[Autel] Espérances

Cela faisait plusieurs mois que je n’avais pas remis les pieds dans la cathédrale. Non, plus. Cela devait faire près d’un an et demi maintenant. Seigneurs... Tout ce temps déjà. Qui aurait cru que mes pas me conduiraient aussi loin quand j’ai quitté les miens ? De vagabond je suis devenu écuyer, d’écuyer je suis devenu draconien, de draconien je suis devenu intendant, d’intendant je suis devenu garde du corps. Sans le vouloir je me suis rapproché de plus en plus du pouvoir. Maintenant, je suis le protecteur de la reine en personne. A croire que le destin s’amuse avec moi.

Il a été généreux aussi il faut le reconnaitre. Je me suis trouvé des amis, des mentors, des frères et des sœurs, une compagne et une fille. Moi qui n’ai jamais connu ceux qui m’ont donné le jour, moi qui ne sait pas d’où je suis, je me suis créé une famille à travers Miradelphia, de Meca à Ardamir, en passant par Diantra. Tous nous sommes liés par les liens du cœur, et tous comptent énormément pour moi.

Aujourd’hui j’ai décidé d’aller voir une amie, que je n’ai pas revue depuis très longtemps. Elle avait promis de m’aider autrefois, et aujourd’hui je viens pour lui montrer celui que je suis devenu. J’ai bien changé c’est certain. De fluet et gringalet, je suis devenu musclé et imposant. J’ai grandit, mûrit aussi. Mes oreilles se sont effilées, mes yeux sont devenus rouges feu, tels ceux des drows. Cela m’attire beaucoup de regards en coin et de méfiance de la part des passants, mais à la longue on s’y fait. Leur avis importe peu, seul compte celui de mes amis.

Je monte les marches de la cathédrale et pénètre dans le sanctuaire. Contrairement à mes habitudes, je ne porte pas de bleu. Non, cette fois j’ai opté pour du blanc. Rare de me voir ainsi il faut le reconnaitre. A vrai dire je me cherche je l’avoue. Je ne veux pas porter du bleu parce qu’Hélios en porte, je veux savoir si je le porte parce que j’aime vraiment ça. Aussi j’ai décidé de tester différentes tenues. Aujourd’hui je porte une chemise blanche à jabot, une veste immaculée avec col monté qui dissimule mon cou. Des arabesques dorées recouvrent le col et les manches. Un pantalon blanc vient compléter le haut, ainsi que des bottes noires. Une cape rouge est posée sur mes épaules. Dire qu’auparavant jamais je n’aurai pu rêver porter tels vêtements. Et maintenant, cela m’est si naturel. Comme à son habitude, Cundu est posé sur mon épaule, préférant rester à mes cotés tandis que Melesiel restait avec Roxane. Mon frère trônait sur mon épaule tel un sphinx, droit et fier, son regard brûlant inspectant l’architecture de la cathédrale. Il ne me le dit pas, mais je suis certain qu’il admirait la beauté de l’endroit.

Je m’avance dans l’allée avant de m’en aller trouver un prêtre, afin qu’il me renseigne.

« Bonjour mon père. »

Son regard se fait légèrement craintif. Je ne m’en offusque pas, enfin plus, j’ai l’habitude, même si Cundu en était en partie responsable. Les gens sont toujours mal à l’aise face à un dragon, aussi petit fût-il.

«- Bonjour… mon fils.
-J’aurais aimé savoir si la haute prêtresse Alia est présente ? Je suis un ami et il y a bien longtemps que je ne l’ai vu.
-Non je suis désolé. Elle est partie il y a quelques jours.
-Ah. Dommage. Vous savez quand elle reviendra ?
-Malheureusement non. Je suis désolé.
-Ce n’est pas grave. Merci. »

Tant pis. Ce sera pour une autre fois. Je vais pour rejoindre la sortie, lorsque j’avise une jeune femme au loin devant la statue d’Elenwë. Elle semblait perdue, et personne ne venait la voir. Comme moi autrefois. Alia est venu me parler, et m’aider à guérir les tourments de mon cœur. Peut-être est-il temps pour moi d’aider quelqu’un d’autre. Je m’avance donc près d’elle et entend ses paroles. Elenwë ne lui répondra pas, mais ça elle ne peut le savoir.

« Parfois il est mieux de se tourner vers les hommes et femmes ici bas, et non vers une statue. Les Dieux ont tant à faire, surtout en ce moment avec la guerre, que je crains qu’ils ne soient trop préoccupés pour pouvoir répondre à la prière d’une pauvre femme, dont le cœur à tant besoin de réponse et de réconfort. »

Je m’avance doucement vers la femme qui s’est retournée.

« Je vous prie de bien vouloir me pardonner cette intrusion, mais je n’avais pas le cœur à vous regarder n’obtenir aucune réponse. Je ne doute pas qu’Elenwë vous a entendue, mais peut-être est-ce moi qui suis venu vous porter sa réponse à vos prières. Qui sait, les voies des Dieux sont impénétrables. »

En entendant ma voix, la jeune femme se retourna et bien je souhaitais lui apporter mon aide, je redoutais tout de même sa réaction en me voyant. Elle risque de prendre peur, même ici dans la cathédrale. Mais pourtant ce n’est pas cette réaction qui se peignit sur son visage. Non, c’est de la surprise mais aussi de la curiosité que je vis sur son visage et dans ses yeux. Elle était intriguée, mais nullement effrayée. Réaction plutôt rare, surtout de la part de personnes qui ne me connaissent pas. D’habitudes ils bafouillent, tremblent, demandent pitié, et il m’est parfois difficile de les convaincre que je ne leur veux aucun mal. Heureusement que la Reine m’a donné un sauf-conduit pour me permettre d’aller comme bon me semble dans les rues, sinon les gardes m’auraient mis en pièce depuis longtemps.

Avoir quelqu’un qui ne me juge pas comme un monstre est réconfortant, je dois l’avouer. D’ailleurs Cundu sur mon épaule semble se détendre, craignant que la jeune femme ne crie comme les autres. Elle penche la tête dans ma direction, afin de me saluer, tandis que de ma part je me penche en avant, lui faisant la révérence. En me relevant, un sourire engageant éclaire mon visage.

« Si vous le souhaitez, je peux peut-être vous apporter quelques réponses. »

Le jeune femme m’avoua alors devoir chercher les réponses elle-même avant de reconnaitre qu’elle ne connaissait pas les Dieux de Miradelphia, vénérant autrefois une divinité unique. Une étrangère ? Tiens donc, voila qui était rare par ici. Je n’étais pas choqué par ce que j’entendais, lors de mes voyages dans les royaumes de l’ouest, j’avais entendus parler des peuples vénérant un culte monothéiste. Avec ces différences de cultes, on pouvait se demander qui avait raison quand à la création de nos espèces. Peut-être que cela ne concerne que ce continent, et non pas les autres royaumes, allez savoir. Je lui souris avant de lui répondre avec cette voix chantante si caractéristique des elfes, mon peuple d’adoption.

« Je peux vous en apprendre un peu sur elle oui, même si elle n’est nullement ma déesse. Pour ma part, je vénère Kÿria, la déesse de la Nature et des elfes. La personne représentée par cette statue, est Sainte Deina, dont la cathédrale a été créée en son honneur. C’était une fidèle servante de la Déesse Elenwë, ou comme les humains l’appelle, Nééra. C’est la plus jeune des déesses de Miradelphia, celle qui donna vie à toutes les races existantes. Elenwë est aussi la déesse qui donna naissance aux humains, c’est vers elle que tous se tournent lorsqu’ils ont besoin de réconfort et d’aide. Comme vous en ce moment. »

Je ne connais pas vraiment Elenwë, enfin si je la connais, mais pas de la manière qu’on pense. Elle s’est incarnée sur cette terre, prenant l’apparence d’une jeune femme, mais cela nul ne le sait hormis Roxane et moi-même. La pauvre était perdue, je me demande où elle a bien pu aller. J’espère qu’il ne lui arrivera rien.

« J’espère avoir répondu à votre question. Si vous le souhaitez je peux vous parler un peu plus des autres divinités de notre monde. »

Fort heureusement mes parents adoptifs m’avaient offert une éducation multiple, m’enseignant l’histoire de notre monde et la religion, même si je ne vénérais qu’une seule déesse.

« Avant toute chose, je crois qu’il serait mal aisée de continuer sans savoir à qui vous avez affaire je crois, aussi permettez-moi de me présenter. Je me nomme Eldis Gil-Assan. »

Me tournant vers le dragon miniature sur mon épaule, je le présentais aussi.

« Et voici Cundunarò, mais vous pouvez l’appelez Cundu tout simplement. »

Ce dernier se redressa avant d’incliner la tête dans sa direction, pour la saluer. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres avant que je me retourne vers la jeune femme.

« Pourrais-je savoir à qui ai-je l’honneur de parler ? »

L'homme qui se tenait devant elle avait vraiment un fasciés étrange, presque inhumain, mais pas dans le mauvais sens du terme, vous vous entendez bien. Elle dirait plutôt quelque chose de elfique ou drow, car originellement, ces deux peuples descendaient d'une même branche. En tout cas, c'était bel et bien ce que racontait les livres d'histoires. Mais pouvait-on vraiment s'y fier? Mais qu'importait, Anthinéa avait la fâcheuse tendance à être une jeune femme curieuse, et cela pouvait l'entraîner sur des pentes assez raides. Il suffisait seulement de penser au tracas qu'elle causa dans son enfance, ils en étaient le parfait exemple. Elle ne comptait nullement le nombre de correction qu'elle eut pu connaître pour ses forfaits - bien que ses corrections étaient moindres puisqu'elle était une "princesse" autrefois. Néanmoins, la privée de ses rares hobbies et l'obliger à suivre une voie parfaitement tracée dans la monarchie fut ce qu'elle considérait comme son plus grand malheur. Mais étant donné que maintenant elle était examptée de tout cela, elle jouissait d'une plus rande liberté et champ d'action... mais cela n'avait en rien chassé la possibilité de recevoir le revers de la médaille, en se trouvant là où elle n'aurait pas dû, ou bien en écoutant aux mauvaises portes.

Ho, notre jeune femme savait pertinamment que son comportement pouvait parfois être mal vu, elle ne le savait que trop bien puisque l'on lui avait enseigné toutes les bonnes manières et divers protocoles de bienséances. Mais on ne luttait pas contre sa nature et ses yeux la trahirent facilement quand son regard se promena de haut en bas sur le jeune homme fringuant. Cependant, pour ne pas montrer que cela était impoli, un large sourire s'éclaira sur ses lèvres rosées, sourire qu'elle ne faisait alors que lui renvoyer avec sincérité.

Lorsque l'inconnu lui expliqua alors ce qu'il en était pour la statue, qu'il se cachait alors derrière le visage de marbre de celle-ci la fidèle servante de la déesse Elenwë, Anthinéa fut prise de fascination. Et alors qu'elle venait de croiser les bras et de poser un index sur sa bouche, elle entra dans une grande phase de réflexion, écoutant attentivement comme une bonne élève, meumeunant alors pour elle même. Elle ne put d'ailleurs pas s'empêcher de se retourner à nouveau vers la grande sainte, pour la regarder une ultime fois tout en écoutant son professeur de circonstance. C'était véritablement fascinant pour elle, mais le fait qu'il mentionna le nom humain, Néera, cela lui parut plus familier. Elle était certaine d'avoir entendu ce nom quelque part...

" Mmmm... je trouve cela vraiment fascinant... Néera... je serais prête à jurer d'avoir déjà entendu ce nom... Mais cela doit remonter à déjà bien loin... "

Les yeux d'ambres de notre jeune femme étaient toujours alors fixée sur la statue, comme hynoptisé. A vrai dire, toute cette religion ne faisait que lui rappeler les anciennes fonctions qu'elle avait prise dans son adolescence, en s'engaeant comme une prêtresse mais, sortie des rangs bien rapidement à cause de sa noble naissance. Elle devait accomplir son rôle dans le mariage forcé. Pendant des mois, elle avait bien cru que son oncle Maraxia aurait quelques scrupules envers les dieux mais que neni. Cela ne fut en aucun cas un obsctacle pour lui... et puis, Anthinéa ne s'était faite prêtresse que pour de mauvaises raisons, et elle ne savait que trop que cette vie n'avait pas été faite pour elle.

Mais voilà que le charmant homme lui proposa de lui en raconter plus. Le pauvre fou! Il ne savait vraiment pas à qui il fit une telle offre! Peut-être qu'il maudirait sa gentillesse car Anthinéa se montrerait peut-être trop gourmande en connaissance, et finirait par l'avoir à l'usure.
En tout cas, elle se retourna dans un mouvement rapide dans sa direction, un visage illuminé et le terne de ses yeux avaient disparu.

" Ho! Mais j'en serais enchantée! J'aime découvrir de nouvelles choses. La seule déesse que je connais est Tira, la déesse de la Mort. J'ai été autrefois l'une de ses prêtresses mais pour un temps bien bref. Le royaume auquel j'appartenais ne juerait presque que par elle... Et on ne cessait de compter que je pourrais aisément lui prêter mon visage, et que seule la couleur de mes yeux ne convenait pas. J'avoue que je ne savais pas trop comment j'aurais du prendre cela... nous n'avons vraiment rien à envier à la triste vie qui fut la sienne... vraiment rien... "

Etrangement, la lumière qui scintillait dans son regard vacillait comme la flamme d'une bougie sur laquelle on soufflait. Cela n'était autre qu'une vague de trsitesse et de mélancolie, lui rappelant alors ses déboires.

Mais soudainement, l'inconnu rappela que les présentations n'avaient en rien été faite, et à ces mêmes mots, Anthinéa se sentit soudainement un peu stupide. Elle en racontait déjà un peu trop à son goût à son sujet, et elle n'avait nullement donné son nom!
Ses yeux devinrent légèrement rond quand son erreur la frappa en plein fouet, et ses joues rosirent légèrement.

" Par les dieux! Je suis impardonnable! Je suis enchantée Messire Eldis Gil-Assan. Je me nomme Anthinéa, Anthinéa Nar'Pheliar.Je fais vraiment défaut à l'éducation qui m'a été donné. "

La jeune femme enchaîna alors aussitôt une petite courbette de politesse. C'était le minimum qu'elle pouvait alors faire. Puis ses yeux se tournèrent vers le petit dragon et ses yeux s'écarquillèrent.

" Hooo! C'est... c'est un dragon? Quelle magnifique créature! C'est bien la première fois que j'en vois un d'aussi prêt. Enchanté Cundu. "

Du haut de ses vingt-quatre années passée, Anthinéa laissait à penser qu'elle n'était pas sortie de l'enfance. Elle était toujours capable de s'émerveiller de tout... mais lorsque sa jeunesse avait été barricadé entre quatre murs d'une cité sombre et lugubre, prisonnière entre les trahisons familales et les responsabilités, on pourrait peut-être aisément lui pardonner....

Lorsque je me mis à lui parler de Deina et Elenwë, la jeune femme me regarda avec des yeux fascinés. Elle était captivée par ce que je disais, osant même un regard révérencieux envers la statue dont elle connaissait désormais une partie de l’histoire. Quand je lui évoquais le nom de Nééra, son visage changea, comme si ce nom lui était familier. Elle avait certainement entendu quelque part, ce qu’elle ne manqua pas de me confirmer. Elle semblait l’avoir entendu il y a longtemps de cela. Tiens donc, je me serais trompé tout à l’heure. Elle ne vouait pas un culte à une déesse unique, mais à une déesse du panthéon si elle avait entendu parler de Nééra. Elle ne semblait pas avoir réagit à Kÿria, mais peut-être était-ce parce que je ne connaissais pas son nom humain.

Sa fascination pour l’histoire d’Elenwë me poussa à lui proposer d’en apprendre plus sur les autres divinités, ce qu’elle accepta avec entrain. Elle m’expliqua alors qu’elle avait été prêtresse de Tari, la déesse de la mort. Ainsi donc c’était elle la déesse en question.

« Qui pourrait envier sa vie ? Séparée à jamais de son amant, elle garde les morts et les empêche de venir importuner les vivants. Elle doit se sentir bien seule dans son royaume souterrain. Quand à la comparaison que l’on peut faire entre elle et vous, je ne saurais vous dire. Qui peut se targuer de savoir à quoi ressemble le visage des dieux ? »

Un souvenir flou, très vague, s’était immiscé au borde ma conscience. Il me semblait entrapercevoir un visage, mais je n’aurais pu en jurer. Tout ce que je voyais, c’était deux yeux verts jade, luisant d’une beauté et d’un éclat irréel. Je ne savais trop ce que cela voulait dire, ni même d’où me venait cette vision. Sans doute un tour que me jouait mon esprit.

Je me présentais à la jeune femme, ainsi que Cundu, avant qu’elle ne fasse de même. L’éducation qu’on lui avait donnée ? Etait-ce une noble ?

« N’ayez crainte, ce n’est rien. Je suis moi-même impardonnable d’être venu vous voir sans m’être présenté au préalable. »

Je lui souris pour lui montrer que son oubli était vraiment insignifiant. Elle se tourna vers Cundu, demandant si c’était un dragon. Sans me départir de mon sourire, je lui répondis.

« Non, ce n’est pas un dragon mais un drake, une race cousine. Les dragons ont disparus depuis des milliers d’années, et sont beaucoup plus imposants et féroces que lui. »

Je passais mes doigts sous le cou de Cundu, et le lui grattait, lui arrachant un ronronnement de plaisir. D’ailleurs il étirait le cou pour que puisse le caresser un peu plus le gourmand.

Je me tournais de nouveau vers la jeune Anthinéa.

« Si nous allions nous assoir, nous serions plus à l’aise pour continuer cette conversation. »

Je m’approchais d’un banc et l’invitais à l’assoir.

« Comme vous avez été prêtresse de Tari, je pense que vous devez connaitre son histoire, mais cette dernière est liée à celle des autres Dieux. En tout, le panthéon compte cinq dieux : Elenwë ou Nééra, la déesse de la vie et des humains ; Kÿria, la déesse de la nature et des elfes ; Othar, le dieu de la guerre et des nains ; Tari la déesse de la mort et Arcamenel, le dieu de l’amour. Au commencement du monde, Kÿria créa la nature et l’environnement, les animaux ainsi que les elfes. C’est son pouvoir premier, créer un monde. Seulement il était sans vie, chose qu’elle ne pouvait apporter, aussi dût-elle demander à sa jeune sœur Nééra d’insuffler la vie à ses créatures, ce que cette dernière fit. Ce faisant, Nééra décida elle aussi de créer une race : les humains. Othar lui aussi décida de créer une race, les nains. Tari ne voulut pas créer de race, aussi demanda-t-elle à Kÿria de lui créer un royaume et en échange elle donnerait l’immortalité aux elfes. C’est ainsi que fut crée le domaine souterrain de Tari. Quand à Arcamenel, furieux de n’avoir pas reçu le pouvoir de créer les races il créa la haine entre les races et les métis, les demi-drows, les demi-elfes et les hybrides. Jugé trop dangereux, tous les dieux l’enfermèrent dans une prison de cristal sur une île. Mais cela ne l’empêche de répandre l’amour ou la haine sur Miradelphia. »

Non, cela réduisait peut-être son influence mais ne l’anéantissait nullement.

« Mais ce ne fut pas le seul conflit entre les dieux. Othar et Kÿria ne s’appréciaient pas du tout, si bien qu’un jour Kÿria envoya Othar droit sur une montagne et devint aveugle. Furieux, ce dernier créa les nains qui détestent depuis les elfes. Il créa aussi la guerre. C’est sans doute cela qui attira Tari. Ils étaient complémentaires, il lui apportait la guerre et des morts pour son royaume. Mais un jour tous les dieux repartirent pour le panthéon, si bien que depuis ce jour les deux amants sont séparés. »

Je soupire et me tourne vers elle.

« Voila résumée l’histoire des dieux de notre monde. J’espère que je n’ai pas été trop rébarbatif. »

Un petit rire accompagna ma remarque.

« Si vous avez des questions n’hésitez pas, j’ai pu oublier un ou deux détails. »