9ème ennéade
Eté, Verimios 20:XI
Quartier des Lanternes rouges
Quelques heures plus tôt
Un grand coup tonne. Sans surprise, il a raison de la porte de ce taudis qui tombe avec fracas à deux mètres de là. Elle n'a pas encore touchée le sol que, déjà, une troupe de soldats entre en trombe dans la petite bâtisse, prête à en découdre. Ne trouvant personne dans le première pièce, ils n'ont pas besoin de consignes pour savoir ce qu'ils leur restent à faire et ils se dispersent pour fouiller l'ensemble du bâtiment, jusqu'aux annexes.
Le Lieutenant et les deux Sergents entrent en dernier. Aux indications de chaque groupe, il savent rapidement que la maison est vide. Décevant... Mais il n'est pas rare que ça arrive. Après quelques minutes, quelqu'un appelle à l'étage et l'officier monte, indiquant à l'un de ses subordonnés de rester au rez-de-chaussée et à l'autre de l'accompagner.
Aslan grimpe les marches sans un mot. Il découvre, après son supérieur, une grande chambre en désordre, et ce n'est pas l'oeuvre de leurs hommes qui doivent attendre qu'ils aient inspecté les lieux avant de fouiller de fond en comble. Tandis que le Lieutenant s'avance aussi sec vers le bureau, le Sergent reste là, devant l'escalier, à balayer la pièce des yeux. Le lit est sacrément défait... C'est à peine si le drap n'est pas par terre et les oreillers sont en bataille. Des vêtements jonchent le sol, l'équivalent de deux jours de déshabillage. Dans l'armoire, uniquement des vêtements d'homme. Il inspecte malgré tout les tenues. Ouvrant la deuxième porte du placard, il s'arrête.
-Lieutenant ?Il s'écarte pour lui montrer des chutes de tissu, de couleurs assez reconnaissables pour eux. L'officier lève les yeux et se fige à son tour. Les deux hommes se regardent et, sans avoir besoin d'échanger le moindre mot, se remettent en mouvement. Ils descendent les escaliers. En bas, le deuxième Sergent est surpris de les voir déjà réapparaître, et d'un pas aussi pressé.
-Tu restes ici avec la moitié des gars pour fouiller cette baraque du sol au grenier. On a à faire ailleurs.-Vous allez où ?!~~~~~~~~~~~~~~~~
Le Joyau
Maintenant
Le groupe entre par l'accès réservé au Guet, en charge de la protection de ce palais. Il n'ont eu besoin que du temps nécessaire pour s'extirper de leur quartier -en faisant un petit crochet par chez eux pour ne pas avoir l'air de clochards...- et rejoindre le centre politique d'Ithri'Vaan. Leur arrivée surprend sans nul doute les gardes qui les regardent passer d'un air intrigué. Le Lieutenant sait parfaitement où se rendre et comment procéder.
-Je vais parler au Capitaine pour obtenir l'accès à la liste du personnel. Quant à vous... Il s'arrête, la troupe en faisant autant.
... faites ce que vous savez faire de mieux, Al Cabir.Le Sergent esquisse un sourire amusé en coin, hoche la tête en signe d'entente et d'obéissance, puis il se détache du groupe pour le laisser reprendre sa progression sans lui. Sans se retourner, il quitte le couloir principal et emprunte une porte. Ce palais, il ne le connaît pas bien mais il a déjà eu l'occasion d'en comprendre rapidement le plan. Alors il sait grosso modo où il va, malgré une petite probabilité qu'il se trompe à un moment donné. Quittant le bâtiment des gardes, il croise une jeune recrue, à peine adulte, qui semble se désespérer en regardant son épée. D'un sifflement, Aslan attire son attention, juste à temps pour lui permettre de rattraper sa veste qu'il a retiré tout en marchant.
-Garde-la moi, tu veux ?Ce n'est pas tellement une requête et le gamin n'a même pas le temps de lui répondre que le sous-officier a disparu. Il détaille alors le haut de l'uniforme et remarque bien vite que l'insigne manque...