Rencontre inquietante {PV-Uriane}

La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà et un vent frais balayait les ruelles sombres de Diantra. Sur les murs couvert de suie et de saleté, de faible luternes menaçant de s'éteindre à chaque souffle de vent projetaient des lueurs mouvantes et des ombres inquietantes.
Soudain, le bruit de pas qui résonnaient au loin se fit plus fort. Une nouvelle ombre fut projetée contre les murs de la capitale, une silhouette.
Pas trés haute, c'était la silhouette d'une femme d'apparence humaine...

Thyl rejeta son capuchon en ailleurs, deployant sa longue chevelure blonde presque blanche. Ses yeux noirs étincelaient d'une sentation d'angoisse qui ne fesait que monter lorsqu'elle entendait des bruits étranges. La jeune femme, qui était encore bien jeune, promena son regard tout autour d'elle et choisit une direction ; elle se dirigea vers le coeur de cette longue ruelle qui paraissait sans fin, et pourtant où on distinguait tout de même une lueur provenant des fenêtres d'une taverne qui se trouvait non loin de là.

Ses pas soulevaient de legers nuages de poussière alors qu'elle avançait d'un pas rapide, innaperçu pour qu'on ne devine pas sa présence.
Apres un long voyage à cheval, Thyl était arrivée en fin d'apres midi, début de la soirée complètement épuisée. En effet, elle était partie seule au début de la nuit dernière de la Cité Elfe pour Diantra, la capitale des humain et berceau de son enfance.

Son enfance ! Cela fesait longtemps qu'elle s'était terminée, achevée par son entrée sous la responsabilité d'un maître alchimiste tandis que son adolescence avait tragiquement pris fin lorsque la jeune Thyl s'était enfuie, lorsqu'elle avait préféré partir plutôt que de céder à ses parents et de se marier avec le fils d'un autre noble qu'elle ne conaissais pas.
Ressassant toute ces années qui s'étaient écoulée depuis son départ vers Aleändir, Thyl en avait oubliée ce qu'elle fesait ici, cette nuit, dans cette ruelle sombre. Ce ne fut que lorsqu'elle entendit un bruit qui n'était pas naturel, et une présence non loin d'elle qu'elle se rappella brutalement le lieu où elle se trouvait.

Thyl se retourna vivement, dans le mouvement, elle avait rabattu sur sa tete son capuchon, dissimulant ses cheveux magnifiques.
La jeune femme se mordit les mordit les lèvres, elle avait été stupide et imprudente et maintenant, elle ne savait pas encore si elle était en danger, mais elle se savait seule et pratiquement sans défenses.

La silhouette était féminine, la pénombre empechait Thyl de voir le visage de cette personne mais à la poitrine et tout autre indices évidents, il était clair que cette personne était une femme, plutôt jolie de ce qu'elle pouvait en voir, constata Thyl, mais elle ne savait pas à quoi s'attendre, et certainement pas de ce qui allait suivre...

[HJ = Petit changement de priorité rp en prenant compte des proches départs en vacances, mais je vous oublie pas niarkniark. Au fait, ma perso ne sent pas vraiment l'odeur de la peur hein, c'est une sorte de métaphore.]

C'est normal de s'amuser, se distraire quotidiennement est nécessaire pour oublier les petits tracas de tous les jours. Et euh… comment dire ? Il y en avait pas mal du côté d'Uriane, à commencer par le fait qu'elle ne soit pas comme les autres. Il lui fallait affirmer sa différence et elle le faisait à merveille. Il était tard, déjà si tard. Mais l'assassine ne s'en rendait pas bien compte car elle vivait surtout de nuit, évitant d'être vue par les braves cons vagabondant la journée. La nuit, c'était tout autre chose. Le terrain, l'obscurité, la densité de la foule… la totalité absolue des éléments jouaient en sa faveur de sauvage perverse sans limites. Glissant un regard par la fenêtre de sa chaumière, elle leva les yeux vers les étoiles - n'y voyant que des lumières futiles - et sortit en quête d'une proie quelconque que le hasard choisirait.

Cinq minutes plus tard, là voilà arpentant les rues de Diantra. Il fut, la veille, un bon divertissement, ce jeune homme et sa famille - à qui elle avait choisie d'emprunter le logis pour la journée. Cependant il lui fallait sans cesse se renouveler, chercher de nouvelles victimes à dépecer, sinon ce n'était pas drôle la vie perdait de son sel. Pour le peu qu'elle en avait, il était impératif d'en profiter… Uriane ne faisait plus aucun effort afin de se cacher, ses pas étaient bruyants et insouciants, elle marchait droit devant. Soudain, une odeur finit par trouver le chemin de son flair. Celui-ci n'était certes pas très aigu mais il savait cependant reconnaître la peur et toutes les déjections de la peau qui l'accompagnait lorsque ce goût délicieux parvenait jusqu'à ses narines attentives.

La proie était de race blanche comme prévu, petite et bien en forme. Femelle. Du reste, on en voyait pas grand chose à cause d'un capuchon. Il y eut un clac lorsque la silencieuse, qui ne portait pas très bien le nom de sa compagnie en l'occurrence, accrocha son arme favorite sur son poignet gris, là tirant de sa sacoche. Ce bruit eut le don d'attirer les yeux noirs de la jeune femme sur elle. Uriane sourit aux traits fins et rose, qu'elle trouva immédiatement à sa convenance. Oui mais, plus elle y réfléchissait, plus les traits en question lui rappelaient quelque chose… Pour l'heure, la demi-sombre ne trouvait pas encore le nom juste. Mince, il faudrait donc là garder en vie le temps qu'elle se souvienne de ce je ne sais quoi. Cela pourrait prendre deux minutes comme deux jours malheureusement.

- Bonsoir. Qui es-tu ? Proclama-elle.

Car le mieux était peut-être encore de poser directement la question à la fillette, elle aviserait ensuite. Une inconnue armée s'avançait donc, n'étant plus séparée de son interlocutrice que par une dizaine de mètres. Sa tenue souple de cuir taillée pour la vitesse ne laissait pas le moindre doute sur sa nature originale, différente. Et son mauvais regard gris parsemé de mèches noires, aucun sur ses improbables bonnes intentions.

[HJ: j'exagère peut-être un peu avec l'apparence cadavérique xd ]

La femme que Thyl avait apperçue quelque instants plus tôt s'était rapprochée.
Maintenant qu'elle n'était plus qu'à une dizaine de mètre d'elle, les lueurs provenants d'une vieille lanterne acrochée à un mur éclairèrent le corps et le visage de cette inconnue.

Elle avait une allure on ne peut plus sinistre. Un visage mince à la peau grise encadré de cheveux noirs, des yeux qui refletaient la mort et son cortège de mystère. Malgré la teinte grisée de sa peau, la pâleur de son visage fesait ressortir des yeux noirs, semblable à des orbites vides. Elle était habillée d'une sorte de combinaison de cuir souple et, ne laissant traduire aucune bonnes intentions, fixa avec un clac sonore une lame à son avant bras. Une lame affutée, une Lame de l'Egorgeur, de son sinistre nom. Thyl conaissait ces armes pour les avoir déjà vu dans la salle d'arme de son père et savait à quel point elle était redoutable, surtout bien utilisées.

L'attitude pourtant anodine, enfin presque, de cette grande femme grise ne laissait entendre qu'une chose : " Je vais jouer avec toi jusqu'à tu meurs, vidée de ton âme et de ta vie ".
Glacée d'effroi, Thyl rassembla son courage et braqua son regard noir dans celui de l'inconnue, laquelle semblait paisible et lui demanda d'une voix neutre son identité.

" Bonsoir. Qui es-tu ? "

Sa voix. Elle n'était ni dure, ni sèche, ni triste,ni...rien.
Elle n'était rien, elle ne refletait qu'une froide détermination malgré la façon banale dont cette femme avait usé pour lui parler. Elle ne semblait pourtant pas bien vieille. Malgré son apparence cadavérique, quelques détails, qui n'echappèrent pas au regard de Thyl, permettaient d'estimer à peu pres son âge : La vingtaine.

Déterminée à ne rien laisser parraître, ce qui était peine perdue, Thyl soutint son regard et, pour prouver qu'elle ne la craignait pas, ôta lentement son capuchon, dévoila un visage pâle aux yeux noirs entouré d'une cascade de cheveux brillant couleur neige. Elle répondit d'une voix claire et détachée, mais qui ne parvenait pas à dissimuler la peur qui la titillait.

" Je suis Thyl "

Thyl ne demanda pas le nom de son interlocutrice, elle s'en fichait, elle savait que c'était inutile.
En revanche, si elle avait perçu que la femme était maître de la situation, que par sa présence, elle ignorait quelle réserve de petits "jeux" cette femme sombre avait. Probablement l'appparence gracieuse et innocente de Thyl tout comme sa beauté devait attiser l'esprit tordu et pervers de cette inconnue.

Elle prétendait s'appeler Thyl, le nom ne lui rafraîchit point la mémoire malheureusement. Cela pouvait être l'un des extrêmement rares goûters qui lui avaient échappés, un nom scandé par un colporteur ou encore quelqu'un de connu dans le milieu. On sentait une certaine trouille dans sa voix lorsqu'elle énonça les présentations, terreur vainement dissimulée par toutes sortes d'artifices. Mais rien ne pouvait empêcher la peur de se montrer une nuit de Barikos dans une ruelle déserte. Son regard se vit être soutenu par des iris sombres ; du courage... L'élégante jeune fille ôtait précieusement son capuchon. Uriane imagina un instant qu'elle allait accepter de se dévêtir pour lui faire gagner du temps. Mais ce ne fut pas le cas hélas - seulement un visage fin encadré de neige à la lueur vacillante d'une bougie. Avec les filles de son âge tout prétexte était décidément bon pour gagner du temps...

- Enchantée Thyl. Moi je m'appelle Uriane. Dis ? J'aurais besoin d'un peu d'aide. Je dois soulever une étagère dans ma maison et je n'y arrive pas seule.

Le mensonge était gros comme une Manticore, cependant le contenu des paroles importait en fait fort peu. Non ; ce qui jouait le plus dans la balance c'était le ton persuasif et froidement déterminé qu'employait l'assassine, menaçant... Il n'y avait PAS d'étagère ni même de maison. Seulement un fouet de cuir à l'intérieur de son sac et un cerveau dérangé en-dessous de sa boîte crânienne.

- N'ai crainte. Si je te voulais du mal... euh... ne je t'aurais pas dis mon prénom. J'aurais eu trop peur d'être fichée par la garde. Il paraît que le commandant n'hésite pas à crucifier les meurtriers.

Beaucoup de paroles inutiles et mensongères. Il faudrait que Thyl n'ait pas de jugeote pour tomber dans le panneau. Les yeux gris remuaient dans leurs orbites démontrant l'excitation imminente ; contrairement au corps immobile mais prêt à bondire. Un autre argument destiné lui aussi à convaincre la blonde de là suivre arriva ensuite. Mais celui-ci n'avait rien d'amical cette fois ci. Il fut prononcé nonchalamment comme si de rien n'était ; accompagné d'un sourire forcé qui tenait incontestablement du fiasco total.

- Je cours sûrement plus vite que toi.

Cette jeune femme s'appellait donc Uriane. Mais qu'est-ce que la jeune femme blonde pouvait en avoir à faire ?
Rien mis à part qu'elle sentait une vague de peur et d'angoisse la submerger lentement, comme si elle prenait plaisir à la torturer, voir ses souffrance pourtant invisible tourmenter l'esprit de la jeune Thyl.
Prenant un air avenant qui ne lui convenait absolument pas, transformant son visage lugubre en une figue niaise comme une grimane deformerait un visage gracieux, la dénommée Uriane s'avança de quelques pas.

" Enchantée Thyl. Moi je m'appelle Uriane. Dis ? J'aurais besoin d'un peu d'aide. Je dois soulever une étagère dans ma maison et je n'y arrive pas seule. "

Feignant la rassurer, elle continua.

" N'ai crainte. Si je te voulais du mal... euh... ne je t'aurais pas dis mon prénom. J'aurais eu trop peur d'être fichée par la garde. Il paraît que le commandant n'hésite pas à crucifier les meurtriers. "

Un mensonge grotesque essayant d'entraîner Thyl dans un traquenard, en vain. Puis des paroles en l'air sans aucun sens, essayant de rassurer la jeune femme qui se tenait devant elle, la fixant de son regard noir sans ciller, mais dans lequel on lisait une peur et une méfiance sans limite.
Thyl avait remarqué la lueur intéressée qui avait brillé dans son regard lorsqu'elle avait simplement rejeté son capuchon sur ses épaules, découvrant son gracieux visage devant son interlocutrice.
Une dernière parole, prononcée sans intonation particulière mais qui laissait entrevoir qu'Uriane était plus que maître de la situation.

" Je cours sûrement plus vite que toi "

Les beaux yeux de Thyl scintillèrent d'angoisse mais, ne laissant rien paraître, du moins pas autant que la réalité, la jeune femme s'efforça de regarder la femme grise et sinistre dans les yeux tandis qu'elle lui répondait dans un souffle.

" Je sais qu'opposer une résistance serait inutile. Tu sais certainement que ta ruse enfantine ne fonctionnerait pas. Je te suis, mais, s'il te plaît, laisse moi la vie sauve, ce serait inutile...et dommage ( pour moi ). "

Des mots prononcés sans hésitation, trahissant à peine que Thyl était résignée à obéir à cette femme qui était pour le moment en position de force.La jeune alchimiste ne manquait certainement pas de cran et était suffisement intelligente pour ne pas croire qu'elle pourrait lui résister.
En revanche, elle frémissait car Thyl savait, ou du moins présentait, que cette femme n'aimait pas que le sang et les blessures, et qu'elle aurait d'autres tourments à subir.

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