[Politique Elfico-Naine] Une promesse

Milieu de la 3e ennéade de karfïas
21e année du Onzième Cycle
Centre du campement elfico-nain
Fin de matinée

Les Dawis avaient accepté de vous aider. Maintenant fallait-il seulement décider de comment.
Gaedrath, Hedîrn et toi aviez repris vos places d’hier, mais chez les Ondurs seul demeurait Thordril, seul maître et décideur de la marche que suivraient les siens. Comme la veille vous vous étiez salués, mais contrairement à la veille, tu t’étais retiré juste avant que ne débutent les discussions. Là ne sont plus tes prérogatives, avais-tu prétexté. Ces choses doivent se discuter entre forgerons, avais-tu argumenté. Et bien que tu y croies, ce n’était pas là ce qui te motivait le plus à t’absenter.
Vous étiez trois Elfes face à un Dawi. C’est surtout cela qui te gênait. Alors tu avais préféré laisser les artisans entre eux, entre Souffles partageant une même passion, quitte à ce que de ces passions naissent de malvenues étincelles.

Il n’en fut heureusement rien. Aussi bruyante soit la vie au campement, même de loin ils avaient ton oreille. L’esprit curieux, tu les avais écouté, te retenant parfois de faire un pas vers eux pour te mêler à nouveau aux discussions. L’enthousiasme parfois accablant d’Hedîrn, la fierté insidieuse de Gaedrath et ce que tu penses être une candide – quoiqu’excessive – prévoyance du jeune Thordril… le cocktail aurait pu être explosif. Tu ne t’en caches pas, parfois tu as eu peur d’un mot de travers, de quelques tournures de phrases qui auraient pu facilement être mal prises par un parti comme l’autre, mais les forgerons semblaient mieux se comprendre entre eux que tu ne les comprenais toi. Ainsi malgré ce qui te parut à toi des maladresses, à aucun moment le ton ne monta.

Quand tout fut terminé il ne te resta plus qu’à sourire. Tu les avais entendu, mais l’entendre dire une nouvelle fois par Hedîrn et Gaedrath avait meilleur goût encore. Ils s’étaient donné quelques ennéades. Le temps que tous fassent voyage jusqu’à chez eux, soufflent, puis reviennent. Ils s’étaient faits une promesse. Les Dawis ramèneraient les outils, et nous, nous ramènerions les graines de notre futur commun.