Rima-Marcil
Ancien
Nombre de messages : 348 Âge : 448 Date d'inscription : 05/03/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: [Salle du conseil] La régence Mer 5 Nov 2008 - 13:28 | |
| « C’est une plaisanterie ? »
Rima s’était levé de son siège, surpris parce qu’il venait d’apprendre. Lui et tous les hauts nobles elfes se trouvaient dans la salle du conseil du palais royal, à Alëandir, réunis autour d’une grande table ronde. Ils s’étaient réunis pour tenter de trouver une solution au problème de régence du royaume. Orelindë avait été assassinée, massacrée plutôt, par les drows, sa fille Illydril et son fiancé Anàrion quant à eux, avaient été enlevés. Aucune demande de rançon pour l’instant n’avait été faite, mais d’après les traces trouvées sur place, il semblerait que les assaillants aient été de deux factions différentes, l’une Drow à juger la barbarie dont ils avaient preuve avec sa majesté la reine, l’autre probablement de la Marine Marchande selon les humains. Pourquoi avoir enlevé le prince et la princesse, cela restait un mystère pour le moment.
A peine étaient-ils rentrés de Kirgan, que Dragan et Rima furent conviés à cette réunion afin d’élire un nouveau régent. Le sage Beren avait disparu, peut-être mort de chagrin nul ne le savait. Plus de dirigeant, plus de conseiller, plus personne pour diriger le royaume. Il fallait trouver une solution, c’était certain, sauf que tous les nobles avaient déjà résolut le problème depuis longtemps. Ils n’avaient mandés Rima et Dragan que pour leur annoncer la nouvelle.
« Vous voulez que moi, je sois régent ? »
Tous les nobles hochèrent la tête, montrant leur approbation quant à ce sujet. Fine-Lame se pinça le nez pour tenter de retrouver son calme. Il se rassit sur son fauteuil, et soupira avant de se remettre à parler.
« -Pourquoi ? Pourquoi moi ? -Parce que vous seul pouvez prendre la tête de ce royaume. -Vraiment ? Pourquoi cela ? Pourquoi suis-je le seul à pouvoir le faire ? Parce que j’ai des liens de parenté avec la famille royale ? Le marquis Tiril aussi que je sache. -Il n’y a pas que cela, marquis Eregcül. D’autres facteurs entre en jeu. -Tiens donc, et lesquels ? -Vous êtes un héros. »
Un rire sarcastique sortit de la bouche du commandant en entendant cela.
« -Un héros ? Moi ? Il me semblait que je n’avais plus le droit à ce statut lorsque l’on m’a accusé de haute trahison. -C’est de l’histoire ancienne. -Pas si ancienne que ça. Cela remonte à peine à un an. -Mais vous nous avez prouvé que vous n’étiez pas un traitre. Vous avez regagné l’estime et la foi de notre peuple en le défendant contre l’incursion de cette prêtresse drow et de ses hommes. Ce jour-là tout a été oublié. -Pas par moi. »
Le meurter d’Arakmorach, les quatre-vingt dix ans prisonnier de sa propre demeure, cela il ne pouvait pas l’oublier. Pas plus que la mort de sa fille, bien que tous ignorent ce secret. Fine-Lame n’avait jamais fait attention vraiment au regard de son peuple récemment. C’était celui de ses soldats qui l’intéressait. Il fallait qu’ils aient confiance en lui pour pouvoir servir sous ses ordres. S’ils n’avaient pas confiance en lui, ils remettraient ses décisions en question et compromettraient la vie de nombreux soldats. C’était d’eux qu’il se préoccupait. D’ailleurs, vu le peu de temps qu’il passait à la capitale ou ailleurs que le Fort, l’Epine Dorée ou Ardamir, le regard du peuple à son égard était le dernier de ses soucis. Qu’ils le haïssent ou l’aiment, qu’importe. Ce qu’il comptait c’était leur protection. Et maintenant, il apprenait que tout le peuple l’admirait de nouveau et que c’était justement cela qui faisait de lui le candidat idéal pour la régence. Allons bon.
« -En quoi le fait d’être un héros fait de moi la seule personne pouvant prendre la tête du royaume ? -Le peuple a peur, Rima-Marcil. Personne ne leur a dit, mais tous savent quelque chose est arrivé à la famille royale. Le carrosse n’est pas revenu avec vous, le commandant des armées du sud, ni avec le conseiller du prince. Ils savent, et ont besoin d’être rassurés. Et pour être rassurés, il faut qu’ils voient quelqu’un de confiance prendre la tête du royaume, quelqu’un qui a su protéger leur peuple, et qui le fera encore. Il leur faut un symbole, une icône vers qui se tourner. -Un héros par exemple. -Exactement. »
Super, ça s’annonçait bien. Vraiment, il détestait la politique. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur lui ?
« -Et puis, il y autre chose. Le prince Learza a renié toute prétention au trône il y a des années de cela. La jeune Deluwen ne peut gouverner car n’appartenant pas à la branche régnante de la famille royale. Il ne restait que vous et Dragan, mais ce dernier s’est… compromis. -Compromis ? Et de quelle manière ? -En épousant votre fille. »
Et voila que le sujet revenait sur le tapis. Mais ils n’avaient pas tort, c’était cela qui faisait enrager le marquis. Même si Ardamir l’avait acceptée, il n’était pas sûr du tout que le peuple elfe tout entier accepte une métis. Pour eux elle ne serait qu’une demi-drow, même si elle était sa fille. Ils allaient droits à la guerre civile si elle montait sur le trône.
« -Et j’imagine aussi qu’il est trop jeune, n’est-ce pas ? -Aussi oui. -Et donc par élimination de tous les candidats, il ne reste plus que moi. -Vous avez compris. -Une question cependant : nous sommes au bord de la guerre. Qui voyez-vous prendre le contrôle des armées du sud dites-moi, vu que je ne pourrais m’en charger moi-même pendant un certain temps ?
-Ca c’est à vous de voir. Vous connaissez vos hommes mieux que nous après tout. »
C’était un souci qu’il allait lui falloir régler au plus vite. Il ne pouvait laisser la frontière sans commandant pour les diriger. Peut-être qu’Hélios accepterait. Oui mais voila, tous allaient lui en vouloir d’avoir nommé un demi-elfe comme remplaçant. Pourquoi rien ne pouvait être simple ?
Un sourire sarcastique passa sur les lèvres du commandant. Les nobles avaient finement manœuvrés, mais ils oubliaient à qui ils avaient affaire. Fine-Lame était un stratège, aussi il savait très bien où ils voulaient le mener. Contrairement à ce qu’ils pensaient, il ne serait pas pris au dépourvu.
« -Mes seigneurs, puis-je vous poser une question ? -Bien entendu, allez-y ! -Pensiez-vous vraiment pouvoir me cacher la vérité ? -Quelle vérité ? -Vous ne voulez pas que je sois régent. Vous voulez que je sois roi ! »
Un silence pesant tomba sur l’assemblée des nobles. Il avait vu juste.
« Vous ne pensez pas que l’on ramènera Anàrion et Illydril, n’est-ce pas ? Vous avez donc choisit de me nommer régent pour ensuite faire de moi votre roi. »
Nouveau silence.
« -Me pensiez-vous idiot ? Croyiez-vous vraiment que je ne verrais pas votre manège ? Pourquoi choisir quelqu’un d’aussi proche de la famille royale pour régenter le royaume, alors que je serais plus utile à diriger l’armée ? Parce que vous voulez me préparer à cette nouvelle vie ! -Rima-Marcil, comprenez que nous n’avons pas le choix ! Les drows ont enlevés le couple princier, les chances de les retrouver vivants sont nulles. Il nous faut un roi ! Le peuple en a besoin. »
Rima se tut, méditant sur ces paroles. Le peuple avait besoin d’un roi pour le cas où Anàrion et Illydril en seraient plus, mais fallait-il que ce soit forcément lui ? Il était un guerrier, pas un dirigeant. Mais malheureusement, il n’avait pas le choix. Seul Dragan pouvait prétendre au trône, et nul ne voudrait de lui de peur de déclencher un nouveau schisme dans leur peuple. Ils y avaient eu droit quand Anàrion était sortit de l’ombre, et le peuple ne s’était réunifié que lorsque lui et Illydril se sont fiancés. Pour que le peuple ne se déchire pas à nouveau, il devait accepter de régner, même si cela ne lui plaisait pas. Le bien-être du peuple devait passer avant le sien et son égoïsme.
Soupirant, Fine-Lame se leva et regarda tous les nobles présents. Tous n’attendaient que ça, qu’il accepte, ce la se voyait. Alors posant les poings sur la table, le marquis baissa la tête avant de la relever quelques secondes plus tard et de se redresser.
« Très bien, qu’il en soit ainsi. Je serais le régent du trône jusqu’à ce que l’on retrouve Anàrion et Illydril. S’ils sont vivants, ils reprendront la place qui est leur. Sinon… je deviendrais… votre roi. »
Tous les nobles se levèrent pour applaudir et acclamer leur nouveau régent, qui n’était pas à l’aise du tout. Diriger un royaume le mettait vraiment mal à l’aise, mais il était inquiet surtout pour autre chose.
*C’est sûr, Hélios va me tuer !* |
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