[Rues] Un homme masqué [PV]

Le souffle encore haletant, le baron s’enfonçait dans les ruelles tortueuses d’Ydril, s’éloignant progressivement du port. Cette fois, il s’en était fallu de peu, pensa Semoras tandis qu’il s’engouffrait dans une venelle qui paraissait avoir été pensée uniquement pour les enfants faméliques. Bien sûr, il devait être hors de danger, maintenant. Malgré cela, il préféra accélérer le pas. Ce n’est pas tant qu’il se sentait menacé, mais il aurait été déplaisant qu’on le trouve en mauvaise compagnie. Les rumeurs vont vite et cela a tôt fait d’entacher une « réputation ».

Tout avait commencé par le rendez-vous qu’il avait pris avec ses hommes. L’un de « ses » navires, au contenu réel bien loin de la cargaison déclarée, avait jeté l’ancre dans le port d’Idril, où leur client les attendait. C’était au seigneur d’Olyssea de mener les négociations, sous couvert d’anonymat, bien sûr, même si, dans les faits, tout le monde se connaissaient. Les traditions ont leur importance, même dans les milieux aux mœurs les plus discutables.
L’entrevue avait eu lieu dans une quelconque maison de passe locale. La propriétaire savait fermer les yeux sur les quelques caisses que ses clients entreposaient là le temps que des deniers changent de mains. Bref, un lieu idéal.
Des bouteilles de Hautval avaient été débouchées, la simple évocation de la baronnie enflammant l’ambition du sire d’Olyssea, puis quelques créatures de la nuit aux dons soupçonnés s’étaient attelées à la détente des nobles personnalités. Les acquéreurs, soucieux de faire bonne figure, offrirent au baron une jeune odalisque qui n’avait été encore souillé par nul être, si ce n’est le doigt expert de quelque matrone méfiante. Vices et délices entamèrent une danse hypnotique auquel nul n’aurait su résister et, seule une gêne majeure parvint à stopper le ballet infernal.
En l’occurrence : l’arrivée de la garde. La suite des évènements fut une cavalcade confuse où fenêtres, toits et souterrains furent pleinement utilisés. C’est ainsi que le baron s’était retrouvé quelque peu pressé de s’éloigner du port. La marchandise était perdue mais, dans le fond, la perte n’était pas bien grande.

Non loin, sous un porche, il avisa un pauvre hère, installé pour la nuit, sans savoir s’il se réveillera demain. Le seigneur d’Olyssea explosa de rire. On ne pouvait gagner à tous les coups et par tous les Dieux, il se sentait vivant ! Pour peu, il fut presque tenté de repartir en quête d’une gueuse aux amours tarifés afin d’évacuer son excédant d’énergie.
Un bruit étrange attira son attention. Un cliquetis. Un malandrin qui aurait la mauvaise idée de venir le menacer ? Nullement. Une sorte de jardinier nocturne. Le baron en fut amusé et lança à l’inconnu :

- Alors, vilain ! Peinerais-tu à régler la dîme pour ne rentrer que maintenant ? Montre toi charitable et guide moi jusqu’à un quelconque lieu de distraction. Ta nuit est déjà perdue, n’esquive pas ma demande par l’excuse du manque de sommeil, ou il t’en cuira !

Toutes les nuits Edval se disait « Je ne ferais pas mieux de me coucher, de trouver un boulot honnête, un jolie femme et un logis? ». Et cette nuit, il le pensait encore plus fortement. Le genre de nuit où tout s'enchaine de façon désagréable.

A peine rentré de son important « travail de bureau », il tomba sur un nobliau en quête de sensation forte. Après avoir donné un ordre clair au manant qu'il était, un homme le percuta violemment. Il empestait l'alcool à plusieurs mètres et le choque semblait l'avoir fait perdre la raison. Les nuit sont elles si fréquentées dans ce maudit bourg?

Bien que le choc avec l'inconnu avait épousseté presque toute la terre séchée sur les vêtements d'Edval, il n'en restait pas néanmoins très suspect. De plus sa façon de détaler à moitié ivre indiquait qu'il était poursuivi. Enfin... On pouvait déduire cela surtout grâce au lourd martellement des gardes sur les pavés. Edval tenait plus cette hypothèse de son passé de fuyard plutôt que d'un sens de l'analyse poussé mais dans tout les camps, il fallait déguerpir au plus vite. Cependant un problème subsistait. Ces deux personnes ne pouvaient rester là si Edval ne voulait pas avoir le reste de la milice aux fesses.

Prétextant vouloir emmener le noble au plus vite, il lui indiqua la direction tandis qu'il s'occupait de l'homme ivre. En effet, il 'avait pas envie que la garde le retrouve et croit qu'il avait croisé un complice. C'est donc sous couverts d'une bonne fois de samaritain qu'il justifia son acte pour le noble tout en se dépêchant.

Prenez cette ruelle messire, la taverne du « Chat qui tousse » est pour moi celle qui offre le plus de divertissement. La bière y est savoureuse et bon marché et on trouve de jolies serveuses. (Il ne pensait pas un instant que ses gouts en matière de boisson et de femmes puissent être diffèrent du Baron) Je me charge de ce pauvre hère, qui empeste l'alcool, il ne faudrait pas qu'il s'évanouisse ici non?

Bien sur il s'en fichait, il l'abandonnerait au premier caniveau dès que l'autre homme aurait le dos tourné. Et ensuite il abandonnerait cette luxueuse compagnie au profit du tripot qu'il connaissait. Avec un peu de chance, il trépasserait sous le coutelas de quelque brigands et Edval aurait un riche cadavre à dépouiller. Sauf si on ne retrouvait pas son cadavre ou qu'il était enterré loin d'Ydril.
C'est sur ses pensées totalement vénales que Edval mena sa petite troupe à travers les ruelles, en espérant semer les gardes ou larguer l'homme encapuchonné avant qu'ils ne les rattrapent.

Si le pilleur de tombes était soucieux de se donner des airs d’angelot, les préoccupations du baron étaient d’une toute autre nature. Se faire repérer en pareille compagnie et en ce lieu pourrait lui valoir d’être snobé à d’ennuyeuses réunions mondaines où, malheureusement, nombre de décisions importantes se prenaient. Si la garde les surprenait, mieux valait savoir tirer avantage de la situation. Il avisa les pelles et pioches du manant et admit que, couplé à l’accoutrement qui paraissait avoir été cousu pour passer inaperçu, il serait envisageable de prétendre que l’homme avait tenté de le détrousser au détour d’une ruelle et que la milice arrivait à point nommé pour jeter le gredin dans une geôle obscure. Le scenario lui plaisait et il ne doutait pas un seul instant qu’une meute de jeunes pucelles issues de la petite noblesse viendraient quémander son récit, se pâmant lorsqu’il narrerait son combat héroïque contre une horde de malandrins en armes.

Cela dit, dans l’idéal, il préférait ne pas avoir à s’expliquer du tout. L’intronisation de Kalgar au rang de Comte d’Ydril aurait lieu sous peu et jusque là mieux valait préserver sa réputation. Aussi, suivit-il son gueux jusqu’au lieu dit du « Chat qui tousse », ne marquant une pause que pour signaler à son guide qu’il serait avisé de se hâter un peu, de peur de manquer l’animation de la soirée, évidemment, et s’il ne s’en sentait pas la force d’accélérer, de se débarrasser de son fardeau humain sous quelque porche accueillant. Mais, aubaine pour Dante, une planche de bois moisie clouée à même un mur forcément décrépit leur annonça qu’ils étaient arrivés à destination. Sans hésiter, ils s’engouffrèrent dans l’atmosphère moite du coupe-gorge.
La première chose qui frappa Semoras fut que, pour une fois, la taverne portait bien son nom. La fumée de foyers où grillaient des viandes à la provenance douteuse se traduisait, sur les clients, par de fréquentes crises de toux. C’est donc en s’engageant dans ce lieu que d’aucun qualifieraient de perdition que le baron lança au pilleur de tombes « Vois, brave gueux, ces marins là-bas ! Fois d’Olyssea je sais reconnaître une partie de Kjall quand j’en vois une » il faisait ici référence au célèbre jeu de dés, très populaire dans sa baronnie, et que les marins exportaient peu à peu partout sur la péninsule.

Sans laisser au pauvre Edval le loisir d’abandonner Dante et de prendre la fuite, il le tira à la table et hurla plus qu’il ne proposa aux marins « Est-il bourse assez remplie pour oser relever mon défi ? »
Des regards entendus furent échangés à la table. Un nobliau en quête de sensations fortes qui repartirait, sans doute, dépouillé avant de finir abattu dans une ruelle adjacente. Idée que devait partager Edval, que Semoras força à s’assoir à son côté d’un geste impérieux.
« Je serai ton homme » répondit un borgne dont les coutures sur le visage dénotaient un style de vie dédié à d’autres préoccupations que la paix de l’âme. Des sommes furent engagées, les marins investissant sur leur champion et, alors que ce dernier s’emparait des dés, le baron interrompit son geste.
“Le survivant amasse l'initiative.”, dit-il d'une voix docte.
“Hein quoi ?... Nan il n'est pas...”, jeta un marin décontenancé par cette règle normalement valable qu'en cas de nouvelle partie entre des joueurs identiques.
“Le soupirant vaut dignité de moribond par les règles pourpres et or.”, poursuivit Semoras.
“Mais putain de...”le borgne se tourna vers ses comparses. “Je ne connais pas le Kjall en règles pourpres et or...”
“Vous avez engagé la partie, c'est fini maintenant !”
Il y eut quelques nouvelles protestations, certains faisant valoir que les règles pourpres et or étaient réservées à la cour d’Olyssea mais le baron prit alors la peine de se présenter et fit valoir qu’il lui revenait d’incarner sa cour, droit que lui concédait les règles Keryan. Il y eut encore quelques vives discussions puis les marins finirent par céder.
“Nous jouerons donc le Kjall par les règles pourpres et or sur la loi d'Aguys en cuivre. Vous verrez, à part quelques exceptions, c'est un Kjall classique par les règles de Sharas sur la loi d'Eidde en argent.” Annonça un Semoras enjoué
« sa mère.. » murmura un matelot résolu.
Et le jeu commença. En quelques instants les exceptions se révélèrent être des failles énormes où s'engouffra l’or des navigateurs. Bientôt, des algarades éclatèrent, le ton monta et les insultes fusèrent autour de la table. A chacune de ses répliques, le baron prenait bien soin d’impliquer ses deux « compagnons », afin de ne pas se retrouver isolé et, si la situation dégénérait, que tous les coups ne se concentrent pas sur lui. Fort heureusement pour lui, les « vous trois » compris dans les insultes en provenance des marins semblaient donner résonnance à ses tentatives.

Ses yeux vrillaient tels deux typhons azurés, plus rapides que deux danseurs, aux parures couleur saphir, valsant à en perdre la raison... Malheureusement ce n'était pas la tête de Dante qui allait bientôt lâcher (quoique), son estomac lui donnait la désagréable impression de faire des bonds dans tous les sens. Le vent semblait murmurer à ses oreilles une folle chanson, le bout de ses doigts avaient mystérieusement disparu, à moins que... Un regard dans leur direction lui confirma leur imperceptible présence.
Il pouvait sentir l'air frais balayer ses joues encore rouges pivoines, sa respiration était sifflante et le plaisir d'avoir échappé à la garde étreignait son coeur essoufflé.
Son regard cobalt tentait de donner une image fixe aux êtres qui lui faisaient face, en effet le démon n'était en réalité qu'un énergumène qui rôdait au coeur des plus sombres ruelles lors d'une nuit assaillit par les ténèbres tout en portant un très vilain masque et des vêtements à faire rougir le plus pauvre des clochards...
L'autre homme présentait une gueule de nobliaux comme le jeune Horn en avait tant vu, leur prétention de se croire supérieur par simple acte de naissance n'égalait qu'avec peine le nombrilisme avancé dont ils étaient victime. En réalité, parce que Dante se voyait lui-même comme unique il ne pouvait souffrir l'idée qu'on puisse être autant voir plus prétentieux que lui. Selon lui, une personne ne pouvait se vanter qu'après l'avoir durement mérité, en ce qui le concernait, il parvint à amasser une richesse telle qu'aucun secret n'aurait pu la dissimuler... Cela remontait aux plus belles années de sa confrérie désormais morte, tout comme ceux qui la constituaient.
Et voilà qu'il se remettait à broyer le noir de son passé ! Comme après chaque reprise de conscience !
Sa petite promenade réalisée à grande enjambée avait presque dissipée les effets de l'alcool qu'il avait ingurgité auparavant, et ça c'était inconcevable ! Se laissant deux trois secondes pour analyser la situation dans laquelle il se trouvait, une idée lui vint soudainement à l'esprit.
Tout fier de s'être prouvé qu'il n'avait pas complètement perdu ses capacités fulgurantes d'adaptation, il se frotta les mains:

**Cela devrait être réalisable avec l'un de ces bourgeois qui s'enrhume du cerveau au moindre vent qui souffle et d'un... euhh... bouffon de la nuit !!! Hahaha je vais m'amuser ce soir !!**

Désireux de mettre son plan en action, il sortit d'une de ses poches intérieures un fin sachet de cuir, une légère poussière scintillante se souleva lorsque Dante ouvrit celui-ci, l'odeur qui s'en dégageait fit tôt d'atteindre son nez déjà ensorcelé.
Réalisant un très fin rail dans le creux même de son poignet, une seule inspiration suffit à faire disparaître le tout dans sa narine.
L'action avait été réalisée à l'insu des deux étrangers qui ne lui accordaient alors pas un regard.
Ses sens, déjà anesthésiés, partirent littéralement en fumée.
Une incontrôlable envie de rire prit possession de son corps, plus rien n'avait d'importance et le monde entier éclatait sous un immense prisme de couleur.
Le Maître Imposteur avait l'impression d'avoir enfin atteint la perfection, c'était l'Osmose même qui pénétrait en son sein pour lui faire connaître une symbiose absolument parfaite avec l'extérieur... La drogue que venait de prendre Dante comptait parmi les plus efficaces.

Il sentit que l'on souleva et que quelqu'un le traîna sur une bonne distance, qu'importe ! Il se sentait si bien, rien ne lui semblait insurmontable !!
Les choses s'enchaînèrent sans que ce dernier s'en aperçoive, le brouha d'une taverne, les cris de filles joyeuses, les rires de marins bourrés.
Un sourire béat aux lèvres, il suivit ses deux nouveaux compères sans faire d'embrouille et s'assit entre...euh.. le masqué et le bourgeois !
Sa tête partit alors en arrière avant de se laisser tomber avec fracas contre la table de jeux.
Lorsque son regard croisa ceux des marins surpris, il afficha un grand sourire dévoilant ses jolies dents, il cria ensuite démesurément en direction du tavernier qui le regarda d'un oeil amusé. Aussitôt un petit verre de liqueur apparut devant lui et Dante l'enquilla sans broncher (et accessoirement sans les mains...).
Après ce petit numéro, amusant pour certains, pitoyable pour beaucoup d'autres, le noble qui accompagnait Dante prit la parole.
La discussion s'enflamma rapidement et les haussement de voix furent nombreux, puis, après un accord plus ou moins entendu (plutôt moins d'ailleurs) sur les règles, le jeux fut enfin lancé.

Qu'cqu'on fait là ?!!!

Silence parmi les joueurs dont Dante faisait bizarrement parti...

Z'aimez les fieurs ?

Quelques uns des marins s'échangèrent un regard exaspéré...

Mi non plussss j'aime pô les fieurs !!!!!
-Mais tu vas pas la fermer ta gueule pauvre ivrogne !
-Nan moi c'est...
-On s'en fou ! C'est à toi de jouer alors soit tu te concentres soit tu dégages l'ivrogne !!

Dante sourit à nouveau comme emplit d'un bonheur sans limite. Il fallut encore cinq bonne minutes avant que ce dernier décide de lancer les dés, les enfonçant dans son nez ou les faisant passer dans les cheveux du noble d'Olyssea.
Puis, avec l'aide du masqué lui tenant la main pour accompagner son geste, le Maître Imposteur réussit finalement à lancer les dés...

Kjall !!!!!!!!
-Ouaiii..Glups.. Kiôl !!
-Quoi !!! Cette merde bipède a besoin qu'on l'assiste pour jeter des dés et il réalise LA combinaison parfaite ?!
-Tricheurs !!
-Eeet ta chatte enfôiray !!

Et c'est sur cette superbe répartie que Dante se permit un petit plaisir, balançant avec force sa main sur le postérieur fort agréable d'une catin, certes, mais une catin réservée par un marin mastodonte croisé ours. Cette petite différence eut pour conséquence un magnifique upercut dans le visage du jeune Horn qui s'étala comme une carpette et renversant d'un coup de pied tout l'argent posé sur la table. Les pièces se mélangèrent, les joueurs se levèrent comme une seule personne, ne perdant pas une seconde pour se jeter au sol. Riant comme jamais, Dante se leva et lança son verre (vide) en plein dans le visage d'un marin, celui-ci tomba à la renverse, le visage ensanglanté.

Yaaaa à l'attak !!

C'était ainsi que naissaient les mythiques bastons, dans un bar en pleine milieu de la nuit où chacun mettait de côté leurs problèmes, leur classe sociale, leur race, fixant leurs pensées sur le coup de poing qui venait écraser votre nez et ne se souciant que du coup de pied qui allait éclater votre arcade.
Dante s'amusa à se battre en récitant les poèmes d'un saltimbanque nommé Dimble Murnig, puis se vit en train d'exploser de l'intérieur tout en volant au dessus de nuages savonneux, il tenta un saut de l'ange à partir du comptoir dévasté avant de poursuivre des papillons à la chevelure brune et au seins énormes.
Profitant d'un instant de répit et d'une brève prise de conscience, il s'avança sournoisement auprès de sa proie:le Baron L'Olyssea se voyait alors en train de frapper un cul-de-jatte. L'index imbibé des cristaux de la Muse Des Oubliés, le jeune Horn lui sauta dessus et enfonça son doigt plein de drogue dans le pif du noble. S'approchant de son oreille, il lui chuchota ces mots étrangement épris de sens:

Je t'offre pour cette nuit seulement un accès direct au Paradis des milles Visions dont le plus dément de tes rêves n'atteindrait la cheville. Profites-en bien.

Son esprit lui échappa de nouveau tandis qu'une bouteille le percuta dans le dos, lançant son pied au hasard, il sentit le contact d'un genoux se briser, se mettant à rire tout léchant le reste de drogue qui incrustait la peau de son index, Dante se sentit soudainement devenir homme truite et il se jeta la bouche ouverte dans le vide...
Lorsque sa métamorphose fut terminée il s'approcha de sa seconde victime:

T'peux pas m'échappey l'masqué !! Allez l'masqué laisse toi aller !



HRP: Désolé de ce p'tit coup de folie, je me suis enflammé et mon texte est pitoyable T_T pardonnez-moi mes amis !! ^^'

De la sueur s’échappait abondamment par son masque. Rien ne se passait comme prévu! Alors que ses cheveux, déjà taché de terre prenait un air huileux sous la chaleur de l’endroit, il suivait le Baron à petit pas. Jouant d’un jeu qu’il ne connaissait pas, il essaya de trouver le moyen le plus rapide de s’éclipser. Il n’en eu pas l’occasion, l’homme ivre ayant une chance insolente au jeu, et déclenchant une échauffourée. Alors que les coups volaient, la frêle constitution d’Edval était un problème. N’étant pas particulièrement vif, il ne tarda pas à se recevoir un cou dans le ventre qui le plia en deux. Des chandelles dansaient devant ses yeux sous le manque d’oxygène. Sacré soirée!

Maudissant d’avoir rencontré ces affreux compères, il essaya de trouver le chemin de la sortie mais fut arrêté de nouveau par le fracas d’un tabouret entre ses omoplates. Le tabouret, de bois massif, n’eut pas la moindre égratignure au contraire d’Edval qui senti sa colonne craquer. Il était à terre maintenant, et rampait pour atteindre l’air libre, tout en se faisant marcher dessus par quelque marins lourdaud. Il crût même y passer lorsqu’une catin criait au voyeur. Elle pensait simplement qu’il se trainait à terre pour le plaisir de voir les jupons de cette femme qui aurait très bien put être naine au vue de son embonpoint. Son ami de la soirée, de tour de taille tout aussi important et bien plus grand qu’Edval, semblait vouloir le clouer au sol de son poids. D’une roulade chanceuse, il parvint à esquiver le pied vengeur tandis que l’autre huluberlu l’appelait.
«J’ten foutrais des masqué moi! »
Mais force était d’admettre que son visage était invisible, encapuchonné dans de sales vêtements où caché par un masque grimaçant. Alors que l’homme, qui n’articulait qu’a peine, s’approchait de lui, Edval dégaina ce en quoi il avait le plus confiance: Sa pelle. Ne pas attirer l’attention était son crédo et cet abruti fichait tout en l’air. Il aurait l’air malin si des bijoux tombaient de sa poche dans la bagarre et encore plus dans ce tripots infâme. Il se releva tout en manquant de chuter à terre de nouveau et leva la pelle dans les airs. Et, tel un joueur de glof (pratiqué dans un lointain pays où les terres ne sont qu’étendues verdoyantes), il assena un coup de pelle pour calmer le forcené. Cependant, au vu de l’énergie qu’il déployait pour s’agiter il pourrait esquiver ce coup de pelle qui pourrait bien lui fracasser le crâne.

HRP: Désolé du post :s je suis en pleine période d'exam et ne connaissant que peu mon personnage j'ai du mal à le faire réagir au facéties de notre ami (et j'aime ton post alors ^^)

Il est soirées où tout semble aller trop vite, comme un jouvenceau entre les cuisses d’une des belles du port de Sharas. Le baron, amateur de bons mots, n’avait guère eu le temps d’achever ses déclarations calomnieuses, mais néanmoins affirmées avec aplomb, sur la génitrice de l’un des marins que déjà le monde semblait chavirer en un déluge de mains avides d’or et qu’au-dessus le ciel s’embrasait d’un ouragan de pièces de mobilier. Tel un océan en furie, les matelots se jetaient les uns sur les autres, frappant, mordant ou délestant la bourse de celui qu’ils nommaient, un instant auparavant, « compagnon »
Dressé pour la guerre, le sire d’Olyssea trouvait un certain plaisir à cette mêlée furieuse. Il y voyait la vigueur du bon peuple d’Ydril et cela enflammait ses désirs. Néanmoins, un poing désireux de rencontrer son estomac le poussa à entrer dans la danse. Le nobliau ne se fit alors pas prier pour, chose rare, se montrer généreux. En effet, tout ce qui passait à sa portée se voyait abondamment roué de coups. Or, tandis que la découverte d’un tabouret presque intact annonçait au baron que ses capacités de bourre-pif venaient d’augmenter, l’ivrogne rencontré plus tôt dans la soirée se rua sur lui et, sans prévenir, lui…enfonça profondément l’index dans le nez.

La rapidité d’effet de la drogue avait un avantage majeur : elle empêcha à Semoras de s’interroger longuement sur le sens profond du fait qu’un inconnu entreprenne d’aller grailler au fond de ses narines et ce en pleine bataille.
En contrepartie, ce n’était pas sans défauts. Non que le fait de se prendre pour une galère de guerre soit particulièrement dommageable lorsque l’on se trouve dans une chambre capitonnée, mais cette idée prend une toute autre ampleur lorsque l’on est engagé en plein combat. Il percevait nettement les vagues sur ses flancs, les coups de ses adversaires, auraient répondu certaines mauvaises langues, le vent dans sa voilure, les projectiles qui volaient non loin de son visage et les embruns sur sa coque, là encore les vils auraient prétendu qu’il ne s’agissait que des verres qui traversaient la salle par voie aérienne.

« CATAPULTE ! FEEEEEEEEUUUUUUUU » hurla un seigneur qui se voyait désormais parfaitement dans la peau d’un amiral. A grands efforts de battements de rames, ou de bras, c’est selon l’état de conscience, il s’approchait des bâtiments ennemis, d’autres pauvres hères engagés dans des duels improbables, et tentait de les assommer à l’aide de sa catapulte à la visée aléatoire, à savoir : tous les objets qui tombaient sous ses mains.

Très impliqué dans son rôle, Semoras ne manquait jamais de ponctuer ses mouvements de grands « pschiiiii » ou encore « voooooouf » qui étaient, selon son cerveau embrumé, les bruits typiques d’une galère en mouvement. C’est donc dans un état de conscience discutable qu’il jeta de toutes ses forces un tabouret dans une direction que la vigie du navire, une voix qui éructait des chants paillards à l’arrière de son crâne, lui avait indiqué.
« Pfiiiiiiiiiiiiiiiiii attaque aérieeeeeeeeeennnnne ! »

Oui, il est des soirs où tout va trop vite pour que les choses se passent bien...

[hrp: sans problème pour moi aussi ^^]

A cet instant, Semoras d’Olyssea ou, selon son hallucination du moment « Grand Général Suprême des Hordes Noires Scintillantes du Chaos de l’Armée de La Lumière Juchées sur les Terribles Hongres de Guerre » s’octroya une seconde pour admirer le champ de bataille. Nul doute que l’issue en serait décisive pour le sort de l’Humanité et tout un tas de choses importantes aux yeux des hommes de bien. Cependant, il était confiant. Il était sûr de la force de son ost, prêt à se sacrifier pour leur sainte tâche. D’un geste sûr, il abaissa la visière de son heaume, un seau trouvé dans le jardin, diraient les mauvaises langues, avant de pointer de « la Fendeuse d’Or Divine », son épée légendaire, ou, si l’on était sobre, une bouteille d’infâme piquette du Langehack, le place forte ennemie.

« Mes braves ! Repoussons l’engeance méphistophélique dans les profondeurs qu’elle n’aurait jamais dû quitter ! Libérons ce monde de leurs désirs impurs et créons le nouvel âge d’or qui verra la naissance d’une période de gloire, de prospérité et de mœurs lascives au sein des duchesses ! Avec moi mes Teigneux ! (dit-il en faisant référence à cet ordre monastique, adepte de la Teigne-rouge, alcool fortement hallucinogène)

Il entreprit alors de gravir, suivi de ses braves, l’une des échelles dressées sur les murs ennemis, ce qu’un observateur neutre aurait qualifié de tentative désespérée d’un homme fortement alcoolisé de s’introduire par une fenêtre située au rez-de-chaussée. La chose n’était pas aisée, les coups pleuvaient sur son heaume de guerre, tout du moins le seau peinait à passer à travers le trou qu’il s’était ménagé, mais néanmoins rien ne pouvait arrêter cet homme guidé par une foi inébranlable.

Bientôt, un baron couvert de coupures superficielles rampait dans l’un des couloirs de la demeure. En assassin drow qu’il s’imaginait être, il longeait les murs en poussant de grands cris symbolisant sa furtivité comme « Fchiiiuuuuuuuu….tsaaaaaaaammm »
A ses côtés, ses deux compagnons se tenaient prêts. Leur mission était d’importance et serment avait été prêté de ne point faillir. Des bruits de pas se firent entendre. Semoras raffermit sa prise sur sa bouteille, le sort du Monde allait se jouer maintenant…

[désolé encore pour le retard mais j'étais vraiment pris =/]

Le poulpe, que s’imaginait être le baron, était, à ce moment, confronté à un bien sombre problème. En effet, sa nature de céphalopode impliquait un grand nombre de tentacules qui s’étiraient en tous sens, renversant mobiliers et convives, réveillant des peurs ancestrales liées aux différents contes sur les Krakens. Cependant, outre le problème du desséchement de sa peau spongieuse, exposée à l’air libre, la forme humaine de Semoras ne parvenait à fournir que deux bras. Quels tentacules étaient réels ?

Autant dire que l’interrogation agitait le sire d’Olyssea au point de lui faire oblitérer totalement la situation dans laquelle ses compagnons hippocampes étaient plongés. Il se devait de percer le secret des excroissances fantômes. Or, quel meilleur moyen que de toutes les utiliser et de voir celles qui provoquaient des effets ? Ici une armoire semblait demeurer intacte, ici un bibelot se brisait, là un tapis demeurait immobile tandis que qu’un sire rubicond, contrastant avec son armure d’un noir de jais qui ne couvrait que de rares parties de son anatomie, affirmait que le baron pouvait continuer ses investigations.

Mais une sainte tâche mandait le baron. Il voyait, dans l’immense tonneau au centre du salon, le royaume perdu d’Ath lenth Is, enfermé dans une cruelle prison de bois. En véritable paladin, l’olysséen se saisit d’une hache d’apparat, au mur, avec laquelle il entreprit de libérer ses frères injustement opprimés. Tel un berserk, rien ne pouvait l’arrêter de son but, et en aucune manière les supplications des démons qui surgissaient de nulle part. En réponse à chaque coup qu’il donnait dans l’odieux édifice, le Masqué frappait un geôlier dont les membres prenaient, peu à peu, des formes incongrues. Puis, les barreaux cédèrent.

Des dizaines de litres de Coteaux de Dan, un fameux Hautval, déferlèrent dans la pièce en hurlant « LIBERTEEEEEE ». Emporté par la marée, le très noble paladin de l’ordre radieux d’Ath Lenth Is, Semoras, savait que désormais, à sa mort, il irait ripailler au côté des Justes.