[Caserne] Une fin d'entrainement pas comme les autres

Talia était entrée dans la salle d'entrainement d'un pas sûr et déterminé. Elle s'était, pour la première fois, séparée de ses armes, pour emprunter celles qu'il y avait ici, afin d'être presque sûre de ne blesser aucuns de ses "compagnons" Sartglins.
Comme elle l'avait prédit avant de pénétrer dans la salle, beaucoup de regards se tournèrent vers elle. Après tout, comment une femme pouvait être Sartglin ? De plus, elle était relativement jeune... Sereine, la Sombre se contenta de prendre deux épées et de rejoindre un groupe de soldats avec qui elle pourrait s'entrainer. Elle en avait assez, de tous ces propos, et se contentait bien de les ignorer, même si elle entendait ce qui se disait dans son dos. Là aussi, elle semblait n'être présente que pour servir d'objet sexuel, mais si elle savait bien une chose, c'est qu'aucuns des soldats qu'elle avait entendu discuter, et même parier sur elle, ne la méritaient vraiment. Ils savait à peine manier une épée... Comment pouvaient-ils espérer la trouver un jour dans leur lit ?

L'entrainement se déroula parfaitement. Talia avait donné le meilleur d'elle-même, et était épuisée, comme les soldats de son groupe. Elle n'avait pas prit le temps de discuter avec seulement l'un d'eux, ni même de faire connaissance. Elle était bien trop obnubilée par l'idée de rejoindre le champ de Bataille, de faire couler le sang de ses adversaires, de faire plaisir à sa haine ! Lors de l'entraînement, elle semblait ne plus contrôler son corps, et esquivait machinalement sur le côté, sans cesser une seule seconde de lancer des assauts. Elle aimait voir son adversaire ne pouvoir que se défendre... Elle semblait l'attaquer comme s'il s'agissait d'un elfe. Elle développait de nouveaux pas, de nouveaux mouvements... La Sombre visait bien trop la perfection. La sueur perlait son front, elle haletait au rythme de ses coups. Elle attaquait de tous les côtés, et au fur et à mesure du combat, elle semblait réussir à accélérer ses mouvements. Ses pas de côté étaient admirables. Pas de doute à ce sujet : elle bougeait inconsciemment, emportée par le désir de combattre.

A la fin de l'entraînement, lorsque tout le monde s'en alla ranger ses armes, elle se retînt de tomber à terre. Elle manquait vraiment d'endurance, et de force... Elle n'avait que la vitesse, la souplesse, et la technique... Mais elle ne tiendrait probablement pas sur le Champ de Bataille, à ce rythme-là. Elle devait s'endurcir, et elle s'endurcirait. Elle voulait être prête pour la Guerre, non... Elle le devait.
Talia profita de cette fin d'entraînement pour souffler un bon coup, et de prendre conscience de tous les mouvements qu'elle avait pu faire. Doucement, et d'un pas cachant son épuisement, elle s'en alla ranger ses armes. Sa tête tournait légèrement, et sa vue était un peu floue. Son visage n'exprimait rien, et sa respiration était redevenue régulière. Elle s'essuya le visage d'un revers de la main et secoua la tête : c'était rare qu'elle se sente ainsi après un entrainement. Elle avait passé une nuit blanche, allongée dehors, à regarder le ciel. La nuit était si noire, et pourtant si brillante. Elle comparait le ciel noir aux Drows, et les étoiles à leurs armes. La Lune, leurs adversaires, étaient cernés. La guerre se rapprochait, et tout le monde le sentait.

Alors qu'elle voulu déposer ses armes, elle en laissa malencontreusement tomber une. Elle s'apprêta à la ramasser, main une main d'homme la lui tendit. Elle reprit l'arme sans trop comprendre, et la rangea sans pour autant détacher son regard du Drow.

"Merci..."

Un silence fut marqué par l'observation qu'elle fit du Sartglin. Elle regardait le personnage dans son entier. Il paraissait relativement jeune, mais son corps était déjà celui d'un soldat entraîné depuis des années. Elle était étonnée... Mais ce qui l'étonna le plus était ses yeux, d'un bleu éclatant. Deux perles de Saphir, deux portes vers un océan qui paraissait... Très accueillant. Elle essaya de masquer son étonnement, en vain.

"Qui êtes-vous ?" Demanda-t-elle, silencieusement.

Elge observait tout ses camarades d’armes. Tous avaient commencé à partir et il ne restait plus qu’une dizaine de personne dans la salle. Le sombre aux yeux céleste était là depuis plus de dix heures. Il avait combattu tous les membres de son groupe et avait la nette impression d’avoir progresser. Ce qu’il aimait quand les entrainements se faisaient pas groupe de niveau, c’est qu’il y avait toujours moyen de progresser. A partir du moment où ses adversaires devenaient trop faibles et qu’il n’y avait plus rien à tirer d’eux, on était changé de groupe pour un supérieur. Elge serait bien resté quelques heures de plus mais il sentait la fatigue poindre et préférait rester sur cette performance excellente que de se décevoir avec un autre combat. Si son esprit était toujours d’attaque, son corps ne suivrait plus. Elge calculait les mouvements de son adversaire, on lui avait souvent conseillé la méthode brute. Attaquer sans s’occuper de celui qu’on avait en face. Cela marchait pour ceux dont les muscles exubérants leur promettaient déjà de faire du dégât à leur adversaire. Ces soldats aux grosses armures qui pouvaient prétendre rentrer dans l’ordre du nuage noir.
Mais le sombre visait plus haut bien sûr.
On avait remarqué chez lui des talents de stratège et c’est ce qu’il contait développé principalement. Elge était partisan du proverbe « mieux vaut penser cinquante cinq minutes et agir cinq que de penser cinq minutes et agir cinquante cinq ». Tout ce qui est analysé à une faiblesse, donc perfectible. Partir à l’aveugle était prendre le risque de s’éloigner de la perfection et de devenir soi-même perfectible… Si un drow valait deux hommes… au combat, il valait un elfe. Et ce peuple ne serait jamais indulgent avec un soldat de la race ennemi. Si Elge n’était encore jamais parti dans une quelconque bataille, il savait déjà que tout changeait lors d’un combat. Il n’y avait que soi-même et son ( ses ? ) ennemi(s ?). Il fallait cesser de penser aux autres, c’était un combat à la vie, à la mort. L’instinct meurtrier jouait un grand rôle c’est vrai mais sur un champ de combat, il fallait surveiller devant, derrière et sur les cotés. Être indomptable, infatigable… Et c’est ce qu’il s’efforçait d’être chaque jour un peu plus. Sept ans déjà qu’il était rentré à la caserne… Il n’avait pourtant jamais été un des membres de ce premier groupe sachant à peine tenir une épée.

Alors qu’il regardait calmement les derniers partir, son regard se posa sur une femme. Elle avait été la cible d’un certain nombre de boutades dans la journée, elle était nouvelle ici ? Mai déjà assez douée d’après ce qu’Elge avait observé. Il trouvait puéril les réactions de ses compagnons d’armes mais… il n’avait jamais été comme eux. Les femmes… Les femmes ne l’avaient jamais véritablement intéressé. Il en avait connu quelques unes mais ne faisait pas parti de ce genre d’homme avec le pantalon toujours aux chevilles. Les femmes sont un poison qui vous enivre et vous empêche d’atteindre votre but : Elge ne se laisserait pas prendre au piège.
Pourtant, alors qu’ils se retrouvaient désormais seuls, il s’avança vers elle. Plus rapide, il rattrapa son arme avant qu’elle n’ait touché le sol et la lui tendit, un sourire espiègle aux lèvres.

« Il vous faudra être plus habile sur un champ de bataille. »

Elle le remercie simplement et range l’arme sans détacher ses yeux de lui. La peau du sombre est rendue brillante par la sueur, ses cheveux couleur de neige décoiffés par l’entrainement entourant son visage, mettant en valeur ses deux iris célestes à l’éclat malicieux. Il portait des bottes, un pantalon de cuir noir et une chemise de la même couleur ouverte sur son torse. S’il y a bien une chose qu’il n’était pas, c’était pudique. Après, si Elge était assez pauvre il prenait toujours soin de s’habiller correctement. C’était un critère important de la société.
Quand à elle, elle mesurait environ un mètre soixante quinze, ses formes mises en valeur et sa peau bleu éclairé par les lumières des torches du lieu. Ses cheveux étaient plus foncés que ceux d’Elge, argentés. Elle était assez jolie, et Elge imaginait aisément qu’elle aimait être regardée… Sinon elle ne serait pas là n’est-ce pas ? Puis il y a avait ses yeux… Une particularité qui la rapprochait du sombre… Ses yeux n’avaient pas cette même teinte rouge, non, ils étaient gris tirant parfois dans le bleu. Rien d’aussi agressif que le céleste de ceux d’Elge, mais une petite touche d’originalité.

Le silence est tombé entre les deux sombres, laissant place à la contemplation. Puis, elle lui demande dans un murmure qui je suis. Se serait-elle noyée dans ses yeux elle aussi ? Qui suis-je alors ? Je ne lui réponds pas immédiatement.

« Et toi ? Qui es-tu ? Je ne me souviens pas de t’avoir déjà vu ici… »

Il n’avait pas envie de se présenter tout de suite, mais… il n’avait pas prévu que quelqu’un le ferait pour lui. En effet, depuis quelques années, Elge avait pris la fâcheuse habitude de s’entrainer jusqu’à tard dans la nuit et on lui demandait souvent d’éteindre les torches lorsqu’il s’en allait puisqu’il était si souvent le dernier. Et c’est une voix familière qui s’adresse à lui.

« Elge ? Tu éteins quand tu sors s’il-te-plait ! »

Le gardien ne s’était même pas donné la peine de jeter un coup d’œil dans la pièce, il était si habitué déjà… Elge soupire doucement et s’éloigne de la jeune femme pour éteindre toute un pan de mur. Il n’avait pas prévu ce soir de rester et la demoiselle devait être éreintée. IL aurait parié n’importe quoi qu’elle n’avait pas encore cent ans. La pièce plonge progressivement dans la pénombre, seul deux ou trois torche éclaire encore le lieu, derrière la sombre. Elge s’arrête finalement au bout de la ranger et croise les bras.

« J’ai l’habitude de rester ici longtemps le soir. Je m’appelle Elge Venoch. »

Voilà bien tout ce qu’il lui cèderait pour l’instant.

"Il vous faudra être plus habile sur un champ de bataille."

Talia le prit comme un coup de poignard. Elle se le répétait depuis la fin de l'entraînement, qu'elle n'était pas assez forte et endurante, et voilà qu'on lui en rajoutait un couche sur son habileté. Elle était fatiguée et se sentait étrangement lourde. Pour une fois, elle sentait le poids de ses os, de son sang, de sa peau. Et malgré cette fatigue, l'Homme lui paraissait étrange.

Le Sombre était effectivement jeune, bien que plus âgé que lui. Il avait un sourire plein de malice aux bords des lèvres, qu'elle eut pendant un court instant l'envie de le lui effacer. Mais finalement, ce sourire lui plu. Il était bien plus grand qu'elle, ce qui lui donna sur le coup des airs dominateurs. La Sombre se sentit si faible à côté de lui... Sa peau sombre brillait, comme un ciel de nuit étoilée, comme le ciel de nuit qu'elle avait regardé la veille, et l'on ne voyait de l'être que ses yeux...
A force de les regarder, la Sombre rougit. Ils étaient très beau, et son regard portait une chose unique qu'elle ne saurait décrire. D'un coup, le sien se détourna, et elle regarda le sol. Elle prit aussi son acte comme une marque de faiblesse : elle venait de fuir, pour la première fois de sa vie, le regard d'un homme. Elle sentit en elle comme une blessure s'ouvrir : c'était une blessure à sa fierté. Elle s'efforça avec tant de bien que de mal de regarder l'Homme droit dans ses yeux. Fuir ne lui était pas permis, et elle devait battre, ne serait que le regard si puissant de ce jeune Sombre.

Les deux êtres se regardaient désormais, dans long silence. Il ne répondit pas à sa question sur son identité. Etait-ce parce qu'elle était une Femme, qu'il l'ignora ? Son sourire s'était dissipé, et elle montrait une détermination forte. On pouvait désormais lire dans son regard son amour pour les armes, son envie de faire couler du sang, sa haine... On pouvait voir dans ses yeux qu'elle était fille de soldats et que, malgré sa jeunesse, avait déjà beaucoup d'expérience et de savoir dans le domaine militaire.

"Et toi ? Qui es-tu ? Je ne me souviens pas de t’avoir déjà vu ici…"

D'un air très féminin, Talia croisa les bras et se tourna d'un seul coup, les yeux fermés. Ses cheveux d'argent volèrent légèrement, et elle se mit à attendre patiemment sa réponse. Son corps semblait déjà moins peser, et sa tête avait cessé de tourner. En revanche, un autre élément venait la perturber : le jeune Sombre aux yeux Célestes. Elle pouvait attendre des heures dans cette posture, et au pire, elle sortirait de la salle sans adresser le moindre regard à son interlocuteur. Mais quelqu'un qu'elle ne connaissait pas vînt l'aider : ça devait probablement être le gardien de la salle. en effet, il demanda à un certain "Elge" d'éteindre les Torches avant de sortir. Il n'y avait pas de doutes : dans cette salle, il n' y avait qu'elle, et ce Sombre. Et elle ne s'appelait pas ainsi. Ca ne pouvait donc être que lui. Elle rouvrit ses yeux, et le regarda d'un air moqueur, en souriant d'un sourire tout ausis moqueur que son regard. Il ne lui répondit pas, et se contenta d'obéir au Gardien. La jeune sombre s'appuya contre un mur et regarda cet "Elge" éteindre chaques torches, et les ranger. L'idée de l'aider ne lui traversa pas l'esprit, elle s'interrogeait beaucoup sur cet Homme. Elge s'arrêta finalement face à elle, plusieurs torches éteintes dans ses bras.

"J’ai l’habitude de rester ici longtemps le soir. Je m’appelle Elge Venoch."

Sur ces mots, Talia examina la salle, en imaginant ce qu'il pouvait bien faire ici, le soir. Pendant un instant, elle se dit qu'il était un grand Sartglin, et qu'il avait rendez-vous ici, avec bon nombre de femmes... Mais elle retira rapidement cette idée de sa tête. Lorsqu'il la regardait, il n'avait pas l'air intéressé. De plus, s'il était un grand Sartglin, elle l'aurait tout de suite remarqué, et aurait surtout remarqué le respect qu'auraient eu les autres soldats à son égard. Son regard se reposa aussitôt sur le Sombre. Il s'entraînait donc aussi longtemps que ça ? Plus étonnant encore : il s'entraînait après des entrainements comme celui qu'elle venait de faire ! Il devait avoir l'endurance et la force qu'elle, si frêle, n'avait pas... Elle se décida finalement à lui répondre.

"Je suis Talia Erae... Je suis une Sartglin. C'est la première fois que j'entre dans cette salle..." Réussit-elle à lui dire, d'une voix douce et tremblante.

Cet homme la mettait mal à l'aise, et c'était bien une chose rare qui lui arrivait. Après tout, elle avait réussit à ignorer tout ce que l'on disait d'elle, des propos que l'on avait à son égard, pendant tout l'entraînement. Elle avait supporté tous les regards ampli d'arrières pensées qui s'étaient posé sur elle à son entrée. Alors pourquoi était-elle mal à l'aise juste à cause du sien, de regard ? Son sourire s'était déjà effacé, et elle se contenta de secouer légèrement la tête pour reprendre ses esprits. Après tout, cet homme n'avait que des yeux bleus...
... De simples yeux bleus... Mais si beaux... Et ça se répétait dans sa tête. Elle devait se changer les idées. Pourquoi ne pas faire connaissance avec cet homme, après tout ? Oui ,voilà ce qu'il lui fallait, puis, ça l'aiderait probablement à s'habituer à ce regard.
D'un seul coup, Talia sembla avoir retrouvé toute sa forme, et se dégagea du mur pour s'approcher un peu plus d'Elge. Elle avançait d'un pas silencieux, serein. Elle amena une de ses mains à son front : sa peau était redevenue froide comme avant. Elle venait seulement de reprendre ses esprits.

"Cela fait-il longtemps, que vous êtes dans cette armée ?"

Et elle prit conscience qu'elle le vouvoyait, chose qui lui était rare. C'était pour elle une grande marque de respect, et c'était ici probablement lié au fait qu'elle se sente inférieure à ce Drow aux yeux Célestes. Mais elle s'était bien fixée une idée en tête : elle ne resterait pas inférieure à lui bien longtemps. Elle devait retrouver cette force, qui faisait d'elle une épéiste si calme face à ses adversaires, malgré toute la haine que son corps exprimait.

La jeune nouvelle et novice semble se vexer que je refuse de lui répondre et se reconcentre sur ses armes avec dédain, arrachant un sourire au sombre. Après une telle fascination pour ses yeux, voilà qu’elle tente de se détacher de lui. Ce petit jeu l’aurait bien amusé si quelqu’un n’était pas venu le trahir involontairement. Donner une partie des cartes de son jeu… en révélant son prénom par exemple. En une malheureuse phrase, la Sartglin avait appris qu’il s’appelait Elge, qu’il s’entrainait souvent et longtemps ici. Beaucoup trop d’informations alors qu’il ne savait rien d’elle, mais peut importe après tout.
Il se désintéresse d’elle et va éteindre les torches, les prenant une à une dans ses bras pour les ranger. Il avait l’habitude de faire cela étant donné qu’il répétait cette tache presque chaque soir et chaque matin aussi. Du moins, la tache inverse. Tout le monde le connaissait et à n’importe qu’elle heure qu’il arrive, on le laissait entrer à sa guise, sachant pertinemment qu’il ne faisait que s’entrainer. Beaucoup admirait secrètement cet acharnement, cette volonté de réussir qu’il avait en lui. Dans la tête d’Elge, s’entrainer moins de dix heures par jour tous les jours ne rimait à rien. Elge n’ayant aucune obligation, femme ou autre, il tournait à 15 ou 16 heures d’entrainement par jour. La nourriture et le sommeil étaient les bienvenus pour combler le reste de son temps. Néanmoins, une fois ce rythme acquis, il ne ressentait plus ni la fatigue ni la faim… Un avantage sur ses compagnons d’armes qui avaient toujours connu le confort et le luxe des gros moyens.

Puis finalement, se retournant vers la jeune femme, il se présenta vaguement, ne lui apprenant que ce qu’elle savait déjà. Le regard de la jeune femme se reposa une nouvelle fois sur lui, ses yeux gris/bleu le contemplant de bas en haut une nouvelle fois. Puis, c’est son tour de se présenter. Talia… un prénom ni commun ni rare qui ne recelait rien de bien particulier. Elge avait imaginer un serpent chez Sissy rien qu’en entendant son prénom, il n’imaginait rien avec celui-ci… Et sa voix douce tremblait légèrement. Infimement c’est sûr mais suffisamment pour interpeller le soldat.

« Pourquoi ta voix tremble-t-elle ? Je te fais peur…Talia ? »

Il devait tout de même être impressionnant, en dehors Elge n’était rien d’autre qu’un Sartglin. Mais ici… ici c’était sa maison, son domaine, son royaume ! L’endroit où il passait le plus de temps chaque jour… son sang avait coulé ici et celui de ses ennemis aussi. Se retrouver seule avec lui ici… il comprenait parfaitement la logique. Mais il ne lui ferait rien, Elge n’était pas de ce bois là. S’il était né du sang d’une criminel, il ne lui ressemblait pas, déjà simplement parce qu’il ne l’avait jamais connu.

« Nous voyons rarement des femmes comme Sartglin. Généralement elles restent dans la magie ou chez les archers. Tu devrais faire attention à toi, les femmes ici ne font pas long feux et grand nombre des soldats qui s’exercent ici ne sont que de grands imbéciles contrôlés par leurs hormones. En venant ici, tu en as déconcentré un certain nombre… mais c’est une bonne chose, il n’y aura pas que des hommes sur les champs de batailles. Néanmoins, si je peux te donner un conseil, reste prudente. »

Les champs de batailles… Il n’avait que cela à la bouche. Tout serait différent quand ils auraient de véritables ennemis, quand ce sera leur vie contre celle de quelqu’un. S’ils échouaient aujourd’hui, ce n’était pas bien grave, ils recommenceraient le lendemain. Cette mentalité hantait Elge. Il avait tellement réfléchi à ce premier champ de bataille qu’il serait surement déçu le moment venu.

« Je t’ai un peu observée toute à l’heure. Tous ceux qui sont dans cette salle sont des Sartglins mais tu auras remarqués que certains ne savent même pas tenir une arme… le terme est vague. Tu as du talent pourtant, où as-tu appris à te battre ? »

Peut être a-t-elle appris seule comme moi… pensa Elge. Mais les présentations n’étaient pas terminées, il restait encore énormément de points à affiner. Elle se dégagea du mur où elle s’était appuyée et s’approcha de lui doucement, silencieuse et visiblement sereine. La peur avait-elle était remplacée maintenant ? Cela faisait-il longtemps qu’il était dans cette armée ? Le visage d’Elge se tordit dans un rictus difficilement interprétable.

« Je suis née aux portes de cette caserne, où tu moins… juste en face. Près de la prison, et depuis ce jour j’ai été destiné à devenir soldat. Je ne suis reconnue comme Sartglin que depuis sept ans, mais chaque jour de ma pauvre vie à été consacré aux armes. »

Il rompit le contact entre leurs yeux pour ranger les torches dans un grand coffre de fer . Il en restait toujours trois sur le mur d’en face. Faible lueur… il attendrait que Talia soit partie pour les enlever. Puis il s’adossa contre le mur et se laissa glisser jusqu’à se retrouver assis. La fatigue commençait à se faire ressentir. Voilà pourquoi il faut éviter de briser le cours d’un entrainement. On met deux fois plus de tmeps à repartir sur sa lancée.

« Et vous ? C’est une vocation aussi ? »

Le Sartglin la regardait lorsqu'elle se présenta et semblait avoir sentit, au plus grand malheur de la Sombre, le léger tremblement dans sa voix. Sa question eut sur elle un drôle d'effet. Avoir peur de lui ? Pourquoi aurait-elle peur d'un Homme dont elle ne connaissait que le prénom, et qui semblait ne pas s'être trop attardé sur elle lors de l'entraînement ? Mais après tout... Peut être avait-il raison. Elle ne savait pas pourquoi elle était si hésitante, et encore moins comment elle pourrait ne plus l'être. Il avait un physique imposant, et il fallait le reconnaître : l'idée de se retrouver seule dans cette salle, avec cet être, qui semblait y avoir passer tant de temps et la connaitre parfaitement, l'empêchait d'être à son aise. Ca n'était pas de la peur, mais plutôt son instinct qui réagissait. Elle s'était retrouvé dans une situation semblable bon nombre de fois, mais elle avait toujours su calmer l'excitation des Hommes qui étaient en face d'elle... Voilà le pourquoi : elle était épuisée et commençait à se demander si elle pourrait se défendre.
Elle examina une nouvelle fois le Sartglin. Et si elle ne voulait pas se défendre, dans le fond ? Refusant même d'y penser, elle décida de répondre à Elge.

"Pourquoi aurai-je peur de vous ?" Sa voix tremblait encore légèrement, mais moins que quelques minutes plus tôt. La Sombre retrouvait peu à peu ses esprits.

"Nous voyons rarement des femmes comme Sartglin. Généralement elles restent dans la magie ou chez les archers. Tu devrais faire attention à toi, les femmes ici ne font pas long feux et grand nombre des soldats qui s’exercent ici ne sont que de grands imbéciles contrôlés par leurs hormones. En venant ici, tu en as déconcentré un certain nombre… mais c’est une bonne chose, il n’y aura pas que des hommes sur les champs de batailles. Néanmoins, si je peux te donner un conseil, reste prudente."

Talia le prit comme une menace. Elle était assez grande pour se défendre, après tout. Ces incapables de soldats savaient à peine lever une épée, et même sans ses armes, elle n'aurait aucuns problèmes à les mettre à terre, et à leur faire oublier cette idée que de profiter d'elle. Elle était toujours prudente, elle savait presque toujours ce qu'elle faisait... Même si lorsqu'elle combattait, son corps semblait bouger seul. Elle décida de regarder l'Homme droit dans les yeux en s'efforçant de ne pas afficher ses émotions. Il la mettait bien trop mal à l'aise...

"Je t’ai un peu observée toute à l’heure. Tous ceux qui sont dans cette salle sont des Sartglins mais tu auras remarqués que certains ne savent même pas tenir une arme… le terme est vague. Tu as du talent pourtant, où as-tu appris à te battre ?"

La Sombre rougit sur les mots du Sartglin. Elle faisait tout pour être observée en bien, tout pour s'approcher de la perfection, même au combat, elle n'avait jamais douté qu'elle puisse avoir un talent dans la maîtrise de l'épée... Elle avait aussi l'habitude que l'on la complimente à ce sujet. Pourtant, que ça soit Elge qui le fasse, elle semblait ne pas s'y attendre. Ca lui plut, de l'entendre lui dire qu'elle était talentueuse, probablement de trop.
Si elle avait bien compris quelque chose, en cet Homme, c'est bien le fait qu'il prenne le combat très au sérieux. Il semblait impénétrable, pourtant Talia ne cessa pas de chercher une faille par laquelle passer pour découvrir un peu plus ce personnage. Elle avait déjà fait un bon pas : la conversation était engagée et il semblait parler de son plein gré... Et surtout de son être.
Son être... Voilà la différence ! Il était l'une des rares personnes à ne pas lui parler avec pour idée d'avoir des relations avec, mais il parlait juste pour le "plaisir" de parler, juste pour apprendre à connaitre. Puis il avait cette passion, qu'il n'arrivait pas à cacher, de la maîtrise de l'arme. Maintenant qu'elle avait sa réponse, elle réussit à se calmer. Cet Homme ne lui ferait rien, rien pour l'instant, et s'il tente quoi que se soit, elle saurait l'arrêter. Elle avait déjà commencé à récupérer ses forces et la fatigue cessait de se faire sentir.

Talia décida de continuer de se rapprocher d'Elge, et se décolla du mur pour aller vers lui. Silencieuse, sereine. Elle semblait de nouveau fière d'être Sartglin, d'être femme, d'être épéiste, d'être avec ce personnage. Elle semblait ne plus avoir la moindre peur, et ce, malgré le fait que ses joues soient encore rougies de ce que lui avait dit le Soldat. Dans le fond, elle espérait qu'elle ne le remarque pas. Mais... Une fois de plus, elle décida d'attendre sa réponse avant de répondre. Et la réponse l'intrigua. A l'écouter, il semblait toujours avoir voulu être soldat. Et à entendre qu'il s'entraînait depuis son plus jeune âge sembla le rapprocher d'elle. Après tout, elle aussi, s'entraînait depuis longtemps dans le but de suivre la voie de son père !

Il rangea les torches puis s'adossa contre le mur, avant de se laisser glisser pour finir assis. Il n'y avait plus beaucoup de lumière dans la salle, seules trois torches éclairaient encore les deux Personnages. Un frisson parcourra Talia : elle aimait le noir, et aurait bien aimé, malgré tout, se retrouver cachée dans l'ombre face à cet Homme. Au moins, il ne pourrait plus voir ses réactions, il ne pourrait que l'entendre. Ca lui ferait une armure supplémentaire.

La sombre s'avança encore pour être juste devant Elge, à seulement quelques pas de lui. Elle profita du fait qu'il soit assis pour le regarder de haut. Elle ne se senti pas supérieure à lui pour autant, et poussa un petit soupir avant de s'assoir, en Tailleur, en face de lui.

"Mon père m'a apprit à tenir une épée, puis je me suis entraînée seule, dans la forêt. Le peu qu'il était là, je faisais des duels avec lui, puis il me donnait quelques conseils pour m'améliorer encore... Mais s'il n'était pas mort, je ne connaitrais pas autant mes épées aujourd'hui."

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres pulpeuses : elle avait réussi à lui parler aussi sereine qu'elle avait réussi à s'approcher de lui. Ce fut pour elle comme une victoire. Voilà, elle venait en elle de remporter un duel de plus... "Je suis si stupide", se dit-elle. Elle se sentait toujours inférieure à Elge, même si elle se le sentait moins.

"On peut dire ça comme ça !"

Talia afficha alors un sourire ne dévoilant que sa joie. Etait-ce un sourire juste pour sa "victoire" personnelle ? Peut être pas. De plus, elle remarqua qu'elle se tenait relativement droit, assise, les mains entre ses jambes, ce qui l'étonna quelques peu. Elle tenait donc tant que ça à être parfaite ? "Mais non... Je suis parfaite". Pendant un court instant, elle sentit la fatigue de l'Homme. Voilà son secret ! Il était tenace dans l'action, mais une fois l'action faite, qu'elle soit toute facile, ou au contraire, qu'elle paraisse impossible à exécuter, il sentait le poids de la fatigue s'abattre sur lui. C'était admirable, un personnage comme ça, et elle voulait en savoir plus. Elle réfléchit un court instant : ils avaient la même passion pour l'entraînement et les armes, alors pourquoi ne pas essayer de parler à travers le bruit assourdissant du fer qui se croise ?
Elle le regarda encore une fois et poussa un autre soupir. Ca ne servirait à rien. Maintenant qu'il était assi, il ne voudrait probablement pas se relever.

"Êtes-vous déjà allé sur le Champs de Bataille ?"

Cette question sembla être sortie d'elle toute seule, et elle se maudit de ne pas avoir su la retenir. Ses yeux brillaient à l'idée de savoir s'il avait déjà été sur le Terrain. Après tout, elle rêvait d'y aller, elle aussi, et de faire couler autant de sang que possible. Elle l'examina une nouvelle fois, et se sentit à son niveau, une fois qu'elle vit la fatigue peser sur lui.

"... Vous préférez vous entraînez ?"

Sur ces mots, Talia se releva. Après tout, elle préférait son idée de croiser le fer avec cet Homme, ne serait que pour voir s'il était aussi bon que ça. Sa question sembla être comme une invitation, et elle osait espérer qu'il ne la décline pas. Elle se contenta de lui faire un clin, d'oeil, en souriant. Malgré son sourire et son visage d'enfant, sous ses airs amusés, elle se montrait sérieuse. Son regard passa d'admiration à défi, envers Elge.

Le silence est une chose trop précieuse pour être gâché avec des paroles inutiles. Elge en avait plus que conscience, pourtant, dès qu'il s'agissait d'un avis, ou de sa passion, il semblait incapable de s'arrêter de jacasser tel une pie. Sa voix était pourtant sombre et rarement très optimiste. Le combat entre les drows et les autres peuples n'appartenait qu'au destin et à certains choix. Tout ce tenait à cela... le choix des plus grands qui ouvrirait le chemin de ses peuples. La paix n'avait que trop duré et tout ce mettait tranquillement en place. Que de poids sur les épaules de quelques uns ! Elge avait toujours préféré la stratégie au culturisme. Avoir des muscles pour des muscles... cela ne sert à rien. Il faut l'agilité, la rapidité et de l'intelligence pour se battre, surtout comme dans le cas d'Elge qui n'était pas un de ses titans de fer capable de se jeter bras en avant dans une bataille pour y créer le désordre. Tout devait être calculé... et si dans chaque plan il y avait toujours une faille, il fallait qu'il soit au maximum de ses capacités pour pouvoir laisser place à son imagination et improvisation. Qu'il puisse se sortir de toutes les situations périlleuses. Elge n'était pas exempte aux lois concernant la fatigue... mais il avait trouvé un moyen d'y renoncer. De pousser plus loin encore les barrières de ses possibilité. En réalité, sa seule barrière était son obstination. Où s'arrêterait-il ? Serait-il un jour satisfait de la place occupée ?
Cette Talia était assez étrange... elle lui plaisait, d'une manière ou d'une autre. Il sentait en elle l'envie, le courage et la force. Mais, rajouté à cela il y avait une apparente fragilité qu'elle offrait à son regard par ses légers rougissements ou sa voix troublée. Certes, on ne croisait pas tous les jours d'hommes tel que lui. Ses yeux en avaient déstabilisé beaucoup, mais ce devait également être un des rares hommes qui ne conversait pas avec elle avec un but précis. Il n'avait pour maîtresse que la stratégie et l'art du combat. Loin d'aimer les hommes, Elge avait pourtant comme opinion qu'il aurait le temps plus tard pour les femmes et qu'il ne pourrait allier les deux pendant les périodes charnières de son existence. C'était une pensée comme une autre... Une douce déesse balayerait-elle cette certitude par un esprit plus aiguisé ou des formes appétissantes ? Cette femme aurait beaucoup de cran pour s'en prendre à un homme tel que lui. Pourtant... elle ne serait pas malheureuse avec le sombre. Différent de ses congénères, il était au moins persuadé d'une chose : Tout le monde pouvait réussir partout. Rien n'était impossible... alors il n'avait pas ce genre de propos dégradants et hautains concernant les autres. Que Talia se lance dans le corps à corps... Et alors ? C'était là un choix. Le bon ou le mauvais ? Seul l'avenir ne le lui dirait mais elle pourrait au moins dire dans le cas d'un échec "j'ai essayé". Malheureusement, cette formule s'appliquait bien trop souvent aux perdants et Elge se refusait à l'employer. Il y avait eu dans sa vie un certain nombre d'echecs oui, le fait qu'on l'ait refusé à Alonna en était un. Mais il préférait se dire que chaque erreur lui apportait quelque chose. Tout ce qui ne le tuait pas le rendait plus fort. Jamais il ne serait un perdant.

Elge dévoila une partie de son âme, sa ténor envoutant brillant du même éclat que dans ses yeux. Il avait fait peur et beaucoup se méfiaient de lui et pour cause... Il se laissait très difficilement approché et si Elge avait le malheur de se retourner contre ses congénères, son courage et son obstination l'entrainerait à sa perte... mais non sans emmener avec lui plusieurs autres camarades.Elge ne ferait jamais ça... mais ce que montrait ses yeux ne voulait rien dire pour qui ne le connaissait pas... Elge êtait en quête de reconnaissance depuis bon nombre d'années maintenant, mais il la voulait glorieuse, une gloire négative ne sert à rien... Ce n'était pas un traître. Que n'aurait-il pas donné pour sa patrie ? Hormis son corps et son intelligence, il n'avait pas grand chose... mais ce don était déjà conséquent.Elge continua avec désintéressé le travail qui lui avait été donné il y a quelques instants : ranger les torches après les avoir éteint dans le grand coffre de fer. Puis, il s'adossa contre un mur et se laissa glisser, la fatigue et la faim commençaient à se faire ressentir. Ce qui devait l'achever au plus c'était la certitude que dans cinq ou six heures il passerait à nouveau les murs de cette pièce pour recommencer ses entrainements... inlassablement jusqu'à atteindre la perfection. Mieux vaut viser la perfection et la manquer que de viser l'imperfectibilité et de l'aquerrir.
Le regard que Talia lui lança sembla la replacer dans un contexte d'égalité dont elle semblait elle même douté. Mais Elge n'y prêta pas attention. Elle ne représentait rien pour lui... et si lui lancer ses regards lui faisait plaisir... qu'importe. Néanmoins, elle trouva place en face de lui, assise en tailleur, et pour la première fois, il se permit de s'intéresser aux vêtements de la jeune femme. Osé... les jeunes drows n'étaient jamais véritablement connu pour les grosses armures mais tout de même... il faudrait qu'elle évite d'insinuer dans l'esprit de ses camarades des idées peu chastes. Les drows n'étaient encore une fois pas connu pour leur sang froid.
Après ses révélations, la jeune femme se fit un devoir de révéler elle aussi son passé. Son père ? Occupait-il un poste dans l'armée, cela expliquerait peut-être qu'elle ait pu y rentrer sans complications trop apparentes. Néanmoins, sa dernière phrase plongea Elge dans une intense réflexion. La société sombre n'était pas vraiment idéale niveau sureté pour qui ne sait pas se défendre... mais une question taraudait le sombre aux yeux céleste. Il se permit donc de la posé avec curiosité.

- Comment est mort ton père ? S'il t'a appris à tenir une épée... il ne devait pas être débutant.

Bien sur, un homme ne résistait pas à plusieurs armes et plusieurs heures de combat n'étaient pas recommandés pour être au meilleur de sa forme. Avait-il était tué lâchement ? Par les siens ? Par d'autres ? Au court d'une bataille ? Pourquoi s'intéresser à des choses aussi bassement matérielles ? Déjà, cela lui dirait si la jeune femme s'était vengée ou non. D'en apprendre un peu plus sur elle en simplement quelques mots... De plus, lui n'avait pas connu ses parents ou pas directement. Jamais les mots "papa" ou "maman" n'étaient sorti de sa bouche. Normal qu'il s'intéresse à ceux des autres non ? Encore une fois, il n'était pas le seul et la notion de "famille" était très compromise chez les drows... ou différente de la pureté qu'impliquait se mot dans les autres races.
Lorsque Talia lui avoua que pour elle aussi, le corps à corps était une passion, il ne put s'empêcher d'hocher de la tête. Cette femme et lui avait bien plus de points commun qu'on n'aurait pu l'imaginer au premier abord. Il était plus âgé qu'elle... mais était passé par un stade à peu près identique au sien dans l'armée. Son combat à elle en serait plus difficile puisque femme. Mais puisqu'ils allaient probablement se revoir lors de journées d'entrainement par groupe tel que celle ci... Ses yeux d'un bleu éclatant se posèrent ensuite sur la posture de la jeune femme. Bien droite, presque rigide. Qu'est-ce qu'il était sensé comprendre par ceci ? Puis. Puis vient la question fatale... celle qui achève de le faire partir dans des étoiles lointaines... loin de cette conversation, et cela pour plusieurs minutes. La première chose qui sort de ses lèvres est une réponse ambigüe, elle comprendra dans ce murmure ce qu'elle voudra bien.

- Malheureusement...

Finalement, son regard éperonne celui de Talia et sa voix redevient égale à ce qu'elle était auparavant. Lointaine et proche... Envoutante mais par dessus tout troublante.

- Tutoyons nous.

Ils se toisèrent l'un l'autre durant plusieurs minutes puis finalement elle lui fit une proposition plus ou moins entrainante. Il était terrassé par la fatigue et la fin... pourtant, envisager un dernier combat ne lui était pas désagréable même si l'issue était presque décidée d'avance... Pourrait-elle le surprendre ? Probablement mais pour l'instant c'était elle qui allait être surprise. Vif comme l'éclair il s'est relevée... et elle se retrouve assise sur le grand coffre de métal. Elle ne peut pas voir le sourire ironique qui a prit place sur son visage alors que le souffle chaud du sombre remonte le long de son cou. Il l'emprisonne sans la toucher. Puis, il la regarde dans les yeux, espiègle.

- Un dernier conseil, tache de t'habiller autrement. Il n'y a pas d'âmes prudes ici alors évite de rendre à tes camarade le sang froid difficile.

Puis il se retire, se déplaçant avec rapidité et agilité vers les dernières torches qu'il éteint et prend pour les ranger dans le fameux coffre sans un regard pour la jolie Talia. Il ne lui a pas répondu... en réalité tout dépend d'elle.

- N'aie crainte, moi au moins, ton corps ne m'interesse pas.

Il récupère ses cimeterres qu'il fixe dans son dos. L'avantage d'être un ancien fait qu'il peut les emmener avec lui aux entrainements là où d'autres doivent se contenter d'armes provisoires en bois ou de lames émoussées. Il se dirige vers la porte avec sérénité.

- A bientôt puisqu'une seconde rencontre semble inévitable...

Et il se dirigea vers la sortie.

{ Tu peux me rattraper ou me lancer un combat si tu veux... mais sinon fin pour moi. Désolé, je ne suis pas très disponible en ce moment, mais promis, si tu veux on pourra se faire un autre topic. }

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