Une première visite qui démarre bien...[Libre]

Après avoir passé une bonne partie de la matinée à répondre aux questions inutiles des deux gardes qui l'avaient retenu à la porte, Léogan n'a pas mis longtemps avant de se perdre complètement dans cette ville démesurée. Trop de gens, des hommes pressés, des marchands luttant au concours de celui qui criera le plus fort la qualité de sa marchandise, des jongleurs et autres saltimbanques invitant les badauds à admirer leurs exploits, des coupeurs de bourses allégeant ces mêmes badauds, des gardes à l'air pas bien plus malin que ses deux amis du matin...

Léogan avait l'habitude des petits villages, pas de ce genre de vivier humain de pierre et de fer ou chaque nouvelle odeur semblait disputer à la précédente l'honneur d'être la plus nauséabonde. A coup sur, il ne devait pas se trouver dans le quartier le plus huppé de la ville.

"Mais qu'est ce qui m'a pris de venir dans cette satanée ville? J'avais besoin d'acheter quelques flèches et une ou deux bières, mais j'aurais pu trouver ça ailleurs!" murmura-t-il entre ses dents, comme il lui arrivait parfois de faire lorsqu'il était nerveux.

Il se mit à la recherche d'un lieu un peu plus accueillant et un peu moins glauque et, fait peu coutumier, cela sembla réellement arriver, puisque peu à peu les rues qu'il parcourait semblaient moins sales, la mine des gens moins triste, et l'air plus respirable.

Il avisa un petit banc sous un orme rabougri, comme tous les arbres de la cité qu'il avait pu voir d'ailleurs. Il n'y avait rien d'autre de plus tentant dans les environ, alors il se posa, ou plutôt s'affala négligemment sur le banc. Enfin une activité un tant soit peu intéressante!

Peut-être devrait-il demander sa route à un des passants? Après tout, plus tôt il aurait acheté ces satanées flèches et il se serait rincé le gosier, plus vite il pourrait retourner dans un endroit plus agréable... enfin, à condition de ne pas trop forcer sur le rinçage de gosier...

Bon, après tout, il n'était pas si pressé que cela... Il passa encore quelques temps assis sur son banc,occupé à ruminer des pensées aussi joyeuses que celles qui traversaient son esprit jusque là. Lorsqu'enfin il se décida à se relever, il parcourut la foule du regard pendant un moment, et un détail attira son attention...

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