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 Solitudes [Privé Daneva]

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Sin
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MessageSujet: Solitudes [Privé Daneva]   Solitudes [Privé Daneva] I_icon_minitimeLun 4 Aoû 2008 - 8:52

Nelen...

Voilà cinq jours que la traversée avait été effectuée et Sin tournait en rond comme une lionne en cage. Raynox ne lui avait pas adressé la parole depuis un moment, une punition sans doute, ou bien se donnait-elle trop d'importance et l'assassin fidèle était occupé à vaquer à des choses plus importantes qu'une femme seule et lunatique. Après tout elle n'était pas sa compagne...

Elle était déjà repue de la nature sauvage et luxuriante de l'endroit. Le moindre grain de sable, la moindre feuille verte n'avait plus de secret pour elle et la compagnie des autres Silencieux l'opressait plusqu'elle ne l'engageait à créer des liens. Les autres assassins avaient trés vite appris à éviter la glaciale demoiselle. Elle dégageait une telle aura négative, que n'importe quel crétin doué d'un tant soit peu d'instinct de survie, évitait de se frotter à l'agile et néanmoins mortelle fantôme blanc.

Elle errait donc en âme solitaire au milieu du camp et de l'effervescence verdoyante de la ville, en proie à un désoeuvrement totale.
Auncun entrainement pour aiguiser ses lames, aucune mission pour chatouiller son génie mortuaire.
A part tuer et se prostituer, la jeune femme n'avait que peu d'autre cordes à son arc. Et les passes avec d'autres fauves résolument coincés sur cette île n'étaient sans doute pas une idée glorieuse. Le dernier homme à l'avoir touchée était Raynox, et depuis une frustration et un malaise grandissant nourissait sa solitude avec une innexorabilité déconcertante à chaque fois que l'image de l'assassin ténébreux s'imposait à son esprit. Elle se découvrait une nouvelle palette de sentiments qu'elle aurait préféré ne jamais embrasser aussi instables et impatients qu'un jeune tigre rongeant les barreaux de sa prison.

L'innaction la rendait folle.

Une sensation aussi méprisable que douceureuse.

Souvent elle levait les yeux vers le bâtiment principale, surplombant la plus haute falaise du port : Le quartier général, le bureau du leadeur des Silencieux, une femme du nom de Daneva qui lui avait laissé la possibilité de pénétrer son intimité la plus crue. Elle se demandait ce que devenait sa nouvelle propriétaire mais, le retrait de cette dernière dans le silence de ses quarts lui avait fait brusquement comprendre où était sa place. La plus part de ses nouveaux frères d'armes d'ailleurs, souffraient de la même incompréhension, et la disparition soudaine de leur chef en second du devant de la scène les rendaient tous plus ou moins nerveux. Des mumurmures de mécontentement s'élévaient partout à la nuit tombée, lors ce que les langues déliées par l'alcool refaisait le monde.

Une nuit, Sin se décida pourtant.

Elle grimpa les murs du fortin avec son agilité coutumière et atteint sans mal la fenêtre des appartements de Daneva. Cette escapade nocturne lui rappella celles qu'elle offraient à Soledad, sa douce moitié , barricadée dans la citadelle des Maloven. Elle chassa la pensée délicieusement triste de la douceur ronde et chaleureuse des bras de sa soeur et fixa son attention sur l'intérieur de la pièce. Tout semblait calme et plongé dans les ténèbres.

Avec prudence elle frappa trois petits coups sur les carreaux et attendit...
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MessageSujet: Re: Solitudes [Privé Daneva]   Solitudes [Privé Daneva] I_icon_minitimeMer 6 Aoû 2008 - 7:51

Où étaient donc passés ces instants délicieusement noyés dans le rhum de Nelen ? Où était cette tranquillité si doucereuse ? Où était l’oubli ? Daneva ne voulait plus d’eux, plus jamais. Elle était malade, encore… Mais cette fois-ci elle n’en connaissait pas la raison, et cela la rendait folle de terreur. Ces nausées, cette sensation de sombrer toujours plus profond dans les ténèbres, elle les connaissait bien et jamais elle ne supporterait de devoir subir une nouvelle fois un tel état que celui qui l’avait alité de longues journées dans le palais du roi. Elle avait frôlé la mort, mais d’une bien étrange façon… Il n’était plus question de métal ou de sang, d’agilité et de griffes, mais bien d’un mal pernicieux qui s’attaquait à son corps sans qu’elle n’ait le moindre moyen de se défendre. Cela l’insupportait, l’effrayait, l’affolait. Non, non et non, les breuvages et le repos n’étaient pas des armes ! Qu’on lui donne un sabre, une dague, quelque chose pour lutter contre la maladie et la pourfendre, l’empêcher physiquement d’atteindre sa personne !

Epuisée et tremblante de fièvre, la jeune femme roula sur le dos et posa ses yeux écarquillés sur le plafond. Etait-ce l’alcool le responsable ? Elle le tuerait. Ou bien Kelen ? Elle le tuerait aussi. Peut être aussi que c’était de la faute à…

Un haut-le-cœur souleva brusquement sa poitrine, et elle se pencha aussitôt sur le coté pour régurgiter le contenu de son estomac, pas grand-chose en vérité, sur le parquet. Bon sang, son île pour un verre de rhum ! Il n’y en avait plus, du moins pas dans la chambre. Au moins, cette boisson lui faisait oublier ses maux… Une véritable bénédiction. Elle se redressa et soupira de soulagement en constatant que la douleur dans ses côtes était moins vive que d’habitude. La guérisseuse avait fait du bon travail avec son corps de poupée cassée, dans le bateau. La plupart de ses hématomes avaient presque disparu… Restaient ceux de son âme, toujours aussi douloureux, toujours omniprésents. Les pieds rejoints devant elle sur le matelas, Daneva posa chacune de ses mains sur l’un de ses genoux et expira lentement.

Que faire ? Leur dire, bien sûr. Donc, se faire tuer. Ah… La décision aurait été tellement plus facile à prendre avec quelques grammes d’alcool dans le sang ! Elle courba l’échine jusqu’à atteindre la limite de sa souplesse. Le bout de son nez frôla son gros orteil, elle eut alors envie de le mordre. Il fallait agir, le temps de retraite qu’elle s’était accordé touchait à sa fin, et ils devaient s’impatienter. Ils n'étaient pas des silencieux pour rien. Les rares fois où elle était descendue en ville pour s’enquérir de la situation, la rumeur lui avait paru à chaque fois plus grondante, plus menaçante. Ils étaient heureux d’être installés sur ce morceau de paradis, mais il ne fallait pas se leurrer… Les tavernes et les maisons closes auraient bientôt épuisé la patience de tous ces tueurs, alors ils viendraient à sa porte réclamer des ordres, de l’action, de l’attention. Les officiers de la guilde se chargeaient très bien de faire tourner quelques petites missions de démarrage ici et là, mais depuis cinq jours, Daneva n’avait prit aucune décision importante.


-Je suis Pahe.

Elle secoua la tête. Bien sûr, elle était Pahe, elle était ce chef qu’il attendaient tous. Elle était l’âme de la Compagnie des Silencieux, leur unique leader, le chef de file, le preneur de décision, cette figure emblématique qui inspirait respect et crainte… Et n’arrivait pas à l’assumer. Elle s’était toujours réfugiée derrière le personnage factice de Pahe, l’homme mystérieux qui ne se montre jamais. C’était la peur qui avait motivé cette dissimulation, la peur et la prudence… Recevoir des ordres d’une femme, cela allait encore si ils avaient dans l’idée que ces ordres là lui venaient d’un homme. Bien sûr, ce n’était pas le cas… De plus elle leur avait menti ! Depuis tout ce temps, elle usait et abusait de leur confiance, et cela ils ne le lui pardonneraient sûrement pas. Ils la tueraient lorsqu’elle révèlerait la vérité.

Dane avait retardé l’échéance en annonçant que Pahe les attendait à Nelen. Le suspense avait duré jusqu’à l’arrivée, où elle n’avait pu se résoudre à affronter ses hommes. « Il n’est pas encore arrivé, il a dû être retardé, il sera là bientôt » Avec un sourire amer, elle s’était rendue compte qu’elle parlait en fait de son courage… Comment avaient-ils pu la croire ? Le mensonge était trop gros. D’ailleurs Damps avait deviné quelque chose, d’après ce qu’il lui avait dit. Il était étonnant qu’il n’ait encore rien tenté pour la faire disparaître… Pourtant la jeune femme vivait des moments critiques, elle était bien vulnérable, ainsi saoule et malade dans la chambre isolée.

Un bruit, sur le balcon. Dane sursauta et se redressa aussi vivement que le lui permettait sa santé. Eh bien voilà donc ce qu’elle attendait… Une tentative d’assassinat sans doute. Ou bien un assassinat tout court. Elle déglutit. Ce n’était pas qu’elle était mauvaise dans l’art de manier les lames, loin de là, c’était tout simplement que la pièce, selon sa perception, se balançait et tanguait, menaçant de lui faire perdre l’équilibre. Comment se battre dans de telles conditions ? Ignorant la panique qui commençait à envahir sa concentration, la voleuse se leva en s’appuyant contre le mur avant de se saisir de la dague qui reposait sur la table basse. La merveilleuse dague de Calis… Peut être lui sauverait-elle la vie ce soir. Elle s’approcha de l’ouverture qui donnait sur le balcon à petit pas, gardant une main sur le mur au cas où son équilibre lui ferait de nouveau défaut. Son cœur avait entamé un joyeux tintamarre au creux de sa poitrine, et c’était comme si ses poumons refusaient d’ingurgiter une gorgée d’air supplémentaire : Daneva était tendue à l’extrême.

On frappa, de quelques coups brefs et très secs. La jeune femme fronça les sourcils, expirant longuement et se redressant imperceptiblement. Un tueur, généralement, ne s’embarrassait pas de telles politesses… Puis elle comprit, en apercevant l’ombre qui se découpait sur le mur d’en face, qu’il s’agissait de Sin. Quelle idiote, vraiment. Etait-elle devenue paranoïaque à ce point ? Sans cependant lâcher son arme, elle déverrouilla la fenêtre et l’ouvrit en grand pour permettre à la jeune femme d’entrer dans la pièce. Elle se sentait soulagé, mais son visage exprimait la suspicion. Elle connaissait bien peu cette nouvelle recrue… Mais d’ores et déjà, un lien étroit s’était tissé entre les deux femmes, comme si elles se comprenaient mutuellement sans avoir besoin de parler. Loin d’accueillir cette impression à bras ouverts, Daneva s’en méfiait. Il était facile de se faire abuser de la sorte, et elle ne voulait pas être victime d’un excès de confiance de sa part.


-Bonsoir Sin.

Elle recula avec toute la grâce qui lui restait et lui présenta un siège confortable, drapé d’étoffe elfique. Aucune chandelle ou lanterne n’éclairait la pièce, seule la froide et implacable lueur de la lune qui se déversait dans la pièce par les nombreuses ouvertures face à la mer apportait un peu de lumière, permettant à de bons yeux de discerner convenablement les choses.

Dane tenta de proposer à boire à sa visiteuse, mais le seul fait de penser à une bouteille d’alcool lui donna la nausée, et elle prit un air révulsé. Elles s’en passeraient. A la suite de Sin, elle s’affala plus qu’elle ne s’assit sur un autre fauteuil, et posa sa dague sur l’accoudoir.


-Que puis-je faire pour toi ?

Sin allait sûrement remarquer l’impressionnant désordre de la pièce, ou bien les multiples bouteille vides qui jonchaient le sol… Le lit défait, l’odeur de vomi, les papiers éparpillés sur le parquet. Daneva n’avait pas vraiment honte, en réalité elle luttait contre l’envie de se vider une nouvelle fois l’estomac en serrant les mains contre son ventre douloureux.
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MessageSujet: Re: Solitudes [Privé Daneva]   Solitudes [Privé Daneva] I_icon_minitimeMer 6 Aoû 2008 - 19:03

La silhouette de Sin se découpa dans l’encadrement de la fenêtre et ce fut comme si un morceau de la lune avait fait irruption dans la pièce. Ses cheveux nacrés reflétaient la lueur diaphane de l’astre et lui conférait une aura presque irréelle. A contre-nuit, ses yeux dorés, égales à ceux d’un oiseau de proie, flottaient au milieu sa silhouette mouvante.

Elle pénétra à l’intérieur des quartiers de sa nouvelle maîtresse avec souplesse, détendant ses muscles graciles. Ses bottines crissèrent sur des tessons de bouteille encore imbibés. Elle n’eut pas le temps de s’interroger qu’elle fut agressée par l’odeur infecte qui régnait en ces lieux. Ses yeux de demi-drow s’accoutumèrent rapidement à la pénombre et la pièce révéla la réalité dans ses aspects les plus crus. Au milieu d’un marasme sans nom de débris de verre, de caisses ouvertes et de draps souillés, trônait un bureau aux allures ascétiques qui aurait pu être de belle facture si il n’avait pas été recouvert par le contenu de l’estomac de sa propriétaire.
Le décors avait la singulière particularité de ressemblait en tout point à la farce intime dont l’enfance de Sin avait été l’objet .

Le Cirque du Lion d’or, n’avait d’opulent que le titre. Les cages ridiculement petite et sale accueillaient les êtres les plus immondes et pathétiques que Miradelphia ait jamais porté dans ses entrailles. Difformes, hideux, défigurés, les phénomènes de foire rendaient ce fier service au peuple du commun de lui permettre de se moquer de plus misérable que lui. Brimades et quolibets rythmaient le quotidien de ces abandonnés des dieux qui reproduisaient avec une cruelle ironie les mêmes travers au sein de leur microcosme barbelé.

Et quelque part, une petite bossue aux ailes de chair…

Sin chassa cette image dans son passé révolu et reporta son attention sur Daneva.
La Silencieuse, en chemise légère et maculée de sueur, ressemblait à un de ces fantômes hantant le Cimetière des Obscurs qui attiraient les voyageurs à leur tombe plus vite que prévu ou à une de ses Noyées aimant à guider les bateaux au naufrage. Elle était pâle, tremblante et semblait prête à se briser au moindre mouvement. Pourtant la guérisseuse aux cheveux de feu avait fait merveilles ! Du moins en avait-elle eut l’impression. Mais quelque chose de plus profond, de plus souterrain rongeait la chef des Silencieux dans le huis clos de sa chambre insalubre.

Elle lui proposa un siège, le seul qui ne fut pas tâché par un relent de bile. La Danseuse plissa les yeux mais ne prit pas place sur le coussin de soie chamarrée. Un pressentiment sourd venait d’alerter se sens, comme un souvenir brusquement revenu en mémoire.


-Ma Dame…

Un ventre nu, des cuisses griffées et couvertes d’ecchymoses…

-Ma Dame, vous souffrez…

Ça n’était pas vraiment une question, plutôt un état de fait énoncé par la voix chaude et calme de la jolie prostituée. Sin détacha sa cape et épongea le front de Daneva avec. Puis doucement, elle plongea un pendant du tissus épais dans l’eau fraîche de sa gourde et entrepris de lui nettoyer le visage et la commissure des lèvres . Elle lui prit la main avec une douceur mêlée d’une fermeté impérieuse, presque maternelle et glissa le carré de taffetas humide entre ses doigts avant de se lever .

-Je reviens.

Elle avait déjà vue pas mal de ses consœurs souffrire des même symptômes qui aboutissaient invariablement à la Mort ou à l’abandon. Elle espéra presque que Daneva souffre de la peste diantrienne - ramenée malgré elle à bord du navire - ou tout simplement d’une bonne cuite. D’ailleurs elle ne laissa transpirer aucune émotion à ce propos. Ses yeux d’or ne la jugeaient pas et se contentaient d’analyser la situation avec le flegme caractéristique des rapaces. Elle embrassa la pièce d’un mouvement circulaire de tête et entreprit d’ouvrir toute les fenêtres sans demander l’avis de la propriétaire qui protesta mollement. De la même manière, elle défit les draps qu’elle jeta sans ménagement sur le balcon sur lesquels vinrent s’entasser bouteilles vides et morceaux de verre. Après ce ménage précaire, elle entreprit d’ouvrire la porte. Elle ne fut pas surprise de la trouver fermée à clé. Dehors elle héla un confrère qui faisait le planton dans l’escalier et qui la regarda d’un air parfaitement ahuri.

-Apporte-moi de l’eau chaude et un baquet.

Il voulu protester qu’il n’était pas un larbin, mais Sin le fit taire d’un froncement de sourcils. Il déglutit en reconnaissant la silhouette à peau cuivrée qui le surplombait du haut des marches. Au camps, on avait tout juste commencé à peser la véracité des rumeurs à propos du Fantôme blanc qui errait sur l’île dans un silence de mort et qui empêchait quiconque de l’approcher d’un peu trop près sous peine de se retrouver délesté d’une paire de couilles - et les malheureux de pester dans le giron de donzelles opulentes contre les nouvelles putes de Diantra. La réputation de la jolie Drow avait mis à peine cinq jours à fleurire pour lui permettre d’avoir suffisamment la paix au coin du feu.
Il s’exécuta sans demander son reste.

La Danseuse revint sur ses pas et observa Daneva dont le cœur frôlait le bord des lèvres .


-Il faut prendre soin de vous , Ma dame. Fit-elle sans le moindre sourire, comme si cette simple évidence expliquait son comportement affectueusement autoritaire.
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MessageSujet: Re: Solitudes [Privé Daneva]   Solitudes [Privé Daneva] I_icon_minitimeLun 11 Aoû 2008 - 19:49

Daneva grimaça. Elle s’imaginait que Sin n’aurait pas remarqué son état, mais c’était illusoire… La jeune femme semblait avoir décidé de s’occuper de sa maîtresse, et cela de façon très autoritaire. Cette dernière ne bougea pas, prostrée dans son fauteuil sale, les yeux posés sur un coin de la table basse. Bien sûr qu’elle souffrait, mais cela n’était rien à coté de ce qu’elle avait éprouvé la nuit durant laquelle Calis avait été tué. Elle n’était plus à ça près. Ce n’était pas tant la souffrance qui la dérangeait, mais plutôt cette impuissance, cette incapacité à se sentir bien et à avoir le courage d’agir… La Silencieuse se sentait faible, elle avait l’impression de n’avoir plus la force de rien. C’était insupportable.

Sin nettoya le visage de Daneva avec un morceau d’étoffe tiède et doux. La jeune femme posa sur sa providentielle infirmière un regard fatigué et soucieux. Elle se demandait comment réagir face à un tel comportement. C’était bon de sentir cette présence si proche et si chaleureuse, bien que Sin apparaisse comme glaciale. Elle reconnaissait dans ses gestes quelque chose de maternel, sans jamais avoir jamais goûté à ce sentiment. Pour cela, elle se laissa faire. De toute façon, elle n’aurait pas eu la force de lutter contre…

Lorsque le félin à crinière blanche sortit de la pièce, pour une raison inconnue, Dane ressentit un pincement au cœur qu’elle ne prit même pas la peine d’analyser. Sa poitrine s’était brusquement contractée, expression de son viscéral besoin de ne pas être abandonnée… Des éclats de voix filtrèrent d’au dehors, indéfinissables. Elle espérait que Sin ne ramène pas quelqu’un avec elle, elle avait trop honte de ce qu’elle était devenue. Heureusement, la jeune femme revint seule, et ferma la porte derrière elle. L’obscurité redevint totale. Daneva remarqua alors que toutes les fenêtres étaient ouvertes, et que ses draps avaient disparu. De même, toutes les bouteilles s’étaient volatilisées… Où la jeune femme était-elle partie durant ces quelques instants ?


-Cela ne servirait pas à grand-chose…

Fataliste, Dane ne pensait pas qu’une pièce plus chaude, ou mieux rangée lui permettrait d’aller mieux. Elle avait besoin des bras de Calis, de ses lèvres sur les siennes, de ses bras autour de sa taille, de son souffle chaud contre sa nuque. Sa présence lui manquait et un sentiment d’oppression le lui rappelait à chaque seconde, comme si de grandes mains avaient enserré le torse de la moribonde et s’étaient statufiées pour ne plus la lâcher.

En une fraction de seconde, le monde redevint enfer. De longues flammes se mirent à danser devant les yeux de Daneva alors qu’elle tombait à la renverse sur le sol dans un soupir. Ce n’était pas la première fois… La nuit dernière, le même malaise s’en était pris à son corps, la plongeant de longues minutes dans un véritable bain de souffrance. Tout semblait se concentrer autour de son ventre… Elle avait beaucoup bu après cela, pour faire passer la douleur.

Lorsqu’elle reprit ses esprits ce soir là, pourtant, elle se retrouva à observer les planches solidement jointes de son plafond, son corps jouissant d’une très agréable chaleur. En se redressant à demi, elle se rendit compte qu’elle se trouvait dans son lit, bordée, nettoyée, apaisée. Les nausées avaient fichu le camp… Du moins pour un temps, elle les sentait toujours présentes, à proximité, prêtes à repasser à l’attaque. Profitant de l’accalmie, Dane s’assit sur le matelas et jeta un coup d’œil à la pièce. Une bougie brûlait sur le bureau, parfaitement propre, sur lequel ne traînait plus désormais aucune bouteille. Il y avait du mouvement dans un coin de la pièce dissimulé par un pan de mur, on s’en rendait compte grâce aux ombres mouvantes que provoquait la personne sur le mobilier.


-Sin ?

La voix de Daneva était enrouée, elle dû se racler la gorge plusieurs fois afin de l’éclaircir un peu.

-Sin, tu es là ?


Lorsque la jeune femme à la chevelure étonnante apparut enfin devant le lit, Dane parvint à lui sourire. Elle déplia ses jambes sous la couette pour s’étirer un peu, manifestant le plaisir qu’elle prenait à recevoir autant de soins.

-Merci beaucoup.

Le regard de Sin pouvait paraître indéchiffrable à tout ceux qui osaient la regarder en face, pourtant Dane avait l’impression de pouvoir y interpréter de nombreuses nuances… Elle sourit de nouveau, une main sur son abdomen douloureux.

-Cela faisait longtemps que je me ne m’étais pas sentie aussi bien sans avoir bu une goutte d’alcool…

Pourvu que cela dure. Elle en doutait, cependant il fallait avouer que le confort lui était d’un grand… réconfort. Cela ne remplaçait certes pas les bras de Calis, mais les bienfaits sur sa personne n’étaient pas négligeables. L’air désolé, elle fit un signe vague de la main en direction de son corps.

-Je ne sais pas ce qui m’arrive. Ca fait des jours que ça dure, et ça ne semble pas vouloir s’atténuer. J’ai peut-être la peste, bien qu’aucun de mes symptômes ne soit réellement caractéristique de ce mal… D’ailleurs si c’est bien le cas, je devrais rendre l’âme dans quelques heures.


Un éclair espiègle traversa le regard de Dane, qui se pinça les lèvres. La présence de Sin à ses cotés lui faisait un bien fou, elle ne se reconnaissait plus vraiment. Les bras du désespoir l’avaient si souvent accueillis ces derniers jours… Et elle se retrouvait à plaisanter tranquillement avec l’une de ses subordonnées. Peut-être n’était-ce pas si grave finalement ? Il était possible que la jeune femme n’ait fait que se lamenter sur son sort, et exagérer démesurément le mal qui la tourmentait. C’était bien possible en vérité, la disparition de son amant l’avait complètement détruite, et elle devait avouer que ses réalités en avaient été perturbées. De toutes nouvelles pensées se bousculaient désormais dans la tête de Dane, qui ferma les yeux pour mieux se concentrer. Quelle folie que d’avoir ainsi abandonné sa guilde aussi longtemps, alors qu’ils venaient tout juste d’arriver sur l’île ! Quelle erreur que d’avoir tenté de trouver du réconfort dans le rhum ! En prenant conscience de tout ceci, la jeune femme impulsive s’éclaira soudain. Elle se leva d’un bond, avec la ferme intention de rattraper le temps perdu.

-Bon sang ! Il faut que je…

Hélas, elle avait présumé de ses forces. Un subit vertige la fit brutalement redescendre sur terre, dans les deux sens du terme. C’était comme si la chambre avait fait une embardée soudaine vers l’avant. Dane se retrouva à genoux sur le sol, l’épaule appuyée contre un pilier, le front dans les mains.

-Je ne suis vraiment qu’une idiote…
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MessageSujet: Re: Solitudes [Privé Daneva]   Solitudes [Privé Daneva] I_icon_minitimeMar 12 Aoû 2008 - 15:54

-Il faut prendre soin de vous , Ma dame.

-Cela ne servirait pas à grand-chose…


Prise d'une lassitude extrème, Daneva avait glissé de son siège pour s'avachire au sol telle un tas de vêtement trop lourd sur un dossier de chaise peu robuste. Elle grelottait de fièvre et de fatigue et son visage trahissait une telle souffrance que l'espace d'un instant Sin eut peur qu'elle mourru entre ses bras. Au lieu de cela la belle semblait en chutte libre dans le plus affreux des cauchemards s'accrochant à un nom comme seule bouée de sauvetage qu'elle gémissait comme une possédée.

Calis... Calis...

L'espace d'un instant, le visage de sa mère se superposa à celui de Daneva. Elle se rappella ses plaintes sourdes et son chagrin, ses yeux baignés de larmes au sel si corrosif que ses cheveux du même nuit noire que Soledad étaient devenus gris. Et toujours un nom... le même nom qui peuplait sa douce folie abandonnée :

Velvet...Velvet...

Démence et solitude.

Sin fut parcourue d'un frisson glacé et se reprit violemment, conduisant sa maitresse sur le matelas dénudé de son lit.

On frappa à la porte sur ses entrefait.

Le planton revenait avec l'eau chaude fumant dans un gros baquet qu'il s'était vu contraint de porter avec un collègue en haut de l'escalier menant au plus haut bureau de Nelen. Ce crétin avait même pensé au savon.
Elle le congédia devant la porte sans autre forme de procès, avant que son oeuil cave vienne salir les appartements de sa Dame. Encore une fois l'expression sinistrement butée du Fantôme blanc , coupa sec à toutes véléités de curiosité de la part du malheureux qui revint sur ses pas en maugréant.

Sin tira le baquet près du lit sur un tapis encore épargné par la sauvagerie intestinale de sa supérieure. Elle se tourna avec lenteur vers Daneva et avec un soin délicat ôta sa chemise tâchée et ce qui lui faisait office de pantalon. Son corps ainsi dévoilé, prouvait à merveille à quel point la guérisseuse était maitresse de son art. Seules restaient, des terribles séquelles entrevues sur le bateau, de menues taches vaguement violacée ou de petites coupures en voie de cicatrisation définitive.

La jeune prostituée plongea délicatement Daneva dans l'eau chaude. Avec une infinie délicatesse, elle baigna sa peau martyrisée, la couvrant d'une douce caresse savonneuse, pétrissant l'âme solitaire de cette femme déchirrée de ses doigts fins. Sin se prit à fredonner un chant harmonieux que Soledad égrainnait ,elle même, lorsqu'elle donnait son bain à l'hideuse chose difforme qu'elle était alors. Sa voix chaude, comme un murmure maternel à l'oreille d'un enfant sembla calmer Daneva.
La demi-drow passa gracieusement la main sur l'intimité de la jeune femme et remonta sa paume sur son ventre brulant. La machoire de la Danseuse se crispa. L'innéluctable était sans doute là, ce prémice de vie avait déjà installé son emprise dans cette caverne malencontreuse.
Sin sera le poing sur ce nombril d'albâtre. Par sa sainte soeur, qu'elle n'assiste pas une nouvelle fois à ce drame ou elle devrait soulager ce morceau de chair indépendant de ses propres lames.

Elle sécha Daneva et la rhabilla de linges propres qu'elle trouva par hasard dans la penderie, puis l'allongea sur son lit refait de frais. Le leader des silencieux dormait profondément, son souffle régulier gonflant sa poitrine.

Sin profita de ce répis pour nettoyer la pièce de fond en comble avec l'eau savonneuse restant dans le baquet. lorsqu'elle entendit sa Dame remuer de longues heures plus tard, elle écrivait une lettre assise au bureau.


-Sin ? Sin, tu es là ?

-Oui, Ma dame.

La Danseuse s'approcha du lit et s'agenouilla.

-Merci beaucoup.

En reproduisant ce que Soledad avait fait pour elle, Sin avait abaissé les barrières entre elle et sa supérieur qui se confia à elle sans fausse pudeur et même avec une pointe de complicité.

-Ma dame... Je crains que le mal dont vous souffrez n'ait rien à voir avec la Peste, ou auquel cas , chaque femme sur cette terre est destinée à en connaitre les symptômes au moins une fois dans sa vie...Il vous faudra renoncer à l'alcool pour un temps, je crois.

Elle versa ses yeux d'or dans ceux de sa Dame mais ne put continuer plus avant. Cette dernière, regonflée par le traitement de sa subalterne se leva d'un bon avec pour ferme intention de reprendre son poste vaillemment.
Elle vacilla sur ses jambes fragiles et, agile comme un félin, Sin la rattrappa avant qu'elle n'atteigne le sol et la força à s'asseoire sur les draps propres.


-Ma Dame, pour l'heure il n' y a rien de mieux à faire que de prendre du repos, pour vous...et votre enfant.
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MessageSujet: Re: Solitudes [Privé Daneva]   Solitudes [Privé Daneva] I_icon_minitimeMer 13 Aoû 2008 - 11:22

Les mots de Sin, tout d’abord, ne l’atteignirent pas. Souriant à demi, Daneva lui jeta un coup d’œil un peu lointain.

-Mon enfant ? Mais je n’ai pas de…

Ses yeux s’écarquillèrent. Le mot « enfant » s’étouffa dans sa gorge, laissant sa phrase en suspend. Elle resta ainsi une ou deux secondes, à analyser le concept que lui proposait la jeune femme aux cheveux blanc, puis regarda son ventre. C’était… Impossible.

-Mais non, voyons, c’est juste une maladie de passage, ce n’est sûrement pas…

Elle tentait de contredire l’affirmation, refusant d’admettre une telle nouvelle. Son esprit n’y était tout simplement pas préparé. Pourtant les signes ne trompaient pas. Comment avait-elle pu être aussi aveugle pour ne pas les remarquer ? Son absence de saignements tout d’abord, dont elle avait fait passer la constatation à l’aide d’un fond de verre de rhum, et puis son corps qui avait physiquement changé. Sa poitrine était opulente, alors que la jeune femme en avait toujours possédé une plutôt menue, elle avait pris du poids… Son ventre lui-même n’était plus aussi plat qu’avant. Les vomissements, les malaises… Tout était si évident !

Frappée, dépassée, la jeune femme resta silencieuse un bon moment, les yeux perdus dans un brouillard épais. Tout se bousculait, elle ne parvenait pas à réfléchir correctement à la situation. Sa bouche tremblait. Elle crispa les mains sur le matelas. Qui ? Qui était le père de l’enfant qu’elle portait en son ventre ? Calis… Ou Kurt. Elle grogna, en proie à une grande agitation. Kurt l’avait violé, il s’était déversé en elle contre sa volonté. La Nature pouvait-elle être assez cruelle pour donner à cette violente union une conséquence telle ? Avant cela, il y avait eu Calis, et leurs étreintes gorgées de passion. Etait-ce le moment d’y penser ? C’était à peine croyable !


-Laisse moi…

Dane enfouit son visage au creux de ses mains, expirant longuement. Garder les yeux ouverts sur la pièce lui donnait des vertiges. Son entrain, à peine retrouvé, semblait s’être volatilisé de nouveau. Elle ne voulait plus de Sin à ses cotés… Pas maintenant. Le regard que la tigresse posait sur elle la brûlait. N’entendant pas de bruit, elle releva les yeux et les plongea une nouvelle fois dans son regard chaleureux malgré la froideur de son visage. Elle risquait de lui faire de la peine, mais n’en avait pas conscience, n’aspirant plus qu’à la solitude.

-Vas-t-en, te dis-je !

La porte claqua. Daneva étouffa un sanglot. En réalité, elle aurait préféré que la jeune femme soit restée, qu’elle l’ait tenu entre ses bras pour la bercer, pour lui murmurer des mots rassurants… Mais Dane n’était plus une enfant, elle n’était même pas une femme moyenne qui aurait pu se permettre ce genre de comportement. Elle était Daneva, et occupait un poste dangereux, à haute responsabilité, au sein d’une guilde d’assassin. Elle devait se montrer forte, ne pas se laisser attendrir… Quelques instants auparavant, elle bénissait Sin et ses soins attentionnés, elle souriait, sans savoir. Pourtant elle avait renvoyé sa providentielle guérisseuse… Lunatique.

La nouvelle était décidément trop difficile à avaler. La jeune femme resta prostrée sur son lit de longs instants. Elle ne pensait pas à ce que contenait son ventre, elle pensait à la mer, à Ydril, là où elle était née. Son enfance avait été semblable à tant d’autres… Tous ces orphelins, ces fils et filles d’inconnus, unis pour survivre, se battant pour la même raison. Daneva s’était construite toute seule, comme les autres. Elle avait volé sa première orange lorsqu’elle avait enfin atteint la taille nécessaire pour attraper un fruit sur l’étal. Elle avait tué aussitôt que son bras avait eu assez de force pour manier un couteau de façon dangereuse. Elle avait conclu des pactes sordides avec les hommes les plus pourris que Miradelphia puisse porter en son sein. Non, Daneva ne souhaitait à personne une enfance de ce genre. Elle avait eu de la chance, beaucoup de chance… Cette même chance qui lui avait permis de survivre dans cet environnement lui avait aussi offert la découverte des précieux documents de l’Ancienne Compagnie.

Un coup de vent souffla la bougie, et Daneva se retrouva dans le noir. Elle poussa un soupir, puis se coucha lentement avant de remonter les draps sur son corps. Ses gestes étaient ceux d’un automate… Presque malgré elle, ses mains se posèrent sur son bas-ventre, puis remontèrent sur le nombril, caressant une peau redevenue douce grâce aux soins de Sin. Il y avait quelque chose là-dessous… Quelque chose qui n’était ni très remuant, ni très imposant pour le moment, mais qui le deviendrait sûrement. La fatigue la submergea. Il aurait fallu qu’elle réfléchisse encore, qu’elle décide de quelque chose à faire, qu’elle élabore des projets… Mais ses yeux se fermèrent d’eux même, d’autorité. Le corps et l’âme de Daneva ne pouvaient plus supporter d’autres chocs, ils arrivaient à leurs limites. Quoiqu’il en soit, lorsqu’elle s’endormit, Daneva était sûr d’une chose : de qui qu’il soit, elle ne prendrait pas des herbes, elle le garderait.
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MessageSujet: Re: Solitudes [Privé Daneva]   Solitudes [Privé Daneva] I_icon_minitimeLun 18 Aoû 2008 - 12:30

Sin hésita un moment.
Elle était sans doute allée trop loin. Elle avait sur-éstimé sa place, elle avait manqué de respect hiérarchique. Elle avala doucement sa salive et les mots maladroits qu'elle n'arriverait jamais à formuler. Soledad aurait surement su rassurer la jeune femme meurtrie et bousculée par une vérité trop crue, trop sale, trop réelle.

Elle n'était que Sin.

Sin l'enfant bâtarde, né d'un viol, la fée difforme, l'enfant honnie. Née souillure, tachée de fange à vie, elle n'avait que peu d'autre alternative que regarder les lumières brillantes de certaines âmes humaines qui l'attiraient tel un papillon vers la flamme vorace d'une bougie. Elle ne construirait jamis rien et elle sâlirait tout ce qu'elle touche.
Apprendre et se soumettre à cette femme ravagée par cette grossesse non désirée était sans doute un échappatoire comme un autre pour réunire pierre après pierre l'édifice de sa vengeance.

Daneva la Silencieuse n'était pas Mahalia de Maloven. Elle survivrait à l'indigence d'un tel destin parceque Sin le désirait et croyait en elle comme elle croyait en sa soeur.


-Vous ordonnez, j'éxécute Ma dame...

Elle se retira avec sa nonchalance fantômatique habituelle, sous la lumière nacrée de la lune.Elle tourna doucement la poignée.

- Je serais là quand vous en aurez besoin Ma Dame. Toujours.

La porte claqua et au lieu de partir , Sin resta à monter la garde la nuit durant, sous le regard inquisiteur et muet du planton qui l'observait de travers à la manière d'un chat échaudé.

A petit matin, la Danseuse avait disparue.
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MessageSujet: Re: Solitudes [Privé Daneva]   Solitudes [Privé Daneva] I_icon_minitime

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