Réveil au milieu de nulle part

Le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles... Aelene ouvrit les yeux sur un paysage charmant. Tout serait allé pour le mieux si elle n'avait pas eu ce mal de tête lancinant. Frappée. Elle avait été frappée, se rappela-t-elle lentement. Par... Elle ne savait plus. Ils avaient été pris dans une embuscade, non ? Ils ? Calym. Arcam.

" Eh ? "

Sa voix était faible, très peu assurée. Elle cligna des yeux pour ne plus avoir une vision aussi trouble et se dressa sur un coude.

" Calym ? Arcam ? "

Toujours les gazouillis et le bruit du vent. Cette fois elle se redressa en position assise, malgré la tête qui lui tournait et elle constata qu'elle était seule avec angoisse. Son cœur se serra. Jamais ses frères ne l'auraient laissée à moins d'y être contraints et forcés. Elle s'efforça de rester calme alors que son esprit imaginait mille et unes explications toutes plus sombres les unes que les autres.

Elle vit qu'à son côté elle avait toujours son escarcelle et sa gourde. Elle but lentement une gorgée, espérant se remettre les idées au clair. Elle avait toutes ses affaires, y compris ses armes. Mais elle ne se souvenait pas ce qu'elle faisait là. En rebouchant le récipient elle s'aperçut soudain qu'il était taché de sang. C'est ainsi qu'elle se rendit compte qu'elle avait une plaie ouverte au dessus de la tempe droite, qui gouttait le long de son visage. C'était bien le genre de coup qui pouvait expliquer qu'elle ait les idées si peu claires.

Elle se trouvait sur une route en pleine forêt, apparemment, dans un coin qu'elle ne connaissait manifestement pas. Lorsqu'elle entendit un bruit de pas indiquant l'arrivée de quelqu'un, elle eut pour premier réflexe de se lever et de dégainer son épée. Dans son état de faiblesse, ce fut peine perdue. Un vertige la força à rester assise et elle dut se contenter de sortir son couteau. Elle se sentait à la merci du premier venu d'autant plus que pour la première fois depuis des dizaines d'années, elle n'avait pas ses frères à ses côtés.

S'efforçant de se composer un air parfaitement neutre, elle s'apprêta à voir déboucher l'inconnu qui approchait. Un visage sans expression, oui, mais il suffisait de voir sa plaie et à quel point elle était livide pour comprendre que quelque chose clochait. Si elle avait été humaine, elle aurait peut-être espéré un peu d'aide. Mais vu son sang drow, elle ne pouvait que s'attendre à passer un moment difficile, voir fatal.

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