Le dernier combat

Ur Mandosson Undhazul le Gardefer

Loge des Poing-de-Fer, Cité de Lante. «  Mère, mère, regarde ce que j’ai trouvé ! Regarde ! » «  Donne moi ça, margoulin. » Une main aussi râpeuse et calleuse que le fer saisit au vol le carnet que tenez le naniot. Un regard sévère se posa sur la frêle silhouette d’on l’humeur chafouine s’évapora instantanément. Contrit, prit sur le fait, le jeunot ne sut que dire, croisa les mains dans son dos et baissa les yeux au sol. «  Ou as tu trouvé ça ? »  demanda l’Ancêtre. «  Dans la…Dans la loge de Thorgrel, Maître Undhazul. » «  Mh… et que faisais tu dans sa loge ? » «  Je…je voulais regarder sa hache. » «  Et sa hache se trouvait dans son secrétaire n’est ce pas ? » «  J’ai…un peu fouillié, il était ouvert… » Un petite taloche vint s’écraser sur le crâne dégarni mais pas si frêle, rien de douloureux, une caresse à la manière naine, mais une réprimande tout de même. «  Va petit, va. » Sans demander son reste, le nantit déguerpit dans les couloirs en s’esclaffant. Alors Ur Mandosson Undhazul se retrouva seul. Le Zagazkroni du clan Poing-de-Fer fut prit d’un curieux sentiment de malaise tandis qu’il contemplait le phamplet gribouillé. De mémoire, le fils de Hardrek n’était pas du genre gratte-papier. Sans attendre, il se rendit dans sa loge et se mit à parcourir les lignes.

«  Moi, Thorgrel Hardreksson du clan Poing-de-Fer, Guzandrakka et Wyrmdrengi, envoyé sur cette terre pour être l’envoyé et le représentant du Puissant Ikthor, certifie avoir écrit ses lignes sans la contrainte et sans le désespoir d’une braise étant sur la fin.
A celui qui parcourt ce récit, qu’il le sache, je ne reviendrais pas. A dire vrai, je suis même surement mort à l’heure ou ces lignes sont lues.
Depuis mon retour au monde, depuis que j’ai quitté la grande cité d’Ankorong, je dois l’avouer, je ne fût plus tout à fait moi même. La réalité de l’existence me semblait trouble, diaphane, et j’ai furieusement eu le sentiment d’être une tranche de saindoux qu’on aurait tartiné sur une miche bien trop grande. Le monde change, le Zagazorn aussi. Parmi mes pairs, ils sont encore nombreux à respecter l’honneur et le courage, mais je crains pour mon peuple et cela pour nombres de raisons.
Si les influences du Sud se font fortes et qu’il me semble que nous n’avons pas tiré les leçons de nos enseignements, il se peut que nous devions faire face a de vicieuse épreuves qui mettront à rude épreuve les barbes et les tresses du royaume. Je gage qu’il n’existe aucuns peuples auxquels les nains peuvent correctement se fier, notre histoire nous l’as enseigné.
Mais ces broutilles ne sont que des chimères de pacotilles. Notre réel ennemi, je l’ai assez répété, est le Grand Ver qui médite dans le Grand Nord.
J’ai prit ma décision, il en va de mon devoir de m’occuper de son cas, personnellement. Je ne risquerais la vie d’aucuns des miens et d’aucuns nains. Dans ma quête, Ikthor m’accompagnera et me guidera. Quand l’hiver sera venue, je prendrais la direction du Septentrion et mes pas me guideront droit Nord, loin après le Kadrinin. Je suivrais les sentiers de l’ancienne cité, des sentiers inconnus de tous, mais qui me furent dévoilés. A ceux de mon clan, je vous le dis : ne cherchez pas à me suivre. Mon périple à pour but la terre de glace, ou rien ne pousse, ou rien ou presque ne vie. C’est dans ce désert blanc que repose notre ennemi. Je le sais, car je l’ai vu. Dans les sous-sols du monde, il se terre, nourrissant sa progéniture, méditant l’instant ou il fondra sur le Zagazorn.
Mon périple sera long et difficile, j’emporterais avoir moi la foi et le courage, mais aussi toute mon expérience. Mon bélier et Mursal, le Drake de l’Oeil-Tempête, seront mes seuls compagnons. L’un sera mon bât et l’autre, mon guide. Car il sent le dragon et pourra me servir d’éclaireur.
Je pars sans peur, mais avec la force de mes convictions.
Nous nous reverrons dans les Derniers Halls et ensembles, nous festoierons. »