan comme le leur, nous étions une cible facile, ou tout du moins très alléchante.

Les cris des assaillants envahirent nos oreilles, leur echo s’évanouissant doucement dans la montagne. Il était difficile de connaître leur nombre exact, surtout quand beaucoup d’entre nous devait trouver abri pour éviter les flèches et les pierres qui pleuvaient sur nous. Le fracas du choc entre les sauvageons et les chariots m’étourdit, tandis que j’abattais mon marteau sur le bouclier de mon adversaire. Il tint bon et faillit m’égorger avec sa hache, que j’évitais d’un vif réflexe. Un soldat à mes côtés lui trancha le bras et m’intima de rester en arrière. J’hésitais, mais je n’avais pas le choix. La férocité de ces sauvageons n’avait rien à voir avec celle des ennemis que j’avais pu combattre ces dernières années. Je n’étais pas de taille, à cause de mon âge. Je me mordis la lèvre et me massai le bras qui avait absorbé le coup de mon marteau sur son bouclier, tout en reculant contre un chariot, en retrait.

La bataille faisait rage. En plusieurs endroits, le convoi avait été attaqué. Les sauvageons fondaient sur nous par groupes de six, tous en armure complète et armés de haches. Les soldats avaient pris position sur les côtés, et les duels n’étaient pas souvent équitables. Plusieurs des nôtres étaient déjà tombés à cause de la pluie de projectiles, et d’autres suivaient sous les coups acharnés de nos assaillants. Les chevaucheurs de béliers n’avaient pas eu le temps de les intercepter, mais ils avaient grimpé le long des flancs pour faire des ravages dans les lignes de tireurs laissées sans défense. Les sauvageons avaient tenté de les arrêter, mais sans succès. Plusieurs flèches avaient fait mouche, mais l’armure des béliers et de leurs chevaucheurs les avaient suffisamment protégés. Un dernier trait vint toutefois se planter dans un des points faibles de l’armure du bélier de tête. Son cri de douleur fut atroce mais très court, tandis qu’il dégringolait le long de la pente. Le Dawi qui le chevauchait sauta juste à temps, laissant son compagnon tomber, et s’écraser sur un chariot en contrebas.

Le sauvageon qui tenait tête à trois soldats aguerris, et qui en avait déjà occis deux, ne le vit pas venir. Il fut percuté par le bélier alors que ses adversaires s’écartaient, et mourut instantanément quand son crâne se fendit littéralement en deux lorsqu’il rencontra l’acier à l’avant du chariot. Le mineur qui vécut la scène aux premières loges sentit ses tripes remonter. Il ne put s’empêcher de vomir en voyant la cervelle mêlée de sang couler le long du visage du sauvageon, dont les traits resteraient à jamais bloqués dans une expression de douleur intense. Les soldats, eux cherchaient des yeux l’endroit où ils pouvaient se rendre utiles, et s’éparpillèrent pour épauler leurs camarades.

Et moi, dans tout ça, je restais en retrait, aux côtés de Jnordil et du maître de la mine de Thanor qui nous accompagnait, le vénéré Perkor Pioche. C’était un ancien de plus de 230 ans, identifié pour gérer la mine une fois qu’elle serait établie. Nous étions tous les trois protégés par deux soldats aguerris qui veillaient sur nous, tandis que leurs camarades continuaient à se battre sur toute la longueur du convoi. Certains en venaient aux mains quand ils perdaient leurs armes. Les armes se rencontraient avec fracas. Chaque guerrier observait ses adversaires avec respect. Nous étions certes supérieurs en nombre, mais la puissance des sauvageons n'avait rien à envier à celle des soldats de Kirgan. Il n'y aurait plus de surprise. Seulement de la hargne, et du sang.

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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeLun 19 Juil 2021 - 17:37


La violence. La fureur. Le sang, les tripes, les cris, la colère sourde et impitoyable qui anime toutes les Braises-Vies de ceux qui partagent les affres du combat, la folie du massacre au corps-à-corps. Broc était dans son élément. Qu’importe le sang, qu’importe la crasse, jamais son bras ne faiblissait. Là où certains des Nains les plus robustes pouvaient parfois ressentir quelques soubresauts de dégoût, Broc, lui, faisait ce pour quoi il avait été éduqué : la guerre dans sa forme la plus violente.

A la tête du dispositif militaire, Broc Casse-Tête montrait l’exemple en toute circonstance. Bien qu’il n’avait point vu – ou entendu – les combats qui se déroulaient tout du long de la cohorte, provoqués par les sauvageons se jetant depuis le haut de la corniche jusque sur les chariots, les caravanes, et même les têtes des cognards en contrebas, Broc dispensait ses ordres, jusqu’à-ce que ce soit à lui d’entrer dans la danse macabre qui l’entourait.

La petite troupe de sauvageons qui attaquait de front sur l’avant du cortège arriva bien vite à la portée du marteau de guerre du capitaine originaire du Kirgion. Le premier sauvageon arrivant à sa portée s’était élancé avec la vitesse du fauve, et la férocité de l’ours enragé, mais sa lance était trop longue pour qu’il puisse la manœuvrer avec sa vitesse. Broc n’eut qu’à changer de pied d’appui, et voilà que le sauvageon empalait sa lance dans le bois du chariot le plus proche de la ligne de front, se clouant lui-même sur place, le contre-coup de la queue de lance frappant son ventre avec férocité. Broc n’eut qu’une chose à faire : asséner un violent coup de marteau de haut en bas, écrasant le crâne du sauvageon dans son casque qui explosa tel un melon dans son bocal à fruit.

La suite fut plus difficile toutefois. Ces sauvageons vivaient dans les montagnes du Septentrion, de manière nomade, depuis presque deux décennies. Depuis deux décennies, ils faisaient face aux autres clans sauvages, mais aussi aux créatures dangereuses des monts et des cavernes, et aux hordes de Berserkers qui écumaient les lieux… S’ils n’étaient pas bien équipés – les incursions des soldats royaux se faisaient de plus en plus rares au fur et à mesure des années – et s’ils ne savaient point – ou proue – se battre en ligne, comme des armées formées, ils étaient de furieux guerriers passés maîtres dans l’art de la guérilla.

Alors, Broc dû s’adapter. Les choses étaient rarement à un contre un avec les sauvageons. Bien souvent, ils attaquaient à deux, voir trois, sur une seule cible. Le professionnalisme se voyait lorsque les soldats s’associaient pour tirer d’affaire celui qui était attaqué par un binôme ou un trinôme de sauvageon.

La tête de marteau de Broc était poisseuse, dégoulinant de sang, d’urine et de tripes, lorsqu’enfin, il n’y eut plus qui que ce soit pour se frotter à lui. Mais le bruit du métal alentour n’était point à l’arrêt pour autant : on se battait encore sur les flancs. Alors, Broc ordonna une chose simple, mais vitale : ceux qui n’étaient plus aux prises avec les sauvageons, devaient rejoindre les lieux de combat. Et alors, le rouleau compresseur prit réellement forme : par petits groupes, les soldats couraient tout le long du flanc du convoi, et massacrait tous les sauvageons qu’ils rencontraient, aidant les soldats en mauvaise posture, enrôlant ceux blessés, ou sur le qui-vive, pour finaliser ce mouvement de faux.

Le combat ne dura qu’une poignée de minutes. Peut-être quinze, à peine plus. La surprise n’était pas le seul atout des sauvageons : ils étaient également très rapides, et n’hésitaient pas à battre en retraite dès lors que la situation n’était plus à leur avantage. Et ici, ce fut rapidement chose faite.

Alors, on fit rapidement l’état des lieux. 9 soldats furent tués dans les premiers instants de l’embuscade. Certains portaient les stigmates de traits d’arbalètes ou de projectiles de frondes, et quelques autres portaient encore les affres d’une lame bien placée. Aux côtés de morts se trouvaient les blessés, au nombre de 12. Quelques-uns n’avaient que des blessures légères – un roc sur le casque provoquant une mise au tapis mais point la mort, seulement une commotion – d’autres souffraient d’hémorragies contenues par des systèmes de garrot ou d’onguents aux propriétés hémostatiques, mais les pertes sanguines les obligeraient à demeurer allonger plusieurs heures, voir plusieurs jours. Enfin, quelques-uns, les moins chanceux, voyaient un bras, ou une jambe, être menacés d’amputation dans des délais assez brefs…
« Par le Père, ce fut un combat qu’il était bon ! » D’aucun pourrait s’offusquer, mais ceux qui connaissaient Broc savaient qu’il était juste… Lui. « Que les blessés soient chargés dans les chariots. Maître Main-Ferme, il nous faut avancer. Où qu’ils s’trouve c’filon miraculeux ? »

Les militaires avaient fait leurs parts. Maintenant, il fallait que les mineurs œuvrent à leur tour.
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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeMar 20 Juil 2021 - 9:44



Lentement, le tumulte se calma. Certains sauvageons tentèrent de fuir, mais tous furent abattus par la précision de nos lanceurs de haches, et la chasse inarrêtable de nos chevaucheurs de sangliers. Des quarante-sept attaquants, seulement deux survécurent, blessés et inconscients. Aucun n’avait baissé les armes. On apprit plus tard que celui qu’avait percuté le bélier était leur chef. Des blessés, on ne tira rien d’autre que des grognements et des insultes. Pas une seule information ne leur échappa, et ils finirent par mourir de leurs blessures avant la tombée de la nuit.

De notre côté, le bilan ne fut pas aussi lourd que ce que je craignais. Les chevaucheurs de béliers étaient tous sains et saufs, mis à part le bélier qui avait miraculeusement survécu à sa chute. Il ne pouvait plus marcher, mais survivrait probablement. On décida de l’allonger dans un chariot et de le soigner, conscients qu’il ne tiendrait peut-être pas la route. Des soldats de Kirgan, une douzaine d’entre eux étaient blessés, dont trois gravement. Ils déploraient neuf morts : sept jeunes recrues qui avaient montré trop de témérité, un guerrier d’élite qui n’avait pas pu se défaire du chef des sauvageons et un autre qui s’était sacrifié pour que le cuistot puisse survivre. Du côté des civils, seulement quatre mineurs de Thanor avaient succombé, et aucun autre n’était blessé. Les soldats les avaient protégés de leur vie, et tous leur en étaient reconnaissants, moi compris.

Cette bataille fut l’évènement qui rapprocha définitivement chacun des membres de l’expédition. Les différents groupes se montrèrent plus chaleureux, et aussi plus intimes. Deux couples se formèrent entre soldats et civils, qui s’étaient mutuellement sauvés la vie. Malgré nos pertes, c’est le sourire aux lèvres que nous quittions ce chemin, en emmenant nos corps avec nous. Les cadavres des sauvageons furent laissés aux loups, et les éclaireurs nous rapporteraient plus tard que leurs corps disparaîtraient, dévorés par des bêtes sauvages.

Je tapai l’épaule de Broc lorsqu’il me harangua.

« Nous allons finir par trouver une position défendable et propice au minage. Le minerai pullule autour de nous, ces montagnes sont riches. Ne t’en fais pas, je doute que nous aillons bien plus loin. »

Je ne pensais pas avoir raison si vite. Au bout de cet étroit passage, nous arrivâmes sur un nouveau plateau, plus petit cette fois, mais tout aussi plein de végétation que le précédent. Quelques arbres robustes s’élevaient de la terre rocheuse, et le sol était recouvert d’une herbe douce et fraîche. Quelques bosquets fleuris agrémentaient même le paysage. Curieusement, pas de trace du camp des sauvageons, ils avaient dû s’installer ailleurs. Je me disais qu’il faudrait partir à sa recherche et pister les traces du clan défunt, peut-être y restait-il quelques âmes encore en vie. Nous établîmes le campement ici pour un repos bien mérité. C’est seulement quelques minutes après que la décision soit prise qu’un mineur tout jeune vint me voir, les yeux brillants.

« Que me veux-tu, jeune barbe ? » lui demandai-je d’une voix calme.
« - Je… Tu sens cette odeur ? »

Sa voix excitée me fit ignorer un moment la douleur dans mon bras. Celle-ci s’était intensifiée, et mes autres sens s’en étaient retrouvés affaiblis. Je pris une longue inspiration, et une odeur très familière atteint mes narines. Au même moment, Jnordil nous rejoignit à petites foulées, le sourire aux lèvres, accompagné d’un Perkor essouflé.

« Du titane... » dis-je faiblement.
« Du titane ! » reprit la jeune barbe d’un ton émerveillé. « Et apparemment, pas des pires ! »
« Non, en effet, Hendrill. » continua Jnordil sur le même ton. « Ça, c’est du minerai de qualité, comme on en trouve plus depuis le Voile. Et il est juste sous nos pieds. »

La nouvelle se répandit vite dans le campement, et nous décidâmes d’ouvrir des tonnelets de bière pour fêter notre double victoire. Cet emplacement serait parfait pour un avant-poste, sur ce plateau offrant une vue qui semblait dégagée sur une montagne plutôt haute. Le reste de la journée se passa dans la joie et la fête, et seuls les quelques sentinelles tirées au sort ne purent profiter pleinement du soulagement qui nous anima tous.


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19ème année du XIème cycle.
Frontière entre les Hautes-Terres et le Kirgion.


Le lendemain matin, les travaux commencèrent. On défit les chariots pour utiliser leur bois. On commença à monter la palissade et un abri où entreposer nos outils. On fabriqua un enclos pour les bêtes qui s’émerveillaient de tout ce qu’on pouvait brouter. On assembla un four en pierre, une grande tente sous laquelle les nains se relayaient pour se reposer,… Bref, nous construisions les fondations de la place-forte qui se tiendrait bientôt ici. Les mineurs aussi s’étaient mis au travail, sous la direction du vieux Dawi sévère.



Dernière édition par Braähm Main-Ferme le Sam 21 Aoû 2021 - 19:56, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeMer 21 Juil 2021 - 19:49

« Ça sent le titane ça sent le titane et bien va falloir faire autres choses que de la sentir si vous voulez votre part va falloir creuser ! »

Perkor était disons un nain des plus irascible quand il était contrarié et un rien le contrariais, une bière pas assez fraîche, un coup de pioche mal donné, un nain qui ne se tenait pas droit….En somme, tout et n’importe quoi.

Mais sous ce visage sévère et froid se cachait un nain des plus malicieux qui prenait grand plaisir à malmené les courtes barbes sous ses ordres, mais cela n’était pas gratuit, il voulait leur inculquer la rigueur mental que chaque mineur devait avoir, car quand vos bras pèse un bélier mort, que votre pioche est émoussé, que votre dernier repas remonte à plusieurs heures et que vous ne trouver aucun minerai seul un mental d’acier peu vous permettre de donner le prochain coup de pioche qui dévoilera peu être un filon !

Perkor en était conscient et bien que sa race soit dure à la tâche les mineurs devait l’être encore plus, car sans eux, le Zagazorn ne serait pas se qu'il est aujourd'hui, ce sont eux qui creusent les salle, qui sortent les minerais que les talentueux forgeron transforme en œuvre d’art et de mort, eux et seulement eux.

« Et toi ta pioche est émoussé ! Me regarde pas avec cette air de sanglier saoul ! Je le vois d’ici alors va la faire affûter, maintenant ! »


« Braahm ! Bon effectivement y’a du titane, même les courtes barbes le sentent ! Par contre, va falloir un peu de temps, mais je pense que d’ici 3 ou 4 jours, on commencera à en avoir, mais reste à déterminé avec toi et Broc, on fait plusieurs excavations ou une seule grosse ? »  
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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeSam 24 Juil 2021 - 14:36



Un sourire étira mes lèvres en entendant le vieux Dawi grogner dans sa barbe. Elle descendait au niveau de son torse, d’une blancheur éclatante, presque autant que la cime des montagnes en hiver, et s’entortillait autour de nœuds complexes et de longues tresses. Il était certain qu’il en avait prit soin avant d’entamer ce long voyage. Alors que je me perdais à la contemplation de son élégant amas de poils, sa question me laissa perplexe. Dans une situation comme celle-ci, le choix s’imposait de ne creuser qu’une seule entrée. Il fallait en effet déterminer la dureté de la roche, et à quelle profondeur se situait le filon. Et puis, on ne pouvait pas non plus construire une palissade trop grande, avec notre quantité restreinte de bois.

« Perkor, j’pense qu’il vaut mieux qu’on creuse une espèce de puits, jusqu’à une certaine profondeur. On peut sculpter une espèce d’escalier beaucoup plus tard pour descendre au fond, mais dans un premier temps on va juste utiliser des cordes et des poulies. De là, et une fois suffisamment qu’on sera suffisamment loin, on pourra commencer à creuser dans diverses directions. »

J’avais un peu l’habitude de ce genre d’exploitation. Avant le Voile, j’avais eu l’occasion de mener des expéditions qui ressemblaient à celles-ci – bien que nous étions bien moins nombreux. Lorsque le minerai se situait en dessous de nous, il valait mieux n’avoir qu’une seule entrée pour concentrer nos efforts. Outre le fait d’économiser nos forces, cela permettait de toucher le minerai le plus rapidement possible, et c’était bon pour le moral.

« Si on fait un trou d’une dizaine de mètres de diamètres, on aura déjà du pain sur la planche. Qu’en penses-tu ? »

À dire vrai, j’ignorais si l’expérience du vieux nain serait utile dans notre cas : peut-être n’avait-il que l’habitude des tunnels de Thanor. . Il faudrait peut-être que je prenne les devants pour le début des hostilités, en tout cas jusqu’à ce qu’on soit au fond du trou.

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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeLun 26 Juil 2021 - 19:48

« Un seul forage ? Très bon choix, je vais repartir nos mineurs en trois groupes, on va fonctionner en trois huit pour optimiser un maximum le temps de forage, et celui-si sera plus régulier….. »



Il prit une profonde inspiration en commencent à faire des calculs dans sa tête pour estimer le temps de forage avant d’atteindre les premiers gisements de titane, il lui fallait aussi penser aux l’aération de la galerie….



« Une dizaine de mètres ? c’est pas mal en effet, ça va nous laisser de la place pour installer le monte charge, on en a emmener un de Thanor, il va falloir une grosse journée voir deux pour l’assemblé mais il sera plus qu’utile ! »



Il repensa à son problème d’aération, car au vu du nombre de mineurs et de la rotation même avec une roche très dure à creuser dans 5 jours cela commencerais à poser problème, plus on descendait sous terre et plus l’air avait du mal à suivre sans parler de percer une poche de gaz !



« Une pale ! Bas plusieurs mêmes ! Une de chaque côté avec un système de poulie inversé pour créer une aspiration ! Il suffira de prévoir le boyau sur les bords du puits et en rebouchera avec un mortier de gravats pour garantir un débit correct !



Aller bande de poils au menton ! Vous allez me faire trois groupes et bien faire ce que je vous dis ! La promenade est finie maintenant, on bosse ! »
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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeMar 3 Aoû 2021 - 18:58



Les ordres du vieux nain furent écoutés avec attention. Dès l’instant où il intima aux nains de se remua les miches, les civils commencèrent leur travail. Chacun savait ce qu’il avait à faire, et le chantier pouvait démarrer. Je remarquais avec une certaine satisfaction que tous semblaient pleins d’entrain, heureux de pouvoir enfin se rendre utile. Il faut dire que le voyage n’avait pas été de tout repos, pour aucun d’entre nous. Je ne pris donc pas la peine de diriger quoi que ce soit, et m’installai confortablement contre un rocher pour entamer une courte sieste.

C’est le visage sombre d’un Broc soucieux qui m’accueillit à mon réveil, cette fois. Il venait apparemment d’apprendre une nouvelle inquiétante. Il eut la politesse de me laisser le temps de sortir de mes songes. Ma sieste avait duré plus longtemps que prévu, mais je me ressentais bien reposé. La bataille précédente m’avait visiblement fatigué l’esprit, et le chemin que nous avions parcouru mon corps. Il me faudrait une bonne nuit de sommeil pour m’en remettre, et peut-être quelques jours de repos. Je soupirai. Quelle horreur de vieillir ! Je me frottai les yeux tout en me redressant, et observai l’avancée des travaux.

Un trou de quelques mètres de profondeur avait déjà été creusé. Une montagne de terre était ramenée sur le côté, que deux nains s’efforçaient de déplacer sur des chariots. Des pics avaient été disposés au périmètre du camp, taillés dans le bois qui avait été transporté depuis Kirgan. Les palissades seraient montés dans les jours qui viennent, mais le camp était déjà bien protégé ainsi. L’un des éclaireurs semblait être rentré, et était assis sur un chariot, dégustant une bonne tranche de lard. Un bon tiers des Dawis dormait à poings fermés dans un coin de l’avant-poste, qu’on pouvait déjà nommer ainsi. En une demi-journée, les nains avaient travaillé d’arrache-pied pour se sentir en sécurité pour la nuit.

Après m’être assis, je pris ma gourde pour me rafraîchir le gosier, tandis que Broc me narrait l’épopée de son éclaireur.

« J’ai envoyé c’lui là explorer les alentours. Au bout d’une bonne vingtaine de minutes en ligne droite à dos d’bélier, il ne pouvait plus avancer : un mur énorme lui bloque la route. Il a alors cherché une issue, et suivi l’mur. Il a fini par rencontrer l’ravin qu’nous avons parcouru pour v’nir. Dans l’doute, il a continué son ch’min… et au bout d’un long moment, il a trouvé encore une fois ce maudit ravin. »

Je me grattai l’arrière de la nuque. Nous étions donc dans une enclave renfermée, avec une seule issue ? C’était une zone facile à défendre donc, tant que rien ne venait d’au-delà de ces murs.

« Regarde l’horizon… Tu r’marques rien ?
« - Eh bien, les montagnes les plus proches sont plutôt éloignées, je dirais. Ah, et je crois distinguer ce mur dont tu pa... »

Ma voix se coupa. Je compris enfin ce que ça signifiait.

« Un volcan… Nous sommes au milieu d’un cratère de volcan.
« - C’est ça, oui. » me répondit-il d’une voix découragée.

C’était invraisemblable. Notre emplacement idéal se situait dans un endroit qui pourrait se révéler si dangereux.

« Mais enfin, ce n’est pas possible ! » m’écriai-je. « Un volcan de cette taille, ça n’existe pas. Et puis, si c’en était un, pourquoi n’aurait-il pas éclaté sous la fureur de Mogar, comme les autres ? C’est pas en dix-huit ans qu’autant de végétation naît après une explosion de lave, tu le sais aussi bien que moi.
« - Peut-être… »

Quand est-ce que Jnordil nous avait rejoint ? Je n’aurais su le dire. Sa voix posée me rassura.

« Peut-être a-t-il servi de havre pour les clans sauvageon. Mais ça n’explique pas pourquoi il n’a pas explosé.
« - Pour réveiller un volcan de cette taille, il faudrait un tremblement de terre hors du commun. Ou peut-être n’a-t-il pas fini de s’éveiller... »

Une décision m’incombait à présent. C’était un risque à prendre, mais à mon avis, il fallait que nous tentions notre chance.

« En fonction de ce que trouveront les mineurs, nous déciderons de partir. Mais à mon avis, nous ne risquons rien. Ce volcan ne se réveillera jamais. Peut-être que ce n’en est même pas un, et que notre imagination nous joue des tours.
« - Qu’est ce qui pourrait former un cratère de cette taille dans une montagne si grande ?
« - Je n’en sais rien. La nuit porte conseil, ne nous alarmons pas. Prévenez les mineurs de redoubler d’attention. Il y a peut-être beaucoup de poches d’air, dans les profondeurs. »

Nous discutâmes encore quelques minutes, puis, après m’être restauré délicieusement, j’allais retrouver le gardien des corbeaux, pour un second message, à l’attention de Harald. Je lui indiquais en quelques mots que nous avions trouvé une position défendable, mais peut-être risquée. Que nous serions fixés dans les deux prochaines ennéades. Que je rentrerai alors pour faire mon rapport, en espérant qu’il soit là. Le message ne faisait pas deux lignes, grâce aux pattes de moineau que le messager inscrivait sur son papier solide. Je le saluai et me dirigeai vers le groupe de mineurs qui prenait la relève, et plus particulièrement vers Perkor Pioche, qui aurait sans doute son mot à dire… Je lui expliquai la situation d’une voix calme, ainsi que ma décision.

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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeMer 18 Aoû 2021 - 17:07

«  Un volcan ? On est dans un putain de cratère de volcan ? Par ma barbe, si je m’attendais à ça ! »


Perkor était perplexes, disons que le minage et les volcans faisait rarement bon ménage, mais d’un autre côté si ce volcan restait éteint, il faisait un endroit facile à défendre.


« Bon bas ce n'est pas la joie et pu…... mais bien sûr ! Mais on est des Drifarons borgnes ou quoi pour ne pas y avoir pensé plus tôt ? Si ça sent autan le titane ici, c’est bien grâce à ce volcan ! Lors de sa dernière irruption, il a fait remonter de grande quantité de titane des profondeurs de la terre !


Ce qui veut dire que si on a de la chance il y aura de très grandes quantités de minerais de titane et sans doute des pierres précieuses car c’est avec ce genre de forte chaleur qu’elles se forme !
»


Il avait le cerveau en ébullition, savoir que tout un tas de richesse avait été remonté des entrailles de la terre était un coup en or ! Mais le risque que le volcan puisse se réveiller était lui par contre un coup dur….


« Je suis d’accord, il faut tenter le coup ! D’immenses richesses sont, sans aucun doute, toutes proches ! »
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MessageSujet: Re: De nouveau sur la route   De nouveau sur la route I_icon_minitimeSam 28 Aoû 2021 - 23:19



Un sourire se dessina sur mes lèvres. Perkor n’y allait pas par quatre chemins. La gloire, la fierté et la richesse, c’étaient visiblement ses mots d’ordres. Il représentait les meilleures qualités des nains dans toute leur splendeur. Glumtol l’avait bien choisi, le bougre. Le vieux mineur brillait toujours d’une excitation débordante à l’idée d’enrichir non seulement sa propre poche, mais également le peuple Dawi. Mon respect pour lui monta en flèche, et je sus que je pouvais maintenant lui faire confiance. Je posai ma main sur son épaule et lui soufflai d’une voix rauque :

« Très bien, faisons quand même attention. Si la terre commence à trembler pendant que nous creusons, il va falloir courir, et vite. »

Je le laissai reprendre son travail tranquillement et m’éloignai. J’étais content de voir que nous étions sur la même longueur d’onde.

Le travail avait déjà bien commencé. Ma longue sieste m’avait permis de reprendre des forces, aussi, je décidai de sortir du camp qui prenait forme rapidement. Muni de mon marteau et, après avoir enfilé mon armure – on est jamais trop prudents, j’empruntais le bélier d’un des chevaucheurs et allais explorer les alentours. Quelques mètres sur le dos de l’animal me rappelèrent la nouvelle bête que j’avais acquise très récemment, vendue par Gorin Barbedrue. J’avais rapidement appris à la connaître, et Forte et moi avions passé pas mal de temps ensemble. Elle s’était blessée peu avant notre départ, ce qui m’avait contraint de partir sans elle. Le bélier que je chevauchais sembla remarquer ma détresse, et émit un bruit sourd avant de s’élancer au grand galop. Le vent et la course réussit à me sortir de mes pensées, et je pus quelque peu profiter du moment, avant de me mettre au travail.

Quand on est Thane d’un clan perdu au beau milieu de la Haute-Virnée, on doit connaître un tas de choses. La spécialité des Main-Ferme, c’était bien la mine, et ses richesses. Mais pour survivre, nous avions dû entretenir des champs, des fermes et des troupeaux. Notre alimentation était principalement nourrie de notre commerce, mais dans certains cas, il avait fallu puiser dans nos propres exploitations, lorsque les convois faisaient défaut. J’avais donc appris à reconnaître à peu près les terres fertiles, et celles qui pouvaient nourrir le bétail. Après quelques vérifications, c’était clair : il y avait de quoi alimenter plusieurs troupeaux, ici, et la terre était d’une fertilité que j’avais rarement vu. Le sol volcanique était bourré de minéraux dont l’agriculture raffolait. L’avant-poste pourrait être parfaitement autosuffisant, à partir de l’été prochain. Une position rêvée, donc.

J’entrepris de parcourir plusieurs kilomètres et prélever plusieurs autres échantillons, qui confirmèrent mon hypothèse. Il n’était pas tard lorsque je rentrai au campement, je ne m’étais pas éloigné longtemps. Les patrouilleurs étaient tous rentrés, et ils étaient tous formels : nous étions pour le moment en sécurité. Il y avait des traces de camps sauvageons dans ce cratère, mais pas âme qui vive. Le seul passage existant était celui que nous avions empruntés, et peut-être le seul à défendre. Le lendemain, Broc envoya d’ailleurs une paire de chevaucheurs de béliers, dont la mission serait de le surveiller et de monter la garde.

---

Ce n’est qu’au quatrième jour de minage que nous découvrions le premier filon de fer. Comme prévu, il était de très bonne qualité. Au septième jour, nous en avions déjà extrait une bonne quantité, et le campement ressemblait bien plus à une place-forte. Au douzième jour, nous parvînmes à trouver du titane, ce qui effaça nos derniers doutes. Au dix-neuvième jour, je me préparais à repartir. Jnordil et moi monterions derrière deux chevaucheurs de béliers bien équipés, et deux corbeaux femelles, qui seraient probablement capables de retrouver cet endroit, où leur ponte les attendait sagement. Tout le reste de l’expédition continuerait à travailler dans cet avant-poste, jusqu’à mon retour espéré.

Le voyage se passa sans encombres notoires. À dire vrai, nous avions filé à très bonne allure. Quelques Kobolds ont bien tenté de nous arrêter vers la fin du périple, mais deux têtes décapitées et une troisième écrasée eurent tôt fait de les calmer un peu. Nous vîmes les portes de Kirgan au crépuscule du 5ème jour de la 7ème ennéade, heureux d’être enfin rentrés, et prêts à faire notre rapport au roi. C’était sans se douter des évènements de ce mois… mouvementé.

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