Argh ! (pv anthraäsis)

[hrp : tu noteras mon don certain pour trouver des titres aux topics >< ]


La journée avait pourtant bien commencé. Etheldred avait prévu cette petite sortie depuis plusieurs jours : le but ? Trouver de la digitale, plante dont elle se servait pour fabriquer des remèdes cardiotoniques. Il faisait beau, ce matin là et les bois aux alentours de l'herboristerie étaient tranquilles depuis un moment. Ça ne l'empêcha pas de prendre son épée et son arc en plus de sa sacoche, comme à son habitude : on n'est jamais trop prudent. Lorsqu'elle laissa son apprenti, il savait qu'elle risquait de partir plusieurs jours selon qu'elle trouve rapidement ou non ce qu'elle cherchait. Comme chaque fois qu'elle s'occupait de plantes hautement toxiques, elle n'emmenait pas le petit avec elle.

La jeune femme marcha plusieurs heures, se repérant facilement à travers cette partie de la forêt qu'elle connaissait bien. Il n'y avait pas trace de digitale par là, elle le savait, aussi s'enfonça-t-elle un peu plus profondément dans les bois. Elle en serait probablement pas rentrée pour la nuit, mais cela lui importait peu, ce ne serait pas sa première nuit à la belle étoile. Tant qu'il ne pleuvait pas, elle n'avait pas de soucis à se faire et si par malheur le temps tournait à l'orage, sa cape de laine épaisse la protégerait. Elle aimait bien la nature, marcher dans les bois était un vrai plaisir.

Ce fut dans l'après-midi qu'Etheldred découvrit ce qu'elle cherchait : des clochettes roses coloraient la forêt. Le genre de jolies fleurs qu'on aurait envie de mettre en bouquet... Sauf qu'elles pouvaient se révéler mortelles ! Qu'importe : cela, l'herboriste le savait et elle déposa sa sacoche et son arc pour commencer sa récolte. Elle était plutôt satisfaite de les avoir dénichées si tôt. Elle n'en aurait donc pas pour des jours de recherche, voilà qui était une bonne nouvelle !

Ce qui en revanche fut nettement moins agréable, ce fut l'ombre qui s'étendit soudain au dessus de sa tête. La jeune femme avait passé assez de temps en forêt, depuis qu'elle était enfant, pour avoir appris les bons réflexes qui sauvent la vie : elle se jeta à terre et, si sa roulade fut maladroite et plutôt douloureuse, elle lui sauva néanmoins la vie. Car devant elle se tenait à présent un magnifique Jezzok qui semblait avoir décidé de faire d'elle son déjeuner et qui virait déjà pour fondre à nouveau sur sa proie.

Etheldred se releva vivement, sortant par réflexe son épée. Réflexe assez dérisoire car d'une part l'oiseau faisait bien quatre ou cinq mètres d'envergure, d'autre part, elle s'aperçut en sentant un liquide chaud et poisseux dans sa main, que la douleur qui irradiait dans son épaule était due aux dents de l'oiseau qui l'avait presque attrapée lors de sa première attaque. Le combat était perdu d'avance. Heureusement, l'adrénaline la faisait encore tenir debout et elle ne comptait pas lâcher son arme. Seulement, elle aurait de loin préféré son arc avec lequel elle aurait été plus à l'aise et qui lui aurait évité de se trouver nez à nez avec le bestiole. Sauf qu'il était à quelques pas, avec sa sacoche d'herboriste. Là, qu'est ce qu'elle pouvait faire face à ce monstre ?

Le jezzok avait l'air décidé à revenir à la charge, mais n'approchait pas trop car pour le moment, elle le menaçait de son épée.

" Va-t-en ! "

Cri dérisoire. Elle s'aperçut qu'elle avait la voix qui tremblait. Aucune chance, mais malgré tout, elle ne baisserait pas les bras. On ne savait jamais... un miracle ? Son épaule la lançait et elle craignit un instant que le sang perdu ne la fasse tout simplement s'évanouir. Non, pas déjà, il faudrait un peu plus de temps. L'avantage, avec son métier, c'est qu'elle considérait ce genre de chose avec sang-froid. En revanche, l'espèce de monstre qui allait ne faire qu'une bouchée d'elle, elle avait un peu de mal à l'accepter avec sérénité !

Le cœur battant à tout rompre elle fit un nouveau geste avec son épée pour tenter de décourager le jezzok.

" Va-t-en ! "


[hrp : pour le jezzok, description par là :
https://miradelphia.forumpro.fr/geographie-f38/oiseaux-t569.htm ]

[HRP : Moi je l'aime bien le titre ! Merci pour la fiche du Jezzok et d'avance dsl pour le comportement de mon perso, il est neutre mauvais après tout...]

« Et force de courage vinrent à bout du félon… non, non et non ! »

Anthraäsis commençait à perdre patience. Traversant la forêt d’Aduram à la recherche d’un établissement où faire une halte en attendant de reprendre la route pour la civilisation qu’il avait abandonné un certain temps. L’aventure l’avait appelé un long moment, le faisant fréquenter les auberges perdues non loin des champs de mort, à la frontière d’autre mondes, croisant des gens étranges, soit très petits avec de longues barbes, soit très grands avec les oreilles pointus.

Il découvrit aussi l’horreur des catacombes et des créatures qui s’y cachent, tapis dans l’ombre et attendant le moment propice pour sauter à la gorge des aventuriers peu expérimenté. Anthraäsis a déjà frôlé la mort, mortellement blessé dans des ruines envahi par les gobelins et a gardé de cette mésaventure la marque inaltérable de la mort, teintant son âme d’un bleu nuit froid, sombre et inquiétant. Maintenant qu’il avait vu ce que son amour de l’aventure l’avait mené à voir, notre jeune poète avait pour objectif de partager ces souvenirs et ses hantises avec ses congénères par le biais de son art.

C’est ainsi qu’il se retrouva à marcher à l’aveuglette dans cette forêt, les yeux encrés dans son carnet d’écriture. Sa main gauche tenait à la fois le dit cahier et un petit encrier tandis que sa main droite griffonnait avec une plume de voyage quelques lignes maladroites dans le but de mettre en forme un récit qu’il avait entendu la veille. De temps en temps il levait la page en cours pour consulter la carte du coin qu’il avait coincé entre deux pages avant de lever rapidement les yeux pour s’assurer qu’il suivait bien la bonne direction. Il aurait pu continuer longtemps ainsi, jusqu’à même oublier ce qu’il cherchait.

« On oubliera ce cloporte rejeté même des…
- Va-t’en ! »

Coupé net dans sa récitation hasardeuse, l’aventurier leva la tête pour chercher du regard qui lança se cri perturbant le calme reposant de cette forêt endormie. Il aperçu entre deux arbres une jeune femme se tenant l’épaule et tendant son épée vers quelque chose d’apparemment coloré. Il rangea alors son matériel dans sa sacoche et sorti son épée pour posé lourdement la lame sur son épaule, par simple lassitude de la porter sans appuie. Puis il jeta un regard au seul et non loin de ses pied, sa féline à fourrure sombre, la belle Niquilie le regardait de ses deux saphir d’un bleu obsédant.

« Le devoir m’appelle à nouveau ma belle. Sois sage et garde ça pour moi, je reviendrai le chercher dans pas longtemps. Enfin je l’espère… »

Il jeta alors sa sacoche de cavalier en cuir grossier à ses pieds et Niquilie répondu d’un petit miaulement timide avant de s’assoir devant le bagage. L’aventurier s’avança alors détendu, l’épée coincé derrière sa nuque par ses deux bras faisant contrepoids à chaque extrémité, avant de passer les arbres cachant le Jezzok et de saisir son arme correctement. Il arrivé sur leur flanc, plus proche d’Etheldred que du monstre. La jeune herboriste le dévisagea tout au long de son avancée héroïque mais silencieuse, tout comme le volatile un peu étonné mais qui sans pate pour se posait continué à voler sur place, face aux deux individus qui ne représentait pour lui que de la chaire fraiche à déguster.

Une fois arrivé au côté cette fille blessée, la main pensant une épaule sanguinolente déversant en continu un flot carmin entre ses doigts, la rendant toujours plus pâle. Anthraäsis prit alors la même posture que l’herboriste mais avec un peu plus de désinvolture. Il se permit de posé sa main vide sur son ceinturon, afin de ne pas la laisser pendre dans le vide, mais aussi pour la laisser à porter de ses dagues de jet. Il commença alors seulement à analysé la situation. Un Jezzok adulte contre deux jeunes humains, dont un blessé. L’oiseau était surement affamé et la vue du sang n’a fait que le mettre encore plus en appétit. Il ne partira donc que s’il en est obligé ou s’il obtient ce qu’il veut. Le combat se promet des plus intéressants. Mais l’aventurier ne perdait pas des yeux l’essenciel…

« Vous êtes célibataire ? Car moi, oui. » Dit-il à la jeune blessée d’une voix glaciale le caractérisant.

[hrp : t'excuse pas, tu m'as fait rire ce matin avec sa réplique de J'ai bien commencé ma journée du coup ! ]


Occupée à surveiller les mouvements de l'oiseau et à guetter ses propres signes de faiblesse, Etheldred jeta néanmoins un coup d'œil au nouvel arrivant. Allié ou nouvel ennemi ? Dans le second cas, il n'avait plus qu'à attendre que l'animal finisse le travail ! Un second coup d'œil pour tenter de juger à qui elle avait affaire lui fit voir un jeune homme pâle, bien habillé et, détail intéressant, armé d'une épée. Le fait qu'il la tienne comme s'il avait décidé de clamer au monde entier qu'il était détendu la laissa perplexe, mais elle était bien trop occupée pour faire un commentaire.

Continuant à tenir son arme qui gardait l'oiseau en retrait - mais sans doute plus pour longtemps - la jeune femme lâcha tout de même une main pour se compresser l'épaule. Elle perdait trop de sang et en plus elle était à présent contrainte de tenir son épée à une seule main, celle de son bras blessé. Ce dernier la lançait horriblement et ça ne faisait qu'empirer de seconde en seconde. Son esprit travaillait déjà tout seul à énumérer les soins nécessaires. Il n'y aurait plus qu'à espérer qu'elle ait l'occasion de les appliquer. Respirant pour tenter d'ignorer la douleur, Etheldred se força à ne pas se reculer : céder du terrain risquait de faire prendre confiance au jezzok et elle n'avait pas besoin de ça.

L'herboriste jeta un nouveau coup d'œil au nouvel arrivant qui venait de prendre place près d'elle et se décidait à tenir son arme correctement. Elle lui fit un vague signe de tête assortit d'un sourire un peu forcé en guise de "bonjour". S'il pouvait lui permettre d'atteindre son arc... Sa réflexion fut perturbée soudainement :

" Vous êtes célibataire ? Car moi, oui. "

La question prit la jeune femme au dépourvu et la fit le dévisager brusquement : sous le coup de la tension, de la souffrance et de la surprise, elle laissa échapper un petit rire nerveux. Mais d'où sortait cet inconnu ? Oui, elle était célibataire. Célibataire à vingt-deux ans, sa grand-mère aurait crié au scandale si elle avait été encore de ce monde ! Cette dernière l'aurait bien vue à la tête de l'herboristerie familiale, entourée d'un brave mari et d'une nichée d'enfants dès l'âge de dix-huit ans, alors... Seulement, les choses s'étaient passées différemment. Déjà, son enfance controversée à Diantra n'avait pas aidé la jeune femme à être vue comme un parti intéressant, ensuite, elle avait quand même son petit caractère qui faisait qu'elle refusait de se marier au premier venu sous prétexte d'éviter de finir vieille fille et enfin, décider d'aller vivre en pleine forêt n'avait rien arrangé, bien évidemment ! Seulement, tout ça, elle ne comptait pas le raconter au premier venu qui débarquait et encore moins alors qu'elle était à deux doigts de s'effondrer !

Fixant à nouveau l'oiseau, elle se mordit la lèvre deux secondes le temps de contenir un peu sa douleur et finit par répondre avec un humour quelque peu désespéré :

" Oh, je vois... Vous avez un contrat de preux chevalier avec les damoiselles en détresse du coin ? Vous voulez peut-être que je vous signe un reçu ? Une petite preuve que je ne suis pas une bête mère de famille qui ne rentre pas dans le contrat ? "

Elle ne savait pas trop si elle était surprise, énervée ou amusée, sans doute un peu des trois... ou alors elle était simplement au bord de l'évanouissement, ce qui justifiait sa réponse quelque peu moqueuse. En tous cas, elle n'était pas étonnée que lui soit célibataire s'il abordait tout le monde de la sorte et avec un ton glacial qui plus est ! A moins que ce ne soit de l'humour, mais là elle avait du mal à faire la part des choses avec l'impression que son bras allait exploser et des petites étoiles dansant devant les yeux.

L'oiseau battit des ailes, tentant une petite feinte pour voir la réaction des deux humains et Etheldred se permit un pas en arrière. Son bras était en feu, elle ne tiendrait plus longtemps comme ça. D'une voix qu'elle s'efforçait de maîtriser, elle reprit, cette fois sérieusement :

" Si vous me permettez d'atteindre mon arc... Je serai plus utile. "

Encore fallait-il se dépêcher car dans peu de temps elle ne serait plus capable de l'armer correctement. Réprimant un vertige, elle se demanda un instant avec angoisse si l'inconnu allait la planter là pour ne pas avoir répondu réellement à sa question. Quand même, il fallait être vraiment étrange pour démarquer dans une telle scène et faire de l'humour ! Car elle avait du mal à imaginer que la question soit sérieuse. Quoique...

Le jezzok en avait assez d'attendre en regardant piailler ces deux petits humains : il passa à l'attaque.

[HRP : Hihi. J’étais sûr que ça allait te plaire !]

" Oh, je vois... Vous avez un contrat de preux chevalier avec les damoiselles en détresse du coin ? Vous voulez peut-être que je vous signe un reçu ? Une petite preuve que je ne suis pas une bête mère de famille qui ne rentre pas dans le contrat ? "

*Il me semble évident que cette fille travaille dans un commerce. Bon, elle n’a pas répondu non, c’est déjà ça. Si on pire elle me résiste, je n’aurais plus qu’à mettre main basse sur sa marchandise et la revendre au premier gogo que je croiserai. Ah zut, j’oublié que je n’étais pas un voleur mais un aventurier. Qu’est-ce qui m’a prit de choisir cette profession ? Il n’y a aucune perspective de carrière. La plus grande récompense de ce métier est de finir dans l’estomac d’un dragon renommé et qu’on chante mes louanges sur la Grand-Place du village. Je gâche vraiment mon potentiel. Je devrais tenter l’expérience du champ de bataille. Il parait que si on s’en sort vivant, les lauriers d’une seule grande guerre suffit à vivre en seigneur. Après tout il suffit de choisir le bon camp, comme a su le montrer… *

Un cri strident de l’oiseau au bec crochu fit sursauter l’aventurier tout en le sortant de la réflexion que lui inspira involontairement Etheldred. De nouveau conscient du danger, Anthraäsis observa le Jezzok battre fortement des ailes comme pour préparer une charge sans bouger d’un pouce. Si le volatile aurait vraiment chargé, il aurait attendu le dernier moment pour s’abaissé afin d’éventrer la bête fonçant sans précaution aucune. Dans le cas contraire, rester de marbre face à son intimidation aurait probablement déstabilisé ne serait-ce qu’un peu la créature. Mais l’herboriste entra dans le jeu de l’oiseau et fit un pas en arrière qui pour la créature sonnait comme une victoire et une invitation à la reprise du combat.

" Si vous me permettez d'atteindre mon arc... Je serai plus utile. "

*Bander un arc avec un bras en si piteux état ? Même si elle y arriverait, la flèche n’atteindrait même pas la créature, à moins d’un miracle. Faut-il tenter le diable au risque de laisser le Jazzok gagner en assurance. Je ferais bien de la protéger au mieux histoire qu’au moins l’un d’entre nous ne termine pas dans l’estomac de ce piaf. *

« Je préfèrerai que vous vous fassiez un garrot. L’odeur du sang a l’air d’énerver cette bête. Et s’il vous reste encore un peu d’énergie après vous être soigné, vous pouvez toujours tenter de pointer votre arc sur ce monstre. Faite tout de même attention à… »

Avant de pouvoir finir sa phrase l’oiseau commença à s’agiter pour se préparer à l’attaque. D’un mouvement éclair, le poète jeta une de ses dagues de jet sur le Jezzok en espérant le toucher avant qu’il ait pris assez de vitesse pour tous les éviter. Mais hélas le projectile ricocha sur le bec proéminant de l’oiseau de proies avant de se planter dans le sol de cette forêt à l’herbe dense. Apparemment cette action avait au moins eu une bonne répercussion : le Jezzok avait maintenant notre sombre héro dans sa ligne de mire. Le monstre s’éleva dans les airs en volant dans la direction opposé aux deux individus avant d’amorcer un demi-tour pour fondre sur eux à grande vitesse.

Anthraäsis rangea son épée et se mis alors à battre des bras en sautant pour attirer encore plus l’attention de la créature, car il eu tout de même le temps de préparer un plan d’attaque. En toute logique l’oiseau se mit à fondre sur l’aventurier qui commença alors à courir pour tenter de fuir la bête qui s’approcher de lui à grande vitesse. Puis D’un coup sans prévenir, l’aventurier se stoppa net en s’accroupissant. Avant même de pouvoir l’atteindre de son bec affuté, le Jezzok se retrouva devant sa proie et pour garder sa vitesse s’apprêtait à changer de cible pour fondre sur Etheldred. Mais le poète ne l’entendait pas de cette oreille et en suivant son plan, Anthraäsis se saisit de la longue queue de la créature pour le faire atterrir en urgence. Mais avant de pouvoir réagir, l’homme fut soulevé du sol et tiré dans les airs par la créature ailée.

*Pas assez lourd … Passons au plan B … *

L’aventurier se tenant à deux mains à la queue du volatile qui le tirait dans les airs, se mis à gesticuler fortement pour induire un mouvement de balancier sur l’arrière du corps du Jezzok. A force de mouvements hasardeux, c’est au bout de quelques battements d’aile que l’animal perdit son équilibre et parti en tonneau avant de tout de même atterrir en catastrophe sur le sol. Percutant le sol de plein fouet, Anthraäsis laissa son corps désarticulé rouler à pleine vitesse sur l’herbe avant de s’arrêter maladroitement après d’interminable minute ressemblant à ce que pourrait être un troll utilisant le corps du poète comme une pioche pour fracasser de la pierre.

*Chouette. Apparemment je suis encore en vie. Maintenant il me faut voir en combien de morceau je me suis disloqué. Finalement il aurait peut-être mieux fallu que je sois mort.*

Miraculeusement, Anthraäsis constata en se redressant qu’il avait toujours ses deux bras et ses deux jambes, ainsi que sa tête solidement harnachée à ses épaules. Après avoir passé quelques seconde debout et à cause du terrible tournis que provoquait son cerveau qui dansait encore dans son crâne, il sa laissa retomber au sol. Ses blessures semblaient se résumer à quelques côtes fêlées et une blessure au front dont le sang qui en jaillissait lui gâchait la vue. Tout en essayant de reprendre ses esprits il essaya de parler à Etheldred pour qu’elle lui résume la situation, étant temporairement incapable de la jugée par lui-même.

« Mademoiselle, est-ce que cet imbécile de piaf est mort ?! »

[HRP : Le tue pas maintenant surtout. J'ai encore envie de m'amuser un peu avec le noiseau ! XD]

" Je préfèrerais que vous vous fassiez un garrot. L’odeur du sang a l’air d’énerver cette bête. Et s’il vous reste encore un peu d’énergie après vous être soigné, vous pouvez toujours tenter de pointer votre arc sur ce monstre. Faites tout de même attention à… "

Pas un garrot, corrigea mentalement la jeune femme : au final, elle risquait plus d'en pâtir qu'autre chose et de toutes façons, la blessure était légèrement trop haute. Un pansement qui tiendrait le coup en attendant mieux, en revanche, c'était une excellente idée ! Encore fallait-il savoir avec quoi le faire. Sa sacoche était près de l'arc, inaccessible de suite, donc. Sa ceinture n'appuierait pas sur l'ensemble de la blessure car bien trop fine... Elle laissa l'inconnu prendre les devants vis à vis de l'animal et laissa tomber son épée, sortant son couteau. En deux coups, elle eut tranché le lien qui maintenait la manche de sa robe accrochée à cette dernière. C'était le genre de tenue bien pratique quand on avait besoin de se dégager les bras pour des travaux salissants quelconques, mais là, ça faisait surtout une longue bande de tissu facilement détachable. Une fois que le cordon, qu'elle n'avait pas pris le temps de défaire correctement, fut coupé, elle entreprit de faire un pansement improvisé, serrant autant que possible en n'ayant qu'une seule main disponible.

Le jezzok s'occupait à présent de l'aventurier et, plutôt que regarder ses exploits, elle guetta l'instant où son arc serait enfin disponible. Son bras la lançait, d'accord, mais c'était une arme aisément maniable car de toutes façons, elle n'avait jamais eu besoin d'un arc très puissant. En temps normal, elle aurait sans doute visé les yeux de l'animal afin de le rendre aveugle et de reprendre un avantage. Là, avec le mal qu'elle aurait à armer son arc, elle n'envisagea pas pas une seconde d'y parvenir, toute bonne archère qu'elle était. Dans son état, elle avait plus de chance d'être efficace avec son épée et pourtant, elle n'était pas une grande escrimeuse. Seulement, l'arc avait le mérite de la faire rester à distance du bec et des ailes du monstre et ce n'était pas plus mal.

Le preux chevalier vola en l'air et fit un magnifique roulé boulé. Le jezzok, lui, prit le temps de reprendre ses esprits alors qu'Etheldred lui décochait une première flèche. Elle avait visé le corps, ne pouvant compter sur sa précision. La flèche aurait atterrit dans son bras à elle, cela ne lui aurait sans doute pas fait plus mal et elle laissa échapper un gémissement lorsque la corde se détendit. Enfin, au moins, il était touché. Et pas content du tout.

" Mademoiselle, est-ce que cet imbécile de piaf est mort ?! "

Non. Il fallait qu'elle en profite avant qu'il ne s'envole à nouveau, d'ailleurs, mais tirer une seconde flèche alors que son bras tremblait comme une feuille lui paraissait au delà de ses forces.

" N... Non... "

Elle se laissa tomber à terre et respira plusieurs fois à fond pour tenter de recouvrer ses forces. Le jezzok se dirigeait de nouveau vers eux et elle encocha une nouvelle flèche. Seulement quelques mètres.

" Je... j'en peux plus. "

Ce n'était qu'un murmure et elle ne fut même pas certaine que l'inconnu l'entende. Secoue toi ! s'intima-t-elle mentalement. C'était trop... trop dur, elle arriva à peine à mettre la flèche sur la corde tant ses doigts tremblaient. Et puis elle vit que son sauveur improvisé était aussi en sang et quelque chose fit tilt : ce truc qui la poussait toujours à aller plus loin pour les autres. C'était peut-être idiot, mais elle ne voulait pas qu'il meure par sa faute.

Etheldred décocha une seconde flèche qui atteignit également sa cible - plus ou moins là où elle espérait que le cœur puisse se situer, la précision étant de toute façon à oublier vu son état - et manqua s'évanouir sous la douleur. Fabuleux... si l'inconnu ne faisait rien... Son bras retomba, parcourut de tremblements incontrôlables et elle lâcha son arc pour reprendre son épée de la main gauche. Déjà qu'à deux mains et debout elle ne faisait pas des merveilles, mais alors assise et à moitié effondrée, le spectacle serait intéressant !

Enfin, au moins, l'attaque du jezzok avait été brisée par cette nouvelle flèche et il était occupé à nouveau à les jauger. Et puis, s'il faisait une nouvelle feinte, elle ne risquait pas de reculer, cette fois : elle resterait assise où elle était, trop sonnée pour aller où que ce soit.

" Dernière flèche. " prévint-elle d'une voix un peu plus forte quoique déformée par la douleur.

Pas tant qu'elle n'en avait plus, mais elle savait reconnaître ses limites. Même son épée, elle doutait sérieusement pouvoir la lever de son bras valide. De nouvelles petites étoiles apparurent devant ses yeux et elle secoua brutalement la tête pour tenter de se reprendre. Non, non, non ! Ce n'était pas le moment ! Le jezzok hésitait quant à sa cible. Qu'il continue à méditer et permette à l'inconnu de faire quelque chose, par pitié ! La jeune femme se demanda soudain si la fameuse "énergie du désespoir" existait. L'avait-elle déjà utilisée ? Vu l'état dans lequel elle se sentait, oui, probablement. Ce devait même être ce qui lui permettait de garder les yeux ouverts : la crainte de ne plus jamais pouvoir les rouvrir. Et en plus elle avait entrainé quelqu'un dans la mort... nota-t-elle, horrifiée. Au point où elle en était, elle se sentait réduite à observer la scène avec effroi.

[HRP : Désolé, mon inspiration a donné naissance à un roman. Bonne lecture. ^^]

Anthraäsis était perdu. Il ne voyait qu’un grand rouge douloureux devant les yeux et n’entendait que de grands battements d’ailes et les cris stridents d’un Jezzok couvrant une petite voix frêle tantant de communiquer avec lui. Après avoir utilisé une large lanière de tissu qu’il utilisait pour s’attacher les cheveux dans le dos afin de stopper l’hémorragie. Il ne lui restait plus qu’à frotter énergiquement ses yeux avec le revers de sa manche dans le but de retrouver un semblant de vue. L’aventurier se releva enfin l’épée à la main droite, l’autre tenant son flan douloureux, les regards redevenant assez clair pour pouvoir juger du danger de la situation.

Devant lui, à sa droite, Etheldred était assise sur l’herbe, blanche comme si elle n’avait déjà plus une goutte de sang dans tout le corps, un bras rouge et tremblant semblant pendre au bout de son épaule pendant qu’elle pressait sur sa plaie de l’autre main, la tête rêveuse flottant dans le vide. A sa gauche, le prédateur volant doucement vers sa proie dans de complexes figures d’évitement. La bête avait perdu sa confiance en elle et craignait un peu plus ses proies. Il était à présent possible pour Anthraäsis de mettre à mal la créature. Il couru droit devant lui, vers les deux adversaires luttant pour la victoire.

Boitant légèrement à cause de la douleur provoquer par son flan gauche à chaque pas, il s’efforça d’avancer le plus vite possible, sachant que cette blessure ne le tuera pas, contrairement à celle de l’herboriste, qu’il ne l’extirpait pas de cette situation au plus vite. Il arriva entre eux juste à temps pour détourner un coup de bec brutal du Jezzok de son épée. Se redressant pour se mettre en position d’escrime, malgré chacune de ses inspirations douloureuses le faisant un peu plus se courber, il se prépara à un vrai duel qui verrait naitre un vainqueur de l’homme ou de la bête. L’épée dressait devant lui, il invita le monstre à l’affronter d’un regard assassin.

L’oiseau revint taper du bec dans la direction de l’aventurier, qui répliqua à nouveau d’un coup d’épée. Le rapace vit alors sa tête heurté le sol, le bec guidé par l’épée de l’aventurier vers une terre humide le couvrant de honte et rabaissant de nouveau sa supériorité. Il releva son chef lentement avant d’ouvrir le bec pour pousser un cri furieux sur l’aventurier, avant de tenter de l’attraper de ses dents effroyables. D’un mouvement qui par chance fut calculer avec une exactitude perturbante pour la bête, le poète esquiva les puissantes mâchoires de l’oiseau, se refermant sous son bras droit.

Profitant de la situation, Anthraäsis vint taper l’intersection du bec et du crâne de l’oiseau avec le bout du pommeau de son épée. Coup qui sembla ne pas laisser le monstre indifférent. Immédiatement après, la créature secoua fortement sa tête, qui alla percuter par hasard le flan droit de l’aventurier, qui alla s’écraser un peu plu loin sur son flan gauche encore douloureux. Les mouvements de l’oiseau devinrent hasardeux et comme étourdie, l’oiseau arbora une technique d’attaque surprenante, consistant à garder sa tête, et donc son bec si dangereux à distance de l’aventurier, pour essayer de le blesser avec ses ailes.

L’homme se releva péniblement et en constatant la nouvelle posture d’attaque du Jezzok, eu compris qu’il avait, d'un coup du sort des plus étonnants, trouvé le point faible de la créature. Anthraäsis, étant à présent sûr de sa victoire, avança serein vers la créature déstabilisée, battant des ailes pour se défendre tel un vulgaire poulet de 5 mètre d’envergure. De plusieurs coups d’épée bien placés, l’homme alla blesser le volatile à diverses endroit de ses quatre ailes avant que celle-ci n’aille s’allonger au sol de tout son long.

Ne supportant pas de laisser souffrir une créature qui ne faisait que répondre à son instinct de survie en venant les agresser, il s’empressa d’approcher de sa tête, de saisir fortement son épée et d’enfoncer la lame dans le haut du bec, au niveau des sinus. La lame traversa le crâne pour achever rapidement la bête. En rangeant son épée, Anthraäsis ne put qu’éprouver un profond soulagement que d’avoir vainque son ennemi avec fairplay et surtout beaucoup de chance. Se remettant de ses émotions, il se retourna alors vers sa camarade en bien plus piteux état que lui. Il s’empressa de se diriger vers elle pour juger de l’étendu des dégats. Elle était encore consciente mais peinait à le demeurer.

« Niquilie ! Au pied ma belle ! »

Un bruit de clochette se fit entendre derrière les arbres. S’était en fait la féline qui s’approchait de l’aventurier, la sangle du sac de voyage de l’aventurier toujours enserré dans ses crocs. Le tintement venait des attaches métallique de la dite sangle qui la faisait tenir au reste du sac qui claqué une partie contre l’autre a chaque pas de la féline dans la brousse, permettant de mieux suivre sa progression dans l’herbe haute. Enfin arrivé à la hauteur de son maître elle lâcha la sangle pour se jeté à ses pied, soulagée de le voir encore en vie. Elle se mit à taper de sa patte de peluche sur le cuir des bottes du poète, lui faisant signe qu’elle voulait jouer avec lui.

« Mademoiselle, vous m’entendez ? Ne vous inquiétez pas, je m’occupe de vous. Alors restez avec moi ! »

Comprenant que son maître ne s’adressait pas à elle mais à la fille qu’il tenait dans le creux d’un de ses bras tout en fouillant dans le sac si lourd qu’elle venait de lui apportait avec le soucie de lui faire plaisir, la féline se vexa et alla jouer dans les hautes herbes tout près d’une montagne de chair encore chaude mais immobile. L’aventurier extirpa du sac une flasque et une petite boite contenant un nécessaire de couture. Il ne fallait pas être savant pour comprendre que le poète allait utiliser ce qu’il avait sur la main pour soigner Etheldred de son mieux. Il s’arracha alors une manche et commença alors à l’imprégner de l’alcool fort que contenait la flasque avant de retirer le tissu qui compressait déjà la plaie de la jeune femme. Un tissu déjà totalement imbiber de sang coagulant, qu’il du tirer fortement pour le détacher de la plaie à laquelle il s’était collé. Il s'essaya alors de nouveau à détendre l'atmosphère.

« Je préviens, je ne suis ni médecin ni fossoyeur. Alors que je réussisse à vous sauver ou non, ne m’en voulait pas si je bâcle le travail. »

[hrp : pas grave ! Tant que tu parles pour dire quelque chose d'intéressant et pas faire du remplissage, les pavés ne me dérangent pas ! ^^ ]


Etheldred avait l'impression de patauger dans un cauchemar devenu réalité. Son bras blessé semblait laisser couler du feu liquide dans tout son corps, l'impression d'avoir à la fois chaud et froid et la sensation étrange qu'autour d'elle plus rien n'était stable... Le coup de l'inconnu sortit de nulle part sur la tête de l'oiseau, la tira brutalement de son malaise et elle réussit à garder les yeux ouverts tant bien que mal. Devant elle, le combat se déroulait mais elle ne le voyait plus vraiment, trop occupée à essayer de garder conscience et surtout, étourdie par les battements de son cœur qui avaient l'air de s'amplifier exagérément. Normal, analysa une petite partie d'elle-même comme si elle était sa propre patiente, tu ne vas pas tarder à t'effondrer.

Un bruit de clochette la fit émerger des brumes de son esprit et Etheldred leva un regard complètement perdu vers le jeune homme.

...

" Mademoiselle, vous m’entendez ? Ne vous inquiétez pas, je m’occupe de vous. Alors restez avec moi ! "

La jeune femme voulu répondre mais elle s'aperçut qu'aucun son ne sortait de sa bouche. Elle avait la désagréable impression que ses yeux clignotaient et, réflexe de guérisseuse, elle s'allongea - ou plutôt se laissa tomber de tout son long - sur le côté, laissant son bras blessé exposé. Comme prévu, le vertige s'atténua assez pour qu'elle voit ce que faisait l'inconnu.

" Ma sacoche. " souffla-t-elle sans qu'il ne l'entende ou y fasse attention.

Elle le regarda agir en ayant du mal à mettre bout à bout ses pensées puis finit par tilter lorsqu'elle sentit l'odeur caractéristique. De l'alcool ! Alors qu'elle avait tout ce qu'il fallait à portée de main pour se soigner correctement sans aller creuser la plaie sous prétexte de la désinfecter !

" Laissez bandage... pas d'alcool... Je suis... guérisseuse. "

Difficile de mettre les mots bouts à bouts mais au moins elle était audible, à présent. S'allonger était une bonne chose, elle espérait juste avait le temps de lui dire ce qu'elle voulait lui faire savoir.

" Dans... ma sacoche... remèdes... flacon verre bleu... sels... sentir... j'irai mieux... "

Elle fit un gros effort pour ajouter de façon cohérente :

" Je vous explique... Vous me... soignez... je vous soigne... juste besoin... un peu de temps. "

Bon, la balle était dans son camp. S'il refusait de l'écouter, elle allait souffrir pour rien avec sa méthode de barbare, mais au moins il ne la laissait pas mourir comme ça. Au pire, sous la douleur, elle finirait par s'évanouir, mais bon, elle récupérerait bien tôt ou tard, c'était toujours mieux que rien. De toutes façons, elle n'avait pas la force de protester alors qu'il fasse comme il l'entendait. S'il prenait la peine de suivre ses directives, le flacon de sels qu'elle lui demandait devrait lui donner un petit coup de fouet et lui permettre de lui donner ensuite des directives précises pour la remettre d'aplomb. Après, elle pourrait s'occuper de lui car, même à moitié étourdie, elle voyait bien qu'il n'était pas trop en forme.

Elle avait fermé les yeux un instant, elle les rouvrit pour ajouter :

" Quoi que... vous réussissiez à faire... merci. "

C'était sincère. Quoi qu'il fasse à présent, il avait au moins essayé de la sauver et pour ça, elle le remerciait. Quant à savoir si elle allait s'en sortir... Oui, probablement, elle estimait sa faiblesse due à la perte de sang, mais si l'hémorragie était stoppée ça devrait aller. Évidemment, pour ça, elle craignait qu'il ne faille plus que de l'alcool et un bandage. Elle n'avait plus qu'à espérer être encore capable d'expliquer à quoi servaient les remèdes qui étaient dans son sac... et que lui l'écoute un peu. Ou pas... en serrant bien, ça pouvait suffire, non ?

Elle se sentit à nouveau partir malgré elle. Maintenant, si elle revenait ce serait dû aux sels... ou à la douleur de l'alcool sur une plaie déjà à vif !

" ... froid... " murmura-t-elle encore en commençant à divaguer.

On couvrait toujours un blessé... sa cape devait être quelque part à côté de sa sacoche... il fallait couvrir le blessé... cet inconnu qui avait combattu l'oiseau... elle devait le soigner... sinon...
Elle perdit connaissance.

[HRP : Oula comment jvais bien pouvoir gérer la situation moi ? XD]

Avant de commencer à tamponner, à coup de tissu imprégné d’alcool à boire, à la manière d’un médecin de guerre qui amputerait un guerrier à la jambe brisé avec une scie à bois, Anthraäsis fut interloqué par un mot que prononcea le jeune blessé d’une petite voix creusée.

" … remèdes ... flacon verre bleu ... sse ... sen-i ... hiégnieux ... "

Il n’avait pas compris la fin tellement ses paroles était mâché et chuchoté à la manière d’un simple souffle. Mais apparemment il devait pouvoir trouver un remède contenu dans un flacon vert ou bleu. Il regarda alors autour de lui et vit tout près du carcan qui était à présent vide un petit sac ayant l’air bien remplit. Il jeta son pauvre sac de voyage qui en avait déjà vu tant au sol, puis laissa tomber la manche, la flasque et le nécessaire de couture sur le cas, servant alors de matelas. Il prit le sac de l’herboriste qui fit un bruit de bouteille s’entrechoquant lorsqu’il le souleva.

Puis en l’ouvrant il découvrit une série de fioles, d’onguents, ainsi qu’une sorte de petite faucille. Il lui parut alors évident que la jeune femme était une guérisseuse ou un truc dans ce genre. Il fouilla un peu et découvrit le flacon un flacon en verre vert et un flacon en verre bleu. Il se demanda longtemps lequel était le bon. D’un réflexe primitif il décida alors d’ouvrir les deux flacons pour les sentir et tenter de juger lequel était le bon à l’odora. Le vert sentait un truc comme les fruits rouge mais en plus écœurant. Le second une fois débouchonné se mit à fumer et à peine reniflé il senti son nez et ça tête agressé par l’odeur aigre et acide du produit qui le tenait en alerte. Il comprit alors qu’elle parlait d’un flacon en verre bleu contenant du sel de réveil utilisé contre l’évanouissement.

Il leva les yeux sur la belle qui apparemment avait perdu connaissance pendant qu’il fouillait le sac. Il ne s’était même pas aperçu qu’elle essaya de lui parlé par la suite. Il releva sa tête et colla ce flacon sous le nez en espérant que cela marcherait et qu’au moins la solution lui fera le même effet qu’à lui. Puis soudain en frôlant sa peau, il constata que la belle était tout bonnement gelée. Il se rappela alors sa première vraie quête où il fut gravement blessé. Les membres de sa communauté de l’époque le couvrirent alors de couverture et lui firent boire de petit verre d’alcool pour qu’il se réchauffe et qu’il souffre moins. Il s’empressa alors de poser doucement le sac d’Etheldred pour se saisir du sien. Il eu alors soudain la révélation que depuis tout a l’heure il se sentait un peu comme un manchot jongla avec deux sacs d’une main pendant que l’autre portait la jeune femme. Il extirpa de son sac une longue cape qu’il gardait pour les missions de nuit demandant un peu de discrétion.

« Niquilie, au pied. »

Derrière lui la féline aux pieds du cadavre du Jezzok ne bougea pas d’un poil, voulant faire comprendre à son maître qu’elle n’était pas contente de sa réaction de tout à l’heure.

« Niquilie au pied j’ai dis ! »

Au deuxième appel la féline se décida enfin a revenir auprès de son maître. Il lui fait signe de sauter sur le ventre d’Etheldred en tapotant dessus. Niquilie s’exécuta et s’installa sur elle. Anthraäsis posa alors la cape au dessus afin d’encore mieux retenir la chaleur que dégageait le chat. Enfin il se saisissa de sa flasque, dévissa de nouveau le bouchon aux dimensions d’un petit verre à eau de vie. Il y versa un peu de l’alcool que contenait la flasque. C’était une liqueur de café un peu forte mais qui ne risquait pas de l’endormir grâce à la caféine. Il porta le bouchon à la bouche de la jeune herboriste mais celle-ci ne sembla pas vouloir boire le contenu de ce petit verre et ce permit même de le renverser. Il essaya de comprendre et après réflexion il en déduit qu’avec l’hémorragie et l’importante perte de sang ce verre aurait suffit à l’enivrer et qu’elle n’aurait pas pu l’aider à partir de ses remèdes. A moins qu’elle n’aimait juste pas la liqueur de café. Anthraäsis reprit alors le sac de remèdes et le posa sur le drap, surement non loin de la tête de Niquilie, afin que la jeune blessé puisse lui indiquer la procédure.

« J’ai compris. Dis-moi ce que je dois faire ? »

[hrp : ]


« Niquilie, au pied. »

Il n'était pas évident de reprendre conscience sans le moindre son auquel s'accrocher et ces trois là furent ceux qui permirent à Etheldred d'ouvrir enfin les yeux. Le flacon de sels lui avait fait du bien, encore fallait-il qu'elle fasse l'effort de se secouer un peu pour retrouver ses esprits. Elle avait senti, un peu confusément, qu'on la déplaçait et à présent elle essayait de faire le point sur l'aventurier qui s'occupait d'elle.

« Niquilie au pied j’ai dis ! »

Un chat. Elle le regarda s'approcher en se demandant ce qu'un tel animal faisait là avant de comprendre confusément qu'il devait être le compagnon du jeune homme. L'idée était bonne, même si c'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un jouer les guérisseurs en se servant d'un chat comme bouillotte ! La cape acheva de la réchauffer et la jeune femme essaya de réfléchir méthodiquement. Il fallait... * effluves * Non ! Pas d'alcool ! Comment voulait-il qu'elle lui explique quoi que ce soit si elle était à moitié droguée ? Sans compter qu'elle préférait ne pas mélanger ses remèdes à n'importe quoi pour éviter les surprises douloureuses.

« J’ai compris. Dis-moi ce que je dois faire ? »

Allez, secoue toi, s'intima-t-elle mentalement. Elle finit par glisser une main dans sa sacoche et tâtonna quelques secondes pour un sortir une petite boite en bois. A l'intérieur, des bonbons au miel pour le mal de gorge, mais qui lui feraient aussi du bien pour la remettre d'aplomb. Elle en croqua un, puis un deuxième et tendit la boîte au jeune homme avec un pâle sourire.

" Vous pouvez aussi, si vous voulez... "

Sa voix n'était toujours pas très forte mais au moins elle était audible. Elle reprit son souffle pour expliquer, tentant de passer outre les élancements qui continuaient à provenir de son bras blessé :

" Il faut faire chauffer de l'eau... Un feu, donc. "

Elle hésita un moment puis estima qu'elle pouvait au moins s'asseoir, ce qu'elle fit doucement pour ne pas déranger le pauvre chat et en s'efforçant de ne pas gémir. Une fois assise, elle constata qu'elle allait devoir se ménager un peu si elle ne voulait pas retomber dans les pommes aussi vite. La tête lui tournait à nouveau et elle respira à fond pour tenter de stabiliser son cœur qui s'emballait. Sauf qu'elle voulait se soigner rapidement pour s'occuper ensuite de son sauveur improvisé. Une façon comme une autre de se motiver et de trouver un peu de force pour continuer.

Après quelques secondes à retrouver une certaine stabilité, elle sortit donc un petit récipient en métal et sa gourde pour quand le feu serait prêt. Puis elle prit trois sachets, du fil et une aiguille et attendit que le jeune homme soit à nouveau prêt à écouter.

" Je vais... m'occuper des préparations, je vous demanderai juste un peu d'aide pour les appliquer. Ensuite, ça vous servira aussi... je vais faire des quantités suffisantes. "

Elle avait l'air de reprendre des forces, même si elle était toujours livide. Un nouveau bonbon au miel de plus et elle entreprit de préparer une pâte avec la consoude contenue dans des sachets en prenant garde à ne pas trop bouger son bras blessé. Au pire, si... quel nom déjà ? Le lui avait-il seulement dit ? Enfin, au pire, s'il refusait d'allumer un feu, elle pouvait se passer de certains remèdes, ce serait juste moins efficace. Après, elle n'avait plus qu'à prier pour qu'il accepte de faire des points de suture le moment venu... ça promettait d'être agréable.

Préférant ne pas s'attarder sur ce genre de détail quelque peu inquiétant et dans le but de garder l'esprit en éveil, autant que par curiosité, elle finit par demander :

" Avez-vous un nom ? "

Puis après quelques secondes où elle serra les dents pour avoir voulu saisir un sachet avec son bras blessé sans faire attention, elle ajouta :

" Je m'appelle Etheldred. "

L'information était aussi bien pour faire connaissance que pour son côté pratique : si elle perdait à nouveau connaissance, l'appeler par son prénom serait beaucoup plus efficace que des "mademoiselle" impersonnels. Et puis enfin, la moindre des choses, c'était tout de même de se présenter, non ? Surtout si elle-même lui demandait de le faire.

Anthraäsis vit Etheldred sortir de son sac une boite de… bonbon au miel ?!

" Vous pouvez aussi, si vous voulez... "

*Ca-y-ai ! Elle a perdu la raison ! Dommage, je pensais qu’après avoir fait tout le boulot et tué cette grosse bébéte à ça place une herboriste aurait su trouvé un truc comme une forte potion de guérison ou au moins un onguent de faible cautérisation. Mais des bonbons pour la gorge. Et non je n’en veux … Mais ça y ait, elle a retrouvé ça voix ! Zut, je viens de comprendre que c’était pour que j’entende ses indications. Qu’est-ce que je suis long à la détente … *

" Il faut faire chauffer de l'eau... Un feu, donc. "

« C’est comme si c’était fait ! »

Faite un feu, ça c’était dans les compétences de l’aventurier, habitué à se débrouiller autant dans les ruines de pierres que les forêts humides de trouver de quoi faire un bon feu, ce n’est pas dans ce bois qu’il avait l’habitude de fréquenter qu’Anthraäsis allait perdre sa longue expérience de débrouillard. Il se leva, ravi de voir que la jeune herboriste réussissait à se tenir en position assise. Pour plus de confort, il préféra placer son sac en soutien à la base de ses reins. Il se précipita derrière un endroit qui semblait très exposé au soleil et donc très sec. Il y trouva des morceaux de bois semblant avoir était détruit par une créature et des branches sèches. Il rapporta le tout aux pieds de la jeune blessée.

" Je vais... m'occuper des préparations, je vous demanderai juste un peu d'aide pour les appliquer. Ensuite, ça vous servira aussi... je vais faire des quantités suffisantes. "

Il alla ensuite prendre quelques pierre et de la paille là où il reconnu les traces d’un ancien feu ayant surement brûlé il y a de cela quelques nuits pour réchauffer un petit groupe d’hommes faisant halte dans cette clairière ouverte. Il rapporta le tout non loin du petit tas de bois et s’amusa à disperser la peille en dessous et au dessus du tas de bois avant de placer les pierres tout autour de ce tas de la même façon où dont il les avait trouvé. Il retira du foin et quelques belles branches pour les ajouter par la suite. Enfin il sorti une buche assez imposante du tas et prit sa flasque d’alcool qu’il avait rangé par réflexe dans sa poche.

« Tu as déjà vu comment on fait un feu de lame ? Je suppose que non. Alors ouvre bien tes yeux ! »

Anthraäsis versa de sa liqueur sur la buche puis planta une de ses lames de jet sur le dessus de la bouche avant de la poser au sol. Il extirpa alors son épée, la lame du larcineur, de son fourreau avant de s’entrainer à faire ce qu’on appel un tour d’escrime, ce qui revient à faire tourner verticalement son épée autour de sa main sur l’un de ses flan puis sur l’autre. Cela servait souvent à esquiver des coups latéraux et directs venant de toute part en même temps, tout en impressionnant l’adversaire. Après quelques une de ses figures d’échauffement réussi, il se plaça de la bûche et reproduisit la manœuvre mais cette fois si en visant chaque passage de la lame proche du sol la dague planté sur la buche.

A quoi cela ressemblait ? A une de ces machines pour aiguiser les lames qu’utilisent les forgerons mais avec l’arme à aiguiser, ici la dague, montée à l’envers, de façon à meuler la lame à chaque passage des ciseaux. Le bruit ressemblant à celui d’un combat d’épée fit sortir la tête d’un petit chat curieux de dessous la couverture. La manœuvre habile semblait cependant avoir la même conséquence que dans l’atelier d’un forgeron : des étincelles incandescentes provenant de la percutions des lames l’une contre l’autre s’échappaient de la dague et rebondissaient sur la buche et aux alentours. Au bout de quelques passage enfin, l’alcool sur la buche prit feu de par la chaleur que la lame de la dague commençait à dégagé et bien sûr grâce aux étincelles. Le poète, fier de lui, rangea sa précieuse épée dans son étui avant de récupérer doucement sa dague et de souffler à petit filet sur la bouche pour qu’elle prenne bien. Il prit ensuite du foin qu’il porta à la buche avant de jeter dans le tas, puis répéta la manœuvre avec du bois et du papier venant de ses carnet de voyages.

*Ces essais n’étaient pas bons de toute façon … *

Enfin une fois le tas de bois commençant à fumer de toute part, il embrocha la bûche maintenant ardente avant de la placer dans le tas. Après quelques souffles fournis le feu se déclara enfin. Anthraäsis rajouta un peu de bois et se releva. Il lui restait encore à trouver de l’eau, chose beaucoup plus facile. Il sorti sa gourde de son sac et la posa près du feu. Pour simplifier la cuisson de l’eau. Il alla couper une longue branche d’arbre peu feuillu qu’il planta de biais à côté du feu. En utilisant un lacé et une gamelle en étain qu’il avait il sut monter une petite marmite suspendu par la branche au dessus du feu.

*Humm je pense que je ferait un vagabond plutôt dégourdi. Dommage que cela ne rapporte rien. *

" Avez-vous un nom ? "
Trop occupé à régler son montage en se flattant lui-même de sa dextérité, il ne fit même pas attention à cette question.

" Je m'appelle Etheldred. "

« Tu ne m’as pas répondu tout à l’heure. Mais je suppose que tu étais trop prise par l’animal et ta blessure. Et cesse de me vouvoyer, je pense que passer de très près à la mort suffit à tisser des liens entre deux individus. Et si tu veux tout savoir …»

En se relevant trop rapidement de sa position accroupie pour attraper une bûche à jeter dans le feu, le flan gauche de l’aventurier le relança violement. Il retira le bandeau qu’il avait au front, maintenant qu’il le gênait plus qu’autre chose. Etant au milieu d’une clairière, il n’avait rien de solide sur lequel s’appuyait. Il serra son ventre du bras comme pour retenir ses côtes prêt à sortir pour l’éventrer.

*Je ne sais même plus comment on fait une bande thoracique de maintien ...*

Il se laissa se rassoir comme ci de rien était près du feu.

« Moi c’est Anthraäsis … Anthraäsis de Kells … Enchanté. »

[hrp : ça marche vraiment ton truc de feu de lame ? Oo ]


Les bonbons pour la gorge étaient en réalité surtout destinés à donner un petit coup de fouet en apportant rapidement du sucre à l'organisme, mais Etheldred était trop fatiguée pour l'expliquer au jeune homme. S'il n'en voulait pas... eh bien il faisait ce qu'il voulait, elle refusait bien son alcool, elle. Elle fut soulagée de le voir accepter de faire un feu et murmura un "merci" quand il lui posa son sac dans le dos. C'était appréciable d'avoir un appui. Mine de rien, elle l'observait, essayant de voir à quel point il était blessé. Outre sa plaie à la tête qu'elle ne pouvait pas rater, sa façon de se mouvoir laissait supposer qu'il n'était pas sorti indemne de ses roulés boulés. Le sang qu'il avait perdu n'avait pas l'air de lui poser problème et de toutes façons il était bien connu qu'une blessure à la tête saignait souvent abondamment pour pas grand chose. Quand même, il faudrait qu'elle y jette un œil, ne serait-ce que pour que cela ne s'infecte pas.

Il lui demanda soudain si elle avait déjà vu un "feu de lame" et elle secoua légèrement la tête. Non, à vrai dire, elle ne savait même pas ce que c'était. Elle avait un briquet à amadou dans sa sacoche, cela lui suffisait bien, en général. Mais il avait l'air tellement sûr de lui qu'elle préféra ne pas l'embêter et se contenta de lever les yeux de ses remèdes pour voir le spectacle. " bonjour, toi " souffla-t-elle à l'attention du petit chat qui bougeait pour voir aussi la démonstration. En deux temps trois mouvements, elle avait devant elle une mini cuisine qui lui tira un sourire ravi : elle allait pouvoir faire mieux qu'avec son matériel réduit et en plus elle allait enfin se réchauffer réellement.

Elle déposa un bol de consoude fraiche à côté d'elle et ouvrit l'un des deux autres sachets pendant que le jeune homme lui répondait. De quelle question parlait-il au juste ? De son entrée plutôt originale ? A ce souvenir, elle eut un petit sourire amusé qui ne disparut que lorsqu'elle le vit serrer ses côtes et la dispensa de répondre. Hum... certaines étaient peut-être fêlées s'il réagissait ainsi. Il avait l'air de ne pas vouloir en parler, mais elle se promit de s'en occuper en temps voulu. Sauf qu'elle était bien forcée de passer avant si elle voulait pouvoir se servir un tant soit peu de ses deux mains pour le soigner. on ne pouvait pas faire du bon travail en manquant s'évanouir.

" Enchantée, Anthraäsis... Voilà comment je compte procéder. "

La jeune femme versa le contenu d'un des sachets dans un des récipients où elle avait mit de l'eau froide et reprit en le mélangeant doucement :

" Il va falloir être assez rapide autrement, ça va se remettre à saigner. D'abord, il faut découper la manche de ma chemise qui va vous... te gêner. Tant pis si ça l'abime. "

Montrer son bras nu à un homme ! Sa grand-mère aurait crié à l'indécence... Sauf qu'Etheldred préférait ça à une blessure infectée. De toutes façons quand on vivait au milieu des bois on ne jouait pas les mijaurées. Ce n'était pas tant qu'elle était spécialement à l'aise, mais il fallait bien se soigner et elle n'allait pas y arriver toute seule. Et puis, ce n'était que le bras. Sa grand-mère se retournait sûrement dans sa tombe en prétendant que dévoiler son épaule était scandaleux, mais la jeune femme estima qu'elle s'en remettrait.

Elle poursuivit donc en essayant d'être claire et concise pour ne pas noyer Anthraäsis dans ses explications :

" Ensuite, retirer le bandage et mettre de la poudre qu'il y a dans ce sachet. N'utilisez pas tout... N'utilise pas tout, garde en pour toi. Ça devrait en partie arrêter le saignement. Après, utilisez cette lotion que je viens de préparer pour désinfecter en l'appliquant avec ce tissu. "

Elle avait sortit devant elle tout ce qu'il fallait. A priori, jusque là, même son apprenti savait faire. Les enfants qu'elle avait engagés à Alonna avaient aussi compris le principe en une heure à peine. Quant à savoir si ce serait bien fait et pas trop douloureux, c'était une autre histoire. Elle fronça les sourcils et, jetant un coup d'œil à son nécessaire à couture, demanda :

" Vous vous sentez de faire des points de suture ? "

Elle savait que certaines personnes avaient horreur de ce genre de choses, elle préférait savoir de suite si elle allait devoir compter avec ou sans. Dans le second cas, elle serait obligée de s'en passer vu qu'elle ne pouvait pas le faire elle-même d'une seule main et encore moins en ayant des vertiges. Enfin, même s'il faisait ça de façon pas très délicate, ce serait toujours mieux que rien. Autrement, un simple bandage, même bien serré, n'allait pas permettre une cicatrisation rapide et elle risquait de garder une cicatrice bien plus impressionnante.

Au passage, elle repassait au vouvoiement sans s'en rendre compte, mais il avait une façon de se comporter qui ne l'incitait pas trop à se détendre. Il avait l'air bien intentionné, mais en même temps ses manières relâchées avaient tendance à la rendre nerveuse.