Neuvième jour de la Neuvième ennéade de Bàrkios, An Dix-Neuf du Cycle XI
S’étant illustrés lors du récent tournoi de Diantra, rejoints par des preux de fiers et nobles lignages, tous s’en remirent corps et Souffles à la vérité transcendante de la DameDieu révélée. Leur quête mena à la constitution de deux communautés, l’une irait à la rencontre de Jena de Kastelord, Gardienne du Calice Néera, quant à l’autre, son périple guiderait ses pas jusque dans les sombres secrets des intrigants de la Cour de Merval.
Sur leurs chemins, ils apportèrent la nouvelle lorsqu’elle ne fut pas arrivée avant eux. On les accueillait à bras ouverts, les portes des cités, villages et auberges leur furent ouvertes ainsi qu’elles l’auraient toujours été, nombres furent les hommes et les femmes des campagnes à vouloir leur offrir le gîte et couvert, quant aux seigneurs, petits et grands, y allaient de leurs largesses, voire leur ouvraient des voies qui d’ordinaire étaient closes. Cependant, persistaient à l’horizon de sombres tâches obscurcissant un tableau se voulant jusqu’ici idyllique. Car si la DameDieu était la mère de tous les Hommes, elle pouvait, parmi eux, y compter quelques rebelles séditieux. Qu’ils fussent sectateurs des dragons ou d’obscurs cabalistes, la rumeur avait susurré à leurs oreilles de viles pensées, leur offrant l’occasion inespérée de mettre en place de regrettables plans alors restés de doux rêves depuis bien longtemps.
Obstacles et fourberies eurent tôt fait de se dessiner au devant de ceux accomplissant la divine volonté, pourtant qui qu’ils fussent, quoi qu’ils tentassent, vains restèrent leurs véhéments efforts. Car lorsque les derniers rayons de l’Automne déclinaient, tous les preux patientaient le cœur lourd au sein de Cathédrale de Sainte-Deina. Ils l’attendaient, lui qui fut retrouvé froid dans un silence de mort, semblant dormir au milieu de cendres qu’on avait prétendu être les siennes. En ce jour, les servants de la DameDieu accomplirent sa suprême volonté, car, après que ses lèvres bleuies eurent gouté au Calice et sa Panacée, la vie vint rosir ses joues, mouvoir ses doigts, libérer ses poumons et rouvrir ses yeux. Si seules les sœurs entendirent ses premiers mots, les on-dit furent bien vite colportés. On le prétendait étrangement quelque peu plus mature qu’il n’aurait dû l’être et, bien que jeune, déjà emplit d’une sagesse certaine.
S’il fut conduit au palais à faveur d’une discrétion toute nocturne, se murmuraient déjà que son apparition se ferait très bientôt. Quant aux pontes du Royaume, ils veillèrent jusqu’au matin, griffonnant leurs vélins, tentant d’envisager autant que possible les changements à venir.
_________________
Ombre fugace Maître de ton destin
-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
Entité
Modérateur
Nombre de messages : 1686 Âge : 824 Date d'inscription : 14/01/2008