[hall] Coin animation

(Cet petit endroit du hall est réservé aux activités du bouffon et à son public)

Rulv frémissait d'impatience. Dans quelques minutes le spectacle commencerait, il pourrait enfin laisser libre court à son art.

Il avait eu beaucoup de chance d'avoir été choisi par les Soltariel pour animer cette soirée. En effet toute la crème de la noblesse humaine était présente, ainsi que de nombreuses autres personnes influentes. En ces temps de guerre, cela faisait longtemps qu'une réception de cette envergure n'avait plus été organisée. Quelle joie !

Pour l'occasion, le bouffon avait revêtu son plus beau costume, accompagné de son immuable maquillage blanc. Ses collants jaunes juraient horriblement avec son haut de "patchwork", situé sous son plastron brillant. Ses souliers, assortis avec son chapeau orné de clochettes, étaient constitués d'une mince semelle de cuir, habillée de laine rouge. Où trouvait-il toute ces couleurs ? En réalité c'était en grande partie du tissu elfique, matières d'une étonnante légèreté et souplesse.
Mais le costume était encore bien plus utile que cela. En effet, à l'intérieur, une grosse ouverture donnait accès à la doublure. Car si le bouffon était là pour s'amuser, le contrebandier, lui, travaillait.

L'assemblée semblait assez hétérogène. Contrairement aux idées reçues, tous les nobles n'étaient pas aussi gras que des porcs adultes. Au contraire on pouvait en apercevoir des petits, des grands, des robustes... Mais tous avaient au moins un point commun : une expression de supériorité sur leurs visages, cette suffisance maladive ancrée au plus profond de leur éducation. Rulv trouvait l'idée de leur faire les poches jouissive. C'est cela qui lui donna le plus de satisfaction.

On avait attribué au bouffon un coin du grand hall éclairé. Même si celui-ci avait espéré plus, cela restait correct. Il ne manquait plus qu'une seule chose : les invités. Par expérience, il avait appris que généralement la foule était fascinée par les contorsion. Il décida donc de commencer par cela, sautillant comme un enfant. Il débuta par une simple roue, de façon à se placer au centre de la scène. Aucun effet? Il arqua un sourcil. Tout le monde bavardait, et personne ne se soucia d'un simple acrobate. Il laissa échapper un petit rire ironique, et fit craquer sa nuque.

Rulv saisit les quatre quilles accrochées dans son dos et commença à jongler, tout en sautillant à cloche pied. c'était le moment, si la foule ne venait pas à lui, il irait à la foule.

- DUCS, DUCHESSES, MARQUIS, MARQUISES, COMTES, COMTESSES, BARONS, BARONNES, CHEVALIERS, DAMOISEAUX, DAMOISELLES, LARBINS & PUTAINS, cria-t-il sans reprendre son souffle, LE CONTORSIONNISTE RAYE VOUS JOUE UN TOUR, ET CA VAUT LE DETOUR HI HI ! PUISSIEZ-VOUS VOUS AMUSER AUTANT QUE CETTE MODESTE SOIREE VOUS LE PERMETTRA HI HI HI...

Ses paroles résonnèrent, il était ravi. Il enchaina donc avec des lancers de plus en plus complexes, tout en riant légèrement. Il attendait que quelqu'un approche, dans le cas contraire il serait obligé d'insister, plus vigoureusement.

Il y avait bien longtemps que Rima-Marcil n’avait navigué dans ce milieu, ayant perdu certaines de ses habitudes. Il ne se comportait pas comme un rustre, non loin de là, mais il ne savait se montrer aussi charmant que l’était Hélios. Il l’avait été autrefois, afin de compenser son physique peu altier, et faire oublier aux femmes sa laideur. Mais avec Arakmorach et sa suspension, il n’avait navigué dans le monde la noblesse que très peu à vrai dire, reprenant avant tout son poste de commandant et de régent du fort Ellyrion. Il ne faisait acte de présence que lorsqu’il le fallait bien, comme avec la disparition du poison, mais c’était tout. Il ne fuyait pas ce monde, mais il ne s’y était jamais sentit à l’aise, et à dire vrai les nobles ne se sentaient guère mieux avec lui. Voila donc pourquoi il n’évoluait pas comme Hélios, qui semblait être à l’aise, sûr de lui, papillonnant avec les femmes, les charmants par des mots doux et des compliments qui leur faisaient monter le rose aux joues.

Etre entouré d’autant d’humains ne plaisait pas trop au marquis, qui, il fallait le reconnaître, se faisait une mauvaise opinion d’eux, sans que son attitude n’en montre quoi que ce soit. Il les jugeait barbares et cruels comme les drows, même s’il reconnaissait que tous ne l’étaient, mais malheureusement beaucoup trop d’entre eux l’étaient, ce qui était bien un souci. Il était intrigué de voir comment étaient les nobles, et fut bien surpris de voir tant de frivolités. Les jeunes femmes semblaient plus aptes à donner leur fleur d’amour à un homme qu’autre chose, comme si elles cherchaient absolument à se marier. Curieux monde que celui des humains.

Fine-Lame fut à la fois surpris et enchanté de rencontrer la jeune Deluwen, surpris de voir qu’il n’était pas le seul elfe invité. Mais il ne put engager plus avant la conversation qu’un éclat de voix retentit, attirant l’intérêt de ses dames ainsi que d’Hélios. Qu’était-ce donc que cela ?

Les dames s’en allèrent voir dans le hall quel était cet éclat de voix, Fine-Lame et Hélios les accompagnants. Un attroupement s’était formé autour d’un homme en costume multicolore qui effectuait toutes sortes de prouesses de dextérité, comme jongler avec des quilles. Un bouffon. Et un elfe en plus. Vraiment étrange qu’un représentant de leur peuple s’amuse à cette mascarade. Les bouffons n’existaient pas chez les elfes, cette profession étant tellement… dégradant. Afficher sa souplesse et ses performances avec des pitreries pour divertir les puissants… Non décidément il ne pouvait accorder du crédit à ce genre de spectacle. Certes, l’homme était habile, comme tout elfe après tout. Cela n’avait rien d’extraordinaire, mais les humains semblaient tellement impressionnés. La plupart n’avaient jamais du rencontrer d’elfes de leur vie, ni même vu de quoi ils étaient capables. Bah, qu’ils s’extasient devant un tel spectacle si cela leur chantait, Fine-Lame lui préférait détourner le regard pour se tourner vers Hélios.

« Ce type de personnage se produit souvent dans ce genre de fêtes ? »

L’une des demoiselles présente semblait perturbée, gênée, rougissant et lui lançant de petite œillade qui ne trompait pas le chevalier. Elle lui parla avec franchise, franchise quelque peut surprenante pour une demoiselle de son rang et de sa classe mais au combien agréable.

« Si je vous éblouit, laissez-moi-vous dire que vous m’aveuglez de votre douceur et de votre beauté. Le soleil n’as que rester dans son entre, laissant ainsi la lune blafard être votre seule rival qui bien loin de vous égalée, préfère pâlir de jalousie. Mais sachez que j’aime à savoir que mes mots vous touchent et vous plaisent… j’en serais peiné si il n’en était pas le cas. Car cela voudrais dire, que je n’ai su trouver les mots pour vous dire combien je fus émerveillé de me trouver ainsi parmi d’aussi douce compagnies que les vôtres jeunes demoiselles. »

Elle était jolie cette petite noble avec ses cheveux blond, ses yeux bleu et son visage mutin. Elle avait tout l’air d’une poupée de porcelaine bien qu’elle n’en eu que l’air et pas la music. Tant mieux, les poupées ne parlent pas, ne vivent pas, ne bougent pas. D’ailleurs, la demoiselle elfique prit la parole, visiblement confuse de ne point savoir qui était le baron. Doucement il ria, non pas moqueur mais amusé par sa gêne et d’un air doux lui répondit.

« Je ne suis pas bléssée dame … »

Comment déjà ? Ha oui… Rima l’avait nommée il y à quelques minutes a peine.

«… Deluwen. Je ne m’offusque pas de l’ignorance de jolie compagne. Bien qu’il me faille en se cas palier a cette ignorance en vous tenant compagnie se soir si vous l’acceptez. »

Hélios fut cependant perturbé par la phrase d’un troubadour ou d’un amuseur tout simplement. Offrant son bras à la demoiselle Ashenie, si elle le désirait, il se dirigea en compagnie de l’assemblée féminine vers le drôle de personnage.

« Ha… mais mesdames, vous voila à l’avantage par rapport a nous ! Vous connaissez nos titres et nos noms et nous ignorons les vôtres ! Voila qui est bien délicat pour nous, comment serons capable de vous revoir et de chanter louange quand a vous ho déesse faite femme pour un soir sur terre éblouir les pauvres ères que nous sommes. »

Hélios fut amuser de voir le saltimbanque faire ses tour et émit même un fin rire de sa voix grave et tapant doucement dans ses mains. Ashénie a son bras, il se pencha légèrement vers elle, pour doucement la regarder et lui quémander une information qui paru vital a en croire son intonation.

« Ho jolie demoiselle aux yeux de ciel, y a-t-il une âme céleste qui fut capable de vous donner un nom malgré votre beauté qui n’en trouverait aucun d’assez délicat pour en dévoiler toute sa gradeur ? »

Il fit un sourire charmeur, doux et pourtant voilé d’un mystère étrange. Ce voila opaque qui semblait quelque chose d’attirant et d’intriguant… voila d’où venait l’étrange charisme de notre Chevalier.

Etheldred détacha son regard du bouffon lorsque Deluwen et elle furent rejointes par les deux nobles. Le premier n'avait pas l'air parfaitement à l'aise, ou alors c'est qu'il n'était pas spécialement heureux d'être là, elle ne parvint pas à déterminer ce qu'il en était. Il n'avait pas d'avantage l'air d'apprécier les pirouettes de l'amuseur. Reportant son regard sur ce dernier elle sourit : un elfe... Elle n'y avait pas fait attention, tout d'abord. A force de tout regarder avec émerveillement, elle ne voyait plus rien ! Mais maintenant qu'elle y pensait, ça collait mal avec l'image sage et raffinée des siens, et c'est peut-être ce qui le troublait ... comment déjà ? Elle ne se souvenait pas l'avoir entendu se présenter. Par contre, Deluwen l'avait nommé, le marquis... Rima-Marcil. Lui, il avait juste mentionné le baron Dilandro qui l'accompagnait. Ce dernier, la jeune Ashénie à son bras, lui susurrait des mots doux.

Etheldred reportait son attention sur le bouffon lorsqu'une autre personne entra en scène. L'herboriste ne savait pas qui ce pouvait être, mais elle l'air qu'il arborait faisait froid dans le dos ! Quelqu'un d'important, pour se comporter de la sorte.Quelqu'un qu'il valait mieux ne pas contrarier. Au même moment, son regard se porta sur quelque chose qui passait entre les invités à toute allure. Non, pas quelque chose, mais quelqu'un : une petite fille qui courait tout droit... sur le fameux baron. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle se retrouvait par terre, attirant les regards vers elle.

Sans réfléchir, Etheldred s'approcha et releva doucement la fillette en souriant :

" Ca va ? Tu ne t'es pas fait mal ? "

C'était une fillette étrange et l'herboriste ne pu s'empêcher de remarquer le tablier taché de sang. Une gamine qui travaillait aux cuisines, sans doute, et qui avait l'air affolé de se retrouver au milieu de tout ce monde. Etheldred continua à lui sourire. Elle n'avait pas tellement l'habitude des enfants, si ce n'était lorsqu'ils venaient se faire soigner. Mais elle les aimait bien : ce petit côté innocent... du moins pour certains, elle ne se faisait pas trop d'illusion là-dessus ! Ce fut à ce moment qu'elle remarqua le chat qui avait suivi et ronronnait aux pieds du baron. Une belle bête qui lui rappelait un peu celui qu'elle avait eu lorsqu'elle était plus jeune.

En fait, maintenant qu'elle voyait la fillette, cette dernière lui paru un peu plus âgée qu'elle ne l'avait cru au premier abord. Peut-être parce qu'elle avait l'air vraiment fragile. Elle espéra ne pas l'avoir vexée ne lui parlant comme à une petite fille. Quoique... Décidément, elle n'arrivait pas à se faire une idée de son âge. San compter son apparence des plus étranges : elle était albinos, à n'en pas douter.

Arrivée dans la salle, elle jeta un regard de dédain sur le bouffon. le fait d'avoir dit "Putain" prouvait toute sa politesse, il ne semblait pas vraiment gentil. Elle fit semblant de sourire et se tourna vers les autres invités. Deluwen était là, à converser avec les autres. Et Lohei esseyait de trouver une personne à qui parler.


Le hic, c'est qu'elle continua à observer le bouffon pendant que les autres parlaient entre eux. Elle le regarda longuement, le fixa, bien sûr n'essayait pas de faire un rapport sur son profil, n'examinait pas ses gestes comme un gendarme, ce serait trop mal vue. Ainsi, alors qu'elle était affairée, elle ne discuta avec personne.

Son désarroi fut tel qu'après avoir observé le bouffon dans son numéro, elle ne savait pas vers qui aller. Deluwen parlait déjà avec quelqun, qu'elle ne connaissait pas. Comme c'était a peu près la seule femme qu'elle connaissait, elle alla vers elle.

"Pas très poli le bouffon, le bruit venait bien du hall, vous aviez raison"

A côté de elle se trouvait un homme. elle ne savait son prénom, mais le salua tout de même.

"Bonjour monsieur...monsieur?"

Cette question était destinée à connaitre le nom de cet homme. Si elle était arrivée plus tot, elle n'aurait pas à devoir s'incruster d'une manière aussi nulle. Comme elle n'avait pas vraiment le choix elle le fit, rester à l'écart ne lui était pas plaisant.

Les autres invités ne remarquaient pas Lohei. En regardant autour d'elle, elle aperçut une petite fille, elle ne lui parla pas, ne sachant qui c'était. Elle pourrait en plus l'effrayer, bein qu'une femme effraye généralement mois qu'un homme, elle n'allait pas courir vers elle avec un grand sourire, ce serait torp immature et stupide. Elle attendit donc patiemment la réponse de l'homme avec Deluwen, un inconnu, encore un! Le monde était si grand, elle ne connaissait personne portant toutes les personnalités humaines étaient présentes ici même.