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 Nouveau visage. [Demoras]

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Ilmraë Ysaelonna
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MessageSujet: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeMer 21 Oct 2009 - 18:14

Nouveau visage




J'ai quitté Diantra il y a quelques jours. Ce n'est ni une libération ni une tristesse. Je n'y ai pas fait tout ce que je voulais y faire mais je me suis sentie appelée ailleurs. Mon petit séjour à Diantra n'en a pas moins été intéressant, au contraire, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusée. Beaucoup de nouveauté en quelques jours, j'ai beaucoup appris, peut être trop. C'est peut être pour cela que j'ai sentit cet appel, du moins en partie. Je me fiche de la raison, cela n'a pas la moindre importance. Je crois que je ne serais pas partie longtemps, j'ai encore à faire à Diantra. Mais pas encore. J'ignore ce que je vais faire, mais je sais que je le saurais le moment venu. Pour l'heure, je chevauche là où mon cœur m'emporte, avec ce délicieux sentiment que le monde m'attend.

Ilmraë donna un coup de talon à son cheval qui accéléra franchement l'allure. Des deux côtés de sa croupe, se ballotaient deux énormes sacs qu'elle avait remplis de robes de la haute société et de quelques vivres. Elle y avait aussi rangé ses vêtements "habituels" et avait opté pour une robe de voyage verte en velours. Elle avait noué ses cheveux en demi-queue de cheval pour les laisser flotter au vent et cascader sur ses épaules. Son teint d'ordinaire pâle était maintenant lumineux et frais comme la rosée. Un léger sourire enfantin étirait ses lèvres. Ainsi accoutrée, elle faisait à peine vingt ans. Elle avait l'air d'une jeune bourgeoise partie à l'aventure. Elle dégageait la naïveté et la fragilité spécifique aux jeunes adultes ayant vécut une enfance pleine d'amour, de joie et de confort.

L'illusion parfaite.

Aucun détail n'était laissé au hasard, le fait qu'elle soit seule à parcourir la plaine d'Atral ne changeait rien à sa manière de se comporter. Un homme invisible la suivant depuis son départ de Diantra et étant attentif au moindre de ses mouvement n'y aurait vu que du feu. Car elle n'était pas une jeune femme qui s'était échappée de son foyer protecteur pour vivre le grand frisson. Elle n'avait même pas vingt ans. Mais elle laissait voir exactement ce qu'elle voulait que l'on voit. Tous ses véritables sentiments étaient enfouis au plus profond d'elle même et personne ne pouvait les voir, ni même les deviner. Ce qu'il voyaient en la regardant, c'était une fille pure, inoffensive, et un peu idiote de penser qu'elle pouvait affronter le monde seule sans risque. Elle avait l'air sûre d'elle, fière de vivre d'elle même, sans l'aide de personne. Cette confiance sans bornes en devenait ridicule pour les observateurs extérieurs. Il était évident qu'elle ne pouvait pas se débrouiller. Il était évident qu'elle ne connaissait ni la peur ni la douleur. Elle ignorait tout du mal qui grouille dans le monde, elle pensait que tout est d'amour et d'eau fraiche et qu'aucun obstacle n'est insurmontable.

Malgré tous les personnages de ce type que j'ai rencontré dans ma vie, je n'ai encore jamais essayé d'être comme eux. Je ne sais pas pourquoi. Toujours est-il qu'à présent c'est fait. Et pour un moment encore. Quelque chose me dit que je vais être Aerin Nennvial assez longtemps. Cela ne me dérange pas. Je la trouve amusante. Avec elle, je pourrais faire les choses les plus idiotes au monde sans crainte de me trahir. Je pourrais être ignorante, cupide, impulsive autant que je le désire. Je peux même faillir aux codes de la bourgeoisie. A cet âge, il n'est pas rare de voir les enfants bourgeois transgresser les règles éthiques de leur milieu. Surtout dans mon cas, où je suis celle qui cherche à échapper à ce monde, qui s'en est échappé pour vivre sa vie. Comme c'est excitant. Je bouillonne à l'intérieur. Aerin va m'offrir une grande expérience, je le sens.

Mais Aerin est vulnérable, elle connait quelques rudiments de combat mais n'est pas très douée. Elle se fera prendre par n'importe quel brigand. Elle sera détroussée, violée, peut être même tuée. C'est l'inconvénient. Mais tant pis. Elle ignore tout cela, c'est pourquoi elle a bêtement pris un certain nombre de choses précieuses. De l'argent, des vêtements de valeur, des bijoux. C'est assez étrange pour quelqu'un qui part à l'aventure et cherche à échapper à l'univers bourgeois. Mais Aerin est stupide, je l'ai déjà dit. Je ne laisse rien au hasard. Chaque détail, chaque élément qui m'entoure et fait partie de moi peut démontrer sans difficulté que je suis Aerin Nennvial. Ilmraë n'existe plus, elle s'est volatilisée, et elle ne refera pas surface avant de nombreux mois, c'est certain. Mais l'esprit d'Ilmraë est toujours là, c'est lui qui pense et fait tout pour être correctement Aerin. C'est lui qui veille aussi à ce qu'Aerin ne fasse pas trop de bêtises, pour qu'il ne m'arrive rien de trop fâcheux. Il fait cela tout en restant pleinement Aerin, ce n'est pas une mince affaire mais il a déjà été confronté à cela de nombreuses fois, il saura faire face.

Le soleil déclinait doucement lorsque Ilmraë arriva à la lisière de la forêt d'Anduram. Aerin descendit de cheval et s'enfonça sous les arbres, les rennes pendants derrière elle, l'animal suivant. Ilmraë espérait faire une rencontre, elle voulait véritablement rendre vie à Aerin. Aerin, elle, se contentait d'admirer la beauté de la forêt. La lumière du soleil couchant se reflétait dans les feuillages et cela transformait la forêt en un lieu enchanteur qui ne laisse pas indifférent une jeune femme comme Aerin.

Elle marcha longtemps, jusqu'à ce qu'il fasse complètement nuit et qu'elle n'y voit plus rien. C'est seulement à ce moment là qu'elle réalisa qu'elle n'avait pas fait son campement. Elle n'avait pas allumé le moindre feu, elle n'avait pas cherché un endroit confortable et protecteur. Ilmraë avait agit ainsi délibérément, sentant qu'il se passerait quelque chose dans cette forêt ce soir. Aerin, elle, était totalement perdue. Elle se recroquevilla doucement sur elle même, les yeux grands ouverts, effrayée par les bruits de la forêt plongée dans le noir. Elle ne voyait rien, elle entendait. Elle entendait des craquements, des bruits d'animaux. Elle était incapable de savoir ce qui était ou non un danger. Elle ne se posait même pas la question. Toute la forêt était hostile, les bruits ne se différenciaient pas les uns des autres, ils étaient tous une menace. La jeune femme priait de toutes ses forces pour que la lumière revienne vite.



[Bon, voila, dis moi s'il y a des incohérences, je suis un peu partie dans mon délire à certains endroits.]
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeLun 26 Oct 2009 - 19:10

Nouveau visage.
Avec Ilmraë Ysaelonna.

Trois jours s'étaient passées depuis mon combat avec les Zorteth... Je fus bien déçu du résultat de cet affront, mais bon, ce n'étais pas le premier et ça ne sera pas le dernier de mes combats, mais oublions... Mon être était maintenant destiné à Brylyan qui m'avait accepté sous sa tutelle, un bien mystérieux personnage. Je ne m'étais pas présenté ici de simple hasard, je devais rencontrer quelqu'un à la Dross, un homme qui fut un habitant de Diantra dans le passé et qui avait lâchement quitté sa nation pour venir demeurer ici, souillant les terres de mon chef, mais quelle importance, mon but n'était pas de tuer tout les misérables humains qui se déplaçaient dans ces terres neutre mais de recueillir un maximum d'information concernant la ville des hommes. J'étais accompagné de Conscience qui, après le combat, était redevenu une louve pleine de mécontentements... Il fallait que je trouve mon stupide destrier qui n'en faisait qu'à sa tête. J'avais beau claquer des doigts, signe de rassemblement chez ces deux animaux, je ne le trouvais pas... Tant pis... Il allait revenir vers moi de lui même, impossible qu'il survive sans moi... Mais ce n'était pas un stupide étalon qui allait contrecarrer mes plans, loin de là... Le seul hic était ma vitesse de déplacement : elle était médiocre... La vitesse n'est qu'une option chez moi et mon but était la Dross, pas d'y arriver au plus vite...


Il marchait, oui, ce demi au cœur inexistant, la nuit tombait, le noir apparaissait de plus en plus rapidement... Cela ne lui posa aucun problème, lui qui possédait le don des drows : voir la nuit, grâce à cet œil rouge. Son but était simple, trouver un homme pour posséder un maximum d'information sur la capitale, ensuite il devait aller voir si, dans son atelier, la préparation des poisons étaient terminés. Normalement oui, Olina et Arin devaient être prêtes. Il possédait une cape noire à capuchon, lui permettant de se dissimuler dans cette obscurité infernale, seul le reflet de la lune pouvait le trahir, mais quel idiot se mettrait face à cette lumière dans le but de se dévoiler au monde ? Ses armes étaient présentes : dagues, épées et deux fioles rangées dans une petite poche (Nyam son remède et Oniz, sa drogue). Son animal près de lui, il ne ressentait aucune frayeur envers quoique ce soit dans ces terres maintenant, d'ailleurs il n'a jamais rien ressenti pour personne ni pour rien du tout, il était tel un drow : cruel, discret, maléfique, tout les particularités de la race des sombres. Demoras marchait, marchait de plus en plus vite pour espérer atteindre la Dross avant le couvre feu, histoire qu'il puisse trouver son contact; maintenant il courait... D'arbres en arbres, il essayait de se déplacer plus vite, plus discrètement, de se déplacer de façon espionne... Le terrain était vague, la forêt d'Aduram n'était pas vraiment intéressante quand personne ne la traversait, seule sa végétation parfaite ou ses arbres âgés sont la preuve d'une certaine importance pour les herboristes, sinon elle n'était rien. Le demi voyait la vie en rouge, et l'expression est excellemment utilisée, ses yeux ne reflétait que la couleur sang, rien d'autre, il ne voyait pas la couleur des feuillage, ni de ses propres armes... Mais ce n'est que facultatif pour un assassin car son but était de tuer, pas de voir la couleur des vêtements de sa cible. Mais revenons; ses bottes d'une légèreté incroyable lui permettait de s'envoler plus facilement vers le prochain tronc. Il voyait au loin les portes de la Dross, les torches accrochées à ses côtés. Curieusement, il mettait beaucoup plus de temps pour y arriver, surement l'effet de ses bottines. Plus que quelques centaines de mètres... Le soleil n'était pas prêt de se montrer, les prochaines heures risquent d'être longues. Le voila arrivé devant cette immense porte, il entra en jetant un regard aux deux gardes d'entrée qui le guettait à chaque visite qu'il faisait au sein de la Dross. L'homme qu'il recherchait était un peu plus loin d'où il était, il vendait quelques objets d'art dont il ne connaissait même pas l'histoire, la stupidité des hommes... Dès que le marchand aperçut le demi, il se retira derrière un bâtiment en bois qui semblait être sa demeure. Demoras le suivit jusqu'à ce qu'il se retrouvent face à faire. Il s'échangèrent un regard noir, pendant deux bonnes minutes puis le drow commença le dialogue d'une voix très sombre, semblable à celle d'un elfe noir pur.

« Vous avez mes informations ? »

« Oui, cela fait plusieurs jours que la guerre civile à Diantra se déploie, je n'ai pas eu l'occasion d'y aller plus souvent, mon accès maintenant est devenu très limité, les gardes savent qui je suis à présent, il ne peuvent pas m'éviter, donc je vais devenir de plus en plus inutile, mais cet homme, là-bas (il pointa du doigt un individu aux oreilles arrondies), ne vient sur les terres neutre que pour y vendre ses marchandises, son lieu de vie n'est pas la Dross mais Diantra. » Répondit l'homme n'ayant aucune peur de la réaction de Demoras face à cette réponse.

« Vos arguments ne sont pas très approfondis mon ami, mais à présent vous m'êtes bien inutile non ? »
Ajouta t-il d'un ton ironique.

« Effectiv...» L'homme n'eut pas le temps de terminer son mot qu'une des deux dagues de l'assassin se retrouva plantée dans son estomac. Voila comment rendre le demi cruel : quand les services que vous lui apportés sont terminés, il vous tue, sans remords... Mais Demoras est ce qu'il est et personne ne lui reprochera le contraire. A présent il connaissait déjà son futur espion, il ne restait plus qu'à le persuader de travailler pour lui, ce ne sera pas bien difficile... Il se déplaça vers l'humain, voyant qu'il essayait, par pur hasard, de partir en rangeant sa marchandise dans un sac, Demoras l'attrapa par le col de sa chemise et le tira vers un coin d'ombre. L'homme, étonné de cette mésaventure, lâcha son butin qui émit un bruit métallique et se renversa au sol, quelques habitants jetèrent quelques regards à gauche et à droite, et n'ayant pas vu le marchand dû à la zone d'ombre, ils prirent les objets. Le marchant poussa un cri de déception mais Demoras le saisissait très bien et il ne pouvait absolument rien faire. Le demi lui posa quelques questions sur sa vie mais l'homme ne semblait pas vouloir répondre, l'assassin lui passa une dague sous la gorge et les réponses vinrent, comme par magie. L'espion lui ordonna de recueillir des informations sur Diantra et ses duchés. L'homme ne broncha pas et accepta. Ceci fait, il relâcha l'humain qui s'empara des restes de son butin. Ayant terminé cette tâche, Demoras se dirigea vers son herboristie, en récupérant au passage sa dague, plantée dans le corps de l'inutile. Il ouvrit la porte de bois et posa automatiquement son regard sur deux fioles suspendues. Il les attrapa, les rempli dans deux fioles plus ou moins grandes et les cachèrent dans ses poches. Tout était fini, du moins ce qui semblait plus important. Il ne restait plus qu'à se diriger vers le Puy. Il venait de sortir de la Dross. Le soleil poignait dans le ciel, le demi s'aventura dans la forêt d'Aduram. La présence d'un individu éveilla ses sens, il tenta de repérer cet homme ou cette femme de plus près... Il vit une femme, allongée au sol, qui semblait dormir.

« Reveille-toi ! » Lui ordonna t-il.

Cette journée promettait d'être longue...
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Ilmraë Ysaelonna
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeLun 26 Oct 2009 - 21:04

Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi recroquevillée dans le noir. Je n'ai pas calculé. Aerin a compté chaque seconde.

Aerin ne ferma pas l'œil de la nuit. Elle était pétrifiée sur place, incapable d'esquisser un mouvement, incapable de regarder autre chose que ses mains desséchées par le froid de la nuit. Elle n'avait pas seulement peur, non. Une foule de sentiments bien plus dévastateurs déferlaient en elle. Elle avait honte. Elle avait honte d'être si terrifiée. Elle avait aussi honte d'éprouver cet horrible sentiment de regret d'avoir quitté ses parents. Elle se trouvait si stupide. Elle s'était enfuie pour vivre sa vie, pour vivre une vie d'aventure, pour être quelqu'un d'autre. Et voilà qu'elle était effrayée par une forêt la nuit. Le pire de tout était la constatation qu'elle ne pouvait pas échapper si facilement à sa nature profonde. Elle était issue d'une famille aisée, c'était évident. Tout en elle le laissait croire. Ces pensées tournèrent et retournèrent dans sa tête toute la nuit dans leur danse infernale. Aerin n'en voyait pas le bout, elle eut la sensation qu'une éternité de calvaire s'était écoulée lorsqu'elle aperçut enfin les premiers rayons du soleil.

Je ne prends jamais un personnage à la légère. Je m'incorpore du moindre de ses sentiments, de toutes ses pensées. Comment comprendre une personnalité si l'on a jamais vécu en elle ? Tout ce que je fais à un intérêt, je ne fais pas ça par plaisir, je ne fais pas ça pour m'amuser dans mon coin. Je me passerais de cette étape si je le pouvais. Mais elle est nécessaire à la crédibilité d'Aerin. Je veux lui donner vie et pour cela, je ne dois faire qu'un avec elle.

Aerin ne bougea pas immédiatement. Elle avait la sensation de ne plus pouvoir bouger à force d'avoir contracté tous ses muscles tout au long de la nuit. Elle avait aussi besoin d'un moment pour reprendre ses esprits, pour tourner la page, pour accepter ce qu'il s'était passé et en tirer un enseignement. Elle devait cesser de se comporter et de penser en adolescente. Son orgueil était salement amoché après cette nuit. Elle ne bougea alors plus pendant longtemps. Dans son coin, Ilmraë riait intérieurement "se comporter et penser en adulte". Comme si Aerin en était capable. Elle était tellement cupide qu'elle referait dans quelques jours exactement les mêmes erreurs, ou d'autres, pires.

Ilmraë était loin des préoccupations de la jeune adulte, son esprit était aux aguets. Elle sentait qu'il allait se passer quelque chose, très bientôt. Ses prévisions se révélèrent justes. Peu après, elle entendit des bruits de pas dans la forêt. Aerin était trop peu fine pour pouvoir les entendre mais Ilmraë avait l'oreille entrainée. Le pas n'était pas celui d'un animal, c'était certain. Elle n'aurait jamais entendu un elfe à cette distance et le pas des drow était plus lourd et plus sec. Enfin, ce n'était certainement pas un nain, leurs pas étaient beaucoup moins grands. Elle avait donc affaire à une humain de sexe masculin, ou quelque chose y ressemblant fortement. Parfait, ils étaient les cibles les plus amusantes. Mais ils étaient parfois aussi des cibles faciles, et Ilmraë détestait cela. Elle espérait que celui qui approchait soit un cas intéressant. Il n'était plus très loin, deux minutes tout au plus. Et il se dirigeait droit vers Aerin. Peut être avait-il sentit sa présence.

Aerin a fermé les yeux, elle ne se doute pas de ce qui arrive. Moi, je fais de mon mieux pour recueillir toutes les informations que je peux avec mes pauvres toucher, odorat et ouïe humains. Ils sont certes, un peu plus entrainés que la normale mais restent horriblement dérisoires. Quelle tristesse. Mais peu importe, cela ajoute du piment, ce ne serait pas drôle si j'avais pu tout savoir d'un coup. Finalement, je suis bien heureuse d'être une simple humaine. C'est beaucoup plus amusant d'être faible par nature. Vous ignorez tout ce que vous ratez. Ah ! Il est la, tout près, je peux même entendre se respiration. Il observe Aerin quelques secondes. Cette idiote ne s'est toujours rendue compte de rien. Il a beau être arrivé assez silencieusement, il est assez facile de sentir sa présence à présent. Quelle incapable. Tu vas encore avoir peur petit Aerin, ton orgueil dont tu viens juste de panser les plaies va en prendre un autre coup. Et cela va te faire faire de nombreuses bêtises. Tant mieux, c'est bien pour cette raison que je t'ai choisie, tu peux en être sûre.

"Réveille-toi !"

L'odre avait fusé comme un éclair. Pour Aerin, il avait surgi de nulle part, sans crier gare. La jeune femme sursauta violemment et sauta littéralement sur ses pieds puis fit un bond en arrière. Enfin, elle tira un petit poignard qu'elle avait pris avec elle pour se protection. Elle jaugea rapidement le nouvel arrivant et s'écria sans réfléchir :

"Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?"

Je m'amuse enfin et tandis qu'Aerin se remet de ses émotions et reste dans son impulsivité cupide, je prends le temps d'analyser l'inconnu. Grand, musclé, beau. Il avait l'air sur de lui. Il était l'exemple même de l'homme parfait. Mais je ne suis pas dupe. Sous tes airs charmeurs et ton physique parfait je vois un tueur. Un tueur que certain qualifieraient surement de "sans cœur". Moi je sais que cette appellation ne veut rien dire, mais je vais la conserver, faute d'avoir mieux dans mon répertoire. Ce mal, cette cruauté qu'il dégage sont tellement clairs, limpides. Un seul regard me suffit. J'ai pourtant l'impression que beaucoup sont aveuglés par ce visage doux et cette élégance noble. Il sent le sang à plein nez pourtant. Cela ne me dérange pas. Cela ne m'enchante pas. Cela m'est totalement égal. Je n'arrive pas encore à savoir si tu es une proie intéressante. Mon cœur me dit que oui, ma raison me souffle d'attendre encore un peu avant de me réjouir. Je vais l'écouter, je ne suis pas pressée, je peux bien attendre encore un peu.

Aerin avait la respiration saccadée et le souffle court. Ses yeux croisèrent ceux de l'inconnu et tout devint flou dans sa tête. Pendant un instant, le doute l'envahit. Le doute mais aussi un autre sentiment indescriptible. Ce fut furtif. Elle fut effrayée par cette chose étrange qui l'avait envahie, elle raffermit son regard, tâchant de le rendre le plus agressif possible. Elle voulait effrayer cet homme pour qu'il ne voit pas qu'elle même était effrayée. Ou plutôt, elle n'avait pas vraiment peur, elle ne voulait pas qu'il voit son trouble. Elle ne s'attendait pas à rencontrer quelqu'un ici. Encore moins quelqu'un qui la tirerait si brusquement de ses pensées. Elle ne savait pas à quoi s'attendre. Elle était perdue.

Aerin tu es stupide. Il est évident que cet homme est dangereux. Il est tout aussi évident que tu ne peux pas le battre, il ne fera de toi qu'une bouchée de pain et tu ne sera qu'un cadavre parmi tant d'autres sans la moindre identité. Mais ne t'en fait pas, tu ne le sais pas mais je te protègerais du pire. Car tu es moi et je ne veux pas mourir par ta faute. Dans un cas extrême, je saurais te tirer d'une mauvaise situation, même si pour cela je dois montrer une part de moi même. Ne te repose tout de même pas sur cela, je n'agirais que si ma vie est au bord du précipice. Pour tous les autres obstacles tu seras seule. Car mon métier, je ne le fais pas à moitié. Si je t'ai créée Aerin, c'est pour n'être que toi pendant longtemps. Je ne me manifesterais pas si facilement. Ce n'est pas amusant sinon, ce serait trop simple...
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeDim 8 Nov 2009 - 16:19

Qui était cette inconnue aux allures méfiantes, encore une inutile que je me devais de tuer ? Peut-être… Ou peut-être que non, une drow ? Non, impossible, sa couleur de peau ne le prouvait pas, une elfe ? Ces oreilles ne sont pas aussi pointues que ces êtres absurdes, une naine ? Non plus, sa taille l’oppose. Une humaine, probable. Mais il fallait que je le sache, je connaissais un moyen des plus simples. Mais qu’allais-je faire d’elle ? La tuer ? Je ne suis vraiment pas d’humeur à exercer ma profession d’assassin, et il fallait agir stratégiquement, elle pouvait me servir, elle aussi, pour l’espionnage de la ville des hommes vu que son sang est aussi pur que cette race faible. Brylyan serait surement radieux de recevoir des informations sur Diantra, surtout en cette période. Mais je préfère ne pas me réjouir trop vite, je ne connais rien d’elle, ni son nom, ni même son métier, comment lui faire confiance ? Après tout je n’avais absolument rien à perdre, je suivais le chemin tracé par mon destin et je ne pouvais pas faire autrement… Après cette balade nocturne à la Dross, je tombais sur cette femme au visage que je ne pouvais pas voir dû à cet habit semblable au mien. N’émettons pas d’hypothèses sur un personnage inconnu sans en avoir tiré un minimum d’information, je devrais peut-être commencer par lui ordonner de s’identifier, malheureusement il est probable qu’elle me mente, je ne peux me fier qu’à moi…

Demoras avait le don de prendre tout les êtres qu’il croisait pour inférieur à lui, il sous-estimait tout les personnages qu’il croisait, sauf quelques exceptions… Comment allait-il faire pour prouver la race de la femme ? Il semblait sur de lui, rien ne l’effrayait, surtout pas cet être allongée. Il dressa son épée devant lui et coupa légèrement le bras gauche de la femelle, sans lui faire de mal, lui faisant juste une petite entaille qui se transformerait en une cicatrice dans à peu près soixante-douze heures. Il lécha le peu de sang qui s’était imprégné sur l’arme et conclut que la femme était humaine. Maintenant, il connaissait la race de la femme, un point qui lui paraissait assez intéressant puisqu’il cherchait des contacts humains. Il rangea son épée dans son fourreau en étant sur que la femelle ne lui ferait aucun mal puisque cela signifiait qu’il ne lui voulait aucun mal. Demoras se débrouillait autant bien aux armes qu’avec ses mains. Le corps à corps n’avait plus de secret pour lui depuis bien longtemps… Il le maîtrisait parfaitement, et ce n’était pas ce petit poignard qu’elle avait dressé qui lui ferait peur, loin de là. Il devait commencer par la rassurer, espérant que cela l’aiderait à ne pas montrer qu’il n’était qu’un assassin, il devait lui prouver le contraire, lui donner une fausse identité. A partir de maintenant, Demoras n’était pas Demoras, devant cette femme il était Salvathar Clys, un ex-chevalier de l’armée humaine, banni, et la mission de Salvathar était de recueillir le maximum d’information sur le son ancienne cité d’origine, non pas pour quelqu’un mais pour lui-même. Et cette humaine l’aiderait. Il espérait avoir la confiance de celle-ci afin de jouer double jeu. Oui, cette journée promettait d’être très longue… Commençons par répondre à la question de la femme, essayons de jouer à son jeu, même si beaucoup de défaut pourrait faire croire qu’il simulait, comme le sang, ses armes… C’était une partie risquée.

« Oh, n’ayez pas peur… Je ne vous veux aucun mal… Je ne suis qu’un chevalier errant, mon nom est Salvathar Clys, je suis un humain, comme vous. Désolé de vous avoir blessé, je voulais savoir si vous aussi étiez un être de ma race et j’en conclu que oui. Attendez, ne bougez pas. »

Salvathar attrapa une fiole cachée dans sa veste et versa une simple goutte sur la blessure de la femme, de la fumée s’échappa du liquide et l’entaille fut instantanément guérie. C’était le jolie don d’Alina, sa potion miraculeuse…Avait-il donc perdu sa méchanceté légendaire ? Non, mais son métier l'obligeait à obtenir le maximum d'informations sur Diantra, sachant que son chef était des plus exigeant. Il passa sa main sur son coup et y attrapa le pendentif qui y était accroché. C'était une pierre qu'une personne lui avait donné, une femme, plus précisément, oui cela peut vous paraître complètement insensé mais Demoras a déjà connu le sentiment de l'amour, c'est pitoyable mais c'était bien la vérité... Dans le temps, il avait connu une humaine et son amour pour elle était assez... comment dire... assez romantique. Rien ne les séparait, absolument rien... Mais un jour elle rendit l'âme, un assassin l'avait tué, et encore aujourd'hui Demoras cherche cet homme, malheureusement il reste introuvable... Mais passons, c'était juste à titre d'information. Il attrapa donc la pierre précieuse et la serra dans ses mains. Sa luminosité augmenta à un stade que l'on n'aperçut seulement la lumière qui constituait l'objet. Il reposa ce trésor sur son coup, vous vous demandez donc pourquoi l'avoir utilisée ? Et bien elle a le don d'apaiser le demi-drow par des méthodes assez inconnues... Salvathar en eut presque oublié son interlocutrice, il continua leur dialogue sur un ton assez inoffensif.

« Et vous, qui êtes vous ? A part le fait que vous soyez humaine je ne sais aucunes autres informations sur vous. Parlez-moi de vous. »


Dernière édition par Demoras le Dim 8 Nov 2009 - 18:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeDim 8 Nov 2009 - 18:06

Il me jauge du regard, je vois qu'il se pose de nombreuses questions. Tu te demandes qui je suis. Tu le sauras bientôt. Ou plutôt tu sauras bientôt qui est Aerin. Je sens que tu n'es pas bête, tu la comprendras facilement. Elle est facile à cerner. Quelques heures suffiront. Je m'arrangerais pour que tu en saches un maximum. Car plus tu en sauras sur cette simplette, plus tu te sentiras en confiance. Qui ne se sentirait pas à l'aise avec une fille aussi facile à berner ? Tiens, tu sors ton épée, tu vas faire fuir Aerin à ce rythme là. Ce n'est pas drôle, fais un effort pour faire durer cette rencontre.

Aerin eut à peine le temps de réagir. Elle ne compris pas ce qu'il se passait. Elle vit l'épée arriver sur elle sans pouvoir bouger pour l'éviter. Le fil aiguisé de la lame lui entailla légèrement le bras. Elle sursauta mais resta en place. Elle avait beau ne pas être intelligente, elle ne trouva pas que ce geste était hostile. Elle fut cependant choquée parce que fit l'inconnu ensuite. Il lécha son épée, là où s'était échoué un peu de son sang. Elle ne comprenais pas pourquoi il faisait cela. Cela l'effraya. Elle fronça les sourcils et raffermit la prise sur la poignée de son couteau. Chose inutile, elle même le savait, mais rassurante. Elle ne quitta pas l'homme des yeux, il rangea son épée. Hormis des actes quelque peu étranges, il n'avait pas l'air de lui vouloir du mal. Elle ne se sentait pas particulièrement détendue mais peu à peu, en observant l'inconnu, la surprise que son arrivée soudaine avait suscité s'estompait. Elle ne bougeait toujours pas, voulant lui faire comprendre qu'elle se défendrait s'il l'attaquait. Elle espérait ainsi le tenir à distance.

Il prit alors la parole :

"Oh, n'ayez pas peur... Je ne vous veux aucun mal... Je ne suis qu'un chevalier errant, mon nom est Salvathar Clys, je suis un humain, comme vous. Désolé de vous avoir blessé, je voulais savoir si vous aussi étiez un être de ma race et j'en conclu que oui. Attendez, ne bougez pas."

Oh. Je suis surprise. Ce genre de chose arrive si rarement. Enfin, avec un personnage comme Aerin, j'aurais du m'y attendre. Cela devait forcément arriver. C'est une petite erreur de ma part de ne pas avoir pensé à cette éventualité. Je ne suis pas la seule a endosser une autre identité. Cette homme le fait aussi. Je ne peux pas affirmer qu'il utilise un faux nom (et à vrai dire, cela importe peu), je ne peux pas dire qui il est vraiment. Mais je suis certaine qu'il n'est pas l'homme "gentil" qu'il laisse paraitre dans ses paroles. Mais sait-il à quel point cela est évident ? Cette voix douce ne lui va pas. Cet homme sent la mort. Je l'ai vu dès la première seconde.

Comme c'est amusant. J'aime cette situation. C'est à celui qui saura garder sa véritable identité secrète le plus longtemps. A ce jeu là, je pense avoir plus d'expérience que lui. J'en suis même sure. Mais il doit probablement posséder un certain talent en la matière. Il n'agit pas si bêtement que cela. J'ai vu qu'il mentait, mais il jour suffisamment bien son rôle pour qu'Aerin tombe dans le panneau. Elle et tous les autres humains moyens. Aerin n'a pas encore totalement confiance mais s'il continue sur cette voie, il parviendra à ses fins. Car la jeune fille est pure et naïve au point de penser que les actions des individus sont le reflet de leurs pensées. Si quelqu'un se comporte gentiment avec elle, elle pensera que ses intentions sont plus qu'honorables. Tu es donc sur la bonne voie, Salvathar. Qui plus est, tu possèdes un petit quelque chose en plus qui fascinera Aerin lorsqu'elle le remarquera : tu es un homme d'action. Or Aerin est en quête d'aventure. Cette part de toi, je sais qu'elle existe, que ce soit dans le véritable Salvathar ou le Salvathar de substitution. C'est un bon point pour toi.

Mais sais-tu ce qui t'attend ? J'en doute. Tu n'as pour le moment aucun moyen de savoir que j'existe. Je suis pourtant là, tout près, je t'observe en détail. Peut être un jour découvriras-tu mon existence. Je pense que tu es assez futé pour cela. Je pourrais peut être te laisser quelques indices si le cœur m'en dit. Peut être aussi commettrais-je quelques erreurs. Mais pas encore.

Salvathar soigna Aerin. Un simple liquide avait suffit pour faire disparaitre la plaie. Elle ne peut s'empêcher d'être admirative. Elle n'avait encore jamais vu de telles choses auparavant. Son agressivité ne fit que diminuer. Elle était de moins en moins effrayée. Elle songea qu'il ne faut pas se fier aux apparences et que la première idée qu'elle s'était faite du personnage était certainement fausse. C'était simplement du à l'effet de surprise. Un homme qui la soignait ainsi d'une si petite blessure sans la connaitre ne pouvait pas être foncièrement mauvais. Simple esprit qu'elle était, elle en oublia même que c'était lui qui l'avait blessée.

Puis il posa la main sur une petite pierre qui pendait à son cou. Elle émit une faible lumière. La seule chose à laquelle pensa Aerin, c'est que cet objet était vraiment joli. Elle ne se demanda pas d'où il venait, pourquoi il s'illuminait dans la main de son propriétaire, quelle valeur il avait. Cela ne lui effleura même pas l'esprit. Ilmraë, elle, se posa toutes ses questions et rangea l'image de cette pierre dans un coin de son esprit, consciente qu'elle avait certainement une valeur immense. Une valeur monétaire mais surtout une valeur sentimentale pour son propriétaire. Elle avait remarqué le soin et l'amour évidents avec lesquels il manipulait le joyau. Elle ne savait pas encore ce qu'elle comptait faire de cette information, elle savait seulement que cela lui servirait tôt ou tard. Il est toujours important de savoir ce qui a de la valeur aux yeux des gens, c'est la meilleure manière de garder le contrôle sur la personne. Un contrôle psychique. Bien plus puissant que la force des muscles. Bien plus destructeur.

"Et vous, qui êtes-vous ? A part le fait que vous soyez humaine je ne sais aucunes autres informations sur vous. Parlez-moi de vous."

Aerin hésita un instant, pas encore totalement rassurée. Mais elle finit par ranger son poignard et par prendre la parole, d'une voix faussement assurée. Il transparaissait dans son ton qu'elle n'était pas aussi sûre d'elle qu'elle voulait le faire croire.

"Je me nomme Aerin. Aerin Nennvial. Je suis une voyageuse sans but précis, si ce n'est découvrir le monde."

Elle marqua une légère pose, hésitant de nouveau. Puis elle décida finalement d'être franche. Après tout, cet homme lui semblait sympathique.

"Pardonnez mon attitude de tout à l'heure. C'est qu'on ne sais jamais qui l'on peut rencontrer dans une forêt."

La jeune femme sourit. Elle sentait qu'elle redevenait elle même. Elle n'avait pas peur, elle avait même hâte de faire la connaissance que Salvathar. Après tout, elle était aussi partie de chez elle pour faire de nouvelles rencontres. Le Ciel lui avait fait une faveur, elle devait lui en être reconnaissante et l'accepter avec enthousiasme.

"Voudriez-vous partager mon repas ?"

Parole sans fondement, sans réflexion, Aerin. Non seulement tu invites à ta table un total inconnu mais en plus, tu oublies l'essentiel : tu ne possède presque rien à manger, pas de quoi nourrir deux personnes. C'est tout à fait toi ça.
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeLun 9 Nov 2009 - 20:14

Enfin, j’arrive à avoir ta confiance ma chère Aerin. Mais je pense que cela n’est pas ta vraie identité, pour l’instant cela m’importe peu, je dois juste garder ces règles du jeu là… Tu ne dois surtout pas savoir qui je suis car plus tard tu vas me servir, oui. Disons que je vais essayer de te donner tout les détails nécessaires sur le personnage qu’est Salvathar, je vais faire en sorte que tu pense exactement ce que je veux. Pour l’instant tu ne le sais pas encore mais j’en apprends un peu plus sur toi chaque minute… Oui, il y a bel et bien la personnalité de ma louve, Conscience, que tu avais oubliée. Elle se déplace en tant qu’ombre, tu ne peux rien voir d’elle, elle ne fait que t’observer et m’apporter un résumé complet de tes caractéristiques d’humaines. Essayons déjà de se rapprocher l’un de l’autre, de devenir plus amicaux. Peut-être que j’aurais besoin, plus tard, de mon charme pour t’envouter totalement, mais ce n’est qu’une option, disons que j’espère garder mon identité controuvée le maximum de temps que les prochaines heures nous réserverons. Tu me propose un repas ? Mais je ne vois rien qui puisse me nourrir, heureusement, je suis prévoyant, j’ai ramené de quoi nous ravitailler, ce qui t’entraîneras un peu plus vers moi, oui, tu vas avoir tellement confiance en moi que tu ferras tout ce que je désire. J’ai, en mon inventaire, de la viande pour nourrir tout un régiment de loups affamés. Oui, Conscience est assez gourmande, il lui arrive parfois de se pourvoir de viande humaine, ce qui me semble un point positif dans certains cas. Je possède aussi une gourde d’eau et la forêt d’Aduram regorge de fruits que tu pourras consommer tranquillement et sans risque puisque je ne risque pas de t’empoisonner, ce n’est pas mon but… Pour le moment je dois te ramener de quoi manger, et du bois, cela t’obligeras à croire que je suis un homme bon… Ce qui n’est pas le cas… Et bien, en piste…

Le froid régnait dans cet endroit absolument inoffensif pour le demi qui avait apprit à connaître chaque recoin de ce bois, chaque espèce y vivant, chaque plante, chaque fruit, tout… Oui, il savait tout des terres neutres, c’était presque devenu une passion pour lui, de retenir chaque élément de chaque endroit de ce monde qu’est Miradelphia…Pour l’instant il devait convaincre cette femme de lui faire confiance au plus haut point. Salvathar présenta à la jeune femelle son butin. Souriant devant cette fascination, il décida de faire un feu pour pouvoir bénéficier de la douceur tendre de la viande cuite. Il se leva, informant son interlocutrice de son absence en la laissant, seule, dans le froid, au beau milieu de ce noir incertain. Il attrapa quelques brindilles de bois accrochées à des arbres, menaçant de tomber. Il en réunit un bon tas et le regroupa sur deux buches dont le but était d’assurer la longétivité de vie du feu. Il chercha aussi quelques fruits et réussit à trouver cinq pommes et trois poires. Espérons que notre chère Aerin appréciera surement ce geste. Il revint de cette petite aventure et présenta sa trouvaille à l’humaine de son sourire ébahi. Il posa le résultat de sa quête au sol, le protégeant par l’intermédiaire de feuilles d’arbres et commença à faire du feu. Il tourna un bâton de taille petite mais assez solide et l’étincelle apparut, formant une multitude de flammes. Il posa la viande sur le feu et attendit patiemment sa cuisson. Il posa un regard doux aux yeux de l’humaine.

« Voila, c’est prêt, je vous souhaite bon appétit, servez vous des fruits présents ici si vous le voulez, je n’aime pas tellement les pommes, encore moins les poires alors bon, mangez à votre faim. »
dit-il en lui donnant sa part de viande et la totalité de son panier. Il prit alors son repas et commença à manger, à son rythme : de façon très lente…

Voila, maintenant je suppose avoir ta totale confiance, mais ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Je vais réussir à te piéger et par la façon la plus simple que je connais. Mais curieusement, je sens une quatrième présence, inconnue, certes, mais je la sens tout de même. Je suppose qu’elle est sans danger.

[Hors RP : Ce n'est pas aussi grand que je le pensais mais je n'ai pas vraiment le temps :-) Voila. Bonne réponse !]
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeJeu 12 Nov 2009 - 19:40

"Voila, c'est prêt, je vous souhaite bon appétit, servez vous des fruits présents ici si vous le voulez, je n'aime pas tellement les pommes, encore moins les poires alors bon, mangez à votre faim."

Aerin ne se fit pas prier. Elle saisit une pomme qui lui avait l'air particulièrement appétissante entre deux bouchées de viande. Elle n'avait pas réalisé à quel point elle avait faim. L'angoisse de la nuit lui avait fait oublier tous ces petits détails techniques. Dès la première bouchée, elle s'était sentie revigorée. Elle reprenait des couleurs, ses joues se tintèrent de rose. Elle était maintenant rayonnante et à chaque bouchée de vie elle semblait embellir. C'était une beauté pure et naturelle, telle une poupée de porcelaine. Une beauté d'enfant.

J'ignore comment j'arrive à maitriser jusqu'à la couleur de mon teint. A vrai dire, je ne le maitrise pas, mais mon esprit est tellement uni à Aerin que finalement, mon corps suit. Si bien que je vais rougir quand Aerin sera gênée, même si je n''éprouve de mon côté aucun malaise. Comme j'aime cela et, sans me vanter, je pense que je suis particulièrement douée. Qui sait, peut être même la meilleure. Je n'ai jamais rencontré personne qui possède autant de connaissances que moi sur le genre humain et je n'ai jamais rencontré personne qui ait autant d'expérience que moi. Je suis cependant loin d'avoir rencontré tout le monde. Et les elfes et les drows ont une vie plus longue que moi, pauvre humaine, certains ont donc peut être acquit une expérience qui me dépasse. Je reste certaine de mon talent et je regrette de ne pouvoir vivre plus longtemps. Je pense tout de même que la longueur de vie d'une humaine est honorable, suffisamment pour que je ne m'ennuie pas au bout d'un certain temps. Il me reste encore de nombreuses années à vivre. Je n'ai que trente ans après tout. Mais le temps passe si vite, je me souviens du jour où j'ai rencontré Asilam comme si c'était hier.

Aerin ne se souciait même pas de la bienséance et mangeait goulument. Si elle s'était servie avec modération dans un premier temps, depuis que Salvathar lui avait dit de manger à sa faim, elle ne se retenait plus. Tout était si délicieux qu'elle ne pouvait s'en empêcher. Et puis, il y avait tellement de nourriture qu'elle pensa qu'il était inutile de se rationner. L'idée que Salvathar la nourrisse seulement pour être poli ne lui effleura même pas l'esprit. Pas plus que l'idée qu'il voudrait peut être garder des restes pour plus tard.

Comme tu es égoïste Aerin, on reconnait là la jeune fille de bonne famille à qui l'on a toujours tout cédé. Tu es irrécupérable. Mais c'est pour cela que, dans le fond, je t'apprécie. Je te trouve cupide, certes, mais je t'ai créée. Tu es telle que je voulais que tu sois, ni plus ni moins. Si je t'ai conçue ainsi, c'est forcément que tu représentes un intérêt tout particulier. Mais cela ne me sert rien de penser à tout cela, Aerin ne connait pas mon existence, elle ignore tout de ma présence et du contrôle que j'exerce sur elle.

Je me demande qui est cet homme, hormis un meurtrier. J'ai un peu de mal à le cerner. Sa conduite est assez irréprochable, il joue bien son jeu. Il me laisse très peu d'occasions de voir son vrai visage. Ceci est intéressant. Je ne peux nier qu'il est doué. Même si j'ai deviné qu'il n'était pas lui même. Mais pour le moment, je ne peux me baser que sur un ressentit, des intuitions. Je n'ai aucune preuve qui me permette de confirmer mes certitudes. C'est assez gênant, mais c'est aussi excitant. C'est toujours plus amusant d'avoir des difficultés, cela rend la vie moins monotone. La plupart des gens fuient les problèmes et cherchent à contourner les obstacles. Ils ne comprennent pas que sans toutes ses péripéties, la vie ne vaut plus la peine d'être vécue. Les difficultés enrichissent les esprits, les chutes nous apprennent à mieux nous relever. Elles n'ont rien de néfaste, au contraire.

Aerin commençait à être rassasiée tandis qu'Ilmraë se tournait les méninges. Elle recommençait à voir autre chose que le nourriture et se souvenait qu'un homme se tenait devant elle, en sa compagnie. Elle n'éprouva nulle culpabilité en constatant qu'elle l'avait négligé mais elle reporta son attention sur lui. Il l'intriguait un peu, elle ne savait rien de lui après tout. Cela ne l'effrayait pas, ce qu'elle ressentait, c'était plutôt une grande curiosité pour cet inconnu. Elle se décida donc à poser innocemment quelques questions.

- Dites-moi, comment avez-vous échoué ici ? Elle ne laissa même pas le temps à Salvathar de répondre, son égoïsme prenant le pas sur sa curiosité.

(elle désigna son cheval d'un léger mouvement de tête où étaient accrochés les deux fameux "petits" baluchons)

- Personnellement, tout à commencé chez mes parents, dans leur villa de campagne. J'étais là, tranquillement installée sur le sofa à lire un livre, quand tout à coup j'ai eu une sorte de déclic. Je ne sais pas ce qui l'a déclenché, c'était pourtant une journée tout ce qu'il y a d'ordinaire. Peut être trop ordinaire, c'est ce que je me dis. Mais il est vrai que ça faisait un moment que je sentais que quelque chose n'allait pas. Je ressentais depuis quelques temps une sorte de malaise mais je ne savais pas d'où il venait. Cela ne vous est jamais arrivé ? Si forcément, vous devez parfaitement comprendre que que je veux dire. C'est donc ce jour là que j'ai compris. Je n'ai pas trainé, j'ai pris quelques affaires, à peine de quoi vivre décemment. Voyez vous même, à peine deux baluchons (elle désigna son cheval d'un léger mouvement de tête où étaient accrochés les deux fameux "petits" baluchons). Enfin bref, je suis partie, comme ça, sans même prévenir père et mère. Ils doivent s'inquiéter à l'heure qu'il est, cela me fait rire. Et depuis, j'ai parcouru les routes sans véritable but. En fait si, j'ai un but, je veux découvrir le monde, je veux m'amuser un peu. Vous savez, cela semble bien de vivre dans une famille riche mais c'est lassant à la longue. C'est toujours tellement monotone. Je veux vivre une vie d'aventure et d'imprévu, comme dans les romans que mère me lisais parfois et que j'ai ensuite lu moi même par la suite. C'en est assez de ma petite vie bourgeoise, je veux connaitre le grand frisson et découvrir la vie, la vraie.

Elle s'arrêta enfin de parler, un sourire rêveur aux lèvres, le souffle court tant elle avait dit tout cela vite.

Ma pauvre petite Aerin, tu viens de te rendre bien ridicule...
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeMer 18 Nov 2009 - 16:38

Les choses prennent une tournure très intéressante, il ne faut surtout pas que mon jeu échoue à un tel niveau, je dois rester camoufler le plus de temps possible. Le mensonge est utilisé dans les deux camps à présent : le mien mais surtout le sien, je ne pense pas que Aerin soit son nom exacte, je suis certain qu’elle me ment, j’en suis persuadé, mais ce n’est rien, je n’ai pas besoin de connaître son identité maintenant, je la trouverais bien un jour ou l’autre… A présent je dois essayer de l’enrôler sous mes services et de faire d’elle une espionne de taille. Après tout j’exerce un métier qui s’oriente vers le domaine de la manipulation et de la fourberie, je ne peux pas me faire avoir par cette humaine, je n’ai aucune raison de m’en faire, le tout est de ne pas fournir des informations qui seraient en contradiction avec mon histoire, sinon mon masque tombera. Elle cherche de l’aventure, de l’action ? Et bien c’est totalement ce que je vais faire de toi : une femme à risque, une humaine qui connaîtra la peur, suivra de nombreuse péripéties, mais surtout tu devras te battre de façon très discrète, voila ma vision des choses. Aerin, ton avenir sera des plus épatants. Pour l’instant je dois essayer de gagner un petit peu plus ta confiance, commençons par répondre à tes questions sans trop hâbler les futures informations que tu gagneras.

Sa nourriture l’assoiffait, il avait la gorge tellement sèche que sa voix semblait modifiée, il se résigna donc à s’emparer d’une petite gourde accrochée à sa ceinture et en bu une petite gorgée qui lui redonna de la robustesse. Il ne voulait pas faire mauvaise impression devant cette jeune femme qui lui semblait assez familière et déposa donc son objet devant elle pour qu’elle puisse aussi en profiter. Cette Aerin lui rappelait une personne qu’il pensait avoir oublié et qu’il n’aimerait pas repenser. Mais je me dois de vous informer à ce sujet. Pendant sa vie, Demoras avait, ce qui n’était jamais arrivé auparavant, connu le sentiment qu’est l’amour. Oui, même les drows les plus impitoyables peuvent être sensibles à quelques moments. C’était pendant ses trente premières années elfique (ce qui représente dix ans humains exactement), il avait rencontré une jeune fille dont il fut totalement passionné, il n’avait dieu que pour elle… Elle se nommait Alyna, une femme merveilleuse qui rendit l’âme après avoir passé cinquante ans drowiques (donc environ dix-sept ans humains) dû à un accident, du moins ce n’est pas vraiment un accident mais plutôt un meurtre que je vais vous expliquer dans les prochaines minutes à suivre.
C’était la nuit, une nuit longue et accablante, une nuit sans lune, noire comme jamais et froide, très froide. Personne ne rôdait dehors, absolument personne, les rues étaient vides, les torches éteintes. Alyna était accompagnée du demi-drow qui voulait absolument quitter le Puy pour se rendre vers une maison où il pourrait y collecter plusieurs informations, exerçant depuis l’âge de treize ans humains sa profession d’assassin et espion. Il du bien évidemment passer par le marais de Faëlia pour s’y rendre. Equipés de deux chevaux, ils étaient prêts à se déplacer assez rapidement. Ce noir profond les obligea à posséder cet œil qui avait le don de pouvoir observer sous n’importe qu’elle moment de la journée. Ils se rendaient donc vers cette petite demeure inconnue de la quasi-totalité des elfes noirs ce qui pourrait conserver un anonymat important. Arrivés à mi-chemin, voyant les bêtes assoifées, le jeune assassin décida donc de s’arrêter afin que les deux étalons puissent être prêts à faire le chemin complet, sans discontinuité. Alyna resta au milieu de cette route abracadabrante tandis que Demoras emmena les montures s’abreuver. Après deux bonnes minutes, un cri retenti, c’était celui de sa compagne. Le demi lâcha les deux animaux et accouru vers la femme mais par affliction, il retrouva Alyna baignée dans une mare de sang, la gorge tranchée et le ventre percé. Demoras serra ses poings et pendant deux cents cinquante mètres il sillonna le marais afin de trouver le criminel caché, brandissant devant lui son épée. Malheureusement, rien, personne… Il soupira, posa ses genoux au sol et lâcha son arme tranchante. Cinq bonnes minutes passèrent quand il retourna vers le cadavre, il attrapa le pendentif qu’elle avait promis de lui remettre avant son départ chez elle (car elle habitait dans la ville d’Ydril) et se remit en route vers sa source d’information en se promettant et en lui promettant qu’il retrouverait cet assassin caché. Voici la triste mésaventure d’Alyna, une femme qui avait voué sa vie à ce cher Demoras…


Oui, cette Aerin me fait vraiment penser à Alyna, encore aujourd’hui je cherche ce meurtrier, c’est ce qui m’a poussé à devenir assassin et espion au service du chef drow, du moins c’est en partie pour ça… J’espère que cette femme m’aidera à le retrouver…

Salvathar écouta entièrement l’histoire de son interlocutrice en essayant d’imaginer chaque situation, chaque moment. Elle ne le savait peut-être pas mais ces détails l’aideraient. Pour l’instant il devait se contenter de ce qu’il avait et récupérer tout ce qu’il pouvait sur Aerin Nennvial. Mais le simple fait d’entendre sa voix formait une sorte de double reflet, comme ci une deuxième personne cohabitait avec elle, dans son corps, mais affirmer de telles propos était assez insensé, comment une humaine aussi inoffensive pourrait s’avérer manipulatrice et dominante ? C’est ce que Salvathar cherchait à faire d’elle, une femme puissante et stratégique. En plus, sa soif de découverte pourrait être un atout assez pertinent pour le demi, il pourrait jouer avec ça et l’inciter à se placer sous ses ordres, si cela ne réussissait pas, il se devait de la persuader, par n’importe quel moyen, même si c’était abuser de son charme… Il était prêt à tout. Mais il ne pensait pas trop qu’elle refuserait son offre… Après ces quelques instants d’écoute et de concentration il souri de toute ses dents et essaya de trouver une question à lui poser pour voir si cela l’intéressait mais il ne trouva rien. Il se résigna donc à lui proposer maintenant l’emploi qui lui était réservé.

« Si j’ai bien compris tu cherches aventure et action, parce que je souhaiterais t’engager à mon service, j’ai besoin d’en savoir plus sur ma ville natale, savoir ce qui s’y passe, si une nouvelle guerre s’engage, ce que le roi décide de faire. Donc je suppose que cet emploi est fait pour toi, toi qui recherche le risque. Veux-tu travailler pour moi, Aerin Nennvial ? Bien sur tu seras rémunéré si cela te conviens… »

Accepte! Il faut que tu acceptes et que tu deviennes un de mes pions.


[Hors RP : Excuse-moi pour la lenteur de cette réponse et les fautes d'orthographes, de grammaire ou encore de syntaxe si elles sont présentes, je n'ai pas vraiment le temps de me relire, voila. Bonne lecture à toi.]
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeSam 21 Nov 2009 - 15:48

« Si j’ai bien compris tu cherches aventure et action, parce que je souhaiterais t’engager à mon service, j’ai besoin d’en savoir plus sur ma ville natale, savoir ce qui s’y passe, si une nouvelle guerre s’engage, ce que le roi décide de faire. Donc je suppose que cet emploi est fait pour toi, toi qui recherche le risque. Veux-tu travailler pour moi, Aerin Nennvial ? Bien sur tu seras rémunéré si cela te conviens… »

Aerin cligna plusieurs fois des yeux, ne cherchant même pas à cacher son étonnement. Une espionne ? Elle ? Impossible. Elle ne pouvait l'imaginer. Elle ouvrit la bouche pour refuser immédiatement mais la referma avant d'avoir dit quoi que ce soit. Ce n'était finalement pas une idée aussi idiote. C'était même parfaitement ce qu'elle voulait. Mais elle ne s'était pas attendue à ce que ses désirs se concrétisent aussi vite. Elle avait quitté sa famille seulement depuis quelques jours et elle n'était pas sure d'être prête à mener une vie d'action. Des milliers de pour et de contre s'entrechoquaient dans sa tête. Elle se disait qu'elle pouvait y arriver, elle connaissait un peu le combat, assez pour survivre. Elle se savait également discrète et délicate, telle qu'une bonne espionne doit être. Et puis il y avait l'attrait du danger et de l'inconnu. Mais elle devait reconnaitre qu'elle avait peur. Elle ne serait plus seule et libre d'aller où bon lui semble, elle devrait obéir à cet homme qui, même si elle le trouvait fort sympathique, restait un inconnu pour elle.

Sur le visage d'Aerin, il se lisait clairement qu'elle était entrée dans une profonde réflexion. Et, même si personne ne pouvait le voir, Ilmraë aussi se creusait les méninges. Elle ne s'attendait pas à cela, elle non plus, mais elle ne se demandait pas s'il fallait ou non accepter, elle connaissait déjà la réponse à cela. Cette proposition tombait au bon moment, elle lui permettait de resserrer la toile qu'elle était entrain de tisser autour de Salvathar. En la prenant à son service, il lui ouvrait inconsciemment toutes les portes dont elle avait besoin pour réussir son coup en beauté. Ce qui l'inquiétait, c'était que tout cela lui semblait beaucoup trop facile. Cela faisait à peine une heure qu'ils s'étaient rencontrés et il voulait déjà faire d'Aerin son espionne, tout en sachant qu'elle était la pire les idiotes. C'était étrange.

Il va falloir que je redouble de vigilance, il semble évident que cet homme cherche à manipuler Aerin, je dois faire attention à ne pas me faire arnaquer moi même.

La pauvre Aerin va se lancer dans quelque chose qui la dépasse. Elle n'est pas taillée pour ce mode de vie, elle se surestime. Aurais-tu oublié l'épisode de la nuit précédente ? Cette fois-ci, le danger n'était qu'une invention de ta part mais que feras-tu lorsque le danger sera bien réel ? Que feras-tu si tu te fais attraper lors d'une de tes missions ? Fuir ? Pour combien de temps ? Te battre ? Comment ? Avec ton minuscule poignard et les maigres connaissances techniques que tu possèdes ? Ma pauvre petite, tu n'as pas pensé à cela. Tu constateras bien vite que la vie est loin d'être celle décrite dans les romans d'aventure où, quoi qu'il se passe, tout finit par s'arranger, où la mort et la douleur ne touchent jamais le héros. Tu es certes l'héroïne de ta propre histoire, mais rien ne te retiendra en ce monde et rien ne te préservera de la souffrance. Je veillerais à ce que tu ne meures pas, cela est vrai. Mais pour ce qui est de la douleur, je ne l'atténuerais en rien. En aucun cas, saches le. Je vois dans ton avenir de nombreux maux dont tu ne te remettra certainement jamais.

Aerin finit par émerger de ses pensées, les yeux pétillants d'excitation. L'on pouvait voir à son visage qu'elle allait accepter. Elle n'en fit pourtant rien. C'est avec un ton grave et sérieux qu'elle déclara :

- J'ai besoin de m'isoler quelques instants pour y réfléchir, ce n'est pas une décision à prendre à la légère, vous savez certainement de quoi je parle.

Sur ces mots, elle se leva et s'enfonça dans la forêt. Elle n'alla pas bien loin, suffisamment pour que Salvathar ne puisse plus la voir - soit dit en passant, il pouvait toujours l'entendre, c'était certain, même si Aerin ne songea pas à cela. Elle s'appuya contre un arbre et attendit, observant tranquillement la beauté des environs. Elle n'était pas là pour réfléchir, sa décision était déjà prise depuis un moment. Elle avait seulement trouvé qu'il serait plus judicieux de ne pas accepter trop vite. Elle ne voulait pas avoir l'air de quelqu'un qui prend des décisions trop rapides, ni de quelqu'un qui accepte un travail quel qu'il soit du moment qu'on lui promet de l'action. Elle était bien évidement cette personne, mais elle voulait le cacher.

Encore un acte aussi stupide qu'inutile. Salvathar connait déjà ta décision, il l'a vu dans ton regard. Tu es une bien piètre manipulatrice petite Aerin.

Aerin resta ainsi durant plus d'une heure. C'est du moins ce qu'elle pensait. En réalité, elle revint auprès de Salvathar après seulement quinze minutes. Elle s'arrêta devant lui avec le même air solennel que lorsqu'elle était partie. Ce sérieux contrastant étonnement avec ses yeux luisant d'impatience. Elle annonça alors sa décision :

- J'accepte votre offre.

Elle était ravie du petit effet qu'elle avait produit. Elle s'était faite désirer, elle avait fait durer le suspense et avait aussi gagné en crédibilité et en professionnalisme aux yeux du l'homme. Elle avait parfaitement maitrisé la situation et avait fait tourner les choses en sa faveur. Elle se sentait adulte, forte, sure d'elle. Elle avait maintenant une profession et non des moindre : elle était une espionne. Une identité qu'elle devrait certainement garder secrète à son grand regret mais tant pis. Quelle classe elle avait ! Et quelle vie passionnante l'attendait ! Elle allait même gagner de l'argent. Elle vivrait de son propre travail et non plus du travail de ses parents. Qui plus est, elle allait pouvoir apprendre à connaitre Salvathar, ils deviendraient certainement amis. Il serait son mentor. Il lui apprendrait le métier d'espionne, il lui enseignerait des techniques de combat. Au début, elle aurait du mal à surmonter les difficultés puis il y aurait un élément déclencheur qui ferait d'elle la meilleure espionne. Salvathar ne pourrait plus se passer d'elle et petit à petit d'autres réclameront ses services, elle deviendrait riche. Elle serait une légende humaine et elle pourrait finir ses jours dans une magnifique maison de campagne qu'elle aurait payé elle même.

Je suis moi aussi d'humeur joyeuse. Pas pour les mêmes raisons cela va de soie. J'entrevois la manière dont cette histoire va m'enrichir. Je ne sais pas encore ce que je vais tirer de toi, Salvathar, mais je sais que tu as beaucoup à m'offrir. Je sais aussi que je vais particulièrement m'amuser sur ton cas. Bien joué Aerin.

Aerin voulut sauter de joie mais supposa que cela irait en contradiction avait son image d'espionne. Elle s'efforça de garder un visage neutre, sans expression. Puis elle demanda :

- Si cela n'est pas trop indiscret, pourquoi cherchez-vous à réunir toutes ces information ?
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Demoras
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeDim 20 Déc 2009 - 20:53

Parfait, absolument parfait, je te tiens, un pion à mon service, de quoi rêver de mieux ? Maintenant, Aerin, tu vas rentrer dans l’une des plus grande aventure miradelphienne. Du moins, disons que les péripéties drowiques ne sont pas vraiment les plus prospères. Ninnvial, ce nom me restera en tête, ton regard voile ton aspect sérieux, mais tant pis. Tu m’as été une bien bonne actrice jusqu'à que je m’aperçoive que tu utilise une fausse identité, comme la mienne. Mais continuons à jouer le jeu. J’ai déjà tout prévu, tes armes ont étés commandées à la Forge, normalement quelqu’un devrait me les ramener. Je n’ai plus qu’à l’attendre. Que faire ? Tu espère me convaincre de ton sérieux en t’enfonçant dans cette forêt ? Nuances, je sais parfaitement que tu essayes de te prendre pour une femme à ne pas prendre à la légère mais je te manipule à l’heure qu’il est. Bon, tu ne dois pas être bien efficace avec ce canif inutile, attendons l’arrivée de ce livreur.

Demoras se sentait plutôt bien, son niveau mental évoluait au fil des secondes passées avec cette fille. Il attendait patiemment Aerin, assit, sur le sol, près d’un feu qu’il avait fait sans qu’elle s’en aperçoive. Un homme se trouvait à quelques mètres de lui et venait, les mains encombrées d’un tissu cachant quelque chose. Surement l’homme qui se chargeait de lui rapporter les armes. Il vint, salua le demi et lui tendit le poignard, l’arc et le carquois contenant vingt-cinq flèches. Demoras tendit les trente-deux écus qu’il lui devait et l’homme s’en alla, sans dire un mot, surement cette peur toujours répétitive de ses yeux. L’assassin s’empara des babioles et vérifia le contenu, un poignard, un arc elfique, un carquois de nombreuses flèches, parfait. Il les posa près du feu et ferma les yeux, le temps que sa future disciple daigne ne plus le faire attendre. Entendre le crépitement des flammes, le bruit effrayants des quelques hiboux trainant dans la forêt, sentir toute cette faune et toute cette flore à quelques pas, c’était assez calme, mais Demoras n’était pas trop un homme qui optait pour la douceur, au contraire, il fait tout dans l’horreur et la peur, quoique ses actions se doivent placides puisqu’il est un espion. Un quart d’heure plus tard, elle était revenue, l’assassin lui signala des yeux l’emplacement de quelque chose qui lui était destiné, il déroula le tissu et lui présenta ses armes, ses prochains outils de travail. Il lui signala qu’elle devait en aucun cas s’en séparer, certaines rencontres pouvaient se passer sous le viol pour une femme comme elle, et donc elle se devait de toujours s’en équiper. Bon, maintenant qu’il savait qu’elle était sous ses ordres, il devait lui apprendre l’art du combat que les assassins pratiquaient, le poison, toutes ces choses indispensables de la vie d’une espionne…

« Aerin, fait très attention, ces armes te sont vraiment utiles, ce n’est pas ton petit canif qui fera quoi que ce soit contre mes victimes listées. Prend les, gardes les toujours sur toi, je t’ai acheté un poignard plus performant et un arc accompagné d’un carquois de vingt-cinq flèches. Tu n’es peut-être pas une experte en tir à l’arc mais tu apprendras, personnellement, je ne suis pas vraiment doué non plus. Maintenant viens, je vais te faire un petit briefing de notre situation actuelle. Comme tu le sais, ton rôle est de me faciliter la vie et de récupérer les objets que je te demande et de tuer qui je veux. Je n’engage pas n’importe qui, tu comprends. Donc je vais te demander plusieurs choses, faisons ça dans l’ordre des choses. Je sais que Aerin Ninnvial n’existe pas, tu n’es pas celle que tu prétends, ton niveau de comédien est assez élevé mais je ne suis pas stupide, tu auras tout le temps de me raconter ça, en attendant, viens et dévoile moi mon identité pendant que nous voyageons. »

Demoras s'approchait de l'endroit où il était précédemment venu, la Dross. Une ville cachée dans les profondeurs de la forêt d'Aduram, un petit village, protégé par un mur de pierre qui formait son périmètre, quatre personnage se situaient près d'une immense porte en pierre, elle même, des hommes équipés d'armures de cuivre recouvrant la quasi-totalité de leur corps, à l'exception de leur visages qui eux qui étaient cachés par un casque de même matière, se tenaient près de l'entrée. Ils étaient armés de lances, de géantes armes qui devaient faire deux bons mètres, des lames redoutables. Il était évident que si un de ces engins transperçaient votre corps, vous seriez tués sans la moindre chance de survie. La Dross est vraiment un endroit prospère, malgré les meurtres que l'assassin créait, il n'y avait aucune guerre, rien, c'était calme. Bien sur, la ville possédait une petite armée si les évènements venaient à contredire mes dires précédents. L'espion avait oublié deux de ses cibles, un mercenaire d'une cinquantaine d'année, qu'on ne pouvait pas oublier : c'était le seul de la ville à posséder une couleur de cheveux aussi frappante : jaune d'or, mais d'un jaune des plus clairs possible. L'autre était lui même un espion, il n'a jamais dévoilé son visage à qui que ce soit et porte une tenue appropriée : un bandeau au niveau de ses cheveux, un cache au niveau de la partie inférieur de son visage et une tunique constituée de plusieurs tissus de couleur noir, recouvrant la totalité de son corps. Il devait se débarrasser d'eux histoire de ne pas faire "aller-retour" de façon répétitive. Arrivée à la ville, n'ayant pas changé, il retrouva les même personnes à l'entrée. Plusieurs torches l'éclairait, c'était assez lumineux, du moins, de façon à ce l'on puisse marcher sans trop d'inquiétude, le couvre-feu n'allait pas tarder, la garde devrait faire alors ses tours de ville. L'assassin se cacha sur une branche, un bout de bois plutôt long, il devait surement faire deux ou trois mètres de longueur; de couleur marron voire brun, la couleur commune à tout les arbres d'Aduram, une forme plutôt droite, c'était un arbre assez vieux, un chêne surement, vu la puissance de la branche. L'emplacement était idéal pour observer la ville, une vue d'ensemble, on pouvait voir chaque emplacement, une vision excellente pour la création de plans. Demoras se cacha grâce aux feuilles, de tailles moyennes, suffisantes pour rendre invisible une bonne partie du demi, seul ses bottes, son bras droit et son visage pouvait être a la vue de ces humains, mais les couleurs sombres que créait la nuit empêchait ceux-ci de voir quoique ce soit de foncé. Sa vue s'orienta sur l'endroit ou se situait sa cible, une sorte de bâtiment en bois, une matière claire, très droites, ce qui fait que les planches étaient des plus ordonnées possible. Aucun défaut, du moins de cette distance, on ne pouvait pas analyser grand chose, juste une petite contradiction qui trompait l'aspect commun de cet endroit : une fenêtre pouvait nous montrer, du moins, lui montrait plusieurs armes appuyées sur le mur de front. Il n'y avait aucune lucarne, pas de ce côté. Il demanda à Aerin de faire le moins de bruit possible et de ne pas rester dans la zone de vue des habitant. Il commença à lui donner des information sur sa prochaine mission, par des signes objectifs, il essaya de lui montrer où se situait ce qu'il recherchait, étant déjà venu sur le terrain, il pouvait lui donner de précises indications sur les couloirs, les pièces. Il était assez calme,il savait qu'il n'aurait pas à être déçu, donc il ne chercha pas à lui faire peur et prendre un ton exigeant.

« Le travail commence un peu plus tôt que prévu, ceci est un test, quelque chose qui va me montrer si tes capacités valent la peine d’être travaillées ou non. Je réponds, en même temps à ta question, je cherche ces informations pour que mon supérieur, Brylyan Naerth ait une vision de quand il peut créer une attaque. Voila. Maintenant je t’explique. Deux personnes armées se trouvent à l’entrée de cette habitation qui contient un document assez important, ne les tues pas, assomme les, d’autres personnes doivent se trouver à l’intérieur de cet endroit, je ne veux aucune victime, je veux que tu me récupère ce document, il doit se trouver dans un endroit caché, cherche bien. Le dossier contient quatre parchemins ou chaque papier contient les initiales suivantes : « TS ». Tu as une heure et trente minutes, bonne chance »


Dernière édition par Demoras le Mar 22 Déc 2009 - 18:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeLun 21 Déc 2009 - 15:10

Aerin s'empara des armes que lui tendait Salvathar avec une certaine excitation. Elle avait déjà tenu une épée, un arc, une dague entre ses mains alors qu'elle était une enfant, pour les cours de combat que ses parents avaient tenu qu'elle prenne. Mais voir en sa possession de si magnifiques et redoutables objets produisait un effet tout à fait différent. Ce n'était plus un entrainement amical sans conséquences, elle allait devoir se servir de ces armes contre des individus qui n'auraient aucune pitié pour elle. Et elle même ne devrait avoir aucune pitié pour eux... Ce dernier point la dérangeait, l'idée de tuer la répugnait au plus haut...

"Je sais que Aerin Ninnvial n’existe pas, tu n’es pas celle que tu prétends, ton niveau de comédien est assez élevé mais je ne suis pas stupide, tu auras tout le temps de me raconter ça, en attendant, viens et dévoile moi mon identité pendant que nous voyageons."

Les pensées d'Aerin furent coupées nettes à cet instant, dès lors qu'elle cessa d'exister. Sa vie, si courte, prit fin. Elle fut rayée de la surface de la terre et Ilmraë émergea. La jeune femme changea totalement de visage. Elle n'avait plus ces traits enfantins, elle avait pris dix années en à peine une seconde. Elle n'était plus la petite fille naïve et peu sûre d'elle. La transformation avait été radicale, elle était méconnaissable. La seule chose qui permettait de faire un lien entre Aerin et cette toute nouvelle femme était ses vêtements, ils étaient les seuls à ne pas avoir changé. Ilmraë eut un léger sourire, un sourire assez étrange. Il ne manifestait pas la moindre joie ni le moindre amusement. Il était indescriptible, presque effrayant pour certains.

Tu es doué. Bien joué. Aerin n'aura pas vécut longtemps, je suis un peu déçue, certes, c'est toujours difficile de constater que l'on a été découvert. J'aurais pu nier, cela était encore possible. Après tout, ce n'était peut être que des supposition, aurais-je pu penser. Mais la voix de cet homme était bien trop assurée pour qu'il ait le moindre doute. Nier aurait été stupide, ce n'est pas mon genre, j'accepte la défaite et je la respecte. Tout ne peut pas toujours fonctionner comme on le veut. Je suis tombée sur quelqu'un qui doit déjà avoir une certaine expérience en la matière.

L'homme rassembla ses quelques affaires et partit, s'attendant certainement à ce qu'elle le suive. Elle fut tentée de s'éclipser, pour le laisser seul, comme si elle n'avait jamais existé. Elle faisait toujours cela lorsqu'elle était découverte, non pas par lâcheté mais parce que cela n'avait plus aucun sens de continuer. Cependant, quelque chose la retenait, elle avait envie de continuer, même si elle n'avait jamais travaillé sous les ordres de quelqu'un dans la peau d'Ilmraë. Elle voulait voir ce que lui réserverait une nouvelle expérience de ce type. Qui plus est, elle sentait que cet homme était digne de la connaitre. Jamais personne n'avait encore découvert si rapidement qu'elle n'était pas elle même. Continuer avec lui serait une chose intéressante.

Tout en prenant son temps, elle se dirigea vers le cheval d'Aerin tout en enlevant ses vêtements. Il ne servait plus à rien de s'accoutrer ainsi. Elle revêtit alors ses vêtements un peu miteux et sa cape bleue qui avaient le don de la rendre invisible, ou presque. Une fois que cela fut fait, elle débarrassa l'animal de tout son harnachement pour le laisser partir en liberté. Elle n'allait pas s'encombrer d'une chose aussi bruyante. Enfin, elle prit ses nouvelles armes et s'élança à la suite de Salvathar. Elle avait prit du retard mais elle saurait le rattraper rapidement. Elle avait quelques notions de chasse et elle sut suivre l'homme à la trace. Elle le retrouva rapidement dans son champ de vision. Peu de temps après, il s'arrêta dans un arbre. Ils étaient à la Dross. Ilmraë réalisa que c'était la première fois qu'elle s'y rendait. Que de nouveauté !

Salvathar lui donna rapidement ses motivations. Ilmraë n'écouta que d'une oreille. Il était question d'un certain Brylyan et de guerre. Les petites animosités entre les drow et les humains l'importaient peu. Cette information lui permit d'envisager quelque chose à laquelle elle n'avait pas pensé : et si Salvathar n'était pas un humain ?

Une mission, déjà. Tu m'expliques rapidement ce que je dois faire. J'observe cette maison que tu me demandes de cambrioler. Y entrer ne me semble pas difficile, m'y déplacer non plus. Mais trouver y trouver un document quelconque, cela me semble plus compliqué. D'autant que tu n'as pas l'air d'avoir une idée de la pièce où il doit se trouver. Caché. Dans n'importe quelle pièce. J'enregistre. J'y arriverais, il n'y a pas de trop grande difficulté. Une demi-heure. Est-ce beaucoup ? Est-ce peu ? Je ne saurais le dire, je verrais sur place. Au moins, ce n'est pas un château, en faire le tour ne devrait pas être trop long.

Une fois qu'il eut finit de tout expliquer, Ilmraë hocha la tête. Puis pour la première fois depuis qu'ils s'étaient rencontrés, elle parla, d'une voix assurée, bien loin de la petite voix fluette de Aerin :

Elle s'apprêta à partir mais ajouta une dernière chose d'un ton détaché :

"- Je ne suis pas une débutante et je ne vois pas vraiment l'utilité d'une mise à l'épreuve, mais si cela peut te rassurer."

Elle s'apprêta à partir mais ajouta une dernière chose d'un ton détaché :

"- Oh ! Et au fait, je ne suis peut être pas Aerin mais toi, tu n'es certainement pas Salvathar et je doute même que tu sois un humain. Sur ce, à toute à l'heure. "

Sans attendre de réponse et sans regarder la réaction de l'homme, elle descendit de l'arbre et commença à marcher. Elle s'arrêta avant d'être visible pour les deux gardes et évalua la situation. Elle devait s'approcher, soit sans qu'ils la voient, soit sans qu'ils se méfient. Et ensuite, elle devait les assommer tous les deux en même temps sans qu'ils réalisent ce qui leur était arrivé. Elle devait aussi veiller à ce qu'ils ne se réveillent pas avant qu'elle soit sortie de la maison et que tous deux soient assez loin pour ne pas se faire prendre. Tout cela sans perdre de temps, afin d'avoir tout le loisir de chercher tranquillement les documents. Un jeu d'enfant.

Elle se dirigea vers la droite de la bâtisse, restant toujours dans l'ombre pour ne pas être vue. Elle se déplaçait avec la souplesse et l'agilité de quelqu'un qui a l'habitude de faire ce genre de choses. Une fois arrivée sur une autre façade, hors de la vue des gardes, elle se mit à escalader. Comme c'était du bois, se déplacer rapidement était aisé. Elle grimpa assez haut, presque jusqu'au toit en évitant soigneusement les fenêtres, puis se dirigea vers la porte d'entrée ou les deux hommes montaient la garde. Elle se plaça juste au dessus de leurs têtes dans le silence le plus absolu. Avec douceur, elle attrapa deux petites fioles dans une des poches de sa cape. Enfin, elle s'efforça de tenir en équilibre avec la seule force de ses jambes, sur le mince reborde de l'encadrement de la porte. Elle devait agir vite à présent, elle ne tiendrait pas longtemps. Une fiole ouverte dans chaque main, les bras tendus au dessus des deux gardes, elle émit un léger toussotement. Les deux hommes réagirent dans la seconde et levèrent la tête dans sa direction. Avant qu'il se rendent compte de quoi que ce soit, la jeune femme versa quelques goutes de ses fioles sur leurs fronts. L'effet fut presque immédiat, ils se mirent à chanceler quelques secondes puis s'écroulèrent sur le sol, inconscients.

lmraë sourit et se laissa tomber par terre. Elle rangea ses fioles en souriant. C'était un liquide de sa confection, elle l'essayait pour la première fois et il avait exactement l'effet voulut. Il endormait profondément dès qu'il entrait en contact avec la peau. Elle ne put s'empêcher de penser qu'elle était bien douée. Son regard s'attarda un instant vers Salvathar qu'elle distinguait à peine dans les feuillages. Elle lui fit un sourire presque imperceptible et entra dans l'habitation. Tout était calme, il n'avait personne à l'horizon. Elle se trouvait dans un hall assez modeste, il était totalement vide.

Je tendais l'oreille, à l'affut du moindre bruit. Rien. J'entrai dans une pièce au hasard après avoir vérifié une nouvelle fois que personne ne s'y trouvait. J'arrivai dans un petit salon chaleureux. J'observai les lieux tout en réfléchissant à l'endroit où je pourrais trouver les documents. Ils devaient être assez importants, pour que deux gardes soient postés à l'entrée. Il y avait deux possibilités. Soit le document était extrêmement bien caché, auquel cas il était surement dans des endroits où un cambrioleur ne penserait pas à regarder en premier, donc dans des endroits inattendus. Soit les propriétaires étaient trop bêtes pour penser que quelqu'un puisse venir à bout des deux gardes et n'avaient pas prit la peine de cacher leur document. A regret, je retenais la première possibilité. Je regardai alors partout dans la pièce, sauf dans les tiroirs, supposant que le vieux coup du double fond était trop commun pour l'envisager. Dans des situations comme celles ci où le temps est compté, il faut savoir faire des choix.

Les documents n'étaient pas là. Ilmraë se dirigeait vers la porte pour explorer une autre pièce lorsqu'elle entendit des bruits de pas. Elle se hâta vers la porte par laquelle elle était entrée. Elle aurait pu assommer cette personne mais cela lui semblait trop risquer, il était plus facile d'éviter les habitants de cette maison que de les cacher une fois assommés. Car il suffisait qu'un seul tombe sur un autre qu'elle aurait assommé pour qu'il donne l'alerte. Elle se retrouva de nouveau dans le hall et allait entrer dans une nouvelle pièce lorsqu'elle eut soudainement une illumination. Ce hall était bien trop vide. Qui penserait à fouiller un hall vide ? Elle n'eut pas le temps de réfléchir d'avantage. L'individu qu'elle avait fuit quelques secondes plus tôt entrait dans le hall. Cette fois, elle ne pouvait se contenter de s'en aller. Si cette personne sortait, elle verrait les gardes endormis et Ilmraë échouerait. Inconcevable.

Avec rapidité et discrétion, Ilmraë se plaça derrière la porte qui s'était ouverte. Un homme entra. La jeune femme bondit sur lui et l'assomma d'un coup sec sur la nuque. Pour s'assurer qu'il ne reprendrait pas connaissance avant qu'elle reparte, elle versa sur lui quelques gouttes de sa mixture. Elle décida ensuite de sortir le corps pour le mettre avec celui des gardes. Cela lui épargnerait de le cacher.

Je reprenais ensuite mes recherches. J'examinai consciencieusement le hall. Je commençai par les murs à la recherche de quelque chose d'inhabituel. Rien. Puis j'observai le plafond. Rien. Enfin, je m'attaquai au sol. C'est alors que je trouvai ce que je cherchait. L'une des lattes du parquet était très légèrement différente. Elle était fendue en deux. Je suivais ce trait presque invisible et constatait que cela formait un rectangle. C'était une trappe. Mais comment l'ouvrir ? Il n'y avait pas la moindre poignée. Sans savoir pourquoi je faisais cela, je me mis à exercer plusieurs pressions aux extrémités du rectangle. J'avais vu juste. En appuyant simultanément sur deux coins, la trappe s'ouvrit.

Ilmraë ne traina pas, elle ouvrit entièrement la trappe. L'ouverture secrète avait manifestement été créée spécialement pour les document car elle ne donnait pas sur un sous sol mais uniquement sur un petit creux, comme une boite, où se trouvait un dossier où l'on pouvait clairement lire les lettres "TS". Ilmraë s'empara du document et vérifia rapidement qu'il y avait bien quatre parchemins à l'intérieur. Par chance, s'était le cas. Elle avait imaginé qu'il était possible que le propriétaire ait mit les éléments du dossier dans des endroits différents.

Elle referma la trappe en silence puis sortit tranquillement de la bâtisse. Elle ne savait pas combien de temps exactement elle avait passé entre ces murs mais elle doutait y avoir passé plus de trente minutes. Elle rejoint Salvathar en veillant à ne pas être vue par qui que ce soit. Elle lui tendit le document sans prononcer un mot avec une expression neutre. Elle ne se sentait ni fière, ni heureuse, ni même apaisée, elle ne ressentait rien de spécial.
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeMer 30 Déc 2009 - 19:30

Comment ?! Ses traits changent, ce n'est plus Aerin, ce n'est plus la femme que je venais de rencontrer, elle était quelqu'un d'autre. Son visage montrait une humaine sûre d'elle, à son expression, elle savait ce qu'elle faisait, je m'en doutais, cette mission ne devait être qu'une partie de plaisir pour elle, rien d'autre. Elle était plus intelligente qu'elle n'en avait l'air il y a quelques minutes, elle savait que Salvathar n'existait pas, mais je ne pouvais me résigner à lui avouer mon mensonge, Demoras ne devait être connu que par Brylyan, et par personne d'autre, tant pis, je vais devoir le lui dévoiler, lui donner mon identité. J'ai surement bien fais de l'engager, elle sera peut-être d'une aide cruciale pour mon rôle. Sa finesse est extrêmement travaillée, elle utilise chaque élément autour d'elle qui peut lui être utile, c'est tout à fait superbe, je n'aurais pas besoin de l'entraîner sur ce point-là, ce qui me fait moins de temps de perdu. Oh, j'allais oublier...

Aerin s’en allait, à travers les feuilles vertes décolorées par la nuit, du moins, appelons là ainsi car ce n’est pas son vrai nom, Demoras s’en est certifié. Elle était déjà partie… Elle assommait les deux gardes qui laissaient tomber leur lourd équipement inutile dans ces situations. Mais elle commettait une erreur, si un de ses compagnons s’approche et les voit ainsi, l’alarme sonnera, les habitants seraient tous contrôlés un par un. Mais par chance inouïe, rien n’arriva. On n’entendait que le sifflement aigu du vent. Maintenant elle se dirigeait vers l’endroit indiqué. Son grimper était excellent, elle maîtrisait cette agilité avec une aisance inégalable. Une bonne pioche pour l’assassin, c’est vrai. A présent, il ne la voyait plus, elle avait disparu dans la bâtisse suspecte. Demoras profita de cet instant pour éliminer ses cibles. Il savait ou ils habitaient, bien évidemment. C’est là, trois maisons plus loin de celle où l’assassin avait obligé la pauvre Aerin de s’y aventurer que se trouvait la première victime : le mercenaire aux cheveux d‘or. L’espion sortit de sa cachette, il sauta de l’arbre avec souplesse, son vêtement supérieur virevoltait du au souffle du vent qui s’infiltrait, il avait pieds à terre, les deux genoux fléchis, un ou il posa son coude pour s’y appuyer. Maintenant ses jambes avançaient, de façon hallucinante, ses mains ne servaient pas à grand-chose, si ce n’était que pour s’agripper sur les obstacles. Après une demi-heure de course acharnée à parcourir le périmètre de la ville, il posa ses yeux sur un petit chemin qui menait directement au centre de la ville, un petit raccourci au sud-ouest du village, un trou de moyenne taille s’était formé au fil des coups que les enfants créaient avec leurs jeux. Il permettait au demi d’entrer plus facilement dans l’endroit. Par chance, personne ne l’avait trouvé, les enfants le cachait par des pierres pouvant former une illusion de très loin. Mais Demoras n’était pas stupide. Il poussa le dernier rocher l’empêchant de poursuivre sa route et marchait, très silencieusement, de façon à ce que personne ne puisse le voir et donc sonner la cloche d’alarme. L’endroit se décrivait par plusieurs maisons en bois, un marché inhabité caractérisé par des stands inoccupés. Et une forge laissant traîner quelques épées de présentation pour montrer aux habitants l’utilité de cette échoppe. L’espion avait encore augmenté sa vitesse. Les bottes qu’il portait étaient très utiles pour ne pas émettre un seul son, elle ne portait aucun élément métallique qui pourrait trahir sa position. C’était très utile pour lui. Il arrivait devant la bâtisse, disons qu’elle était assez ressemblante à toute les autres demeures, mais c’était la seule qui possédait un petit potager à droite de l’entrée. Certes, les fruits n’étaient pas murs, la saison le contre disait. Demoras entrait, comment ? Une ouverture au toit s’était créée, surement dû à un bois trop fragile. L’homme vivait seul, personne d’autre n’aurait donc le moyen de signaler une moindre intrusion, c’était une bonne chose. Il arrivait directement devant lui, il se tenait sur une sorte de paillasse au sol ou il y dormait. L’endroit était très pauvre. Ce « lit », une petite table en bois située au milieu de la pièce et un miroir accroché à un meuble plus large, en bois lui aussi. Demoras s’accroupit devant sa cible, il souriait en le voyant dormir profondément alors que sa mort était proche… le demi passa sa main sur son visage en le lui faisant basculer de droite à gauche. L’homme se réveilla et poussa un petit cri d’exclamation en voyant l’assassin pointer une dague sur son coup. Quelques secondes plus tard, Demoras exécuta un mouvement de la main, accompagné par son arme qui lui trancha la gorge, le sang du mercenaire coulait à flot, bientôt, il mourrait dans une flaque immense de ce liquide rouge…

« Un de moins… Maintenant le deuxième. »


Il s’avança vers la sortie, après avoir caché le corps et essuyé les traces trompeuses. Il devait trouver cet espion qui avait osé s’aventurer dans les terres drows. Des terres qui lui étaient interdites. Mais pourquoi ne pas laisser Aerin s’occuper de lui, elle prouverait donc à Demoras qu’elle n’était pas une débutante. Mais une tache aussi importante, ça devait être fait avec délicatesse. Tant pis, il la laisserait s’occuper de sa deuxième cible, l’important c’est d’obtenir plusieurs informations de celui-ci pour pouvoir progresser et apporter ces sources à Brylyan, Aerin devra se montrer cruelle pour les avoir, ce n’est pas une grande partie de plaisir à vrai dire.
Demoras retournait déjà dans sa cachette. Il attendait patiemment la venue de sa disciple. Dans un froid glacial…
Plus tard, elle revenait, l’assassin souriai en voyant quelque chose dans ses mains. Aerin grimpait dans l’arbre avec une simplicité toujours aussi parfaite. Elle tendait son graal à l’espion qui observa son contenu et fut étonné d’avoir les quatre parchemins. Il félicita son élève d’un simple « bravo », un bravo d’un ton assez calme, n’essayant pas de la frustrer. D’ailleurs, comment pouvoir frustrer une femme aussi sure d’elle ? Impossible. Demoras préférait ne pas lui demander ça maintenant. Il posa ses yeux rouges sur les siens, et il attendait qu’elle lui révèle son mensonge.


« Alors, qui es-tu ? Aerin n’existe pas, c’est bien vrai non ? Salvathar non plus, je l’admets. Mon véritable prénom est Demoras. C’est tout ce que je peux te dire. Je suis un demi-drow et non un humain, cela est vrai, mais ce n’est pas pour autant que je suis totalement mauvais. Il est vrai que je suis un criminel, que j’ai tué des personnes inoffensives dans le passé mais maintenant je suis un assassin, et je n’exécute plus d’être au hasard, je choisis mes victimes. Maintenant, je ne suis pas préoccupé seulement par les humains, je travaille pour un drow. D’ailleurs tu auras à le rencontrer. Voilà tout ce que je peux te dire actuellement, maintenant à toi. Mais avant que tu commence, j’ai une autre mission pour toi, et celle-ci me prouvera si oui ou non tu es capable de me servir. Cet exercice final consiste à capturer un homme de mon tableau de chasse. C’est un espion avec un bandeau au niveau de ses cheveux, un cache au niveau de la partie inférieur de son visage et une tunique constituée de plusieurs tissus de couleur noir, recouvrant la totalité de son corps, tu ne peux pas te tromper. Sois prudente, il est très fort en ce qui concerne le combat au corps à corps. »

[Hors jeu : Encore désolé pour les fautes.]]
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MessageSujet: Re: Nouveau visage. [Demoras]   Nouveau visage. [Demoras] I_icon_minitimeSam 16 Jan 2010 - 12:52

« Alors, qui es-tu ? Aerin n’existe pas, c’est bien vrai non ? Salvathar non plus, je l’admets. Mon véritable prénom est Demoras. C’est tout ce que je peux te dire. Je suis un demi-drow et non un humain. »

Ilmraë ne montra aucun signe qui pourrait indiquer que ces informations l'affectaient d'une quelconque manière. Son visage resta totalement neutre. Et il était le parfait reflet de ses pensées. Elle ne ressentait rien. Aucune joie, aucune fierté d'avoir eu raison. Elle n'avait pas non plus peur de se retrouver face à un demi-drow, elle n'éprouvait pas une once d'appréhension, ni même d'excitation. Elle attendait patiemment la suite.

« Ce n’est pas pour autant que je suis totalement mauvais. Il est vrai que je suis un criminel, que j’ai tué des personnes inoffensives dans le passé mais maintenant je suis un assassin, et je n’exécute plus d’être au hasard, je choisis mes victimes. Maintenant, je ne suis pas préoccupé seulement par les humains. »

Pourquoi me dis-tu cela Demoras ? Chercherais-tu à me rassurer ? Il semblerait que tu ais oublié qu'Aerin n'est plus. A elle, toutes ces informations auraient été utiles, bien plus utiles qu'à moi. Savoir que tu n'es pas un être totalement diabolique et que tu ne tues pas sans une certaine réflexion préalable m'indiffère. Quand bien même tuerais-tu tout ce qui bouge, cela aurait été sans importance. Je ne suis pas Aerin ou une autre personne tout à fait banale qui considère la mort et la douleur comme le pire des châtiments. Je ne considère pas la vie comme quelque chose de si pur et si précieux qu'il me semble immoral de la souiller ou de la détruire. Les notions de bien ou de mal me sont vides de sens. Je ne suis ni bien ni mal. D'aucun dirait que je suis sans cœur. C'est peut être vrai, si l'on considère qu'avoir un cœur, c'est éprouver de la tristesse ou de la compassion face aux souffrance d'autrui, poursuivre l'amour à tout prix et fuir la souffrance et le désespoir. Sachant que rien de cela ne me correspond, on pourrait alors dire que je suis sans cœur. Mais lorsque l'on sait qu'être sans cœur c'est, pour la plupart des gens, ne rien éprouver, alors je ne peux pas l'être. Car j'éprouve des choses, c'est indéniable. La seule différence, c'est que je n'éprouve pas les choses telles que je le devrais. C'est pour cela, que l'on dit que je suis sans cœur. Encore un raisonnement humain pitoyable.

De tout cela Demoras, tu ne sais rien encore. Je suis curieuse de savoir comment tu régiras lorsque tu t'en rendras compte. Quelque chose me dit que tu vas me surprendre. Je m'attends bien à cela de ta part.

« Je travaille pour un drow. D’ailleurs tu auras à le rencontrer. Voilà tout ce que je peux te dire actuellement, maintenant à toi. Mais avant que tu commence, j’ai une autre mission pour toi, et celle-ci me prouvera si oui ou non tu es capable de me servir. Cet exercice final consiste à capturer un homme de mon tableau de chasse. C’est un espion avec un bandeau au niveau de ses cheveux, un cache au niveau de la partie inférieur de son visage et une tunique constituée de plusieurs tissus de couleur noir, recouvrant la totalité de son corps, tu ne peux pas te tromper. Sois prudente, il est très fort en ce qui concerne le combat au corps à corps. »

Une nouvelle mission pour Ilmraë. Elle écoutait les paroles de Demoras avec attention, essayant de retenir le moindre mot. Elle ne devait laisser s'échapper aucun détail. Il lui en dit peu. Très peu d'information. Elle ne connaissait de cet homme que son aspect physique le plus global, qui cependant semblait plutôt atypique. Un bon point. Pour le reste, elle devrait se débrouiller. Elle ne poserait pas de question pour en savoir d'avantage. S'il n'en avait pas dit plus, c'est qu'il n'en savait pas plus, ou alors qu'il n'y tenait pas. Dans les deux cas, il ne servait à rien de perdre son temps en de vaines questions.

Demoras souleva le problème de son identité. Oui, elle devait lui révéler qui elle était, elle devait lui donner un nom, mais pas n'importe lequel, son véritable nom, celui que Asilam lui avait donné alors qu'elle n'avait que dix ans. Ce nom qu'elle ne donnait jamais, même lorsqu'elle ne jouait aucun rôle. Elle pouvait toujours en donner un faux, il y avait peu de chances pour que Demoras s'en rende compte. Mais elle ne le ferait pas. Dès l'instant où il avait rayé Aerin de la surface de la terre, Ilmraë avait comprit que cette fois-ci elle devrait jouer à découvert, sans mensonge. C'était dur à l'accepter mais c'était ainsi, elle ferait avec. Dire son vrai nom lui écorcha la bouche mais elle ne le montra pas.

" Je me nomme Ilmraë Ysaelonna. Tout ce que tu voudras savoir de moi, je te le dirais. Mais avant, je vais trouver cet homme."

Ilmraë partit dans la nuit, vers le cœur de la ville. Elle n'alla pas bien loin, elle s'arrêta dès qu'elle ne fut plus en vue de Demoras et totalement seule. Elle escalada une maison et s'installa sur son toit pour avoir une vue d'ensemble de la ville. Là seulement, elle put commencer à réfléchir en utilisant toute l'étendue de son intelligence. Elle devait trouver un homme dans la ville, il pouvait se trouver n'importe où et il était fort probable qu'il soit caché. Hors il existe de nombreux endroits pour se cacher dans une ville, le tout est de passer inaperçu. Il faut éviter de marquer les mémoires de manière à ce que personne ne pense à vous en cas d'un éventuel questionnement. Rien de plus facile pour Ilmraë, était-ce le cas pour l'homme qu'elle recherchait. Elle préféra supposer que oui, plutôt que de perdre son temps à poser des questions à tout le monde.

Ses yeux parcoururent la ville sombre. Tout était calme, ou presque. Elle n'avait aucune chance de tomber sur son homme par hasard en parcourant les rues. Il devait se trouver bien en sécurité dans une maison. Mais quelle maison ? Il n'y avait que ça ici. Il pouvait se trouver n'importe où, ce n'était pas comme si il était recherché par la sécurité de la ville, il n'était recherché que par Demoras et probablement Brylyan. Mais elle ignorait jusqu'où s'étendaient les forces de cette communauté Drow au sein de la ville. Peu être étaient elles suffisamment importantes pour que cet homme ne puisse faire confiance à personne pour se cacher.

Où donc irais-je si j'étais traquée ? Sans aucun doute, dans un endroit où personne ne va jamais. Une maison abandonnée ou isolée, un entrepôt désaffecté, ou alors sous terre... Je me mettais debout sur le toit et regardai l'horizon pour repérer tous les endroits qui avaient l'air abandonnés. J'en repérais une bonne dizaine en quelques minutes et me mis en route.

Ilmraë se déplaça sur les toits pour commencer, elle se repèrerait plus facilement et irait plus vite. Elle arriva rapidement devant une vieille maison aux volets de travers, aux tuiles brisées et aux murs fendus. L'ensemble de la bâtisse ne semblait tenir qu'à un fil et menaçait de s'écrouler à tout instant. C'était l'endroit parfait où se cacher, personne n'oserait jamais franchir ces murs, de peur de ne jamais en ressortir. Mais Ilmraë doutait que son homme puisse s'y trouver. Cela aurait été trop simple. Elle espérait même qu'il n'y fut pas.

J'ouvre la porte en silence. Même si je ne veux pas qu'il soit là, je dois envisager que cela puisse être le cas, je ne dois donc pas fanfaronner mon arrivée. Et qui sait combien de secousses encore cette maison peut supporter avant de rendre l'âme ? La porte grince un peu, je n'y peux rien. Si mon homme est ici, il m'a attendue arriver, c'est évident. Je me dépêche d'entrer, pour le retenir s'il est vraiment ici. Mais le maison est totalement vide. Il n'y a qu'une pièce immense, les murs intérieurs se sont effondrés. Quand je regarde en l'air, je peux voir les étoiles par les trous dans le toit.

Ilmraë sortit calmement et repartis en chasse. Elle explora plusieurs maisons sans trouver ce qu'elle cherchait. Elles n'étaient pas toutes vides, dans certaines, des gens se cachaient, parfois c'était des animaux, pour l'une d'elles, même si la maison avait l'air en ruine, elle était habitée par un vieux couple paisible. Mais aucune trace de son homme. Elle n'était pas découragée, elle savait qu'il y avait maints autres endroits où chercher. Combien de temps tout cela allait-il lui prendre pour écumer la ville ? Bien trop, elle devait changer de méthode. Il n'y avait aucune solution rationnelle à ce problème, il était impossible de savoir où se cachait cet homme en en sachant si peu.

Il ne me reste plus qu'une solution. Il est des choses que la raison ignore, je vais écouter mes sentiments et mes impressions. Cette méthode, je ne suis pas sure qu'elle fonctionnera, mais je veux essayer. Et mon instinct me joue rarement des tours. A présent, je vais parcourir la ville comme je l'ai fait auparavant, mais je ne vais plus entrer dans toutes les maisons abandonnées, je ne pousserais plus qu'une porte ce soir, celle qui cache mon homme. La logique est totalement exclue, seules comptent mes impressions. Je saurais où il se cache par intuition.

Ilmraë se mit alors à déambuler dans la ville, marchant assez lentement, les yeux clos. Elle ne les ouvrit pas une seconde, elle arrivait à ressentir les obstacles se dressant sur sa route et à les éviter. Elle se concentrait sur chaque maison, à la recherche de l'homme. Elle était incapable de dire pourquoi il n'était pas dans telle maison. Elle ne se posait même pas la question. Elle savait, elle sentait. Sa marche dura longtemps. Ou peut être pas, elle perdit toute notion de temps. Toujours est-il qu'au bout d'un moment, elle sentit un picotement presque imperceptible au bout de ses doigts. Elle s'arrêta subitement et ouvrit les yeux. Elle se trouvait devant une modeste maison, elle avait l'air en état et une faible lumière s'échappait de l'une des fenêtres de l'étage.

C'est ici. Tu es là, tu te caches, je le sais. Mais pourquoi cette maison ? Pourquoi elle plutôt qu'une autre ? Je le saurais bientôt. Je t'ai trouvé, mais le travail n'est pas terminé. Je dois te faire venir avec moi de gré ou de force. Mais parait-il que tu es rodé au combat. Je ne ferais pas le poids, c'est certain, mais j'ai plus d'un tour dans mon sac. Tu te sens peut être en sécurité ici, tu as même allumé une bougie, révélant ta présence. Mais je t'ai trouvé. Et quoi qu'il puisse m'attendre dans cette maison, je t'en sortirais vivant. Cette lumière à l'étage, je la trouve étrange. Elle n'a rien à faire là. Quiconque se cache quelque part ne manifeste pas sa présence. Même si c'est dans une maison quelconque comme celle là. Cela cache quelque chose, les choses ne sont pas aussi simples que tu veux nous le faire paraitre.

La femme entra silencieusement dans la maison. Elle déboucha sur un couloir donnant sur un certain nombre de portes et, tout au bout, sur un escalier. Tout était sombre, seule une faible lueur émanait le l'étage. Quelqu'un qui ne savait pas réfléchir aurait immédiatement conclut qu'il y avait du monde là haut. Ilmraë était convaincue du contraire. C'était une diversion. Une diversion habille mais insuffisante. Ilmraë observa les portes du couloir. Toutes étaient ouvertes, sauf une. L'intelligent qui aurait décelé la supercherie de la lumière à l'étage se serait directement dirigé vers cette porte. En effet, lorsque l'on se cache, on ferme le lieu où l'on se trouve. Deuxième subtilité. C'était simple, très simple, mais efficace. Une petite manipulation psychologique. La maison n'est pas réellement piégée, mais elle ne dit pas la vérité, elle délivre de faux indices.

Tu es intelligent, si je me fie à ce que j'ai vu. Te manipuler ne sera peut être pas facile. Mais j'en ai vu d'autres. Toutes les portes se ressemblent. Je n'ai que quatre pièces à explorer, cela ne devrait pas prendre trop de temps. Dans le silence le plus absolu, je me dirige vers la porte ouverte la plus proche. Je me retrouve dans un petit salon assez confortable, bien que poussiéreux et sombre. Il est vide. Je sors, j'entre dans une cuisine. Il y a une autre porte dans le fond. Elle est fermée. Je m'en approche, je tends l'oreille. Puis je perçoit un bruit imperceptible. Le bruit d'une respiration. Tu es là.

Ilmraë sourit. Enfin. Elle pouvait faire ce qu'elle aimait. Elle allait pouvoir jouer de la manipulation, elle allait pouvoir utiliser ses précieuses potions. Tout à coup, elle entendit le chuintement d'une lame qui sort de son fourreau. Un son feutré et rapide. Il savait qu'elle était là. La porte s'ouvrit brusquement et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, après un doux éclair argenté, le fil d'une lame aiguisée se plaqua sur la gorge d'Ilmraë. L'homme qui se trouvait devant elle était bien celui que lui avait décrit Demoras. C'était un elfe, son visage était harmonieux et doux mais son air était décidé, il lui trancherait la gorge si elle faisait le moindre mouvement. Il la questionnait du regard. Que faisait-elle ici, se demandait-il ? Qui est-elle ? Comment m'a-t-elle trouvé ? Que me veut-elle ? Ilmraë vit toutes ces questions qui parcouraient son esprit en quelques secondes. En quelques secondes, elle avait trouvé une stratégie d'attaque. L'elfe n'eut pas le temps de remarquer le changement tant l'arrivée de la nouvelle Ilmraë fut rapide. La respiration de la femme qui se trouvait devant elle devint subitement rapide et saccadée, elle avait une main sur sa poitrine et palissait à vue d'œil. La surprise se lisait sur son visage. Quelques secondes plus tard, l'elfe la sentit partir. Elle perdit connaissance et s'effondra sur le sol.

Tu es surpris, tu ne t'attendais pas à cela n'est-ce pas ? Tu te demandes quoi faire. Faut-il que j'aide cette probable ennemie ou que je l'achève, te demandes-tu. Je sais que peu à peu, tu nuances tes pensées, tu te dis qu'après tout, je n'ai pas l'air si dangereuse. Tu te dis que toi, tu n'es pas mauvais, tu te soucie des autres et tuer une femme en détresse n'est vraiment pas dans tes habitudes. Cela va à l'encontre de ton code d'honneur. Alors tu te décides enfin, tu me prends délicatement dans tes bras et tu me conduit à l'intérieur de la petite pièce dans tu es sortit si vite. Tu me déposes sur quelque chose de moelleux, probablement l'endroit où tu dors. Tu t'éloignes et tu reviens avec quelque chose dans la main. Puis soudainement, une odeur extrêmement forte me prend le nez et me tire de ma supposée inconscience. J'ouvre des yeux ronds comme des billes, je respire rapidement. Puis peu à peu je me calme et observe le visage de l'elfe penché au dessus de moi. Je vois bien qu'il ne me fait pas encore entièrement confiance, il n'est pas si bête, mais je vois dans ses yeux de l'inquiétude et cela, c'est le signe que j'ai gagné. Bientôt, tu feras tout ce que je voudrais.


L'autre Ilmraë demanda à l'elfe qui il était, il ne lui répondit pas immédiatement, il était hésitant. Puis il se décida. Il donna son véritable nom, Ilmraë le vit. Par la suite, il lui posa toute une série de questions, lui laissant à peine le temps de répondre. Sous le flot de mots, l'autre Ilmraë perdit de nouveau connaissance. A son réveil, elle lui expliqua son état de forte anxiété, c'était une maladie qu'elle avait depuis toujours. Le moindre stress se multipliait à grande vitesse jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus le supporter et jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Après ce récit plus que crédible et les explications tout aussi convaincantes concernant la présence d'Ilmraë ici, l'elfe se détendit. Ilmraë ne lui donna bien sur pas son, vrai nom, l'elfe n'y vit que du feu. Ils discutèrent un moment, Ilmraë glissant de temps en temps de subtiles questions à l'elfe pour en apprendre plus. Avec la plus grande discrétion, elle gagna sa plus absolue confiance. La conversation survola tous les sujets qu'il puisse exister mais ils ne parlèrent pas de sujets sérieux. L'autre Ilmraë en dit beaucoup sur elle tandis que l'elfe resta très évasif. Mais des deux, c'était bien sur Ilmraë qui en savait le plus, peu à peu, elle reconstruisait le puzzle de l'histoire de l'elfe.

Beaucoup de temps s'est écoulé, tu me fais confiance. Mais cette confiance ne tient qu'à un fil. Une seule erreur, il suffit d'une erreur, d'un mot mal ou d'un geste mal placé, pour que tu te méfies de nouveau. Je ne pourrais pas te conduire à Demoras de ton plein gré. Quel que soit le mensonge que j'inventerais, jamais tu ne sortiras de ta cachette. Je pourrais conduire Demoras ici, cela serait possible. Mais il veut que je lui ramène l'elfe, pas que je l'y conduise. Il veut savoir comment je vais me débrouiller pour cette mission. Trouver l'elfe n'était pas difficile, c'est sur la suite que Demoras jugera de mes capacités. Je ne doute pas de mes talents et à vrai dire, que Demoras croie que je n'en possède pas m'est égal. Cependant, il doit tout de même être convaincu de mes capacités. De cette manière, les missions qu'il me confiera seront intéressantes.

Je ne vais pas te trainer de force. Je ne le pourrais pas. Mais j'ai dans mes fioles quelque chose qui fera l'affaire.

Ilmraë s'empara discrètement de la fiole qui l'intéressait, elle la reconnu au toucher. Elle mettait chacune de ses potions dans un flacon de forme différente. Très utile lorsque l'on veut être discret. Elle attendit que l'elfe eut le dos tourné, puis, le moment venu, elle se faufila jusqu'à lui et fit glisser sa main le long de la gorge de l'elfe, jusqu'à sa mâchoire. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Il sentit seulement sa bouche s'ouvrir malgré lui et un liquide tiède et acide couler dans sa gorge. La pression sur son cou se relâcha, il se tourna vers Ilmraë qui le regardait de manière impassible. A cet instant, il comprit qu'il s'était fait magistralement avoir. Il n'avait rien vu venir, cette vipère lui avait fait boire quelque chose. Mais qu'est-ce que c'était, déjà il sentait sa tête lui tourner. Sa vie défila devant ses yeux, il sentait que sa dernière heure était arrivée. Mais quel était donc ce poison qu'il avait bu ?

Cet ultime questionnement apparut sur son visage et y resta figé tandis qu'il s'effondrait comme une masse sur la sol, les yeux grands ouverts.

Malheureusement pour toi, tu n'es pas mort. Dans quelques heures, tu regretteras de ne pas être mort au moment où tu le croyais. Ce qui t'attend est bien pire que ce que tu t'imagines. Mais d'abord, lorsque tu vas te réveiller, tu auras perdu toute mémoire, tu ne sauras même plus qui tu es. Je t'éclairerais, moi. Même si ce ne sera pas la vérité, tu me croiras et tu me donnera une confiance aveugle. Et cette fois, ce sera une confiance solide et stable, invincible, pas cette petite confiance fragile que j'ai obtenue plus tôt. Tu feras tout ce que je te dirais de faire, je pourrais te conduire à Demoras. Puis peu à peu, tu retrouveras la mémoire, tu comprendras que je t'ai mentit, tu te souviendras des dernier instants avant ta perte de conscience, de ces instant que nous avons partagés, de cette agréable impression que tu avais de t'être trouvé une amie. Et là, tu me détesteras tant le retour à la réalité sera difficile, tu me haïras, tu voudras me tuer, tu en oublieras presque Demoras, ton pire ennemi. Oui, c'est ainsi que tout va se dérouler.

En effet, l'elfe reprit rapidement conscience, totalement amnésique. Ilmraë lui expliqua qu'ils étaient amis et, alors qu'ils se promenaient dans la ville avec un autre de leurs compagnons, il avait subitement perdu connaissance. Ils l'avaient conduit dans cette maison, attendant qu'il revienne à lui, morts d'inquiétude. Puis elle lui révéla qui il était, elle lui donna son nom. A ce moment, il secoua la tête et lui dit que c'était faux. Ainsi, il se souvenait de son véritable nom. Étonnant. Cela provenait peut être de sa race, elle n'avait jamais essayé ce poison sur un elfe. Mais il avait oublié tout le reste. Après avoir répondu à ses questions, elle lui proposa qu'ils se mettent en route pour rejoindre leur ami. Il accepta, il se sentait en forme. Ils se mirent alors en route. Ilmraë le conduisit à Demoras.

Comme pour le documents, Ilmraë afficha une expression d'une puissante neutralité. Elle n'adressa plus un mot à l'elfe, elle ne chercha plus à le rassurer, il était à présent en possession de Demoras et elle se fichait de la manière dont il allait être traité. Ils se mirent rapidement en route, quittant la Dross.

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