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 Qu'on livre le bétail [ Maralina ]

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Heracle Ypsilantis
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MessageSujet: Qu'on livre le bétail [ Maralina ]   Qu'on livre le bétail [ Maralina ] I_icon_minitimeJeu 7 Mar 2024 - 7:00




Sixième jour de la deuxième ennéade de Bàrkios, second mois de l'Automne
An 21 du XIe Cycle





Ses paluches se marièrent à plusieurs reprises pour se frictionner ensemble, de sorte à pouvoir les réchauffer vainement d’un souffle de sa bouche. Les vêpres s’étaient achevées depuis longtemps déjà et il ne régnait de lumière que seul le reflet des torchères sur les quais. Pour autant que la nuit quémandait aux hommes de quérir soit leur couche, soit la taverne la plus proche, il semblait persister en ces lieux quelques âmes hardies. Ici, l’air y était bon et la compagnie de ces prolétaires l’était tout autant pour Heracle. Du temps où son paternel était en ces lieux Roi, il n’était pas rare chose que de voir le jeune Ypsilantis emprunter rôle de débardeur ou d’arrimeur et ainsi, se mêler à la main ouvrière. À côtoyer la racaille d’aussi près, on lui épargna toute forme de politesse ampoulée, usuellement réservée à ce qui pouvait s’apparenter de près ou de loin au patronat. Enfin, cela était chose vraie en temps normaux ; de cette ère où son séant n’embrassait guère le cuir d’une cathèdre de Prince Marchand.

À son approche, le son sourd des bottillons contre le bois de l’appontement se tut. On n’entendit plus guère ces voix d’hommes qui s’élevaient les unes contre les autres, cherchant à s’enterrer mutuellement dans l’espoir d’être mise à l’écoute. Puis, au passage d’Heracle, on vit les chefs de ces mêmes personnes s’incliner avec toute la déférence que pouvait offrir cette ravissante bande de corniauds. L’air de ne pas trop savoir où se mettre ni comment agir, ces niquedouilles restèrent là, à attendre qu’on les libère de ce poignant malaise. Un sourire vint sitôt faire s’étirer les lèvres du Prince, lui qui n’avait pour habitude de recevoir un tel accueil, aussi étrange fusse-t-il.


- Escomptez-vous prendre racine avant que l’aube ne vienne ? Retournez à votre ouvrage! Et sans se faire prier d’avantage, tous se décrispèrent au profit de la besogne qu’ils avaient suspendu. D’entre eux, un seul fût contraint à proroger ses tâches plus longuement, un homme qu’on surnommait « Le Goff ». Bien en chair de la ceinture, des avant-bras aussi larges que des massues, un pif camus, une chevelure aussi grasse que son derme, Le Goff avait pour air de ceux qui faisaient fuir autant la gent féminine que les hommes les plus égrillards. Il n’en était pas moins le plus fidèle prévôt qu’Heracle avait sous la main en ces lieux.

- Y’a moyen d’vous aider en queq’ chose ?

- Je ne sais si le temps frais commence à m’engourdir, mais il m’a semblé apercevoir beaucoup de passants sur les quais, pour une heure aussi tardive, c’est tout de même curieux …

- Moi ça me gèle carrément les globes, répondit Le Goff en pointant ses yeux à l’aide d’un de ses ongles noircit. Mais oué, c’est quand même bien achalandé. Faut dire, y’a du mouvement à cause du bateau de la Princesse de la Chair. L’un d’ses navires est amarré juste à côté et ils y font monter du bonhomme. Ça chouine, ça gueule, ça se lamente depuis des heures. Vous pouvez pas savoir comment ça m’emmouscaille!

Heracle coupa court à la conversation et se retourna à l’est, où effectivement les torches abondantes mettaient en évidence ce qui serait le prochain carrosse de cette marchandise humaine. Asservis par d’épais liens d’acier aux chevilles et aux poignets, ils défilaient à tour de rôle sur le planchon qui menait au pont de l’embarcation. À la naissance de cette passerelle, un vieillard au regard aussi plissé que la peau de son visage, veillait à ce que la marchandise soit répertoriée fidèlement dans pages de son livret. Quant à la supervision de ce défilé, aussi bien dire qu’elle ne manquait guère d’aplomb. Main au pommeau, harnachés comme s’ils durent concourir dans une joute royale, on devinait que la garde, pesamment subventionnée par la Princesse Marchande, veillait au grain. Tout semblait se dérouler dans le meilleur des mondes.

Pour autant, le regard d’Heracle ne put se divorcer du spectacle. Il en oubliât la présence de ses hommes, de sa propre garde qui préservait l’ordre de ses pénates de bois et de la raison même de sa présence. Il voguait dans les airs quelque chose d’insolite à son œil, quelque chose d’intangible et qui pourtant, cultivait sa curiosité.    

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Maralina Irohivrah
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MessageSujet: Re: Qu'on livre le bétail [ Maralina ]   Qu'on livre le bétail [ Maralina ] I_icon_minitimeMer 27 Mar 2024 - 21:11




Le bruit des chaînes brisait le silence, des pleurs, des sanglots étouffés, alors que des malheureux se traînaient peinement vers le navire. Tout autour d’eux, des hommes et des femmes armés, prêts à réagir à la moindre incartade, au moindre refus voire au moindre bris de chaîne. Au bout du quai, un vieillard bedonnant, concentré à sa tâche - celle de répertorier la moindre marchandise qui partait de Thaar. Tellement absorbé à sa tâche, il ne remarqua même pas la figure encapuchonnée qui se rapprochait dangereusement de lui, tel un félin devant sa proie. Soudainement, la figure s’arrêta net, une fine main se tendit vers le vieillard qui leva finalement le regard de son carnet. Ses yeux s'écarquillèrent, un mélange de surprise, d’émerveillement, mais aussi de peur se lisait. Sans attendre, il ferma rapidement le carnet avant de le déposer dans la fine main de la figure, s’inclinant même au passage. Sa voix sembla faire écho à travers le port, alors que le carnet s’ouvrait devant la figure encapuchonnée. Les doigts finement manucurés tournaient doucement les pages, alors qu’on pouvait deviner que la figure analysait avec attention les écrits du vieillard, ce dernier semblait parler sans arrêt, décrivant avec peu de précision ses affaires. Il fallait dire que le pauvre bougre vantait son affaire comme il le pouvait, mais la nervosité pouvait se lire sur son visage, il fallait dire que les hommes lourdement armés derrière son interlocuteur n'aidaient pas à le détendre.


Soudainement, des cris se firent entendre, une femme dans la trentaine retenant son bambin tant qu’elle le pouvait alors que ses capteurs tentaient tant bien que mal de lui arracher de ses poignets encerclés de fer. Sans attendre, la figure encapuchonnée se mit à marcher vers le brouhaha, suivit des gardes et du vieillard qui se mit à boiter derrière tous ces gens. La femme hurla de nouveau, se recroquevillant sur le sol, son corps protégeant son enfant autant qu’elle le pouvait, alors que l’un des esclavagistes, ennuyé par ce spectacle agrippa son fouet pour le déployer derrière lui, prenant son élan. Il n’eut guère le temps de prendre son élan qu’une main féminine agrippa fermement son poignet. Le thaari se retourna rapidement, la figure dévoilant son visage, son large capuchon dévoilant finalement la Princesse de la Chair. Ce dernier, maintenant horrifié, baissa rapidement son poignet avant de s’incliner à son tour. Sa voix grave fendant la nuit; « Votre Majesté… » Un claquement de langue fut sa seule réponse alors que le regard perçant de la Princesse Marchande le dévisageait. Ses yeux se plissèrent, regardant de haut en pas le thaari avant de relâcher brutalement l’homme devant elle. Maralina lui lança un air dégoûté avant de se retourner vers le bedonnant personnage qui essuyait une goutte de sueur qui perlait sur son front malgré la morsure du froid. Ce dernier balbutiant quelques excuses qui furent rapidement interrompues par un vague signe de la main de la vaanie.



« Toujours pas appris ta leçon, Samir. » Commença-t-elle d’une voix qui parut presque lasse.
« Oui, enfin, vous comprenez que le retard… »
« …Est moins coûteux que d'abîmer notre marchandise. »



La jeune femme au sol lâcha un nouveau sanglot, jetant un rapide coup d’oeil à la Princesse avant de retourner son regard au sol, marmonnant une prière à la Damedieu. Maralina dévisagea sans gêne le dénommé Samir, avant de faire un vague signe de la main vers la jeune femme et son marmot. Un de ses gardes s’approcha d’elle, l’aidant à se relever avant de l’entraîner doucement hors du quai. « Elle vient avec moi. »  Le dénommé se contentant de hocher rapidement la tête. Contredire la Princesse de la Chair était une très mauvaise idée. Maralina fit quelques pas vers le port avant de s’arrêter net. « Oh! » S’exclama-t-elle avant de se retourner vers le bedonnant personnage, son index relevé comme si elle avait oublié quelque chose. « La prochaine fois que tu me désobéi Samir… Je peux t’assurer que tu le regretteras amèrement. Je suis généreuse… Mais ne test pas ma patience.  » Son regard se porta sur l’esclavagiste au fouet, le dévisageant de nouveau alors que ce dernier avait l’air quelque peu soulagé d’avoir échappé à un punissement. « Maintenant, que c’est dit…. Vous savez quoi faire… »  Deux de ses miliciens se mirent en marche, agrippant de chaque côté l’homme en l’entraînant vers le navire.


Maralina n’observa même pas la scène, se contentant de se retourner pour se mettre rapidement en marche, traversant le quai en sens inverse, ses longs cheveux virevoltants aux vents avant qu’elle ne remonte sa capuche pour se protéger. Puis soudainement, elle s’arrêta, regardant les alentours avant que son regard ne s’arrête sur un homme qui attira son attention. Sa tête se pencha légèrement vers le côté alors que le regard azuré observait cet homme qui lui rappelait quelqu’un…


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MessageSujet: Re: Qu'on livre le bétail [ Maralina ]   Qu'on livre le bétail [ Maralina ] I_icon_minitimeMar 2 Avr 2024 - 4:34




Le fouet soudain du mistral vint secouer les tissus des malheureux qui encore, poursuivirent leur sempiternel labeur. Décidément, l’hiver cognait aux portes de Thaar et bien malgré sa position favorable, elle serait tout autant que le restant du continent, souffreteuse des prochaines ennéades à venir. Pour l’heure, Héracle s’engonça dans sa redingote et laissa ses grandes paluches trouver le confort dans la tanière de ses poches. Son regard sondant l’orient, la mélopée métallique des alganons vit son concert perturbé par la venue d’une femme encapuchonnée et capta, à la fois l’attention de l’équipage, mais aussi celle du Prince nouveau. À distance éloignée de trop, il lui fut dans l’impossibilité d’odir clairement le propre de la conversation. Par contre, à voir les têtes peser lourdes et se pencher au passage de l’intrigante, il devinât qu’en fin de compte, on n’avait guère cherché à le bourrer de boniments. Depuis son auguste ascension, moult rodomonts s’étaient présentés au porche du Phare Céladon, très certainement dans l’espoir vain que de monnayer quelques informations qui pourraient s’avérer comme pertinentes au jeune prince… Du lot, au dehors des ramenards qui piaillèrent les plus abjectes gasconnades, quelques informateurs virent leurs efforts auréolés de succès. Maralina, la Princesse de la Chair, viendra d’elle-même prospecter le fret d’esclave qu’elle s’apprête à livrer, lui avait-on sagement narré.

Son entrevue dernière avec sa cadette lui avait insufflé l’envie irrationnelle de tenter le contact avec ses nobles commensaux et donc, dût forcer la main du destin en allant constater la véracité de l’information qu’il s’était enquit. Voilà bien pourquoi sa bouille s’illumina mêmement que les torchères des docks d’un sourire rasséréné.


« Prends congé, mon gars, et dis aux autres souillons qu’ils ne prennent guère attention à moi. Mais qu’ils fassent montre du respect qu’incombe la venue d’une Princesse Marchande. » Le Goff écarquilla les yeux et ravala sa salive, oubliant aussitôt qu’il était lui-même en présence d’un Prince marchand. Il acquiesça par quelques coups de caboche les ordres lancés, puis déguerpit aussitôt pour faire circuler les directives. Quelques minutes plus tard, s’étant positionné plus près encore du pont qui menait à la galère, Héracle croisa le regard d’une Maralina qui sembla sur son départ. Il en profita pour détailler les traits de son faciès ainsi que la profondeur de ses yeux azurés avant de calquer sur les hommes de l’esclavagiste ce même mouvement de la tête, incliné et empreint d’une déférence savamment feintée.

« Veillez à m’excuser, Princesse… Sa voix sembla incertaine, à l’instar de ceux qui hésitaient à enfourcher une voie ou l’autre : celle du mutisme ou de l’affirmation assumée. Je n’ai pas pu m’empêcher de constater que votre navire semblait souffrir de quelques maladresses d’amarrages. J’ai noté deux endroits où la coque de votre navire semble avoir souffert lors de son arrivée aux quais ; près de la joue et à l’intersection de la coque et de la quille. Il prit une pause toute menue, sondant s’il posséda l’attention ou souleva l’agacement de son interlocutrice. Quant à votre mât de misaine… Il mit en suspend temporairement son commentaire, de peur de la froisser de trop. Compte tenu de l’importance de votre fret, si je puis me permettre, vous risquez gros à naviguer en de telles conditions… » Il rabaissa les yeux, de sorte à lui renouveler tout le respect qu’imposait les lettres d’or de son titre.

À l’heure ou de clarté ne pouvait lui dérober son anonymat, il préféra soulever ces demies-vérités dans l’espoir, très certainement, qu’elle morde à l’hameçon et qu’il puisse, qui sait, se faire une idée autre que celle dont Maralina aurait bien voulu lui montrer, si par bonheur elle sût qui il était réellement.


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Maralina Irohivrah
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MessageSujet: Re: Qu'on livre le bétail [ Maralina ]   Qu'on livre le bétail [ Maralina ] I_icon_minitimeJeu 11 Avr 2024 - 21:17




Ce monde était définitivement divertissant. En une seconde, tout pouvait changer et prendre la tournure la plus insolite. Un moment, vous inspectez votre marchandise, l’autre vous vous retrouvez avec un homme qui a l’air prêt à tout pour attirer son attention. Elle fit un léger mouvement de ses doigts à un de ses gardes, qui s’arrêta net, laissant le loisir à l’insolite personnage de s’approcher. Ce n’était pas la première, ni la dernière fois qu’on tentait d’attirer son attention ainsi. Généralement des vautours qui tentaient un tant soit peu d’attirer les faveurs de celles qui se croyaient reine. Par contre, à l’instar des autres, ce dernier n’avait pas la langue dans sa poche. La princesse marchande haussa un sourcil, alors que ce dernier étalait les innombrables défauts du navire apprêté derrière elle, nerveusement pour commencer, et plus les faits sortaient de ses lippes, plus sa confiance apparaissait. Elle n’était pas dupe, l’homme savait définitivement de quoi il parlait. La Princesse d’Uldal’Rhiz écouta avec attention, ne l’interrompant pas une seule seconde. Pas une seule fois, son expression changea, restant étonnamment neutre, comme si ce qui lui disait ne l’atteignait pas. Mais il y en avait bien plus qui bouillonnaient à l’intérieur. Maralina l’avait déjà vu quelque part… Un visage comme cela ne s’oubliait pas.



Après tout, les hommes faisaient le bien que par nécessité. Semblant sortit de sa stupeur, un sourire vint orner ses lèvres pulpeuses, d’un pas félin, elle s’approcha de ce dernier, s’arrêtant à un souffle de ce dernier. Maralina baissa doucement la capuche de sa cape, révélant finalement son visage à tous. Son parfum en profita pour s’échapper, enveloppant son interlocuteur des effluves de son doucereux parfum. Son regard se baissa, observant des pieds à la tête le mystérieux humain qui avait osé s’approcher d’elle. Maralina prit son temps, semblant analyser chaque détail, chaque pli qui ornait la moindre étoffe, chaque centimètre de sa peau. Elle le jaugeait sans aucune pudeur, laissant son regard presque déshabiller son interlocuteur, et lorsqu’elle finit son examen, les prunelles azurées vinrent se poser de nouveau dans celle de l’homme avant de finalement prendre la parole. « Il est rare que l’on m’approche ainsi… Certains ont trop peur, d’autres croient ne pas être à la hauteur… » Elle se retint d’aller plus loin, avant de reprendre ; « Mais j’apprécie l'honnêteté et ceux qui n’ont pas froid au pied. » Elle lui lança un sourire séducteur avant de faire un signe rapide à l’un de ses gardes. Ce dernier s’avança vers la belle, le cliquetis de son armure semblant fendre le silence des alentours. « Rapporte les dires de notre ami à Samir… Je suis certaine qu’il ne veut pas perdre sa marchandise parce qu’il ne prend pas soin de son navire. » Elle jeta un rapide coup d’oeil au garde qui hocha la tête avant de reculer pour aller rapporter les dires du curieux personnage. La vaanie se mit finalement à marcher autour de l’homme, continuant son examination, semblant presque jouer avec sa proie. « Mais, continuons… Tu dis que le mât de misaine à un problème… » Dit-elle l’air amusée. « Ou tu peux continuer en me disant qui tu es ou quelle récompense tu attends pour ces informations... » Oh, il y aurait bien d’autres questions qui viendraient, mais le jeu venait à peine de commencer.



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MessageSujet: Re: Qu'on livre le bétail [ Maralina ]   Qu'on livre le bétail [ Maralina ] I_icon_minitimeSam 13 Avr 2024 - 4:15





Lorsqu’il la vit s’approcher de lui, à l’instar de tous les asservis et des manouvriers à sa solde, il trouva des yeux le confort du bois humide que composait le sol des docks. Adroit bonimenteur, Héracle ne démordit guère de son rôle et épousa le comportement même que ceux de plus basse extraction. Sa témérité fût tantôt éloquente, mais à l’approche de la Princesse, sa soumission lui fût acquise. Ses larges paluches vinrent se serrer à l’arrière de son grand dorsal, patientant une ouverture dans laquelle il pourrait s’immiscer dans la brèche sans courroucer la ténébreuse. C’était comme à la pêche, en fait. La ligne lancée, lorsque point à la surface de l’eau le relief de quelques chétives encyclies, qu’une traction incertaine, timide quoi que vivante cherche à tendre la perche, c’est que la morue veut mordre. Et tirer aussi sèchement que précocement pourrait ne l’excorier seulement, plutôt que de l’hameçonner franchement! Ainsi Héracle chercha à caparaçonner sa patience en inspirant profondément, fustigeant involontairement ses nasaux du parfum obtus, icelui même qui en arriva à chasser les effluves de sel qui embaumait autant de journée que nuitamment l’entièreté des quais. Ces arômes il les connaissait que trop bien, s’étant si souventefois embastillé en compagnie de leurs porteuses qu’il en connaissait désormais tous les genres. D’aucunes ne se ressemblaient, si ce n’est que leur appétence pour tout ce qui avait de la valeur, eusse-t-il été de l’or, des connaissances ou même du pouvoir. Maralina ne sortait guère du lot : ses mires aussi perçantes que la pointe d’une javeline, son pas félin et gracile, son bouquet séducteur, son déhanché chaloupé… Tout cela exhortait désormais la cristallisation de l’idée préconçue qu’il s’était fait d’elle : c’était une belle hétaïre, à n’en point douter. Mais une putasse quand même. L’espadon de nacre se questionna donc ; l’affublait-on du titre ronflant de Princesse de la Chair pour ses juteuses ventes d’ilotes ou pour son talent du bel ouvrage à la verticale ?

Qu’à cela ne tienne, Héracle avait pour habitude de tremper en leur compagnie, alors pourquoi faire différent, si ce n’est que son séant se jouxtait désormais sa dextre au conseil ? Et puis malgré toutes ces réflexions vitriolées, il n’avait guère pour desseins de bâtir de relations belligérantes envers elle. Tout ce qu’il voulait, c’était de constater le vrai du faux, pour l’espace d’un instant ; car il venait avec le jonc princier l’obligation de participer à ce jeu fallacieux qu’était la bonne entente entre ses pairs. Adonc il aurait quelques pions positionnés en aval de ceux de la maîtresse d’Uldal’rhiz. Peut-être aurait-elle la chance de chambouler le tout, de renverser la vapeur et qui sait, tâter la graine pour qu’elle sache pousser correctement cette fois. Du reste, il est vrai que sa coterie s’entendait communément à qualifier le Prince des Mers d’hardi! Mais frileux des pieds, jamais.  

« Si fait, Princesse. Héracle se racla la gorge et redressa le nez vers l’horizon, cherchant à croiser l’azure de ses yeux lorsqu’elle venait à passer dans son cadran. J’ai pour nom Bathilde et suis capitaine de l’Ode-Mer, un navire qui nolise ses services de transport au plaisir des grands pontes d’Ydril. Il débita doucement, poliment, noyant ses dires dans la plus grande déférence qu’il soit. J’arpente l’Olienne depuis mon plus jeune âge et ne trouve raison d’être ailleurs que sur le pont de mon navire. Nous nous apprêtons à quitter le port prochainement et, patientant que mon navire soit délesté de sa cargaison, je me suis égaré – trop près peut-être- de ce qui semble être le vôtre, de navire. Tandis que sa logorrhée allait de bon train, les drilles portuaires commençaient à chuchoter, à jacasser en moult messes basses, cela évidemment en direction des deux Princes. Pardonnez mon impudence, Princesse ; je ne pouvais passer sous silence les tares de votre embarcation. Je n’aurais su me le pardonner, vraiment. Son attention percuta le noir obscure de ses yeux, perdant momentanément le culminant de sa concentration. Quant à ma récompense... De souverains, mes poches ne sauraient être suffisamment creuses pour les contenir. Adonc je saurais, Princesse, me contenter d’un accessit de votre part. Les bonnes grâces princières sont à ma connaissance, plus lucratives que n’importe lequel des pesants d’or. » Son visage ne s’était jamais dépeint d’un sourire, engoncé plus que jamais dans ce rôle cauteleux qu’était ce capitaine péninsulaire. Et pour personnage, il avait tout pour l’incarner : les connaissances navales, le franc parlé de la péninsule et même, les origines de ces mêmes terres.





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MessageSujet: Re: Qu'on livre le bétail [ Maralina ]   Qu'on livre le bétail [ Maralina ] I_icon_minitimeJeu 18 Avr 2024 - 12:38




Il y avait quelque chose de particulièrement amusant à voir un homme de telle stature ainsi. Le regard rivé sur le bois du port, l’échine courbée. Son regard se posa sur sa nuque, continuant son examen avant de s’arrêter devant lui à nouveau. Son parler était franc, direct, il se voulait respectueux, et pourtant, il se trahissait. La vaanie n’avait aucun doute que cet homme était un meneur. Maîtres des eaux. Elle le laissa croiser son regard, en profitant elle-même pour sonder son interlocuteur. Néanmoins, elle le laissa parler, sans l’interrompre une seule fois. Son sourire ne quittant pas ses lèvres pulpeuses, une seule fois, l’azur de ses prunelles semblait révéler un amusement certain de cette situation. Si au départ, on aurait pu la comparer à un prédateur devant sa proie, il en semblait bien différent maintenant. Cette conversation l’interpellait. L’homme avait captivé son attention, une rare créature parmi les vivants. « Un homme brillant à ce que je vois. » Commença la Princesse Marchande une fois qu’il eut terminé sa rhétorique.


La main de la princesse réapparut soudainement de la longue cape qui la recouvrait, dévoilant une petite bourse bien pleine. D’un geste gracile, elle avança sa main vers le marin, la paume ouverte, montrant la récompense qui attendait son interlocuteur. « Mais les souverains valent-ils réellement la peine pour un homme qui en a déjà plus que nécessaire? » Le regard azuré de la Princesse était rivé dans celui de son interlocuteur, une pointe d’amusement pouvait se lire dans ses mires. Elle leva légèrement la tête, alors qu’elle fit un nouveau pas vers le marin, comblant rapidement l’espace qui les séparait, le fixant sans gêne. De sa main libre, la demie-elfe épousseta rapidement l’épaule de son interlocuteur, comme pour se débarrasser d’une poussière qui ornait les vêtements de ce dernier. Puis, comme si de rien était, elle reprit la parole ; « Quant aux bonnes grâces princières, je ne peux qu’être d’accord avec vous. Qui sait ce que cela peut vous rapporter. .. Surtout lorsque les puissants de notre monde sont si près de nous. D’ailleurs, je crois que vous êtes en bonne position pour comprendre ce que cela représente… N’est-ce pas, Heracle? » Elle eut un sourire amusé, voire joueuse. « Pardonnez-moi.. Bathilde… » Murmura-t-elle presque sensuellement avant que son sourire ne s’agrandisse de nouveau. Mettant volontairement l’emphase sur la fausseté qu’il avait lancée. Sans attendre, elle attrapa doucement la main de son homologue, déposant la bourse dans la main de l’homme avant de faire quelques pas de reculons. La princesse de la chair l’observa un moment, avant de souffler rapidement du nez. Puis, relevant son regard azuré vers ce dernier, elle reprit la parole ; « Un jeu passionnant... Peut-être qu’un jour, vous aurez l’amabilité de m’expliquer pourquoi vous avez tenté de vous faire passer pour un autre. » Elle lui fit un clin d’oeil avant de le dépasser, s’apprêtant à partir.


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MessageSujet: Re: Qu'on livre le bétail [ Maralina ]   Qu'on livre le bétail [ Maralina ] I_icon_minitimeJeu 25 Avr 2024 - 4:03





Il tenta aussi bien faire que peut de préserver l’intégrité de son rôle. Point ordes, ses affublements étaient tout au plus quelconques, ni trop beaux ni trop laids, empruntés aux moins crève-la-faim des marins, à ceux qui cherchaient à s’extirper de toute cette fange, bref : aux moins couillons des bateliers. Ses airs singeaient encore malgré lui ceux de ses employés, n’ayant pas hérité de suite au dernier sommeil de ses parents la superbe princière de leur ancienne vie. Ainsi nippé, il avait en son jeu les cartes nécessaires pour perpétuer la mascarade jusqu’à ce qu’il puisse, au moins, pomper suffisamment d’informations pour que naturellement, il en vienne à délaisser son masque. Après tout, le jeu n’était pas vilain ; il ne voulait, tout au plus, qu’un aperçu de la Princesse face au moindre peuple. Ses yeux détaillèrent le faciès qui s’amusait à ses dépens, celui-là même, brillant à souhait d’une malice qui faisait honneur à la renom qu’elle emportait en son sillage. Était-elle donc toujours ainsi ? À peindre son visage d’espièglerie à la moindre approche d’un si simple intriguant ? La mise à nue de sa rouerie était-elle le cœur de ce sourire panaché, ou était-elle d’un naturel narquois ? Ainsi donc ce ne pouvait qu’être ça, son Altesse avait deviné, tout simplement.


Elle conquit l’espace qui les séparait et tandis que paume aux cieux elle l’eût distrait dans la présentation d’une besace bien pansue, son autre main s’approcha de son épaule. Il crut qu’elle cherchât à le déstabiliser par l’entremise d’un franc contact, mais elle venait de lui ôter son masque. Lui-même dût s’avouer vaincu, un sourire discret, quoi qu’honnête, venant arpenter les reliefs de son faciès. « Que saurais-je de l’étendu desdites grâces princières, moi qui n’en arbore le titre que depuis si récemment ? rebondit Héracle, reprenant bien évidemment de son aplomb naturel, puisque le rideau semblait cette fois définitivement tombé. L’or n’est rien, votre Altesse, si ce n’est que des pièces frappées dans un métal plus brillant que les autres », assura Héracle, une fois que sa propre paluche eût porté le grappin sur ses nouveaux gains.

Son attention pista les mouvements de son homologue et cherchât à trouver pour une dernière fois l’azure de ses yeux, qu’il puisse ainsi en préserver la souvenance. Si elle cherchât à l’hameçonner en feintant son départ, c’était là un jeu auquel le Prince des mers n’avait désir de participer. Et si elle désirait simplement se désister à ce qui semblait n’être pour elle que de vulgaires fadaises, eh bien … La réflexion était bien bête. Alors, dans un signe de tête ample, débordant de politesse et de déférence, il la saluât exagérément, afin de parachever ce qui était depuis dès lors, les actes d’une comédie éhontée.

« Avec grande joie, si tant est que vous embrassiez le désir de me revoir plus tôt que tard, votre Altesse. »




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