*. Trop de soleil

La soleil brillait haut et fort. Ses rayons durs et écrasant s’étendaient dans le ciel d’un bleu azur, d’un bleu parfait. Il faisait chaud, très chaud, presque écrasant, et pourtant, l’hiver arrivait à grand pas… On avait éteint les feux qui brûlaient hier encore dans la cheminée. Les enfants jouaient dans les rues, ravis, sous l’astre du jour au plus haut de sa forme. Les adultes avaient troqués leurs manteaux chauds et leurs gants contre des affaires légères et des robes fines. Le marchait battait encore son plein et les commerçants profitaient que les rue soient pleines par se beau temps pour vendre leur produit. On s’épongeait même parfois le front en grommelant qu’il faisait trop chaud. Jamais content n’est-ce pas ?

Une taverne, sur une place reculée, avait laissé ses portes fermées pour laisser la fraîcheur de la pièce. Du fond, des bruits de voix étouffés, et quelques clients à l’air intrigants buvaient une rasade d’alcool dans la salle principale. Des êtres intrigants aux cicatrices, ou autres personnages tout a fait étranges. Le barman lui-même, un homme imposant vêtu de cuirs bruns et couturés de cicatrices, n’était pas accueillant. L’endroit non plus d’ailleurs. Une épaisse couche de poussière couvrait les tables et le sol crasseux collait sous les pieds. Des toiles d’araignées pendaient ça et là, n’arrêtant pas les mouches qui avaient survécu au froid…

La porte s’ouvrit dans un grincement et se referma violemment. Une silhouette sombre, le visage et les cheveux cachés par une capuche noire, entra de son pas sûr de lui et élégant. Quelques visages se tournèrent avant de replonger au fond de leurs verres. Kyra s’avança jusque-là une table et s’installa en silence. Son regard violet se promena autour d’elle. Le bruit était dérangeant et les gloutonnement des personnes saouls pas plus agréables mais la lumière était très basse, il faisait presque sombre, et cela suffisait. Elle n’allait jamais souvent dans la même taverne pour ne pas se faire remarquer. Mais se n’est pas pour cela qu’elle se sentait étrangère aux milieux de ses inconnus habitués… Non, elle ne ressentait rien.

Dehors, le soleil brillait trop fort. Il était aveuglant et insupportable. Rester un moment dehors lui brûlait les yeux. Cachée sous sa capuche, elle pouvait tenir, mais se n’était pas aujourd’hui qu’elle volerait. Trop de lumière éblouissante… Vivement l’hiver… Elle demanda d’un ton sec un verre d’Ishrime, un alcool au goût quelconque et pas trop cher. Après une gorgée, elle posa sa sacoche sur sa table et, à l’abri des regards, observa son contenu. Elle avait encore les bijoux de se vieux bougre qui se promenait paré de sa fortune accompagné par un seul mercenaire idiot… Et cette bague de fiançailles d’une femme imprudente qui c’était perdue dans les ruelles… L’avait-elle tué ? Elle ne s’en souvenait plus… Peut-être… Bah, quelle différence !

Bien sur, il y avait aussi le contenu de leur bourse, parfois minable ou plus alléchant. La plupart du temps, elle savait viser les bonnes personnes. Les plus intéressants et plus faciles. Oh, si c’était pour une bonne récompense, elle pouvait s’en problème s’en prendre à plus fort qu’elle ! Mais sa ruse et sa rapidité allaient toujours à bout des plus difficiles… Et quand elle trouverait vraiment trop fort ? Elle improviserait. Ce n’était pas vraiment un problème… Soudain, elle sentit un mouvement derrière elle. Elle se retourna vivement : un homme au visage rougi par l’alcool et instable se tenait là :
> Ditesdoncvouuus ! Zêtesbienjoliiiepourtraînerlàààà !

Kyra se leva d’un bon. L’inconnu tendit sa main vers son visage. D’un geste rapide et vif, elle s’empara de son poigner :
> Me touche pas !
> Vipèèèèrevaaa !
Il tenta un coup de poing et se retrouva écrasé contre le mur. La voleuse assassine le fixait d’un regard dur. Toutes les personnes présentes s’étaient tues. Il y eu un moment de silence et on recommença à parler comme si rien ne s’était passé. Elle se rassit, oubliant le malheureux qui était étalé à terre. Elle rangea sa sacoche et eu un regard désintéressé vers la porte qui s’ouvrait à nouveaux…

Le regard vaque de Kyra vers la porte se figea un instant. Plus intéressé. Un homme mystérieux venait d’entrer d’une démarche sûre d’elle. Il ne se préoccupait pas des regards pesants des autres personnes présentes qui bientôt retournèrent au fond de leurs verres. Certains, même, sortir discrètement, par peur de devenir une victime de cette personne. Effectivement, on pouvait nettement voir des armes sur lui et son regard dur n’était pas des plus attrayant. Un assassin ? Son visage était à moitié caché sous un capuchon, on ne pouvait alors discerner ses très. Il alla s’asseoir dans un coin avec une bière et Kyra détourna les yeux. Tendue, elle savait qu’elle risquait beaucoup par cette nouvelle entrée : si les clients étaient tous saouls, lui semblait être lucide. Or, ses cheveux blancs risquaient de la trahir, ainsi que ses yeux…

Elle releva vivement la tête quand quelqu’un lui parla. C’était lui. Elle le fixait à présent de son regard violacé. Il savait, c’était sur. Qui était-il donc ? Kyra resta silencieuse un long moment, impassible. Devait-elle accepter ou lui donner la même leçon qu’a l’autre ivrogne ? Non, elle savait à vue d’œil que se serait un autre combat… Non seulement il semblait être bien plus âgé qu’elle mais en plus il semblait rompu à l’art des combats. Pas besoin d’être clairvoyant pour comprendre qu’il avait déjà eu plusieurs fois du sang sur les mains… Elle scruta un instant son regard bleu glace avant de répondre d’un ton froid et antipathique :
> A tes risques est périls…

Elle entendit un léger gargouillement derrière elle. Elle se retourna vers une table où trois bonshommes totalement ivres rigolaient. Enfin, on pouvait imaginer qu’ils rigolaient. Car en vérité, ils s’étouffaient avec leur alcool, a demi étalés sur la table. L’un, bavant, lançait en regardant l’inconnu :
> Ontraineavecdesnoiraudes,filsd’argozzz ?Un de ses camarade, pas plus inquiet d’insulter des assassins que son ami lança :
> Ehlasorcièèère !Vienpariciii !
Kyra se leva, le regard virant au rouge. Mauvais signe… Elle s’approcha de leur table d’un pas furieux, hors d’elle. A son habitude. Prête à commencer par celui qui avait parlé en deuxième…

Mais elle s’arrêta. Car quelqu’un venait de claquer la porte derrière lui. Emballé dans une armure lourde, un casque à plume idiot sur la tête, un soldat venait boire un coup. Pas de bol. Kyra rabattit d’un geste vif sa capuche sur ses cheveux. Elle le connaissait… Il dirigeait une escadrille qui l’avait croisé en train d’assassiner un passant couvert de bijoux… Elle avait réussi à fuir et à les semer mais il risquait de la reconnaître, bien qu’il n’est pas vu sa chevelure blanche. Vraiment pas de bol. Elle dégaina discrètement son couteau, sans crainte. Elle était habituée. Car c’était sa vie de tout les jours pour elle : tuer ou être tuée. Survivre en détruisant et en fuyant. Le truc c’est qu’il y avait une personne lucide dans la pièce, et qu’il risquait de la dénoncer si elle fuyait… Tant pis.
> Toi ! Ne bouge pas !
Et la course habituelle commença.

Elle bondit vivement vers les escaliers qui menaient aux chambres miteuses et les grimpa quatre à quatre. Une fois en haut, elle courut le long d’un couloir et entra dans une pièce au hasard. Elle était sombre. Trop sombre. Pas de fenêtre. Kyra jura et s’apprêta à faire demi-tour mais le général était déjà là, avec sa hache de combat. Tant pis pour lui. Elle pris son épée, celle de Vengas, et commença l’offensive. Elle para un coup puissant et glissa sous le tranchant de la lame. Sa rapidité l’avait encore sauvée. Elle lança son bras vers la poitrine. La lame crissa sur l’acier. Elle jura une deuxième fois… La jeune fille n’était pas en armure, elle. Et lui était recouvert de ferraille. Sauf… Les yeux.

Kyra sauta en arrière. La hache fouetta l’air dans le vide. Elle fondit sur lui mais sauta avant de se faire trancher en deux pour lancer l’épée en avant. Il y eu un bruit lugubre, un cris déchirant, et la masse du soldat d’écroula au sol, l’épée de Vengas entre les deux yeux. Bien visé. L’auteur du crime retira la lame pour l’essuyer sur le plume du casque du mort. Son regard violet aussi froid et impassible qu’avant. Vraiment, la routine.

[J'ai mi un peu d'action pour ne pas être à cour d'inspi'^^]

Kyra se retourna vivement. La pièce sombre laissait entrevoir le rectangle de la porte qui s’ouvrait sur le couloir. Elle plissa les yeux. L’homme mystérieux qu’elle avait rencontré dans la salle principale, en bas de la taverne, se tenait dans son encadrement. Sa haute silhouette noir ne présageait rien de bon, mais il ne passa pas à l’attaque, pas même en la voyant un cadavre ensanglanté de soldat à sa pieds. Elle l’écouta, son regard violet glacial planté sur lui. Il savait qu’elle était une elfe noir. Et parlait d’un don pour le combat qui était resté. Etrange. Elle allait lui répondre qu’elle pensait lui lancer à la figure le cadavre avant de prendre les jambes à son cou mais un bruit lui parvint des escaliers.

De ses sens aiguisés, elle repéra le gars qui servait au bar, le patron des lieux. De sa voix bourrue, il parlait de bruits étranges à l’étage. Maudit soldat, son cri d’agonie avait était trop fort… Il parlait avec quelqu’un à la voix fort et assurée. Un garde ? Kyra n’eu pas le temps de plus réfléchir. L’inconnu s’était approché et… Elle se braqua violemment et bondit en arrière. Il lui avait prit la main. Un court instant. Il avait osé la toucher. Elle n’avait pas eu de contact humain, avec une personne vivante du moins, depuis… Il semblait chercher une idée. Elle lui lança un regard furibond et ne daigna pas l’aider à faire disparaître le corps. Il avait cas se débrouiller. Au fond, elle était encore tourmentée. La colère se mêlée au choc. Et oui. Un choc pour si peu. Mais pour elle, s’était énorme.

Tuer, c’était devenue normal. Être prise par la main, c’était quelque chose d’inconnu. Révoltant.
…
Agréable ?

Non. Impossible. Et pourtant elle jurerait avoir ressentit quelque chose. Oui, autre chose que de la haine. A cet instant. Vif. Comme un éclair. Profond. Comme les cieux. Comme la nuit.

L’assassin s’activait tendit qu’elle restait dans l’ombre de la pièce. Dans l’obscurité qu’elle connaissait tant. Sa partenaire. Elle détestait la lumière qui l’aveuglait. Mais elle du relever vivement la tête quand elle entendit un craquement sur le palier. Eclair. De nouveau. Encore. Contact. Elle voulut se défaire de cette poignée de main mais déjà, il l’attirait vers le coin de la pièce où se trouvait le lit miteux. A ouais tu ne me touches pas quoiqu’il arrive ? Et là tu fais quoi ? Mais elle ne se déroba pas, car elle entendait les pas des deux hommes s’approcher. Ils se cachèrent le plus rapidement possible. Elle oublia un instant l’autre qui se trouvait là. Elle entendit juste un « ne faite rien ». Tu parles.

Ils entrèrent. Le gars à la barbe broussailleuse dissimulé derrière un garde imposant. Immense. Il semblait si frêle à côté. Une épée impressionnante au coté, l’homme avança d’un pas sur et lourd dans la pièce. Il jeta un regard rapide autour de lui. Huma l’air. Fit une grimace dégouttée. S’accroupit. Observa le sol d’un œil sois disant expert. Sois disant. Il ne vit rien. Il se releva et s’approcha du lit ou Kyra avait arrêté de respirer. Dégaina son épée. La leva d’un geste puissant. Elle fendit l’air à grande vitesse. S’abattit dans un bruit sec. Planté dans le matelas. Là où se trouvait Kyra.

La voleuse s’était recroquevillée contre le mur. Au dernier instant. Se réflexe avait sans doute sauvé sa peau. Pour l’instant. Car il pouvait à présent la voir. Elle poussa un juron et bondit à terre. Sans découvrir l’inconnu. A lui de voir s’il se battait ou pas. Elle sortit son épée. Plus fine, moins lourde. Le patron était terrorisé, collé au mur. Le garde en place. Kyra aussi. Le temps s’arrêta. La scène resta figée un moment. L’homme bondit en avant. La voleuse glissa souplement sur le coté. C’est là qu’elle se rendit compte. Elle se rendit compte que la hache du soldat qu’elle avait tué n’avait pas fendue seulement l’air. Son flanc saignait. Elle ne s’en était pas rendue compte. Elle eu un cri bref et fit un pas en arrière. La plaie était profonde. Elle en avait vue d’autre. Seulement… Seulement elle n’avait pas eu de combat juste après ! Kyra releva la tête. Tant pis. Epée devant, elle fonca.