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Sujet: [Afflux] Une traversée hésitante Ven 7 Avr 2023 - 7:43
1ere enéade de Verimios, premier mois de l’été Quelque part dans la vallée de la Nérania.
L’expédition avait repris sa route après s’être arrêtée durant de longs jours à la Loge Crin d’Acier, non sans avoir mit en colère plusieurs fois le Capitaine qui voyait ce retard d’un mauvais œil. Toute la compagnie était dans son ensemble soulagée de quitter la loge car cela sous entendait que l’aventure reprenait, néanmoins, au plus profond de chacun d’entre eux naissait une petite crainte quant à leur destination et surtout aux potentielles rencontre qu’ils pourraient faire sur leur route.
Prenant alors la route en direction du nord-est, Ararün avait décidé de mettre le convoi sous surveillance et avait ordonné que chacun ouvre grand ses mires et ses esgourdes car cette partie là du voyage serait bien plus risqué que la précédente.
A mesure que les dawis avançaient dans la vallée. Tous pouvaient se sentir observés par les hauteurs, rien de bien concret car lorsque l’on regardait davantage, aucun signe de vie ne pouvait être perçu. Ce sentiment accompagnait cependant l’expédition à tout instant et chacun d’entre eux.
Les dawis arrivèrent à un escarpement rocheux duquel la route se séparée pour rattraper une autre montagne. Un pont traversait un ravin profond, mais ce dernier semblait avoir été abandonné depuis quelques années et son état ne permettait pas une traversée en toute sécurité. Aucune autre route n’était possible, à moins de perdre encore plusieurs ennéades de marche sans même être sûr de retrouver son chemin par la suite.
Ainsi, Ararün ordonna d’opérer un bref demi-tour pour se mettre en sécurité dans une zone plus large et à l’abri entre les rochers afin de discuter de la marche à suivre avec ceux qui l’accompagnait. Les dawis se retrouvèrent alors sur une plaine dégagée où ils n'étaient pas à l'étroit. L'impression d'être observé n'avait pas cessé, mais elle se faisait bien moins oppressante que pendant la marche.
Hjolgrim Brokkgog
Nain
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Ven 7 Avr 2023 - 12:59
La petite compagnie avait passé plusieurs journées à la Loge, ou leur principale préoccupation avait été de découper des blocs de pierre aux pieds de la montagne, blocs qu'ils étaient parvenus à placer sur le chariot vidé afin de pouvoir se servir des bêtes pour le tracter. Ils n'étaient pas très gros, tantôt ils faisaient la taille d'une main et avaient pour but de remplacer certaines parties de la loge, tantôt plus fin afin de changer ou de créer des dalles servant à paver la route ou l'intérieur, les derniers enfin avoisinaient les deux-cents kilos afin de fortifier les alentours.
Calmes, c'est ce qui les avait défini jusqu'à présent ou leur comportement avait été irréprochable, à la surprise générale. Ils ne s'étaient pas battus, ni n'avaient désobéit à quoi que ce soit et en plus, ils n'avaient pas trop tapé dans les réserves de bouffe qu'ils avaient mis de côté. Un exploit en somme.
Cette bonne nouvelle ne dura pas, car c'est quand ils ne faisaient pas usage de leurs bras qu'ils commençaient à faire usage de leur cerveau, et le clan Brokkgog n'était pas réputé pour avoir un moteur à pensée en état de fonctionnement satisfaisant. Dès lors qu'ils quittèrent la loge afin de prendre la route vers le Nord-Est, le petit groupe s'était mis à chanter afin de détendre l'atmosphère, et ce malgré les recommandations du capitaine de la garde.
Dans notre demeure nous guerroyons pour les nôtres, Dans les flammes ils ont enchaîné nos terres, Dans les ténèbres face à la fin des temps nous nous tenons fiers, Nous sommes les dawis qui remontons des profondeurs de la terre,
Depuis la terre ils sont venus à nous, De ses tréfonds des hordes se soulèvent, De nos anciens bastions sortent les créatures sacrilèges, Tueur, oh Tueur il y'en a tant que tu protèges,
Mourant seul avec ta hache entre tes mains, Beaucoup sont tombés pour le Zagazorn, Chantant notre destinée tu n'as pas reculé, Oh mon frère dawi saches que tu seras vengé.
Au début discret, chaque répétition de ce chant antique se faisait de plus en plus forte, tel un défi à tous ceux pouvant bien observer la compagnie, transformant sans doute la peur en arrogance. Aucun dawi dans ses propres montagne ne devait être un trousse-pet, par contre ils avaient parfaitement le droit d'être mélancoliques et arrogants - et foutrement stupides -.
Ce qui leur fît arrêter les chants guerriers fût le rassemblement après avoir croisé ce pont en piteux état. Aucun nain aussi idiot soit-il ne prendrait le risque de passer la cargaison. Ce serait suicidaire et ils n'avaient pas un goût particulièrement aiguisé pour ce genre de choses. Hjolgrim préférait mourir de son vivant.
Sans qu'on ne lui ait rien demandé d'ailleurs, il parla de nouveau bien trop fort avec toute l'aisance dont il pouvait faire preuve. Chaque endroit nain était chez lui, et il braillait comme il le ferait chez lui. Un adage umga disait "Que les cieux nous préservent de l'opiniâtreté naine", il n'avait jamais été aussi véridique.
« Qu'attendons-nous donc Ararün fils de Kurad ? Attelons nous à la tâche ! N'entends-tu pas l'appel de l'azul par dela les monts ? Les pas vibrants de ces engeances souillant nos mines ? »
Les mines, voilà donc un sujet qui revenait sur la table à chaque fois qu'un Brokkgog ouvrait son clapet.
« Qu'en pensent les tailleurs de Kar ? »
Ainsi cherchait-il sans doute l'approbation d'un "Tailleur de Kar", soit littéralement quelqu'un travaillant les grosses chutes de pierre afin de savoir si l'on pouvait travailler en paix. Le dawi n'a pas de temps à perdre et cherche déjà des yeux un endroit ou creuser, au diable les embuscades ; il n'avait pas envie de faire demi-tour après toutes ce temps ni ne passerait a côté de l'idée de restaurer un peu de patrimoine ; n'allait-il pas falloir emprunter ce pont au retour une fois les chariots chargés ? N'allaient-ils pas revenir ? Ce pont serait un net avantage.
Thordril Hargrund
Nain
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Dim 9 Avr 2023 - 9:50
Le trajet jusqu’à la loge Crin d’Acier fut une promenade de santé, pour une compagnie de dawis marchant vers la montagne. Désormais un peu rôdé aux longues journées assis sur la selle, ou parfois à côté, j’avais pris un rythme militaire. Le séjour à la loge fut moins agréable pour la barbe que j’étais. Deux groupes distincts se formèrent : les militaires et les civils. Certes, au fil des jours, certains civils serraient nonchalamment leur pogne avec des militaires. Je n’en faisais pas partie. Hargneux, grognons, même le plus bas gradé ne se lassait pas de donner des ordres aux nains qu’ils ne pensaient pas combattants. Ce n’était pas sans provoquer des histoires et des débuts de bagarre. Malgré ma réputation, mon jeune âge était également une raison supplémentaire pour me traiter comme un pisse lait. La seule gueulante qui m’échappa fut devant un soldat à peine plus poilu que moi, qui m’avait jeté sa lame brisée aux pieds en me beuglant de la réparer. Le rationnement en nourriture et en boisson n’aidait pas non plus à réduire les tensions.
Nous reprîmes le voyage, toujours escorté par les militaires, mais cette fois à raison. Cette partie de la montagne était connue pour abriter la demeure des engeances, si tant est que ces créatures aient une demeure et qu’ils ne rôdent pas tels des loups affamés. Au plus profond de la vallée nous accompagna cette sensation étrange, d’un danger proche mais invisible, qui précédait une embuscade. Pourtant, rien. J’essayais de percer les escarpements les plus lointains, à la recherche d’un mouvement, d’une ombre, d’un reflet peut-être, mais il n’y avait rien à part le bruit de nos pas. J’aurais pu penser que je me jouais des tours, mais la tension autour de moi montrait que les autres barbes n’en menaient pas large. Tendu, je continuais d’avancer.
Soudain, la tête du cortège se stoppa, et nous restâmes immobiles quelques instants. Je grommelais dans ma barbe quel militaire avait prononcé un ordre stupide.
“Le pont n’a pas l’air solide, on va r’culer en attendant d’savoir par où passer”
Probablement la parole d’un soldat. J’en mettrai le reste de ma barbe intacte dans les hauts fourneaux de Thanor. Mais la voix qui répondit venait de Hjolgrim.
Si l’idée de prendre des risques inconsidérés n’était pas naturelle chez moi, je soutenais le mineur rien que pour contredire les ordres et montrer que nous, les civils, nous étions capables d’utiliser nos pognes pour des choses utiles.
Je m’avançais pour rejoindre le mineur. Devant, la roche semblait comme disparaître sous le chemin et laisser place à une structure de pierre, qui semblait vieille et usée.
“On va pas s’laisser arrêter par un simple pont!? Hjolgrim Brokkgog, si tu penses p’voir réparer c’te passerelle, tu as deux pognes supplémentaires pour t’aider à miner la pierre, baruk!”
Harald Barbe-Sanglante
Hôte
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Des jours étaient passés après que l’expédition eut atteint l’ancienne loge du clan Crin-d’Acier. Là, le temps passa… Sans doute même bien plus que de raison, ou du goût de bien des cognards et des poilus. Pourquoi rester si longtemps ? Hilda n’en savait rien. Elle avait beau être la fille cadette de Harald, elle n’était, ici, qu’un cognard de plus qui devait encore faire ses preuves, car trop jeune pour être encore appelée « Azul ». Aussi avait-elle pris son mal en patience, au sein de cette loge où, quelques mois auparavant, s’affrontèrent Dawis et créatures des ombres et des profondeurs, au cours d’une bataille que les survivants qualifièrent d’épique et tragique, et où Thorald perdit la vie. Oui, cela lui fit quelque chose, à Hilda, de se trouver là où son frère ainé fut tué, pour conquérir une modeste parcelle de terrain abandonné, afin d’étudier ces engeances maudites par Brisséa.
Mais ainsi allaient les choses. Et bien vite, tout de même, elle eut à se concentrer à nouveau sur le pourquoi de sa présence ici, au sein de cette expédition. Très vite, la cohorte prit de la hauteur, s’élevant au travers des monts du Septentrion, s’éloignant des vertes plaines du Brissalion que l’été ne tarderait point à recouvrir d’or. Bientôt viendra le temps des fauches, et le blé, les céréales, les légumes, ne tarderont point à être récoltés pour venir assouvir les estomacs du Zagazorn tout entier. Mais pas encore aujourd’hui, pas encore demain… Plus tard.
La petite armée avançait bien. Mais très vite, alors que l’on aurait pu croire que des Nains seraient les plus heureux du monde une fois entourés de leurs montagnes, un étrange sentiment vint peser sur l’ensemble de l’équipée. Un sentiment d’être observé en permanence, de jour, comme de nuit ; au sein du campement comme durant les tours de garde ; au cœur des couches comme au plus profond clair de lune. Les Nains le savaient pertinemment : même aux temps bénis des dieux où chaque parcelle de ce territoire était en possession de la couronne Naine et du peuple Nain, de terribles rencontres avaient lieu dans cette partie du monde. Nombreux furent les créatures ignobles qui tuèrent ça et là illustres guerriers et innocents marchands. Car les monts du Septentrion, de tous temps, furent dangereux et mortels. Mais aujourd’hui, le danger était ô combien plus grand.
Hilda, comme tous les soldats, n’en finissait plus de redoubler de vigilance. Les nuits étaient courtes, le repos presque absent. Mais une part d’elle ne regrettait rien de cette aventure : elle aussi, comme son père, et comme bon nombre de Dawis, souhaite reprendre ces territoires perdus. Elle souhaite revoir la splendeur du Zagazorn, qu’elle n’a connu que peu de temps… Alors, un peu d’inconfort et de danger ne serait point cher payé.
Lorsque l’épopée arriva devant un vieux pont à moitié éboulé, des voix se mirent à chuchoter. Ça et là, on se demandait : serait-ce un stratagème ? Il paraît que les berserkers peuvent cogiter, peut-être est-ce une embuscade ? Comment allons-nous faire ?
Aux ordres de l’officier en charge, tous déposèrent tentes, piquets et tours de gardes improvisées, et l’on commença à installer un camp qui, d’après les premières discussions, devrait demeurer plusieurs jours, au moins le temps de requinquer ce vieux pont décrépit. Hilda, elle, n’était pas encore de garde. Il fallait dire que l’endroit ne permettait pas non plus d’être trop nombreux en même temps et aux mêmes endroits, et la vue dégagée pouvait rassurer même les plus sceptiques. Alors, lorsque les artisans se mirent à cogiter, elle ne pu s’empêcher de sortir du lot et, engoncée dans son armure, prit-elle aussi la parole.
« Nous autres cognards et tresses, on peut aussi prêter main forte ! Y aura jamais trop d’fiers-à-bras pour soulever tout c’roc et en faire quelque chose ! J’suis pas en faction, alors, par Ikthor, comment est-ce que j’peux aider vos caboches ?! »
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Sam 15 Avr 2023 - 10:56
Les yeux fermés, j’inspirais un grand coup l’air frais de la montagne en m’étirant les bras. Quel bonheur de retrouver la route ! Après ce long séjour sans fin dans cette loge étroite, l’expédition avait repris son chemin vers le volcan. Bercés par le son des roues sur la terre, des bruits de sabots de nos montures et des discussions pas très sérieuses des barbes, nous avancions dans un élan déterminé, observés par un regard invisible. Car oui, nous nous sentions tous surveillés, et si l’humeur de tous rendait le voyage agréable, une certaine tension montait petit à petit, alors que nous nous enfoncions dans les Hautes-Terres du Zagazorn.
C’est au premier obstacle que cette tension se fit le plus ressentir. Si certains Dawis civils prirent les choses en main et commencèrent à réparer le pont, d’autres regardaient avec inquiétudes les cols voisins, qui pouvaient cacher des menaces terribles. C’était un peu mon cas. Je ne me sentais pas tout à fait à l’aise, ici. Je leur aurais bien donné un coup de main, mais en regardant la profondeur du vide qui s’étendait sous le pont, je préférais m’abstenir. Les jeunes s’en sortiraient bien sans les maladresses d’un ancien.
Je m’asseyais donc près d’eux, observant la petite troupe s’affairer tandis que les soldats montaient camp et protections. Forcément, mes pensées se tournèrent de nouveau vers ma femme, qui avait peut-être parcouru ces mêmes monts que nous traversions aujourd’hui. Je me posais beaucoup de questions sur les Engeances de Brissea, et leur manière de fonctionner. Lorsque nous affrontions une horde d’entre elles, aux côtés de Thordril le brave, quelques années auparavant, elles semblaient coordonnées et pourvues d’intelligence. J’avais croisé la route d’un être doué de magie, sans trop comprendre ce qu’il se passait. J’avais réussi à sortir de ma caboche cette expérience effrayante, mais les rumeurs qui entouraient ma femme m’avaient ramené ces souvenirs déplaisants.
Je ne voulais pas croiser la route d’une nouvelle horde. À dire vrai, je regrettais presque d’être venu. Nous étions pourtant bien mieux entourés que lors de nos précédentes expéditions : c’était bien une armée, prête à en découdre, qui gardait ce convoi. Pourtant, je ne me sentais pas beaucoup plus en sécurité. Mes yeux se perdirent une nouvelle fois dans les montagnes lointaines, alors que mes réflexions s’acharnaient à m’apeurer. On ne pouvait apercevoir le volcan, d’ici. Il était encore bien loin. La perspective de voir l’œuvre de Mogar était la seule force qui me poussait à continuer. Beaucoup d’entre nous étaient guidés par cette même curiosité, prêts à braver les dangers des Hautes-Terres. Mais de nous tous, qui reviendrait de cette expédition dangereuse ? Étions-nous réellement prêts à retourner dans ce Septentrion, et franchir cette première étape dans la reconquête des terres perdues ?
Ararün Kuradsson
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La troupe de dawi se concertait pour savoir ce qu’il fallait faire. La majeure partie était d’avis de réparer le pont afin de poursuivre sur cette route là et Ararün écoutait chacun des avis. Le Capitaine le savait, ils perdraient beaucoup trop de temps à opérer un demi-tour pour trouver une nouvelle route, qui, elle-même, rallongerait la durée du voyage. Cependant, n’était-ce pas trop risqué que de manœuvrer sur de si petits escarpements pour réparer cet édifice alors qu’autour d’eux semblait se tapir dans les hauteurs un danger silencieux.
Le capitaine Kirganais prit alors la parole après avoir entendu chacun des civils présents et de son habituelle tact trancha à la décision. « Qu’les artisans s’magnent leurs joufflus en c’cas ! Par contre on pourra pas tous descendre vers ce pont… La majeure partie d’entre nous devra rester ici l’temps des réparations. »
Il pivota à la recherche de quelqu’un visiblement et se mettant à beugler pour être entendu interpella la personne désirée. « Hilda ! Ramène ton joufflu d’bavette ici ! Tu vas t’charger d’la sécurité des civils, t’prend avec toi quelques cognards, assez pour assurer les défenses. Hjolgrim, j’te laisse gérer les civils en bas pour réparer c’foutu pont. »
Il tapa de la tête de son marteau comme pour signifier qu’il avait fini de prendre la parole et se retourna en ruminant. Il faut dire qu’il commençait à perdre patience et que l’expédition prenait encore du retard. Un retard qui pourrait couter cher car encore une fois, il sentait tout autour de lui une présence hostile, une sensation étrange d’être à la fois observé et mit en joue.
Quand les civils et les guerriers descendirent alors au pont afin d’entamer les réparations. L’impression d’être suivi et observé continuait et devenait même davantage oppressante. Les quelques cognards firent alors un cordon de sécurité autour des civils afin d’assurer un premier rideau de protection. Observant les hauteurs cette menace invisible se faisait ressentir de plus en plus par les dawis qui se mirent tout de même à l’œuvre.
Hjolgrim Brokkgog
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Hjolgrim se préparait déjà lors de la décision du chef de l'expédition, sans doute car il se doutait que continuer aussi loin que possible avec le matériel était indispensable pour les artisans et que personne ne se risquerait à prendre un chemin détourné ou la moitié des civils perdrait potentiellement son matériel.
Autours de son épaule se présentait une corde d'une bonne épaisseur et en partie tressée de longs fils de métal nain. Tantôt de la fibre, tantôt du métal, l'objet était d'une facture correcte et permettait d'assurer une sécurité relative. Ce n'était pas une corde d'escalade elfique créée pour être durable, mais une variante de corde naine : simple, sans aucune notion mathématique, fiable et à usage restreint.
Un râle s'échappa de sa gorge, l'air se faufilant entre le muscle massif des nains, le dépôt laissé par la bière et la graisse d'un banquet avalé la veille, laissant échapper un son tout à fait unique dans l'univers des dawis ou des gros rois umgi bien trop lourds pour bouger.
« BOKI-A-KARAK » lança t-il avant de taper d'un rythme régulier à l'aide d'un petit marteau d'excavation sur le métal de sa pioche.
Le bruit produit était connu comme étant du Grundlid, un langage propre aux mineurs et aux artisans de la pierre ; il s'apparentait à une sorte de langage morse afin de communiquer sans ouvrir la bouche en permanence. Cela permettait de donner des consignes globales, et quand un dawi était mentalement et physiquement normalement constitué, il savait ce qu'il se devait de faire de lui même sans que l'on s'adresse indépendamment à lui.
« L'Princesse d'Zagazorn el'veut apprendr' à casser du roc ? » lança t-il à l'aveugle. Il était bien connu que la fille du Haut-Roi possédait une musculature tout à fait satisfaisante, assez pour assommer sans mal n'importe quel idiot qui pourrait lui renverser sa choppe dessus. Ainsi lui parlait-elle tel une égale.
Il avait bien entendu qu'Ararün l'avait mobilisée juste une seconde auparavant, ainsi se saurait-elle la bienvenue si elle avait une pause.
La pioche que prit Hjolgrim alors qu'autours de lui, quelques personnes de son clan commençaient à s'articuler, était celle de sa famille : Grande, parfaite pour frapper en extérieur. Elle était conçue afin de dégager de grands passages, bien que non runée. Solide, large, parfaite pour dégager des blocs de pierres intermédiaires.
Dégager n'était pas découper, raison pour laquelle une caisse de pieux de métal de différentes tailles sont emmenées a flanc de montagne, ainsi que des masses et des marteaux.
Il ne fallut pas longtemps avant que toute la troupe soit prête à débiter ses premiers blocs.
Le transport de ces derniers s'opérerait de la même façon qu'ils avaient été chahutés à la loge : tirés par les solides boucs du Zaggazorn et poussés de l'autre côté par ceux qui étaient plus bourrus que la moyenne. Comme si tout avait été calculé, l'endroit qu'il planifiait de débiter était légèrement en pente ; pente qui entrainerait bientôt son lot de chutes sous le rire gras de quelques autres dawis.
Quelle taille fallait-il pour le pont ? Comment allaient-ils être installés sur le pont ? Chaque corps de métier son métier, et ils étaient libre d'aller vérifier selon leurs envies comment tout cela allait s'articuler.
L'ambiance semble être sérieuse mais tout de même taquine, des petites pierres volent déjà sur les casques des uns ou des autres selon l'envie d'un dawi d'aller en embêter un autre, toujours au sein du clan cependant afin de ne froisser aucun honneur mal placée de la garde.
Thordril Hargrund
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Mar 18 Avr 2023 - 19:55
Ararün avait tranché, bien que les civils s’étaient déjà organisés, menés par Hjolgrim Brokkgog. Les guerriers suivirent, rappelant la situation assez tendue.
Les mineurs allèrent extraire la pierre nécessaire. Les architectes et ingénieurs s’affairaient autour de l’ouvrage. Avec mes pognes puissantes, dures comme l’enclume, j’aurai pu aller miner la pierre avec le Clan Brokkgog. Toutefois, l’idée de rester suspendu à une corde, une pioche à la main, ne m’attirait guère. Et si je tombais? Ou je faisais tomber une barbe en la percutant? Avec mon inexpérience, je les ralentirais. C’était certain.
Le seul travail qui me restait était l’acheminement des pierres. Des béliers avaient été dételés pour tirer les blocs de pierre jusqu’au pont en construction. Les sabots restaient collés à la terre, et les bêtes refusaient d’avancer, trouvant le travail impossible. Nous étions un petit groupe sur notre attelage, tantôt tirant les cornes des béliers, tantôt poussant les blocs pour faire avancer plus rapidement les travaux. Il fallait aussi attacher et détacher les blocs. Le terrain étant légèrement pentu, il fallait s’assurer que les pierres n’écrasent pas une barbe étourdie.
Au fur et à mesure que le travail avançait, les dawis se détendaient. Du moins les civils. Oubliant un peu que nous étions au beau milieu du territoire supposé des engeances, quelques chants de labeur s’élevaient, des rires. Je restais plutôt concentré, déterminé à avancer et à partir d’ici avant la nuit tombée. Mais il ne fallait pas trop espérer. Le soleil avançait vite.
A la tête d’un nouveau cortège, je tirai les rênes pour faire avancer les béliers, bavant comme jamais. Mais les bêtes étaient épuisées, elles refusaient de faire un pas. Moi même, j’essuyais la sueur qui dégoulinait de ma joue, haletant. Il fallait continuer. Lâchant les rênes, je me plaçais derrière l’épaule du plus gros afin de le pousser. Renâclant, il m’envoya paître avec un coup de corne sur le coté. Peu puissant, mais suffisant pour me faire tituber et déraper. Mon torse me brûlait un peu. Je ne savais pas si c’était à cause de la fatigue ou du coup. J’avais travaillé sans interruption depuis que nous avions commencé. L’un de mes camarades me conseilla de me reposer pour reprendre mes esprits. Le bélier hargneux fut lui aussi récompensé. Il fut emmené au coté des autres bêtes. Aussitôt, il s’effondra sur le sol, les yeux vitreux.
Je rebroussais chemin vers le camp de fortune qui avait été dressé, afin de trouver quelques gouttes d’eau pour me désaltérer.
Harald Barbe-Sanglante
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Jeu 20 Avr 2023 - 9:08
Les ordres dispensés étaient clairs, limpides, et usuels. Les soldats devaient monter un camp de fortune, avec quelques tours de gardes – montés sur les bases de reliefs aidants comme de grands monticules de pierres par exemple – et des chemins de rondes, en plus de penser aux issues, et aux « quartiers » qui allaient devenir les lieux de vies des soldats et civils. Les montagnes du Septentrion, dépourvues d’arbres, imposaient le seul et unique matériaux qui, lui, était présent en quantités : la pierre. Les soldats faisaient ainsi la collecte des rocs, portant certains qui pesaient lourds, faisant les autres, plus imposants. Si, bien-sûr, n’importe quelle créature pouvait sauter par-dessus ces éléments de construction, créer un semblant de délimitation terrestre était rassurant pour les représentants d’une race habituée à vivre sous la terre.
Puis, les soldats entamèrent la création des quartiers. Les bêtes, déjà, furent placées au milieu. La faisabilité de cette expédition reposant sur les créatures de transport tels les béliers et sangliers du Brissalion, les protéger semblait important. Autour d’eux, un premier rempart de soldats, au repos. Puis les quartiers d’habitations avec les lieux de travaux – quand cela était possible – protégés ensuite par un nouveau cordon de soldats, au repos. Enfin, tout le long des chemins de rondes, des soldats, en faction cette fois.
Au-dehors de ce camp se trouvaient les lieux de travaux qui n’avaient point pu être placés à l’intérieur du camp. Pour éviter les vols – car sauvageons et berserkers étaient connus pour cela, en plus des Gobelins, véritables petits voleurs sur patte – les outils étaient rangés tous les soirs, sauf lorsque le travail ne s’arrêtait point. Le travail de la pierre étant le plus long et le plus harassant, il s’agissait du chantier le plus éloigné du camp, et donc, le mieux gardé.
Parmi ces gardes, se trouvait Hilda. Conformément aux ordres donnés par l’officier en charge des lieux, la fille cadette de Harald s’était attelée à surveiller et sécuriser les lieux avec un zèle tout à fait Nain. Bien que jeune, plus jeune que certains des soldats qui se trouvaient avec elle, l’ordre donné par Ararün faisait d’elle une guerrière gradée. Doté d’un petit grade, certes, mais un grade tout de même.
Si elle n’avait rien à prouver – car elle provenait d’une lignée séculaire de guerriers et avait été formée au cœur de l’infanterie lourde de Lante – la bavette voulait, elle, se prouver bien des choses. Et, via Ararün, prouver à son paternel que la relève guerrière était assurée. Alors, elle ne ménagea pas ses efforts. Dormant peu, enchainant les tours de gardes et de faction, proposant toujours plus d’initiatives et d’idées pour protéger les Nains, elle poussa même les reconnaissances au-delà du pont dès lors que la première pierre reconstruite pu supporter son poids.
Lorsqu’enfin, elle fut relevée – sur ordre d’Ararün qui s’évertuait à ne point trop épuiser troupes et civils, et imposait des roulements plus qu’efficaces – elle fut hélée par Hjolgrim, lequel fit sourire la tresse d’un rire… Légèrement tiraillé.
« Princesse ?! » Dit-elle, se tournant vers le mineur qui, le front luisant, les bras tremblants et les veines tentant presque de sortir de ses muscles, devait travailler des heures et des heures sans se ménager lui non plus. « Teh ! » Pesta-t-elle, crachant un glaviot au sol. « Les Umgis t’ont bousillé l’caboche pour qu’tu m’appelles comme ça ?! » Pestait-elle, encore. « J’suis pô une princesse mais une bavette du Zagazorn ! J’pète pas dans la soie moi ! Et si tu m’cherches, t’vas m’trouver par Ikthor ! File-moi un marteau que j’te montres que j’sais casser du roc ! »
Abandonnant son plastron d’armure dans un coin sécurisé, et son marteau, la bavette agrippa un marteau montré du doigt par un Hjolgrim mort de rire, et le rejoignit. Pas de repos pour les braves, au final.
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Ararün Kuradsson
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Mar 25 Avr 2023 - 13:29
Tous les dawis envoyés par Ararün avaient œuvré avec force et ténacité afin de réparer le pont qui leur permettrait de poursuivre leur avancée. Chacun y avait mit du sien, que ce soit par la force de ses bras ou celle de son cœur, participant à la bonne ambiance lors des travaux. Plus haut, dans les campements qui avait été monté pour l’occasion, Ararün fulminait d’impatience et faisait les cent pas en attendant le retour des bâtisseurs et des gardes envoyés pour leur sécurité.
Alors que l’ambiance battait son plein sur le chantier, les cognards montant la garde ne se permettaient pas pour autant de quitter les environs et les hauteurs de leurs regards. L’impression d’être observé était toujours belle et bien présente et ancrée en chacun de ceux qui prenait le temps de respirer et de se reposer quelques instants. Soudain, entre les chants, les cris et les coups de marteaux, un bruit lourd retentit au loin dans les montagnes.
Un cor, ricocha en écho sur les flancs des montagnes et remonta jusqu’aux esgourdes des barbes qui tous s’arrêtèrent. Le son était loin, mais dans pareille région un tel bruit n’était jamais anodin. Alors que le silence se fit de nouveau lourd et pesant, toutes les barbes continuèrent de scruter autour d’elle. Brisant alors le silence, deux sifflements se firent entendre et deux cognards tombèrent lourdement des rochers sur lesquels ils étaient installés pour monter la garde.
Les deux guerriers avaient des haches plantées dans le crâne. Le sang coula doucement sur la neige immaculée et subitement, des cris résonnèrent tout autour des civils. Les guerriers se firent en position, levant leurs boucliers et, bien dissimulés à la vue de tous, sortie une horde de sauvageons, dawis renégats, armes levés, parés au combat. Les assaillants ne sont pas plus d'une dizaine, voir un peu moins.
Les guerriers sauvages se ruèrent sur le petit groupe près du pont et si certains rencontrèrent les guerriers d’autres réussirent à passer entre le cordon de sécurité pour se jeter sur les civils bien moins armés.
Braähm Main-Ferme
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Ven 28 Avr 2023 - 16:00
Les cris de nos assaillants mêlés à ceux de nos propres Dawis me tirèrent de mes rêveries. Les défenses avaient été percées, et quelques sauvageons s’infiltraient déjà par les trous laissés par les cadavres des soldats encore vivants quelques secondes plus tôt. Je ne m’attendais pas à une telle inefficacité venant de notre armée. Comment ces éclaireurs avaient-ils pu rester invisibles à nos patrouilles et nos guetteurs ? Avait-on seulement mis en place ces précautions ? Il me faudrait en parler à Ararün. Mais pour l’heure, il y avait d’autres préoccupations qui méritaient mon attention.
Je me relevais en grognant, tous les sens en alerte, la main sur le manche de mon marteau, que je tirais de mon dos. Je n’aurais pas pensé que l’entraînement que je subis ces dernières ennéades eût aussitôt l’occasion de porter ses fruits. En effet, les échappés fonçaient droit sur le pont, et les civils qui le réparaient.
« À couvert tout le monde ! » criai-je en apercevant l’un d’entre eux tirer une autre hache de jet de son manteau.
Les installations autour du pont pourraient servir de protection. Il fallait que je m’occupe de ma propre sécurité en attendant l’arrivée des soldats, qui ne tarderaient pas. Je jetai un regard autour de moi pour un abri de fortune, avant de grincer des dents : trop tard, un sauvageon m’avait remarqué et se ruait sur moi.
« Loöte, à moi ! » grognai-je à l’égard de mon fils qui courait déjà à mon secours.
Ma main raffermit sa prise sur le manche de mon marteau, et préparai mon coup. Je ne me faisais pas d’idée, je me savais perdu à combat égal. Le sauvageon était plus jeune, plus fort et apparemment un peu plus grand. Un sourire carnassier s’afficha sur le visage de mon adversaire, qui ralentit et fit tournoyer sa hache, avant de tenter un coup du haut vers le bas, qui me sembla bien lent. Je bondis en arrière pour l’esquiver et frappai de toute ma force sur le bras gauche du nain. J’entendis un craquement sinistre, suivi d’un cri de rage mêlée de douleur. Le sauvageon lâcha son arme pour tenir son membre tordu dans un angle pas bien droit. Celui là était hors d’état de nuire. Je lui assénais quand même un deuxième coup, le poing serré, sur le haut de son crâne, qui l’envoya dans les vapes, avant de reporter mon regard sur le reste de la scène, prêt à venir en aide à quiconque en avait besoin. Ma sécurité n’était pas si importante, après tout.
Rubissea Barbe-de-fer
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Ven 28 Avr 2023 - 17:21
Penchée sur ce carnet qui ne me quitte jamais, je travaille. Depuis le début, je prends des notes sur notre équipée, notre route, nos chances et nos mésaventures... De manière générale, c'est un fouillis de penser que je suis sans doute la seule à comprendre. Il y a des notes dans tous les sens, des croquis avec quelques annotations et, de temps à autre, une page ou deux de dessins, tantôt colorés, tantôt noirs et blancs. La pause que nous impose ce pont écroulé est une aubaine pour moi. Je reprends mes notes, je les ordonne, je rédige proprement quelques pensées pour l'ouvrage final que je vais devoir rédiger sur ce périple. Assise au milieu des civils, je ne vois pas le temps passer...
Et puis... un cor. Même moi, prise dans mon travail pour lequel personne ne comprend ma passion, je l'ai entendu et mon crayon s'est arrêté, restant suspendu à quelques millimètres à peine du papier. Je redresse la tête tandis que le silence s'est autour de moi. Abandonnant tout ça, je pose mon accessoire entre les pages et je ferme mon carnet. Lentement, je me relève, guettant les alentours à l'image de tout le groupe. Soudain, des cris. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais la panique prend tout le monde. Surtout les plus âgés, trop vieux pour se défendre, et les plus jeunes, inexpérimentés. Ceux qui n'avaient pas encore saisi leurs armes se mettent d'un coup à les chercher. Je n'ai qu'à me retourner, faire deux pas et me baisser pour attraper mon arc. Pas le temps d'enfiler mon carquois, je me contente de chopper quelques flèches pour le moment. J'en encoche une et je cherche ma première cible.
Allez, comme à l'entraînement ma grande !
Bah oui. C'est que j'ai pas eu tellement à me battre jusque là. Mais l'urgence de la situation me fait vite oublier tout ça quand l'un des sauvageons qui a désarmé une barbe. Là, comme face à ce gobelin qui m'a marqué le bras, je sais pertinemment ce que j'ai à faire. Je lève mon arme. Je vise. Je décoche. Et la flèche file droit dans la tête du gars.
Et d'un. Mais il me faut un meilleur point de vue. Alors je cherche un promontoire. Je trouve vite un rocher pour faire l'affaire et j'y grimpe aussi rapidement que possible. De là, je peux facilement voir nos assaillants. Bon, je ferais pas d'aussi beaux tirs que le premier mais je peux en blesser quelques uns pour donner plus de chances à leurs adversaires. Mais, si l'endroit que j'ai choisi m'offre un bel avantage, il m'expose aussi... Et je suis vite repérée. Alors que j'en ai à peine touché deux, un sauvageon se dirige rapidement vers moi. Je le remarque et me tourne vers lui. Je n'ai plus qu'une flèche. Les autres sont restées dans mon carquois que je n'ai pas pris avec moi jusqu'ici... Un peu trop optimiste quant à la durée du combat ? Bon, une chose à la fois. D'abord, me débarrasser de celui-là. Je le vise et ne le touche qu'à l'épaule. Il tombe mais il n'est pas mort. Ca me laisse juste le temps de descendre et d'aller me ravitailler.
Je vais pour descendre quand je sens quelque chose me retenir et même me tirer. La seconde d'après, je m'écrase violemment sur le sol. Je suis pas mal sonnée mais encore consciente. Mon corps se contorsionne sur le sol, signe que ma volonté essaie de reprendre le dessus sur mon état physique pour me relever. Mais c'est pas gagné... Alors que je commence seulement à revoir la lumière, je sens une vive douleur à l'arrière du crâne et je me soulève de terre. Le sauvageon m'a agrippée par la tresse pour me forcer à me remettre à genoux. Ce qui n'est pas difficile à faire d'une seule main vu ma carrure... Rapidement, j'arrive à discerner les contours de la barbe et j'aperçois même ses dents qui se montrent dans un sourire à vomir...
Mes mains serrent le bras qui me tient par les cheveux, essayant vainement de lutter contre sa prise. Ca a l'air de l'amuser... Et j'ai qu'une envie, lui faire bouffer son ricanement ! L'une de mes pognes lâche alors prise et attrape une des dagues à ma ceinture pour tenter de le frapper avec. Seulement il est plus alerte que moi et me voit venir... Il m'esquive... Plus difficile pour lui d'esquiver ma prochaine tentative qui vise le biceps tendu dans ma direction. J'y plante ma lame et la douleur derrière ma tête s'arrête bien vite. Il a lâché prise... et moi aussi... Alors qu'il encaisse la douleur et pose sa masse pour retirer la lame fichée dans son bras, j'ai le temps de reprendre un peu mes esprits. Je me redresse, bon an mal an. Encore instable, ma main trouve ma deuxième dague. Mais alors que le sauvageon devant moi reprend son arme, j'entends un grognement derrière moi... Me signalant que celui que j'ai touché à l'épaule s'est remis aussi et qu'il veut lui aussi se venger.
-J'ai toujours été douée avec les barbes... Dis-je pour moi-même.
Oui bon, je suis dans la merde. Mais on me changera pas !
Hjolgrim Brokkgog
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Ven 28 Avr 2023 - 18:32
A flanc de montagne, les chants étaient rares avant l'attaque, sans doute que les derniers blocs nécessaires au maintiens du pont avaient été extraits et que la fatigue l'emportait finalement sur la détermination ; le tout avec l'aide d'Hilda, qui avait rejoint le petit groupe de mineurs non sans entrainer différents cris d'encouragements et rires de quelques Brokkgog ou jeunes dawis des suites de leur échange.
Le rire avait été partagé par Hjolgrim, et il n'avait pas répondu : Il n'y avait rien à répondre si ce n'était une frappe amicale dans le dos, comme il ferait envers n'importe quel dawi bien bâti qui en voulait. C'était la mentalité du clan : Aucune différence entre les braves âmes.
Le travail était terminé, il s'avança afin de remercier la fille du Haut-Roi de sa précieuse aide.
«C'mment compt'tu 'pliquer l'bonnes manières avec les Umgi qu'viennent négo...»
Un bruit sourd l'interrompit : celui d'un des gardes qui venait de tomber à flanc de falaise. L'attaque venait des hauteurs, a vrai dire de juste au dessus d'eux. La neige se teintait d'un rouge profond à la limite du noir ; le sang avait une couleur précise qui était difficilement explicable pour celui n'en ayant jamais vu. Quand il était présent en grande quantité, il devenait parfois magenta et luisait quand il se mélangeait à la terre, mais était rouge vif sur la robe de mariée de la montagne.
Il fit un pas de côté de surprise quand bien même le corps était tombé a une vingtaine de mètres de lui, et son regard se posa sur la pente de laquelle venaient de surgir ce qui ressemblait à des dawis.
« ZAKI VONGAL ! » Hurla t-il de tout son coffre a travers la vallée.
La traduction littérale était aussi simple que peu élégante.
Hjolgrim n'était pas un homme de science ni un habitué des combats extérieurs, et les seules races qu'il nommait aisément étaient les Grobis, les Urks et les mangeurs d'homme. Cependant, tout le monde avait sans le moindre doute compris la traduction littérale de sa phrase : Des nains montagnards fous qui raidaient/attaquaient.
Différents échos se firent entendre, se liant aux cors alors que d'autres civils se rendirent compte de ce qui était en train de se passer et relayèrent rapidement l'information, même si ils n'utilisèrent pas exactement les mêmes mots que lui. En moins de cinq secondes l'information correcte circulait : Des sauvageons.
Exposés, ils étaient complètement exposés et n'avaient même pas la hauteur pour jouer en leur faveur. Le mineur avait promis qu'il ne s'interposerait pas entre la garde et ses cibles, mais la garde n'était pas tout à fait a côté de lui dans l'immédiat et avait été passée pour celle qui était dans les hauteurs, en témoignent les deux corps.
Face a l'arrivée rapide en face de lui d'un groupe de ces dawis sauvages, il chercha d'abord un couvert des yeux. Leur lame était bien trop courte pour engager un quelconque combat en terrain ouvert ou pour bloquer une charge, cela avait été mainte fois débriefé avec Ararün.
Différents projectiles volèrent de part et d'autres, tantôt du côté des nains du clan Brokkgog plus éloignés qui tirèrent des cailloux avec une précision relative que du côté des sauvageons qui eux avaient des armes de jet léthales.
Ne trouvant aucun couvert, Hjolgrim se saisit d'une des caisses contenant précédemment les pieux ayant servis à découper la roche. Il n'y avait aucune poignée cela allait de soi, mais il le tint par le haut en face de lui, le coude rentré a l'intérieur afin de s'en servir comme d'un bouclier de fortune.
Une des haches volante se fracassa d'ailleurs contre ce dernier, et comme la légende le raconte si bien, le pot de fer brisa sans trop de mal le pot de terre et la lame de l'arme déchira le bois avant de venir mordre l'avant-bras du dawi et s'y enficher jusqu'à l'os, laissant un filet de sang s'échapper régulièrement. Cette caisse venait de potentiellement lui sauver la vie, mais lui avait coûté une belle entaille qui le fit grimacer mais pas chanceler pour autant.
Une flèche passe juste au dessus de son épaule : Celle de Rubissea qui vient rendre la pareille au nain en face de lui, le touchant à l'épaule. Il profita du pouvoir d'arrêt et de l'effet de surprise afin de retirer de sa main libre la hache enfichée dans son bras, avant de l'encastrer dans le crâne de son adversaire qui, levant le bras pour se protéger, la dévia d'assez pour ne pas mourir sur le coup mais n'évita pour autant pas de se faire ouvrir la moitié gauche du visage. Un second coup rapide sans aucune technique mais empli de rage acheva de le laisser a terre.
Se retournant ensuite afin de voir ce qui se passait derrière lui, il lança la hache de toute ses forces en direction de Rubis, approximativement en direction de celui qui l'avait agrippée. Hjolgrim n'était pas un guerrier et surtout ne savait pas doser sa force. Cela ne l'empêcha pas de viser parfaitement juste, c'est à dire en manquant de couper une oreille de l'archère alors que c'est le manche de hache qui vint frapper dans le front du sauvageon en face d'elle, le prenant par surprise et le déséquilibrant, sans pour autant le blesser de manière nette.
Un autre sauvageon lancé à pleine vitesse vint le plaquer de dos et le projeta au sol alors que du sang issu de son avant-bras commençait à se répandre un peu partout.
Harald Barbe-Sanglante
Hôte
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Sam 29 Avr 2023 - 15:54
Le travail était dur et harassant, et les jours s’enchainaient et se ressemblaient peu ou prou. Hilda, en tant que cognarde, alternait entre les gardes au campement principal, les factions sur les chemins de rondes délimités par quelques piquets improvisés, ou des pierres marquées de peintures ou de signaux gravés au burin et au marteau, et le chantier. Là, aussi, elle jonglait entre son rôle de guerrière, patrouillant en armure complète, lourde, de plate ; et frappant le roc, en simple tenue de cuir, usant des outils des mineurs et des artisans qui, s’ils ressemblaient de près aux outils des guerriers, se manœuvraient différemment. Frapper un ennemi, avec un marteau de guerre ou un marteau de forgeron, demandait, au final, le même genre de mouvement. Frapper un roc pour qu’il se casse en deux endroits bien distincts, bien voulus, et non en un millier de rocs plus petits et disparates… Voilà qui demandait un autre savoir-faire.
Mais elle réussissait. Au fur et à mesure des jours, elle réussissait à comprendre et à obtenir un fragment de ce savoir que les clans artisans mirent des siècles à peaufiner, maîtriser, améliorer… Et cela lui plaisait. Cela montrait aussi le caractère inné de certaines choses, au sein des individus de la race Naine. Il était inné, pour un Nain, d’apprécier la vie troglodyte ; il était inné pour un Nain de se défendre contre les Grobis ; il était inné pour un nain, d’avoir le goût et l’appétence de la mine, du fer, du marteau et du combat. Tous les nains étaient de redoutables combattants, car tous les Nains, intuitivement, savaient maîtriser le marteau, le burin, et les poings. Porter le savoir militaire aux summums de l’art, était l’apanage des clans de guerriers. Et eux, étaient invincibles – ou presque.
Elle allait répondre à la pique du thane du clan Brokkog, lorsque le cor se mit à résonner. Point un cor habituel, non. Il n’y avait point de douce mélodie digne du Zagazorn, non. Ce cor… Était un corps vieilli, abandonné, qui avait autant perdu de sa superbe que de la maîtrise du souffleur qui le possédait bien maladroitement.
Les premiers corps tombèrent dans la neige froide, blanche, immaculée. Bien vite, le flux vital qui animait les corps et les esprits se répandait sur le manteau magnifique d’une neige fraîche, tombée il y a peu. La différence de température entre le sang, chaud, et la neige, froide, creusait des sillons desquels s’échappaient de timides volutes, alors que, refroidissant, le sang se mettait bien vite à geler. Jusqu’à-ce qu’un autre flux pulsatile, signe d’une vie qui s’éteint, ne rajoute du sang au sang, élargissant les sillons, allongeant ceux-ci… Jusqu’à-ce qu’enfin, le corps se refroidisse pour ne faire plus qu’un avec la température ambiante.
Voyant cela, le sang d’Hilda, lui, ne fit qu’un seul tour en son palpitant et ses artères. N’étant équipée que d’une maigre armure de cuir, loin de sa fidèle armure de plate, la guerrière ne s’apprêtait pourtant point à reculer. Il y avait des soldats, autour d’elle. Peu, en comparaison au chiffre de ceux qui protégeaient le campement principal. Non loin d’elle, se trouvait le cor des soldats du Zagazorn : à pleins poumons, elle y souffla, appelant ainsi du renfort sans qu’un mot ne soit prononcé.
Puis, vint le temps du combat. Non loin d’elle, elle trouva son marteau de guerre surmonté d’une rune en hommage à Ikthor, le Puissant. L’agrippant à deux mains, elle analysa bien rapidement le champ de bataille : les sauvageons n’étaient points nombreux… Mais ils étaient disparates, et se suivaient au moins deux à deux. Alors, comprenant que les sauvageons avaient repérés les lieux, et donc, leurs cibles, Hilda se planta là, attendant que viennent ceux qui choisiraient de s’en prendre à elle.
Baissant son visage, fronçant ses sourcils, Hilda regardait les sauvageons qui sortaient par-dessus les rocs, fonçant en contrebas. Tel un fauve, repérant son assaillant, un sourire carnassier naquit, signe que le sang dans ses veines bouillonnait d’un feu nourri par ce petit quelque chose que tous ceux qui aiment la guerre connaissent, détestent, et admirent en même temps. Ses mains s’agrippaient fermement sur le manche de son arme, alors que l’adrénaline parcourant ses veines, provoquait de petits soubresauts trahissant la montée en puissance de la violence intérieure de celle qui, ne l’oublions pas, était la fille du Barbe-Sanglante.
Finalement, la menace s’approcha. Plusieurs d’entre eux. Certains s’approchaient de Rubisséa, d’autres, de quelques artisans non loin. Si ces derniers semblaient pouvoir se défendre, ce n’était point nécessairement le cas de la fille de la Voix de Thanor… Du moins, point lorsque l’arc qu’elle possédait se retrouvait au sol.
Alors, Hilda quitta sa position de spectatrice attentiste, et se mit à courir en direction de Rubisséa et de Hjolgrim. Elle arriva à proximité des Nains en difficultés, et le fit savoir, en poussant un cri guttural que d’aucun assimilerait facilement à un ours en colère. Et puis, elle frappa. Sans autre forme de procès, elle frappa la large massue au bout de son marteau, sur le crâne peu protégé d’un sauvageon patenté. Et la neige, à nouveau, se para de couleurs rosées, noires et carmines.
_________________
Zagakron:
Thordril Hargrund
Nain
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Lun 1 Mai 2023 - 11:06
Alors que je devisais tranquillement, le son lointain d’un cor se fit entendre. Il sembla durer une éternité, prolongé par les parois montagneuses. Qui avait sonné le cor? Ararün? Je me redressais, aux aguets. Je regardais dans la descente. Les cognards s’étaient arrêtés, eux aussi, et scrutaient les alentours.
Soudain, un bruit sourd se fit entendre. Je vis deux formes indistinctes basculer à terre, raides. Des grognements se firent entendre, et je vis d’autres nains débarquer, fonçant vers les braves travailleurs du pont. Aussitôt commença une désorganisation, entre guerriers qui tentaient de se frayer un chemin en première ligne, et civils qui tentaient de s’éloigner ou bien, au contraire, de se rapprocher des combats. Je ne savais pas trop que faire. Les militaires allaient-ils s’encombrer de civils peu expérimentés au combat? C’était oublier que j’avais déjà combattu en zone trouble, victime d’embuscades. De toute façon, Braähm s’était déjà levé, et faisait face à un sauvageon. Il se passera aisément de mon concours.
Malheureusement, je n’avais pas ma grande hache dans mon dos, qui m’aurait été d’un grand secours. Je devais me contenter de mes deux hachettes, accrochées à mon ceinturon, qui avaient un grand nombre d’usages. Descendant sans glisser sur la neige, je balayais du regard la scène. Je voulais trouver l’endroit où je pourrai être le plus utile. Assurément, les sauvageons semblaient en infériorité numérique. Il nous faudra que très peu de temps pour en venir à bout, qu’ils s’enfuient. L’essentiel était d’éviter les blessures et les morts.
Je me trouvais rapidement une utilité. Je vis Rubissea, à terre, face à un sauvageon qu’elle avait déjà pas mal amoché. Derrière elle, un autre assaillant tituba mais avança fermement dans son dos, un grognement guttural en signe d’avertissement.
“Viens donc par là, crotte de bélier! N’as-tu donc aucun honneur du combat?”
Ses yeux se retournèrent vers moi, touché par cette petite distraction. Je pris mes deux armes et je m’avançais vers lui. Dans un élan de stupidité mélangé de colère, le barbu ne prit pas le temps de me répondre et s’élança vers moi avec un cri guerrier. Son marteau effleura de justesse mon épaule, tandis que je répliquais avec une entaille dans son épaule blessée. Il chancela en étouffant un cri, un juron, un gémissement. Je lui donnais deux coups de haches dans les cuisses, ce qui lui fit perdre définitivement l’équilibre. Il dégringola dans la descente, sur quelques mètres, une traînée de sang sur son chemin. Je n’eus que quelques pas à faire pour venir l’achever.
Mais le vil dawi me réservait encore une vilaine surprise. Pensant que je ne craignais plus rien, je contournais nonchalamment le corps de mon ennemi battu. Je passais près de son bras intact. Je ressentis une vive douleur à la jambe. Un tranchoir caché dans sa main s’était planté dans ma chaire. Son sourire narquois se dessinait sous sa moustache, mais se figea après le coup de grâce, donné en grimaçant. Le sang coulait légèrement vers le sol. Il ne l’avait pas planté si profondément. Je me penchais pour retirer la dague et la jeter sur le cadavre avant de me redresser, pantelant.
Ararün Kuradsson
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Mar 2 Mai 2023 - 11:59
L’attaque avait été si soudaine que les sauvageons eu l’avantage pendant un cours instant ; Profitant de l’effet de surprise et de la panique générale pour se glisser au-delà du cordon de sécurité formé par les cognards. Cependant, les dawis de l’expédition réussirent à retrouver leurs moyens en peu de temps et, une fois fait, retournèrent aisément la situation.
Les guerriers de métiers, qui s’étaient fait tromper par leurs mires quelques instants plus tôt, se débarrassèrent sans grande difficulté de leurs assaillants et, après s’être assuré de la mort, se dépêchèrent d’aider les civils en difficulté. Les guerriers descendirent des hauteurs pour venir charger de nouveau dans les derniers sauvageons en vie, les tuant sans aucune difficulté grâce à leur surnombre.
Les civils quant à eux échappèrent non sans mal à leurs assaillants, certains finirent blessés dans leur chair ou au moins bien secoués de la soudaineté de l’assaut. Tous retrouvèrent peu à peu le calme au dernier cri d’agonie du sauvage.
Le silence retomba alors sur le lieu des travaux, le sang tâcha de sa couleur pourpre le blanc de la neige et tous se regardèrent, cherchant à analyser la situation, voir de potentiels blessés ou d’autres ennemis encore cachés. Les cognards, comme un seul homme, formèrent un carré autour des dawis rétrécissant le cordon de sécurité dans l’attente de s’être assuré que tout était rentré dans l’ordre.
L’appel du cor qu’avait lancé Hilda avait trouvé son chemin jusqu’aux esgourdes du campement principal. Si bien que quelques instants après un détachement arriva, bien qu’après la bataille, pour renforcer la sécurité des lieux et s’occuper des blessés. Ararün étant avec eux, s’approcha des travailleurs et cherchant alors Hilda du regard l’interpella. « Tout va bien ? Que s’est-il passé ? »
Son air était grave, les sourcils foncés et son marteau de guerre paré à être utiliser. Sa voix rauque laissa entendre une certaine inquiétude quant à la situation qui était maintenant maîtrisée.
Braähm Main-Ferme
Nain
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Dim 7 Mai 2023 - 17:24
La bataille devint bientôt un véritable carnage, mais pas dans le sens escompté par les sauvageons. Les gardes qui avaient repris leurs esprits chassaient sans aucune pitié les rares agresseurs qui leur échappaient encore. Certains civils se défendaient très bien malgré les quelques blessures qu’ils pouvaient se voir infliger, tandis que d’autres restaient cachés, éloignés du combat. Pour la plupart, ils n’avaient jamais eu à affronter un autre nain. Hormis les quelques querelles occasionnées dans la taverne, il était rare de se battre contre quelque chose d’autre qu’un monstre des montagnes. Et après tout, faire couler le sang d’un membre de sa race, ce n’était vraiment pas pareil que de charcuter du gobelin.
De mon côté, je cherchais des yeux là où on pourrait avoir besoin de moi. Il ne me fallut pas longtemps pour remarquer Rubissea à terre, entourée par deux sauvageons assoiffés de sang. Je remarquais son arc, trop loin pour qu’elle l’atteigne, et que le fourreau d’une de ses dagues était vide. Elle ne tiendrait pas, me dis-je en marchant rapidement pour aller la secourir. J’entendis alors la voix rauque de Thordril crier et attirer l’un d’entre eux. Tant mieux, ça ferait un adversaire de moins, je me sentais déjà moins anxieux. La jeune Dawi tenta de se défendre du suivant, mais un coup puissant l’atteignit quelques secondes avant que j’arrive. Ce n’est pas le choc étourdissant qui attisa ma haine, mais bien le rictus qui apparut sur le visage de ce guerrier. Un profond dégoût m’emplit de colère.
Ce n’était pas mon attachement à cette petite Rubissea – que j’avais pu rencontrer lors du banquet à la Grand-Salle en l’honneur de l’organisation de cette expédition, qui m’énervait. Cette poète, dessinatrice,… Je n’avais pas tout à fait compris son métier, mais je savais qu’elle s’occupait de retranscrire sur du papier notre voyage. En tout cas, elle était à peine plus vieille que ma fille, restée à Kirgan pour s’occuper avec brio des affaires du clan. Je n’avais aucun mal à l’imaginer à sa place. On ne pouvait pas se tromper en lisant l’expression sur le visage de l’énergumène.
Je me mis à courir en criant de rage. S’il ne m’avait pas remarqué jusqu’alors, le nain se retourna et esquiva juste à temps la frappe qui l’aurait occis à coup sûr. Il reçut mon marteau qui s’écrasa avec violence sur son épaule, plutôt que sur son crâne chevelu. Un bruit désagréable résonna dans la vallée, et le blessé se tordait déjà de douleur sur le sol. Je lâchai mon arme et me positionnai au-dessus de lui pour lui asséner des coups de poing sur son visage hirsute, ponctuant chaque mot saccadé que j’hurlais en postillonnant.
« Personne ne touche à ma fille ! »
Il ne semblait pas comprendre ce qu’il lui arrivait, mais ça ne l’empêcha pas de m’en retourner un sur ma joue. Un rire nerveux m’anima. Toujours assis sur lui, je pris son bras encore valide, le tordis sur le côté et le brisai au niveau du coude, lui provoquant un nouveau hurlement. Je voyais rouge. En me relevant, je pris le sauvageon par la jambe et le traînai sur quelques mètres en direction du ravin. Il criait de douleur et de peur, voyant le gouffre se rapprocher inexorablement. Le guerrier tentait vainement de se raccrocher au sol qui s’échappait sous lui avec ses deux bras inutiles. Ma main raffermit sa prise sur son mollet, et dans un grand mouvement de rage, je le jetai par-dessus le vide. Son cri résonna quelques secondes avant que son crâne hideux se fracasse contre la roche enneigée. Je restai ainsi, observant son cadavre répugnant, tandis que derrière moi, les échos de la bataille s’affaiblissaient.
Rubissea Barbe-de-fer
Nain
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Dim 7 Mai 2023 - 20:02
Je guette, prudente, la masse qui s'est mise en mouvement dans mon dos. Deux contre un... Si j'étais guerrière, j'arborerais sans doute un sourire amusé et confiant. Mais je ne le suis pas ! Même si j'ai appris à me battre, comme tout le monde, mes talents sont loin d'égaler ceux de mes frères soldats. Patience malgré le tourbillon d'émotions qui me traverse, j'attends... je guette... le moment où l'un d'eux s'élancera. Et tandis que le temps semble s'allonger, une voix attire mon oreille. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit. Rapidement, je comprends que son intervention a attiré le sauvageon dans mon dos... et c'est là qu'un coin de mes lèvres s'étirent.
Thordril, t'as intérêt de t'en tirer pour que je puisse te remercier !
Mais trêve d'amusement. Maintenant que le combat est un peu plus équitable, je change totalement d'attitude. Au lieu d'attendre, sur la défensive, je m'élance.
Là où mes congénères manient de lourdes armes, moi je n'ai que de petites dague -une seule d'ailleurs en cet instant-. Là où ils portent des coups forts et puissants, moi je dois ruser pour mettre à bas mon adversaire. Là où ils sont ralentis par le poids de leurs masses et haches larges, moi je suis rapide et souple.
Cela agace rapidement le sauvageon. Je ne suis pas des plus à mon aise mais je m'en tire pas si mal... Bon, je me prends une bonne torgnole de rage à un moment alors que je me suis approchée pour tenter de le toucher mais bon... C'est ce qui arrive quand on se bât comme je le fais. Tant qu'il ne me porte pas un autre marron qui m'étourdisse, ça devrait bien se passer.
Et là... un coup de coude dans la pommette. Et merde.
Je m'écroule. Bon, pas complètement mais je suis étourdie et, l'ayant déjà été quelques minutes plus tôt, ça devient plus dur de m'en remettre. Mais alors que ça devrait être ma fin, il ne se passe rien. Je retrouve peu à peu mes esprits et, quand j'ai suffisamment émergé, je réalise que je n'ai plus d'adversaire et je le cherche, sans le trouver... Même de dos et encore un peu étourdie, je reconnais celui qui est le plus près de moi -et qui n'était pas là l'instant d'avant-. Les combats cesse un peu partout et je me laisse alors tomber sur le dos sur le sol gelé dans un soupir de soulagement avant de me relever quelques instants plus tard... Une fois sur les deux bâtons qui me servent de jambes, je m'avance vers Braähm. Pas avec autant de vigueur et de légèreté que j'en ai l'habitude mais j'y parviens sans manquer de tomber pour autant. Une fois à ses côtés, je suis son regard pour vérifier ce à quoi je m'attendais... Plus de doute sur l'identité de mon sauveur.
Je pose ma main sur l'épaule de la vieille barbe pour attirer son attention tandis qu'il regarde toujours en contre-bas. Mes yeux plongés dans les siens pétillent d'un éclat qui m'est propre. Je n'ai pas idée de ce qu'il s'est réellement passé, peut-être l'a-t-il simplement poussé pour s'en défaire ? Mais je le remercie ainsi, silencieusement. J'ai du respect pour lui, et pas seulement parce qu'il vient de me sauver la vie. Nous partageons autre chose... Quelque chose que je n'arrive pas encore à complètement définir.
La voix d'Ararün me ramène soudain à la réalité, et notamment sa question. Je cherche alors autour de moi et, ne voyant pas mon autre sauveur, je m'inquiète. Je lâche Braähm et je me précipite vers cette petite pente sur laquelle la neige garde des traces des évènements récents. Une fois au bord, je m'arrête brusquement dans mon élan... avant de me poser et de laisser mes épaules s'affaisser dans un soupir. J'étire alors un sourire amusé et je rejoins mon compagnon d'infortune. Sans un mot, je prends son bras pour le passer autour de moi et me faire son soutien pour remonter cette côte avec sa jambe blessée.
Je lui dois au moins ça...
Hjolgrim Brokkgog
Nain
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante Mer 17 Mai 2023 - 20:32
Un combat prit place au sol un très bref instant, un échange de coups de poing plus qu'une bataille rangée. Deux saoulards dans une taverne n'auraient pas fait mieux, excepté que la force de frappe était démesurée.
Le poing du sauvageon s'écrasa tout juste à droite de la tête de Hjolgrim qui bougeait difficilement son bras touché engourdi par la douleur. Sa main directrice ne donnait plus de coups aussi précis qu'auparavant, du sang s'écoulant parfois sur son visage et l'empêchant de voir avec précision ce qui se passait autours de lui.
Utilisant ses jambes, Hjolgrim parvint à se dégager un bref instant en envoyant un coup de genou dans les côtes du sauvageon au dessus de lui, qui tituba sur le côté. De son bras blessé, il cherchait à attraper la courte lame située à sa ceinture, sans qu'il ne parvienne à la trouver. La façon dont il était tombé faisait qu'il était a moitié allongé sur le fourreau et que la gymnastique nécessaire afin de s'en saisir n'était pas à sa portée.
Son ennemi juré profita du fait d'avoir eu le temps de se remettre debout afin de reprendre l'aval sur le combat, attrapant une hachette de lancée à sa ceinture et la levant devant Hjolgrim qui remit son bras blessé en protection.
Elle n'eut pas eu le temps de s'abattre qu'une lourde masse vint s'abattre la menace, l'envoyant valser un mètre plus loin dans un bruit d'os brisés assez douloureux à entendre. Hjolgrim lâcha un râle de satisfaction mêlé à une certaine surprise face à ce spectacle.
« Par ma barbe ! » lâcha t-il alors en se protégeant par réflexe.
Entre ses deux avant bras protégeant son visage, il entrevit Hilda qui, dans une rage folle, semblait avoir couvert ses arrières. Le temps semblait s'arrêter face à cette scène qu'il jugeait improbable ; il était déjà rare de voir une guerrière du Zagazorn se battre, mais il n'avait de plus, jamais vu Hilda manier une arme avec autant de sérieux.
Il tenta de se relever difficilement et la première chose qu'il fit est de presser sa blessure avec un tissu propre tout en observant le marteau de la princesse s'écraser avec rage sur un ennemi qui semblait fort dépourvu. Le temps pour lui semblait passer au ralenti alors que la menace pesant sur les civils venait de s'éteindre en même temps que la flamme dans le regard du sauvageon.
Il ne savait pas vraiment si il était admiratif de cette habileté au combat venant d'elle, si il était reconnaissant qu'elle ait sauvé son bras et potentiellement sa vie, ou si il aurait préféré ne jamais la voir en colère. Elle n'avait jamais été une Dawi comme une autre, mais il n'aurait jamais imaginé qu'un jour il aurait pu assister à une telle transformation de la fille d'Harald.
Elle était sans doute plus agréable quand elle rigolait à la taverne ou qu'elle déconnait avec ses gars, plus accessible. C'était à la fois un privilège d'assister à un tel combat mais aussi une réécriture de la personnalité d'Hilda, contrastant avec les images qu'il avait d'elle. Un elfe en aurait sûrement fait un compte poétique, mais pour un cerveau aussi simpliste que celui d'Hjolgrim, tout ce qu'il en restera sera des soirées de rires autours d'un feu.
« Ca va, t't'es pas cassé un ongle ? » demanda t-il un sourire douloureux affiché sur son visage.
C'était drôle, parce que le blessé était lui. Mais c'était aussi sans doute le sens de cette remarque ; il avait trop de fierté pour la féliciter sincèrement, ce qui serait de toute façon très mal placé dans la fierté d'une Dawi et de la fille du Haut-Roi. Qu'espérait-il qu'elle fasse ? De la couture ? Non, il préférait définitivement la considérer d'égal à égal et de la vanner comme il l'aurait fait avec n'importe quel autre de ses gars.
Tout en s'approchant, il en profita pour cracher sur le cadavre du sauvageon qui lui avait coûté une méchante entaille, mais aussi pour récupérer l'arme qu'il avait envoyé précédemment en direction de Rubissea afin de tenter de l'aider. Il donna un petit coup de pied dans la jambe de son ancien adversaire afin de s'assurer de sa mort, malgré qu'il ait eu le crane écrasé.
« Trousse-pet va. » lâcha t-il à son encontre.
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Sujet: Re: [Afflux] Une traversée hésitante
[Afflux] Une traversée hésitante
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