Sur les quais (libre)

Les jours se succèdent, et je me retrouve chaque matin face à une montagne de parchemins, de comptes et de missives. Depuis que j'ai hérité des affaires de mon grand-père, je suis plongé dans un tourbillon de responsabilités qui menace de m'engloutir. Les établissements commerciaux des Sandar, autrefois prospères, sont maintenant en péril, et la pression des créanciers ne fait qu'ajouter à mon désarroi.

Je me lève à l'aube, ma tête encore pleine des rêves de liberté et d'aventures que j'avais autrefois. Mais la réalité me ramène vite à mes devoirs. La première tâche de la journée est de rencontrer les gestionnaires de nos diverses échoppes et entrepôts. Chaque rencontre est marquée par la même inquiétude : les ventes déclinent, les clients se font rares, et les créanciers se font de plus en plus pressants.

Les créanciers... Ces hommes austères aux regards perçants qui viennent frapper à ma porte, exigeant le paiement des dettes contractées par mon grand-père. Je sens leurs regards peser sur moi, comme si leurs yeux cherchaient à sonder mon âme. Ils ne se soucient guère de mes explications ou de mes promesses. Ils veulent leur argent, et ils le veulent maintenant.

Chaque semaine, je m'assois à mon bureau, un lourd meuble de chêne massif, et j'essaie de faire les comptes. Mais les chiffres ne mentent pas : les dettes s'accumulent plus vite que les profits. Je rédige des lettres, implore des délais, propose des arrangements. Mais la réponse est souvent la même : patience épuisée, menaces voilées de représailles.

Les nuits sont les pires. Je me tourne et me retourne dans mon lit, hanté par le spectre de la faillite. Les rêves d'autrefois se sont transformés en cauchemars où je vois les établissements Sandar tomber en ruine, les portes fermées à jamais. Parfois, je me surprends à regretter d'avoir accepté cet héritage. Mais la honte et l'honneur de ma famille me retiennent de tout abandonner.

Malgré tout, je ne suis pas seul dans cette tourmente. Quelques fidèles employés, qui ont servi les Sandar depuis des décennies, se tiennent à mes côtés. Ils me conseillent, m'encouragent, m'aident à élaborer des plans pour redresser la situation. Leur loyauté est une lueur d'espoir dans cette obscurité oppressante.

Je décide de diversifier nos activités, de chercher de nouveaux marchés. Je passe des journées entières à parcourir les rues de Thaar, à rencontrer de potentiels partenaires, à négocier de nouveaux contrats. Parfois, j'entrevois une lueur d'espoir, une opportunité qui pourrait nous sortir de cette impasse. Mais à chaque pas en avant, il semble y avoir deux pas en arrière.

Les semaines passent, et la pression ne fait qu'augmenter. Les créanciers deviennent de plus en plus impatients, et les menaces se font plus explicites. Pourtant, quelque part au fond de moi, une étincelle de détermination refuse de s'éteindre. J'ai hérité de cette situation, certes, mais j'ai aussi hérité du courage et de la ruse des Sandar. Et tant qu'il me reste un souffle de vie, je lutterai pour préserver l'honneur de ma famille et restaurer la grandeur de nos entreprises.

Chaque matin, je me lève avec une nouvelle résolution, prêt à affronter les défis du jour. Et chaque soir, malgré l'épuisement, je me couche avec la conviction que demain pourrait apporter une solution, une opportunité, un miracle. Car c'est cela, être un Sandar : ne jamais abandonner, toujours croire en un avenir meilleur, même lorsque tout semble perdu.

Un soir, épuisé par une journée sans fin de négociations infructueuses, je me retrouve à marcher le long des quais, regardant les navires qui vont et viennent. Ces navires représentent tout ce que je désire : la liberté, l'aventure, une vie sans les chaînes des responsabilités. Mais je sais que je ne peux pas fuir mes devoirs. Beaucoup comptent sur moi, et je dois trouver un moyen de sauver ce qui reste de notre empire commercial.

La nuit tombait sur le port de Thaar, et la lune se reflétait doucement sur les eaux sombres. Ashara Salougan avançait d’un pas déterminé, entourée de son escorte de gardes du corps. Sa silhouette élégante, enveloppée dans un manteau de velours noir, se détachait parmi les ombres. Son visage, sévère mais magnifique, était illuminé par la lueur froide des étoiles. Elle avait passé des jours à planifier ce moment, et maintenant, tout était prêt.

Au loin, elle aperçut la silhouette d’Elmys Sandar. Il errait le long des quais, perdu dans ses pensées, l’air accablé par le poids de ses responsabilités. Ashara savait tout de lui. Elle connaissait ses luttes, ses peurs, ses rêves brisés. Mais ce soir, elle venait avec une proposition qu’il ne pourrait refuser.

Ses hommes formèrent un cercle autour de lui, le surprenant dans sa marche mélancolique. Ashara s’avança, son regard perçant fixé sur lui.

“Elmys Sandar”, dit-elle d’une voix calme mais autoritaire.

Elle attendit qu’il la reconnaisse avant de continuer.

“Je sais que tu es accablé par des dettes. Les créanciers te harcèlent, tes affaires déclinent, et tu es à deux doigts de la faillite.”

Elle fit une pause, laissant ses mots pénétrer l’esprit tourmenté d’Elmys.

“Mais aujourd’hui, tout cela change. J’ai racheté toutes tes dettes. Toutes tes dettes, sans exception. Ce qui fait de moi ta seule et unique créancière.”

Elle observa attentivement Elmys, guettant une réaction.

“Désormais, tu m’appartiens. Tes établissements et ta vie sont ma propriété. Je me demande ce que je vais faire de toi. Il n’est pas dans mes habitudes de m’encombrer de poids morts inutiles…”

Ashara laissa ses mots flotter dans l’air, observant Elmys avec attention. Ses gardes restaient immobiles mais prêts à accomplir le moindre de ses commandements. Il était dangereux de se promener près des quais, un accident était vite arrivé.

Soudain, je me retrouve encerclé par une escorte de gardes. Mon cœur s'emballe. Je lève les yeux et reconnais immédiatement Ashara Salougan, une femme puissante que j’ai déjà croisé à quelques reprises même si nous n’avons jamais été proches. Je la fixe, le cœur battant, en attente de ce qu'elle va dire. Elle commence à parler, et ses mots frappent juste. Je sens un poids encore plus lourd s’abattre sur mes épaules. Elle marque une pause, puis reprend. Je suis stupéfait par ce qu'elle dit. Je n’arrive pas à croire ce que j’entends. Je la fixe, cherchant une quelconque trace de mensonge sur son visage, mais elle semble sincère et résolue. La panique monte en moi. Je ne sais pas quoi dire ni quoi faire. Mais une chose est claire : je dois agir rapidement pour sauver ce qui reste de mon honneur et de mon héritage.

Je me demande si je peux tirer un avantage de cette situation. Devoir de l'argent à Ashara Salougan pourrait être mieux que de le devoir à mes anciens créanciers. Elle a une ambition claire et un pouvoir considérable. Peut-être que je peux me rendre indispensable à ses yeux ? De toute façon, je n’ai pas le choix. J’ai bien compris son sous-entendu : si elle n’a pas besoin de moi, elle se débarrassera de ma personne.

— Ashara, dis-je en essayant de garder mon calme, je vous remercie d'avoir racheté mes dettes. Je comprends que ma situation est désespérée, mais je pense que vous allez avoir besoin de moi.

Je marque une pause, cherchant ses yeux, essayant de déceler une réaction.

— Vous connaissez les affaires des Sandar, et vous savez que je les connais mieux que quiconque. Je peux vous aider à tirer profit de cette situation. Me débarrasser serait une erreur. Je peux vous être utile, très utile, pour redresser nos affaires.

Je parle avec conviction, espérant qu’elle verra en moi une opportunité plutôt qu’un poids mort. Je la regarde, attendant sa réponse, prêt à tout pour prouver ma valeur.

Ashara observait Elmys, ses yeux perçants fixés sur lui. Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres. Elle s’approcha lentement, ses gardes restant immobiles, formant un cercle de sécurité autour d’eux.

”Elmys, tu parles de m’aider à redresser nos affaires, mais as-tu seulement sué une seule goutte pour construire un empire commercial ?

Elle le regarda avec mépris, laissant ses paroles s’insinuer dans son esprit.

”Tu n’es qu’un incapable. Un héritier qui n’a jamais connu la véritable lutte, qui n’a jamais dû se battre pour chaque morceau de pain. Tu n’as fait que recevoir sans jamais donner de ta sueur, de ton sang.”

Ashara fit une pause, son regard ne quittant pas Elmys. Elle savait qu’elle touchait des cordes sensibles, mais il fallait qu’il comprenne la réalité.

”Pourtant, je te comprends d’une certaine manière. Moi aussi, j’ai hérité d’un empire en ruines. Mais vois-tu, la différence entre toi et moi, c’est que je m’y suis préparée. J’ai sué sang et eau pour rebâtir ce que mon père avait laissé derrière lui. J’ai affronté les obstacles, combattu les ennemis, et je suis sur le point de réussir.”

Elle se redressa, son visage exprimant à la fois la dureté et la détermination.

”Toi, Elmys, tu es un perdant. Tu n’as jamais sué de tes mains pour rien. C’est pour cela que tu te trouves dans cette situation aujourd’hui.”

Elle laissa ses mots flotter dans l’air, observant la réaction d’Elmys, mais sans deviner ce qu’il pourrait dire ou faire. Pour elle, ce moment marquait la différence cruciale entre ceux qui survivaient et ceux qui prospéraient.

Je sens la colère monter en moi alors qu’Ashara continue de se moquer de moi. Ses mots sont comme des lames acérées, mais je refuse de laisser sa dureté me réduire au silence. Mes mains tremblent légèrement, mais je serre les poings, cherchant à contenir ma frustration. Mon cœur bat à tout rompre, et des pensées tourbillonnent dans ma tête. Comment ose-t-elle me traiter ainsi ? N’a-t-elle pas la moindre idée de ce que j’ai enduré ?

— Vous vous trompez, Ashara, dis-je en la regardant droit dans les yeux, ma voix plus ferme que je ne le pensais possible. Je n’ai peut-être pas sué sang et eau comme vous, mais j’ai fait preuve de courage pour gérer cette situation.

Je marque une pause, prenant une profonde inspiration pour calmer les battements frénétiques de mon cœur. Dans ma tête, des images de ces nuits blanches passées à essayer de trouver des solutions, de ces confrontations tendues avec les créanciers, défilent en un instant.

— Depuis le jour où j’ai hérité des affaires de ma famille, j’ai travaillé sans relâche pour tenter de redresser la barre. J’ai affronté chaque créancier, chaque menace, avec détermination. Je n’ai jamais cherché à fuir mes responsabilités, et j’ai toujours été résolu à m’acquitter de mes dettes.

Je m'avance d'un pas, mon regard ne quittant pas le sien. Mes jambes tremblent légèrement, mais je les force à rester immobiles. Chaque mot que je prononce me coûte, mais il est vital de me défendre.

— Que ce soit auprès de mes anciens créanciers ou désormais auprès de vous, je suis prêt à tout pour rembourser ce que je dois. Vous pouvez me mépriser, vous pouvez me traiter de perdant, mais je sais que j'ai la force et la volonté de me relever. Je ne suis peut-être pas comme vous, mais je suis loin d'être un incapable.

Dans ma tête, la détermination se mêle à la peur. Et si elle ne me croyait pas ? Et si elle décidait de se débarrasser de moi ici et maintenant ? Je repense à tous les sacrifices que j’ai faits, à toutes les fois où j’ai dû avaler ma fierté pour protéger ce qui restait de l’héritage de ma famille. Ma gorge se serre, mais je reste debout, les yeux fixés sur elle, attendant sa réaction.

Le silence qui suit mes paroles est lourd, presque palpable. Je me demande si elle peut entendre les battements frénétiques de mon cœur. Les gardes autour de nous restent immobiles, et je sens leur présence comme une menace constante. Pourtant, je refuse de baisser les yeux. Peu importe ce qui se passe ensuite, je sais que je dois défendre mon honneur.

Ashara observait Elmys avec une attention renouvelée. Malgré son mépris initial, elle devait admettre qu'il avait du caractère. Il ne se laissait pas faire, et cela, elle l'appréciait. Cependant, pour elle, il restait inférieur, de la trempe de ceux qui ne peuvent pas diriger et qui ne savent que suivre les ordres.

Elle s'approcha un peu plus, son regard ne quittant pas le sien. Il avait osé se dresser contre elle, et cela éveillait en elle un mélange de respect et de pitié. Elle voyait en lui quelqu'un de déterminé, mais trop faible pour véritablement faire une différence sans une poigne de fer pour le guider.

“Les établissements Sandar ont des bureaux à Baaz'Hima”, dit-elle finalement, sa voix calme mais tranchante. “Te souviens-tu de l'époque du règne d'Azhar Tahwi Salougan ?”

Elle laissa la question flotter dans l'air, le défiant du regard. Ashara savait que cette époque avait marqué un tournant dans l'histoire commerciale de la région. C'était un rappel de la grandeur et de la puissance que sa famille avait autrefois détenues, et elle voulait voir comment Elmys réagirait à cette mention.

Dans son esprit, elle se remémorait les récits de cette époque, une ère où le nom des Salougan inspirait à la fois crainte et respect. Comparé à cela, Elmys lui paraissait encore plus petit, un homme qui, malgré sa détermination, n'avait jamais réellement goûté à la véritable puissance. Elle attendait sa réaction, curieuse de voir s'il pouvait encore lui prouver quelque chose de plus, ou s'il resterait simplement un pion dans son grand jeu de pouvoir.

Je prends une profonde inspiration alors qu’Ashara mentionne les bureaux de Sandar à Baaz'Hima et le règne d'Azhar Tahwi Salougan. Ses paroles évoquent en moi une vague de souvenirs et une amertume que je ne peux contenir. Mon cœur bat plus vite, et je sens la crainte m'envahir. Les gardes d'Ashara, immobiles mais menaçants, me rappellent le danger de ma situation. Pourtant, je décide de lui répondre en toute franchise, mon regard toujours fixé dans le sien.

— Oui, je me souviens très bien du règne d'Azhar Tahwi Salougan, dis-je, ma voix tremblant légèrement mais chargée de fermeté. Mieux que vous ne le pouvez, Ashara. Vous étiez trop jeune pour avoir le recul nécessaire. Vous ne pouviez pas voir la réalité de son règne, de la manière dont il a confisqué tous les pouvoirs pour lui-même, essayant de créer une royauté à Baaz’Hima en soumettant tout le monde.

Je vois une étincelle de réaction dans ses yeux, et mon cœur rate un battement. Les gardes se tiennent prêts, et je me demande s'ils vont réagir violemment. Mais je continue, sentant que je dois lui faire comprendre mon point de vue, malgré le risque.

— Azhar Tahwi Salougan était un tyran, et vous le savez au fond de vous. Pourtant, je dois admettre que, sous son règne, Baaz’Hima était mieux gérée qu’elle ne l’a été ensuite. La cité prospérait, les affaires étaient florissantes. Mais à quel prix ? La peur et la soumission régnaient partout.

Je fais un pas en avant, malgré la terreur qui m'étreint, essayant de maintenir mon calme malgré l'émotion qui bouillonne en moi. Je sens les regards des gardes peser sur moi, prêts à agir au moindre signe de leur maîtresse.

— J'ai vu de mes propres yeux les conséquences de ses actions. J'ai vu les hommes et les femmes qui souffraient sous son joug. Vous, Ashara, vous avez hérité d'un empire en ruines, tout comme moi. Mais ne vous trompez pas sur les causes de cette ruine. Le pouvoir sans contrôle, sans respect pour les autres, mène inévitablement à la destruction.

Je laisse mes paroles en suspens, espérant qu'elles trouveront écho en elle. Mon cœur bat encore fort, et la crainte de sa réaction me paralyse presque. Les gardes semblent encore plus menaçants dans le silence qui suit. Je reste là, droit et déterminé, malgré la peur qui me tenaille, attendant de voir ce qu'elle fera de cette vérité.

Ashara resta un moment silencieuse, ses yeux scrutant Elmys avec une intensité presque palpable. Elle sentit une vague de colère monter en elle, mais aussi une curiosité inattendue. Cet homme, malgré sa situation désespérée, osait la défier et évoquer des vérités douloureuses sur son père. Elle s'approcha lentement de lui, ses gardes se tendant légèrement en réponse à son mouvement, mais elle les ignora.

"Tu as du cran, Elmys", murmura-t-elle, suffisamment fort pour qu'il l'entende clairement. "Mais le cran sans pouvoir, c'est comme une épée sans lame."

Elle se détourna légèrement, regardant les eaux sombres du port qui reflétaient les lueurs froides de la lune. Les souvenirs de son père, Azhar Tahwi Salougan, affluèrent dans son esprit. Elle se souvenait de son visage sévère, de son autorité indiscutée, et des murmures de peur qu'il inspirait. Elle savait que, malgré tout, il avait forgé un empire puissant, mais aussi qu'il avait failli par son obsession pour les femmes, passant beaucoup trop de temps dans son harem et dédaignant ses responsabilités. Cela avait précipité sa chute et plongé Baaz'Hima dans le chaos.

"Mon père", reprit-elle, "avait ses défauts. Oui, il était tyrannique. Mais il était aussi un homme de vision et de force. Il a fait de Baaz'Hima une cité prospère, même si cela a coûté cher à beaucoup."

Elle se retourna brusquement vers Elmys, ses yeux brillant d'une détermination féroce.

"Je ne suis pas aveugle aux erreurs de son règne, mais je ne suis pas lui. J'ai appris de ses succès et de ses échecs. Et contrairement à toi, Elmys, j'ai su me préparer, me battre, et reprendre ce qui m'appartient de droit."

Ashara croisa les bras, observant l'homme devant elle, évaluant ses réactions silencieuses. Elle savait qu'il avait raison sur certains points, mais elle ne pouvait se permettre de montrer de la faiblesse.

"Tu dis que le pouvoir sans contrôle mène à la destruction", continua-t-elle. "Peut-être as-tu raison. Mais regarde où nous en sommes. Les Sandar sont en ruines, et maintenant tu m'appartiens. Tu as peut-être une certaine détermination, mais sans moi, cette détermination n'est rien."

Elle laissa ses mots flotter dans l'air, son regard ne quittant pas celui d'Elmys. Ashara se sentait à la fois agacée et intriguée par cet homme. Elle voyait en lui un potentiel, mais aussi un risque. Elle savait que pour maintenir son pouvoir et restaurer la grandeur de son nom, elle devait faire des choix judicieux.

"Je te laisse une chance, Elmys", dit-elle enfin, sa voix prenant un ton plus mesuré. "Montre-moi que tu vaux plus qu'un simple héritier déchu. Prouve-moi que tu peux être utile, sinon..."

Elle laissa sa menace en suspens, tournant les talons pour se diriger vers ses gardes. Ashara avait décidé de jouer avec le feu, mais elle était prête à en assumer les conséquences. L'avenir de Baaz'Hima et de leurs empires commerciaux dépendait désormais de leurs prochains mouvements.