Les mauvaises habitudes se perdent difficilement... [LIBRE]

Un campement improvisé...Une branche par-ci par-là. Ils en avaient l'habitude, c'était toujours pareil et cette forêt était probablement parsemée de feu de camp divers qu'ils avaient utilisés plusieurs années auparavant...Et depuis maintenant quelques semaines, voir mois puisque la guerre les forçait désormais à ne fréquenter que les territoires neutres, faute d'être un elfe noir. Emmitouflé jusqu'aux yeux dans sa cape de coton élimée, Teoh'dor regarde les flammes crépiter, danser joyeusement sur leur bûche de bois. Assis dans l'herbe, il tient une mince branche entre ses doigts de laquelle il retire l'écorce méticuleusement...Tout pour éviter de converser avec Saïzaar.

Celui-ci est d'ailleurs en phase de bouderie intensive...Leur dernier contrat leur ayant filé entre les doigts, on ne se demande pas à qui la faute. Crayonnant...Ou plutôt, plumant d'un geste absent sur ses parchemins, ils sont silencieux chacun de leur côté. C'est long le silence...C'est ennuyeux...Et c'est encore pire quand on sait que c'est notre faute...Mais c'est un sens de la chose que Ald'reth ne prends pas...Qu'il n'a pas assimilé et n'assimilera peut-être jamais. S'en vouloir ? Jamais. C'était Oystergate le fautif dans toute l'histoire...

~ FLASHBACK ~

Un homme...Tout de vert vêtu. Un druide peut-être. Un vieillard barbu dont la ceinture argentée lui pend aux hanches et le capuchon lui assombrissant le regard pourtant clair, il discute avec Seïzaar, longuement, c'est une question de signature, une question de confiance...Ça fait longtemps qu'ils bavardent déjà...Et Teoh'dor est impatient...Appuyé contre un arbre, caché par le coton épais de sa cape, il ne doit pas être vu. Ça fait partie des méthodes de "Marketing" de Seï...

Il n'y a jamais rien compris...Et c'est pourquoi quand le vieillard s'éloigne, seul, en compagnie de son serviteur, le laissant en plan derrière, il commence à s'inquiéter...Enfin, pas réellement s'inquiéter puisqu'il n'irait jamais jusqu'à s'en faire pour cet humain trop bête pour son bien...Mais quelque chose d'autre...Un manque de confiance ? Évidemment. Il n'avait confiance qu'en lui-même...Jamais il n'avouerais, ni à lui-même, ni à personne, qu'il s'y était attaché et qu'il ne voulait pas le perdre...Le regardant s'éloigner, il ne les voyait déjà plus...

Trahi ? Oui. Il se sentait trahi...Et c'est pourquoi il ne fallut pas moins de 34 secondes avant que la tête du Druide ne roule aux pieds de Seïzaar...

- Mais qu'est-'e que 'u fab'hiques !? [Mais qu'est-c'que tu fabriques !?]
- Tu t'enfuyais. J'ai vu cet air que t'avais...
- M'enfui' ?! Mais où 'u vas 'her'her des i'ées pareilles !? [M'enfuir !? Mais où tu vas chercher des idées pareilles !?]
- ...Et s'éloigner avec un inconnu sans m'prévenir t'appelles ça comment !?
- 'appelle h'a arran'her un con'rat Mô'hieur 'he-m'en-fais-enco'e-pour-'ien-et-'e-'ue-avant-d'pen'er.[J'appelle ça arranger un contrat, Môssieur Je-m'en-fais-encore-pour-rien-et-je-tue-avant-d'penser.]

L'elfe noir regarde un moment les restes du druide...avant de se pencher pour ramasser ...euh, rien tout compte fait, puisque les druides sont rarement, voir jamais, des gens qui trainent avec eux des objets d'une valeur quelconque, sinon une faucille...

- Saloperie de magicien de merde, pas foutu d'avoir d'l'argent...
- Il en aurait peut-êt'e eu s'i tu l'avais pas 'ué avant qu'il a'eigne 'hon campement...[Il en aurait peut-être eu si tu l'avais pas tué avant qu'il atteigne son campement...]
- Tais-toi. Pense à ta langue.
- Grmph...

Et en ignorant parfaitement son laquais, Teoh'dor avait gracieusement pillé tout ce qui se trouvait à proximité...C'est à dire, le dit campement...dans lequel ne se trouvait rien du tout qui ai une valeur quelconque, suivit d'une engueulade incluant de lourdes menaces, une explication vague de la différence entre un Magicien et un Druide, ainsi que la possibilité qu'il n'avait pas de quoi payer ou qu'il fasse parti d'un ordre druidique possible et qu'il valait mieux déguerpir avant qu'on ne sait quoi ne vienne les attaquer pour venger le pauvre vieux qui gisait plus loin...Ainsi qu'une discussion à voix haussée sur une cachette pour le corps...

Pathétique...

~ DÉ-FLASHBACK ~

- A'ec 'a 'uerre, 'es con'rats 'evraient 'evenir p'us gnombreux...[Avec la guerre, les contrats devraient devenir plus nombreux...]

Soupire le plus grand des deux en retirant ses lunettes pour se gratter le nez avec son pouce, geste tirant du tic nerveux...Bouder ne les avanceraient à rien...Mais Teoh'dor semblait fortement enclin à rester dans cet état pour un moment encore. Y'avait d'quoi lui en vouloir au final...Mais rien à faire.

- 'i bien 'ûr 'u arrê'es gu'e 'uer 'es c'ients a'hant qu'i's ne fa'ent leu' off'e...[Si bien sûr tu arrêtes de tuer les clients avant qu'ils ne fassent leur offre...], ajoute t-il en arquant un sourcil, jetant de l'huile sur le feu.
- ...Ta langue...
- Pff...'est 'raiment 'e mauvai'e foi...'i 'u m'écou'ais 'e 'emps en 'emps, 'u 'erais ric'e...[T'es vraiment de mauvaise foi...Si tu m'écoutais de temps en temps, tu serais riche...]
- J'ai dit...

Un grognement en guise de réponse, la noirceur gagne les cieux en profondeur tandis que Seïzaar dépose ses notes dans le grand sac de cuir contenant tous leurs effets personnels, en silence, il se glisse sur l'herbe lentement, les bras derrière la tête, les yeux au ciel...Demain...Ça fera exactement 16 ans qu'il se fait trimbaler dans tous les sens à violents coups de menaces et de manche de hache par son euh..."bourreau" de semi-père...Si seulement...Si seulement.

L'elfe sombre quant à lui, se contente de rester bien caché par sa cape...Puisque dernièrement, peu importe l'endroit, neutre ou pas, les drows sont de moins en moins appréciés...La raison pour laquelle il perds confiance et qu'il doive également se tenir à distance lors des "offres d'emploi"...Jamais il ne se soumettrais à se rendre chez les Drows...Il travaillait à son compte depuis toujours, pour lui et lui seul...Il n'allait pas remettre tout ça en jeu parce qu'il manquait de contrat. Il voulait prouver son indépendance malgré ce qui se passait de par le monde...Prouver qu'un elfe noir peut se débrouiller seul...enfin presque...malgré tout.

Idrissial avait quité Alëandir il y a bien longtemps déja. Il marchait sans répis vers l'ouest chaque jour jusqu'à la tombée de la nuit. Il ne savait pas pourquoi lui-même il avait choisi l'ouest.Ce jour-là et depuis deux jours déjà, il avait pénétré dans la forêt d'Aduram. Cette forêt était réputée dangereuse et mal famée. Mais Idrissial n'avait pas peur, il était juste inconscient. Il était dans une sorte de transe depuis sa rencontre avec un vieux magicien, juste avant son départ. C'est grâce à ce même jeteur de sorts qu'Idrissial s'était convaincu de parcourir le monde seul, pour ainsi se forger sa propre opinion des vastes terres qui l'entourait. Cette décision lui avait été difficile à prendre, lui qui n'avait toujours connu que le calme et la tranquilité d'Alëandir et ses environs. Quoi qu'il en était, sa décision était prise et il marchait désormais sous l'ombrage des arbres sans âge.
Alors qu'il s'âbimait l'esprit à resasser sa rencontre avec le petit homme, il entendit des voix. L'elfe s'approcha furtivement et il put entendre plus distinctement ces voix. Deux. Des hommes, peut-être. Ils semblaient être fachés l'un contre l'autre. Idrissial s'apprêta à avancer un peu, lorsqu'une sorte de frisson glacé lui parcouru l'échine. Cette sensation que bien peu d'elfes aussi jeunes avaient pu ressentir, mais qu'ils étaient capable de reconnaître. Un drow. Les Elfes noirs. C'était impossible ! A quelque pas de lui se trouvait un représentant de ses ennemus héréditaires. Que faisaient-ils là ? De quoi parlaient-ils ?
Forcant encore un peu plus le destin, Idrissial décida de s'approcher un peu plus. Il voulait en voir un. Oui, il aurait de quoi raconter quand il rentrerais un jour chez lui. Il s'avanca donc, de plus en plus discrètement. En essayant de masquer sa présence, de ralentir ses battements de coeur malgré son exitation. Et enfin il le vit. Noir, gros, répugnant.

<< Un elfe gros ? C'est impossible ! Même pour ces choses-là ! Ce doit-être un simple humain déguisé. Non, j'ai bien ressenti sa présence. L'autre par contre est un humain. >>

Soudain un coup vent souffla dans le dos de l'elfe, emportant quelques relents de sueur...

Le silence régnait sur leur campement. Seïzaar s'était endormi. Les bras sur les yeux, ses lunettes dans les cheveux, sa respiration lente, son souffle ténu par les bruits environnants d'une nuit en forêt. Teoh'dor ne dors pas. Seule sa tête est visible dans cet amoncellement de tissus recouvert d'une cape de coton brune. Ses cheveux ondulés lui tombent sur les épaules, roulant en boucles de chaque côté de son visage, ses yeux orangés brillent à la lueur des flammes qui crépitent sur leur bûches et branches.

Un coup de vent, porteur d'une nouvelle inattendue...Porteur d'une présence trop pure. Les narines lui frémissent tandis que la brise de calme...Un tintement, le métal qui glisse contre le sol, un doux frottement, une lame contre la pierre contre laquelle il est appuyé...Puis il se lève. Il n'est pas très grand, ni svelte, alors là, pas svelte du tout...Trapu, large d'épaules, rebondi de ventre, le visage à découvert un instant, il est noir comme la nuit, un reflet orangé des flammes sur sa peau...

Il s'avance, sur l'herbe, dans la direction d'où on l'espionne, dans cette direction même où se cache l'elfe...Puis d'un geste absent, il remonte le capuchon de sa cape par dessus sa tête, cachant ses traits, sinon ce sourire fendu jusqu'aux oreilles, brillant d'une blancheur inquiétante à la lumière de la lune...

- Viens là, petit...J'vais t'apprendre à espionner les gens...

Susurre t-il alors qu'il s'approche sans subtilité aucune, ni retenue, ni même une tentative d'imiter les pas d'un chat en chasse ou d'un loup...Il marche lourdement, hache à la main, lame devant, tenant le manche fermement...

De son côté Seïzaar entrouvre les yeux...Silencieux, il le regarde s'éloigner vers l'arbre d'un bon pas...Et quelque part, il espèce que ce ne soit qu'une bête qui ai attiré son attention, autrement, il devra s'arranger pour paralyser Teoh'dor si la créature qui se cache souhaite s'en tirer en vie. Il se redresse, lentement, encore un peu engourdi par le sommeil...

Le vent avait été traître. Le stress avait fatigué Idrissial s'en même qu'il s'en rende compte, et maintenant il était découvert. L'elfe avait en face de lui deux adversaires, dont l'un était un elfe noir. Idrissial était en mauvaise situation. Il réfléchit rapidement aux différentes possibilités qui s'offraient à lui, prendre la fuite n'avancerai pas à grand chose, l'autre devait mieux connaître ces bois que lui, se battre serait difficile... Restait l'intelligence. Peut-être pouvait-il le convaincre qu'il ne l'avait pas suivi. Qu'il ne lui cherchait pas forcement des ennuis, même si son sang bouillonnait.
Il examina ensuite le noir qui se dirigea vers son arbre, sans hésitation aucune. Et alors il la sentit. L'odeur de la mort, quelqu'un avait été tué par là, on pourrait presque imaginer le meutre. Cependant l'autre avancait toujours et son camarade reprenait peu à peu ses esprits.
Alors Idrissial sauta souplement de son arbre, atterit sans un bruit et attendit son adversaire. Ses cheveux blanc et sa peau pâle lui donnait un aspect cadavérique sous la lumière de la lune, créant une sorte d'aura blanche autour de lui. Il sortit d'un cran sa dague gauche, celle de la forêt, et posa sa main sur la droite, celle du champ de bataille.

" Ecoute-moi, je ne suis pas venu te chercher des ennuis. Je marchais vers l'ouest lorsque j'ai senti ta présence. Si j'avais une animosité aucune envers toi nous nous serions déjà battu, et l'un de nous serait probablement mort à l'heure qu'il est. Réfléchis à ces propos. Même ma haine ancestrale envers les tiens n'est que peu dévellopée, je ne sais de vous que ce que l'on ne m'a appris dans les chants et les sagas. Tu es le premier de ton espèce que je croise. Crois-moi. Je ne te demande pas de me laisser partir en paix, mais évite aussi de m'écorcher sur place, cela ne ferait que faire empirer les choses entre nos peuples distants, quoique frères. Tuerais-tu un membre de ta race sous prétexe d'anciennes guerres ? "

Le Triste espérait avoir raisonné l'autre. Car à présent, son acolyte était parfaitement réveillé.

<< Un simple Humain. Si doit me battre, je le prendrais comme otage. >>

Et voilà son adversaire qui se jette juste devant lui...C'est courir après la mort à ce point. Silencieux, l'elfe noir s'arrête, arquant un sourcil, il sourit toujours. Il n'avait pas l'intention de le laisser s'en tirer avec de beaux mots. Frères ? Un elfe sylvain qui considérait un Drow comme son frère ? Jusqu'où allait donc leur stupidité ? Teoh'dor était libre de faire ce qu'il voulait, se fichant pas mal de l'animosité entre leur deux peuples. La hache toujours à la main, serrée contre le manche, il ricane...

- T'essaies de faire quoi là ?

Demande t-il en tournant autour de l'elfe comme un loup affamé, les yeux cachés par son capuchon, une brillance démente dans les yeux, un sourire blanc, c'est à peu près tout ce qui est clairement visible sur son visage...Blanc sur noir.

- M'attendrir avec tes histoires de famille ?

Susurre t-il en s'approchant de plus en plus, tournant toujours lentement autour de lui, à l'affût du moindre mouvement, menaçant, le regard rempli de promesses de mort, la lame de la hache fleure le sang et la mort à des mètres de distance.

- Tu t'en sortiras pas si facilement mon mignon...

Ajoute t-il, un rictus terrifiant aux lèvres tandis que Seïzaar s'approche à pas de chat.

- Teoh'dor...?
- Quoi, tu vois pas qu'j'suis occupé là, grogne le drow en roulant les yeux, quittant sa future proie des yeux.
- 'u 'rois pas 'ue 'as 'ué achez 'une per'ogne pou' 'ette gnui' ? [ tu crois pas que t'as tué assez d'une personne pour cette nuit ? ], soupire t-il, tentant de son mieux d'être clair malgré son articulation déficiente.
- Qu'est-ce qui te fais croire que j'avais l'intention de le tuer...?
- Heu...
- Enfin, pas tout d'suite...
- Oh 'es pas h'érieux... [ Oh t'es pas sérieux... ]
- Hum attends...Oui. Oui tout compte fait, j'suis très sérieux. Viens là mon agneau, ronronne le Drow en tendant une main vers le poignet de l'elfe.

Seïzaar connait ce genre de pratique...Et aimerait bien empêcher Teoh'dor d'entreprendre ce genre d'acte disgracieux et fort barbare. Un grimace mal à l'aise et l'humain trépigne sur place, cherchant à faire comprendre à l'elfe qu'il vaudrait mieux qu'il se défende...Qu'il se batte. Ce serait plus prudent s'il tient à garder son corps loin des sauvageries de l'elfe noir.

Les belles paroles d'Idrissial ne semblaient pas avoir d'effet sur l'autre elfe. Cela ne l'étonnait guère, car même à ses propres oreilles, sa longue litanie sonnait creux. Il s'en voulait même d'avoit prononcé ces paroles: traité un noir comme un de ses frères ! Mais pour le moment, Idrissial n'avait pas le temps d'y songer. Le Noir s'avancait toujours vers lui. Il était maintenant à quelques de pouces de lui. Et il avanca sa main vers celle d'Idrissial.
Soudain, le petit homme lui fit des signe étranges, et une drôle de tête. L'elfe en aurait presque rit si ce n'était pas dans ces circontance. Mais lorsqu'il vit dans ses yeux une lueur de terreur, il comprit qu'il ne rigolait pas.
Les doigts boudinés de l'autre n'étaient plus qu'a quelques travers de main de lui.
Alors Idrissial fit un pas en arrière, sauta souplement sur une branche et s'enfuya. Il cru entendre une sorte de juron derrière lui mais il n'en était pas sur.
Et tandis qu'il sautait de branches en branches, il réfléchit à un nouveau plan. Se cacher, était impossible de même qu'une embuscade, car son adversaire connaissait surement un minimum les lieux. Idrissial se souvint alors d'un autre plan: l'otage. Ce lui paru une bonne idée, quoiqu'un peu lâche à ses yeux, car son ennemi penserai plutot qu'un fuyard avance, et non revient sur ses pas. Sa décision était prise.
Il s'arreta silencieusement, se cacha dans les hauts branchages d'un arbre touffu. Il priait en secret pour que ses blancs cheveux ne le trahisse pas. L'elfe attendit le temps d'une bonne centaine de battement de coeur avant de se remettre en route.
Alors qu'il se rapprochait du camp des deux, il ressenti à nouveau cette odeur de mort. Il s'en approcha et découvrit un humain, décapité.
Cette macabre découverte lui fit soudain penser qu'il n'avait pas entendu le noir se lancer à sa poursuite.

<< Qu'est-ce qui se passe ? Je ne comprend plus rien. Qui est-il ? Et l'autre homme, pourquoi reste-il avec lui ? Bon sang... Je ne sais plus quoi faire. M'a-t-il poursuivi ? >>

Et le voilà qui s'échappe. Un juron lui glisse entre les lèvres alors qu'il le suit des yeux un moment. Tss, trouillard. L'elfe noir ne le poursuit pas. À quoi bon se fatiguer de toute façon ?...Il avait Seïzaar pour satisfaire ce qui venait de lui échapper...Sauf qu'il se passe quelque chose de bizarre. Il revient ?...Il ne l'avait pas vu, mais sentait sa présence. Il était toujours tout près.

- Mais qu'est-c'qu'il veut...?

Grogne le Drow en scrutant chaque arbre, chaque cime, chaque branche, surveillant les mouvements de feuilles qui ne seraient pas le vent. Seïzaar cherche également des yeux l'elfe...Ils avaient laissé le corps dans un buisson très chargé...Mais il était peut-être encore visible. Si seulement ça pouvait l'avoir fait fuir. En silence, ils observent les branches des arbres un long moment...

Puis Seïzaar réagit à la vue d'une masse de cheveux pâles près d'eux que Teoh'dor ne semble pas avoir vu. L'humain est bien loin d'une taille normale pour sa race. Il est très grand, 1m 95 au minimum. Jetant un coup d'oeil furtif à l'elfe noir de temps en temps, il fait signe à l'elfe de s'en aller...Avant que Teoh'dor ne l'aperçoive.

Idrissial s'était approché. Mais les deux autres devait l'avoir plus ou moins senti, car ils ne cessaient de regarder aux alentours.
Soudain, Idrissial sentit son coeur s'arreter, l'homme venait de le repérer, comment il n'e savait trop rien mais il était vu. Mais ce qui l'étonna c'est le geste qu'il fit après: on aurais dit qu'il le protégeait, en lui faisant signe de fuir.
L'elfe recula alors un peu dans les fourrés et s'asseya pour réfléchir. Cet homme l'avait visiblement aidé. Mais il était aussi possible qu'il soit en ce moment en train de le trahir. Quoi qu'il en soit, cela était étrange.
Cet évènement innatendu fit reconsidérer son plan à Idrissial. Pourquoi voulait-il faire un otage déjà . Il ne s'en souvenais même plus. Mais il devait combattre cet elfe noir. Son sang lui dictait sa conduite plus que la raison, lui qui d'habitude était calme et pas si enclin que ça à combattre pour un rien. Mais le "rien" en question ici était un drow ! Une abomination de la nature, disait les textes anciens. Que fallait-il faire ?
Pendant ce temps la lune continuait sa course est en était maintenant à plus de la moitié. Juste ce qu'il fallait pour qu'Idrissial se mette hors de portée de l'autre. Mais il ne bougea pas. Il venait de prendre une nouvelle décision. Il voulait suivre les deux autres, connaître leur but et leur destination, qui ils étaient et "ce" qu'ils étaient... Oui désormais il serait leur fantôme, il les suivrai partout. Du moins dans des conditions normales... Alors il dormi un peu.

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