Début d'un voyage

Il est très tôt. Si la forêt avait été plaine, et que ces milliers d'arbres ne cachaient pas l'horizon, on pourrait voir clairement que le soleil n'a pas encore commencé son ascension. Et lorsqu'il le fera, qu'il commencera à s'élever dans le ciel, sans doute n'éclairera-t-il pas énormément. Le firmament est couvert par un manteau de nuages, tellement gris et épais qu'on peut dire, sans risquer de se tromper de beaucoup, que cette journée sera sombre. Cela lorsque le soleil se lèvera; pour l'instant, la forêt est plongée dans une noirceur telle qu'il est facile de se demander si cette terre ne connaîtra jamais à nouveau la lumière.
La forêt semble dormir; pourtant, ceux qui s'y connaissent un peu pourront sans doute affirmer que ce calme est trompeur. Sous ce masque de calme et de silence, la forêt ne dort pas, elle vit. Comme pour confirmer les dire de ceux qui soutiendraient cette hypothèse, une silhouette se faufile habilement entre les arbres. Ombre parmi les ombres, elle semble bouger avec aisance malgré le manque de lumière. Après tout, Mibien-Daouhanter a des yeux de Drow, et comme le peuple de son père, il peut se déplacer sans le moindre problème dans les espaces sombres. De son passage, seul le faible bruissement que fait entendre sa cape est audible. Encore quelque chose qu'il a héritée de son père: la capacité de bouger en silence. Et il faut dire que cela n'est pas inutile. Faire trop de bruit, se faire repérer dans cet endroit, et surtout à cette heure, n'est sûrement pas une bonne chose.

Le jeune mi-Drow s'arrête, puis rejetant la tête en arrière, il hume l'air. Son odorat est loin d'être aussi fin que celui de beaucoup de créatures, mais cela ne l'empêche toutefois pas de sentir quelques odeurs. Et puis, il faut l'avouer, s'il le fait, c'est surtout parce qu'il a pris l'habitude et le goût de le faire. Après cette courte halte, il se remet en route. Avant de le faire, il ne jette pas un seul regard en arrière. Il sait que sa route se trouve devant. Ce n'est pas qu'il soit indifférent à ce qu'il laisse derrière lui. Ce n'est pas qu'il ne ressente rien pour cette maison camouflée, où lui et sa famille avaient vécu tant de moments heureux. Mais il sait qu'à présent elle ne représente pas la même chose pour lui. Elle n'est qu'une coquille vide; et il sait aussi qu'il emporte avec lui tout ce qui fait l'importance de ce lieu: tous ces souvenirs. Alors il continue, le regard porté devant lui.
Chaque pas l'éloigne un peu plus de ce qui était devenu sa forêt. Le changement ne serait sans doute pas visible pour une personne quelconque qui serait de passage par là. Sans doute pour un étranger qui aurait suivi ses pas silencieux, la forêt aurait été la même tout au long. Mais Mibien-Daouhanter Halegennzu n'est pas une personne de passage, il est un habitant de cette forêt, et il se rend parfaitement compte des différences; de ce qui délimite le terrain connu et ce vaste inconnu dans lequel il s'avance à chaque pas. Ses yeux rouges scrutent les environs alors qu'il marche parmi les arbres.

A un moment, le toit formé par les innombrables branches entremêlées ouvrent un faible espace au dessus de sa tête. C'est alors que Mibien se rend compte de la masse nuageuse qui couvre le ciel. Tant mieux, cela permettra quelque répit à ses yeux. Il marche encore quelque temps, puis ses pas s'arrêtent. Il est arrivé à l'orée d'un chemin. Un instant d'hésitation que le jeune demi-Drow s'empresse d'écarter rapidement. Il est inutile de ressentir de doute. Lentement, il avance un pas, puis l'autre. Les sentiers, il sait que c'est l'endroit le plus exposé de la forêt. Il est conscient que c'est là qu'il lui faudra être le plus précautionneux. Après quelques pas, il fait pourtant une nouvelle halte. Droite ou gauche? La question semble futile, mais ne traverse pas moins son esprit. À sa droite, la route qui menait vers la forêt d'Anaeh, à gauche, celle vers la plaine d'Atral. Quelle importance après tout? De ces deux endroits il ne connait pas vraiment grand chose, si ce n'est leurs noms. Et encore, il lui avait fallu insister pour savoir ce qui se cachait hors de la forêt d'Aduram. Ses parents n'ont jamais aimé parler des endroits qui étaient ailleurs. Ils semblaient considérer qu'ils se porteraient mieux en faisant de cette forêt leur monde. Mais Mibien-Daouhanter avait toujours voulu savoir plus.
A tout hasard, il tourne vers la gauche. Il s'engage donc dans la direction choisie, de son pas toujours discret. Ses yeux rouges regardent autour de lui. Souvent, alors qu'il était enfant, il avait désiré avoir une oreille aussi fine que celle qu'avait son père. Là, encore une fois, il se dit qu'avoir une telle capacité ne doit pas être de trop. Il n'a pas vraiment l'habitude de marcher dans un endroit aussi exposé. Et malgré tous ses efforts, il ne peut chasser cette sensation de vulnérabilité.

D'un geste machinal, il rabat soudain la capuche sur sa tête. Jusque-là il l'avait laissée pendre derrière lui. Mais maintenant, deux choses le poussent à couvrir son visage: d'une part, l'approche imminente du lever du soleil, de l'autre, le subtil changement dans la forêt. Il n'est pas sûr de quoi exactement, mais dans un geste discret et machinal ses mains vont vers les tonfas qu'il a accrochées à son dos.

[Mon message va paraitre ridicule a côté du tien mais bon ...]

Le jour n'était pas encor levé, dans la forêt encore endormie, une jeune femme courrait sans bute précis. Elle sentait le vent frais sur son visage et sa l'aidait a réfléchire.
Vêtue d'une simple tunique lui tombant a mi-cuisse et d'un pantalon de toile brun, elle courrait encore et toujours. Au bout de quelques heures de course dans l'air frais de la nuit, elle dessida de faire une alte.
Elle s'aretta au pied d'un grand arbre et commença a grimper. Pendant son assention, elle s'écorcha les avants-bras a plusieurs reprises, mais bon, cela importait peut. Et puis, Daphné n'avait pas la tête a se soucier de ses bas pendant qu'elle réfléchissait.
La jeune femme atteind enfin une brache qui lui paraissait assez solide pour suporter son poids pendant un bon bout de temsp, et elle s'y posa.
Elle s'assit a califourchon sur la branche, les pieds crochetés autour du bois, adossée au tronc. Elle ferma les yeux, et le rytme de sa respiration diminua. Sa poitrine se souleait a une allure réguliére, elle était dans une sorte de trase. Elle réfléchissait a une technique d'attaque. Elle voyait toutes les possibilitées dans sa têten toutes les ripostes possibles, et ses idées échouaient els unes aprés les autres.
Elle restat un bon moment comme cela, et fini par ouvrir els yeux d'un coup. Elle avait trouvé. Sa respiratio net son rythme cardiaques accellérairent, sa tête tournait, elle arrivait encore a se maîtriser, jusqu'a ce qu'elle entende des pas en dessous d'elle.
A se moment, elle perdit conaissance et ce qui devait arriver arriva. Une crise d'épilepsie, en haut d'un arbre ... Son corps, secoué de convulsions, tombait de son arbre en chute libre.
Daphné tomba lourdement sur le sol, aux pieds d'un inconnu, toujours inconciente. Son sabre sortit de son foureau au moment de l'impacte, et la jeune femme s'entailla un bras dans une de ses violentes convultions. De l'écume aparaissait au coin de ses lévres et quelques goutes de sueuer perlaient déja sur son front.

[Meuh non ^^]

Mibien-Daouhanter s'est arrêté. Non, définitivement quelque chose n'est pas à sa place ici. Mais quoi exactement? Il ne saurait pas exactement le dire. Lentement, et d'elles-mêmes, ses mains décrochent ses tonfas. Se tenir prêt; il sait que cela peut faire la différence entre la vie et la mort dans cet endroit. Puis voilà que la réponse lui tombe du ciel. Littéralement. Tout d'abord, il avait entendu un bruit en haut, juste au-dessus de sa tête. D'un geste instinctif, il fait un pas en arrière qui aurait pu plus facilement être décrit comme un bond. Puis quelque chose s'écrase lourdement par terre, juste en face de lui. Les tonfas se lèvent, comme animées d'elles-mêmes. Mais les yeux rouges du jeune demi-Drow lui montrent soudain un spectacle étrange. Ce qui est tombé est en fait une jeune femme. De toute évidence, elle appartient au peuple de sa mère. Une humaine. Et quelque chose semble assez frappant aussi: elle est en proie à une sorte de crise étrange. Son regard est attiré par un objet brillant: une épée. Sans aucun doute, cette arme appartient à la jeune femme. Le premier réflexe de Mibien-Daouhanter: s'approcher d'elle. Mais ce réflexe ne dure qu'une fraction de seconde. Un souvenir, la vue de l'épée, tout semble lui indiquer qu'il ferait mieux de passer sa route. Après tout, cela ne le concerne pas, le sort de cette étrangère. Qu'a-t-il à en faire? Il ne se souvient que trop bien de ce que le peuple des humains lui avaient fait par le passé. La crise, quoi que ce soit, ne semblait pas diminuer. Sans lâcher une seconde ses tonfas, il s'avance, s'écartant de la jeune femme. Ce n'est qu'alors qu'il remarque la blessure de celle-ci au bras. Cela le fera-t-il hésiter? Non, il sait que le mieux à faire c'est de partir.
Il avance, avec sa discrétion habituelle. Voilà, elle est derrière lui à présent. Comme il se doit. Il se doit de survivre, il sait que sa mère l'aurait voulu ainsi. Puis voilà l'image de sa mère qui apparaît dans sa tête. Toujours souriante, toujours aussi forte. Ses pas s'arrêtent. Elle était une humaine elle aussi. Lâchant un souffle qui aurait bien pu cacher un juron, il fait demi-tour. Les tonfas sont de nouveau accrochées dans son dos. Pour sa mère, il le ferait pour sa mère. Quand il revint au niveau de la jeune femme, les crises semblaient avoir diminué. Mais elle était toujours incosciente. Inconscient c'est moi qui le suis. Cette pensée lui vient d'elle-même. Mais tant pis. Il cherche dans sa ceinture, et trouve un vieux foulard qu'il avait gardé. En quelques mouvement seulement, celui-ci est attaché au bras de la jeune femme, évitant que son sang ne continue à s'écouler.
Il s'approche, et soulève la jeune femme. Elle est légère. Les yeux rouges ne s'attardent pas sur les traits de la jeune femme. A quoi bon après tout? Il l'accommode contre lui. L'épée est par terre, et autant qu'elle reste là. Il n'allait surtout pas la prendre. Lentement, il se met en route. Son plan? Aucun à vrai dire. Éloigner la jeune femme du sang qui avait coulé. Il sait que l'odeur du sang n'est pas sans attirer nombreuses créatures. Créatures soit dit au passage, qu'il n'aimerait sans doute pas rencontrer. Au moindre signe de reprise de conscience de celle-ci, il saura disparaître rapidement et discrètement. De sa main gauche il tient la jeune fille, de la droite il baisse encore plus la capuche pour cacher son visage. Son père le lui disait souvent: on n'est jamais assez prudent.