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| Le poids des sens [PV] | |
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Adal Ingel
Humain
Nombre de messages : 20 Âge : 37 Date d'inscription : 16/10/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Le poids des sens [PV] Dim 19 Oct 2008 - 13:52 | |
| Un rayon d'or se faufila entre deux colonnes aussi blanches que neige. Avec une délicatesse inégalée, il s'étendit sur les bassins gorgés d'eau puis se détacha pour rejoindre un chemin de fleurs aux pétales jaune orangé. Les dalles de pierre implantées au sol frémirent à l'annonce de la mi-journée. Une mélodie enivrante s'éveilla dans les profondeurs et réveilla de légères vibrations à l'intérieur des fondations. L'écoulement de l'eau cristalline dans les fontaines et les rigoles aménagées à même le sol accompagna le chant céleste des servantes d'Olyssea. Assises, ici et là, sur les bancs de pierre qui trônaient le long des couloirs extérieurs du petit palais, elles entamèrent en choeur le Chant du Resplendissant, une balade qu'elles aimaient souvent chanter quand l'astre du jour atteignait son zénith. Le pas léger, comme celui d'un félin, Adal s'avançait dans le grand hall d'entrée au milieu duquel s'élevait une grande fontaine représentant la déesse Kiria, nue, allongée sur un parterre de feuilles, la nuque penchée en arrière et ses longs cheveux tombant en cascade dans le bassin d'eau circulaire.
Une longue cape en soie blanche caressant le sol, ornée de motifs orangés sur ses rebords, une chemise blanche en lin au col plongeant sur le haut de ses pectoraux, un pantalon ample assortit, les pieds nus dissimulés sous les pans de ce dernier, sa longue crinière dorée s'échouant en partie sur ses épaules et son torse, le baron d'Olyssea se baladait dans un silence de prestige. Aux abords de la fontaine, sa main gauche flirta tendrement avec la surface de l'eau. Douce et subtile sensation que la frontière entre l'air et l'eau, un passage enivrant entre deux mondes, une harmonie fragile et si désirable à la fois. Puis comme si de rien était, un relâchement et une route chaotique qui se poursuivit machinalement jusqu'à une colonne que le baron serra autour de son bras droit. Ce repère, il le connaissait bien car la colonne ne ressemblait à aucune autre de ses consoeurs. Des petites sculptures taillées à la main la ceinturait. Ces bosses et ces creux, Adal les suivit du bout des doigts en esquissant un léger sourire aux coins de ses lèvres. Mais sa route n'était pas terminée. Il dépassa la colonne et suivit un long couloir extérieur, sans toiture, de la main gauche. Ici la lumière du jour régnait en maître, cela même si le noble n'en percevait que l'étreinte chaleureuse.
Le couloir en question le conduisit jusqu'à la grande cour des réceptions où des bassins d'eau prépondérant laissaient tout de même place à quatre grands chemins se réunissant au centre de la pièce dans un grand cercle taillé dans une seule et même pierre. Ce revêtement de fortune était frappé des armoiries de la famille Ingel en son centre. Deux trônes à l'ossature de pierre, chacun couvert d'une assise moelleuse et d'un dossier confortable, et espacées de quatre bons mètres, se faisaient face. Connaissant les lieux aussi bien qu'il connaissait les méandres de sa propre existence, Adal s'avança au milieu du cercle et s'assit sur son siège en lâchant une profonde expiration. L'air était si pur dans cet endroit qu'il aimait à y passer du temps même s'il n'avait aucune visite officielle de prévue. Cette salle de réception était peut-être la seule du royaume tout entier à posséder un plafond décoré de végétaux en fleur et de grandes baies vitrés à ses murs. En cet instant, Adal pouvait d'ailleurs sentir une légère brise lui chatouiller le visage et s'infiltrer dans ses longs cheveux. Tout autour de lui, les bassins d'eau chantonnaient une mélodie presque inaudible dont les notes rappelaient celles de la mer Olienne.
D'un simple geste de la main droite le bellâtre appela une de ses servantes et lui demanda humblement de bien vouloir préparer une coupelle de fruits pour sa future invitée. Des grappes de raisin, des quartiers d'orange, de poire, et de pomme, sur un fond d'amandes douces, voila qui convenait. La coupe en argent fut déposée sur une table en pierre blanche, tout juste à côté du siège vide qui lui faisait face. Silencieux et attentif, Adal n'attendait plus que la marquise, qui lui avait fait l'honneur de répondre favorablement à l'invitation qu'il lui avait envoyé quelques temps plus tôt : venir visiter le nouveau palais d'Olyssea. |
| | | Ivy De Sainte-Berthilde
Humain
Nombre de messages : 24 Âge : 39 Date d'inscription : 09/05/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Le poids des sens [PV] Dim 19 Oct 2008 - 22:23 | |
| Voilà près d'un an maintenant que le palais du Baron d'Olyssea était en construction. La Marquise avait ouï dire qu'il s'agirait de l'une des plus belles constructions qu'il serait donné aux Hommes de voir, et elle avait hâte d'en juger par elle-même. Aussi, lorsque le Baron lui avait envoyé cette missive, lui disant que le palais était terminé et l'enjoignant à venir se rendre compte par elle-même des travaux, elle avait accepté avec enthousiasme. Après tout, Olyssea était une Baronnie réputée pour son architecture hors du commun. Ivy avait répondu au Baron qu'elle acceptait l'invitation et serait à Olyssea la quinzaine suivante. Elle avait pris ses dispositions pour ses quelques jours de voyage et tout était prêt pour son départ. En ce froid matin de Verimios, elle partit pour Olyssea à cheval, escortée de quelques gardes...
Le voyage se passa sans encombres, et lorsqu'elle arriva dans la Baronnie d'Adal Ingel, elle fut aussitôt frappée par l'architecture unique des bâtiments, en pierres d'une blancheur immaculée. Les jardins étaient tous plus splendides les uns que les autres et les rues étaient d'une propreté étonnante. La fierté de la Marquise était à son paroxisme : son vassal était décidément de très bon goût, c'était certain. Sa Baronnie était un exemple pour les autres Duchés.
Elle arriva enfin au palais et ne manqua pas de s'extasier devant les allées florissantes malgré la température hivernale et fut accueillie dès son arrivée par plusieurs serviteurs en livrée. Elle mit pied à terre et se présenta. Inutile, on l'attendait. Elle fut conduite dans la salle de réception du palais, une grande pièce spacieuse et aérée dont le plafond était recouvert de fleurs de toutes sortes. La Marquise fut annoncée et elle s'approcha d'Adal, le sourire aux lèvres.
"Baron, c'est un plaisir que d'être reçue dans une pièce aussi agréable. Je vous félicite, votre palais, pour ce que j'ai pu en voir, est vraiment superbe..."
Elle lui tendit une main douce et encore fraîche de la température extérieure, enchantée de son séjour en ces lieux paradisiaques. |
| | | Adal Ingel
Humain
Nombre de messages : 20 Âge : 37 Date d'inscription : 16/10/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Le poids des sens [PV] Lun 20 Oct 2008 - 11:22 | |
| Il y a des signes qui ne trompent pas lorsque le corps d'une femme se fond dans l'air ambiant. Plus qu'une présence ou un passage, il est question d'une aura. Une aura aussi fragile et délicate qu'une goutte d'eau suspendue à un pétale doré. Ce trouble, le commun des mortels ne le perçoit pas, trop occupé qu'il est à s'attarder sur des apparences d'un bien moindre intérêt. Pourtant, il demeure et persiste, grandissant, éveillant les sens de celui qui le détache de la réalité. Des pas résonnent au loin, des vibrations de faibles amplitudes parcourent les dalles de pierre, nul doute, elle approche. Dans une lenteur caractéristique, Adal se leva et courba légèrement ses fines lèvres d'un sourire accueillant. Non trop grand, non trop maigre, tout juste l'idéal, la perfection dressée pour une occasion des plus exceptionnelles.
Un parfum voluptueux estompa momentanément le nectar des fleurs avant de s'émécher au contact de l'air, devenant voile autour de sa maîtresse. Deux essences y étaient emprisonnés, une, aussi riche et vive que l'arôme d'une fleure tropicale, l'autre, aussi douce et chatoyante que l'effluve d'un fruit de saison. La fragrance se révélait à lui, parfois insistante, parfois enivrante. La marquise s'arrêta finalement et son parfum stagna comme un nuage de satin. Les yeux à demi clos, Adal courba légèrement la nuque dans un premier temps, comme première marque de politesse. Accueillant, ses compliments comme un artisan les accueillaient pour l'une de ses oeuvres, le baron d'Olyssea accentua légèrement l'arc de son sourire en fermant ses paupières pendant quelques courtes secondes. Une grande fierté s'éveilla au fond de son coeur. Certes cet antre de beauté n'égalait en rien celle de l'être qui venait de le contempler, mais en lui sommeillait la mémoire de ses aïeux. En le félicitant, la marquise venait en quelque sorte de leur rendre hommage à eux aussi.
Un froissement d'étoffe presque imperceptible se fit tout de même entendre au milieu d'un silence de courtoisie. Adal sentit l'aura de la jeune femme presser la sienne avec une certaine lourdeur. Une main tendue très probablement, comme il était usage entre un homme une femme d'un tel rang. Les ténèbres, une malédiction sans début ni fin. Un chaos total où rien ne se distinguait. Une noirceur qu'il lui fallait pourtant transpercer avec la délicatesse qu'il valait aux femmes comme la marquise. Son bras droit se redressa alors pour approcher les frontières de cette " présence " quand ses doigts entrèrent en contact avec une peau aussi suave que délectable. La main du baron se referma très doucement sur le membre en question quand il réalisa qu'il tenait l'avant-bras tendu de son invitée. Confus aurait été un état convenable en cet instant, mais le dernier descendant de la famille Ingel n'entrait guère dans cette configuration masculine. Délicatement, il desserra sa faible étreinte et laissa ses doigts glisser le long de l'avant-bras puis des propres doigts de la marquise avant de les retenir entre son pouce, et son index, majeur, annulaire alignés. Là, il se courba complètement et déposa un baiser retenu sur le dos de sa main aussi fraîche que la rosée du matin.
« Marquise, veuillez croire qu'il n'est plus grand honneur pour moi que celui de vous recevoir aujourd'hui »
La voix du baron d'Olyssea résonna comme un flot de mots à mi-chemin entre le murmure et le ton de convenance. Il se redressa ensuite mais ne lâcha la main de la marquise pour autant. D'un pas lent, il s'avança vers le trône vide et de sa main libre fit signe à son invitée de bien vouloir s'y installer. Ce n'est qu'à ce moment précis, qu'il relâcha son étreinte pour laisser à la marquise le temps de s'installer confortablement. Rouvrant à moitié ses paupières, il ajouta à son intention :
« La vocation de cette bâtisse n'est autre que de rendre hommage à la grandeur de Sainte-Berthilde. Je me réjouis donc d'apprendre qu'elle sollicite votre doux plaisir. Soyez ici comme chez vous. »
Avec convenance, Adal recula vers son trône sans jamais tourner le dos à son invitée. Avant de se rassoire, il imposa la question d'usage.
« J'ose espérer que votre voyage s'est bien déroulé ? »
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| Sujet: Re: Le poids des sens [PV] | |
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