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 L'espoir mortifère

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Ashenie De Sephren
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Ashenie De Sephren


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MessageSujet: L'espoir mortifère   L'espoir mortifère I_icon_minitimeDim 4 Oct 2009 - 19:32

Les grandes stellaires baignaient le ciel d’une clarté ocre, une voûte argentée aux yeux des dames pures, qui, dans leurs veines, laissaient émaner les constellations féériques d’Arcam, miroirs des rêves déchus et endormis qui sommeillaient au cœur de chacune. Le regard de la pucelle se perdait un instant, bercée de la lourde atmosphère familiale, bercée des essences de Charles et Melissandre d’Erac dans un vaste berceau. Elle avait pourtant partagé le chevet du berceau de la princesse, et ses contes d’enfant, chantant même les berceuses du réconfort à la petite agitée, troublée par le désarroi de sa mère et l’indisposition de son père. Le couple avait besoin de se retrouver, et d’oublier la traîtrise lourde des barons infidèles, sans doute. La petite Lyhann, au caractère curieux et à l’esprit éveillé, s’était facilement éprise de tendresse envers sa cousine.

Dans la nuit, raisonnaient encore les rires du bébé précieux, alors que les éclats de verre tranchant la voûte stellaire dépeignaient les visages funestes de la mort. Sous le léger sourire de la poupée de porcelaine, une larme de pluie gouttait à ses yeux, longeant les cils. Tourmentant l’âme même de la pucelle, une tempête noire s’élevait. Les visages d’Esidenir en extase dans la froideur de son mari jonchaient la folie d’Ashenie. Doucement, les chimères brandissaient leurs armes faces à la candeur fragile de la pucelles, et voilaient ses yeux de pleurs humides et luisants, sans que les larmes daignent couler. Elle repensait aux drames, au frère qu’elle n’avait pas connu, au chevalier disparu, aux enfants éventrés et à la population brûlée. Son âme blanche se disloquait, et elle s’éffondrait presque sur les marches menant aux appartements de son oncle, dans l’aile des invités.

La longue nuité parait Ashenie des merveilles de la nuit. Vêtue de la robe de deuil, portée à l’enterrement de son père, elle semblait à l’incarnation fantomatique du pécher de la vie : la mort. Magnifique, elle était presque divinement parée, comme si une voûte céleste l’accompagnait. De fins souliers à talons en pétales de fleur de sureau d’un bleu charronné couvraient ses pieds. Leur teinte profonde perdait doucement les pétales dans un dégradé tirant au noir, funeste. Un soleil d’argent en ornait la pointe, dont deux des rayons se détachaient en rubans argentés pour s’enrouler autour du mollet d’Ashenie. Ses pas étaient pourtant doux, à la musicalité claire, presque inaudible, tant ils étaient soignés et délicats. Une longue traine s’épanchait derrière elle, si fine, qu’elle semblait brumeuse. C’était un long voile d’organza, d’un vert empire profond et doux, sombre et soutenu, semblant à une aurore boréale flottant sous ses pas délicats, bercé par le rythme lent de sa marche délectable. Un dégradait s’offrait aux yeux, et la lumière y jouait un rôle important. Le tissu se teintait d’un vert smaragdin luisant, et même pâle, sous la lueur la plus vive, et tirait presque vers un vert chrome des plus sombre à la lueur de l’obscurité. Une fine bordure d’argent, parsemait, ça et là, le voile de quelques délicatesses arabesques. Le voile semblait presque à une brume se mouvant derrière la petite duchesse, et couvrant sa robe avec soin. Tombant sur une crinoline ample, le tissu raffiné exprimait déjà toute sa douceur aux yeux du monde. Faite en toile de lamé, la magnificence de la robe d’une teinte nuitée tendant vers le noir était complétée de voiles en mousseline rose sombre. De longues manches en satin tombaient, brodées de fils d’argent, et incrustés de cristaux, et jusqu’au sol, découvrant les mains gantés de la petite damoiselle. Le tissu raffiné et brillant semblait en parfaite adhésion avec sa mouvance. Les gants cependant étaient assortis aux souliers, tissés de ces pétales bleus, au dégradé sombre. Son lourd décolleté, serrait la poitrine haute d’Ashenie, était pourvu d’une dentelle fine et délicate, douce. Recouverte d’une mousseline au drapé soyeux, et incrusté de diamants, la naissance de la poitrine de la petite duchesse se laissait tout de même deviner pour qui oserait y glisser un regard, et contempler la clarté et la douceur apparente de sa peau. Sur son front trônait un diadème lumineux, semblant à une lune douce, retenue par une chaine d’étoiles en or. La lune magique semblait briller d’elle-même, comme la lueur des pas menant vers la mort… Ses longs cheveux lâchés au vent n’étaient étrangement pas couvert, et la laissait dépouillée de bijoux superflus que le diadème. La longue cascade tombait jusqu’à ses cuisses, se déposant avec souplesse sur le tissu bombé par la crinoline.

Mais déjà, la porte se profilait aux yeux de la jeune vierge. Trésor de son père, elle s’avançait vers un destin inconnu encore, guidé par sa main, ses pas ses gestes. Elle voyait la main tendue de son jeune père, à un âge où elle ne l’avait pas connu. Ses yeux se brumaient devant l’éclat d’une beauté éreintée par la nature, et pourtant douce et sensuelle par la protection qui lui offrait. Le poids des années avait disparu de son visage, et il souriait, pleinement. L’éclat du sourire tendre aveuglait Ashenie, qui, lentement, tendait sa main ganté à ses illusions perditive. Leur regard se croisait, un bref instant. Sa main l’effleurait presque.

Les doigts d’Ashenie trouvaient le bois de chêne rude et masculin de la porte de son oncle. Le bruissement doux de son touché délicat raisonnait, signalant sa présence. Les illusions se dissipaient lentement, balayée par la porte et se remplaçaient de la lourde stature infinie du grandiose sénéchal. Imposant, sa carrure taillée dans le roc et sa hauteur laissaient la petite damoiselle inferieur, douce et féminine. Le corps d’Ashenie avait machinalement tracé un pas vers l’arrière, se reposant sur la jambe avec la grâce que la danse conférait. Dans ses yeux, brillaient les milliers d’étoiles éberluées par le rayonnement magistral.

La tenue du duc arborait habilement les coloris de Langehack. Sa musculature transparaissait finement au travers des tissus de soie, filé par les mains expertes des couturiers ducaux. La pureté transparaissait dans les yeux de la vierge, croisant la froideur et la dureté virile de Kazil avec éclat, charmant par delà même son esprit les souvenirs de son défunt père. Le fantôme était flagrant et la frappait au cœur. L’esprit vacillant, elle le contemplait tandis qu’une voute étoilée recouvrait son regard luisant. Son cœur battait sa poitrine. Lentement, la vierge s’inclinait en une longue et douce révérence, laissant bruisser la soie sous la souplesse du mouvement. Une lueur d’espoir tintait son regard d’un éclat nouveau… Le sauveur apparaissait. Nouveau maître de son destin, en compagnie du roi lui-même.

« -Mes sincères respects, souverain maître. Vous.. Avez mandé ma présence ? »

La voix s’échappait en un délicat filament harmonique et clair, doux et suave : une mélodie du rossignol au clair de lune, teinté d’ingénuité et de pureté sans nom. La fragilité de la poupée de cristal apparaissait sous son plus beau jour, et son émotion grandissait au feu des souvenirs vivifiés.
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Kazil De Sephren
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MessageSujet: Re: L'espoir mortifère   L'espoir mortifère I_icon_minitimeDim 11 Oct 2009 - 20:00

Lorsque Kazil entendit le bruit répétitif d’une personne tapant légèrement sur sa porte, il comprit que cela devait être sa chère nièce. Il s’approcha lentement de la porte et posa sa main sur la poignée de celle-ci. Il allait avoir enfin une conversation avec la jeune fille de son frère. Kazil avait manqué son devoir d’Oncle au détriment de celui de Militaire. Il n’avait pas le choix et les deux frères de Sephren le savaient. Arathor ne lui en avait jamais voulu à ce sujet dans les lettres qu’ils s’échangeaient. Seize longues années étaient passées depuis la naissance d’Ashenie, et comme pour son frère Aaran, le Sénéchal ne connaissait rien de leur vie, si ce n’est ce que la politique puisse offrir, c'est-à-dire des brides parsemées de nouvelles, dépourvues de la moindre information sentimental et d’échange oral. Plus tôt dans la journée, il avait pu entendre sa voix et voir à quoi ressembler sa nièce, maintenant il allait pouvoir s’entretenir avec elle et avoir un réel échange avec elle. Il ne pourrait pas rattraper le temps des années, mais il pourrait apprendre à la connaître.

La porte s’ouvrit, dévoilant la jeune fille. Kazil ne put retenir un sourire et l’invita à entrer d’un geste de la main. La jeune fille avança avec une certaine élégance, toutefois nouée à sans doute une légère timidité devant cet oncle inconnue. Elle prit place sur la chaise que le Duc avait désigné. Le Marquis de Sephren avait pris soin de la mise en scène dans sa chambre. Il avait mis en avant cette chaise qui donnait sur celle où il allait prendre place. Le Sénéchal referma lentement la porte après avoir vérifier qu’il n’y avait personne dans le couloir.

-« Bonsoir Ashenie, je suis content de te voir ici. Nous n’avons pas eu la chance d’être présenté officiellement toi et moi. Bien que tu saches déjà que je suis, je suis Kazil De Sephren, frère d’Arathor. »

Il s’assit à son tour sur la chaise puis l’observa. Elle avait des traits caractéristiques de son frère, on ne pouvait nier qu’elle était une De Sephren. Une pensée mélancolique lui vint en repensant à son frère, jamais il ne pourra voir ce que deviendra sa fille, il avait participé à son éducation, il avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui, mais jamais il ne parviendra à percevoir son avenir. Il était trop tard pour lui et pour la Duchesse morte depuis peu.

-« Je voudrai m’excuser avant tout de n’avoir été là lorsque tu avais besoin de moi, Ashenie.
Je ne sais pas si Arathor t’a parlé de moi, mais j’ai été officier dans l’Armée du Roi et j’occupe actuellement le poste de Sénéchal. Je ne sais pas si tu connais mon histoire, mais nous aurons le temps d’en parler. »


Assez parler du Sénéchal de l’Armée Royale pour le moment. Kazil voulait s’enquérir de sa nièce, savoir comment elle allait, mais aussi de son ressentiment envers tous les évènements qui se succédaient dans une suite tragique.

-« Et toi Ashenie, comment vas-tu ? Nous croyons tous que tu avais disparu, que s’est il passé ? Tu n’as rien eu ? Je sais que tout cela est difficile pour toi, mais sache que je serai là pour te protéger maintenant du mieux que je pourrais. Je ne pourrais pas remplacer ton père, ni ta mère, ni ton frère, mais si tu as besoin de parler, si tu as un quelconque problème, n’hésite pas à venir me voir. »

Avant qu’elle ne prenne la parole il ajouta.

-« Tu n’es pas obligé de me vouvoyer entre nous et tu peux m’appeler « Oncle », nous sommes de la même famille et si nous devons nous parler continuellement avec ces artifices, nous serons bien seul au milieu de tous ces faits. »

Il laissa enfin la parole à sa nièce, la regardant d’un air bienveillant.
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Ashenie De Sephren
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MessageSujet: Re: L'espoir mortifère   L'espoir mortifère I_icon_minitimeVen 16 Oct 2009 - 16:58

Les yeux d’Ashenie s’embrasaient d’un espoir nouveau, et pourtant guidé par la mort fantomatique de son père, hantant encore avec amertume et gravité les méandres de son esprit pur, et morcelant les parts de l’âme de verre, pulvérisée sous l’émotion si grande. Les vagues déchainées du destin s’abattaient sur le roc de sa vertu, la laissant plié en mille sanglots d’étoile, dont les néons nocturnes promettaient la hantise absolue. La lune malicieuse brillait, à même son cœur, au traits du défunt, dont elle gardait le secret baiser sur ses lèvres chastes. Vacillant presque devant Kazil, l’apparition du colosse ample la paralysait dans sa torpeur de verre. L’étau de son cœur se resserrait sous la magnificence de son oncle, dont le visage gardait un parfum ducal et familiale.

Pourtant le maintient de la pureté, et l’image de la Bonté noire aux traits purificateurs, maintenaient la prison opaque de verre brisé, s’enfonçant doucement dans son âme sans bruit, et la douleur sanglantes se taisait sur les lèvres de rosée, pourtant si douches et fraiches au regard, qui n’avaient jamais connu que la suavité de la chasteté. Les ongles du mal trônaient encore autour de l’âme vierge, menaçante et criante. Pourtant, sa droiture laissait son dos se cambrer, bombant la poitrine de la vierge en un maintient droit et élégant. Son expression ingénue altérait ses traits en une cascade de douceur, répondant au sourire de Kazil, sans qu’elle ne l’ait connu.

Sa démarches dansante laissait voleter sa robes et ses autours de soie, se blottissant dans la chaleur du tissu face a la rudesse de l’hiver, indistinctement. La pureté de son regard se mariait aux tonalité de la candeur, tandis que ses yeux bicolores luisaient doucement à la lueur des chandeliers du château d’Erac. Fragile, elle semblait à un poupon enrubanné, égarée et prête à se briser, au moindre coup. Plus qu’à l’habitude encore, elle restait droite et vertueuse face à l’inconnu, ne laissant aucune trouble transparaitre, quoi que n’importe quel homme ait pu voir en elle la fragile féminité qui l’habitait sans détour.

La harpe de sa voix vacillait enfin, laissant échapper les notes claire et cristalline, virginale dans leur essence de tendresse. La douceur même imprégnait sa soie dans chacun des mots et semblait animer même les lèvres se mouvant avec grâce et maintient. Sa voix s’élevait en une longue mélopée féminine, laissant apparaitre la tonalité claire et pure du timbre de sa voix, et témoignant de l’étude du chant, tant bien qu’elle paraissait enivrer l’air d’une valse lancinante.

« - Je n’oserais braver les conventions de respect qui vous est du, véhiculé de ma personne, et l’irrespect que porterais avec affection ne saurait qu’être condamnable aux yeux d’une société lourde des sens, et déjà trop défiante de son souverain et maître. Votre absence ne vous est cependant pas préjudiciable, et les événements de tragédies ont recommandé votre expertise guerrière au front. Votre présence est le soulagement à mon cœur des espoirs d’une envolée nouvelle, tant la guerre et la haine des sombres ont entravé notre famille, et jusque dans ses entrailles mêmes. Les disparitions du noble chevalier Aaran, votre neveu, ainsi que de votre frère et son épouse, m’ont laissée à mes larmes pendant bien des lunes, et si votre présence au près de moi pu apaiser quelques chagrins, elle n’en n’aurait été qu’accusée aux yeux des sœurs ayant parfait mon éducation avec tant d’acharnement. Que sa majesté le duc se rassure, et fasse disparaître ses inquiétudes, je ne peux me porter bien dans le confort qui ‘est offert, et je n’en demande pas tant. Votre présence est douce, et vos mots sont lierre a la pierre de mon cœur, déjà aigri par la haine des barons pyromanes, assiégeant Diantra en toute impunité. Ma disparition n’est que le miroir d’une vie abstraite, une décision du roi pour me voiler aux yeux de mes ravisseurs potentiels, suite aux disparitions trop nombreuses qui laissent choir Langehack entre vos mains habiles. Et ces tumultes sont tant douloureux à mon esprit qu’il pleure encore la fourberie des sombres et des hommes conjuguées…. »

A ces derniers mots, Ashenie mouillait son regard doux d’un vaste chagrin tendre, luisant à la lumière des candélabres.
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Kazil De Sephren
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MessageSujet: Re: L'espoir mortifère   L'espoir mortifère I_icon_minitimeLun 26 Oct 2009 - 21:01

Que de dures paroles dans la bouche d’une si jeune enfant. De ses dix sept années, Ashenie en avait le verbe d’une adulte d’expérience. Peut être cela est vrai que dans la douleur et la souffrance on s’en retrouve grandi, ou bien alors simplement que l’âge de l’innocence venait de s’achever. Cette période d’âge d’or où tous les rêves sont permis, cet âge que l’on comprend qu’il était savoureux uniquement lorsqu’il s’est terminé. Une fois que les songes achevés, il ne reste que la réalité et sa complexité. On comprend mieux le monde qui nous entoure et ses maux. Kazil n’avait jamais eu d’enfant, mais il comprenait ce que pouvait ressentir son frère et le désir de la protéger. Il avait voulu qu’elle sommeille dans cet âge, mais la mort l’avait rattrapé. Jamais le Sénéchal ne pourrait l’y ramener et la seule chose à faire était de contribuer à l’évolution d’Ashenie.

Le Duc de Langehack avait décidé que sa nièce apprendrait à tenir un duché auprès de la personne qui administrait le duché selon ses ordres pendant son absence. Ashenie pourrait apprendre à devenir une Dame accomplie et honorable. Non simplement une de ces jeunes nobles qui ne pouvaient s’entretenir uniquement de coutures et d’argent pour parader dans les divers bals organisés dans le duché. Kazil saisit un mouchoir en tissus qu’il tendit à sa nièce en la gratifiant d’un sourire.

-« Je ne peux hélas que deviner tout ce que tu as pu endurer mais sèche tes larmes. Te voici maintenant en sécurité et sache que la paix sera ramené dans notre Royaume. Tout d’abord, je voudrai que tu saches que dans quelques jours, je vais rejoindre Diantra pour combattre les barons au nom du Roi Trystan. Pendant ce temps, tu resteras en Erac sous la garde de Dame Astéride, le temps que je rentre. »

Il était dur de lui annoncer un départ aussi imminent alors qu’ils venaient à peine de se rencontrer. Néanmoins le devoir l’appelait et Ashenie le savait comme elle l’avait exprimé précédemment. La Noblesse était faite de privilège et de devoir et la famille de Sephren en avait entièrement conscience.

-« Quand je reviendrai, nous retournerons ensemble à Langehack. Néanmoins sache que là bas, tu auras une tâche à accomplir. Nous ne savons pas de quoi l’avenir est fait et je tiens que quoi qu’il se passe, nos terres soient entre de bonnes mains, c'est-à-dire les notre. Tu te formeras auprès de l’intendant qui reçoit mes ordres vis-à-vis du Duché. Dans un premier de temps, tu observeras et tu apprendras, c’est ainsi que ce fait dans l’ordre l’apprentissage. Tu as du le comprendre, l’intendant sera ton précepteur, j’ai entière confiance en lui. Par la suite, tu prendras à ton tour des décisions. »

Gardant son sérieux, il observa sa nièce. Il se doutait qu’elle s’en remettrait à ses choix et lui-même savait qu’elle en serait capable. Il espérait que la fille d’Arathor s’adapterait à cette transition car au nom des de Sephren, elle le devait. Il était un militaire et comme tous hommes d’armes, sa vie ne s’en remettait pas uniquement aux maladies des saisons et à la vieillesse. Il voulait s’assurer que dans le pire des cas, Ashenie aurait la capacité de diriger le duché et de le protéger. Il lui restait de nombreuses choses à apprendre mais le simple fait qu’elle accepte, serait déjà un bon début.
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Ashenie De Sephren
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MessageSujet: Re: L'espoir mortifère   L'espoir mortifère I_icon_minitimeDim 15 Nov 2009 - 10:23

Ashenie ployait sous le poids de ses rêves et de ses chimères. Son éducation vive l’avait fait paraître adulte bien assez tôt, en vain. La Divine Lumière Salvatrice avait été d’un renouveau grave et florissant, tandis qu’elle échafaudait sans peine l’esprit apprivoisé de la damoiselle vers les éclats étincelant des dames de condition. Parfaite pour le mariage, telle était la destinée de la damoiselle aux sens intenses. Son âme avait été travaillée, façonne dans un écrin malléable aux reliures d’argent où les joyaux de la pureté trônaient sans l’ombre d’une obscurité. Eclatante, opale et cristalline, elle se parait de cette tendresse de poupée de porcelaine, si fragile que le verre, et éduquée à représenter son rang, sans l’entacher d’une quelconque apparence indécente.

Pourtant, les chimères des rêves grondaient en elle. Elle se parait de raison et d’un vocable adulte, de dignité et de décence, lorsque l’enfant qui sommeillait en elle gardait toutes ses pensées. A peine sortie de l’enfance, elle n’en restait pas moins marquée. Elle s’était enfermée derrière cette insouciance féerique, imbibée des plus beaux songes éperdus et des tableaux onirique. Les longues tergiversations de son éprit gémissaient les affres du temps, et croyaient au royaume de Tira, et à sa vie éternelle. Et dans les traits protecteurs de son oncle, le fantôme de son père apparaissait, non sans illusions enfantine et espoirs juvéniles de le voir réapparaitre. Kazil de Sephren était l’un des hommes les plus proches du défunt, et gardait dans le cœur d’Ashenie le portrait jumelé d’une vertu transcendante. Véritablement aspirée dans ses yeux, elle en restait prisonnière et fragile.

A l’annonce du duc, Ashenie écarquillait les yeux, non sans suprise. Dans ses iris flamboyants et glacés nageaient les émotions infinies d’une mer tumultueuses, aux larmes éparses et au cœur d’organdi. Les perles océanes côtoyaient les merles du temps, et les paroles outrageaient la raison. L’irréel se brisait sous un poids plus grand, plus immense : l’indécence de la vierge. Kazil oserait-il ? Il était bien au courant des mœurs visant à détrôner les vierges de toutes pensées politiques, pour ne se consacrer qu’au bonheur de leur mari. Les mâles détenaient les monopoles que d’autres ne pouvaient avoir, surtout lorsqu’elles appartenaient au beau sexe.

Fragile et tremblante, la voix d’Ashenie s’élevait, pareil au merle planant au dessus des flots, et y dessinant les vaguelettes du trouble. Sa voix cristalline vibrait au son de la harpe enchantée, et dépeignait la douceur et la tendresse même de l’arche féminine. Elle devait un phare, une lumière du naufrage, avant que le ventre de la mer de s’éveille. Sa complainte résonnait doucement en échos épars, tandis que sa main se portait à son cœur, serrée.


« - La mélodie des grognements sourds de la guerre ne saurait vous atteindre, Altesse, et les murmures de mes prières sauront porter le regard de Néera envers vous, avec la sainte-tendresse que je puis éprouver à votre égard : celle d’une nièce portant cher à son cœur le dernier descendant du sang de son père. Puissiez-vous ne pas vous égarer en ces sentiers sinueux. Sachez qu’à chaque instant, la voix de votre nièce murmurera votre nom en ces lieux sûrs, et que son âme appellera à votre sauvegarde… A jamais, Kazil, je ne veux vous perdre…
Mais loin de pouvoir satisfaire le sang de mon rang, et les espoirs que vous placez en moi, ma condition féminine m’en défend. Et la cour a accueillit à bras ouvert les décisions de sa majesté Trystan Fiiram d’Erac. Je suis enchainée à lui, comme derrière les boucliers de la royauté, et je ne puis m’en défaire. La Reine nécessite ma présence au près de sa fille, de son mari, et de sa belle-sœur. Unies dans l’art d’apaiser les contacts des combats sur vos corps guerriers, nous nous devons de rester au près de la cour. Une femme ne peut, sans mariage, s’intéresser aux politiques et aux finances, notre famille s’en serait que plus outrée, et en ressortirait amoindrie du prestige qui lui est octroyée.
Je vous dois un aveu, Kazil,
murmura la petite poupée aux larmes naissantes,
je suis la pupille de sa majesté le roi, et je ne peux m’écarter de lui. L’heure de la régence n’est pas venue… elle vous appartient encore, et jusqu’à l’heure de votre mort, encore bien loin dans les présages du temps. Du reste, c’est à l’homme qui héritera de mon être de gouverner Langehack. Je n’y ai pas ma place, Altesse… je suis navrée. »

Sa voix s’était tari, ses yeux cherchaient ceux de Kazil, perdue. Prise dans un élan d’affection, elle se jetait doucement dans ses bras, déportant son corps orné de la robe volante. Se réfugiant dans une fine caresse contre le torse de Kazil, elle retenait ses larmes, tremblante d’émotion, comme si aller vers les tréfonds de son âme laissait ressortir les vieilles chimères d’antan. Son visage de poupée semblait s'être imbibé d'une tristesse féminine, douce, cherchant la chaleur d'un oncle, d'un père, d'un parent, si infantile qu'elle eut pu en être touchante.
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Kazil De Sephren
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MessageSujet: Re: L'espoir mortifère   L'espoir mortifère I_icon_minitimeDim 15 Nov 2009 - 21:02

Kazil de Sephren était bien loin des secrets de la cour et cela Ashenie venait de lui apprendre à ses dépends. Le Duc de Langehack était loin de s’imaginer le terrible aveu que venait de lui faire sa nièce. Voilà donc quels étaient les jeux de la noblesse et les décisions prises pour y remédier. Le Sénéchal pensa à un instant à ce que son frère penserait de tout cela, si après que Tari ait pris son âme, le destin de la famille de Sephren semblait achevé et voué à disparaître. Un militaire risquant sa vie à chaque bataille et une jeune fille pieds et poings liés à la royauté. Un simulacre de famille pour des destins si fragile..

Le Marquis de Sephren laissa choir sa nièce dans ses bras et referma son étreinte sur elle. Un instant privilégié entre deux inconnus de même sang partageant le souvenir d’un être défunt. Chacun d’eux retrouve en l’autre quelque chose d’Arathor, puis plus le temps passa dans ce silence tacite et plus Kazil découvre une sensation que depuis longtemps il n’a pas eue, le sentiment d’être chez soi.

-«-« Je me doutais que ta présence ici n’était pas uniquement du au hasard, Ashénie. Cependant, je ne pensais pas que la raison puisse être aussi profonde. Néanmoins sache que je ferai mon possible pour que tu puisses retrouver ta liberté. Notre Roi est bon, et je pense qu’il sera compréhensif. Lorsque tout sera terminé, lorsque la guerre sera éloignée de notre Royaume, lorsque je pourrais assurer convenablement ta sécurité, nous rentrerons ensemble.

Tu serais surprise ma nièce de voir de tes propres yeux la noblesse et ses eusses et coutumes. Tu sais que je n’irai pas contre les principes de notre famille, mais lorsque la situation l’oblige, nous devrons agir. C’est toujours ce que la famille de Sephren a fait, que cela soit dans l’économie, le militaire ou bien la politique. Je tiens à ce que tu puisses défendre les intérêts de notre propre famille dans le futur. »


Kazil redressa légèrement la tête d’Ashenie et lui sourit.

-«Il se fait tard maintenant, je ne tiens pas à être responsable d’un manque de sommeil de ma nièce. Sache que des paroles me sont allées droit au cœur et que lorsque je serai sur le champ de bataille où que je me sentirai seul, je garderai ce cadeau que tu m’as offert. Ces quelques paroles, les pensées que tu auras pour moi et qui m’accompagneront durant tout le voyage. »

Le Sénéchal se redressa puis raccompagna sa nièce. Après qu’ils aient quitté ses appartements, Kazil et Ashenie de Sephren s’engouffrèrent dans les sombres couloirs nocturnes d’Erac. Il ne tenait pas à ce que sa nièce rentre seule.
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