Fuite de la servante [PV Sieg] [Achevé]

Megara avait prit la fuite aussi subtilement que possible. Elle espérait que personne n'avait remarqué son absence. Elle tenait Givre étroitement contre elle. Le chaton comprenait leur situation précaire et n'émettait, pas conséquent, pas un son. La servante s'était mise à courir aussitôt qu'elle fut suffisamment éloignée. Elle craignait qu'à tout moment un drow lui saute dans le dos et ne la poignarde. Après tout, elle était une elfe sylvaine et la haine entre les deux peuples n'avaient que grandir depuis le premier conflit. Megara se retourna furtivement pour regarder derrière elle. Se faisant, elle ne vit pas le stalactite de pierre qui descendait devant elle. Elle reportant son regard vers l'avant, elle eût à peine le temps de le voir avant de le heurter de plein fouet. La servante retomba sur le dos, étourdie et confuse. Givre sauta de ses bras donnant des petits coups de pattes sur sa cuisse. Megara posa une main sur son front où une plaie s'était ouverte. Elle sentit le sang coulé de la blessure. Luttant pour garder son sang-froid et ne pas vomir, elle se remit tant bien que mal debout, mais retomba par-derrière s'assoyant sur le sol, elle retint son souffle un moment pour écouter aux alentours. Il n'y avait aucun bruit... Mais les drows étaient si silencieux qu'elle ne pouvait pas réellement se fier à cette information. Megara passa près de s'évanouir, mais demeura consciente. Elle se releva, prenant tout d'abord Givre dans ses bras.

Megara poursuivit sa fuite, mais en marchant. Elle vacillait et avait du mal à marcher droit, mais il fallait mettre le plus de distance entre elle et le groupe. Le traitement que lui réserverait sans doute Tebryn aurait été affreux et le peu d'attention que lui accordait son maître était encore plus désagréable que l'idée d'être seule. Depuis un moment, il la délaissait et lui donnait de moins en moins d'importance. Se lassait-il de sa présence? Si oui, il serait content de ne pas devoir lui annoncer qu'il la remerciait de ses services...

[désolée pour le court message, mais j'ai pas beaucoup de substance pour l'allonger.]

- Non! fit-elle sèchement avec ses mains avant de reposer Givre au sol. Je ne veux pas! Je ne veux pas être mêlée à vos histoires de trahison! Je n'ai pas envie de mourir pour une histoire qui ne me concerne en aucun cas! Je voulais tout simplement vivre avec vous! Je voulais que nous soyions... soyions...

Megara cessa ses gestes, cherchant son regard malgré le noir. Elle pleurait toujours, mais moins. La jeune servante sentit sa gorge se nouer.

- ... amis.

La jeune fille sentie une vague de chaleur et elle se sentie rougir.

- Et tranquilles. J'aurais aimé que vous passiez plus de temps avec moi à la maison. L'aventure n'est pas faite pour moi. Je ne sais rien faire mis à part le ménage! Il est suicidaire d'aller partout avec vous.

Megara s'adossa lentement au mur.

- N'empêche que vous me manquez toujours beaucoup quand vous partez, fit-elle lentement avec ses mains, comme si elle calculait chacun des mots qu'elle employait.

L'elfe sylvaine baissa la tête et ne fit plus aucun mouvement. Seul un petit soubresaut troubla son immobilité, un sanglot puissant.

Megara se raidit quand il l'embrassa sur le front. Il faisait vraiment exprès de ne rien voir ou quoi? La jeune fille saisit ses mains et approcha son visage du sien. Ses lèvres effleurèrent les siennes, mais n'y touchèrent pas. Elle ferma les yeux et posa un baiser long à la commissure de ses lèvres. Elle recula d'un pas et prit délicatement Givre. Elle avait un de ces mals de crâne! La blessure à son front saignait encore beaucoup. Megara semblait vouloir cache quelque chose, ainsi, dos à lui et caressant le chaton. En fait, elle avait rougit en posant ce baiser si près de sa bouche.

- Oui... allons-y, fit-elle après s'être retournée.

Elle avait encore les joues roses, ce qui donnait un assez bon indice sur sa gêne. Megara s'approcha lentement de lui.

- Vous devrez me guider... Même si mes yeux se sont accoutumés à l'obscurité, je n'y vois pratiquement rien. Vous, vous devez y voir : vous êtes un drow!

La jeune fille voulait changer de sujet... même si elle savait qu'à un moment ou un autre, Siegfried parlerait de ce geste tendre qu'elle avait posé sans réfléchir, en suivant son coeur.

Lorsque Megara l'embrassa tout près des lèvres, il resta comme… en léthargie, il ne savait pas quoi faire… il… il… bon… après tout, il avait l'habitude… mais pourquoi un simple baisé… et même pas sur les lèvres, de Megara lui faisait tant d'effets? Il fit un sourire cache, et finit par sortir de sa léthargie, il se mit au niveau de Megara et la regarda, elle saignait encore… il posa de nouveau le mouchoir sur le front de la jeune femme.

-Bien… suis-moi…

Il prit la main de Megara et avança calmement, ne voulant faire courir la jeune fille blesse, il s'arrêta ainsi a quelques mètres de chez eux…. La maison était belle, assez grande, mais étant totalement vide semblait plutôt morne.

-Je suppose que tu as sommeil?

(on n'a pas encore de maison, alors faisons comme)

Megara sentie son coeur éclater en mille miettes. Elle l'écouta, comme toujours, sage et attentive. Il s'accroupit devant elle et déclara qu'il l'aimait comme une soeur. Cette déclaration lui donna envie de mourir. La servante demeura immobile un long moment puis lui donna un coup de poing impressionnant. Givre s'éveilla enfin. Megara regarda Siegfried droit dans les yeux.

- Je vous déteste. Je ne veux plus jamais vous voir!

Des larmes se mirent à couler de nouveau sur ses joues.

- Je ne demandais pas grand chose... mais... Une soeur. Vous êtes minable!

Elle eût un sourire mauvais. L'impression que jamais elle ne lui pardonnerait de lui avoir brisé le coeur s'installa lourdement dans la chambre. Megara fit ces derniers gestes qui finirent de jeter le désarroi :

- Je vous aime...

Megara le gifla.

- Et ceci est pour que vous ne l'oubliez jamais!

Elle enfila à une vitesse fulgurante ses vêtements. Givre se leva et voulut la suivre, mais elle se retourna et lui fit signe de rester. Il s'assit lentement et attendit. Il s'attendait à voir Megara revenir, mais la porte de la demeure claqua avec fracas. Givre se mit à miauler piteusement. Il aimait bien Siegfried, mais Megara était comme sa mère. Il se leva et accourut jusqu'à la porte. Il se mit à miauler. On aurait juré qu'il pleurait le départ de sa maîtresse. Megara se disait qu'il était mieux que, malgré tout son amour pour le petit chaton, il reste avec Siegfried, car de toute manière, elle risquait d'être égorgée à tout moment. Mais elle s'en foutait éperdument. Plus rien ne lui faisait quelque chose.