Un baignade non prémédité...

L'écrasante chaleur avait poussée les pas d'Inwë dans ce lieu de fraicheur; une grande étandue d'eau: la cascade de l'Eden. Elle grimaça: à cause du soleil, elle avait été contrainte de porter une fine robe d'un blanc éclatant. Bien évidement, il était hors de question qu'elle se sépare de ses armes et elle avait donc placé ses épées comme à leur habitude, dans son dos.
Un vent léger (et rare) souffla lentement. Inwë retint le bas de sa robe qui menaçait de s'envoler. Puis maugréa. Décidement, elle détestait réellement les robes... Elle regarda autour d'elle: à première vue il n'y avait personne. Elle délassa les cordons de cuir de ses sandales et ses pieds nus entrèrent en contact avec l'herbe fraiche. Elle ferma les yeux et eut un sourire de satisfaction. Les rayons du soleil frappèrent sa peau pâles. Elle finti par s'allonger sur le ventre, dans cette herbe verte. Elle fixa l'eau bleue et le reflet de son visage se dessina à la surface, légèrement trouble. Elle plongea ses doigts fins dans ce liquide pur et elle eut soudain l'envie de s'y plonger totalement.

Nouveau regard aux alentours. Rien. Elle entra alors dans l'eau avec sa fine robe pour évité de se retrouvé totalement nue à la sortie. Elle frissona de bien être. Elle n'avait plus chaud à présent. Après une bonne demie-heure à se prélasser, elle posa un pied sur la terre ferme et sortit. Elle s'allongea à même le sol et se laissa gorger par le soleil. Sur sa peau permait de fines gouttes d'eau seul reste de cette baignade qu'elle n'avait pas du tout envisagé. Elle serait bientôt sèche avec la chaleur...

Puis soudain, un bruit furtif. Inwë se retourna vivement. Il y avait quelqu'un d'autre elle en était certaine. Elle regarda ses vêtements: c'est bon, ils n'étaient plus mouillés... Fort heureusement pour elle.

On était en plein milieu de l'après-midi et c'était le moment où le soleil tapait le plus fort. Mais Lastalaica se devait de marcher vite, à la limite du petit trop pour la simple et bonne raison qu'l devait être au pays drow dans moins de cinq jours s'il ne voulait pas mourir de faim avec le si peu de nourriture qu'il lui restait.

Il ne s'était pas arrêté depuis son départ à l'aube. Il se déplaçait d'est en ouest afin de retrouver une route bien établie. Car traverser des forêts, des marécages ou même de simples plaines n'étaient pas le moyen le plus simple de descendre par le sud. Il faisait un grand crochet mais il y gagnerait en temps. Du moins c'est ce que préconisait la carte de son grand-père.

Il s'approchait à grands pas des terres elfiques et des routes qui le mèneraient directement vers le sud lorsque la soif se fit ressentir. Comme si les Dieux avaient entendu son appel, il entendit soudainement une sorte de clapottement. Il suivit son instinct et se laissa guider par son ouïe bien entraînée.

Quelques minutes de marches plus tard, au coeur d'une petite clairière il put aperçevoir une grande et belle cascade. Lastalaica se surprit à admirer ce voile que formait les jets d'eau dans un fracas assourdissant. C'était l'endroit rêvé pour se rafraîchir et se reposer quelques instant. Un petit paradis sur terre.

Pris pas son élan, il sortit de l'ombre sans se rendre compte qu'une autre personne était passée avant lui, et était toujours présente. Il n'avait pas pris ses précautions et allait peut-être s'en mordre les doigts. Deux choix s'offraient à lui, il pouvait soit se cacher et attendre qu'elle s'en aille ou bien aller se rafraîchir directement sans se préoccuper de cet individu. Il opta sans hésiter pour la deuxième option, la première pouvant prendre beaucoup trop de temps.

Il avança lentement, d'un pas sûr et confiant. Il fixait la cascade et ne posa aucun regard sur cette autre présence qu'il venait déranger. Il s'accorupit au bord de l'eau et contempla quelques instants son reflet avant d'y briser son image et de boire à grande gorgée dans ses mains qu'il joignit afin de former un petit récipient. L'atmosphère se tendiat mais les priorités d'abord...

Une autre personne s'approcha enfin, confirmznt les craintes d'Inwë. Mais son indifférence à son égard lorsqu'il s'avança vers la cascade, montrait qu'il n'était là que depuis peu. La tension dans les muscles de la demie-elfese dissippa petit à petit. Elle observa l'inconnu, un homme donc, avec attention.
Il alla boire l'eau fraiche et pure. Cela lui arracha un sourire. Poussée alors par une certaine audace, elle s'empara de ses armes et se leva. Puis d'un pas silencieux, elle s'approcha. Elle reposa ses épées et s'assit à un mètre de cet homme qu'elle ne connaissait pas et qui pouvait très bien l'attaquer à tout instant. Ses prunelles presque dorées se tournèrent vers lui. Elle finit par reporter son regard sur la cascade.

Soudain, l'envie d'engager une conversation lui brûlait la gorge. Elle laissa tomber ses mots:

- Quelle chaleur... Vous ne trouvez pas?

Oui cette question lui était adressée puisqu'il n'y avait qu'eux près de la cascade pour l'instant. Maintenant, il devait répondre. Mais il pouvait très bien se ficher totalement d'elle et ignorer ses paroles. Alors Inwë pourrait savoir s'il avait des manières: en répondant, signe de politesse, ou, s'il ne s'agissait que d'un rustre qui n'était pas du tout intéressé... A la pensée du mot "rustre", elle se dit qu'elle poussait peut être un peu... Le silence poignant qui suivit la délecta. Les gens de son entourage avaient toujours mis du temps pour répondre à ses questions, et plus particulièrement son maître, Sildéra. Il trouvait que les demandes de la jeune femme étaient complexes. Elle sourit de nouveau; elle regardait ses épées à présent, posées non loin comme toujours, puis ses yeux se posèrent une seconde fois sur l'inconnu.

Sans le vouloir, ce regard était insistant et on pouvait y remarquer une certaine intensité. C'était de cette façon qu'a l'époque, elle faisait fondre son père. Mais maintenant, elle avait plus envie de serrer ses mains autour du cou de ce dernier pour le voir enfin trépasser.
Elle avait conservé ce regard, trace d'une période heureuse de son enfance...