La peste à Diantra

Les nouvelles étaient mauvaises, très mauvaises même. Les drows avaient réussi à introduire la peste à Diantra, la capitale des humains. Elle étaient en train de se propager lentement mais surement, aussi insidieuse que le poison d'un serpent coulant dans les veines d'un homme. Il ne fallait pas tarder à réagir, c'est pourquoi Ultuant était sorti, accompagné de tous ses conseillers pour ériger les règles à appliquer pour éradiquer cette maladie le plus rapidement possible.
Autour du roi, une dizaine d'hommes s'agitaient, parchemins à la main et rouleaux sous les bras.
Un prêtre se distinguait de la foule par sa robe blanche immaculée excepté les quelques grains de poussières autour de ses chaussures. Il arboraient un médaillon en l'air et psalmodiait des paroles inintelligibles mais disaient que cela protègerait les nobles de ce fléau démoniauqe. Seulement une puissance divine, disait-il, pouvait leur empêcher de sombrer dans l'agonie de la maladie. Il marchait en tête et foudroyait de malédictions les patients qui osaient s'approcher de l'atroupement qui le suivait.

"Je propose déjà d'isoler la ville de tout contact extérieur. C'est la moindre des choses pour éviter la propagation au reste du royaume. L'entrée et la sortie de la ville sont désormais interdits."

"Mais mon roi, renchérit un homme courbé par l'âge, nous ne pourrons jamais vérifier tous les passages secrets et toutes les issues que seuls connaissent les voleurs."

"Vous prenez mon service de renseignement pour quoi, Droknar ? Pour des enfants de coeur peut-être"

Ultuant jeta un regard à une frêle silhouette, vers le fond du cortège, entourée d'un manteau de voyage délavé qui déparaillé grandement avec tous les vêtements étincellants des autres personnes.

"Certes Majesté, aucune ruelle ne nous est étrangère, ni aucun passage quel qu'il soit. Mes hommes et moi nous en occuperons personnellement."

"Parfait. Pour le reste, je veux des gardes à l'extérieur des remparts pour patrouiller toute la journée et toute la nuit."

"Et comment seront-ils alimentés mon bon Roi?"

"Nous pourrions faire venir des hommes sains des autres provinces, avança le chef des armées, et les approvisionner à partir des caravanes arrivant des villages alentours. Cela éviterait les contacts entre gardes et personnes de l'extérieur qui pourrait propager la peste."

"Voilà une brillante idée Conrad. Ainsi les portes seront ermétiques. Ensuite, il faut voir comment exterminer cette maladie dans la ville même avant que nous l'ayons tous attrapé."

A ce moment, le prêtre en tête du groupe invoqua encore plus bruyamment les divinités et jeta du sel et de l'eau sur la route pour faire fuir les mauvais esprits.

"Nous pourrions tout simplement tuer toutes les personnes ayant eu un contact plus ou moins proches avec les victimes déjà connues."

"Et ainsi décimer toute la ville excepté le palais, Monsieur de la Phalage ? Qu'elle sublimissime idée, ironisa le Marquis de Coronsur, en massant sa lourde bedaine pendant par dessus sa ceinture. Je propose d'ériger un mur entre les parties de la ville touchées et le reste. Les personnes saines d'un côté, les autres, nous les laissons choir de l'autre jusqu'à la fin de l'épidémie."

"Et nous devrions attendre combien de temps monsieur le Marquis?"

"Oh surement à peine cinq ans pour être sur. Tout au plus dix."

"Dix ans, voyez-vous ça. Dix ans sans mettre le pied hors des murs de la cité et cloitré par un mur de trente pieds de haut. Autant se pendre tout de suite... sans vous offensez mon Père, ajouta-t-il précipitamment alors que le prêtre se tournait vivement en levant son médaillon et en faisant à toute allure des signes cabalistiques pour éloigner le mauvais oeil. Ce n'est pas une bonne idée. Nous pourrions amener des personnes déjà malades de notre côté et nous contaminer de la même manière."

"Effectivement, je pense aussi que ce n'est pas la meilleure manière d'agir. D'autres idées ?"

"Oui Majesté, dit un petit homme trapu, un bout de verre s'appuyant sur un de ses yeux. J'ai là tout un tas de documents écrit par mes soins, sur lesquels figures des équations et des expériences qui démontre que je suis capable d'extraire la peste des victimes grâce à un puissant sortilège très complexe sans effets indésirables pour le corps."

"Montrez-moi ça s'il vous plait."

L'homme sortit précipitamment un rouleau de parchemin parmis la dizaine qu'il avait sous un bras, en faisant tomber la moitié au passages, et le tendit à Ultuant. Le roi déroula dans un craquement le fragile papier et l'examina en fronçant les sourcils.
De nombreux chiffres s'étalaient tout le long, rejoint de-ci de-là par quelques incantations et sigles magiques.

"Tout ce que je vois c'est une dizaine de sorts tous plus simpliste les uns que les autres remaniés et assemblés."

"C'est ça la clé votre Majesté. Après plusieurs combinaisons, j'ai réussi à voir que c'était les plus simples éléments qui étaient les plus puissants."

Ultuant tendit le manuscrit à un de ses mages royals qui ouvrit de grands yeux stupéfaits.

"Parfaitement stupide. C'est une hérésie à notre profession. Il a repris les divers sorts de guérison existants et les a lié par une rune de dissociation. Ca ne peut pas marcher. Surtout ne déboursez pas un centimes pour ce vieux fou."

Le mage jeta le parchemin aux pieds de l'imprudent qui avait avancé cette idée et engagea les autres pour reprendre le chemin et s'éloigner de cet homme, tout comme s'il avait soudainement attrapé la peste.

"Donc pour l'instant mis à part isoler la ville du reste du royaume, nous n'avons rien. C'est bien cela ?"

Ultuant s'arrêta et regarda autour de lui, les yeux acérés.

"J'en ai peur."

"Oui, dit une petite voix."

"Monseigneur, j'ai peut-être une solution."

Ultuant se retourna vivement vers la voix qui venait de s'élever.

"Et bien, parlez, qu'attendez-vous ?"

"Durant mes voyages de jeunesse, j'ai ouï dire qu'une cité avait connu pareil mésaventure. Pour l'endiguer, son souverain avait fait brulé toutes les maisons ayant appartenu à des malades. Et ceux-ci avaient été isolés de la population saine. Il n'y a pas d'obligation de faire un mur, juste les mettre dans un quartier séparé et d'éviter tout contact. Au premier signe de la maladie, chaque homme ou femme y serait expatrié durant l'épidémie. Pendant ce temps, je pense que vos prêtres et vos mages pourraient essayer de trouver un remède à cela."

L'homme acheva son discours sur une courbette gracieuse, quoiqu'un peu raide.
L'assemblée resta muette un long moment, méditant sur ses propos, puis tout à coup, Ultuant repris la parole :

"Qu'attendons-nous ? Allons tout de suite publier ces décrets."

Et le cortège retourna rapidement au château.

Illüs était maintenant le Capitaine de la garde royal depuis cinq longue années. Il avait servit sont roi avec dévouement et avec un zèle sans jamais faiblir. Ces longue années qu’il avait passé à gérer les affaires personnel du roi nécessitent bien sûr l’intervention de l’armée avait été pour lui très intéressante. Mais plus le temps passait, plus Illüs avait l’impression très marqué que le roi délaissait les affaires de son royaume, jamais il n’avait eu cette impression. Mais il avait tout fat pour ne pas la montrer au reste de ses subordonnés. Lors du dernier congre avec les autres Capitaines ils avaient parler du projets du roi vis à vis de la peste. Ce projet était très controversé, d’une cruauté sans précédant, mais nul autre choix s’offrait à eux. Ils en avaient donc conclue qu’il était temps de mettre en action ce plan.
Ce matin Illüs était conscient qu’il s’agissait du grand jour, il s’apprêtait à ordonner la mie à mort d’une partie de la population qu’il avait jurer de protéger. Mais il n’avait pas d’autre choix, la peste les rongeaient et ils finirait eux aussi par mourir. Mais il y avait un haut risque de contamination, il fallait donc intervenir. Illüs, l’âme en peine, sortit de ses appartements, et se dirigea vers le château, le roi, le maître d’arme ainsi que les trois autres Capitaine étaient déjà présent. A en juger par leurs mine, aucun d’eux n’étaient réjouit par ce qui allait ce dérouler aujourd’hui.

- Mon seigneur, tout mes soldats sont en place, ils ont reçu l’ordre d’attendre le signal avant de commencer. Nous savons pertinemment que les plus sein tenterons de s’enfuir, mais il ne peu en être ainsi. Chaque accès, chaque routes, chaque égouts à été barré et gardé afin que nul ne puisse sortir. Mes soldats on reçu ordre d’abattre tous ceux qui tenteraient de partir.

Illüs regarda autour de lui, chacun des membres présent avait une figure digne d’un enterrement royale. Jamais Illüs n’aurait pensé faire un tel chose, mais cela en allait de la sécurité et de la santé du reste de la cité.

- Les cavaliers on été mis en cantonnement pour prêté main forte à vos Garde d’honneur. Ainsi si ils devaient être mis à mal, ils viendraient en renfort. Dit le Capitaine de la cavalerie.

- Les archers se tiennent prêt à abattre tous individus tentants de fuir par les toits. Ils commenceront l’incendie grâce au flèches enflammé et ainsi aucun soldats ne s’exposera à des risque trop importent de contamination.

Illüs se tourna ensuite vers le Capitaine de l’infanterie. Il espérait que celui ci avait fait garder les lieux les plus fréquenter dans les cartiers sein afin que personne ne viennent troubler le bon déroulement de l’action. Ainsi chacun des quatre Capitaine avait une mission bien précise lors de ce jour funeste qui restera à jamais gravé dans la mémoire d’Illüs. Jamais il n’aurait imaginer s’en prendre à ses propre citoyens.

L’entretien durait maintenant depuis plusieurs heures, Illüs savait que l’une des décisions les plus tragique et les plus horrible devait être prise par son souverain. Il regarda tout autour de lui, chacun des membres étaient renfrogner et avaient une mine noire. Personne n’était enthousiaste aux massacres qu’ils allaient ordonner d’ici les quelques heures qui allaient suivre. Illüs sentait tout au fond de lui qu’il ne faudrait pas s’attendre à des félicitations, mais plutôt à des cris de haines. Le peuple entier allait les haïr avant de comprendre l’intérêt d’une telle décision. Il ferma les yeux et attendit patiemment la fin de la réflexion de son souverain. Au bout d’une dizaine de minutes son souverain repris la parole et donna sa décision de commencer les divers incendies pour purger la peste qui rongeait Diantra depuis trop longtemps maintenant. Illüs se retourna et sortit de la salle de réunion, à la sortie son Lieutenant l’attendait. Il le regarda et hocha simplement la tête, son lieutenant comprit aussitôt la décision qui avait été prise lors du conseil. Le soldat n’était pas très ravit d’effectuer et de mettre en place un ordre tel que celui ci. Mais cela ne relevait pas de ses aptitudes, il se devait d’obéir aveuglément aux ordre d’Illüs.

La rue était calme et rien ne semblait rompre ce calme plane qui allait être suivit d’horribles cris de mort et d’agonie. Illüs savait qu’il s’apprêtait à commettre un acte qui se reprocherait à jamais d’avoir fait. Mais le bien être de toute la population de Diantra en dépendait. Il alla auprès de ses subordonnés puis regarda une dernière fois derrière lui, comme s’il espérait qu’on annule l’ordre et qu’on puisse trouver un remède à ces fléaux. Mais il ne vit rien, la rue était déserte et nul n’approchait à grand pas comme il l’espérait tant. Le Capitaine se tourna alors vers les soldats les plus proche, les regarda et fut heureux de voir qu’ils étaient en tous points fidèles et qu’ils iraient probablement jusqu'à la mort pour lui. Mais l’heure était venue de mettre le feu aux quartiers de la ville qui avait été affecté par la peste.

- Il est temps, ce soir nous allons commettre une horreur que nul n’a jamais fait. Mais sachez que mon âme en peine tout comme vous, il y a des êtres qui me sont chère mais je sais que je ne puis les sauver. Il est donc nécessaire de faire ce qui doit l’être afin de sauver le plus possible de vie humaine. Nul aujourd’hui ne sera tenu responsable des actes commit.

Illüs regarda au loin dans la rue. Il vit que les soldats le regardaient tous, ils étaient scotcher aux paroles qu’il avait prononcé. Et se devait de faire tout pour les soulager des maux qui rongeaient leurs cœurs. Il prit alors une dernière inspiration et s’adressa à l’ensemble des soldats qui se tenait devant lui.






De sa carrière Illüs n’aurait penser faire une tel chose. Mais il était nécessaire de le faire, aussi s’abaissa t’il à mettre en place le reste des préparatifs. Puis son regard se pausa sur le lieutenant qui se tenait à ses côtés, celui comprit instantanément. Et abaissa sont bras pour donner le signale. Au moment même ou le signale était donné il vit les premières flammes dévorer le bois des maisons, elles brûlaient comme si le diable en personne les avait possédées. Les bois enduit d’huile était déjà entrain de se consumer quand les premiers cris s’élevèrent dans les profondeurs de la nuit. Illüs eut un pincement au cœur et eux le plus grand mal à rester sur place. Mais il se devait de le faire pour ses hommes, afin de montrer l’exemple à ses hommes. Les hurlements déchiraient la nuit, et on entendait déjà certains citoyens brûler et se consumer petit à petit. La douleur, la mort l’agonie de ces centaines de malades rendait Illüs malade, il ne supportait pas d’entendre les hurlements des gens qu’il avait protéger, et qu’il tuait à présent.

Soudainement, une porte d’une maison en feux s’ouvrit à la volée et un homme atteint par la maladie en sortit, il brûlait déjà et se consumait presque totalement, l’homme s’approcha de l’endroit ou se tenait Illüs et les quelques soldats qui étaient resté avec lui. L’homme ralenti alors en voyant Illüs puis s’agenouilla et baissa la tête puis regarda Illüs. Il commença à articuler des mots incompréhensibles, puis s’arrêta pour reprendre son souffle. Les flammes le dévoraient presque entièrement et Illüs avait du mal à croire ce qu’il voyait. Puis l’homme refit une tentative pour parler.

- M… Me… Merci !!

Illüs n’en revenait pas, l’homme venait de la remercier. Il comprenait que cet homme avait comprit qu’il était nécessaire de faire cela. Illüs regarda l’homme aux portes de la mort, il ne savait pas pourquoi cet homme lui avait fait cette preuve de reconnaissance ultime, ni pourquoi il semblait si serein. Mais cela enleva un poids sur la conscience d’Illüs. L’homme tomba à terre, les yeux révulsé et le corps consumé par les flammes. Aussi subitement, Illüs ne pu s’empêcher de pleurer, les quelques larmes coulèrent sur ses joues, puis il les chassa d’un geste simple et bref pour ne surtout pas le montrer aux membres de l’armée les plus proche de lui. Illüs savait que la nuit allait encore être très longue et qu’a jamais il serait marqué, et se souviendrais de cela tout sa vie durant.

[Allez, je viens en renfort ]

Tant de palabres pour finalement en arriver à une solution qu'il avait préconisé depuis toujours... Mais cela avait semblé tellement horrible et radical que son idée avait été repoussée. Oui, pauvres fous, gardez donc vos idées stupides d'espoir...

Et finalement, quel était le résultat?

Trystan n'avait que peu assisté aux longues réunions concernant l'éradication de la Peste. Il avait été trop affligé par la perde de sa vue pour encore vouloir se mêler aux affaires du royaume... Cela avait été une longue agonie, qu'il avait traversé seul... Sa mère ne s'était pas souciée de son sort et elle avait du hurler de rage d'apprendre que son fils, son espoir, sa revanche était handicapé. parce que cela remettait toute sa vengeance en cause.

C'était terrible de penser ainsi de sa mère, mais c'était la triste réalité.

Dans l'ombre, il avait assisté à la réunion martiale. Ultuant n'avait pas eu besoin de parler pour qu'il sache qu'il devait aller sur les lieux... Première sortie en aveugle et pour affronter la colère et la panique d'une population. Cela l'enchantait terriblement...

Il avait fait sceller un cheval et s'était fait accompagné de 4 gardes royaux, chargés de guider l'animal pour lui qui ne pouvait plus voir. Il eu la décence de ne mettre que des vêtements noirs et simples, sans fioritures. Pas la peine de déclencher une émeute. Une cape noire recouvrait sa silhouette. Son visage était plus émacié qu'auparavant, conséquence de sa dépression. Ses cheveux noirs étaient attachés simplement par un lien de cuir. Ses yeux aveugles étaient fermés.

Il sortit ainsi dans Diantra et rejoignit le capitaine Illus Niënor. L'odeur de chair brûlée lui agressa les narines alors que la fournaise lui picotait la peau. Il ne voyait pas, mais il imaginait. Il entendit le discours du capitane et eut un petit sourire cynique : arrivait-il à se déculpabiliser réellement? Il entendait les hurlements des habitants qui brûlaient vifs... Il entendait les pleurs et les sanglots des femmes pour leurs enfants. Et cela le toucha, cela traversa sa carapace de dureté et de froideur. C'était si facile de proposer une telle solution sur du papier... Tellement plus difficile de l'assumer dans la réalité.

Mais Trystan n'était pas un lâche et il voulait que le peuple sache que le roi et son conseil ne prenait pas de décisions aussi dramatiques pour rester ensuite bien tranquillement enfermés au palais. D'une voix grave et froide, il murmura, près d'Illus :

- "Je me demande si un tel massacre au nom de la survie d'un peuple peut vraiment nous absoudre de ce péché terrible."

Ce n'était qu'une réflexion suite aux paroles d'Illus. Il avait déjà sa réponse.

- "Bon travail Capitaine... Un travail ingrat, bien moins héroïque et glorieux que de protéger la population de la menace drow..."

Trystan se contenta d'acquiescer alors que le Capitaine prenait congé. Si ses yeux avaient été en parfaite santé, il les aurait eu brillants ou larmoyants avec la fumée agressive. Là, il avait juste la gorge irritée. En rentrant, il faudrait qu'il prenne un bain pour se débarasser de cette odeur de fumée. Quant à ses vêtements, ils iraient sans doute directement à la poubelle...

Triste nuit en vérité.

Mais en sacrifiant un quart de la population, ils en sauvaient les trois quarts restants. C'était mieux qu'une séleciont naturelle qui aurait décmé la moitié des habitants de cette ville. Sas parler d'une possible propagation hors des murs de la capitale. Cela aurait été une catastrophe et ils n'auraient rien pu faire. Et les morts auraient été multipliés par 10. Non, il ne devait pas avoir de regrets. Ni lui, ni les autres. Tout ceci était le résultata d'un calcul logique et sans faille destiné à sauvegarder l'espèce humaine...

Mais alors, pourquoi les hurlements de souffrance lui vrillaient-ils les tympans et lui tordaient les entrailles?

Il soupira. Le feu jouait de ses lumières sur son beau visage de marbre. De tous les hommes du roi présents ici, soldats y compris, il était celui que cela affectait le moins en apparence.

C'était un plan soigneusement monté, réfléchi avec minutie. Isoler un quartier de la ville, y déporter toutes les personnes soufrantes et leurs familles, attendre que de nouveaux cas se déclarent pour les y envoyer également... Les citadins avaient pensé que cela n'était qu'une quarantaine et n'avaient pas résisté... Trystan avait demandé à ce que ce soient des elfes ou demi elfes qui déportent les gens, immunisés contre la maladie. Et quand enfin, il n'y eut plus de nouveaux cas...

Les cris s'étaient arrêtés. Les soldats empêchaient quiconque de sortir ou d'entrer. Tous les pestiférés étaient morts... et leur famille saine également. Les incendies devaient commencer à s'éteindre, faute de combustible.

C'est une aurore pourpre et tâchée de sang qui se leva ce matin là sur Diantra.

Et au soleil, les squelettes des maisons calcinés avait un quelque chose d'apocalyptique et d'irréel à la fois. Pas de pluie, pas de grisaille. Le ciel ne pleurait pas la mort massive de ces gens condamnés. Pourtant, un nuage de fumée noir et épais planait sur Diantra martyrisée.

- "Veillez à ce que personne ne pénètre dans ce quartier... Et calmez toute velléité de rebellion de la part des citoyens horrifiés et excités."

Il craignait une rebellion de la part du peuple. Certains comprendraient la necessité d'une telle mesure, mais raison et sentiments ne faisaient pas toujours bon ménage.

Il tira sur les rênes de son étalon et lui fit faire demi tour. Les gardes qui l'accompagnaient lui servirent d'escorte jusqu'au château. Le peuple n'était pas encore sorti dans les rues et à vrai dire, il ne voulait pas les croiser et essuyer leurs attaques nées de l'incompréhension.

Les lourdes portes du château se refermèrent derrière sa silhouette ténébreuse.