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| Lève toi ... Chevalier [Libre] | |
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+6Trystan de Diantra Merwyn Séraphin Ashenie De Sephren Semoras d'Olyssea Aemon d′Ancenis Keshem Lerr 10 participants | Auteur | Message |
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Keshem Lerr
En attente de validation.. Nombre de messages : 274 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2009 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Lève toi ... Chevalier [Libre] Dim 26 Avr 2009 - 20:28 | |
| Le soleil inondait de ses rayons matinaux, les artères de Diantra, si belle, si fourmillante d’activités, si loin de la guerre et des ruines qu’étaient devenues la cité d’Alonna. La bataille était terminée depuis plusieurs semaines à présent, et le roi était rentré au château, victorieux et salué par la foule. Keshem avait suivi le roi, ne prenant pas le temps de voir la cité et ses braves défenseurs. La nouvelle de la victoire de l’Alliance avait atteint la capitale bien avant le retour des soldats et l’acceuil se fit au son des trompettes et des acclamations. Joie et chants succèdaient à peur et cris de mourants.
C’est en ce matin paisible que nous retrouvons Keshem, marchant rapidement vers le château du roi et de la reine, les cheveux ébouriffés comme à son habitude, meme si il avait dépensé une bonne partie de sa solde dans un bain et chez un barbier, près de la place du marché. Ses habits étaient neufs, une tunique noire lui tombant jusqu’à mi-cuisses, ainsi qu’une large ceinture en cuir noble qui lui entourait la taille. La seule chose que portait toujours le colosse était son couteau enchassé dans un gros brassard en cuir autour de son poignet gauche.
Keshem arriva devant l’entrée du château et s’arreta pour contempler cette énorme batisse. Il souffla d’admiration comme à chaque fois qu’il la regardait. Il tourna la tete, pour apercevoir un groupe d’enfant, en admiration tout comme lui devant les hautes tours. Il sourit légèrement puis se dirigea vers l’immense porte pour tomber sur deux gardes, protégés par des cuirasses argentées et brandissant des lances à larges lames. Le colosse prit les devants et s’annonça.
Salut les gars !
Les deux soldats regardèrent légèrement interloqués par la familiarité de l’inconnu qui leur faisait face. Keshem poursuivit sans meme remarquer.
Keshem Lerr … Chevalier de Wine … Le Roi a demandé à me voir … Et me v’là, héhé !
Les deux hommes laissèrent passer le colosse en s’échangeant des regards interrogatifs, c’étaient bien la première fois qu’on leur parlaient, eux, les gardes de la première porte. Keshem pénétra sous les premières arches du château, se baladant en observant les murs de plus près. Les gardes de la seconde porte, plus nombreux furent beaucoup plus vindicatifs que les premiers, et l’officier parla d’une voix forte, en se dirigeant vers lui, le visage fermé.
Qui etes-vous ? Que voulez-vous ?
Keshem reprit alors sa présentation, la reçitant par cœur maintenant.
Keshem Lerr, chevalier de Wine. Le Roi souhaitait me voir, me voilà !
Lerr avait pris un ton plus sérieux, restant officiel comme les officiers l’aimait. Meme si il répétait sans cesse cette phrase, il en avait lui-meme du mal à le croire. Un rendez-vous avec le Roi Trystan, en personne et à sa demande ! Lui, qui six mois plutôt coupait encore du bois dans les forets d’Anduram, le voilà dans le château royal, aux services du Roi, et tout ça grace à une volaille braconnée et à un baron indulgent, selon ses propres termes. Un des gardes partit en courant alors que l’officier parla à nouveau.
Un instant Chevalier, nous prévenons le Roi.
Keshem fit un signe de la tete et attendit patiemment en observant une rosace de fer sculpté, immense et bourré de petites scénettes de la vie des Rois. |
| | | Aemon d′Ancenis
Humain
Nombre de messages : 129 Âge : 123 Date d'inscription : 26/04/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Lun 27 Avr 2009 - 20:17 | |
| Dans les couloirs du palais résonnaient les rires gras d'une suite nombreuses, constituée d'hommes barbus et de pages imberbes. C'était la coterie du baron d'Ancenis qui s'en allait à la rencontre du roi. A leur tête, le baron borgne, un sourire mi-gouailleur mi-arrogant figeant ses lèvres cruelles, marchait en racontant comment il avait tranché en deux l'un de "ces foutus négrions du Levant".
Vêtu d'un riche pourpoint vert émeraude (aux couleurs d'Ancenis), une épée de cour à la hanche, son accoutrement ne jurait aucunement avec celui de ses sbires et ses comparses, qui eux aussi s'étaient parés d'habits verts pâles. Des épées pendaient également aux ceintures des messieurs, qui prenaient plaisir à poser leur poing sur la paume de leurs armes, signe de protection à l'égard de leur suzerain le baron.
Alors qu'il avançait d'un pas nonchalant, le baron découvrit sans mal le grand diable qui se dresssait de toute sa taille devant la porte de la salle commune, où siégeait actuellement le roi. Arrêtant leur marche comme un seul homme, le borgne et ses gars considérèrent le bûcheron d'un oeil critique et d'un air presque dégoûté. "N'est-ce pas le vilain qui porte maintenant les couleurs du Lys d'Or ?" s'enquit le baron en fixant toujours le brave bucheron. "Si fait, Aemon. C'est feu le baron de Hautval qui lui aurait accordé un tel honneur. D'aucuns racontent qu'il était en train de braconner quand messire Charles l'a confondu puis adoubé." informa un homme à la moustache fournie et robuste, qu'il caressait avec un plaisir léger. "D'autres disent que ce Charles aurait su prendre son plaisir pour souiller ainsi le Lys d'Or, en acceptant un gueux, fils de diable s'il en est ! Les démons ont dû souffler quelque folie au baron de Hautval pour qu'il en vienne à de telles bassesses : regardez donc ces yeux, ils luisent d'une couleur différente, d'un éclat malfaisant. C'est là un fils de diable, que ma maison soit avalée par la terre si je mens." bougonna un deuxième, qui cherchait sûrement à placer l'un de ses fils dans cette garde renommée. "Paix. Charles de Hautval était un brave et il est mort l'épée à la main. On ne doit pas cracher sur un cadavre tombé sous les coups de l'ennemi, et encore moins sur Charles de Hautval." proféra, mystique, le premier compagnon.
Et sans plus commenter la situation de ce nouveau chevalier, de ce nouveau noble, la petite troupe le rejoignit aux portes de la grand-salle, sans cesser pour autant de le toiser d'un air méfiant. "Eh bien, messire, prononça le baron d'Ancenis, le bonjour à vous." |
| | | Semoras d'Olyssea
Humain
Nombre de messages : 59 Âge : 124 Date d'inscription : 27/04/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mar 28 Avr 2009 - 15:49 | |
| D’un couloir opposé, le son caractéristique provoqué par un noble et sa suite se fit entendre. Bientôt, on put distinguer un grand homme blond suivi par ce qui, si l’on faisait abstraction des riches atours, aurait pu passer pour une bande de malandrins. Dans leurs regards se lisait l’ambition et la malice et on ne peinait pas à se convaincre que de la veuve et de l’orphelin, ils préféraient l’orpheline. A leur tête, un bel homme vêtu de pourpre, ne manquait pas de raconter, avec moult détails, à de jeunes pages embarrassés, comment traiter la gueuse et précisait que toute négation dans la bouche de cette dernière ne pouvait qu’être invitation déguisée. Puis il a ajouta « Seul un décadent tel que Charles de Hautval, qui maintenait une proximité plus que condamnable avec ses vilains, pourrait affirmer le contraire ! » un chevalier de la coterie d’Olyssea pouffa « Voila qui expliquerait son empressement d’aller s’empaler sur une lance ennemie ! Har ! » la remarque provoqua une avalanche de rires gras et de coups de coudes entendus.
C’est donc encore agités par la plaisanterie qu’ils gagnèrent la porte, devant laquelle se trouvaient le futur adoubé ainsi que le baron d’Ancenis et sa suite. « Voyez, mes amis, les dangers de la condition de borgne ! On finit par s’acoquiner avec la jacquerie, croyant sans doute discutailler avec duc et vicomte ! » lança le baron d’Olyssea. Nouvelle explosion de rires.
« Heureux de vous voir, très cher voisin ! » s’exclama-t-il. Il ajouta « Il m’aurait attristé d’apprendre un autre funeste décès ! » mentit Semoras. Son regard se porta alors sur le dénommé Keshem, qu’il parut jauger durant un court instant. Parfois, des derniers rangs de la suite, quelques pouffements se faisaient entendre, sans doute que quelques bons mots s’y échangeaient.
« Salutations ! J’ai sans nul doute affaire au grand ami de feu sire de Hautval. » dit le baron. |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
Nombre de messages : 980 Âge : 33 Date d'inscription : 29/08/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mar 28 Avr 2009 - 20:17 | |
| Magnifique, un carrosse heurtait dans un bercement régulier les pavés de Diantra, dans une symphonie simple et douce, sous le pas des cheveux. Les onze bêtes blanches de races recherchées, d’un poil sobre, était répartie également en lignes, dans une droiture imposant le respect, chacune composées de cinq juments, et menée par un jeune étalon viril et imposant, au poil soyeux et à l’apparat brodé d’or. Sur leurs flancs, les écus de Langehack trônaient, fières. Les femelles arboraient de fines perles lumineuses, ça et là. D’une blancheur magnifique, le carrosse avançait avec clarté et élégance, au rythme donné par le cochet. L’homme possédait un habit de soi bouffant, tandis qu’une veste blanche recouvrait habilement sa poitrine, laissant découvrir une chemisette de soie, dont la dentelle blanchâtre saillait. De longs motifs, souples, brodés de fils d’or, et incrustés de diamants parcouraient la longue veste. Repliée sur ses poignets, elle donnait toute l’aisance au domestique, seul figure voyante sur ce carrosse de faste luxueux. D’une forme ronde, le carrosse était d’une blancheur éclatante, illuminant la misère et le désespoir sur son passage d’un rayonnement doux, dont le faste exhaussait les prières aux anges de compassion. Quelques reliures d’or, dépeignant le faucon de Langehack étaient présentes sur les portières, et sur les roues immaculées. Le carrosse semblait à une lune délicate, étincelant de mille feux, dérivant sur une lente mer de rosée.
La voiture d’apparat somptueuse longeait lentement les ruelles, dans une symphonie lourde, orchestrée par le pas des chevaux. Le palais royal dessinait lentement ses contours aux grés du vent nuageux, brume du luxe sulfureux, écho de biens des souvenirs au passé trouble et brûlant. Les chevaux ralentissaient lentement leur trot, berçant leurs passagers dans une atmosphère câline et précieuse, comme s’il eut fallut protéger les trésors dont il recelait. Le faste magnifique dévoilait bientôt sa suprématie précieuse aux yeux intrigué de la garde du roi. Aux portes du palais, on arrêtait lentement le carrosse blanc. Une voix lourde et masculine s’élevait, forte et grave.
« - Qui va là ?
Un silence pesait lentement, tandis que l’un des gardes s’approchait, intrigué. Les chevaux soufflaient lentement, et lourdement, alors que le garde reprenait, viril.
-Déclinez votre identité !
Une main sortait lentement, écartant le rideau immaculé qui voilait la fenêtre, dans une habilité douce. Une lourde bague au rubis étincelant décorait la main de la duchesse. Une voix subtile et douce s’élevait alors, avec la sensualité d’une femme fatale, un bouton de rose, dont l’épine meurtrière et acérée s’enfoncerait dans la chair de sa victime.
- La duchesse De Langehack est attendue, mon brave… Puis-je ?
- Naturellement, ma dame. »Reprenait le garde, honteux, baisant maladroitement la main de la duchesse.
Au détour des couloirs sinueux, des éclats de voix fluettes se faisaient entendre. La duchesse marchait d’un pas imposant et subtile, sur ses chaussures à talons hauts. Vêtue d’une robe noire somptueuse, dont la dentelle ornait le pourtour du lourd décolleté, sa poitrine en emphase affichait une douceur extrême à la vue de tous. Des fins filaments d’or complétaient l’extase de la richissime parure, aux couleurs de Langehack, tandis qu’elle arborait des manches bouffantes, et un diadème luxueux. Un sourire arborait le visage d’Esidenir De Langehack, belle, et conservée malgré les abysses du temps. Le teint frais, les joues rosées, elle s’avançait sûre et habile. Sa fille la suivait, douce et ingénue. Ashenie revêtait sa parure blanche magnifique, pourvue de cette traine en plume de paon blanc. Sur son front, trônait le cœur noir, diadème illustre de la famille de Sephren, aux enchantements douteux et subtils. Son pas fin illustrait lentement toute la décence de son art, et son visage, droit et fin, exprimait la bonté de l’âme, semblable à un miroir charmeur et envoûtant. Derrière elle, sa nourrice parlait d’une voix forte. La vieille femme ne se gardait pas de commenter le palais, et ce groupe de jeunes puceaux écervelés, là bas ! Ah non ? Sa myopie la troublait sans doute…
« - Prends garde nourrice… tiens ta langue ! murmurait la duchesse.
- Quel est ce glas du haut monde ? Pourquoi un tel rassemblement… ?
- Ah, les hommes, ma chérie ! Une bande de chiens dont le… » La nourrice se taisait.
Les femmes se frayaient lentement un chemin vers la gente masculine, dans une subtilité tendre au regard. La duchesse possédait une démarche séduisante, tandis que ses yeux noisette brillaient, semblable à une voûte étoilée. Ses lèvres en emphase laissaient une douce avenance s’éprendre de son visage. Le pas lent, les épaules relevées, Ashenie avançait d’un pas fébrile et gracieux, témoignant des longs apprentissages de la danse. Sa douceur émanait même de son pas léger et feutré, tandis que sa robe glissait, et semblait même flotter sur le sol. Ses yeux bicolores exprimaient toute l’ingénuité et la compassion naïve, dont la pureté ressortait significativement. Elle entamait une longue révérence silencieuse, tandis que la duchesse clamait d’une voix forte, sensuelle, et éprise des notes les plus suaves :
« - Eh bien, eh bien ! Voyez-cela ! Mais quelle surprise… j’avoue que je ne m’attendais pas à rencontrer pareille suite… ! Mes hommages, nobles seigneur… ! »
Un sourire délicat s’éprenait de la duchesse, tandis que l’ingénue levait son regard doux sur chacun des hommes. La nourrice, quant à elle, plissait ses yeux bridés par le temps… elle ne les connaissait que trop bien !
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| | | Merwyn Séraphin
Humain
Nombre de messages : 251 Âge : 30 Date d'inscription : 24/02/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : né en 970 Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mar 28 Avr 2009 - 23:14 | |
| Il y a maintenant deux jours, voyant que mon frère ne revenait pas de son voyage à Ydril afin d'acheter un bateau, j'ai commencé à m'inquiéter, ce pourquoi je mettais décider d'aller à sa rencontre. Mais avec un mélange de soulagement et d'exaspération, je le rencontra à Diantra.
Assis dans notre carrosse frappé aux armoiries de la famille de Serramire, nous entendîmes des conversations de dehors, nous apprenons l'adoubement d'une personne au château. Cela était un bon prétexte pour passer là bas. Je fis part aussitôt de mon idée à mon cocher, lui ordonnant de changer de direction :
- Charles, le palais de Diantra s'il vous plait.
Et sur le champ, on entendit un ordre bref du cocher pour les chevaux qui prirent la direction du palais royal. C'était six étalons à la robe d'ébène, le noir de Serramire. A vrai dire, le cortège était formé de deux étalons menant la marche suivit de quatre jeune jument. Tous avait la robe noir et avec dans la crinière des fils d'or faisant contraste. Le bruit de leurs sabots sur le sol était rythmé avec le souffle sortant de leurs naseaux. Edwin regardait par une fenêtre alors que moi, je le faisais de l'autre. Admirant le paysage tantôt triste, tantôt joyeux. Enfin, on put voir les contours du palais se renforçait pour enfin redevenir net. Un garde n'ayant sans doute pas reconnu le blason de Serramire ou alors ne se fiant pas aux apparences arrêta la somptueuse voiture.
- Qui va là ?
Écartant les rideaux rouges qui avaient regagné toute l'étendue de la fenêtre, je déclina mon identité au garde.
- Le duc de Serramire mon brave.
Le garde inclina la tête en ma direction, signe de respect que je lui retourné contre toute attente alors que le carrosse continuait sa route vers la salle où devait se passer l'adoubement, où plutôt jusqu'à la cour. Arrivé, Charles vint nous ouvrir la porte et je descendis suivit de mon frère pour emprunter le chemin adéquat. Les deux gardes qui nous avaient suivit lors de mon voyage nous encadrer. D'ailleurs, nous portions tous l'habit à la couleur du duché comme dit précédemment. Sauf pour mon frère et moi, nous disposions en plus de l'habit , de fils d'or soigneusement brodé sur nos épaules et notre torse et ceinture. Des fils rouges ceinturé les apparats, alors que des manches bouffantes pendaient à nos bras alors qu'un rubis était incrusté sur le tissu noir du dos de la main. [Comme dans l'avatar] Des éclats de voix nous parvinrent et je prit le chemin qui y menait. Devant moi, se tenait sans aucun doute dame Esidenir, la duchesse de Langehack et à ses côtés la belle Ashenie dont sa beauté m'avait envouté dès ma première rencontre avec elle. Et devant eux Semoras d'Olyssea ainsi que sa suite avec Aemon d'Ancenis et compagnie. Marchant vers eux, je mit près de la duchesse face au messieurs :
- Bien le bonjour messieurs. Aemon, Semoras.
Puis je me tourna vers Esidenir et lui fit un baise main comme il se doit normalement.
- Madame. Mes hommages. Ashenie ..
Me tournant vers, je saisit délicatement sa main y déposant un baiser sans la quitter des yeux.
- Mes hommages. |
| | | Keshem Lerr
En attente de validation.. Nombre de messages : 274 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2009 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mar 28 Avr 2009 - 23:45 | |
| Les yeux rivés sur la rosace, Keshem inclina la tete pour mieux observer un étrange motif lorsqu’un voix le sortit de sa contemplation. Le colosse tourna juste la tete vers le nouvel arrivant qui le saluait. Un borgne paré de beaux atours de couleur verte et suivi par une meute d’hommes, qu’on s’attend plutôt à rencontrer dans les auberges malfamées qu’à la cour, plutôt petit -du point de vue de Keshem tout le monde est petit de toutes façons-, s’avançant d’un pas assuré, dévisageant Keshem. Il répondit poliment, comme toujours, inclinant légèrement la tete.
Le bonjour à vous, Monseigneur.
Le colosse s’attarda alors sur la suite de l’inconnu, la plupart l’observant d’un regard méprisant, d’autres reniflant et bombant le torse lorsqu’ils croisaient celui du bucheron. Il fit mine de ne pas avoir remarquer et il prit une respiration profonde pour déclamer sa présentation, connu sur le bout des doigts à présent, lorsque des éclats de voixs résonnèrent dans un des longs couloirs qui sillonaient le palais. Le colosse se tourna vers l’origine des rires et tendit légèrement l’oreille pour entendre la conversation peu discrète du groupe qui persiflait sur le Baron de Hautval et de sa mort. Sa mort ? Keshem se souvenait encore de ce matin, deux jours après la bataille d’Alonna, où il avait vu le chef du Lys d’Or sortir prestement de sa tente, avant d’enfourcher un cheval et de partir sans un mot à qui que ce soit. L’un des hommes s’avança, un blond plutôt petit –encore une fois, le point de vue d’un géant est différent du notre- et railla tous les hommes assemblés. Il toisa du regard, Keshem en l’alpaguant. Légèrement blasé, le colosse posa un regard inexpressif sur le nouvel arrivant, aux habits pourpres et au complexe de supériorité développé. Il prit le temps de choisir ses mots en se grattant l’arrière de la tete.
Bonjour Monseigneur … Puis-je me permettre une remarque ?
Keshem prit un nouveau temps, pour se gratter le menton en arquant un sourcil, puis se lança.
Le Baron de Hautval n’est pas mon ami, c’est un homme qui m’a fait l’honneur d’intégrer l’ordre pretigieux du Lys d’Or. Il m’a traité avec le meme mépris que vous tous, au début, le gueux qu’il m’appelait. Il était mon chef et il ne se génait pas pour le rappeler, croyez-moi !!
Keshem jeta un regard à toute la bande qui se massait autour du bucheron. Il poursuivit en toisant l’homme blond tout particulièrement.
Autre chose, le Baron n’est pas mort à Alonna, Messire ! Ce ne sont que rumeurs, je l’ai vu de mes yeux partir pour sa baronnie ! Ce ne sont que des chansons de guerre, racontées aux enfants le soir, ou au coin d’une taverne, par un ivrogne étant le copain d’un copain qui a fait la bataille ! Seuls, les femmes et les vieillards devraient savoir, les hommes savent la vérité ! Comment se fait-il que vous n’ayez que cette version ? Ou étiez-vous pendant la guerre ? Je ne vous y ai pas vu …
Le colosse souriait d’un air narquois, se surprenant lui-meme de la tournure de sa phrase, tellement loin du « Parles pas de ça, femmelette, tu aurais combattu comme un homme au lieu de te planquer au fond de ton château » qu’il avait pensé au début. Il adressa un clin d’œil malicieux, au borgne, lorsqu’une nouvelle voix, féminine et mélodieuse, se fit entendre.
Le groupe se tourna vers la nouvelle venue, qui était plutôt les nouvelles venues. Deux femmes dont une, l’allure noble, vétue d’’or et d’ébène, salua l’assemblée médusée. Elle était accompagnée d’une jeune femme portant une magnifique robe blanche orné de longues plumes immaculées également. La troisième, visiblement la nourrice, vu son age, sa façon de plisser l’intégralité de son visage pour essayer de voir mieux, cette posture, poings sur les hanches et les pieds en avant, portait des vetements … de nourrice, robe descendant jusqu’aux chevilles, petites frivolités aux manches, mais rien de comparable avec la duchesse et sa fille. Le colosse reconnu les nobles dames et plia un genou pour se retrouver au sol, saluant comme il se doit une telle invitée.
Duchesse !
Il releva la tete et son regard croisa celui d’Ashénie. Il s’amusa de leur particularité, vairons, comme lui. Il sourit à la jeune damoiselle puis de redressa de toute sa hauteur, hésitant à parler avec une duchesse. Après tout deviser avec des nobles inconnus males n’était pas difficile, mais devant une femme d’aussi haute société, il se trouvait bete, n’osant parler de peur de dire une bétise, il espéra secrètement ne pas croiser la Reine, déjà qu’une duchesse le faisait devenir aussi loquace qu’un enfant de cinq ans, alors la Reine n’en parlons pas, ça serait au niveau « areuh areuh » et encore. Un nouvel arrivant sortit le gros beta de son embarras, faisant de nouveau se retourner le groupe, décidement c’est pire qu’au marché un château, pensa le bucheron s’appretant à pouffer lorsqu’il reconnu le duc de Serramire. Les yeux ronds, il réussit à articuler un.
Monseigneur
Jamais il ne pensait voir autant de noms renommés alors qu’il était toujours sur le pas de la porte. Dépassant tout le monde de plus d’une tete, le géant ne savait où poser ses yeux, mais lorsque tous les regards se tournèrent peu à peu vers lui, il sourit timidement avant de dire.
Je me nomme Keshem Lerr, Messeigneurs ! Chevalier de Wine ! C’est un honneur de vous rencontrer.
Il avait réussi à sortir sa phrase sans bafouiller, à son grand soulagement. Il sentait encore le regard du noble qu’il avait mouché tout à l’heure, brulant de répondre au colosse, aussi Keshem évita soigneusement ses yeux, cherchant du regard le soldat qui devait prévenir le Roi. Il réalisa soudain, le Roi, il était déjà débordé par tous ces nobles rassemblés comme une meute autour de la proie. Au moins, il était déterminé à faire meilleure impression que lors de la première rencontre, au il avait à peine put articuler deux phrases. Mais le page ne revenait toujours pas … |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 29 Avr 2009 - 12:20 | |
| Et la porte s'ouvrit, tandis qu'un jeune garçon d'espect sombre faisait son apparition. Pour qui connaissait le roi, cet adolescent n'était pas un étranger. Fidèle ombre du souverain, le jeune homme était son valet personnel et le suivait partout, sauf dans la suite royale, évidemment, ou du moins, pas quand la reine était présente. L'adolescent était grand, d'apparence quelque peu dégingandée, vêtu de noir, mais surtout, c'était son long visage osseux, non dépourvu de charme, qui était étonnant. Il semblait si sévère et sérieux pour son jeune âge. Il s'arrête un dixième de seconde, comme pris au dépourvu par la petite foule qui s'était constituée. Le jeune homme avait apprit tout ce qu'il fallait savoir sur la noblesse et connaissait ses plus grandes figures. Aussi reconnut-il sans peine Le duc de Serramire, les barons d'Ancenis et d'Olyssea, et la duchesse de Langehack, accompagnée de sa fille. l'adolescent s'attrada sur elle, sentant une chaleur connue envahir ses sangs, avant de se reprendre et de trancher d'une voix devenue virile avec les mois passés : - "Sa Majesté est toute disposée à vous recevoir Seigneur Lerr, veuillez me suivre." Il fit demi tour, impressionné par le colosse à qui il venait de s'adresser et entra dans la salle. Evidemment, les nobles suivaient, mais une cérémonie d'adoubement se faisait en public. Cela donnait encore davantage de poids au chevalier. Chevalier décrié d'après les échos qu'il avait eu. Sur une estrade, légèrement en hauteur, le roi était présent, de même que la reine. Trystan était vêtu d'émeraude et d'or, sombre et sévère, alors que la reine, à ses côtés, était lumineuse et douce. Beau contraste que ces deux là. Le jour et la nuit, la sévérité et l'indulgence, l'ombre et la lumière. La reine était radieuse, sa grossesse lui allait bien, surtout depuis qu'elle avait récupéré son époux et pouvait enfin être plus sereine. Trystan entendit de nombreux bruits de pas, quelques discussions et murmures et en conclut que l'adoubement se ferait sous les regards avides ou méprisants de la haute société. Pauvre Keshem... Il n'était qu'un gueux, élevé au dessus de sa condition, possédant de ridicules petites terres sur la baronne de Hautval et donc sur les terres d'Erac. Il était donc le vassal direct de Trystan, en tant que duc d'Erac. Il se pencha légèrement vers Lilianna, alors que celle-ci lui soufflait qui suivait le colosse, afin qu'il ne commette pas d'impairs. Langehack était là, en la présence de sa tante et de sa cousine. Serramire également. Pas moins de trois duchés étaient donc représentés... Venaient s'ajouter Ancenis et Olyssea. Et peut-être d'autres encore. Alonna avait été mortelle pour bien des braves. Les humains avaient perdu des hommes de mérite... Charles de Hautval avait disparu après Alonna pour retrouver ses terres et plus personne n'avait de nouvelles. Comme Veldrin. Trop d'hommes de confiance qui partaient. Dés lors, pourquoi encore avoir confiance en qui que ce soit? Pas besoin de cela pour être efficace. - "Seigneur Lerr, bienvenue à Diantra. Votre venue semble passionner les foules." Si ironie il y avait dans ses propos, elle était trop clairement dissimulée pour devenir certitude. Il constatait seulement le beau monde présent. - "Si je vous ai convié au château, c'est pour officialiser aux yeux de tous votre statut, accordé par le Baron de Hautval, malheureusement absent." Il marqua une pause, s'assurant que tout le monde était silencieux. - "On peut reprocher bien des choses à cet homme, mais il a su voir en vous quelqu'un d'autre, quelqu'un qui pouvait servir honorablement son pays et vous a donné la chance de le prouver. Et c'est ce que vous avez fait en vous battant vaillamment à Alonna et en sauvant la vie de votre roi au mépris de la votre." Nouvelle coupure, avant de reprendre : - "Malgré votre naissance, avilissante pour beaucoup et vous rendant indigne de tels honneurs au yeux de certains, je tiens à vous témoigner ma gratitude en tant qu'homme, en tant que roi et en tant que dirigeant de notre peuple. Que chacun apprenne que le mérite apporte récompenses et que le roi n'est pas un ingrat." Il se tut pour de bon cette fois, guettant les réactions dans l'assemblée, impassible et sévère. Dans quelques minutes, il adouberait officiellement ce jeune homme, aux yeux de tous et il savait déjà que les langues se délieraient et trniraient ce moment en rappelant que Keshem n'était qu'un gueux, un parvenu, une honte pour la noblesse et les chevaliers et que le roi avait tort de cautionner cela. Et encore, cela n'était surement que le dixième des griefs qui lui seraient reprochés... |
| | | Baudoin
Humain
Nombre de messages : 125 Âge : 548 Date d'inscription : 24/04/2009
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 29 Avr 2009 - 12:35 | |
| La petite troupe d'Oësgard était parvenue à se faufiler parmi les rues de Diantra, comme une souris famélique cherchant son bout de fromage, une souris qui était prête à toutes les compromissions pour se remplir la panse. En l'occurence, la souris prenait la forme d'un atrabilaire baron et de sa modeste escorte, quatre cavaliers et leurs pages, sans compter celui de leur seigneur et maître Baudoin. Les hommes avaient leurs uniformes étonnamment bien tenus, leurs armes admirablement lustrées et leurs mines impeccablement décrottées. Chose rare, le Baron lui-même s'était fait un semblant de beauté. Un tabard d'un noir qu'aucune poussière n'adultérait dissimulait sa sobre armure, ses cheveux étaient tirés en arrière et sa barbe lui faisait la grâce d'être à peu près présentable. Seul son monocle restait le même, inlassable, vissé à son œil et refusant qu'on le déchausse pour un brin de toilette. A dire vrai, il était déjà irréprochable, raison de plus pour le laisser tranquille.
La minuscule procession parvint finalement au château, certes moins propre qu'elle ne l'était en pénétrant dans la ville, mais tout de même épargnée par tout ce qui pouvait vous tomber dessus dans la grouillante capitale. La porte principale de la forteresse était immense et abondamment fournie en décorations diverses. Des bas-reliefs encensant la fondation du royaume s'imbriquaient avec le récit d'innombrables et légendaires batailles, ces bastons dont on se souvient exactement mille ans et qui alimentent les fantasmes les plus fous mille ans de plus. C'est devant cette porte qu'un élément imprévu provoqua l'ire de Baudoin : un carrosse blanc. L'ouvrage était la pire chose que le baron ait jamais vue, pompeusement ornée et surchargée d'astragales ridicules. Le farouche seigneur d'Oësgard devina ce carrosse provenir de Langehack, le fief des artistes prétentieux et des hommes avilis par des siècles de poésie, de grandes-bouffes lipidiques, d'oisiveté ludique et de pudibonderies à n'en plus finir. Baudoin retint un glaviot qu'il supposa fort épais et alla à son tour se faire introduire.
Assuré des bons soins prodigués aux chevaux et satisfait par les mille feux que lançait son monocle, il se décida enfin à rejoindre la grande salle où l'adoubement serait fait, suivi de sa glorieuse compagnie. Car ce n'était pas par hasard et encore moins par plaisir qu'il était venu traîner ses guêtres à Diantra. Il lui fallait suivre son bon seigneur à l'intégration d'un nouvel homme dans la garde du Lys d'Or ; et bien que le duc de Serramire ne lui ait pas expressément demandé de le suivre, il se doutait bien que son absence irait à l'encontre de tous les préceptes de la bienséance qui disaient -selon l'interprétation personnelle de Baudoin- « lèches le cul à ton suzerain, et alors tu seras bien ».
Un cicérone servile l'amena enfin à une porte -fort jolie d'ailleurs- qui devait donner sur une salle de cérémonie quelconque. Quelques hommes patientaient déjà devant, parmi lesquels se trouvaient deux jeunes fats que Baudoin décrivait comme étant « positivement cons ». Ils étaient la représentation pure et parfaite de tout ce que Baudoin haïssait chez ses semblables : décadents, hâbleurs et stupides, ils corrompaient la noble race et en souillaient le sang par toutes leurs singeries. Tout ce qu'il y avait de plus indigne en ce royaume. Baudoin retint un deuxième glaviot et se contenta de voir arriver ce qui devait être la propriétaire du carrosse. Un air affecté sur le visage, une démarche suffisante dans les gambettes, et voilà que Baudoin la conchiait intérieurement autant qu'il conchiait les raffinements de Langehack, raffinements et minauderies dont elle était la digne héritière.
« Messeigneurs, Madame » ses salutations étaient aussi concises qu'elles pouvaient l'être sans devenir insultantes. Il ne prononça pas un mot de plus et se posta à un endroit d'où il pouvait observer tout ce petit monde. Une tête en dépassait, et elle prononçait des mots dont il se souciait peu. Mais ce devait être cette tête que le roi allait faire chevalier. On disait le « roturier de Hautval » plus grand que tout ce que l'on pouvait considérer grand, et Baudoin n'était pas déçu. Gueux ou pas, ce gaillard devait pouvoir fendre des charrettes entières de crânes sans se fatiguer, et pour cela le baron se surprit à rendre son mépris moins amer.
A peine avait-il remarqué que les rumeurs sur la taille du bonhomme étaient fondées, un jeune sot qui devait être valet invita l'assemblée ici présente à rejoindre le roi. Le roi et la reine d'ailleurs, qui tous deux voyaient de haut la noblesse leur baiser les bottes et les compisser dans sa tête. Le silence était mortel, promettant un adoubement des plus froids et solennels que le monde ait jamais connu.
Dernière édition par Baudoin le Mer 29 Avr 2009 - 14:20, édité 1 fois |
| | | Lilianna
Ancien
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 29 Avr 2009 - 12:59 | |
| Il y avait certaines choses que Lilianna aurait préféré ignorer. Jusqu'au bout. Par exemple , elle se serait bien passée de savoir que Trystan avait failli finir écraser par un projectile drow. Heureusement que Trystan ne lui avait pas dit à son retour d'Alonna , sans quoi elle aurait fait une crise. Quoique lui dire le matin au réveil , ce n'était peut-être pas une merveilleuse idée non plus. Elle avait gratifié son époux d'un «PARDON?» sonore et hystérique. Elle s'était toutefois vite calmée. Et elle bénissait l'homme qui lui avait sauvé la vie. Elle n'osait pas imaginer ce qui se serait produit si jamais... Si jamais son mari avait été transformé en carpette , tout simplement. La jeune reine fut ravie de savoir que Trystan avait décidé de faire chevalier cette jeune recrue du Lys d'Or. Selon elle , il méritait bien plus , mais son avis n'étant pas objectif du tout , elle n'avait rien dit.
Cependant , elle ne s'attendait pas à trouver une telle assemblée... Trystan avait envoyé Thibaut chercher le sauveur , et ce dernier était «accompagné» de nombreux nobles. Lilianna s'était alors empressé de murmurer à Trystan les noms des personnes présentes. Elle avait été étonnée de voir parmi eux La duchesse de Langehack et sa fille , la jeune Ashenie. Elle se redressa alors sur son siège. Comme toujours , elle contrastait avec Trystan. Elle était vêtue d'une robe parme , et une ceinture argenté soulignait sa poitrine et son ventre. Ses cheveux dorés était laissés libres , un simple bandeau d'argent sur son front. Elle rayonnait , malgré la simplicité de ses atours. Et puis , peu lui importaient les regards.
Ses yeux violets se posèrent alors sur l'homme qui avait sauvé son roi. Elle le gratifia d'un hochement de tête et d'un sourire sincère. Il n'imaginait sans doute pas à quel point elle lui était redevable. Elle ne se départit pas de son sourire , écoutant Trystan l'accueillir , avec une pointe d'ironie déstinée aux autres personnes présentes. En une année , elle avait appris à déchiffrer les paroles de Trystan. Elle restait silencieuse , n'ayant pas son mot à dire dans une cérémonie d'adoubement. Elle se contentait d'être les yeux du roi , de voir là où il ne pouvait qu'entendre. Et cela tombait bien , parce qu'en réalité , elle ignorait comment on adoubait un chevalier. Ce n'était absolument pas dans ses cordes ! Ses yeux allaient de la foule à Trystan , et elle ne se départissait pas de son sourire léger.
[ Vous m'excuserez , pour le moment je n'ai pas grand chose à dire =) ]
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| | | SaYoLe
Humain
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 29 Avr 2009 - 13:32 | |
| Une visite dans la capitale… Ce déplacement divisait SaYoLe. Dans un sens, ce voyage était des plus risqués, surtout dans ces périodes troubles. Mais dans un autre sens, c’était une opportunité d’échapper pour quelques jours à la domination de la Duchesse et de la sœur bonté… ¨Peut-être même qu’il y trouvera un soutient de poids… Mais ses espoirs seraient sans doute déçus. Le carrosse effectua une brève secousse qui le tira de sa rêverie. Ils venaient de pénétré dans la capitale. Le Garde du Corps rajusta sa tenue : Mélange de noir ébène et d’argent, sa tenue restait sobre tout en rivalisant de grâce avec la cours. Sur son bras gauche, sa brassière lustrée brillait au soleil, révélant son armement constitué d’un long sabre et d’une dague disposée dans son dos et à sa ceinture.
Le carrosse d’immobilisa. Immédiatement, le regard de SaYoLe se porta aux alentours proches et aux toits. L’immobilité était le plus grand danger d’un convoie, et la capitale ne dérogeait pas à la règle. Après les identifications, le carrosse reprit son chemin. Une fois à pied, SaYoLe prit sa place habituelle, deux pas à droite, de pas derrière sa protégée : Ashenie. Une main posé sur la garde de sa dague de manière à pouvoir la dégainer rapidement sans pour autant donner une impression d’offensive, il suivait la jeune demoiselle, ne la quittant des yeux uniquement pour observer un possible danger.
Les premiers échanges de paroles avec les autres nobles présents commencèrent. Le Garde du Corps toujours légèrement en retrait se contentait d’un hochement de tête respectueux lorsque son regard croisait celui de quelqu’un d’autre. Soudain, les portes s’ouvrirent et un jeune homme demanda au futur chevalier d’entrer. Les yeux du garde du corps restèrent figer sur celui-ci plusieurs secondes. Il était jeune… Donc était soit un proche du roi, soit son plus fidèle serviteur pour avoir le droit de faire ce genre d’apparition. Peut-être était-il l’opportunité attendue…
Emboîtant le pas d’Ashenie, le Garde du Corps pénétra dans la salle où aurait probablement lieu l’adoubement. Autour d’eux ne se trouvaient que des nobles ou des grands de ce monde d’après ce qu’il pouvait en juger. Au moins, il pourrait se détendre quelques instants… De nouveau, il repéra le jeune homme qui avait fait l’annonce. D’un pas lent, il absorba les quelques mètres qui les séparaient et entamma d’une voie basse après une légère inclinaison de la tête :
Monsieur, je me nomme SaYoLe, Garde du Corps de la jeune Ashenie de Langehack. Pourriez-vous s’il vous plait demander au Roi s’il souhaiterait bien m’accorder une brève entrevue discrète et privé à la fin de cette cérémonie ? Je n’en aurais pas pour longtemps, mais j’aimerai lui demander une faveur concernant sa cousine… Je vous en serai gré…
Sans attendre de réponse, et en s’inclinant de nouveau en guise de remerciement, il alla regagner sa place afin de ne pas attirer l’attention ni déroger à son emploie.
Dernière édition par SaYoLe le Mer 29 Avr 2009 - 19:42, édité 1 fois |
| | | Urien Portelame
Humain
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 29 Avr 2009 - 18:52 | |
| Le retour à Diantra fut des plus sombres. La bataille d'Alonna nous avait laissés à tous un goût plus que amer dans la bouche. Je revois encore les hommes achever les blessés, récupérer ce qu'il y avait à prendre sur les cadavres, laissant la pourriture et les charognes terminer le travail. Je revois encore les visages meurtris, ensanglantés de mes compagnons. Les visages décomposés par la tristesse d'une âme volée. Je revois encore les multiples regards de colère, de peine à la découverte d'un ami, d'un capitaine, d'un général perdu. Trop peu d'entre nous sont revenus de cette sanglante bataille. Trop peu. Charles de Hautval faisait parti de ces personnes disparus. Où était-il donc ? Aucune idée. Il était impossible à concevoir qu'il ait pu périr lors de notre brève incartade avec les Sombres, mais il était tout aussi peu probable qu'il ait déserté le champ de bataille...
" Tu te poses bien trop de questions mon ami. Flocon. - Je le sais bien. Je m'inquiète. Nous avons remporté cette bataille mais qu'en sera-t-il de la guerre ? - Tu es en vie. - Je le sais mais pense à tout ceux qui sont tombés. - Tu es en vie, appuya-t-il à nouveau. "
Oui j'étais en vie. Moi, le vieux chevalier, avait encore survécu. Suis-je sous la protection des Dieux ? En quoi mon bras ou mon expérience joue-t-il dans la balance d'une vie ? Suis-je plus méritant qu'un jeune homme de bonne famille, désireux de prouver son honneur dans une bataille dont il ne reviendra jamais, parce que je sais manier le fil d'une lame avec une précision mortelle ? Je sentais la désapprobation de mon compagnon dans mon esprit. Il avait raison je me prenais la tête pour des choses au demeurant futile. Je ne pouvais plus rien changer à présent.
Lorsque notre colonnade passa sous la grande porte de la citadelle, le peuple en liesse nous acclama. Les cors résonnèrent haut et fort, les étendards brillaient sous le soleil impétueux. Je ne pouvais esquisser le moindre sourire devant ce spectacle déplacé, mais je ne pouvais en vouloir au peuple trop heureux de voir revenir leur Roi et son armée. Une partie en tout cas. La traversée de la ville fut des plus pénible. Je devais faire face à toutes ces acclamations, à tout ces regards si enjoués, si débordant de vie, à ces sourires, ces rires enfantins, ces poignés de mains...Je les voyais en filigrane, les morts et la souffrance se tapissaient derrière ce concert d'ovations. Mon visage était fatigué. J'avais les traits tirés, la face pleine de terre et de sang séché. Mes cheveux étaient collés contre mes tempes et mon front, et je sentais la mort et la sueur à plein nez. Vraiment, ces hourras, je ne les méritais pas.
Je déposais mon bouclier contre le pied de la table en chêne. Flocon but quelques lampées à son écuelle avant d'aller se lover au pied de mon lit. Lentement je posais mes mains sur les rebords de la table. Ma tête se laissa tomber entre mes épaules, le menton appuyé contre mon torse. Je respirais calmement, et tentait vainement de faire le tri dans mon esprit. Chassé la vision des morts, et se contenter de ce souffle de vie qui brûlait au creux de ma poitrine. Je passais une main fugace sur la blessure encore vive de ma poitrine, ce petit trait de chair boursouflé. Je l'avais échappé belle. Je fis un brin de toilette, nettoyant mon visage et le reste de mon corps avec parcimonie. Lorsque mon regard croisa son reflet dans l'eau miroitante, je ressentis un violent choc. Le venin insipide de l'écoeurement parcourut mes veines, gonflant mon chagrin et mon âcreté à mon encontre. J'étais en vie.
Je marchais dans les grands couloirs du palais. J'avais revêtu mes plus beaux habits. Une cuirasse étincelante aux armoiries du Lys sur une tunique sombre, aux liserés or. Une magnifique paire de cuissardes noires. Une grande cape en feutrine écarlate dansait au rythme soutenu de mes pas. Mes cheveux et ma barbe avaient été entretenus avec soin, et c'est en grande pompe que je me dirigeais vers la salle du trône pour quémander audience auprès de Sa Majesté. Mais avant cela, j'avais eu vent de l'adoubement de mon compagnon et frère d'arme, Keshem, le chevalier de Wine. Je ne pouvais que me réjouir face à cette cérémonie des plus surnaturelle. Lui, le fils de bûcheron ou quoi qu'il fût d'ailleurs, allait devenir aux yeux de tous l'élite de la chevalerie. Ce géant simplet deviendrait bientôt un géant respecté. D'une montagne discrète, un volcan allait naître. Voilà une destinée hors du commun que je m'apprêtais à célébrer avec joie. Mon entretien attendrait la fin des festivités.
Je tournais dans un énième couloir lorsque je vis au loin, un attroupement étrange. Que se passait-il donc pour que de si bon matin, pareil rassemblement se produise au sein du château. A en juger par les différentes tenues, les rires gras et parfois la certaine éloquence de ces personnes, j'en déduisis qu'ils n'étaient sûrement pas ici pour s'entretenir des pertes cruelles d'Alonna. L'appât du gain très certainement, un quelconque profit à pouvoir glaner. J'avais à l'image des corbeaux se battant pour un cadavre encore agonisant. Plus je m'avançais, plus je les redoutais. Je ne pouvais pas sentir cette vermine, beaucoup trop opportuniste. Vils entités, profiteurs à souhait. Ca me dégoûte ! Mon regard s'attarda sur une femme. Magnifique au demeurant surtout dans ses atours majestueux. Je ravalais mes dernières pensées déplacées à la vue de pareille beauté et candeur. Elle ne pouvait décemment pas faire partie de ces charognards. J'en conclus donc que toutes ces flagorneries étaient dûes à la nouvelle de l'adoubement d'un roturier. C'était à vomir. Ces nobles troublions n'étaient là que pour se vanter, et cracher au visage d'un homme bien plus méritant que leur propre personne. Je dus faire preuve d'un très grand flegme pour ravaler ma colère.
Les énormes portes à double battant s'ouvrirent avant que je ne puisse arriver à la suite de mon compagnon que je reconnus sans mal. Il faisait bien une tête et demie, voir deux, de plus que les renards qui lui tournaient autour, à l'affût de la moindre incartade, de la moindre erreur d'inattention de leur martyr du jour. Lorsque je pénétrais dans la salle, je m'éclipsais discrètement sur le côté et entrepris de rejoindre le lieu où Charles de Hautval se serait expréssement tenu. En tant que second du Lys, tel était mon devoir, être en charge de sa position en attendant son retour. Je me tins donc non loin de Son Altesse. J'étais à environ quinze bon pas du Roi, en retrait, une main sur la garde de mon épée. Le reste du Lys formait une ligne droite et parfaite sur le flanc droit de la salle. Tous étaient vêtus de leur plus beau apprêts. Un hommage digne de notre ami et de notre Ordre. Je me focalisais sur mon compagnon visiblement perdu devant tant de grandeur. Il n'avait très certainement pas l'habitude de tant d'éloges à son encontre. J'essayais tant bien que mal de croiser son regard et de lui signifier tout mon respect et ma fierté, ainsi que mon soutien. En cette heure, et entouré comme il l'était, c'est certainement tout ce dont il avait le plus besoin.
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| | | Semoras d'Olyssea
Humain
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 29 Avr 2009 - 19:37 | |
| Le baron d’Olyssea prêta une oreille paresseuse aux répliques, sans doute espérées mordantes, de Keshem. A vrai dire, il les balaya d’un revers de main, gantée, en répondant négligemment « Comment aurais-je pu le voir partir ? Je ne partage pas sa tente… » quant à me voir sur le champ de bataille, encore faudrait-il que tu saches différencier les blasons, pensa un Semoras suffisant avant que n’apparaissent la Duchesse de Langehack et sa fille. Toutes deux étaient vêtues de riches parures qui, indirectement, informaient sur l’ampleur de la puissance financière reposant entre leurs mains. Apparemment, elles ne manquaient pas de moyens pour se procurer tout ce dont le démon de l’envie leur susurrerait à l’oreille.
« Mesdames, un honneur » prononça le baron tandis qu’il leur baisait respectueusement la main, bientôt suivi par ses hommes lige. Si certains n’avaient d’yeux, à cet instant, que pour la jeune Ashenie, les pensées de Semoras étaient d’une toute autre nature. Ainsi son voisin était-il toujours vivant ? Ou tout du moins, les rumeurs concernant son décès à Alonna étaient démenties. Bien sûr, si personne ne l’avait vu revenir, on était en droit d’envisager sa mort. Comment expliquer pareille disparition ? On imaginait mal Charles s’arrêter en route pour aller saluer quelque secret bâtard. Mais tout de même, la donne s’en trouvait modifiée. Il se félicita intérieurement de sa boutade à l’encontre du bucheron qui lui avait ainsi permis d’obtenir l’information et nota une lueur étrange dans l’œil unique d’Aemon.
Il fut interrompu dans ses lancers de fleurs mentaux par l’arrivée du Duc de Serramire ainsi que du frère de ce dernier. Semoras et sa suite les saluèrent comme il se doit, n’accordant plus une bien grande importance au futur adoubé. Par la suite, le baron d’Oësgard fit également son arrivée. Si le monocle avait le mérite, d’Olyssea devait le reconnaître, d’intriguer voire de laisser imaginer un certain intellect, il n’en demeurait pas moins que son porteur faisait partie de l’une des deux parts qu’il méprisait dans la noblesse. Tout dans la morgue de cet homme relevait, pour Semoras, de l’avilissement. D’ailleurs, si on lui avait annoncé qu’il mangeait en compagnie de ses soldats afin d’établir un lien d’attachement à caractère pseudo-moral qui transcenderait les devoirs qui lient naturellement les vilains à leur seigneur, le Baron n’en aurait pas été étonné. C’était, pour le dirigeant d’Olyssea, l’incarnation même de ce que deviendraient les petits-enfants du chevalier Kelshem. Des êtres chez qui la noblesse ne représente plus rien d’autre que les responsabilités d’un rang de meneur et non plus une nature, une essence même, intrinsèquement différente de celle du commun, les plaçant naturellement au-dessus de la plèbe.
L’arrivée du jeune homme, chargé de les introduire auprès du roi, interrompit son pugilat imaginaire. Tout du moins, pour un court instant… |
| | | Aemon d′Ancenis
Humain
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 29 Avr 2009 - 21:45 | |
| Après avoir salué les dames et seigneurs qui les rejoignirent aux portes de la grand-salle et écouté, un sourire mauvais planté sur ses lèvres, les railleries que s'échangeaient son voisin et le vilain du Lys d'Or, il fut introduit avec le reste de la cour royale par l'un de ces jeunes valets que le roi aveugle affectionnait tant.
Toujours muet, mais ne se départant nullement de son rictus gouailleur, il entra dans la pièce, embrassant d'un regard les époux royaux, qui regardaient (s'il en est) les grands feudataires prendre leur place en suivant la hiérarchie la plus stricte.
Impavide, le vieux baron n'était pourtant pas exempt de toute animation. Des sentiments amers se partageaient le coeur gelé du borgne, tandis que de cyniques examens occupaient son esprit. Il avait lui-même adoubé de nombreux vilains, et avait offert des terres aux brigands de la pire espèce.
Cependant, la confirmation d'un adoubement faite par le roi lui-même démontrait le caractère peu légitime de cette consécration, ainsi que la royale volonté d'entacher le plus fermé des ordres chevaleresques en y intégrant un vagabond. Excès de générosité de la part d'un roi reconnaissant se voulant proche du petit peuple ? Peut-être, mais cette décision blessait de nombreux nobles, dont faisait partie Aemon.
Ces préoccupations disparurent lorsqu'il se souvint des phrases du baron d'Olyssea, qui avait émis l'hypothèse de la mort du baron de Hautval. Il n'avait fait que prononcer ce que tous pensaient tout bas, et avait eu le mérite de réveiller l'appétit du borgne. Ce dernier, la cérémonie commençant, se plongea dans ses pensées, calculant ses futurs mouvements.
Dernière édition par Aemon d'Ancenis le Ven 1 Mai 2009 - 13:33, édité 1 fois |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Jeu 30 Avr 2009 - 16:45 | |
| [Se référer à la description de la fiche d'Ashenie pour ses apparats] La douceur d’Ashenie s’épandait lentement dans le flux de l’air tendre, distillant un parfum délicat sous ses pas fragiles, et doux, brisant les quelques défenses féminines qu’une femme se devait d’avoir. La vierge ingénue au regard bicolore semblait être l’incarnation de la pureté de verre, brisée au moindre éclat, mais dont l’outrage eut été plus désatreux que les pires cataclysmes que cette terre n’eut jamais connu. Le «ruban blanc de Langehack » dansait doucement à mesure que ses pas feutrés adhéraient avec le sol. En retrait, elle apparaissait, protégée de cette imposante présence masculine froidement grisée et silencieuse, qui murait la pucelle d’une inaccessibilité douce et imprenable, un fort d’apparat, que seuls les yeux peuvent caresser. Sa poitrine suivait le rythme lent de sa respiration calme, qui mimait les lents ressacs des vagues, léchant les plages de son corps avec volupté et grâce, dans le charme des tendresses féminines. Une lueur printanière, espoir du renouveau, trônait sur son visage aux traits fins, dont les lèvres rosées luisaient faiblement à la lueur du jour. Ses yeux, teintés de lime et de céruléen, se mouvaient lentement au grès du vent, portant avec lui les échos des voix masculines. On clamait haut le respect pour la duchesse.
Esidenir De Langehack, dans son faste délicieux, bombait sa poitrine, en apposant un regard haut, et lourd, sur l’homme qui daignait enfin poser un genou à terre. Oh ! Quelles mœurs délicates au respect si soigné ! Un sourire formait lentement une emprunte de délicatesse sur son visage à l’attrait prononcé, et ses yeux noisettes brillaient d’étoiles sulfureuses, l’espace d’un instant, un brasier soufflait même dans l’âme ces torpeurs brûlantes et ces envolées flamboyantes jusqu’au visage même de l’homme au respect prononcé. Un bref hochement de tête accompagnait l’emphase des lèvres pulpeuses de la duchesse, seule réelle présence féminine digne en ces lieux. Car Ashenie n’était bien qu’une vierge à marier, une vitrine du plus haut soin des fastes magiques de Langehack. Elle tendait lentement le dos de sa main fraiche aux lèvres de l’inconnu. La noblesse ne le connaissait nullement, et elle devinait alors aisément qu’il fut l’objet de ces retrouvailles de majesté. La duchesse foudroyait d’un regard embrasé les deux barons, les uns après les autres, tandis qu’elle s’apprêtait à parler. Un instant de silence voluptueux restait suspendu à ses lèvres chaudes et câlines.
Ashenie De Sephren était restée intriguée de cet homme aux mœurs délicates, et, le teint emprunt d’une innocence à fleur de peau, elle semblait à une poupée magnifique, dévisageant de son regard aux savants mélanges artistique des couleurs froides et de la brillance de l’âme. Ses yeux aux sources cristallines, mouillés d’étoiles depuis la tragique mort du défunt duc, se posaient délicatement sur ceux de l’homme à la tunique noire, sobre et simple. L’intensité colorée de ses joues soulignait doucement ce regard ample, doux et délicat, doublé d’une intrigue et d’une sincérité ingénue, que la compassion illuminait d’aurores boréales magistrales. Un sourire s’éprenait alors de son visage de poupée de cristal, en réponse à celui du preux. Elle conservait toute l’ignorance des identités, tandis que sa Nourrice, muette, foudroyait cette assemblée masculine du regard, qui osait violer la pureté de sa fille de cœur. Le sein qu’elle lui avait donné les lierait à jamais dans un filament d’argent, et par delà la mort, elle resterait la seule figure maternelle que la petite duchesse n’eut jamais connue avec tant d’émois.
Les pas nouveau coupaient les minauderies d’Esidenir de Langehack, qui tournait délicatement la tête, dos à ce silence pitoyable qui animait ces pauvres barons ! Ah ! Quelles douceurs futiles que de contempler la vassalité s’assujettir face à la puissance d’une femme. Elle trônait, fière et triomphante, sa poitrine bombée sous cette robe de majesté, dont le décolleté plongeant offrait une vue imprenable sur la douceur de sa poitrine. Ses yeux contemplaient sereinement l’arrivée du Duc de Serramire, et de son frère, qu’elle ne manquait pas de reconnaître. On avait tant controversé sur les charmes des ducs, que les femmes en avaient des portraits détaillés. Ce regard perçant ne pouvait appartenir qu’à un seul homme, et sa démarche témoignait de son rang délicat. D’une noblesse bien plus distinguée que ces rustres de barons, le duc De Serramire apparaissait, sous la fulgurance du regard de la belle Esidenir De Langehack. Il s’arrêtait près d’elle, tandis qu’un sourire radieux illuminait la duchesse d’un parfum sulfureux intense, triomphante et grandissante, prête à l’accession aux trônes nuageux… Les lèvres de l’homme effleuraient la fraicheur de la main de la duchesse, qui ponctuait son sourire d’un éclat dans ses yeux brûlants. Sa voix sensuelle et charmeuse s’élevait alors sous un timbre habile et séducteur.
« - Oh, Mon cher duc ! Quel plaisir de vous contempler ici, rayonnant au milieu de cette foule masculine… Je n’escomptais votre présence. C’est un honneur de vous revoir en de si belles dispositions… en compagnie de votre charmant frère. »
La duchesse caressait le frère du duc d’un regard évocateur séducteur, sa poitrine légèrement en valeur. Mais déjà, le duc se détournait d’elle pour saluer sa fille. Ashenie avait délicatement tourné son visage sur la silhouette du duc apparaissant, à la mention de son nom. L’espace d’un instant, elle s’était perdue dans la douceur angélique de l’homme, avenant dans ses traits et ses apparats. Sa carrure transparaissait faiblement, et sa virilité imposait la soumission oculaire de la jeune femme, perdue dans le marbre de cette droiture. Son regard caressait fébrilement le visage du jeune homme, lorsqu’elle croisait ses yeux avec une délicatesse soutenue par les précédents regards. Ses yeux frémissaient déjà d’étoiles brillantes lorsqu’elle découvrait l’éclat ambré, et s’intensifiaient davantage d’indisposition fragile et pure. Pourtant, son coloris la fascinait, un instant, éperdue de la merveille d’un regard, prisonnière d’une prison, dans les yeux même du duc dominant. L’homme saisissait sa main avec une délicatesse surprenante, et frôlait la douceur des doigts de fée de la petite duchesse. La peau délicieuse et claire de la jeune fille laissait un attrait, appelant au contacte, tant la tendresse reflétait l’agilité et le havre de paix que renfermaient ses paumes féminines. Les lèvres du duc effleuraient, contre toute attente de la jeune pucelle, le dos de sa main fébrile et fragile, à la douceur des pétales de rose, bientôt rétractée en la machine inverse de l’éclosion.
La Nourrice toussait, et foudroyait l’homme d’éclairs hostiles et méprisants. Si la noblesse n’eut pas été là, elle eut crié à l’outrage à la pureté de Langehack. Fuir, il fallait fuir ! Les joues d’Ashenie s’empourpraient, et ses doigts se retiraient dans la délicatesse la plus marquée, prétextant une révérence. Le corps de la damoiselle se mouvait dans une agilité que la danse lui avait gracieusement octroyée, et elle s’inclinait longuement, dans une légèreté et prestance époustouflante. Pourtant, les regards ne s’étaient jamais quittés… Ashenie restait troublée de l’écart aux préceptes de la Bonté qu’elle venait d’entreprendre: criminelle d'une offense douce à la froideur... Pourtant, elle avait gardé la douceur et la tendresse d’une poupée infaillible, droite et séduisante. Sa douceur fébrile laissait vibrer toute son ingénuité, tandis que le chant du rossignol, cristallin et haut, jouait les mesures de sa voix sirénienne.
« - Je vous souhaite le bonjour, duc. Acceptez mes respects les plus sincères de vous contempler en ces lieux… »
L’inconnu à la taille imprésionnante dévoilait alors son identité, brisant les couples de regard, et attirant celui d’Esidenir qui apposait un nom sur cet épais colosse. Disposée en une dignité envolée, laissant tout l’attrait de ses formes émaner au regard des hommes, Esidenir souriait, sulfureuse. Elle s’était retenue de pouffer de rire à l’approche de sa fille, par le duc, imaginant l’arc-en-ciel de vertu d’Ashenie. L’homme n’avait nulle chance d’en rompre une seule, sauf s’il fut d’une entreprise si câline qu’elle céderait. Elle se laissait dériver sur le flot de ses pensées, maigrement voilée d’un eventail noir pourvu d’une dentelle sombre. Quelques fils d’ors dessinaient, ça et là, des arabesques impressionnantes. Le flot mêlait soudain Lilianna et Trystan au duc, dans les bras épris de la belle duchesse, tandis que la comtesse subissait…
L’arrivée d’un nouvel arrivant brisait lentement le cercle de torpeur de la duchesse. Elle levait lentement les yeux au ciel. Ah ! Voilà un homme dont on pouvait assurément douter de la virilité. Froid et frigide, sa sobriété et son manque d’entrain transparaissaient sur son visage sévère. Elle avait eu, à maintes occasions, le soin de discuter de l’apparente noblesse du baron d’Oësgard, dont on assimilait la froideur au désir de séduire Morgause de Merval. A ces quelques idées chaleureuses, la duchesse se pinçait lentement les lèvres, derrière son éventail, pour ne pas pouffer de rire. Sa voix sensuelle entamait, lentement, au grès d’une voix séductrice.
« - Mes hommages, Baron. »
La duchesse souriait. Ashenie posait doucement son regard sur la froideur du baron. Un léger pas de recul, sa jambe droite basculant doucement vers l’arrière. Sa présence ne lui était pas agréable et la mettait mal à l’aise, mais elle ignorait pourquoi. La douleur psychologique atteignait son âme fragile même, et les ondes des deux corps se combattaient. La peau de la jeune femme les ressentait. Pourtant, son visage gardait une emprunte ingénue et douce, et elle déposait ses yeux délicats sur l’homme aux défauts prononcés. Ses yeux cherchaient une douceur d’âme, un signe quelconque sous ses traits mérités… en vain. Il aspirait à la dominance, et la froideur noble, et au plus haut respect. La demoiselle De Sephren s’inclinait avec douceur, sentant la présence de SaYoLe l’entourer d’un rempart, non loin d’elle.
Les portes s’ouvraient enfin, et la duchesse Esidenir détachait son regard du baron d’Oësgard, un sourire aux lèvres. Un homme si ridicule ! Elle s’en réjouissait… Ah, tant de rumeurs étaient fondées… Un jeune homme avenant se présentait à la petite assemblée. La duchesse détaillait le jeune puceau. Ses formes émaciées dépourvues de charmes ne laissaient qu’une virilité sobre atteindre la duchesse, qui imitait l’interêt pour cet homme. S’il était si disgracieux, tant que pour le baron, il était l’objet de son affection prononcée. Elle savait bien se jouer des ragots… et avait su s’assurer la protection des frigides dévotes par ses mœurs dites pures, et pourtant baignées de fastes et de luxe. Elle le connaissait, on le voyait bien souvent dans les jupes de Trystan. Il lui était un amant fidèle… disait les dames de cour !
Ashenie avait sereinement tourné son visage doux et imbibé d’émotions tendres sur le jeune homme, prisonnière d’une cage de verre délicate et lumineuse. Son visage était le rivage des perles d’azures, pures et éclatantes, et son ton teint rosé sur sa peau opale laissait sa clarté émaner d’elle. Un vol de colombe gracieux suivait son regard emprunt d’une infinie douceur se posant sur cet être sans charme apparent. Elle le détaillait, douce et fragile, perdue dans cette meute de lions qui tournait autour d’elle. Avait-elle trouvé un rivage ? Une embarcation, refuge des tempêtes ? L’employé royal laissait son reflet disparaitre aux yeux de la pucelle, dans une mer de dignité, tournant le dos pour mener la cour au près de son roi. Sa voix virile avait enlacé la féminité fragile d'Ashenie, haute dans les tons mélodieux, tendre et laissant une lueur d'espoir habiter ses yeux... Les pas se succédaient, avant de pénétrer dans la brèche qui conduisait à la dorure royale. La Nourrice retint un instant sa fille adoptive, lui susurrant quelques mots sur un homme, dont l’apparition semblait avoir échappé à la cour, attirée par les grandes portes.
« - Ma chérie ! Regardez cet homme de vertu, Urien Portelame… On parle de lui comme d’un héros de guerre. Un membre de Lys d’or, et il est bien plus qu’un simple baron, aux yeux de la pureté… Sa démarche le prouve bien. Gardez-vous de ces approches masculines indignes… »
Ashenie hochait la tête, dévisageant lentement l’homme, l’espace d’un instant, un fragment du battement d’un cœur pur. Elle avait bien entendu ce nom, au détour de quelques conversations. Elle apposait une douceur du regard, dans la dignité pure, à l’image du chevalier approchant. Mais déjà, la nourrice l’entrainait à suivre sa mère, et elle disparaissait derrière les grandes portes, dont la magnificence la fascinait.
Là, devant le roi, La duchesse déployait ses atouts, triomphante au près de Lilianna. La pauvre reine faisait piètre figure au près d’elle. Elle la dominait de toute sa stature, derrière son éventail noir. Un regard fin et dissimulé se glissait sur les formes de la reine… Ah ! Quelle douce enfant, qu’elle trouvait bientôt éclipsée par l’arrivée de sa fille. Le pas doux et feutré d’Ashenie s’accompagnait de son rayonnement de compassion et d’amour, dans l’extase des violons frémissant sous son nom, plus délicat que la rose. La jeune femme offrit l’une de ses plus belles révérences au couple royal, alliant grâce et souplesse en une douceur subtile. Elle souriait, un instant, et retrouvait son teint de poupée pure, octroyant un regard ampli d’admiration à Keshem Lerr… Son mérite était tel, que ses yeux semblaient contenir des larmes. Pleurait-elle ? Oh… si l’émoi transparaissait sur son visage, son regard ne gardait qu’une brillance inhabituelle, et magnifique.
Le couard de SaYoLe, le fourbe de petit insecte, que la duchesse s’empresserait d’évincer de sa vie. Derrière son éventail, elle observait les murmures du garde du corps au bon serviteur du roi… Ah ! Pauvre homme, pauvre roi… La duchesse souriait. Ashenie ne comprenait cependant pas, pourquoi tant d’engagements ? Son regard caressa un instant, illuminé dans sa barrière de cristal, la majesté de Trystan. Elle réalisait enfin qu’elle ne l’avait jamais tant détaillé…
Dernière édition par Ashenie De Sephren le Sam 2 Mai 2009 - 13:31, édité 1 fois |
| | | Merwyn Séraphin
Humain
Nombre de messages : 251 Âge : 30 Date d'inscription : 24/02/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : né en 970 Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Ven 1 Mai 2009 - 13:32 | |
| La duchesse Esidenir ne devait avoir guère plus de quarante ans, tellement elle est belle et conservé. Une riche dame tout autant séduisante, cela ne m'étonnerai pas d'elle si sa couche était continuellement partagé avec quelque amants de haute noblesse. La belle duchesse semblait heureuse de ma venue en ces lieux, préférant être avec quelqu'un de mon sang qu'avec des barons vieux et moche pour la plupart. Son sourire radieux illumina son visage alors qu'un doux parfum se répandait dans l'air caressant mes narines. Lors de mon baise-main, je pu surprendre un éclat dans ses yeux ponctuant son sourire intense. Sa voix sensuelle et séductrice s'éleva pour me parvenir à mes oreilles, un son plaisant à entendre de la bouche d'une duchesse à tout homme. A mon tour, ma voix tout aussi sensuelle sous un timbre séductrice s'éleva pour répondre à Dame Esidenir.
- Ma chère duchesse, le plaisir est partagée. Vous êtes toujours aussi belle, rayonnante de beauté, éclairant ces messieurs.
Plusieurs personnes ici présente auront prit mes paroles comme étant une manière de séduire la duchesse, ou celle de la duchesse pour me séduire. Disant que je lui faisait la coure. C'était peut être vrai, mais d'une façon involontaire.
Mes yeux ne purent admirer seulement un court instant la poitrine d'Esidenir, légèrement mise au valeur. Alors que son regard se déposa sur mon frère, qui lui était mal à l'aise. Edwin de Serramire, tel est son nom à présent, n'a jamais aimer la guerre comme il n'aime pas la compagnie des dames et des femmes. Il détourna aussitôt son regard prenant le risque d'offenser la duchesse alors que moi je souriais légèrement. Mais déjà je me tournai vers Ashenie. Tout en elle me rappelait la statue elfique dans mon jardin. L'inguinal et l'innocence même. En la voyant de plus près, je remarqua son jeune âge, n'ayant pas encore sortit de l'adolescence pour être considéré pleinement comme une adulte, mais c'était à cet âge que se mariait généralement les femmes de la noblesses. Des mariages plus d'intérêt que d'amour la plupart du temps selon le bon vouloir des parents. Je me surpris à penser que celui à qui Ashenie est destiné a bien de la chance.
Je surpris les regards de la jeune héritière caressant mon visage, cela me faisait presque autant plaisirs que si c'était ses mains qui me le caresser. Et lorsque mes lèvres se posèrent sur le dos de sa main, cela était comme baiser le pétale d'une rose. Et pendant tout ce temps, nos regards ne s'étaient pas quitté. J'étais prisonnier comme elle l'était. La vieille femme qui l'accompagnait toussa, et cela m'arracha un sourire mais je ne rompis pas ce lien visuel. A ma surprise, les joues d'Ashénie s'empourprèrent d'une légère rougeur, et dans un geste marqué elle retira sa main et d'une agilité longuement travaillé me fit une révérence. Oui, mes soupçons étaient fondé, cette femme ou plutôt jeune femme incarnait une déesse. Et tel un chant de rossignol, sa voix s'éleva pour me saluer. Je répondis à mon tour sans la quitter de mes yeux qui brillait en cette instant d'un éclat encore jamais vu de ma voix rempli de velours :
- Le bonjour à vous aussi ma dame. Le plaisir est pour moi de vous contempler en ces lieux.
Et le colosse nous fit savoir son identité brisant notre lien aussi soudainement qu'il était venue. Je le regardai un instant, ne lui consacrant que quelque secondes avant de reposer mon regard sur la duchesse, à présent je savais d'où venait la beauté de sa fille. A mon grand étonnement, je surpris une attirance envers cette femme. Je la refoula pour poser mon regard d'ambre sur le nouvel arrivant. Mon vassal directe le baron d’Oësgard. Je répondis à son salut par << Baron >> . Puis un jeune valet nous informa que l'on pouvait entrer. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu le roi et sa reine, mes pas succédèrent ceux d'Esidenir. J'allai devant le roi et la reine et posai mon genoux gauche sur le sol mettant ma main droite sur mon genoux droit.
- Mon roi, ma reine.
Le roi et la reine étaient simplement vêtu, une simplicité qui mettait en valeur leur beauté et la forme de la reine, couvant le futur héritier. Puis je me releva pour prendre place là où je devais assister à l'adoubement, près des Sephren. |
| | | Keshem Lerr
En attente de validation.. Nombre de messages : 274 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2009 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Lun 4 Mai 2009 - 18:26 | |
| Un jeune page apparut entre les grandes portes, s’adressant à Keshem, lui signalant que le Roi était tout disposé à le recevoir, interrompant les présentations et les bribes de conversation qui débutaient autour du colosse. Keshem, presque soulagé de se sortir de ce piège entra sans attendre, manquant de bousculer la jeune duchesse aux yeux vairons qui l’observaient avec une certaine curiosité. Il balbutia rapidement avant de s’engouffrer sous l’alcove doré, d’où un homme étrange et barbu observait la scène sans rien dire.
Oh ! Pardonnez-moi … Je … Je suis désolé !
Il adressa un sourire à la jeune fille, avant de croiser le regard sévère de la nourrice et celui d’un homme que Keshem n’avait pas vu arriver, visiblement un garde du corps qui se penchait vers le page tout en observant le géant maladroit d’un œil plutôt sombre. Le groupe pénétra dans l’immense salle, lumineuse, somptueuse, parsemée de fières colonnes blanches sculptées soutenant un haut plafond blanc, sur lequelles couraient de longues lignes sylphides dorées, séparant l’étendue neigeuse en larges losanges égaux. Keshem observait, les yeux écarquillés, chaque tapisserie énorme pendant aux murs lisses, halluciné par tant de luxe et d’opulence, puis il aperçut le couple royal siègeant sur leurs trones magnifiques, le roi lui souhaitant la bienvenue tandis que chaque convive prenait lentement sa place, suivant un protocole bien défini.
Sire ! C’est un honneur !
Keshem s’inclina avec infiniment de respect, car meme si le Roi était aveugle, les égards étaient de mise, et si il oubliait une seule chose dans le protocole, il serait la risée de tous les regards hautains et méprisant qui ne le lachait pas. Le colosse croisa alors le regard magnifique de la Reine Lilianna, adressant un sourire et petit signe de tete au géant qui rougit timidement en détournant le regard, un petit sourire écartant ses lèvres également. Il croisa alors le regard du Seigneur Portelame, qui se tenait à quelques pas du Roi qui commençait son annonce à l’assemblée. Lerr fit un signe de tete à son compagnon et supérieur comme il l’avait appris pendant la bataille, il put lire une certaine fierté dans le regard du second du Lys d’Or et Keshem lui adressa un franc sourire, ravi de voir enfin un visage familier parmi toute cette foule qui écoutait Trystan. Il chercha rapidement des yeux le fidèle compagnon blanc du chevalier, si ce dernier le suivait sur un champ de bataille crasseux sous les pierres de catapultes, il devait pouvoir se faufiler dans la salle du trone, pourtant aucune touffe de poils blancs n’apparut aux alentours. Le colosse déplora ne pas voir Charles de Hautval, son chef, dans ce moment de reconnaissance pour lui, après tout si il devait cette cérémonie à quelqu’un c’était bien à lui, et au moins les bruits de couloirs soufflant sur sa mort auraient été estompés. Il vit les deux barons d’Olysséa et d’Ancennis s’installer suvi par leurs bandes respectives, fusillant du regard le blondinet vétu de pourpre, il n’était pas rancunier du mépris avec lequel il l’avait abordé, devenu habituel, mais ce type arrogant l’agaçait déjà au plus haut point, et pourtant des nobles méprisants il en avait connu, mais lui il ressemblait trop à un héritier de famille noble ayant perdu toutes les notions de ce mot, trop fier de son blason, que le colosse était certain de ne pas avoir vu flotter sur les étendards du camp. L’autre baron, bien que de premier abords tout aussi antipathique, semblait moins fougueux et s’était installé, semblant songeur. Tout le petit groupe qui s’était agglutiné autour du géant, s’était à présent éparpillé et prenait place, laissant Keshem seul face au Roi et la Reine, alors que le silence se faisait peu à peu entre les hauts murs du château. Le colosse rougissait légèrement aux paroles élogieuses du jeune Roi, laissant son regard se perdre dans les rangs de ses pairs du Lys d’Or qui se tenaient fièrement le long d’un des murs colossaux qui délimitaient l’endroit, croisant une fois de plus le regard du Chevalier Portelame, cherchant une quelconque approbation dans l’œil de son supérieur. Le colosse réalisa soudain qu’il était seul au milieu de l’immense salle, sous l’œil inquisiteur d’une grande partie de la noblesse du royaume, face au Roi qui venait de terminer son allocution. Ne sachant pas trop comment réagir, il fit quelques pas pour s’approcher du Roi et disant.
Sire ! Vous me faites trop d’honneur, je … Je n’ai fais que mon devoir !
Il s’arreta aux pieds de la volée de marche qui menait au trone et observa une dernière fois les rangs de nobles qui l’encerclaient, plutôt mal à l’aise puis il reposa son regard dépareillé sur le Roi, respirant profondément. |
| | | Urien Portelame
Humain
Nombre de messages : 143 Âge : 40 Date d'inscription : 27/02/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: . Lun 4 Mai 2009 - 22:58 | |
| J'aurais apprécié aider mon compagnon d'une autre manière, mais aujourd'hui était son jour et je ne pouvais décemment pas intervenir. Il devait se débrouiller seul avec Sa Majesté. Enfin, seul, il ne l'était pas. Je jetais un regard approbateur vers la ligne d'armure scintillante. Je sentais une certaine compassion dans le regard de ces hommes. Lorsque je revins sur le colosse, je laissais échapper un léger soupir. De la compassion c'était la moindre des choses. Ce géant qui pouvait vous arracher la tête d'un coup de poing semblait soudainement si fragile, si destabilisé que même la compassion de ses frères n'y pouvaient rien changer. Ce dont il avait besoin c'était une bonne dose de courage et j'espérais sincèrement la lui fournir au travers de mon regard.
Je hochais la tête lorsqu'il me vit. Le message était passé. Je le vis s'avancer vers Son Altesse, d'un pas incertain. Il se tint devant lui, à quelques volées de marches du cortège royal. Il parle au Roi comme s'il discutait avec n'importe qui...pensais-je aussitôt après sa courte réplique dont il aurait pu s'abstenir. C'était tout lui. Aussitôt mon regard se tourna vers l'assemblée de nobles. Voilà qui ne manquerait pas de leur échapper et de leur plaire. Ma mâchoire se crispa imperceptiblement sous le coup de l'émotion. Je n'avais aucune animosité particulière à leur encontre, ce que je haïssais c'était leur rapidité de jugement et surtout leur opiniâtreté envers le bienfondé de leur parole. Et pourtant, comme ils se trompaient ! Pourquoi une personne d'ascendance roturière n'avait-elle aucunement le droit de s'élever ? De prospérer au travers de son commerce, ou de ses talents, ou de sa loyauté au combat dans un classe sociale qui n'était pas la sienne au départ ? Pourquoi devait-il endurer tout ces regards méprisants, hautains, froids...Etait-ce là l'élite de notre société ? Si tel devait être le cas, je préférais ma place à la leur, au moins j'étais certain de servir ma patrie sans aucune erreur de jugement. Je ne finirais jamais comme ça. Le pouvoir est un privilège et non un droit, mais la plupart des personnes présentes en ces lieux l'avaient visiblement oubliées, ou l'ignoraient, tout simplement.
Mon visage se tourna vers le Roi. Mon regard croisa celui de la duchesse. Je lui adressais un léger sourire en coin, subtil, puis mon visage se raffermit, prêt à entendre avec solennité le discours de Son Altesse, et très certainement écouter poindre une certaine stupeur devant le cynisme totalement inconscient et involontaire de ce Chevalier si particulier. |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
Nombre de messages : 4737 Âge : 40 Date d'inscription : 10/07/2008
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 6 Mai 2009 - 15:40 | |
| Tous étaient réunis. Une voix lui parvint, les saluant au passage, sans qu'il ne puisse en connaître l'auteur. Il ne connaissait pas toutes les voix du royaume, pas même chez les Nobles. Mais qu'à cela ne tienne, Lilianna veillait et dans un souffle léger, elle lui révéla le nom du Duc de Serramire. Il hocha la tête, rendant son salut au Duc. La fine fleur de la Noblesse était présente. Keshem se tenait plus bas, attendant la suite des évènements, mais trouvant pourtant encore le moyen de répondre au roi quand le protocole exigeait qu'on ne s'adresse au roi que qand celui-ci le demandait. Qu'importe, ce n'était pas un manquement très grave et il apprendrait. Lilianna lui apprit qu'Urien de Portelame était présent, avec les Chevaliers du Lys d'Or. Normal, c'était l'un d'entre eux que le roi honorait et il fallait être solidaire. Parfait. Un fin sourire ourla les lèvres du roi alors qu'il réclamait de nouveau le silence. - "Chevalier de Wine, voyez comme ce jour est important pour le royaume. La fine fleur de la noblesse est présente pour assister à cet évènement." Curiosité, bien ou mal placée, qu'importe. - "Que tous ici assistent à la générosité du roi envers un homme qui s'est acquitté de son devoir avec brio. Certains réprouvent sans doute qu'un homme du peuple puisse se hisser au rang prestigieux de Chevalier du Lys d'Or. Mais quelle est le devoir premier du Lys? Protéger le roi... Et vous vous êtes acquitté de cette mission comme il se doit, honorant ainsi le Lys qui peut-être fier de compter un autre homme de valeur dans ses rangs. Ma gratitude à votre égard est réelle et celle de ma reine davantage encore." Il se tut un instant, reprenant pour la noble assemblée : - "Mes seigneurs, mes dames, je vous remercie d'avoir fait le déplacement. Votre célérité à honorer un homme qui a sauvé votre roi me ravit." Discours quelque peu hypocrite. Certains auraient sans doute préféré le voir mort. Mais cela n'avait pas d'importance, ce qui comptait, c'était de faire comprendre aux Nobles qu'il était honoré de leur présence et fier de leur fidélité. Ils devaient déjà s'offusquer de voir un gueux rejoindre l'élite, mieux valait essayer d'atténuer leur amertume. - "Seigneur De Portelame, approchez, je vous prie." Sa demande devait sans doute prendre l'assemblée au dépourvu. Intérieurement, cela le faisait sourire. - "Chevalier, vous avez prouvé votre bravoure plus qu'à votre tour et je pense que le Baron de Hautval ne me contredirait pas. Aussi, Chevalier, vous nommé-je à la tête du Lys d'or, si toutefois, cette nomination vous agréé." Keshem restait dans l'expectative, le roi n'en avait pas fini avec lui. Mais rien n'était laissé au hasard, rien n'était anodin. Prêt du trone, Cabal attendait sagement assis. Il était parfaitement dressé, même si Lilianna l'avait outrageusement gâté ces derniers mois. |
| | | Urien Portelame
Humain
Nombre de messages : 143 Âge : 40 Date d'inscription : 27/02/2009
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 6 Mai 2009 - 18:20 | |
| "Chevalier de Wine, voyez comme ce jour est important pour le royaume. La fine fleur de la noblesse est présente pour assister à cet évènement."
C'était peu dire en effet. Moi-même n'en revenais pas de voir autant de monde pour une cérémonie d'adoubement. La mienne s'était déroulée en la petite chapelle qui jouxte la grande cathédrale, en compagnie de mes frères d'armes de l'époque ainsi qu'en présence de mes défunts père et grand-père. A l'époque cela n'intéressait pas la noblesse, du moins pas celle qui se tenait en ces lieux. C'est donc avec une certaine appréhension que j'attendais la suite.
"Que tous ici assistent à la générosité du roi envers un homme qui s'est acquitté de son devoir avec brio. Certains réprouvent sans doute qu'un homme du peuple puisse se hisser au rang prestigieux de Chevalier du Lys d'Or. Mais quelle est le devoir premier du Lys? Protéger le roi... Et vous vous êtes acquitté de cette mission comme il se doit, honorant ainsi le Lys qui peut-être fier de compter un autre homme de valeur dans ses rangs. Ma gratitude à votre égard est réelle et celle de ma reine davantage encore."
Droit et concis. Sans détour ni ambages. Les paroles du Roi résonnèrent haut et fort, se répercutant dans ma poitrine et gonflant mon coeur d'une fierté que je n'avais plus connue. L'espace d'un instant l'image d'un angelot aux cheveux de blé bouclés comme la fourrure d'un mouton m'apparut comme sortie tout droit d'un songe. Il était là, aux côtés de Keshem, et il me souriait. Son armure était d'une blancheur immaculée et dégageait une sensation étrange de réalité distordue. Elle ondulait mystèrieusement, sans aucun besoin de vent ou d'air. Comme si, ce que je contemplais, n'était que le reflet miroitant d'un regard volé sur une surface aqueuse.
"Seigneur De Portelame, approchez, je vous prie."
Cet appel si soudain eut le don de me réveiller. Bien que je n'eus pas le sentiment de m'être assoupie, mon esprit était comme embrumé par cette apparition fantomatique. Etait-ce là mon jeune écuyer ? Inutile de se poser la question pour le moment. Les désirs du Roi ne devaient souffrir d'aucun retard. Je fis un pas en avant et me retrouvais sur le flanc de sa Majesté. Avec une certaine aisance et une élégance, somme toute martiale, je descendis les trois marches de pierre et me tint à hauteur du Chevalier de Wine. Sans me départir de mon sérieux, je fis face à Sa Majesté et d'un geste ample du bras, tira ma cape en arrière et m'agenouilla:
" Votre Altesse, dis-je audiblement, la tête courbée. - Chevalier, vous avez prouvé votre bravoure plus qu'à votre tour et je pense que le Baron de Hautval ne me contredirait pas. Aussi, Chevalier, vous nommé-je à la tête du Lys d'or, si toutefois, cette nomination vous agréé."
Je ne saurais dire avec exactitude ce qui traversa mon esprit en cet instant. Ma première impression fut comme si on me plantait un couteau en plein coeur. La douleur fulgurante s'épancha aussitôt dans tout mon être dans un frisson glacé, suintant le long de ma colonne vertébrale, faisant frissonner mon corps de la pointe des cheveux, jusqu'à la plante de mes pieds. Mon pouls s'affola aussitôt en réponse à cette attaque si impromptue, me laissant là, planté dans le sol, sans aucune réponse à formuler. Tant de questions se bousculèrent dans ma tête. Charles de Hautval était-il donc mort à Alonna pour que l'on me nomme ainsi à son rang ? Comment la nouvelle de sa disparition ne m'est-elle pas parvenue ? Avait-on retrouvé son corps ? Si tel était le cas pourquoi aucune cérémonie en son nom ? Pourquoi ne l'avais-je pas vu de mes yeux ? Toutes ces questions ne trouvèrent aucune réponse et je crus, en cet instant fatidique, faire preuve d'impolitesse. Lorsque je relevais le visage pour l'offrir à mon Roi, je me rendis compte qu'il ne s'était écoulé qu'un bref moment, le temps d'un soupir. Il se tenait là devant moi, fier et droit, auréolé d'une puissance dont lui seul avait le secret. Le charisme d'un grand Roi qui prévaut sur tout. Une présence presque surnaturelle au vu de son handicap. Il m'apparaissait si loin, si intouchable. L'homme qui gouvernait le Royaume, n'était qu'un enfant, un jeune homme dans la fleur de l'âge, privé de la vue, mais dont la beauté et la sagesse embelissait tout, autour de lui. J'étais subjugué. Cet homme donnait sa vie, chaque jour. Sa jeunesse, il l'avait perdu dès qu'il fût intronisé et pourtant, quel âge pouvait-il bien avoir ? Une vingtaine d'années tout au plus. Il n'y avait aucune fébrilité dans ses gestes, aucune peur dans le ton de sa voix. Avait-il seulement besoin d'être protéger ? Oui, plus que jamais. La vie et la vue lui furent arrachés et le voilà à présent à gouverner tout un peuple. Je serais le bras droit de Son Altesse, je saurais être là quand il en ressentira le besoin. Tout homme naît avec une faiblesse, et mon Roi fait partie du monde des hommes. Mais je ne laisserais personne entâcher son courage et sa droiture, ni lui arracher autre chose qu'il n'ait déjà perdu. Je ne faillerais plus dans cette tâche. Lorsque mon regard trouva les paupières closes de mon Roi, j'étais déterminé et c'est d'une voix ferme et puissante que je lui répondis, sans me soucier de tout ce qui m'entourait. Il n'y avait plus que cet homme et moi:
" Votre Majesté. C'est un immense honneur que vous me faites. Un honneur dont je m'acquitterais avec loyauté, avec dévotion, avec bravoure et avec toute la noblesse dont un homme de ce rang doit faire preuve. Je souhaite, si Son Altesse me l'accorde, émettre seulement une condition. Je m'éclaircis la voix. Le Seigneur de Hautval n'a plus donné signe de vie mais cela ne signifie en aucune manière qu'elle lui a été ôtée. Ces hommes, je désignais mes Chevaliers de la main en incluant Keshem, ont foi en leur Capitaine et Maître. Je ne ferais donc que suppléer à son absence, en attendant son éventuel retour, si cela convient à Sa Majesté. "
J'inclinais de nouveau la tête, réalisant soudain le poids de la responsabilité qui venait de m'être incombé. Derrière l'appréhension grandissante se terrait une reconnaissance et une fierté que mon père, mon grand-père et Alric, mon écuyer, auraient très certainement partagés. Je m'en voulais seulement de le faire dans pareilles circonstances et d'occulter la cérémonie de mon frère, Keshem. Puisse-t-il ne pas m'en vouloir...
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| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Jeu 7 Mai 2009 - 15:24 | |
| Une lueur perçait doucement les brumes, une teinte lumineuse rayonnait de ses atours de magnificence, réchauffant le cœur de la jolie pucelle. Ses yeux bicolores se réjouissaient de la puissance de Trystan, et elle s’éprenait de sa sérénité supérieure. Elle n’avait jamais eut l’occasion d’être si près, et leur proximité laissait son âme effleurer son aura. Imposant pourtant, il était aveugle, seulement guidé par la lueur d’un amour passionnel, un conte rêveur et mystique, dont l’héroïsme naissait du cœur. Les yeux de l’ingénue se posaient lentement sur ceux de Trystan, à son insu, quoi qu’il sentait peut être… il la voyait peut être, dans les confins des ténèbres… Eprise du coloris légèrement pâle, Ashenie n’y décelait pourtant aucune faille, et si elle n’avait pas su sa dégénérescence… Le regard de son cousin de paraissait qu’omnivoyant, comme s’il ne voyait plus qu’avec l’esprit. Voyant, le non-voyant laissait sur Ashenie une emprunte mystique et mystérieuse, douce en soi, car il était bien plus digne et souverain qu’on le disait, bien plus haut, bien plus idéal. Un sourire chaleureux illuminait le visage de la belle, dont la possession du trône par son cousin, et la ravissante Lilianna, sa lumière sans doute, laissait une emprunte de bonheur sur le cœur…
Un instant, le regard le la pucelle se détachait de son idylle ensoleillée, partagé avec son idéal aux hautes vertus de pureté, et il se déposait lentement en un cercle de vapeur ingénue sur cette assemblée noble. Douce et délicate, elle se suspendait aux yeux du jeune valet, qui les avait menés ici. Pourtant en retrait, pourtant émacié, et loin du raffinement et de la beauté virile, il laissait une brume colorée, sculptée de façon fauve, magnifique, s’éprendre de la colombe agile de son regard souple. Elle le caressait du regard, sous les mots de Trystan, sans pour autant s’en désintéresser. Un charme obscur se dessinait sur ses traits. Ashenie rougissait légèrement d’ainsi dévisager un jeune homme, et détournait les yeux avec lenteur, après avoir épanché son éclat sur la délicatesse du jeune homme.
Près d’elle, et des membres représentant les couleurs de Langehack, s’élevait le duc de Serramire, aux mœurs courtoises et douces, qu’elle n’osait pas regarder encore. Son trouble si vif, encore présent sur ses doigt en un frisson intarissable, l’empêchait de poser ses yeux sur lui. En revanche, cette longue suite masculine la laissait étrangement perplexe, et mal à l’aise. L’un des barons en particulier, d’une certaine dignité froide et austère, la troublait grandement, au plus profond de son âme. Elle se sentait menacée, dansant avec les lions, et leurs crocs acérés transparaissaient dans leurs yeux. Pourtant, elle se figeait en une expression de poupée divine, de cristal et de porcelaine, et s’interrogeait sur la gente masculine, qu’elle ne comprenait guère.
Le roi semblait pourtant changer de protagoniste, et s’adressait au preux chevalier, dans un coup de théâtre qui laissait Esidenir perplexe. Les lèvres rebondies, les formes en emphases, elle s’occupait à déceler les courbes masculines qui l’entouraient. La politique de Trystan était déplorable, ses mœurs dissolues, et pourtant, elle l’admirait. Il était aveugle, indigne bâtard de sa sœur, mais elle avait de la compassion pour ce pauvre être. Ses yeux se posaient gentiment sur lui, puis sur le sieur Portelame, ainsi dénommé. Elle souriait…
La Nourrice se penchait doucement vers l’oreille d’Ashenie afin d’y murmurer quelques mots, dans la plus fine discrétion. La sainte contemplait doucement la prestance des deux hommes, les lèvres closes, et rosies. Ses yeux brillaient avec l’éclat de deux soleils colorés, presque mouillés d’émois, et ses joues empourprées soulignaient toute l’avenante de son regard, abritant une voute céleste aux aurores boréales puissantes.
« - Voilà un roi ! Et que ce chevalier est preux, mon trésor. Regardez avec quelle dignité ils se comportent, et avec quelle pureté on peut se maintenir. Le sieur portelame est un homme délicieux, je vous le dit… Un héro de guerre… contemplez-le avec attention… »
Ashenie dérivait lentement sur les paroles de sa nourrice. Le comportement du chevalier la laissait admirative de toute sa carrure. Digne, et délicat, l’homme incarnait une vertu qu’elle retrouvait dans les songes de son enfance, un rêve d’étoiles mystiques, dans une courtoisie absolue. Une aura puissante semblait émaner jusqu’aux yeux de la pucelle, et son âme en était irradiée. L’homme lui apparaissait sous un jour favorable, un éclat de soleil trépanant ses songes. Il rayonnait d’une importance fulgurante. La tonalité de sa voix et la vertu de sa parole laissait la damoiselle dériver sur ce long fleuve azure, tandis qu’elle souriait sincèrement à son égard. Loin de tout, elle admirait l’homme d’un regard ému, vif et doux. Les étoiles de ses yeux n’avaient d’égal que celles qu’elle retrouvait en ce preux chevalier… Sa parole lui restait, et enchaînait son esprit. Lentement, sa voix s’élevait en un murmure, a la tonalité haute et douce du rossignol : un chant sur l’acropole de la pureté cristalline.
« - Puisse les dieux bénir le Sir de Hautval, et veiller à son retour le plus proche… Que de sa route soient écartées les embûches… Que Néera guide ses pas, et ceux du chevalier, à la protection du roi. Que la vertu les enlace, tous deux… au seuil de mon admiration. »
Ses mains liées, la jeune damoiselle était comme dévolue dans une prière mythique. Soudain, elle réalisait, écarquillant ses yeux purs. Avait-elle parlé ? Était-ce un songe ? Trystan et Urien avaient ils entendu ? Sa voix avait elle résonné ? Tant de questions se mêlaient, tandis qu’elle essayait de se rassurer. Elle levait ses yeux, timides, tandis que ses joues s’empourpraient encore, soulignant ses yeux clairs.
Dernière édition par Ashenie De Sephren le Mar 12 Mai 2009 - 19:42, édité 1 fois |
| | | Trystan de Diantra
Ancien
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| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Lun 11 Mai 2009 - 15:36 | |
| Bien sûr, délaisser Keshem pour s'adresser à urien avait de quoi rendre perplexe l'auditoire et se demander ce que pouvait bien trafiquer le roi. Qu'ils s'interrogent, cela les occuperait quelques minutes, jusqu'à ce qu'il termine ce qu'il avait à faire. Il interpella Urien, qui vint à lui, se présentant audiblement. Là, il lui fit sa proposition, proposition à laquelle le chevalier ne s'attendait pas. Peut-être qu'alentour, personne ne devina l'émoi du chevalier, mais pour un aveugle qui ne se repère qu'aux sons, le silence qui acceuillit sa prise de parole ne trompait pas. Urien, réflechissait, saisi par la nouvelle et sans doute scrupuleux. Se demandait-il s'il en était digne? Pensait-il à Charles dont le corps n'avait pas été retrouvé? Peut-être n'était-il pas mort après tout. Trystan l'espérant sans trop y croire, mais il ne pouvait laisser le Lys sans chef. Cette nomination n'était que la première d'une longue série. L'après Alonna avait laissé des trous dans son entourage, dans ses conseillers, dans l'armée. Il fallait y remédier, allier tactique, politique, loyauté et mérite. De quois 'arracher les cheveux. Finalement, le chevalier retrouva l'usage de sa langue, acceptant l'honneur avec joie, mais nuançant ses propos en rappelant que le sieur de Hautval n'était pas officiellement mort et qu'il restait l'éventualité d'un retour. Un sourire se dessina sur les lèvres du roi alors que le silence acceuillait les paroles du chevaliers. Il entendit alors le faible murmure de la jeune Ashenie et tourna la tête vers elle, lui signifiant ainsi qu'il avait entendu. Il ne se départit pas de son sourire, se contentant d'acquiesça à ses paroles. Il ne savait pas si les autres avaient entendu, aussi s'abstint-il de tout commentaire pour ne pas mettre la demoiselle dans l'embarras. - "Chevalier de Portelame, telle réponse ne fait que renforcer la confiance que j'ai en vous et en votre honneur. Il est de fait que si le Baron de Hautval revient un jour parmis nous, sa place lui reviendra de droit, si les dieux le veulent. En attendant, Messire, il faut un homme de bien et d'expérience pour diriger le Lys d'Or et vous semblez posséder toutes les qualités requises pour assurer ce poste difficile." Trystan se tut un instant et revint à Keshem qui devait se demander s'il n'avait pas été oublié. - "Chevalier de Portelame, maitre du Lys d'Or, acceptez-vous cet homme dans vos rangs, comme un frère, digne de servir la couronne et le roi? Si tel est le cas, il n'aurait plus insigne honneur que d'être adoubé officiellement et à la vue de tous par un homme de votre valeur." Et voilà comment Trystan réglait un problème épineux... D'une pierre, deux coups : il désignait Urien comme chef du lys d'or, soit l'ordre le plus prestigieux du royaume, et lui accordait ainsi l'honneur d'adouber le jeune bûcheron, qui serait lui même honoré d'être reconnu chevalier par son supérieur et ses pairs à la vue de tous. Et de surcroit, Trystan n'avait plus à craindre de commettre une erreur en adoubant le chevalier... à l'aveuglette. Il se devait de conserver sa dignité et cet étrange charisme qui faisait oublier sa cécité tant il semblait assuré dans ses paroles et dans ses gestes. Et il lui était clairement apparu qu'il ne pourrait que paraître maladroit à vouloir assumer la cérémonie lui-même. De plus, Urien était un vrai chevalier, un combattant aguerri, alors que le roi était plus versé sans les arcanes. Définitivement, il fallait qu'un guerrier reconnaisse Keshem comme tel, trystan n'avait pas à l'imposer. |
| | | Keshem Lerr
En attente de validation.. Nombre de messages : 274 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2009 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Jeu 14 Mai 2009 - 13:39 | |
| Keshem ne put s’empecher d’arquer un sourcil lorsque le Roi avait appelé Urien Portelame. Il s’appreta à reprendre le Roi lui-meme, pour rappeler son nom, mais vit que Trystan se tournait en effet vers le second de l’Ordre. Il observa l’échange entre les deux hommes sans rien dire, écoutant attentivement la proposition du Roi. Le géant toussota légèrement comme pour signaler sa désapprobation, mais la réponse du « Chevalier au Chien », lui décrocha un large sourire et il balada ses yeux ravis sur l’auditoire visiblement endormi, qui scrutait l’ancien bucheron comme des hyènes autour d’une carcasse. Le sourire se dissipa à mesure qu’il découvrait les mines sceptiques des visages qui l’entouraient et il tourna de nouveau ses yeux vers le haut des quelques marches, croisant le regard de la Reine qui, contrairement à la plupart des autres, était chaleureux et souriant.
Le grand nigaud rougit comme un poupon face aux doux traits royaux, avant de baisser les yeux pour tomber sur un chien loup magnifique. Le museau pointu et les oreilles à moitié baissées, il était posé paresseusement sur le ventre observant les événements du coin de l’œil. On dit que les enfants ont une odeur spécifique qui fait que les animaux sont attirés vers eux, systématiquement. On parle aussi de ces personnes qui ont un charme animal tellement puissant que les chiens et chats lui collent aux basques. Keshem est un mélange des deux à la fois, son regard, presque émerveillé lorsqu’il regarde l’animal, et ce geste presque inconscient qui nait au bout des doigts, qui fait que l’index et le pouce se frottent lentement, attirant l’attention du chien. Bien sur, ce charme a de mauvais cotés, parce que bizarrement les ours et les loups aiment cette particularité, et puis vu le colosse, y a de quoi bouffer, si vous me passez l’expression.
L’animal se redressa lentement en observant l’inconnu, il ne devait jamais avoir vu d’enfant aussi grand et gros. Pourtant il se dirigea lentement vers Lerr, reniflant dans sa direction. Le géant, lui, avait positionné sa tete vers le Roi, qui continuait à deviser avec Urien, pourtant toute son attention était focalisée sur le chien, et ses doigts continuaient de se frotter lentement alors qu’il jettait de petits coups d’oeils rapides en souriant. Le chien quitta l’ombre du trone de la Reine puis descendit la volée de marche en remuant la queue, la langue pendouillante et les oreilles baissées. Il vint s’asseoir près du colosse, malgré les remontrances discrètes de sa maitresse, se retournant vers elle une seconde avant de poser sa patte sur la jambe de Keshem.
Le géant posa ses yeux vairons sur le chien, qui eu un soubresaut d’excitation ainsi qu’un jappement étouffé. Tout sourire le géant s’accroupit et caressa le chien loup balayant les dalles colorés avec sa queue et remuant la tete en dévisageant l’homme. Keshem passa sa large main entre les oreilles de l’animal, l’ébouriffant légèrement et en récompense, il eu droit à une léchouille monumentale partant du menton jusqu’au sourcil droit. Dans un grognement, Keshem essuya la bave avec le dos de sa main, la mine un peu déconfite mais malgré tout joyeux de ce grand gamin jouant avec son toutou. Le Roi sembla s’adresser à lui et machinalement, toujours focalisé sur le chien, il lacha un.
Quoi ?
Il releva la tete sur ce mot, avec l’air d’une personne qu’on vient de sortir d’un petit assoupissement. Voyant Urien et Trystan lui faire face, Keshem se dit qu’il avait loupé un épisode et il renvoya son compagnon poilu auprès de ses maitres en le poussant gentiment derrière la tete. Le chien repartit comme il était venu, en remuant la queue, visiblement ravi de cette nouvelle connaissance, observant la Reine avant de s’asseoir auprès d’elle. Keshem profita de l’occasion pour adresser un regard un peu désolé vers Lilianna et se concentrer sur Urien, lui adressant un sourire franc. Il venait de comprendre, du moins espérait-il que ce soit ça, Urien allait guider le Roi pendant l’adoubement, ou le remplacer peut etre. A vrai dire, Keshem se demandait comment un aveugle peut poser une épée sur les épaules d’un chevalier alors qu’il est aveugle ? Et bien la réponse était toute trouvée ! Il observa Trystan en souriant, attendant la suite de la cérémonie, la suite était pour lui et le prochain ordre qu’il aurait serait de se mettre a genou… |
| | | Urien Portelame
Humain
Nombre de messages : 143 Âge : 40 Date d'inscription : 27/02/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Ven 15 Mai 2009 - 20:34 | |
| Et bien quelle ne fut pas ma surprise en entendant le discours du Roi à mon propos. Jamais je n'aurais pu escompter pareilles éloges de toute ma vie. Est-ce bien de ma personne qu'il s'agit ? C'était tout simplement incroyable. Je m'étais levé ce matin dans l'espoir de pouvoir rencontrer Sa Majesté au sujet de Charles de Hautval, et voilà qu'en à peine dix minutes je me retrouvais à la tête du Lys d'Or et d'un Chevalier en passe d'être adoubé. Si tout ceci n'était qu'un rêve alors j'aurais apprécié que l'on me réveille afin de m'épargner l'amertume qu'il m'en coûterait. Lorsque le Roi utilisa le terme "Maître du Lys d'Or" je ne pus réfréner cet élan soudain du devoir accompli. Finalement, je la méritais peut-être, cette place:
" Votre Altesse, le chevalier de Wine ici présent, à toutes les qualités requises pour faire partie de cet Ordre prestigieux, la connaissance des convenances mis à part, il n'y avait aucun reproche, ni aucune moquerie dans le ton de ma voix, mais tout ceci, il l'apprendra comme tout à chacun. Je me tournais vers l'assemblée. Voyez comme il a été fidèle à la Couronne, à son Roi. Ne sont-ce pas là les pré-requis nécessaire pour faire d'un homme, un chevalier ? La Loyauté, la vertue, le sens du devoir, le sacrifice ? Il a honoré le code de la chevalerie et son serment. A mes yeux, il mérite amplement sa place au sein de l'Ordre du Lys d'Or. Son Altesse à su lire le coeur de cet homme et pour ma part, j'ai été touché par le sien. Je plongeais mes prunelles au fond de celle de Keshem. Il est temps chevalier de Wine, de vous offrir ce qui vous revient de droit. A genoux Messire. "
Je n'avais aucune idée de ce qui pouvait se passer dans la tête des personnes présentes et à vrai dire, cela m'importait peu. Je pouvais passer pour un traître, un parjure de faire rentrer ce "paysan" dans l'Ordre le plus prestigieux du Royaume. On pouvait me cracher au visage ou quoi que ce fusse d'autre que cela me serait totalement indifférent. Je savais ce qu'il devait advenir. Je savais, en cet instant, où se trouvait mon devoir. Le colosse s'abaissa. La montagne me paraissait toujours aussi gigantesque bien que je la découvrais de plus en plus agité. Derrière cette avalanche de muscles se trouvait un être d'une gentillesse presque naïve. Qui aurait pu croire que ce géant n'était en fait qu'un grand enfant dans le corps d'un homme ? J'avais confiance en lui, je savais qu'il ne me décevrait pas. Intuition ? Folie ? Pitié ? Rien de tout cela. C'était une certitude qui n'avait aucune accroche. Elle était là en moi, à chaque fois que je croisais son regard. Je déposais une main sur le sommet de son crâne. Je me revoyais à mes vingt ans, le coeur en liesse, attendant avec une excitation mêlée d'angoisse, le moment où je serais enfin un chevalier digne de ce nom:
" Fils et Filles de Diantra ! Ma voix s'éleva, puissante et profonde, son écho vrombissant se répercutant contre les parois des murs de pierre. Aujourd'hui est un jour particulier pour l'un d'entre vous ! Mon regard balaya l'assemblée. Je peux lire dans vos yeux toute l'incompréhension et la perplexité de cette décision, je peux ressentir la désapprobation de certains mais laissez-moi vous dire une chose ! Ayez foi en la sagacité de notre Seigneur et Roi, Trystan d'Erac. Fiez-vous à mon jugement. Cet homme est un chevalier. Si vous n'avez pas foi en le courage et la bravoure de cet homme, alors ce n'est pas seulement son honneur que vous baffouerez mais le mien et celui de Sa Majesté. Il était hors de question que je laisse les doutes, la peur, l'inquiétude entâcher l'honneur de l'Ordre, et de ses membres, que je représentais. Je me devais rassurant et sans équivoque. C'est donc avec une certaine ferveur que j'appuyais ma remarque à cet effet. Mon attention se reporta sur Keshem. Messire Lerr, par cet acte de bienséance et sous les yeux de la Cour de Sa Majesté, je bénis votre âme et votre coeur afin, qu'à jamais, il soit l'instrument de Son Altesse, de Sa bonté, de Sa compassion, de Son courroux. Je me mis ensuite à réciter le serment du chevalier, que je connaissais par coeur, en laissant le temps à Keshem pour répéter chacune de mes phrases. J'étais à la fois ému et fier de pouvoir à nouveau consacrer la vie d'un homme. Je revoyais en Keshem, mon défunt écuyer et cette seule pensée suffisait à m'emplir d'une grande allégresse. Tu croiras à tous les enseignements de l'Eglise et tu observeras ses commandements. Tu protègeras l'Eglise.Tu défendras tous les faibles et les opprimés.Tu aimeras le pays où tu es né.Tu ne fuiras jamais devant l'ennemi.Tu combattras les infidèles avec acharnement.Tu rempliras tes devoirs féodaux. Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole.Tu seras libéral et généreux.Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l'injustice et le mal. J'ôtais la main, du crâne de mon chevalier et lentement l'amena à la garde de mon épée. D'un geste rapide et sec, je sortis la lame de son fourreau. Elle était toujours aussi éclatante malgré quelques éraflures. Par cette épée, reçoit Chevalier Lerr, la collée qui scellera ton appartenance à l'Ordre du Lys et ce, à jamais. Je lui donnais trois coups du plat de ma lame, deux sur les épaules et un sur le sommet du crâne. Au nom de notre Roi et Souverain, de nos dieux, du peuple de Diantra et du Lys d'Or, je te fais chevalier ! Sois vaillant, loyal et généreux ! Lèves-toi Chevalier de Wine ! "
Je posais ma main gauche sur son épaule et mon visage se fendit d'un sourire chaleureux et bienveillant. |
| | | Keshem Lerr
En attente de validation.. Nombre de messages : 274 Âge : 39 Date d'inscription : 11/01/2009 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié | Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Mer 20 Mai 2009 - 22:33 | |
| Le regard de Keshem était fixé sur son nouveau chef, souriant et fier, se tenant bien droit, déployant son double mètre dans sa globalité. Son poitrail bombé sous la tunique sombre, le colosse respira profondément alors que Urien lui intimait l’ordre de s’agenouiller. Une fois le genou en contact avec les dalles fraiches, la tete inclinée en direction du couple royal et du « Chevalier au Chien », Urien commença le discours qui ferait donc officiellement de Keshem Lerr, simple bucheron adoubé dans un bois au fin fond de Hautval au Chevalier de Wine, fait chevalier au cœur du royaume humain, dans le joyau qu’était le château royal, aux yeux de la noblesse et de ses pairs. La voix grave résonna sous les frondaisons de marbre, arrachant un petit sourire au géant lorque Urien rappela à l’assemblée sa valeur. Ce sourire n’avait rien de confiant et de présomptueux, au contraire il était rempli d’humilité, ressentant presque de la gene, il avait fait son boulot, voilà tout.
Keshem releva les yeux pour recevoir la bénédiction de son supérieur, puis baissa de nouveau la tete alors que Urien débutait le serment du Chevalier. L’image de sa jeune sœur traversa son esprit, sa mort qu’il avait à présent vengé et la joie qu’elle devait éprouver pour lui depuis le Royaume des Morts. Une autre pensée partit vers ses parents, l’honneur qui imprégnait le nom de son père, quelle fierté devait-il ressentir. Une dernière fugace se dirigea vers Charles, toujours porté disparu et qui, le premier, avait reconnu le colosse comme un de ses pairs chevalier.
Le premier coup du plat de la lame sur son épaule gauche le sortit de son reve et après que les deux derniers coups eurent été portés, Urien rengaina sa lame pour prononcer ces mots si connus et qui rendaient fier meme le plus froid des hommes.
Lèves-toi, Chevalier de Wine !
Keshem se redressa, son regard s’arretant à la meme hauteur que celui du « Chevalier au Chien », malgré le fait qu’il soit une marche plus haute que Lerr. Le colosse vit le visage chaleureux de son supérieur lui décrochant un large sourire à son tour, légèrement ému. Des applaudissements esseulés se firent entendre depuis la gauche, semblant venir d’une unique personne que Keshem ne pouvait voir d’où il était. Aux yeus de tous, le Chevalier de Wine fut dévoilé en cet matinée d’été ensoleillé, au cœur du Château de Diantra |
| | | Lilianna
Ancien
Nombre de messages : 3343 Âge : 40 Date d'inscription : 18/02/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Lève toi ... Chevalier [Libre] Jeu 21 Mai 2009 - 11:01 | |
| Si elle était un peu effacée , Lilianna avait néanmoins suivi la scène avec attention. Elle était les yeux du roi , presque aucun détail ne lui échappait. Elle voyait les regards des femmes et ceux des hommes , comprenait certains des messages que les gestes faisaient passer. Bien naïfs étaient ceux qui pensaient qu'elle ne faisait attention à rien de particulier. Lilianna n'était pas là en tant que décoration. Les regards d'Esidenir lui paraissaient de mauvaise augure. En revanche , ceux de sa fille lui semblaient pleins de déférence et d'admiration. Cela changeait un peu... Lilianna fut étonnée , lorsque Trystan appela un autre chevalier , connu sous le nom de «Chevalier au chien». D'ailleurs , Cabal semblait tout content de voir un de ces camarades non loin de lui. Non pas qu'il n'y avait pas de chien dans le palais , au contraire , mais en général il restait près de son maître ou de sa maîtresse sans broncher. Lilianna eut un sourire , voyant l'animal tout content.
Tout d'un coup , avec un petit jappement joyeux , il se leva et alla jusqu'au futur chevalier. Lilianna fronça les sourcils , avant de reprendre son sourire. Impossible d'en vouloir plus de quelques secondes à ce chien. Keshem s'agenouilla pour le caresser et il fut récompensé par une léchouille monumentale. Lilianna étouffa un petit rire , rappelant l'animal auprès d'elle. Immédiatement , il obéit et trottina jusqu'à sa maîtresse. Lilianna le gratifia d'une caresse , avant de reporter son attention sur le chevalier qui allait adouber le héros. Lilianna avait déjà assisté à des adoubements par le passé , et il n'était en effet pas rare que ce soit le chef de telle ou telle caste qui adoube son futur soldat. Intérieurement , elle souriait. Trystan s'était aussi arrangé pour déléguer cette tâche qui lui aurait posé quelques problèmes. Il était doué , très doué.
Bientôt, ce fut le silence dans la salle. L'adoubement commençait. Lilianna ne quittait pas des yeux les deux Lys. Elle fut grandement étonnée par le discours de Maître du Lys d'or , elle ne s'attendait pas à ce qu'il puisse avoir une telle prestance. L'instant d'après , un nouvel homme se relevait , chevalier. Un tonnerre d'applaudissement retenti alors dans la grande salle. Sans doute certains n'étaient-ils pas sincères , mais qu'importe , c'était un moment de joie. Puis le silence se fit , alors que Lilianna se levait doucement , demandant le silence. Elle posa un regard bienveillant sur le tout nouveau chevalier.
« Aujourd'hui , un grand chevalier vient de voir le jour. Aussi je vous adresse mes plus sincères remerciements. Mon époux vous doit la vie , et je vous dois la mienne , par conséquent. »
Elle sourit doucement.
« Puissent les Dieux veiller sur vous aussi bien que vous veillerez sur notre Roi. »
Lilianna le salua d'un geste de la tête , avant de reprendre sa place près de Trystan. On amena alors des tables , de nombreuses victuailles et des tonneaux de vin. Durant ce moment d'allégresse , Lilianna informa Trystan qu'un homme de la garde de sa cousine avait attrapé Thibaud pour demander une entrevue au roi. D'ailleurs , le jeune valet vint en informer le roi , un peu plus tard.
On festoya longtemps et le chevalier fut l'objet de toutes les attentions. Il y eu de nombreuses réactions. Puis au bout d'une heure et demie , le couple royal se retira , la reine étant fatiguée par sa grossesse avancée.
[ Et voilà , c'est terminé , merci à tous ! :) ] |
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