- Dernier Hommage -

La journée était douce. Un vent léger soufflait vers l'Est, entrainant feuilles et brindilles dans des tourbillons colorés. En plein milieu de la Grande Forêt Anaëh la guerre ne semblait pas exister. Tout était paisible, peut être même trop paisible peut être. Depuis des siècles la Forêt n'avait pas connu la guerre, depuis des siècles l'Armée Elfique avait préservé l'immensité verte. Mais ça ne durera pas, les Sombres finiront par revenir sur la Terre qui les avait vu naitre. Et toute la paix dont était remplie la Forêt Anaëh ne suffirait pas a calmer la rage qui coule dans leur sang. Les Elfes étaient prêt, prêt à défendre ce qu'ils chérissaient, prêt a donner leur vie pour ce en quoi ils croyaient.

Mais la guerre n'était pas encore là, jusqu'à présent elle s'était arrêtée aux frontières du Royaume. En ce jour, et bien que la guerre eut été dans tous les esprits, les Elfes, Humains et Nains qui s'étaient regroupés n'étaient pas la pour préparer le combat. S'ils étaient tous rassemblés c'était pour rendre un dernier hommage a celle qui les avait menés bravement au combat. Arylwren Isàdith était morte, le Chef de l'Armée des Divins était tombée au combat comme de nombreux autres. Mais bien que toutes les victimes de la Bataille d'Alonna aient été pleurées, le sort d' Arylwren Isàdith touchait plus âmes de certains ; les Membres de l'Armée des Divins. Ils avaient perdu un leader, celle qui pendant des années les avait conduit a combattre la cruauté des Sombres. Aujourd'hui elle n'était plus là pour diriger l'A.D, et personne en ce jour ne se sentait la force de reprendre le flambeau qu'elle avait laissé. Pas même Ethelryth Eldreda, tout Capitaine d'Infanterie qu'il était.

Sous un arbre immense il se tenait debout, droit et fier, revêtu de son armure dorée, reflétant les rayons du soleil qui tombaient sur le métal luisant. Devant lui une assemblée importante c'était rassemblée. Pour la plupart il s'agissait de membres de l'Armée des Divins, mais d'autres personnes ayant combattu à Alonna s'étaient joints a la cérémonie. La journée touchait à sa fin, même si le soleil brillait encore haut dans le ciel. Et bientôt il faudrait tirer les épées de leurs fourreaux a nouveau. Ethelryth toussa légèrement pour attirer l'attention de tous, même s'il n'en avait pas besoin, tous avaient déjà les yeux tournés dans sa direction.

Derrière lui se trouvait une stèle, immense, finement sculptée, sur laquelle tous pouvaient lire la phrase suivante : "Cette stèle haute et fière est ici en souvenir d'Arylwren Isàdith, Chef de l'Armée des Divins, tombée au combat lors de la Bataille d'Alonna. Gloire et honneur a notre Chef, gloire et honneur a notre camarade." La phrase était écrite en Elfique puis était répétée dans les deux autres langues. Après un dernier regard a la stèle, Ethelryth fit un pas en avant, montant sur une immense racine qui le mit a hauteur de la stèle.

"Mes amis, en ces temps obscurs, beaucoup de nos frères ne rentre pas de la Bataille. Aujourd'hui nous sommes rassemblés pour rendre hommage a Arylwren Isàdith, qui, pour défendre Alonna et tout ce en quoi nous croyons, a fait don de sa vie comme tant de nos amis. Sa disparition est une perte énorme pour chacun de nous et pour l'Armée des Divins. Les combats et les batailles ne s'arrêteront pas, la guerre ne fait que commencer, mais nous avons le devoir de continuer la lutte, pour défendre nos Royaumes, pour que les morts ne nous aient pas quittés en vain, pour que les Sombres paient leur cruauté et leur ignominie."

Ethelryth fit une pause. Ses bras étaient restés le long de son corps mais sa main droite s'était refermée avec force sur le pommeau de son épée. A sa tristesse se mêlait un colère quasi irrationnelle. Trop étaient morts à Alonna quelques semaines a peine plus tôt, trop mourraient dans les Batailles a venir. En douze siècles de guerres et de combats il avait vu bien trop de fois la mort.

"Arylwren Isàdith nous a laissé une tâche a finir et moi, Ethelryth Eldreda d'Eryndolen, Conseiller de l'Armée des Divins, Capitaine d'Infanterie de l'Armée Elfique, jure sur cette stèle que jamais les morts ne seront oubliés, que jamais je ne faiblirai face aux Drows, et que tant qu'il restera un Sombre cherchant a détruire ce que nos pères ont construits je ne trouverai le repos."

Sa voix résonnait maintenant dans toute la Forêt. Autour d'eux le silence c'était fait, le vent s'était apaisé, et le soleil avait commencé a prendre sa teinte flamboyante. Même si Ethelryth était plus un guerrier qu'un orateur, l''assemblée avait levé le point pour soutenir les mots du Capitaine. S'ils étaient arrivés déprimés et marqués par la Bataille d'Alonna, tous étaient maintenant prêt a reprendre le combat. A vrai dire ils n'avaient pas besoin de grand chose pour se remettre en selle, la tâche qui les attendait était bien trop importante.

Ethelryth avait sauté de la racine sur laquelle il se trouvait pour atterrir aux pieds de la stèle. Il la salua comme si ça avait été Arylwren Isàdith elle même. Et derrière lui tous s'avançaient pour en faire autant. Tous savaient que comme bien d'autres corps, celui d'Arylwren n'avait pas été retrouvé. Mais ils n'avaient pas besoin d'un corps pour se souvenir de qui elle était et de ce qu'elle avait fait pour les Trois Peuples.

Aranel marchait calmement dans la forêt, il n'avait pas remit les pieds ici depuis plusieurs années, de bien longues années qui c'était écoulés doucement et tranquillement. Se retrouver ici était étrange pour le demi elfe. Cette endroit avait était l'un de ses lieux favoris quand il était jeune, il venait souvent dans la forêt d'Anaëh, non à cette endroit précis mais dans la zone prés de sa baronnie.

Cette endroit transpirer tellement de calme et d'amour, un endroit de rêve pour tout ceux qui cherchait à trouver le repos éternel, mais cela n'arriverait pas à Arlwren car son corps n'avait jamais était retrouvé. Seule une stèle vide et froide, une pierre de tristesse, une pierre d'ennui et de triste mort.

Le baron avait longtemps cherché le corps de son ancienne chef, mais il ne l'avait pas trouvé parmi les monceaux de cadavre qui s'était entassé durant la bataille, des monceaux de corps pourris qui aujourd'hui nourrissait tout ce qui se faisait comme charognard. Le simple fait de penser que 'wren se trouver dans cet état là lui était insupportable, une si belle et si forte elfe ne devrait jamais mourir mais toujours restez là à vivre parmi les siens.

Aranel songea à un autre problème, l'Armée des Divins. Jusqu'à maintenant personne ne s'était manifesté pour prendre la place d'Arylwren. EN toute logique ce rôle serait revenu à Aranel qui en tant que chef des armées était le plus haut gradé dans l'AD après Arylwren. Mais le demi elfe avait refusé de prendre la direction de cette guilde qui restera toujours marqué par le terrible deuil de la perte de leur maîtresse.

Le baron marcha encore quelque pas dans la forêt, déjà tout le monde semblait s'être réunit dans la forêt, pour commencer l'enterrement d'Arylwren. Aranel se fit confronter à un terrible choix, soit il endossé ses responsabilité et reprenait la direction de l'AD ou bien devait le signaler qu'il ne le reprendrait pas.

Aranel avait au fond de son cœur l'immense désir de reprendre la direction de l'AD, car cette guilde était remplit d'un rêve et d'une idée que le baron voulait reprendre, mais prendre la place d'Arylwren alors que son corps n'était même pas retrouvé était un acte qu'Aranel ne pouvait faire, il avait l'impression de voler la place de 'wren.

Le baron avait toujours le secret espoir que sa maîtresse n'est pas connu la mort, mais qu'elle était seulement blessé et qu'elle allait réapparaitre dans quelques instant. Mais ce moment Aranel l'attendait depuis une semaine déjà, et il ne s'était pas encore manifesté, il ne viendrait surement jamais, car le baron commençait enfin à se faire à l'idée de la mort.

En effet Arylwren était morte! Le simple fait de penser ses mots rempli le cœur du demi elfe d'un poids immense, le poids de la tristesse et d'un sentiment étrange, une certaine forme de culpabilité. C'était à lui, Arnel de veillez à la protection d'Arylwren, et il n'avait pas réussi, il était pris dans la bataille, mai sil n'avait pas fait attention à Arylwren, non, il l'avait laissez mourir, et il ne se le pardonnerait jamais, de son vivant cela lui pèsera toujours sur le cœur.

Pourtant, Aranel se rendit compte que ne pas reprendre la direction de l'AD resté un acte d'une traitrise immonde, il trahirait par là 'wren, laissant mourir ce pourquoi elle avait si longtemps vécu, et ce pourquoi elle s'était si longtemps battu. Il na pouvait se résoudre, à ne pas reprendre le flambeau, et aprés un dernier moment d'hésitation, le Baron se convaincu qu'il devait reprendre la direction de l'AD.

Aranel retourna s'asseoir, attendant le bon moment avant d'aller prendre la parole.

Me revoilà chez moi. Dans ces forêts que j'ai parcouru tant de fois, et qu'aucun mal ne semble pouvoir atteindre.
J'ai suivi les troupes mêlées des elfes et de l'armée des divins, tout blessé que je sois, et me voici, participant comme tout le monde à cette cérémonie funéraire.
Je n'ai jamais vraiment connu cette Isàdith dont il est question, j'ai bien entendu quelques récits des faits de l'armée des divins mais cela s'arrête là. Ça ne m'empêche pas d'afficher mon respect malgré tout, car comme je l'imaginais il n'est pas uniquement question de l'armée des divins mais aussi de la guerre et de tous ceux qui sont morts à Alonna.
Ah ! Si j'étais mort là bas je me demande bien qui s'en serait soucié à part ma famille et le duc, quoique ce dernier se serait peut-être seulement soucié de savoir qui prendrait ma succession. Je suis un inconnu comme les autres dans cette foules, je passe inaperçu, éclopé parmi les autres éclopés. Quoique mes blessures sont assez discrètes. Je n'ai guère qu'un bandage autour du crâne, le reste est caché sous ces vêtements bleu pâle qui ne me vont pas, et que je cache donc sous ma cape vert sombre, plus vraiment en état.
Heureusement je serais bientôt à Jorant, je changerais tout ça.

Le capitaine d'infanterie Eldreda a fini son discours sur sa volonté de continuer le combat, je crois que tout le monde pense pareil, et moi le premier, mon orgueil ne saurait souffrir trop longtemps l'affront qu'on m'a fait.
Tout le monde s'avance pour saluer la stèle, pour le moment je reste en arrière, après tout je ne connais pas la personne en l'honneur de qui elle est érigée, et ce n'est pas de cette personne dont je déplore la mort.
Et dire qu'il me faudra tout reprendre à zéro comme si de rien n'était. Tout ce qu'il reste de mon groupe en plus de moi c'est un fantassin à l'épaule sévèrement blessée et un éclaireur qui , s'il a réussi, devrait sagement m'attendre à Jorant. Il sera dur de recommencer avec un nouveau groupe.
En tout cas celui-ci serait choisi beaucoup plus durement et beaucoup mieux entrainé. Car si les morts ont été si nombreux à Alonna c'est bien parce que de partout personne n'avait encore vraiment d'expérience d'une guerre aussi violente. A la prochaine bataille il faudra être prêt.

[bon, un post qui sert pas à grand chose -__-', j'ai pas trop d'inspiration pour le moment, désolé >.<']

D

À

S

E

M

U

À

L

I

Le vent se levait, faisant tourbillonner quelques feuilles et en emportant certaines avec lui dans une danse funèbre.
Le temps lui-même semblait endeuillé, à en juger par la fraîcheur de l'air, parfois glaciale.
Tous, elfes, humains, nains, membres de l'alliance et de l'Armée des Divins se trouvaient en ces lieux pour saluer une dernière fois la noble disparue.
Disparue semblait être le mot, car l'on se sentait attiré par le premier sens comme par le second : puisque l'on n'avait pas retrouvé son corps, se pouvait-il qu'elle soit vivante ? A l'agonie ? Là, tout près ? Ou était-elle vraiment partie rejoindre les âmes des trépassés dans le royaume des dieux ?
Rien n'était sûr. Tout n'était qu'apparence, et lorsque vous croyiez avoir trouvé la vérité, elle vous échappait, repoussée par une réflexion qui venait subitement... la vérité n'avait jamais été aussi insaisissable qu'en ces circonstances. Les entités elles-mêmes semblaient se jouer des mortels.
La jeune barde s'avança, et ferma les yeux, comme pour entrer en communion avec l'esprit de leur chef bien-aimée.
Où était-elle ?
Là était la véritable question, mais le vent était silencieux dans son tumulte. Il s'occupait à faire claquer les cheveux des endeuillés comme pour brandir de vivants étendards en l'honneur de la défunte. Qui ne l'était peut-être pas... mais peu importait, à présent.
Elle sortit un sachet de graines, les fourra dans la terre à l'aide de ses longs doigts fins, et les arrosa. Ils donneraient naissance à une sublime plante, en guise de renaissance dans l'obscurité.
La fin et le commencement.
L'éternel cycle de l'équilibre que les dieux avaient instauré.
Il y avait pourtant un paradoxe dans cette réalité, mais... à quoi bon. Tant qu'ils vivraient, l'espoir serait, et si la défunte était réellement décédée, elle les guiderait de son promontoire de l'au-delà.
L'elfe à l'impressionnante toison rousse posa sa main sur son coeur, leva ses yeux bleus vers les sphères célestes, adressant une courte prière aux divinités, et s'écarta sans tourner le dos à la stèle, en signe d'espoir et de respect.
Ils sauraient bientôt.

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