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| La fin | |
| | Auteur | Message |
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Daneva
Ancien
Nombre de messages : 6546 Âge : 33 Date d'inscription : 20/11/2007
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| Sujet: La fin Jeu 5 Fév 2009 - 11:16 | |
| Une fin d’après-midi sur Nelen. Ce n’est pas comme d’habitude… Les bateaux sont nombreux dans la baie, il semble même que l’on s’y bat. De partout fusent des cris de rage et de douleur, des épées s’entrechoquent dans un joyeux capharnaüm. Des cadavres jonchent le sol, de plus en plus nombreux au fur et à mesure que le temps passe… Ces gens s’affrontent, et les deux parties sont bien peu distinctes dans cette masse. Des hommes en uniformes d’une part, et d’autre habillés en civils, bien moins nombreux. Ce sont ces derniers qui semblent être dans la plus mauvaise posture…
Il semble que rien ne va plus chez les Silencieux. C’est la réflexion que se fait un jeune habitant de l’île alors que, dissimulé dans les buissons avec un autre camarade, il observe la scène les yeux écarquillés. Ces deux là avaient l’intention de s’engager dans les rangs de ces brigands une fois qu’ils auraient atteint l’âge requis, mais visiblement il ne fallait plus se faire d’illusions : d’ici quelques heures il ne resterait plus un seul Silencieux en état de tenir une lame sur l'île.***
Daneva suait à grosses gouttes. Contre son sein, elle pressait fermement son fils Lucas, âgé d’un an désormais. L’enfant était calme, curieusement, comme si il pressentait que sa mère n’avait nul besoin de soucis supplémentaires à cet instant. La mère en question courrait comme une perdue le long de la palissade qui isolait le bâtiment administratif dans lequel elle logeait jusqu’alors. Sur ses talons, l’adolescente au teint pâle qui lui servait de nourrice jetait des regards terrifiés autour d’elle, comme si elle craignait qu’un soldat de l’armée humaine ne se jette sur elle du haut du toit. Les combats ne semblaient pas encore avoir atteint cet espace, mais s’en rapprochaient inexorablement.
Les deux femmes stoppèrent leur course devant une intersection. Des bruits sourds de lutte leur parvenaient, de la gauche. Plissant les yeux, Daneva tenta d’apercevoir les deux hommes qui se battaient. L’un d’eux parvint à enfoncer sa lame dans le ventre de son adversaire, puis remonta quatre à quatre les marche qui menaient à elles. Il s’agissait de Roc.- Roc ! Qu’en est-il des combats ? Combien de temps nous reste-t-il ? Est-ce que…- Je… Il était essoufflé mais parvint à couper court aux questions de sa supérieure. Nous sommes perdus. Il faut fuir le plus vite possible… Discrètement… Ils seront là très bientôt. Dane se retint de pousser un gémissement de désespoir. Elle avait espéré la victoire, jusqu’au dernier moment. L’armée régulière avait attaqué en fin de matinée, avec une dizaine de navires. Préparés à ce genre de mauvaises surprises, les Silencieux s’étaient repliés vers les grottes de l’intérieur de l’île afin d’y mettre en place leurs défenses… pour se trouver nez à nez avec les pirates de la Marine Marchande. Il n’y avait alors plus eu rien à faire pour sauver la situation. Les meilleurs éléments étaient envoyés en mission dans toutes les terres Miradelphiennes, ne restaient sur l’île qu’une minorité de jeunes en formation ainsi que certains vétérans. En tout et pour tout, peut être deux cent hommes ? Une vaguelette comparée à la déferlante ennemie. Tout avait été calculé pour ne leur laisser aucune chance d’en réchapper. Tout ce qui ressemblait à un Silencieux était soit tué sur le champ, soit fait prisonnier pour être exécuté à Diantra, pour l’exemple.
Daneva n’avait pas eu le temps de s’interroger sur les pourquoi et les comment de la situation. Il avait fallu faire face, et tenter de reprendre le dessus, mais le combat était vain. Elle venait de se résigner à abandonner l’île, pour son fils. - Alors allons-y tout de suite. Sais-tu si certains ont réussi à s’échapper ?Roc secoua tristement la tête.- Non, tous se sont battus… Des pêcheurs affolés ont tenté de rejoindre le large avec une barque, mais ils ont été stoppés dès la sortie de la baie. Ca ne sera pas facile de ficher le camp !A ces mots, la nourrice émit un sanglot affolé. La petite tremblait de tous ses membres et semblait être sur le point de perdre connaissance. Dane se pencha vers elle et posa sa main libre sur son épaule.- Drenne… Drenne regarde moi ! Je te libère de tes obligations, tu entends ? Va rejoindre ta famille. La majorité des gens de ton village s'est réfugiée dans les abris à l’est, tu te souviens ? Cours-y vite, et surtout évite les soldats autant que possible. L’interpellée trembla encore, n’osant pas soutenir le regard de Daneva. Elle ne bougea pas, tout d’abord…- Dépêche-toi !Elle détala et disparu au détour du petit chemin qui serpentait vers la forêt. Son ex-maîtresse se tourna aussitôt vers Roc, et remarqua qu’il tenait son flanc d’une main ensanglantée.- Tu es blessé !- Ce n’est rien, ce n’est pas important ! Il faut partir maintenant, sinon il n’y aura plus aucun espoir. Dane rehaussa Lucas dans ses bras, et acquiesça. Juste à ce moment, deux hommes en civil débouchèrent à l’intersection, suant comme des porcs, la rage dans les yeux. Des marins de la Marine Marchande visiblement. Il y eut un moment de flottement durant lequel les quatre personnes se regardèrent, figées, puis ce fut la violence. Dane n’eut que le temps de dégainer sa dague croisée pour parer le premier coup du marin qui venait de la charger. Lucas ne broncha pas, fermement agrippé à sa mère. Il n’était pas aisé pour elle de se battre avec son fils dans les bras… Pourtant il était hors de question de l’abandonner quelque part, même le temps d’un combat. Repoussant l’attaque, elle s’élança à son tour, visant la gorge de son adversaire. Celui-ci détourna sa lame d’un coup de dague puis tenta de l’atteindre au flanc. D’un bond en arrière, elle évita le coup. A coté d’elle, Roc faisait vaillamment face à l’autre marin, mais sa blessure amoindrissait sa puissance d’attaque. Au bord du désespoir, la jeune mère fit mouliner son arme et surprit ainsi l’homme, qui se vit blessé d’une profonde entaille à la cuisse. Furieux, il se jeta en avant. En tant normal, Dane se serait aplatie au sol pour rouler sous sa masse et le faire basculer, mais avec Lucas cette option était inenvisageable. Elle dû contrer le puissant coup de dague, dont le choc se répercuta jusque dans son épaule, lui arrachant un gémissement de douleur. Les deux armes s’étaient entrechoquées juste devant le visage de Lucas… La prenant au dépourvu, le colosse lui envoya son poing dans la figure. Elle s’étala dans la boue, usant de ses réflexes pour ne pas heurter son enfant.
Son adversaire fut sur elle avant qu’elle n’ai eu le temps de se relever. Il posa sa chaussure sale sur son épaule et pesa assez pour l’empêcher de se redresser. Derrière lui, elle aperçu Roc, qui luttait toujours contre l’autre homme, incapable donc de lui venir en aide maintenant. Au dessus d’elle, le pirate leva son arme, une étincelle malveillante au fond des yeux. A bout de force, Dane ne se résignait pourtant pas. Vive comme un lézard, sa main s’était emparée d’un des petits couteaux qu’elle portait à la ceinture, et l’avait planté dans la cuisse de celui que la dominait. De douleur, il n’avait pas pu finir son geste, et il s’effondra sur elle en heurtant Lucas, qui poussa un cri de surprise.
La bave aux lèvres, il prit la jeune femme par la gorge et approcha la dague de son visage. - Tu vas mourir maudite salope.Incapable de penser, Dane ne vit qu’une ombre passer dans le dos de son adversaire. Celui-ci figea son geste, les yeux déjà morts, et lui cracha son propre sang au visage avant de rouler sur le coté.
Dans la panique, elle sentit des larmes de soulagement couler sur ses joues tandis qu’elle serrait son fils contre elle.
Dernière édition par Daneva le Ven 6 Fév 2009 - 6:06, édité 1 fois |
| | | Loki Kiraj Sang-mêlé
Nombre de messages : 119 Âge : 32 Date d'inscription : 02/09/2008
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| Sujet: Re: La fin Jeu 5 Fév 2009 - 16:13 | |
| Chaque matin se ressemblaient. Loki vivait au rythme du soleil durant presque toute l'année, il aimait particulièrement profiter du lever de soleil en haut d'une colline idéalement placée. Il restait la plusieurs dizaines de minutes à observer l'étrange beauté de la chose. C'était depuis qu'il était sur Nelen... Depuis son arrivée dans la compagnie et sur la magnifique île luxuriante qu'un nouveau passe-temps s'était offert à lui. La nature sauvage du lieu et la beauté de l'environnement avaient envahis son être autrefois tellement plus hermétique aux plaisirs de la vie. Il s'agissait de ne rater aucun lever de soleil, aucun coucher. Il avait voué son existence à la dirigeante de la compagnie avec la même présence qu'il s'efforçait d'avoir avec le soleil, c'était ses moments privilégiés personnels, ou il retrouvait sa solitude chérie.
Lorsqu'Elle le demandait, il s'absentait pour consacrer son temps à l'entraînement physique. Il était hors de question pour lui de rester inactif... Après tout ses talents d'assassins n'étaient surement pas un don de la nature mais bien des acquis qu'il devrait conserver aussi longtemps que son corps le permettrait. Au programme : musculation, entrainement à des gestes plus techniques sur des mannequins, course à pied, développement constant de déplacements furtifs et agiles... Et lorsqu'il avait devant lui quelques heures : la chasse... A sa manière...
Heureusement il ne se séparait de Madame que peu fréquemment. Adoptant la protection qui lui sciait le mieux, rapproché ou non. Il ne se préoccupait pas seulement de son intégrité physique. Sa protection se résumait plutôt au bien-être global à vrai dire. Véritable esclave volontaire il l'aidait sur chaque chose que ses grosses mains sauraient ne pas abimer, lui facilitant un maximum de choses sans toutefois verser dans l'abus de l'incruste. Cette vie lui plaisait, quoique « l'action » se raréfiait et venait indéniablement à lui manquer.
Ce jour-ci pourtant sa vie tournerait une page inoubliable et ses mains allaient enfin faire recouler le sang. Son âme d'assassin -quoique relativement juste- se réveillerait une nouvelle fois.
***
Le matin...
« - Je te libère toute la journée Loki. Cela fait un moment que tu n'est plus retourné en ce « lieu » ou ne t'es plus entraîné... Je le sais, ça te manque !
- En quelque sorte... Mais...
- Il n'y a pas de « mais » je t'ordonne de me laisser seule pour aujourd'hui ! Ça te fera du bien !
- Je vous écouterai donc.
- Et ne t'inquiètes pas pour moi veux-tu... Alors a ce soir ! »
***
* Pourquoi cela devait t'il tomber aujourd'hui bon sang ???!!! *
Loki courrait à s'essouffler. Ses bonds n'avaient rien d'habituels, il lévitait presque en balançant ses bras brutalement pour se dégager une voix parmi la nature envahissante. Il parcourait une distance de plusieurs kilomètres à une vitesse folle, comme si la mort était à ses trousses. Cela faisait une vingtaine de minutes maintenant et la sueur débordait de partout sous ses sombres habits de cuir.
Il les avait vus, il les avait entendus... Mais si tard... Tant de navires... Les Silencieux étaient perdus.
Ça, il s'en moquait. Par contre... Il y en avait une qui nécessitait aujourd'hui plus qu'aucun autre jour sa présence.
Se savoir aussi distant... il s'en voulait, il culpabilisait déjà.
Alors il dépenserait le peu d'énergie qu'il avait conservé à cause de son entraînement et parviendrait à la rejoindre quoiqu'il arrive, mais surement pas morte... Ou bien ce serait les agresseurs qui périraient tous, puis arriverait son tour.
Il eut une brève pensée pour Lucas. Pour lui aussi il donnerait sa vie sans hésitations. Pas en tant que père bien sûr, mais il l'aimait profondément... Sans compter l'importance qu'Elle lui vouait.
***
Les palissades, enfin... Il n'apposa pas son regard sur toute la ville qui était en effusion mais uniquement sur le bâtiment que protégeait cette palissade. Sans être rassuré il regagna pourtant de l'espoir en voyant que les combats n'avaient pas atteins le haut de la ville.
Il rejoignit à une vitesse toujours plus décuplée l'endroit, ne dégainant même pas malgré les combats avoisinants.
Puis ce fût l'image marquante.
Madame était étalée au sol, à ses côtés le petit Lucas. Au dessus d'Elle un grand homme déterminé. Derrière, il distinguait Roc aux prises avec un marin.
Ses pupilles rapetissaient de moitié, sa conjonctive bulbaire (Membrane mince et translucide recouvrant le globe oculaire.) devint rouge, ses veines se remplissaient jusqu'à ressortir ignoblement sur tout son corps, ses sourcils se plissaient, ses doigts transperçaient ses paumes.
« - Tu vas mourir maudite salope. »
Ce fut alors une sorte de téléportation. Il y avait bien une vingtaine de mètres qui les séparaient...
Loki ne l'avait pas tué avec ses dagues mais avec ses mains. Ses deux bras en extension semblaient figés dans le dos du marin. Il mit quelques secondes à reprendre le contrôle et éjecta le corps inerte à plusieurs mètres avec une force phénoménale encore conservée par la montée d'adrénaline. Il secoua la tête et tâcha de faire disparaître au plus vite les marques de son état effrayant pour revenir à la réalité. Il avait compris qu'Elle était sauvé et pouvait donc soutenir son compagnon toujours au corps à corps.
Concentrant son adresse et sa puissance il arracha un couteau d'une de ses bottes qu'il envoya efficacement contre le second marin, en plein flanc. Cela suffirait... Roc se débrouillerait...
Il secoua à nouveau la tête, ses pupilles regagnèrent leur taille normale, sa peau et ses yeux redevenaient blancs petit à petit. Il posa sa main droite contre son cœur qui battait affreusement vite... Loki releva ses mains gantées ensanglanté à hauteur d'yeux et les essuya rapidement contre lui. Il redevint enfin lui-même, plus rassurant d'ailleurs grâce à ce geste significatif. Il ferma les yeux l'espace d'un instant pour recentrer ses idées puis se confirma qu'il était à présent apte pour parler.
« - Pardonnez mon retard...
-...
- Mais... Vous êtes blessé ! »
Il tenta tant bien que mal par ses maigres compétences en secourisme de panser la plaie et de diminuer l'hémorragie. Ils n'avaient pas le temps de faire mieux... Puis, sans plus attendre, il soutenait sa Maîtresse afin qu'elle se relève, délicatement.
« - Laissez moi porter votre fils je vous pris. Il ne doit pas vous gêner.
-...
- Nous devons fuir l'île Madame... Je me charge de votre sûreté... Loki tourna la tête vers le pauvre Lucas effrayé (très justemment)...et la sienne... »
HRP : Je me suis permis un petit dialogue pour le matin. J'espère ne pas être entré dans l'opposition de Daneva par ces quelques phrases Bon RP et tâchons de fuir noblement unh :p |
| | | Daneva
Ancien
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| Sujet: Re: La fin Sam 7 Fév 2009 - 9:46 | |
| Sans réelle surprise, Daneva reconnu Loki à la lumière déclinante du jour. Tout de même, elle ne pensait pas qu’il aurait réussi à les rejoindre si vite… Son compagnon trouvait toujours le moyen de l’étonner chaque jour un peu plus. Pourtant, sa confiance en lui était totale, elle ne l’imaginait même plus capable de la trahir. Loki était devenu son ombre protectrice, et il prouvait encore une fois qu’il lui était complètement dévoué. Reconnaissante, elle accepta sa main lorsqu’il la lui tendit afin de l’aider à se relever. Roc revint vers eux, l’air exténué. Le cadavre du marin gisait au sol, sur le ventre.
- Tout va bien ? - Oui, Loki a… - Mais… Vous êtes blessée ! - Moi ?
Trop préoccupée par l’état de son fils, toujours aussi calme dans ses bras, la jeune femme ne s’était même pas rendue compte de l’estafilade qui décorait son avant bras. Tout s’était passé si vite… Elle se laissa faire en réfléchissant à tout allure. Fuir, fuir… Mais comment ! Afin d’être moins visibles depuis le chemin, les trois Silencieux et demi se replièrent derrière la palissade.
- Il faut descendre au niveau de la mer, nous avons des barques dissimulées à la baie des Dames, et à celle du Gros Piton. Sur les plages de l’est aussi, mais les éclaireurs ont rapporté que la Marine Marchande était arrivée par l’Anse des Cinq, nous n’auront donc aucune chance par là bas. - La baie des Dames me semble un bon compromis… Il n’y a encore eu aucune rumeur de combat de ce coté là. - Au nord donc. Ca ira, Roc ? - Je marcherai à votre allure. - Laissez moi porter votre fils je vous prie. Il ne doit pas vous gêner. - Lucas ne me gène pas, ne t’inquiète pas. Et il est hors de question de m’en séparer. C’est toi qu’il gênerait… Je veux que tu puisses te battre, tu es le plus vaillant de nous trois ce soir. - Nous devons fuir l'île Madame... Je me charge de votre sûreté... et de la sienne... - Alors partons tout de …
Elle se tut brusquement, et tous tendirent l’oreille. Des soldats grimpaient sur le chemin qui menait au bâtiment principal… Et au bruit, ils étaient nombreux. Les défenses d’en bas avaient donc cédé… Tendue, Dane fit signe aux autres de la suivre silencieusement. Ils longèrent la palissade dans l’autre sens, et prirent un sentier presque invisible sur la droite. Ce chemin serpentait sous les balcons des différentes pièces du bâtiment… Ainsi ils contournèrent le danger, et purent retrouver le sentier du nord, un sentier boueux traversé de temps à autre par un tronc couché ou de grosses racines. Ils s’étaient assez vite engagés dans la forêt dense qui constituait le centre de l’île, où la visibilité était moindre. Un bon point pour eux, devenus des fugitifs… L’inconvénient était cependant qu’ils ne pouvaient déterminer à l’avance si ils allaient rencontrer ou pas des hommes remontant le même sentier.
Loki marchait en tête, suivaient Daneva et Lucas, et enfin Roc, qui peinait à tenir le rythme. Dane admirait son courage et sa ténacité. Il avait toujours été fidèle à l’autorité qu’elle incarnait, et n’avait jamais failli à son poste. Aujourd’hui, même si la guilde se mourrait, il restait à ses cotés… Concentrée sur ces pieds, elle s’obligea à ne pas penser à tout ce qui était en train d’arriver, sinon ce serait trop dur. Il fallait qu’elle pense à Lucas, son fils…
A cet instant elle sursauta, se rappelant de quelque chose. Quelque chose de vital, qui lui était sorti de la tête dans la panique, sans vraiment en l’avoir jamais quittée… Une dizaine de mètres devant eux, un sentier encore plus hasardeux que celui sur lequel ils évoluaient bifurquait vers la gauche, se rapprochant d’une falaise et la longeant ensuite.
- Loki, Roc, il me faut deux minutes. Attendez-moi ici… S’il vous plait.
Bien sûr que la situation ne le permettait pas… Dane s’attendait à recevoir toutes sortes de protestation, mais c’était trop important pour elle. Ne leur laissant pas le temps de réagir, elle tourna les talons, serrant toujours Lucas contre sa poitrine.
- C’est juste là. Restez ici, je vous promets de ne pas être longue ! Ce chemin, elle le connaissait si bien… Retrouvant ce rituel qu’elle effectuait chaque semaine depuis son arrivée sur l’île, elle laissa ses pas la mener. Lucas était venu avec elle plusieurs fois.
La croix de bois dominait l’océan. Malgré les forts vents qui balayaient l’endroit, elle était restée bien droite, fière, comme si elle bravait ces souffles. Essoufflée, Dane s’arrêta de courir à quelques mètres, et s’approcha plus lentement, presque cérémonieusement. Tout doucement, elle se laissa tomber devant la croix. Elle n’avait pas beaucoup de temps.
- Mon amour, j’ai échoué…
Lucas s’agitait dans ses bras. Elle l’assit sur ses genoux avant de continuer à murmurer à l’attention de son défunt amant.
- Notre fils vivra, j’y veillerai. Il deviendra aussi grand et fort que toi.
Les larmes aux yeux, elle ôta la chaîne en or qu’elle portait autour du coup, au bout de laquelle pendait cette fameuse étoile à cinq branches, la même que Calis portait à l’oreille lorsqu’ils s’étaient rencontrés. La jeune femme porta l’objet à sa bouche, l’embrassa, puis l’enroula autour du pied de la croix.
- Je reviendrai.
Elle se releva, ayant déjà fait perdre assez de temps à ses compagnons de fuite. Tandis que Lucas enroulait de nouveaux ses petits bras autour de son cou, elle se surprit à pleurer. Bon sang ce n’était plus le moment !
Lorsqu’elle réapparut aux yeux de Roc et de Loki, elle avait séché ses larmes et paraissait plus sereine, presque apaisée alors que la situation semblait sans issue.
- Merci. On peut y aller.
Ils se remirent donc en route… En fait, ils n’eurent qu’à descendre une bonne demi heure avant d’atteindre la plage. Le soleil vivait ses derniers instants de la journée. On y voyait à peine sans torche, mais il ne fallait même pas penser à en allumer une, dans le cas des quatre fuyards. Ils arrivèrent à la baie des Dame épuisés et fourbus par la marche forcée qu’ils venaient de subir dans la forêt, pour découvrir avec horreur qu’on les y avait précédés.
En effet, un grand navire mouillait au milieu de la baie, et un camp avait été établi sur la plage, fort heureusement très loin de l’arrivée du chemin qu’avaient empruntés Dane et ses compagnons. La lumière du feu et de leurs torches créait un petit point lumineux à l’autre bout de la plage.
- … Foutre, nous n’avons pas de chance !
Daneva s’était efforcée de maintenir le niveau de sa voix à celui du murmure. Seuls, ils ne pouvaient affronter une vingtaine de pirates. Roc se rapprocha de Dane et soupira.
- Marine Marchande. Je ne pensais pas qu’ils auraient à ce point contourné l’île. - Le bateau est de taille… Je n’en ai jamais vu d’aussi imposant. - C’est le Fossoyeur, le vaisseau de l’amiral Sepiida. Le ton qu’avait employé Daneva pour énoncer ce fait était mortifié. En croyant fuir le danger, ils n’avaient fait que se rapprocher d’un autre, plus vicieux encore que le précédent… - Comment ? Roc écarquilla les yeux, elle le vit retourner aussitôt le regard vers le bateau et le fixer intensément. Les voiles noires… Vous avez raison.
Dane jura encore. La baie des Dames était leur dernière porte de sortie.
- Nous pouvons tenter de passer discrètement. Dans la nuit, une petite barque n’attirera pas l’attention… - Hm… C’est notre unique chance de nous en tirer.
Ils décidèrent d’attendre que la nuit soit complètement tombée avant de mettre la barque à l’eau. Roc en avait déniché une, dissimulée habilement dans les feuillages. Il fallait en profiter pour reprendre des forces. Ils se terrèrent derrière un petit monticule rocheux.
Lucas s’était endormi. Dane le déposa délicatement sur le sable et lui caressa doucement la joue. Il semblait si paisible dans cette situation de crise… A coté, Roc gémit en s’asseyant. La meneuse se tourna vers lui, assez inquiète de son état de santé.
- Laisse moi voir.
Sans attendre son autorisation, elle ouvrit sa chemise et tenta d’y voir le plus clair possible dans l’obscurité grandissante. A première vue la blessure ne semblait pas très profonde, bien que très mal placée.
- Tu devrais t’en tirer… Mais la plaie pourrait s’infecter bientôt. Elle réfléchit un moment. Adénie m’avait montré quelques herbes… Je vais aller voir si j’en trouve juste là. - Non ! Je refuse que vous vous mettiez en danger pour me… - Tu restes ici, c’est un ordre. Loki aussi, il faut veiller sur Lucas. Je ne vais pas très loin de toute façon.
Elle s’éloigna en effet… Ignorant toute protestation. Sans son fils dans les bras, elle était beaucoup plus libre de ses mouvements et donc bien plus efficace en cas de combat. En remontant un peu dans la forêt elle finirait bien par trouver cette plante aux vertus désinfectantes… |
| | | Haize Sepiida
Humain
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| Sujet: Re: La fin Sam 7 Fév 2009 - 16:53 | |
| Le Fossoyeur et un navire comparse hantent la baie. Et ils sont beaucoup, mais rien d'extravagant. Le pirates sont toujours beaucoup plus qu'on peut le croire. La MM était arrivée tôt sur l'île. Après les armées humaines certes, mais quand même pas longtemps après eux. Ils était moins nombreux que l'armée. Mais quand même beaucoup plus déterminé qu'eux. L'armée humaine agissait sous les ordres d'une royauté. Les pirates agissaient pour un idéal commun. La différence était flagrante. Pour Sepiida et le Conseil des Leaders, Nelen, le repaire des Silencieux, n'était pas encore vraiment une menace. Un truc agaçant certes, qui les avait menacé et tués quelques uns d'entre eux, faut la dire, mais ils étaient loin de pouvoir leur faire sérieusement peur. Du moins pas en mer, ni sur Meca. Sur le continent, c'était autre chose, mais le continent était dangereux pour les pirates. Pourtant, s'ils avançaient dans l'île de Nelen, c'était pas tant pour faire tomber les Silencieux que pour venir foutre une raclée à ces saletés de royaliste. D'ailleurs, Sepiida savait que les quelques navires de la MM qui avaient atteint Nelen devaient être en train de leur foutre une dérouillée, ma foi pourquoi pas, aux Silencieux qu'ils croisent. Le plus marrant, c'était que l'armée humaine, lorsqu'elle repartirait, si elle repartait, aurait à se frotter à d'autres navires de la MM qui les prendrait de revers. Un coup dur pour les humains. Faire couler... ou mieux, récupérer les navires de la royauté. On n'a jamais assez de navire dans l'Eris. Eris était impitoyable, mais elle protégeait ceux qui la respectaient. Mais bref. Dane vient tout juste de quitter ses deux gardes du corps quand un groupe de pirates passent en trombe, au pas de course. L'un d'entre eux jette un regard vers les deux gus, mais ne semblent pas s'en formaliser. Ils sont cinq et les deux gus... ben ils sont deux. Et avec cinq pirates déterminés, deux types, c'est encore moins gênant que trois. Ils descendent rapidement vers la baie, mais avisent tout de même quelques compagnons massés un peu encontre bas. - Y a deux têtes à claques et un tiers juste en haut, Prewett !- Combien sont ?- Euh... bah... deux et un tiers ?- Et tu m'dérange pou'ça ?- Comment ça un tiers ?- Y'un bébé... et euh... non pas juste p'r'ça... Hum... les z'umains ont parcouru 'a moitié d'l'île, au moins... et bon, fait un moment qu'on'é a quitté... z'avancent pas vite... z'explorent tout et pillent aussi... nous volent not'boulot... les salauds...- Parfait, quand les autre les prendront de revers, on aura pas à chercher.Sepiida baisse la carte qu'il examinait. Une carte de Nelen. C'est fous ce que ça pouvait être utile une carte. En particulier pour savoir où aller. Très élégant et étroitement enserré dans sa redingote rouge, il aurait l'air d'un prince, s'il n'était pas fondamentalement pas contre les princes. Et puis son ton était différent, aussi plus sophistiqué, plus coulant. - Ils sont où, aux dernières nouvelles ?Le marins pointe des points bien précis. - Là, là, là et là, pis là.Sepiida marque un point au fusain sur chacun des points. - Et ils sont rendu où, d'après toi ?- Bah.. euh.. z'avançaient de ça pendant qu'on faisait ça, donc ils doivent être là, là, là et là pis là. et si on part maintenant, on les rejoindra là, là, là et là., pis là... si z'avancent en ligne droite...- C'est des militaires... ils avancent toujours en ligne droite... surtout s'ils explorent.Sepiida roule la carte, les yeux plissés sous la réflexion. Puis il jette un coup d'oeil général aux environs. - Ok, vous me piéger tous ce périmètre. Si ça passe, faut qu'on le sache. J'veux que ça fasse du bruit, c'est compris ? dit-il en s'adressant à quelques pirates. - Et pour'lé deux gus et un tiers en haut ?- Si sont encore là, ramenez-les, dit-il d'une voix ferme. Et d'ailleurs, ramenez tout ce qui bouge de là, à là.- Tout ce qui bouge ?- Oui, j'ai faim, dit-il, leur adressant du coup un sourire des plus agréable. Allez, en chasse messieurs !- L'aut'qui s'prend pour un prince, tiens, dit-il en collant une bourrade à Sepiida. Ils rigolent et se dispersent... enfin, ils se dispersent en groupe de 5-6. Sepiida fait parti du lot, avec 5 autres pirates. Ceux de derrière transportent les torches éteinte. Aussitôt qu'ils ont fait quelques pas, ils dégainent leurs sabres et les agitent, comme des gamins. Évidement, eux, ils s'amusent follement. Des pirates, ça s'amuse toujours follement. D'habitude avec du rhum, de la musique et des femmes en plus, mais bon, on peut pas toujours tout avoir en même temps. Les pirates sont rarement très discret. Ou du moins ne sont pas discret ceux qui veulent attirer sur eux l'attention. Loki, Roc et Lucas sont rapidement relocalisés. Un sifflement d'oiseau se fait entendre et Sepiida fait arrêter son petit groupe, puis il pointe un direction et ils s'y approchent doucement. Un autre sifflement plus bref provient de la forêt, pas trop loin de Dane. Pas de chance, ils ont été repérés. S'il y en avait déjà de dissimulés dans les environs, ça explique qu'ils ont pu les suivre depuis un bon moment. Ils semblent être beaucoup plus qu'on pourrait le croire. Le petit groupe de Sepiida s'approche du piton rocheux et un autre sifflement se fait entendre. Haize s'arrête, imité par son groupe. - Bonsoir, habitants de Nelen. Nous nous sommes invités. J'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénients, dit-il d'un ton presque chantant et moqueur au cube. Allez, on sait que vous êtes là. Montrez-vous, sinon je serai moins enclin à ne pas vous faire mal si je dois vous tirer de là moi-même.C'était pas vraiment une menace... mais plutôt un conseil prendre très en considération. D'ailleurs, cette impression est accentuée par les raclements des sabres. Oui, les pirates s'amusent. Dans la forêt, un bref hululement. Ne jamais considérer qu'un pirate est seul. |
| | | Daneva
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 36 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La fin Dim 8 Fév 2009 - 6:41 | |
| Dane ne s’était beaucoup éloignée lorsqu’elle entendit des bruits de broussailles froissées. Aussitôt elle se tapit dans un buisson et regarda passer une patrouille d’une demi-douzaine de pirates. Ces gars là ne taillaient pas dans la discrétion… Ils se dirigeaient vers le camp, au loin. La jeune femme vit distinctement l’un d’eux jeter un coup d’œil à la cachette où elle avait laissé Roc, Loki et… son fils. Le cœur battant à tout rompre, elle avait déjà dégainé et s’approchait d’eux, ayant dans l’idée de les prendre par surprise tant qu’il en était encore temps, mais ils ne s’arrêtèrent pas. Stupéfaite, elle les regarda s’éloigner en ligne, sans se déporter pour aller importuner ses compagnons. Un coup de chance ! Une idée germait dans son esprit, induite par l’indifférence de leurs ennemis. Elle se hâta de retourner auprès de son fils.
- Vous les avez vu ? - Oui, ils sont passés tout près. Heureusement, eux ne nous ont pas vu… - Si. Mais ils ont continué sans s’arrêter. Ils avaient sans doute un rapport à faire rapidement, mais ils vont revenir. - … Roc tremblait, il semblait fiévreux. La souffrance se lisait dans ses yeux, tandis que son visage n’exprimait rien de plus qu’une terrible fatigue. - J’ai une idée.
Dane fit signe à Loki de s’approcher un peu plus, puis leur expliqua à tous les deux ce qu’elle avait en tête. Si tout se déroulait sans croche, ils avaient une toute petite chance de s’en tirer. Et à très bon compte. A bout de forces, Roc n’esquissa qu’un signe de tête pour signifier son accord, et Dane attendit l’assentiment de Loki avant de se relever.
- Bien, j’y retourne. Dissimulez vos armes superflues quelque part, ne gardez que ce dont vous ne pouvez vous séparer. Espérons que ça passera…
Sans s’attarder, elle retourna dans la forêt. Elle avait très peu de temps, elle le savait, et cela la faisait trembler de tous ses membres. Si elle ne trouvait pas très vite la plante qu’elle cherchait, Roc ne passerait pas la nuit. Si seulement elle avait pu allumer une fichue torche ! Ses yeux s’abîmaient sur l’obscurité, et ne distinguaient finalement rien. Elle finit par se résoudre à utiliser ses mains pour se guider, et se mit à effeuiller tout ce qui passait à sa portée. La plante miracle faisait des grappes de fruits petits et ronds. Si elle parvenait à mettre la main dessus…
Dans son dos, un sifflement se fit entendre. Trop tard ! Etouffant un gémissement de désespoir, la jeune femme n’abandonna pas tout de suite, elle fit quelques pas de plus et donna un dernier coup de bras au hasard dans le noir qui l’entourait. Dans sa précipitation, ses doigts effleurèrent quelque chose de lisse… N’y croyant pas, elle se jeta en avant pour s’assurer qu’elle n’avait pas rêvé. Ce n’était pas le cas : un instant après elle arrachait la plante de la terre. Un autre sifflement se fit entendre, tout proche cette fois. En plissant les yeux, elle distingua la silhouette d’un homme armé à une dizaine de pas. Il ne fallait plus perdre de temps, et se concentrer dorénavant sur le rôle qu’elle devait jouer. D’une démarche effrayée, elle retourna donc vers les autres en serrant contre elle la précieuse plante.
- Que se passe-t-il ? Qui sont ces gens ?
Délaissant la plante près de Roc, elle dégaina son arme, sa précieuse dague croisée dont elle ne pouvait se défaire, puis, à la demande de la voix qui s’élevait de derrière la cachette, s’en extirpa. Elle eut alors beaucoup de mal à ne pas pousser une exclamation de surprise à la vue de celui qui l’attendait derrière. L’amiral Sepiida… Le sort s’acharnait contre eux. Fort heureusement, son visage n’exprima que la peur qu’elle était censée ressentir à cet instant, et son envie de se jeter à la gorge de cette enflure resta contenue au creux de son ventre. Trop de choses étaient en jeu ce soir. Le visage poupin de Lucas restait présent dans son esprit, comme si il y était gravé, et lui permettait de rester de marbre face à ses pulsions vindicatives – qu’elle était en droit de ressentir après tout ce qu’elle venait de subir !
- Que voulez-vous ? Laissez-nous en paix ! - Et t’es qui toi pour tenter de nous donner des ordres comm’ça ?
Dane leva le menton, d’un air de défi, avant de se souvenir qu’elle n’était pas censée répondre à cet imbécile qu’elle était déjà bien plus que lui et qu’il ne lui faudrait même pas le temps d’une expiration pour lui planter sa lame en travers de la gorge. Elle fit donc en sorte que ses épaules s’affaissent doucement, et répondit avec une voix où perçait une habile imitation du désespoir.
- Je suis Faële, fille de pêcheur. Ma famille et moi avons fui les combats qui font rage de l’autre coté de l’île, en la traversant par le milieu. Nous sommes exténués, et mon mari est blessé, si je ne lui administre pas des soins rapidement, je serai veuve avant demain matin ! Je vous en prie laissez-moi m’occuper de lui ! - Pt’être bien poulette, mais nous on est… - Je me fiche de savoir qui vous êtes ! Elle avait hurlé. Ni de savoir pourquoi vous êtes là ! Tout n’avons rien à faire de vos querelles de brutes, tout ce que nous cherchons c’est la paix, et vous venez nous trouver dans l’île la plus perdue de la mer Olienne ! Bon sang, étripez vos ennemis, pas les pauvres gens qui ne font que vivre tranquillement sans rien demander à personne !
La rage qu’elle devait incarner était d’autant plus réussie que Dane la ressentait véritablement, c’était dans ses tripes. En un bond, elle serait sur l’amiral… Il serait déjà mort si il n’y avait pas eu Lucas, juste derrière. C’était une situation très délicate, la meneuse avait toujours eu le sang chaud.
Les pirates s’approchèrent, d’abord méfiant. L’un d’eux lui prit même le poignet pour le soulever et examiner la dague. Il poussa un sifflement admiratif.
- Bien armés, pour des pêcheurs… - Ca n’a pas empêché mon mari de se prendre un couteau dans le ventre, lui cracha-t-elle au visage.
Se dégageant avec dégoût, elle jeta un coup d’œil à l’amiral avant de courir auprès de Roc, où quelques pirates l’avaient déjà précédée. L’un d’eux s’intéressait même de très près à Lucas…
- C’est ça le tiers ? - Eloignez-vous de mon fils !
Il n’y avait aucune comédie là dedans, Daneva s’était jetée sur l’enfant et l’avait pris dans ses bras, jetant un regard courroucé autour d’elle.
- Vous allez nous laisser tranquille maintenant ? Il faut que je soigne mon mari. |
| | | Loki Kiraj Sang-mêlé
Nombre de messages : 119 Âge : 32 Date d'inscription : 02/09/2008
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| Sujet: Re: La fin Mer 11 Fév 2009 - 16:05 | |
| HRP : Pas gand chose à dire en respectant mon personnage ^^ Alors je vous laisse faire avancer le truc unh ^^ Patient, confiant, et aussi absent que possible il baissa la tête afin qu'on lui apporte peu d'importance. Il avait camouflé le petit tranchant de ses oreilles derrière ses longs cheveux, sa peau pâle ne saurait le traduire. Il n'y avait que ses yeux en amande pour soupçonner son appartenance à la race des demi.
C'était par admiration qu'il observait l'actrice mettre son jeux en place. Il ne doutait pas su sa supériorité mais il restait époustouflé à voir la facilité avec laquelle elle mentait et attendrissait son entourage. Chacune de ses interventions et chacune de ses réponses étaient calculées, son air dépité, ses gestes, absolument tout rendait la scène réaliste.
Sauf peut-être Loki... Habillé de son long manteau noir avec son air désintéressé et impassible, on pouvait pas mal douter sur sa présence ici. Ce n'était pas vraiment un air d'assassin, mais vraiment l'air typique qu'il se donnait, ne sachant aller à l'encontre de sa nature. Quand à mentir... Il préférait oublier cette option. Sa conception pure et parfaite du mensonge lui refusait presque de mentir pour sauver sa propre vie... Il n'en usait qu'en cas « d'obligation ».
Il y avait Daneva qui contre-balancerait probablement ce comportement. Il agirait toujours pour elle même s'il devait aller à l'encontre de ses convictions... Et puis Lucas... Non, il ne pouvait tout faire rater. Exécrable acteur, il opta pour la discrétion bien plus innée chez lui. Loki garderait le silence tant qu'on ne lui demanderait pas une réponse... Il ne pouvait détruire la mise en scène mais s'en savait involontairement capable.
Sans la présence des deux êtres suprêmes dans sa vie il serait très probablement en train d'en découdre. Non par honneur ou idée de liberté mais par rejet de ces hommes. Le vol était pour lui un acte de faiblesse, si bas. Aussi, les pirates tenaient un rang privilégié parmi ses « ennemis » puisqu'ils rajoutaient au vol la violence de bien souvent des innocents sans oublier leurs habitudes et mode de vie déplorables.
Assassin guidé par sa propre justice et par ses convictions relativement pures (et niaises) il ne tuerait pas pour autant le premier pirate à vue... Mais lorsqu'une bande de « faibles » intervenaient belliqueusement sur son trajet puis importunaient Madame et son Fils.. Il n'y avait rien de plus juste à combattre. Il se sentait piteux de demander de l'aide à ces pirates. Mais cela... n'avait aucune importance. C'était au fond de lui qu'il était atteint et il ne révélerait aucunes envies meurtrières avant que la situation ne se débloque. |
| | | Haize Sepiida
Humain
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| Sujet: Re: La fin Lun 16 Fév 2009 - 1:13 | |
| En fait, Haize s'attendait pas vraiment à se faire obéir de manière si prompte. Il aurait eu l'impression de se surestimer. Ce qui n'était pas le cas. Haize sait exactement ce qu'il vaut. Enfin, pas beaucoup encore sur les terres humaines, mais ça viendra. Et sous peu.
Et puis, c'est un plaisir de voir ce qui se présente devant eux. D'ailleurs, le regard de Sepiida est explicite sur le degré d'appréciation de la jolie femme.
- Que voulez-vous ? Laissez-nous en paix !
Oh, et du genre pas trouillarde en plus. De mieux en mieux. Il l'observe attentivement.
- Et t’es qui toi pour tenter de nous donner des ordres comm’ça ?
Il ne cherche en rien à calmer la situation. Il ne reprend pas ses hommes, il les laisse agir à leur guise. Se contente d'observer le femme... ou admirer, c'est selon. Dans le cas de Haize, les deux reviennent à peu près au même quand il s'agit de femmes. Il a bien l,impression, durant un moment, qu'elle va faire quelque chose de très stupide, mais visiblement, elle n'est pas stupide.
- Je suis Faële, fille de pêcheur. Ma famille et moi avons fui les combats qui font rage de l’autre coté de l’île, en la traversant par le milieu. Nous sommes exténués, et mon mari est blessé, si je ne lui administre pas des soins rapidement, je serai veuve avant demain matin ! Je vous en prie laissez-moi m’occuper de lui ! - Pt’être bien poulette, mais nous on est… - Je me fiche de savoir qui vous êtes ! Ni de savoir pourquoi vous êtes là ! Tout n’avons rien à faire de vos querelles de brutes, tout ce que nous cherchons c’est la paix, et vous venez nous trouver dans l’île la plus perdue de la mer Olienne ! Bon sang, étripez vos ennemis, pas les pauvres gens qui ne font que vivre tranquillement sans rien demander à personne !
Jolie tirade lyrique. Comme si y'avait pas de brutes ici. C'était tout de même le repaire des Silencieux. Des amateurs en navigation, mais on racontait que côté meurtres et assassinats brutaux et violents, c'était pas piqué des vers. Et y'en avait bien un qui lui avait piqué un bateau. D'ailleurs, ils espérait bien le retrouver dans la crique qui leur servait de ports. On ne volait pas un bateau de la MM. C'était du suicide. Et probablement que ça apportait le mauvais sorts. La preuve, ils se sont fait attaqués et c'est pas par la MM en premier.
- Bien armés, pour des pêcheurs… Ca n’a pas empêché mon mari de se prendre un couteau dans le ventre - Ça n'a jamais empêché personne de se faire tuer non plus, dit-il, l'air philosophe et dubitatif.
La femme lui décoche un regard, avant de s'intéresser au tiers de leur petit groupe à qui un des siens fait des couti couti.
- C’est ça le tiers ? - Eloignez-vous de mon fils ! - Ça m'a plutôt l'air d'un quart.
Haize est un pirate. Jusqu'à un certain point, un assassin, un voleur et surtout, un profiteur. Mais Haize ne tue que rarement pour rien. Il est un artiste, à sa manière. D'ailleurs, il tranche avec les autres pirates. Il dégage une sorte de prestige inné, un maintient sophistiqué qui le différencie, mais sans toutefois le mettre à part.
- Vous allez nous laisser tranquille maintenant ? Il faut que je soigne mon mari. - Oh, personne ne vous en empêche, vous savez. On est juste du genre curieux. Si tu y jetais un oeil, Doc ? - Ah ouais ? - Bah ouais, c'est ce que je viens de dire. - Mais...
Le raclement de la lame se fait entendre et il pique légèrement le pirate.
- Ce sont des pêcheurs, Doc. Tu t'souviens de ce que le conseil a dit ? "Allez, les gars, vous nous faites un ménage dans cette saleté d'armée humaine, sur cette foutu île et si jamais vous tombez dessus, ramenez aussi cette petite salope de Silencieuse, ça se fait pas nous piquer des bateaux comme ça. Et pis évitez de tuer tout le monde, on est pas des tyrans." Alors c'est ce qu'on va faire. - Mais ça nous oblige pas à les soigner non plus... - J't'ai pas demandé de le soigner, j,t'ai demandé de regarder. Et en regardant, dis-moi si c'est récupérable ou pas. Si ça l'est pas, on va pas le laisser souffrir le pauvre.
Un autre sifflement se fait entendre au loin. Tous les pirates tournent la tête dans un parfait synchronisme, sauf Sepiida qui reste rivé sur la femme et évidement Doc qui examine le blessé.
- L'armée approche, annonce l'un d'eux, fébrile d'excitation meurtrière.
Haize a un sourire des plus ravi. Ils ont tous ce même air ravi, en fait. Tuer de l'armée humaine, c'est presque aussi satisfaisant que d'éviscérer de la noblesse.
- Merveilleux ! Il revient sur Daneva, puisque cette femme semble être la plus bavarde du lot. Alors, dit-il en lui passant un bras très armé autour des épaules, dites-moi, où comptiez-vous aller vous mettre à l'abri ? questionne-t-il sur un ton badin... comme s'il avait tout son temps. |
| | | Daneva
Ancien
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| Sujet: Re: La fin Lun 16 Fév 2009 - 3:54 | |
| Fallait quand même se rendre compte de ce qui était en train de se passer. Daneva n’aurait imaginé se retrouver dans pareille situation. Tout autour d’elle se pressaient des pirates tremblants d’excitation. Ces abrutis allaient se battre… Et ça les mettait dans cet état. Les Silencieux avaient bien plus de classe. C’étaient des mercenaires de l’ombre, les amis de la nuit, ceux que l’on n’entendait jamais. Des professionnels de la discrétion ! Pas comme ces marins avinés… Détestables.
L’amiral proposa d’examiner Roc. Enfin, ça ressemblait plus à un ordre qu’à autre chose. Si Daneva avait été un chat, son poil se serait hérissé. Elle flairait le mauvais coup. Lucas entre les bras, elle s’approcha de Roc tout en jetant un coup d’œil à Loki, qui semblait bien assez tranquille pour que personne ne s’occupe de lui. On la traita de salope, elle ne broncha pas, l’air très absorbée par son mari souffrant. Le gars était venu lui soulever la chemise aussi.
- Et en regardant, dis-moi si c'est récupérable ou pas. Si ça l'est pas, on va pas le laisser souffrir le pauvre. - Vous ne le toucherez pas ! Nous n’avons pas besoin de vous !
Si l’un des pirates levait la main sur Roc, elle n’hésiterait pas à lever le voile sur sa véritable identité en le défendant corps et âme. Hors de question de sacrifier son fidèle ami pour une ruse incertaine… Le « doc » la bouscula pour se mettre à sa place. Résistant à l’envie de lui flanquer son coude dans le ventre, la jeune femme se releva et berça son fils, qui commençait à s’agiter. Elle le confia à Loki.
Un sifflement retentit encore une fois. L’un des pirates annonça que l’armée avançait vers eux. Une idée commençait à germer dans l’esprit de la silencieuse…
A cet instant, l’amiral vint passer un bras autour de ses épaules. Par réflexe, Dane aurait dû lui attraper le poignet pour lui retourner le bras dans le dos avec violence, mais elle ne fit que sursauter ce soir là. Lucas, Lucas… Cela faisait presque deux ans qu’elle n’avait laissé aucun homme la toucher de quelque manière que ce soit. Ce contact aussi brutal qu’inattendu aurait dû la rendre folle mais elle le supporta en tremblant un peu, comme l’aurait fait n’importe quelle pauvre villageoise dans cette situation. En croisant le regard inquiet de Roc, elle comprit qu’il savait parfaitement ce qu’elle endurait. Loki en revanche ne devait pas comprendre pourquoi sa maîtresse restait ainsi figée sous le bras du pirate, elle n’avait jamais voulu lui raconter ce qui lui était arrivé lorsqu’elle était encore à Diantra.
Sepiida lui avait posé une question, non ?
- Heu… je…
Non, vraiment, elle ne parvenait à rien. Tout ce qu’elle ressentait à cet instant c’était ce poids sur son épaule, et dans son dos, la chaleur de l’homme, son souffle près de son oreille, le moindre de ses plus infimes mouvements… Les évènements de l’an passé lui revinrent peu à peu. La même envie de vomir s’empara d’elle. Il fallait qu’il s’enlève de là tout de suite, ou c’était fichu.
- Ôtez votre bras !
Elle se précipita en avant en se tortillant un peu pour s’extraire de l’étreinte. Faëlle… Elle n’était que Faëlle, la pauvre fille dont le mari allait mourir sous peu et qui se trouvait bien démunie devant tous ces hommes, vite. Et si elle en faisait une écervelée ? Le souffle court, elle leva sa dague vers l’amiral, en faisant volontairement trembler sa main. La Faëlle n’avait pas l’air très sûre d’elle, tout à coup… Elle recula progressivement sans se retourner pour aller se blottir contre Roc et posa une main affectueuse sur sa joue, tout en lançant un regard courroucé au capitaine. Le "doc" avait visiblement fini de "jeter un coup d'oeil" puisqu'il avait rejoint les autres. L'officier entra habilement dans le jeu, tentant d’adopter un ton autoritaire malgré sa souffrance.
- Je vous interdis de toucher de nouveau à ma femme.
Daneva réfléchit à toute vitesse. Si elle avouait qu’une barque les attendait, dissimulée à une vingtaine de pas de là, ils feraient très vite le rapprochement avec les Silencieux. Les pêcheurs n’étaient pas censés planquer des barques partout dans l’optique d’une attaque subite de l’île…
- Nous voulions rejoindre Taanis. Une famille devait nous rejoindre cet après-midi dans cette baie avec leur bateau, mais personne n’est venu. Nous supposons qu’ils ont été tués ou retenus de l’autre coté…
Un sifflement, encore. Dane vit les pirates s’exciter un peu plus, si c’était possible. Ils semblaient désormais impatients d’en découdre, et cette bonne femme les ennuyait profondément. Seul Sepiida avait l’air de ne pas vouloir les lâcher comme ça. Le jeune femme mit alors un plan en place, à toute vitesse.
- Si vous partez par là, vous vous ferez couper en morceaux, mais pas par l’armée…
Toutes les têtes se retournèrent vers elle, soudainement plus intéressées que la minute d’avant. Devant l’incrédulité de ses interlocuteurs, Dane se releva et se planta face au capitaine, à trois bons mètres.
- Je suis née ici, je connais l’île comme ma poche. Croyez-moi, elle est bien plus dangereuse que n’importe quelle horde de combattants. La nature d’ici est vicieuse, et la plupart de ses pièges sont indécelables avant qu’il ne soit trop tard. Pas mal de Silencieux se sont fait avoir cette année, d’après ce qui se disait au village.
On l’écoutait maintenant, et même très attentivement.
- Beh alors poulette, c’est quoi le piège qu’y a par là ?
Dane croisa les bras, l’air déterminé.
- Je vous aiderai si vous promettez de nous emmener sur le continent quand vous aurez fini, moi et ma famille. Sans nous faire de mal.
Il y eut un moment de silence, puis quelques pirates s’esclaffèrent. L’un d’eux s’avança, dans son dos, vers Roc.
- Moi j’pense que tu vas nous aider sans faire d’histoire si tu veux pas qu’ton souffreteux d’mari se fasse laminer gentiment !
Dane fit volte face pour découvrir avec horreur que le pirate qui venait de parler levait son arme au dessus de l’officier.
- Non ! |
| | | Haize Sepiida
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 38 Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La fin Mar 17 Fév 2009 - 4:49 | |
| - Vous ne le toucherez pas ! Nous n’avons pas besoin de vous !
Oh, ça, il s'en doutait. Mais ils étaient sans doute les meilleurs amis qu'ils pouvaient avoir sur cette île pour l'instant. Haize se contente de sourire et désigne le blessé du menton. Doc s'approche et l'examine.
- Heu… je…
Étrange réaction, il l'a bien senti se raidir à son contact. Figée durant quelques secondes, elle se tortille soudainement et échappe à son emprise. D'un autre côté, il n'insiste pas trop.
- Ôtez votre bras !
Il sourit. Un sourire rapace. Le sourire parfait du pirate, malsain et inquiétant. Et en plus elle l'attaquait ? Enfin, elle le menaçait ? Amusant. Vraiment. Stoïque, l'amiral ne recule même pas, mais lui sert son sourire habituel. Non, Haize Sepiida n'était pas un pirate comme les autres.
- Je vous interdis de toucher de nouveau à ma femme. - Toi, tu feras des menaces quand t'auras de quoi prouver quoique ce soit. - Oh, il va survivre, lance Doc sur le ton de la conversation. Ça fait mal, mais c'est que de la peau charcutée. S'il se choppe pas une infection, ce qui est moins sûr, ça ira. - Oh... dans ce cas, c'était une accolade purement amicale. Offrons-leur une bouteille de rhum dans ce cas. Ça réglera le cas de la douleur et de l'infection. - C'est qu'on est déjà pas mal rationné...
Sepiida soupire et fouille dans sa redingote, puis en sort une petite bouteille, qu'il tourne entre ses doigts et agite devant les yeux de Faëlle.
- Nous voulions rejoindre Taanis. Une famille devait nous rejoindre cet après-midi dans cette baie avec leur bateau, mais personne n’est venu. Nous supposons qu’ils ont été tués ou retenus de l’autre coté… - Triste, dit-il, sans émotions apparente.
S'il reste sur place avec eux, pour l'instant, c'est juste parce qu'il est, tout compte fait, très bien élevé. Et puis, des pêcheurs, c'est pas nécessairement une menace à abattre. Et puis, y'a un gamin. Et oui, Sepiida a des scrupules à égorger un gamin. C'était tout petit, la seule menace que peut représenter un gamin, c'est de s'en souvenir plus tard, quand il est grand... mais bon, à cet âge là, il doute pas mal qu'il se souvienne de quoique ce soit quand il sera grand. D'un autre côté, la plupart du temps, les gamins étaient dangereux à travers leurs parents. C'est fou à quel point un moins que rien pouvait devenir un héros quand on mettait ses enfants en danger. C'est un concept que Haize ne saisit pas encore. Il n'a pas d'enfants. Enfin, pas à ce qu'il sache.
- Si vous partez par là, vous vous ferez couper en morceaux, mais pas par l’armée…
Le sourire du Capitaine se fait moins provocant, devient plus rictus. Oh, ça changeait la donne. Haize et Prewett s'échangent un regard. Prewett hoche la tête. Haize revient sur la femme.
- Ah ? - Je suis née ici, je connais l’île comme ma poche. Croyez-moi, elle est bien plus dangereuse que n’importe quelle horde de combattants. La nature d’ici est vicieuse, et la plupart de ses pièges sont indécelables avant qu’il ne soit trop tard. Pas mal de Silencieux se sont fait avoir cette année, d’après ce qui se disait au village.
La preuve que même l'île voulait pas des Silencieux. Elle les élimine aussi. Et pis ils ne sont pas des Silencieux. Ce qui ne signifie pas nécessairement qu'ils seront plus accepté par l'île. C'était une information intéressante. Très intéressante. Et surtout pratique. - Beh alors poulette, c’est quoi le piège qu’y a par là ?
La femme affiche un air assuré, pas du tout compatible avec ce qu'elle dégageait y a quelques minutes quand sa lame tremblait dans sa main. Haize plisse les yeux et la détaille.
- Je vous aiderai si vous promettez de nous emmener sur le continent quand vous aurez fini, moi et ma famille. Sans nous faire de mal.
Haize fait rouler la petite bouteille entre ses doigts, pensif. C'était intéressant. Il prend le temps de réfléchir, parce que c'est son rôle d'amiral et de capitaine de réfléchir pour les autres. Il entend bien ses hommes ricaner, mais il détaille Faëlle de la tête aux pieds, tout en réfléchissant à la proposition.
- Moi j’pense que tu vas nous aider sans faire d’histoire si tu veux pas qu’ton souffreteux d’mari se fasse laminer gentiment !
Le regard océanique d'Haize quitte Faëlle pour se poser sur le propriétaire de la voix. Belair avait visiblement quitté le groupe et menaçait ouvertement... on ne pouvait pas menacer plus ouvertement le blessé en fait.
- Non ! - BELAIR ! tonne Sepiida.
Il pousse doucement, mais fermement Faëlle sur le côté et se plante devant Belair, qui est nettement plus grand que Sepiida, plaçant Roc entre eux. Le raclement de Stritsh contre la lame de Belair fait ricaner les pirates derrière.
- Jusqu'à preuve du contraire, c'est moi qui dit la marche à suivre, Belair. Garde tes forces pour les p'tits crétins qu'on va aller se faire très bientôt. Et pis, si t'es pas content, tu sais c'que t'auras à faire une fois revenu sur le fossoyeur. Pigé ?
Belair renifle, réfléchit à la situation, puis lève son arme. Sepiida baisse la tête sur Roc et sourit. tout en rangeant sa lame en dent de scie.
- Navré, s'excuse-t-il, avant de le délaisser et de revenir vers Faëlle. Navré pour la frayeur, dit-il, courtois. Mais votre marché m'intéresse. Eh oui, nous sommes des marchands. La Marine Marchande, ça le dit, on marchande. Donc une aubaine, ça ne se refuse pas. Alors j'accepte. Vous nous aidez à mettre la main sur ces salauds qui vous piquent votre île, sans encombres et nous, on vous ramène sur le continent, sans vous faire payer le passage, ça va de soi. Logé, nourri pour le temps de la traversé et on soignera même votre époux si ça vous chante, propose-t-il, généreusement et avec un sourire particulièrement mielleux.
Mais son sourire se fige une seconde avant qu'il ne franchisse la distance qui le sépare de Faëlle. Il lui attrape la main armée et la tord dans son dos, avant de la saisir par la gorge de l'autre main et de la serrer contre lui. Il n'a rien d'amical. Il se rapproche très près et la fixe d'un regard aussi profond que l'Océan et accessoirement de la même teinte.
- Et si ça se passe mal, tu seras la première à en faire les frais, tu peux me croire, chuchote-t-il, menaçant. Et après ce sera les autres, mais le gamin, on fera tout ce qu'on peut... il deviendra un marin et je lui ferai tatouer une rose des vents, comme la mienne. Tu comprends ? Oh... et si on peut généralement pas faire confiance aux pirates, moi, tu peux me faire confiance. Dans les deux sens, tu comprends ça aussi ?
Il attend qu'elle ait signifié son accord, puis il sourit, comme s'il avait toujours eu le même sourire rassurant. Doucement, il la relâche, avant d'aplanir le collet de sa redingote, sans perdre son souvenir. Il regarde Roc et sourit davantage.
- J'avoue, ça, c'était pas amical, mais les affaires sont les affaires, non ? Il ouvre grand les bras, avant de les refermer. Allez, on y va ? |
| | | Daneva
Ancien
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| Sujet: Re: La fin Jeu 19 Fév 2009 - 12:24 | |
| Du rhum ? C’était inespéré. Cela aurait un effet bien plus immédiat que la plante trouvée par Dane. Lorsqu’il l’agita devant ses yeux, elle s’en empara avec fureur, vexée qu’il s’amuse ainsi avec elle. Il avait du pouvoir sur elle, et s’en amusait bien. Le seul bon point de la situation était qu’il faisait preuve d’une grande naïveté.
Il recommença, mais cette fois-ci avec plus de brutalité. Elle s’y attendait, trouvant la chose trop facilement réglée… Sinon, jusqu’ici il avait agi avec une certaine élégance. Ca ne collait pas avec l’image qu’elle avait de lui. Voilà qu’il se montrait brutal, la prenait par la gorge, lui tordait le bras… Le véritable Sepiida, dont elle fixa les traits avec une expression de haine. Faëlle ne bougea pas, tandis que Dane se sentait s’effondrer progressivement, fondre, s’écouler vers le bas pour s’étaler au sol sous la forme d’une flaque boueuse. C’était réellement ainsi qu’elle le ressentait. Ses genoux tremblèrent. Elle avait saisi le message, mais qu’il s’éloigne… Cette main sur sa gorge. Tellement de mauvais souvenirs… Elle ferma les yeux et acquiesça avec empressement, incapable de prononcer le moindre mot. Imaginer son fils en pirate de la Marine Marchande lui faisait mal. Une rose des vents sur le ventre… Non ! Vicieux amiral. Il avait joué sur la faiblesse de la mère qu’était Dane, et cette dernière en tremblait de tous ses membres.
Finalement il la relâcha. Dane recula en chancelant et parvint de justesse à ne pas s’effondrer, une main sur la gorge. Tremblant toujours, elle s’accroupit. Elle le fixa alors intensément l’homme qui la dominait, avec une rage qu’elle ne parvenait pas à dissimuler. D’ailleurs elle n’essayait même pas.
* Tu me regretteras ce que tu viens de faire, lubrique gargouille aux grands airs… Tu paieras ça un jour, et je jure qu’on s’en souviendra tous les deux.*
Elle s’était rapprochée de Roc, en reculant, et celui-ci tendit le bras pour poser sa main sur la sienne, dans un geste qui cherchait à l’apaiser. Elle détourna les yeux du capitaine pour regarder son pseudo époux. Il avait raison, il ne fallait pas perdre le peu de sang froid qui lui restait. Tout se jouait maintenant, et leur survie à eux quatre dépendait de son contrôle à elle.
Respirant profondément, elle dégagea sa main pour la remplacer par la petite bouteille de rhum, et échangea avec le blessé un regard entendu. Puis elle se tourna vers Loki et lui fit un signe de tête significatif. Il devait prendre soin de Lucas, qu’il tenait au creux de ses bras, et s’occuper de soigner Roc avec le « cadeau » des pirates. Enfin elle fit volte face pour se confronter courageusement au regard du chef pirate.
- A l’est de cette plage, il y a une zone dangereuse avec des ravins dissimulés sous les broussailles, et au fond des rochers plus tranchants que vos sabres. Il y a un passage au centre qui permet de rallier l’autre coté sans trop d’encombres, mais il est invisible pour quelqu’un qui ne l’a jamais traversé. Le mieux est de me suivre…
Sans attendre leur accord, elle jeta un dernier regard à son enfant avant de s’élancer vers l’obscurité. La nuit était presque complètement tombée, et la luminosité naturelle ne suffisait pas pour les dangers que le groupe de marcheurs allait devoir affronter. Dane réclama une torche, qu’on alluma avant de la lui tendre.
La Silencieuse retrouva assez vite le terrain des ravins dont elle avait parlé. Si les pirates avaient continué dans cette direction sans qu’elle ne les ait prévenus, ils seraient sans doute tous morts, tué par l’île elle-même. La jeune femme leva un bras pour les arrêter.
- A partir de maintenant, posez les pieds très exactement au même endroit que ceux de celui qui vous précède, sinon je ne réponds pas de votre sécurité.
Regard à Sepiida. Fallait bien qu’il comprenne que si un de ses hommes basculait maintenant, ce serait par sa bêtise et non de sa faute à elle. D’une allure déterminée, elle entama la traversée sur le petit pont naturel qui scindait la zone en deux. Elle l’avait déjà traversé deux fois, avec Damps et Loki lorsqu’ils étaient partis en exploration afin d’amorcer des pièges aux endroits stratégiques de l’île.
Devant eux, à quelques centaines de mètres, brillaient des dizaines de petites lueurs, et des rumeurs indéfinissables leur parvenaient. Des torches… Les soldats. Enfin, Dane dépassa le tronc noueux en forme de croix, qui signifiait que le terrain redevenait normal. Elle s’avança quelques mètres de plus, puis s’arrêta.
- A partir d’ici il n’y a plus rien. Allez donc vous étriper, moi je reste là pour vous guider au retour. - Et qu’est’c’qui nous dit qu’tu fileras pas comme une mouette dès qu’on t’aura laissée tout’ seule ?
Elle haussa les épaules, l’air effrayé.
- Je ne m’approcherai pas plus, je n’aime pas les soldats !
Ils discutèrent un moment. Il fut décidé qu’un des pirates resterait avec elle, à la fois pour la surveiller et pour la protéger. C’était qu’elle avait pas mal de valeur, maintenant qu’ils savaient qu’elle pouvait leur éviter une mort foudroyante dans cette forêt…
Nerveusement, elle joua avec le manche de sa dague en les regardant s’éloigner. Si c’était eux qui se faisaient étriper, elle se débarrasserait de son chaperon sans trop de difficulté et rejoindrait ses amis afin de prendre la mer avec la barque, comme prévu, même si l’aventure lui paraissait de plus en plus dangereuse. Les navires devaient pulluler entre le continent et l’île, et il ne s’agissait que d’ennemis… Avec une petite barque, il leur serait quasiment impossible de rejoindre le continent sans se faire prendre.
Ils étaient partis depuis une petite demi heure déjà. Dane s’était assise sur une souche, pensive, et l’autre était appuyé contre un tronc, laissant vagabonder sur elle son regard lubrique. Elle le laissait faire sans broncher. Haize avait été très clair… Au moindre pépin, ils y passaient tous les trois, et Lucas deviendrait un pirate.
Pourtant, tout n’allait pas se passer aussi simplement, ça n’aurait pas été drôle sinon… Alors que le pirate s’était éloigné pour soulager sa vessie, un peu plus loin, à moitié retourné pour ne pas la perdre de vue, deux soldats isolés débarquèrent auprès d'eux.
- Il y en a un là, avec une femme !
Avant que le pirate ou Dane n’aient pu réagir, ils étaient sur eux. La jeune femme se laissa bousculer, comptant sur l’autre pour la tirer de là sans créer de doute sur ses capacités réelles, mais en tournant la tête, elle vit qu’il s’acharnait à remonter sa braguette. L’imbécile. Pour sa propre survie, Daneva n’avait pas le choix. Jetant aux orties ses soi-disant manières de fille de la mer, elle esquiva le premier coup d’épée que tenta de lui porter l’un des gardes. En retour, son poing à elle voltigea dans son visage à lui, puis ce fut le tour de son coude d’aller se figer dans le ventre de l’autre soldat, qui espérait la surprendre par derrière. Vive, la dague croisée décrivit une large courbe et égorgea les deux hommes en un seul mouvement circulaire, tandis que Dane effectuait une volte face furieuse. Ils s’effondrèrent en même temps, avec l’immonde gargouillis caractéristique des gorges tranchées. Le tout n’avait pas duré plus de deux secondes.
- Oh…
Elle se retourna aussitôt, se retrouvant face à un pirate abasourdi qui la fixait comme un poisson dans son filet, braguette toujours ouverte, épée à la main. On voyait bien qu’il essayait de tirer les conséquences de ce qu’il venait de comprendre, mais que ça lui était assez douloureux.
- Y’a qu’un Silencieux pour se battre comme ça.
Sa bouche forma quelque chose qui ressemblait à un grand O, mais il n’eut pas le temps d’aller plus loin dans ses conclusions parce que la lame de Dane venait de s’enfoncer entre ses côtes, juste au niveau du cœur.
- T’es pas si bête que ça finalement…
Dane regarda le pirate s’étaler à ses pieds, et écouta son souffle rauque prendre fin brutalement. Et maintenant ? Elle était pas mal dans la m…
***
Une dizaine de minutes plus tard, elle était assise sur la même souche, s’entraînant à prendre l’air le plus effrayé possible. Elle avait soigneusement nettoyé la lame gravée de sa dague qui paraissait désormais aussi immaculée que tout à l’heure. Autour d’elle il n’y avait plus personne, juste des traces de lutte. Rien dans la disposition des herbes au sol ne laissait penser qu’elle avait trimballé les corps jusqu’au ravin le plus proche – c'est-à-dire deux mètres derrière – et qu’elle les y avait laissé tomber.
Ce qu’elle sortit aux pirates lorsqu’il demandèrent des explications fut tout à fait crédible et… très bien joué.
- Nous avons été attaqués par deux soldats… Votre ami s’est très bien battu, hélas je ne lui ai été d’aucune aide… Il a réussi à en tuer un avant de succomber, et ils ont tous deux basculé là dedans. J’ai profité de la confusion pour pousser l’autre les rejoindre. Je crois que… qu’il est mort sur le coup. Je n’ai pas osé vérifier… Mais les rochers sont acérés, là bas au fond, l’île est très très dangereuse… Très dangereuse…
Ah ça, Dane faisait bien la jeune fille traumatisée. C’en aurait été amusant si les enjeux n’étaient pas si importants. |
| | | Haize Sepiida
Humain
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| Sujet: Re: La fin Ven 20 Fév 2009 - 4:39 | |
| Un des pirates pousse un bref sifflement admiratif et chacun offre une oeillade appuyée au capitaine du Fossoyeur. Sa technique d'intimidation avait été parfaite et chacun des pirates ne pouvait que l'admettre. Mais d'un autre côté, ça les intimidait, parce que Sepiida ne recourait à de telles méthodes que très rarement. C'était le genre de sale boulot qu'il préférait laissé aux autres pirates et que les autres pirates étaient la plupart du temps ravi de faire à sa place. Belair en particulier adorait jouer ce rôle. Il l'avait fait, quelques instant plus tôt, en menaçant l'époux, mais il devait avouer que Sepiida était impressionnant en salaud, ce qui était tout aussi étrange, puisque Sepiida n'avait pas l'habitude de jouer les méchants. Pourtant, on ne pouvait s'étonner de rien avec Sepiida, il avait été sous l'égide du terrifiant noble pirate Footwater. Faëlle prend les devant et on lui accorde une torche. C'était beaucoup plus pratique pour ne pas qu'au final, elle se prenne les pieds dans les pièges dont elle est supposée éviter. Et puis, aucun d'entre eux n'avait envie de finir sa vie à regarder un bout de caillou maculé de sang à travers leur ventre. Déjà qu'ils avaient de bonnes chances de finir au bout d'une lame... mais au moins, y'aurait de l'action... pas comme tomber tout simplement. - A partir de maintenant, posez les pieds très exactement au même endroit que ceux de celui qui vous précède, sinon je ne réponds pas de votre sécurité.C'était clair. Chacun hoche la tête. Les pirates étaient peut-être d'agressifs sadiques, ils avaient tout de même un certain sens des responsabilités. Ne serait-ce qu'égoïstement, pour survivre. Haize jette un oeil à ses hommes, puis revient sur Faëlle et d'un ample geste de la main l'invite à avancer. L'avancée de sait quand même rapidement. Ils ont l'habitude de se promener en groupe et chacun traverse en posant les pieds exactement sur les pas des autres. Pas de problèmes de ce côté là. Juste derrière Faëlle, Haize la suit à la trace, sans se laisser distancer. Il la suit de près, de vraiment très près. Aucun d'entre eux n'ignore l'approche des soldats. Même que Faëlle se rend compte qu'ils sont devenu un brin plus discret, même si un rien d'excitation fébrile les parcours. L'appel du sang se fait entendre. Elle avance encore un peu puis elle s'arrête, aussitôt imité par les pirates. - A partir d’ici il n’y a plus rien. Allez donc vous étriper, moi je reste là pour vous guider au retour.- Et qu’est’c’qui nous dit qu’tu fileras pas comme une mouette dès qu’on t’aura laissée tout’ seule ?Ah, ce Belair, toujours aussi perspicace. En fait, Haize soupçonne plutôt Belair de réfléchir comme si c'était lui. À ne pas en douter, Belair les aurait laissé en plan à la place de Faëlle. L'amiral sourit. - Je ne m’approcherai pas plus, je n’aime pas les soldats !- Moi non plus, commente Belair. Certain hochent la tête, pour l'approuver. - Moi j'les aime... mort, annonce Prewett, dubitatif. - Toi, tu restes avec elle.- Moi ? Mais j'veux aller me battre.- Non.- Ok.Les pirates se regardent. Comme si c'est étonnant. Un jeune blanc-bec qui avait l'attitude de la recrue perpétuelle. Donc, une fois conclu le plan d'attaque, qui d'ailleurs se résume à "on leur rentre dedans par la gauche ou par la droite ?", ils s'élancent en avant, avec une enthousiasme non feint. Yeah, une attaque terrestre, ça allait changer des attaques marines. Ça offrait d'autre possibilités, d'autres sensations. Les pirates de la MM étaient des artistes dans leur genre. Des créateurs sanglants avec une créativité tout aussi sanglante. Des barbares créatifs, quoi... et un brin plus sophistiqués, ils étaient habillés eux. Ce fut court, bref et touchant. 1-0 pour les pirates, et bien davantage si on calcule la victoire écrasante de la MM sur l'armée humaine. Ok, c'était un petit effectif de l'armée humaine. Le gros des troupes était en train de tabasser du drow, à ce qu'on raconte. Mais quand même, ce fut une victoire écrasante des pirates. Et pis bon, l'histoire était écrite par les vainqueurs et surtout par les survivants. Le retour vers Faëlle fut joyeux et festif. Chacun racontait ses exploits, en beurrant beaucoup plus épais que nécessaire. À les entendre, les soldats humains auraient pus être au moins 500... mais dans les faits nettement moins nombreux. Bref, lorsqu'ils aperçoivent Faëlle, chacun cherche aussitôt son... hum... garde du corps. Leur sourire s'efface et ils dévisagent Faëlle. Sepiida avance vers elle et impose sa masse au-dessus d'elle. Une giclée de sang qui sèche lentement lui barre le visage et tous les pirates semblent nettement mieux armés qu'au départ. Les pirates sont adepte d'objets de seconde main. - Où il est ?- Nous avons été attaqués par deux soldats… Plausible. Très plausible, même. Votre ami s’est très bien battu Euh... moins plausible tout d'un coup... Hélas je ne lui ai été d’aucune aide… Il a réussi à en tuer un avant de succomber, et ils ont tous deux basculé là dedans. Ah, oui, ça c'est très plausible, connaissant le gus en question. J’ai profité de la confusion pour pousser l’autre les rejoindre. Je crois que… qu’il est mort sur le coup. Je n’ai pas osé vérifier… Mais les rochers sont acérés, là bas au fond, l’île est très très dangereuse… Très dangereuse…Un silence accueille l'histoire de Faëlle. Ils la fixent tous, silencieux, puis d'un même mouvement, ils se retournent vers Haize, lequel fixe Faëlle d'un air septique. - Bon sang, qu'est-ce que j'vais dire à sa mère...- On n'a qu'à lui refiler le gamin, là, elle verra pas la différence...- Belair, quand même... j'lui avais promis de le garder en vie, se désole l'amiral en tentant de voir dans le fond du trou. - Bah... tu lui a évité de se faire éventrer 4 fois, t'es allé le chercher au moins une dizaine de fois au nez de Walter, sans parler des fois ou tu l'as attaché au mat pour qu'il se fasse pas entraîné comme un tonneau par une vague.- On n'a qu'à y dire qui s'est bien battu, qu'il en a tué 50, mais qu'il s'est fait prendre par-derrière. Comme ça l'honneur est sauf.- Et en plus, ça va faire un truc marrant à raconter.- Hum... c'est pas bête... et avec un gros pourcentage dans la réserve des familles des défunts...- Ouais, bonne idée !- Si on s'entend tous. De toute façon, l'Histoire, c'est les survivants qui l'écrivent. Adieu, gamin.- Chaow, poussin.- C'est génial, on l'aura plus dans les pattes. Pire qu'une femme celui-là.- D'ailleurs, ça m'étonne qu'il se soit pas planté dans le chemin, là.Haize jette un oeil à Faëlle, puis lui sourit. - Vous avez de la chance, si ça avait été un autre, vous en auriez été quitte pour aller les rejoindre. Et pis, surtout, il a vaillamment affronté les soldats et bla bla bla. Vous savez comment alimenter une légende, je suppose. Encore une fois, il fait un ample geste de la main pour la mettre en route. Faudrait se dépêcher qu'on puisse admirer l'oeuvre au matin.- J'me demande si Highwave va foutre le feu à l'île.- Oh, pas tant qu'il aura pas tout récupéré.- Ça veut dire qu'on va raté le brasier ?- Si vous êtes sage, on restera un peu, se moque Sepiida. Ricanement général des pirates. Des gamins. Les hommes de Sepiida étaient des gamins, à qui on avait donné de gros couteaux et du muscle pour affronter les tempêtes. |
| | | Daneva
Ancien
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| Sujet: Re: La fin Lun 23 Fév 2009 - 9:17 | |
| Par chance, ces imbéciles accordèrent crédit à l’explication de Daneva, qui poussa un discret soupir de soulagement lorsqu’ils commencèrent à déblatérer sur le mort. Elle s’en tirait plutôt pas mal sur ce coup là, mais il fallait continuer à être vigilante. Un rien pouvait la trahir, surtout qu’elle était du genre à réagir au quart de tour. Pendant qu’elle se retournait pour guider à nouveau les pirates sur le chemin dangereux, elle les entendit parler d’un brasier. Qui était le crétin qui essaierait de mettre feu à une forêt aussi humide que celle de l’île ? Surtout à cette saison… Les maisons brûleraient, pour sûr, mais le reste serait conservé, intacte resterait la nature sauvage de ce lieu que Dane savait insensible à l’emprise des hommes. Il y avait quelque chose de magique à Nelen, une sorte d’esprit supérieur, le grand protecteur de l’île. Il était dans toutes les légendes locales, et si elle était restée sceptique au début, la jeune femme n’avait pu ignorer cette sensation si spéciale en marchant sous les arbres de Nelen. Un air qui soufflait sur votre visage en chantonnant à vos oreilles que vous n’étiez rien, juste une brindille parmi les brindilles, et que votre présence ici était un privilège que l’on pouvait vous ravir à tout moment. Les corps des deux soldats et du pirate effondrés au fond de la ravine en témoignaient.
Elle reprit la route, caressant au passage l’écorce de l’arbre tordu. Elle pensait aux pêcheurs. De pauvres gens qui allaient tout perdre dans les heures à venir, si ce n’était pas déjà fait. Elle s’était attachée à leur bienveillance tranquille, dissimulée sous une méfiance incontournable qu’il fallait savoir traverser.
Pourtant il fallu bien vite se reconcentrer sur ses pas, car la route redevenait mortelle. Transpirant dans son ample chemise claire, Daneva s’appliqua à traverser dans l’autre sens la zone piégée. Elle avait hâte de revoir son fils, et s’inquiétait de ce qui avait pu arriver en son absence. Des soldats ? Non, les pirates venaient de les stopper un kilomètre plus haut. D’autres pirates alors ? Improbable, la baie des Dames était plutôt isolée… Quand elle aperçu la petite butte, Dane se lança en avant et couru vers ses compagnons. Ils étaient là. Vivants, c’était certain, mais Roc souffrait toujours. Il claquait des dents et agrippait une souche pour contenir sa douleur. Loki était toujours assis à coté de lui, et avait déposé Lucas à ses pieds. Le bébé s’était endormi, mais sa mère savait qu’il se réveillerait bientôt à cause de la faim.
Dane s’agenouilla auprès de son officier, et posa une main sur son front. Il était brûlant. Son regard fut attiré par la bouteille de rhum, qui gisait non loin. Elle était vide… Loki avait dû s’occuper de désinfecter la plaie. En pensant à la douleur qu’avait dû endurer Roc, la jeune femme attira sa tête contre son ventre et la serra dans un geste destiné à lui donner du courage. Ils n’étaient pas encore sortis d’affaire. Dans son dos, elle entendit les pirates arriver, et sentit aussi l’imposante présence de l’amiral se poster juste derrière elle. Elle se leva en reposant doucement la tête de Roc contre le sable, puis fit face une nouvelle fois au chef pirate. - A votre tour d’honorer votre parole. Mon époux a besoin de soins, et nous désirons quitter l’île au plus vite.[C’est moins long, hein, mais faut avancer et je préfère que ce soit toi qui joue ta bande d’affreux, t’y arrives mieux que moi ] |
| | | Loki Kiraj Sang-mêlé
Nombre de messages : 119 Âge : 32 Date d'inscription : 02/09/2008
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| Sujet: Re: La fin Mar 3 Mar 2009 - 18:02 | |
| HRP : Pardonnez-moi le temps de réponse ! Ah... Oui... Il l'avait complètement oublié ce lieu. Ce maudis piège qui avait manqué de l'empaler en de multiples occasions. Ça ne lui avait évidemment pas traversé l'esprit de se renseigner sur la flore lors de ses promenades ou de ses entrainements. Silencieux au sens propre du terme ça n'aurait pas été Loki s'il avait demandé quelques informations sur les dangers de l'endroit. Non, il les avait découverts tout seul, et bien souvent avec de grandes sueurs froides. Ayant manqué la mort plusieurs fois ça ne l'avait pas empêché de continuer ses visites de l'île. Pas qu'il défia la mort, ni la nature. Mais ces événements dangereux lui semblaient logiques et surement pas à éviter. Ah, ça, non ! Il y tenait trop à ses promenades en solitaire !
Il aurait tant aimé voir tout ces pirates sombrer dans les ravins, seulement, il fallait l'avouer, le plan de Madame était très intelligent. La première chose qui lui traversa l'esprit est qu'il allait la laisser s'écarter entourée d'hommes brutaux et stupides sans qu'il soit la pour veiller sur elle alors qu'ils partaient se battre. Seulement il ne pouvait rien contester... Jusqu'ici il avait été discret, et ça lui réussissait plutôt bien. Il fallait éviter autant que faire se peu qu'on le remarque lui et son demi-sang. Car que ferait un demi-drow dans une famille d'humain ?
Il accepterait la séparation pour protéger son compagnon et Le Fils. Mais s'Il n'avait pas été là, ça oui, il n'aurait pas accepté un tel risque. Puis comme si ses nerfs n'étaient pas suffisamment tendues l'amiral de ces gueux s'en prit directement à Madame. L'abruti Lui tordait un poignet puis serrait avec son autre main Son délicat cou. Maintenant, il La collait et La dévisageait sans vergogne. Elle tremblait.
Loki leva sa main droite et ferma ses doigts en poing, lentement. Son regard noir sombra sur cet amiral qui osait un tel geste. Envers Elle !!! Ses pieds se préparaient à bondir, ses mains à tuer.
Roc s'efforça de tenir l'attention de Loki l'espace d'un instant. Il réussit. Son pauvre corps remua la tête de gauche à droite pour lui signifier de ne surtout pas réagir. Le regard sérieux, il demandait à Loki de ne pas craquer comme s'efforçait de le faire Madame.
Les sourcils froncés, son regard de tueur, il les conserva. Mais ce qui bouillait en lui parvint à ne pas atteindre l'explosion. Il détourna la tête de la scène, ne souhaitant pas contempler sa Maîtresse dans une telle position.
* Tu ne mérites pas la mort sombre fou. Ce sont les tourments éternelles qui te sont réservés... Compte sur moi... *
Lorsque Madame fût libéré il parvint à lui chuchoter ces quelques mots alors que Roc L'apaisait.
« - C'est la dernière fois qu'on vous inflige ceci sous mes yeux... »
Madame semblait de pas apporter d'attention particulière à sa remarque, et c'était tant mieux. Elle tourna la tête dans sa direction et lui signifia sa mission d'un simple geste. Elle disparut peu après avec ces ivrognes. Qu'il en soit ainsi...
Il aurait donc à désinfecter la plaie de Roc et s'assurer que la fièvre ou une quelconque infection ne s'imprègne pas de son fébrile corps. Le soutenir et veiller sur Lucas. Celui-ci ne tarda d'ailleurs pas à s'endormir dans ses bras. Alors que son souffle faiblissait et que ses doux cheveux basculaient sur sa poitrine il le déposa délicatement sur le sol dans une position suffisamment confortable. Il déposa par la suite sa longue veste de cuir pour qu'Il conserve la chaleur que la nuit ne rendait pas très présente. C'est alors qu'on pouvait voir la stature du géant qui, résolument, en imposait... Ses étranges habits laissaient sa poitrine à l'air libre. Sur laquelle on pouvait alors lire cet étrange mot qu'il se réservait de dévoiler : Thrall. Loki avait aussi allongé Roc dans une position allongée afin qu'il se repose un minimum.
Les mains ouvertes vers le ciel, il contemplait ses paumes. Peu avant que Madame revienne, dans le long silence de leur situation, le grand taciturne qu'était Loki avait tout de même prononcé une phrase, d'une voix apaisée et si grave.
« - Madame tient à vous. Essayez de survivre pour Elle, s'il vous plait. » |
| | | Haize Sepiida
Humain
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| Sujet: Re: La fin Mer 4 Mar 2009 - 20:10 | |
| Le retour se fait sans anicroche et avec rapidité. Il doit se l'avouer, il en est plutôt satisfait. Des ennuis au retour l'aurait... ennuyé. Il aurait été dommage d'abîmer une si belle créature. Heureusement, surtout pour elle, qu'elle n'a pas voulu jouer à la plus fine. Heureusement.
- A votre tour d’honorer votre parole. Mon époux a besoin de soins, et nous désirons quitter l’île au plus vite. - Vous avez de la chance, madame. Je n'ai qu'une parole. - On peut pas en dire pareil des autres, déclare Belair, d'un ton menaçant, signifiant clairement que lui n'était pas du tout de ce genre là. - Belair, ne sois pas aussi désagréable avec nos invités. Belair grimace. Visiblement, cette situation ne lui plait pas du tout. Allez. Aidez monsieur à marcher jusqu'au Fossoyeur. - T'as qu'à le faire toi-même, Sepiida. - Et après on s'étonne d'avoir une réputation de merde. - Y a que toi que ça fait chier, Sepiida. - Des pêcheurs, Belair, ce sont des pêcheurs, tonne Sepiida, qui visiblement, commence à être agacé par les agissement de son pilote. - Qui te dit que ce sont pas des Silencieux ?
Les pirates se retournent d'un blocs et observent les 4 intrus. Même Sepiida leur jette un coup d'oeil suspect, puis il revient sur Belair.
- Et alors ? Ça change quoi ? On était pas ici pour se taper du Silencieux, même si certains s'en sont donnés à coeur joie. On était ici pour montrer à cette saleté de Noblesse humaine que venir jusqu'ici, c'est venir marcher sur nos plates-bandes. Les mers sont à nous. Et si t'as oublié, Belair, pourquoi t'as une rose des vents de tatoué sur le corps, tu sais ce qui te reste à faire une fois sur le Fossoyeur et j'vais te rafraîchir la mémoire. Les deux hommes s'affrontent du regard. Quand t'auras le culot de le faire Belair, là tu pourras te permettre de jouer au capitaine. En attendant, tu prends ton trou et tu m'énerves pas.
Belair est nettement plus grand, plus massif que le capitaine. Même quand Belair se penche au-dessus de lui, Sepiida reste stoïque. Belair lève la main et ferme le poing juste au niveau du visage de Sepiida qui ne cille même pas. Il émet un grognement contrarié, puis tourne les talons et s'éloigne à grands pas, jouant du sabre contre les troncs et les branches sur son passage.
Ils l'observent s'éloigner, puis Sepiida pousse un soupir.
- Ouf, j'l'ai rarement vu si furieux. Enfin, contre moi. - Z'avez vu la veine palpiter sur son front ? Waw ! - J'crois que vous d'vriez l'occuper si v'voulez pas les voir disparaître, fait Prewett en allant soutenir Roc d'un côté et un autre pirate de l'autre. - Oui, j'vais le tenir occupé. Il prend tout ça beaucoup trop à coeur. - Je crois qu'avec le temps, il a interprété le code. Ça risque d'faire mal, ti-gars, prévient Prewett, avenant, mais t'avais qu'à trouver un terrain moins accidenté pour te faire trouer la peau.
non, les pirates n'ont pas de brancard et l'intérêt d'en fabriquer un est minime. De toute façon, sur un bateau, c'est inutile, les trajets ne sont jamais long de la proue à la poupe et vice-versa.
Le trajet vers la plage est relativement silencieux et ils sont rejoint par plusieurs pirates. Au loin, le ciel est rougit par un brasier imposant, du moins si on se fie au rougeoiement. La MM a gagné, semble-il. Certes, c'est plus aisé de prendre par le revers que d'attaquer de front, mais les pirates sont pas réputé pour leur droiture. Au moins, c'est pas comme les assassins qui attaquent la plus part du temps dans le dos.
Des buchers ont été élevés sur la plage, partout. Scène imposante, les buchers vont bruler longtemps et le tout prendra rapidement si on se fit aux barils de rhum qui ont été placé en dessous des branches. Tous et chacun sont fébriles, excités par les événements. C'est leur première action d'envergure depuis la mort de Triss Amras, paix à son âme. Quelques barques sont amarées sur la plage et ils s'y dirigent. Plusieurs mettent pieds à l'eau pour laisser les autres embarquer et pousser jusqu'à la mer. Daneva, Lucas, Loki et Roc sont les premier à embarquer. Évidement, le capitaine monte avec eux, tandis que Belair choisit une autre barque.
On les pousse vers le large, puis ceux à bord les aide à grimper. Haize aide l'un d'eux à grimper, se donnant un élan, mais qu'il aurait pu évité de faire vu la facilité qu'il a à le hisser, puis il fronce les sourcils.
- T'es pas de mon équipage, toi. - Dwaynel. Je suis du Prestige, mais je les ai perdu. Et je connais les règles. Ceux qui sont derrière restent derrière et je tiens pas à rester derrière.
Haize sourit et le hisse totalement à borde de la barque.
- Bah bienvenu à bord, Dwaynel, dit-il en lui donnant une bourrade amicale.
Dwaynel, visiblement elfe, jette un oeil à ceux qui ne sont visiblement pas pirate.
- De la populace ? - Des pêcheurs. - Ah ouais ? fait le dénommé Dwaynel en jetant un oeil plus particulier à Loki. Puis il sourit. J'ai été recruté comme ça aussi, informe-t-il. - Allez, rends-toi utile et rame. - Je suis vigie, en passant. - Facile à d'viner. C'ben just'pour ça qu'on embarque des com'toi.
Les pirates rigolent, puis se mettent à ramer vers l'imposant Fossoyeur. L'avancée est rapide, malgré les vagues. Un pirate, ça sait ramer, des grands coups de rames, puissants, synchronisés. On déroule l'échelle et les pirates y grimpent, avec une habileté surprenante. Les pirates sont fort, habitué aux efforts physiques brutaux. Haize reste par contre dans la barque, avec ses "invités", puis se déplace, pour attacher les cordes pour hisser la barque jusqu'en haut. Plus facile de grimper le blessé comme ça, sans parler de la maman, surtout de l'enfant et puis Haize se fatigue pas comme ça. Haize s'assure de garder l'équilibre de la barque, puis ils traversent sur le pont.
- Bienvenu à bord du Fossoyeur. Doc, le blessé, vous faites l'impossible. - Z'ordres.
Le pont du Fossoyeur bourdonne d'activité. Leur barque n'est pas la seule et n'est pas la dernière. Visiblement, les pirates ont piller tout ce qui était possible de piller, en particulier la bouffe, les pharmacies et les armes, évidement. Ils embarquent diverses marchandises, et ça ne vient pas que des terres. Des navires de l'armée humaines sont transbordés vers les navires pirates, dont le Fossoyeur. Pas étonnant que la Marine Marchande arrive à marchander pas mal tout.
Haize lance quelques ordres, tandis que Doc et d'autres pirates disparaissent dans la cale avec Roc et que d'autre suggèrent de manière relativement menaçante de ne pas tenter quoique ce soit. De toute façon, le nombre est contre les pêcheurs, même s'ils réussissent à en tuer quelques uns. Et pour l'instant, ils n'ont comme unique chance de survie la promesse du capitaine.
D'ailleurs, le capitaine revient vers Faëlle et Loki et le petit Lucas. Il leur sourit, comme un hôte sourit à des invités imprévus.
- Nous levons l'ancre à l'aube, en attendant, faites comme chez vous, ou presque. Mais... euh... évitez Belair, sur la dunette... c'est plus prudent, suggère-t-il, prudent et avec une certaine inquiétude dans le regard. Du menton, il pointe le bébé. De quoi il a besoin ? |
| | | Daneva
Ancien
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| Sujet: Re: La fin Jeu 5 Mar 2009 - 4:25 | |
| Daneva et les siens assistèrent sans rien dire à l’altercation entre le grand pirate qui semblait s’appeler Belair, et l’amiral. Finalement, pensa la jeune femme, les ennuis viendraient plutôt des subordonnés que de l’amiral lui-même. Ce dernier semblait avoir quelques problèmes d’autorité… Chose qu’elle comprenait très bien, en ayant eu elle-même un an auparavant. Quoiqu’elle avait tout de même réglé le problème de manière un peu plus… musclée. Bah, c’était des pirates. Rien à voir avec les Silencieux. Ils étaient simplement plus nombreux… Mais bien moins malins. Oui, Daneva aimait glorifier les hommes et femmes qui constituaient… avaient constitué la Compagnie. Ils le méritant. Elle espérait ardemment que d’autres aient trouvé le moyen d’échapper au massacre, et que ceux qui étaient sur le continent auraient l’information assez tôt pour échapper à ceux qui s’étaient mis en tête de les détruire. Désormais, il semblait évident que tout Silencieux reconnu serait attrapé puis exécuté.
Ainsi Dane récupéra Lucas et emboîta le pas aux pirates. Elle avait craint un instant que sa ruse soit découverte, quand le grand avait insinué qu’ils n’étaient pas pêcheurs mais bel et bien Silencieux. Visiblement le fait n’aurait pas dérangé l’amiral – bien que Dane n’aie que peu de foi en ses paroles, se rappelant son acte vicieux de tout à l’heure – mais à voir la tête des autres pirates, ça n’aurait pas été bon pour eux. Surtout qu’ils auraient fait le rapprochement entre elle et le leader de la Compagnie, et là ce n’était pas à Taanis qu’on les aurait déposés, mais à Meca.
Heureusement, ils étaient stupides.
Juste avant de monter dans la barque, Dane se retourna pour embraser une dernière fois l’île du regard. Le rougeoiement au loin lui fit mal au cœur… Elle savait qu’elle reviendrait un jour, elle l’avait promis à Calis. Lucas gazouilla dans ses bras. Il tentait de prononcer quelques mots… Cela faisait deux mois qu’il avait commencé à parler. Daneva s’était montrée très fière de l’entendre bégayer quelques syllabes si tôt, mais ce soir là il ne fallait pas… Comment le faire taire sans avoir l’air de le bâillonner ? Il risquait de dire des choses gênantes. En effet, il s’était tourné vers l’île qu’ils étaient en train de quitter et agitait sa main dans cette direction en pleurant à moitié.
- Papa… Papa… - Chht…
A force de l’emmener chaque semaine sur la tombe de son père et de lui parler de Calis avec tout l’amour qu’elle éprouvait encore pour lui, la jeune mère avait fait en sorte que l’enfant soit très attaché à la croix de bois sur la falaise. Elle lui avait expliqué plusieurs fois qui était son père, comment il était, et pourquoi il n’était pas avec eux. Elle ne savait pas très bien si il avait tout compris, mais il avait souvent manifesté un certain plaisir à se rendre sur la falaise.
En tout cas il sembla comprendre que sa mère ne voulait pas qu’il parle, car il se recroquevilla sur ses genoux et sanglota en silence. Emue, elle lui caressa tendrement les cheveux tout en observant Nelen, qui s’éloignait de plus en plus. Avec un peu de chance, les pirates n’auraient rien remarqué. Qui, parmi ces brutes, s’intéresserait aux babillages d’un bébé ?
C’est avec une certaine appréhension que la Silencieuse posa le pied sur le Fossoyeur. Autour d’eux régnait l’agitation la plus désordonnée qu’elle ait jamais vu. On emmena Roc sans leur laisser le choix de rester ensemble ou pas. L’amiral revint vers eux et leur adressa un sourire, auquel elle répondit par un regard sombre.
- Nous levons l'ancre à l'aube, en attendant, faites comme chez vous, ou presque. Mais... euh... évitez Belair, sur la dunette... c'est plus prudent. De quoi il a besoin ?
Elle réfléchit un instant.
- Des légumes, du lait, de l’eau, et du linge.
Elle plissa les yeux, tentant de savoir si elle allait dépasser la limite ou pas.
- Et j’ai besoin de rhum aussi. Juste un fond de verre.
Pour lui faire comprendre sa demande, elle leva son bras droit à hauteur d’épaule. Le bandage que lui avait appliqué Loki plus tôt dans la journée était poisseux de sang, et elle commençait à ressentir de dangereux élancements de douleur.
Elle dut faire un pas en avant pour éviter un marin qui s’affairait sans doute à quelque chose de très important.
- Un coin tranquille ne serait pas de refus non plus.
On les mena donc jusqu’à une tout petite pièce, qui devait servir de débarras vu le désordre ambiant. De toute façon, elle doutait que les autres cabines du navire soient plus ordonnées que celle-ci, vu les habitants… La porte se referma derrière eux après qu’on leur ait fourni deux carottes et trois pommes de terre cuites, une outre de lait, une autre d’eau et un drap sale. Manquait juste le rhum en fait, mais Dane savait bien que ça ne serait pas aussi facile de s’en procurer que la première fois. A croire que chaque goutte d’alcool valait autant qu’un trésor… Au moins ils avaient de quoi manger. Elle se tourna vers Loki et soupira d’un air fatigué.
- Nous y voilà. C’était une manœuvre un peu désespérée mais je pensais bien qu’on avait une chance de réussir. Ils sont tellement bêtes.
Tout en disant cela, elle s’était agenouillée pour farfouiller dans les objets divers qui encombraient la pièce. Elle remonta deux secondes plus tard armée d’un petit bol d’argile et d’un bout de bois flotté aussi lisse que la surface d’un œuf, qu’elle nettoya sommairement sur ses habits.
- Sepiida ne se doute de rien. Prions pour qu’il en soit ainsi jusqu’à Taanis. Il faut rester discrets à partir de maintenant. Et puis faire gaffe à l’autre brute aussi.
Elle rassembla une carotte et la moitié d’une pomme de terre dans le bol et se mit à les écraser vigoureusement avec le morceau de bois flotté. Elle rajouta un peu de lait au mélange puis, satisfaite de cette sommaire soupe épaisse, s’approcha de Lucas, qu’elle avait calé sur le draps entre les quatre pieds d’une chaise retournée.
- Mange mon chéri… Nous aurons sans doute du mal à trouver de la nourriture les jours à venir.
Elle abandonna le bol dans les tous petits doigts de son fils et le regarda boire la mixture en souriant à demi. Elle avait passé une main derrière sa tête pour qu’il se tienne bien droit, et de l’autre l’aidait à soulever le bol. Lucas était un petit garçon dont l’indépendance se manifestait de plus en plus. Il demandait souvent, par gestes ou par mots, à ce qu’on le laisse se débrouiller seul. Sa mère accédait sans hésiter à ces mignonnes requêtes, ce qui faisait de lui quelqu’un de très débrouillard pour son âge. Il parvenait à se déplacer à quatre pattes pour le moment, et semblait frustré de ne pas pouvoir encore se tenir debout. Certes la situation dans laquelle il se trouvait n’était pas propice à son épanouissement, mais bientôt, se disait Dane, ils auraient retrouvé un endroit plus ou moins paisible pour lui permettre de faire ses premiers pas.
Une fois que Lucas eut avalé le contenu du bol, elle se redressa et reposa l’objet à coté des quelques effets qu’on leur avait abandonnés.
- J’espère que Roc ira bien. On ne peut pas se fier aux pirates…
Exténuée, elle trouva un vieux fauteuil, et s’y laissa tomber après l’avoir nettoyé de tous les rouleaux de parchemin qui l’encombraient. Très doucement, elle se mit à détacher le bandage écarlate qu’elle portait autour du bras, tout en serrant les dents.
- Ils ne m’ont pas donné d’alcool. Je crois que la plante que j’ai trouvée tout à l’heure est dans ton sac. Il faudrait enlever les fruits et broyer les feuilles dans le bol, avec un peu d’eau… S’il te plait.
Elle mit sa main gauche devant ses yeux pour pouvoir les fermer brièvement. Avec un peu de chance, ils pourraient dormir. |
| | | Haize Sepiida
Humain
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| Sujet: Re: La fin Ven 6 Mar 2009 - 15:14 | |
| Trois coups frappée à la porte du débarras. Trois coups brefs, poli, mais qui ne servent en fait qu'à prévenir de son arrivée. Il n'attend pas de réponses positives ou négatives. C'est son bateau après tout. Il est le capitaine après tout. Il entre, les bras chargés, puis lève la tête, jette un oeil circulaire, puis fait demi-tour.
- Vous deux, v'nez ici ! Oui, vous deux ! M'avez pas l'air bien occupé... m'en fiche. Vous allez me vider la place.
Et il entre à nouveau dans la toute petite pièce. Les pièces, c'est jamais grand sur un bateau, même s'ils se trouvent sur le Fossoyeur.
- Faudrait visiblement que je fasse le tour du navire plus souvent... marmonne-t-il en posant la bouteille de rhum pleine et les trois verres sur le sol.
Puis il aide ses hommes à faire plus de place qu'il y en avait. On arrivait à peine à se retourner, avant. Ils dégagent une partie d'un des mur et découvrent les anneaux. Un des pirates sort et revient avec deux hamac de cordes rugueuse. On dort pas tout nu là-dedans, mais c'est mieux que le plancher. Et il ne leur a pas encore adressé la parole directement.
- Oh, Capitaine, c'est la carte des... - Dans ma cabine, répond-il sèchement. - Yess Master ! - Ha ha, marrant, réplique Sepiida en roulant des yeux. Les pirates rigolent.
Les cartes, c'était une des choses les plus précieuses pour les pirates. Ils en prenaient un soin jaloux. Bref, après quelques minutes, ça ressemble toujours à un débarras, mais un débarras où au moins les pêcheurs pourront évoluer le temps que ça durera.
Il reprend la bouteille de rhum et la débouche avant de remplir les trois verres. Il en tend un à Faëlle, et un à Loki, avant d'avaler le sien d'un trait.
- Je suis navré, dit-il en s'adressant particulièrement et finalement à Faëlle. Étrangement, il semble sincère. Mais on n'a pas l'habitude d'avoir à bord un enfant si jeune. Haize pose sur Faëlle un regard inquisiteur. Il s'appuie contre le mur, avec une nonchalance des plus candide. Votre époux est soigné, mais la fièvre n'est pas tombée. On saura demain, dit-il, sans donner de détails sur la manière que les pirates utilisent pour éviter toute infection. Douloureux, mais efficace. Avez-vous besoin d'autre chose ? De couverture ? Toi, va chercher les couvertures de laine dans ma cabine, ordonne-t-il sans attendre la réponse de Faëlle. La réponse va de soi de toute façon. Je suis désolée que Belair soit d'aussi mauvais foi. Il se méfie beaucoup trop des gens, mais c'est un bon pirate. Il est pilote sur le Fossoyeur depuis des années, voir une décennie. C'est le meilleur. Non, on élimine pas les meilleurs sous prétexte qu'ils ont sale caractère. Et on ne pourra pas atteindre la côte aussi rapidement que prévu. Y a un grain qui se lève. S'ils regarde dehors, ils verront un ciel magnifiquement dégagé, malgré la fumée des feux qui crament sur l'île. Mais on raconte que les pirates savent lire les vagues et entendre les 4 Vents. Donc pas question de s'approcher des côtes. Vous allez devoir séjourner avec nous un peu plus longtemps, annonce Sepiida, avec un grand sourire qui aurait rassuré n'importe qui, sauf quand c'est pas le plan prévu. Ce qui est bien, c'est que votre époux aura le temps de s'en remettre un minimum, s'il survit, avant de devoir se déplacer jusqu'à Taanis.
Sepiida était un homme pratique. Et franchement insaisissable. Enfin, manière de parler... |
| | | Daneva
Ancien
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| Sujet: Re: La fin Lun 9 Mar 2009 - 7:34 | |
| Plus d’un an que Dane pratiquait une guerre de provocations contre Sepiida et sa clique de pouilleux. Elle avait tué ou fait tué les membres de sa guilde qui avaient posé le pied sur Nelen – presque toujours en tant qu’espion – mais avait aussi fait volé l’un de ses bateaux par son officier Raynox. De son coté, il en avait fait de même avec les espions qu’elle avait envoyés, et avait importuné – voire coulé – les navires qui faisaient la jonction entre Nelen et le continent. Durant l’année, il y avait souvent eu de petites altercations entre les deux guildes rivales… Le trafic maritime dans la mer Olienne avait été très houleux.
Tout avait commencé lorsque Dane avait eu vent de l’emprisonnement d’un certain Triss Amras. Elle savait qui il était, et que de fait il était capable de l’aider à mener à bien son projet de déménagement. Elle s’était habillée en prostituée et avait ainsi infiltré la prison de la ville pour le libérer. Après cela, elle avait réclamé son dû, un juste paiement pour ses efforts : quelques bateaux pour transporter les Silencieux jusqu’à Nelen. Et il avait accepté. Seulement, un mois plus tard, les bateaux n’étaient pas là. Il fallait bien avouer que Dane était à ce moment là dans le pire des états pour pardonner quoi que ce soit. A cause de Triss, la guilde entière avait failli être décimée par les troupes de la couronne qui avaient couru après eux dès leur sortie des égouts. Heureusement, ils avaient pu voler des caravelles venues d’Ydril et s’en étaient tirés de justesse. C’est ce qui avait déclenché les hostilités… Saloperies de pirates.
Saloperies de soldats aussi ! Du temps du roi Ultuant, les Silencieux étaient tolérés, voire même sollicités de temps à autre. Depuis le couronnement du nouveau souverain, le roi Trystan, tout cela avait bien changé. La Compagnie s’était exilée à Nelen et n’avait plus jamais été en contact amical avec la hiérarchie humaine. Voilà même qu’on les attaquait de front ! Et à cause de la Marine Marchande, qui s’était ajoutée aux opposants, les défenses n’avaient pas tenu. Ils n’étaient pas préparés à ça… Dane ne pouvait pas dire qu’elle y avait consacré sa vie, mais du moins toute son énergie durant ces deux dernières années. Elle se pensait intouchable, avec ses conneries de documents secrets et son tempérament d’homme, mais ça n’avait pas suffit. Peut être était-elle trop jeune pour assumer de telles responsabilités ? Sans doute que la réponse était là. Trop jeune et trop accablée par tout ce qui lui était arrivé. Son optimisme et sa confiance en soi l’avaient poussée à croire qu’elle pourrait surmonter ces épreuves et se montrer forte malgré tout. La mort de Calis, le viol, l’alcoolisme, la révolte des Silencieux, la naissance de Lucas, la mort de Sin, la disparition de son second et de son officier… Et enfin l’attaque. Son fils à protéger. C’était trop pour une simple humaine née dans un bac à poisson d’Ydril, élevée dans les rues et n’excellant finalement que dans le maniement des armes légères et dans l’art du vol.
Et dans quelle situation se retrouvait-elle aujourd’hui ? Inconfortablement installée dans une salle mal éclairée d’un navire ennemi, dans la dégradante situation de celui qui ment pour sauver sa peau, humiliée, inquiète pour ceux qu’elle aimait. Tout ce qu’elle s’était évertuée à construire ces derniers temps venait de s’envoler en fumé. Les liens qu’elle avait pu tresser avec les gens qui l’entouraient avaient de même volé en éclats au cours de cette terrible journée. Après le stress de la fuite éperdue et la tension du rôle qu’elle avait joué auprès des pirates, Daneva était en train de réaliser pleinement ce qui venait d’arriver. Des rêves détruits, de grands projets brusquement avortés, des amis perdus, un train de vie qu’elle ne retrouverait plus jamais. Cela l’anéantissait.
On frappa à la porte du débarras. Dane et Loki tournèrent la tête en même temps vers la porte qui basculait déjà, laissant apparaître Haize Sepiida. Dane secoua la tête pour se réveiller complètement, car la somnolence avait commencé à la tirer vers le bas, venant avec ses sombres pensées. Hors de question de piquer un somme maintenant…
Elle dut se pousser un peu pour que les deux gorilles qui venaient d’entrer débarrassent le meuble juste à coté. Elle n’avait même plus la force de se lever, et se contentait donc de fixer l’amiral avec le même regard courroucé que précédemment. Il était manifeste que Faëlle la pêcheuse ne l’aimait pas beaucoup… Pourtant il n’était pas si terrible n’est-ce pas ? Courtois, poli, charmant quand il ne tordait pas le bras des gens dans leur dos, séduisant peut être aussi. C’était grâce à lui que les quatre Silencieux étaient encore vivants, du moins c’était ainsi que les choses auraient été perçues par une famille de pêcheurs. Faëlle n’était pas seulement Faëlle, c’était aussi – et surtout – Daneva, et Daneva avait haï l’homme bien assez longtemps pour ne pas tomber sous le charme de ce loup de mer aux allures de gentleman. Peut être qu’il avait toutes les femmes qu’il voulait, sur sa Meca, mais si il s’attaquait à cette jeune Nelenienne un peu farouche, nul doute qu’il s’y briserait les dents. N’importe quel homme s’y briserait les dents.
Il avait apporté du rhum, mais Loki avait déjà terminé de lui appliquer le cataplasme d’herbe et avait rebandé son bras. De toute façon ce n’était visiblement pas pour la soigner, mais bien pour boire un coup. Faëlle ne pouvait pas refuser. Et ça la tentait bien de toute façon. Du rhum… Il avait été son meilleur ami et son pire ennemi à la fois, une certaine période. Ce soir, il l’aiderait simplement à oublier un peu la catastrophe qu’elle laissait à Nelen. Elle sentit ses mains trembler en attrapant le verre. Fatigue. Puis il lui annonça qu’ils auraient du retard à cause d’une tempête. Accablée, elle reposa le verre et pris sa tête entre ses mains. Pourrait-elle tenir ce rôle plus longtemps ? Il faudrait bien…
- Non… Ce n’est pas « bien ». C’est un homme solide, il se remettra plus rapidement que vous le pensez.
Elle releva les yeux vers lui et lui lança un défi implicite.
- Je pensais que les pirates étaient de bons navigateurs. On disait que les pires tempêtes ne les effrayaient pas. Duperies. En réalité vous êtes comme nous, mis à part la part de bestialité que nous ne possédons pas. C’est presque décevant.
Elle vida son verre d’un trait et le reposa sur la table sans le quitter du regard.
- J’espère que vous serez au moins de bons soigneurs.
Ca, c'était plus de la Faëva que de la Faëlle... |
| | | Haize Sepiida
Humain
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| Sujet: Re: La fin Sam 14 Mar 2009 - 17:59 | |
| Un quelque chose le chicote dans la situation, mais il n'arrive pas à mettre le doigt dessus. À son avis, cette femme est trop bavarde. Oh, pas bavarde comme Azadeh. Azadeh, c'est adorablement adorable son bavardage incessant. Ça l'étourdit délicieusement. M'enfin... cette Faëlle, c'est différent. Elle parle beaucoup trop. Et non seulement elle parle, mais en plus, elle provoque. Où alors ils ont de sacrés pêcheurs sur Nelen. Des pêcheurs qui n'ont pas peur des pirates ? Non, les pêcheurs sont sans doutes les gens les plus peureux, les plus superstitieux. Les mers sont beaucoup trop instable pour prendre de l'assurance. Et puis, le type avec elle... il est bien... silencieux... beaucoup trop silencieux. Comme s'il voulait se faire oublier. Il lui jette d'ailleurs un regard inquisiteur, avant de revenir sur Daneva.
- Non… Ce n’est pas « bien ». C’est un homme solide, il se remettra plus rapidement que vous le pensez. - Tant mieux, madame, tant mieux. Ça va utiliser moins de notre pharmacopée, dit-il, tout sourire.
Les trucs de soins, c'est une chose rare en mer. Les blessures étaient trop nombreuses et les stocks baissent rapidement., Pas étonnant que ce soit l'une des premières choses qu'ils pillaient sur les navires. Ça et les trésors. En fait, ça fait parti des trésors, la pharmacie.
Et là voilà qui le provoque encore. Juste au regard. C'est une pêcheuse très... provocante. Elle le nargue ouvertement, le provoque. Teste sa patience ? Pourquoi ?
Je pensais que les pirates étaient de bons navigateurs. On disait que les pires tempêtes ne les effrayaient pas. Duperies. En réalité vous êtes comme nous, mis à part la part de bestialité que nous ne possédons pas. C’est presque décevant.
Oh que oui, elle le provoque. Elle veut voir s'il est aussi méchant qu'on le raconte ? Non. Haize n'est méchant que par nécessité. Le reste du temps, il est raisonnable... enfin, manière de parler. Lucide plutôt que raisonnable... ouais, c'est ça, lucide. Il ne réplique pas tout de suite. Il fixe Faëlle, un étrange sourire aux lèvres.
- J’espère que vous serez au moins de bons soigneurs.
Et elle le provoque encore. Il apprécie les gens qui lui tiennent tête. surtout quand ceux qui lui tiennent tête n'ont aucune chance contre lui. Lui et son équipage, ça va de soi.
- Vous savez, c'est pas parce que nous sommes les meilleurs navigateurs que s'approcher des côtes en pleine tempête est moins dangereux. Je suis persuadé que Belair arriverait à accoster, mais c'est pas certain que vous arriveriez à débarquer sains et saufs. Surtout avec un gamin si jeune. Je pensais que les mamans étaient pour la plupart très prudentes quand il s'agit de leur enfant. Bah quoi ? Elle mettait en doute son professionnalisme de pirate. Il n'allait certainement pas se priver de remettre en doute sa prudence maternelle. Et en plus, il sourit l'amiral. Il réplique à la provocation en visant là où il sait qu'il a une prise. Il s'approche d'elle et reprend la bouteille de rhum. Vous savez, Faëlle, je vous l'ai dit, je suis un homme de parole. J'ai dit que je vous mènerai à terre sains et saufs et je compte bien tenir ma parole, à moins évidement que vous soyez stupide au point de ne pas me faire confiance. Et il sourit encore et verse du rhum dans le verre vide de Faëlle. Je suis votre seul allié à bord. Votre vie ne tient qu'à mes caprices. Ne gâchez pas votre chance. J'en connais un qui serait vraiment trop heureux de vous passer son sabre à travers le corps. Vous l'avez dit, nous sommes bestiaux. C'est toujours la loi du plus fort. Et il repose la bouteille juste à côté du verre de Faëlle.
Haize Sepiida est maître à bord et ça parait. Peut-être moins entre lui et ses hommes, mais entre lui et ses invités, il n'y a pas de doutes à avoir. Et puis, depuis plus d'un an de querelle avec les silencieux, il se méfie naturellement des Nelennien. Mais ces Nelenniens, qu'ils soient Silencieux ou non, ne peuvent compter que sur lui pour assurer leur vie pour le moment. Et une maman, toute Silencieuse qu'elle soit, n'allait certainement pas prendre de gros risques avec un p'tit dans les bras. Haize avait le gros bout du bâton, comme on dit. Ce serait stupide et dangereux de se le mettre à dos. Et Haize est parfaitement au courant. peu importe qui ils sont et ce qu'ils sont. Et à son attitude, il est facile de deviner qu'il veut s'assurer de leur démonter qu'il le sait. |
| | | Daneva
Ancien
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| Sujet: Re: La fin Dim 15 Mar 2009 - 8:05 | |
| Quelle saleté ! Et il n’avait que trop raison, cétait bien pour cela que Dane serrait les dents aussi fort. Bien sûr, c’était lui le maître, et elle n’arrivait vraiment pas à s’y faire. Ce déguisement de Faëlle avait bien sûr été et restait très utile, mais c’était un exercice des plus difficile pour cette femme qui venait de passer plus de deux ans à la tête d’une importante compagnie, à donner des ordres et à être obéie. Haize Sepiida ne savait pas cela, et heureusement, il ne savait pas à quel point son interlocutrice avait du mal à se faire passer pour la pauvre créature en fuite qu’elle était censée incarner. Dane avait une âme de chef, elle l’avait bien assez prouvé, et un chef était invariablement fier.
Elle tourna sensiblement la tête sur sa gauche. Lucas s’était rendormi, ses paupières papillonnant de temps à autres… Alors seulement elle eu le courage de regarder une nouvelle fois l’amiral dans les yeux, tentant d’effacer de son regard toute trace d’agressivité.
- Il faut croire que j’ai accordé trop de crédit aux histoires vous concernant, c’est tout… Si vous estimez que les conditions sont trop mauvaises pour nous permettre d’accoster en sécurité, et que de fait vous préférez nous garder plus longtemps avec vous, je ne peux que vous remercier.
Une main devant la bouche, elle bailla. Il devait être aux alentours de deux heures du matin… Tôt ou tard, la fatigue aurait raison du peu de contrôle qui lui restait, et elle commettrait une irréparable erreur. Mieux valait prendre le moins de risques possible.
Le verre devant ses yeux venait de se remplir une nouvelle fois. Elle jeta un regard soupçonneux à Sepiida, juste avant de se rendre compte qu’elle devait essayer de lui paraître plus… soumise. Essayait-il de la saouler ? Ce serait bien une attitude de pirate ça. Elle ne put s’empêcher de sourire intérieurement. Ses déboires avec l’alcool l’avaient rendue bien plus résistante à son effet que l’on aurait pu le croire, et les gens étaient toujours surpris depuis de la voir boire beaucoup sans pour autant perdre ses moyens. Il y avait moyen d’en jouer, ce soir.
Prenant un air surpris, elle souleva le verre et esquissa un sourire forcé à l’intention de l’amiral.
- Au moins le temps que nous allons passer ici ne se présente pas comme trop désagréable. N’est-ce pas Rodric ?
Un autre coup d’œil à Sepiida la ramena les deux coudes sur la table à siroter son verre d’un air absent. Elle tenta de se faire complice, comme si le rhum avait commencé à s’attaquer à sa sobriété.
- Mon cousin est très réservé… |
| | | Haize Sepiida
Humain
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| Sujet: Re: La fin Lun 6 Avr 2009 - 22:15 | |
| Il surveille le moindre de ses mouvements, se demandant quand est-ce qu'elle va exploser ? Qu'elle va péter une coche et lui taper dessus ? Elle jette un coup d'oeil à son fils, puis revient sur lui. Oh... ça n'arrivera pas maintenant. Dommage.
- Il faut croire que j’ai accordé trop de crédit aux histoires vous concernant, c’est tout… Si vous estimez que les conditions sont trop mauvaises pour nous permettre d’accoster en sécurité, et que de fait vous préférez nous garder plus longtemps avec vous, je ne peux que vous remercier
Cette Faëlle est du genre colérique refoulée, à ne pas en douter. Il la voit serrer la mâchoire depuis le début, donner l'impression de vouloir monter sur ses grands chevaux, puis tout perdre et garder profil bas jusqu'à la montée de contrariété suivante. Haize s'interroge. Peut-être que son époux lui tape dessus. Ça explique qu'elle se contrôle juste avant d'exploser. En tout cas, son époux devait pas s'ennuyer avec elle. Oh ça non... Waw !
- Oh, il y a toujours une vérité dans les histoires. Ce sont les survivants qui les racontent, explique-t-il sur le ton de la conversation. Si nous n'étions qu'entre nous, accoster ne serait pas un problème. Mais je m'inquiète pour le gamin, à tenter ce genre d'expérience. Ce serait dommage de le céder à une vague trop forte, commente-t-il d'un ton neutre, l'air de pas vraiment s'y intéresser.
En fait, il s'intéresse peu au gamin pour le moment. Qui s'intéresse à un gamin endormi de toute façon. Il les préfére éveillés. D'ailleurs, la mère baille. Oui, il est tard. Ou tôt. Peu importe. Il fait nuit noire. Il jette un coup d'oeil circulaire au minuscule espace. Les hamacs sont installés, des couvertures sont disponibles, mais les hamacs ne sont pas nécessairement la meilleure solution durant une tempête.
Parce que Sepiida est du genre attentif à autrui, ce qui était une force quand on arrive à en abuser comme il le fait si bien, il inspecte les trucs qui reste et s'assure qu'ils sont solidement ancrés et attachés. Ce serait dommage qu'une étagère ou un autre truc du genre ne les écrase durant leur sommeil agité.
- Au moins le temps que nous allons passer ici ne se présente pas comme trop désagréable. N’est-ce pas Rodric ? - Les désagréments ne sont que les incapacités à dominer son environnement, philosophe-t-il, candide.
Il jette un oeil au dénommé Rodric. Un drôle de type. Pas humain, c'est certain. Silencieux, très silencieux. Trop silencieux pour ne pas être louche. Étrangement, Sepiida se dit que lui doit être un Silencieux. Mais il n'en démontre rien. Il n'a rien d'un pêcheur. Même les hommes de Sepiida ont l'air de pêcheurs plus que ce type. Non, c'est pas un pêcheur. Il est trop... silencieux pour ne pas être un Silencieux. Mais Silencieux ou pas, il a tout perdu et ils ont besoin de la MM pour se sortir de là. Et puis, quand il est trop tard, personne ne peut blâmer quelqu'un pour user de avantages des autres, même si c'est un rival. Et puis, ce Silencieux, s'il en est un, n'a aucune chance contre eux.
- Mon cousin est très réservé…
Cousin ? Ok, elle aurait dit beau-frère, ou voisin de barque, il aurait trouvé ça normal. Mais cousin ? Naaan, c'était trop facile. Et pis ça servait à quoi de préciser. Dans une île relativement aussi petite que Nelen, c'était pas étonnant de trouver des cousins. Sur Meca, d'ailleurs, ils devaient être tous cousins. Mais personne n'en parlait. C'était inutile.
- Du côté maternel ou paternel ? demande-t-il, l'air de s'intéresser au sujet juste pour converser. |
| | | Daneva
Ancien
Nombre de messages : 6546 Âge : 33 Date d'inscription : 20/11/2007
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 36 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La fin Mar 5 Mai 2009 - 23:20 | |
| Daneva ne broncha pas. Des incapacités à dominer son environnement, il y en avait eu beaucoup trop ce jour là. Stupide pirate. Quand il demanda de quel coté de la famille venait son prétendu cousin, elle fut à deux doigts de lui envoyer son verre à la figure. Bon sang, quel genre de sanguinaire guerrier était-il ? N’était-il pas censé se ficher éperdument de deux misérables ramassés sur la plage ? La première idée qui lui vint à l’esprit fut qu’il envisageait de la mettre dans son lit, et que la question avait pour unique but d’alimenter la conversation durant laquelle elle était censée s’enivrer jusqu’au moment où elle serait assez inconsciente pour se laisser entraîner à fond de cale. Cependant ce ne fut que la première idée. La jeune femme croisa son regard, de nouveau prête à dire quelque chose de dangereux, et l’éclat qu’elle y capta l’incita à ne pas agir trop vite. Haize n’était pas un rustre comme elle avait eu l’habitude de combattre. Il n’était pas l’homme dont elle s’était imaginé le caractère à travers les divers affrontements Silencieux-Marine Marchande qui avait eu lieu dans l’année. Elle découvrait ce soir un adversaire bien plus subtile qu’elle ne le pensait. Sa lèvre inférieure fit comme un petit bond en avant, dans une moue dubitative. Elle se donnait beaucoup de mal à rendre son regard le plus étanche possible. - Allez savoir… Sûrement des deux. Comme si ce qu’elle venait de dire était très de son point de vue, elle s’autorisa un demi sourire en direction de Loki. Bon sang, il les mettait dans une situation encore plus inconfortable que la précédente. Le bateau roulait, depuis un moment déjà. Daneva jeta un énième coup d’œil à son fils pour s’assurer qu’il ne glissait pas d’un coté ou de l’autre. Si il y avait bien d’une chose dont Sepiida ne pouvait pas douter, c’était que celle-là était vraiment la mère de celui-ci. Cela ne les sauverait pas pour autant… Lorsque enfin le pirate prit congé, les autorisant à prendre un peu de repos pendant la tempête, Dane cessa de serrer les mâchoires. Elle se prit la tête entre les mains, coudes fermement posés sur la table branlante, et poussa un long soupir. Son corps lançait des signaux de fatigues inquiétants. Loki n’avait toujours pas ouvert la bouche. Elle le regarda un moment, heureuse de constater qu’ils étaient toujours là tous les trois et que personne n’avait encore la gorge tranchée. - C’était l’une des journées les plus longues de ma vie. *** Le soleil se déversait abondamment dans la petite cabine par le minuscule et unique hublot lorsque Daneva fut réveillée en sursaut par de violents coups frappés à la porte. Elle se redressa tellement brusquement dans son hamac qu’elle manqua de finir sur le parquet humide. Ce n’était pas vraiment pratique ces choses là… Vraisemblablement Lucas s’était réveillé en même temps que sa mère, car il commença à pleurer dans le petit lit de fortune qu’elle lui avait aménagé sur une chaise retournée. Loki se leva promptement pour ouvrir. Daneva savait qu’il n’avait pas fermé les yeux ne serait-ce qu’une seconde pendant qu’elle dormait. Un des marins fit un pas dans la cabine. - Le Capitaine veut vous voir. Tout d’suite. Ne prenant le temps que de s’étirer brièvement, Dane prit Lucas dans ses bras et emboîta le pas de son protecteur sombre. Le soleil était déjà haut dans le ciel, elle dû mettre une main en visière pour ne pas être éblouie. Sepiida les attendait non loin, il observait la mer. Le temps avait retrouvé son calme, les flots étaient plats et le vent faible. Pas intimidée le moins du monde par les regards déplacées que lui jetaient les marins ni par l’imposante stature de leur capitaine, la jeune femme traversa le pont et vint se placer à coté de ce dernier. Lucas cessa de s’agiter, comme fasciné par l’immense étendue bleue qui s’étendait de part et d’autre du navire. En plissant les yeux, sa mère parvint à discerner au loin une formation sombre au dessus de l’horizon. Taanis, leur destination. Du moins, l’espérait-elle. - Comment va mon époux ? |
| | | Haize Sepiida
Humain
Nombre de messages : 1301 Âge : 124 Date d'inscription : 04/05/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 38 Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: La fin Mer 13 Mai 2009 - 21:59 | |
| Devant son hésitation, il a la confirmation qu'elle lui cache quelque chose. Des deux côtés de la famille ? Voyons, c'est clair comme de l'eau de roche que ce type là n'est pas humain. Ou du moins pas parfaitement humain. Et c'est pas vraiment elfique. Ni nanesque. C'est du drow, pas de doutes. Un copain à eux ? Son amant ? Ma foi, pourquoi pas. Mais c'est compréhensible qu'ils cachent ce genre d'être. Les humains et les elfes sont pas particulièrement chauds à l'idée de se coltiner un drow. Sauf quelques exceptions. Pas mal l'histoire du cousin, mais tellement peu crédible. Il ne lui aurait rien fait de très grave. Il y a des drows dans la Marine Marchande. Et des très bien placés. Tant qu'ils ont la Rose des Vents dans la peau, tout baigne. La houle s'accentue et Haize les laisse se reposer. Il a à faire sur le pont. Le genre de truc à faire qui requiert sa présence partout en même temps. Et il adore ça. Et si Haize a dit que c'était une petite tempête, il n'en reste pas moins que ça secoue en masse et que ça monte et descend beaucoup trop vite. Coeurs fragiles s'abstenir. Après la pluie le beau temps. Voilà une vérité absolue. Tout aussi véridique que la finalité de tous, c'est la mort. Sauf peut-être quelques elfes... mais tôt ou tard, ils en auront marre et mourront. N'importe qui pourrait croire qu'il admire candidement le paysage de haute mer devant lui, avec le minuscule point signalant les côtes de Taanis, mais la subtilité est beaucoup plus grande. Oui, il admire le paysage, mais pas purement candidement. Il lit les vagues, les eaux. Le vent est calme, comme lui et il est plus aisé de détailler les couleurs, les teintes, les plus ou moins faibles remous de l'Océan. En gros, il détermine la trajectoire à prendre. - Comment va mon époux ?- Il ne vous a pas réveillé, j'espère, dit-il, sans répondre à la question, ni sans quitter l'Océan des yeux, sauf une brève seconde pour lui jeter un oeil. Il ne s'attarde pas, il connaît la réponse de toute façon. Elle a encore le visage fripé de sommeil et le petit aussi. Il enchaîne aussitôt pour répondre à la question. Il se remet plutôt bien de son ivrognerie de la nuit. Il a un peu abusé sur le rhum. Mais ça tue la fièvre, à ne pas en douter. Et ça endort la douleur. On l'a pas raté, vous savez. J'veux dire le coup de lame qu'on a pas raté. Mais vous aviez raison, il est étonnant. Il s'en sort à merveille, mais faudra en prendre soin, sinon, ça risque de se réinfecter. Un bref silence, il contemple les couleurs de l'Océan. Il est bavard, pour un pirate et visiblement très sobre. En botte, pantalon et chemise à moitié ouverte, il a délaissé la redingote pour goûter à la chaleur de soleil. Et accessoirement pour se sécher. D'ailleurs, la plupart des pirates sont très peu vêtus. Après la pluie, faut se sécher. Il se rapproche un peu, d'un air de confidence. Il pointe la tache sombre à l'horizon. - C'est Taanis. Malheureusement, le vent ne souffle pas pour le moment. On n'aurait pu y arriver en après-midi. Par contre, là-bas, dit-il en pointant la direction opposée, le vent s'en vient, alors on n'y arrivera en fin d'après-midi. Votre destination finale est à combien de temps de la côte ?C'était une question bizarre venant d'un pirate, mais venant d'Haize, c'était du pur intérêt. Il n'allait pas les laisser dnas la misère. Ils avaient soigné le type, il n'allait pas les laisser aller sans se soucier de lui. Ce serait du gaspillage de médicaments et de rhum. |
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| Sujet: Re: La fin | |
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