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 [Clair-Obscur] Sybrondil, un si beau pays

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Noémie Amaranth
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Noémie Amaranth


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MessageSujet: [Clair-Obscur] Sybrondil, un si beau pays   [Clair-Obscur] Sybrondil, un si beau pays I_icon_minitimeDim 21 Mar 2010 - 17:32

Ils arrivèrent un mois plus tôt dans la cité, en caravane. Une centaine de personnes, artisans, artistes, bureaucrates. Tous portant les armoiries du Clair-Obscur. Les roulottes, tirées par des chevaux harassés par le voyage, s’arrêtèrent dans l’ancienne cour intérieure de l’enclave de feu la Corporation Marchande. La mort de la Corporation avait signé l’avènement de nombreuses organisations, qui, mues par l’appât du gain et de parts de marchés juteuses, avaient fait en sorte de récupérer les billes d’une compagnie qui se déliterait de l’intérieur, suite à la disparition de son fondateur, Aldénor. Le Clair-Obscur avait directement sauté sur l’occasion, englobant dans son giron les corporations marchandes qui autrefois empiétaient sur son domaine. Marchands d’art, antiquaires, vendeurs de tapisseries, ferronneries, …, nombreuses étaient les guildes que l’organisation des arts avait absorbé, renforçant sa présence dans Diantra, et commençant son expansion dans les alentours, c'est-à-dire plus loin qu’Ydrill.

Sybrondil allait être l’une des victimes de l’exportation du modèle du Clair-Obscur. Dame Amaranth n’oubliait jamais un affront. La baronnie arrogante allait se voir nantie d’une nouvelle enclave des arts, qui allait parasiter lentement l’économie locale, pour finalement en prendre le contrôle. Noémie adorait ce genre de plan : sans failles, malléables à souhaits, parfaits en toutes circonstances. Cet imbécile de baron était trop confiant dans ses capacités. Sa participation à la guerre civile avait permit au Clair-Obscur de pénétrer tel un poison sur ses terres.

Tout avait été soigneusement préparé, mesuré et minuté. Noémie Amaranth se plaisait à calculer les moindres détails du projet, afin de mieux contrôler les effets chaotiques qui en rejailliraient. Ce n’était pas la première fois que l’organisation pénétrait dans les terres du baron. Au début, ce ne furent que quelques marchands de passage, vendant des biens aux plus offrants. Puis, ce furent ces mêmes marchands qui s’installèrent dans la ville, isolés, mais toujours à l’écoute des murmures de la population. Puis, les troubadours du Semblant vinrent à pointer les nez pointus de leurs masques dans les faubourgs de la cité, offrant divertissements aux masses populaires. Après des mois de manipulations et d’infiltration au sein de la hiérarchie sociale, l’infection s’était répandue dans la plaie et avait réussi à dénicher la plus juteuse des opportunités : l’obtention de l’ancien siège de la Corporation Marchande.

L’investissement initial sur l’opération d’implantation en Sybrondil avait été conséquent. Le rachat des locaux de la Compagnie Marchande s’accompagnait de travaux de rénovation des lieux et d’une surprise pour la cité : la reconstruction d’une partie de la cathédrale. En un sens, c’était osé de la part du Clair-Obscur, de se mêler des affaires de Sybrondil, mais personne ne cracherait sur la reconstruction d’une partie d’un édifice religieux, surtout quand ce n’était pas de la poche du peuple. Et puis, les gens de Sybrondil passaient pour des gens accueillants et chaleureux, comme en témoignait leur passion pour les arts et aussi l’encens. De parfaits petits agneaux que l’on pouvait mener directement à l’abattoir après leur avoir fait miroiter une herbe bien verte et bien grasse. La gentillesse du peuple de Sybrondil les rendait mièvres et insipides, les forçant à accepter en leur sein, la plus dangereuse des infections.

La centaine de personnes engagées par le Clair-Obscur formaient à eux-seuls un véritable microcosme à échelle humaine. En à peine une semaine, les rénovations avaient commencé dans les anciens locaux de la Corporation Marchande. Très vite, l’endroit devint une véritable fourmilière, si bien que l’on devait passer entre les forêts d’échafaudages pour se déplacer. Nuits et jours, des maçons, des peintres et des ébénistes travaillaient sur le site, sous les efforts coordonnés de deux architectes. Les badauds pouvaient voir passer par la grande porte cochère, des tableaux venant de tous les horizons. Quelques sculptures furent déplacées dans l’enceinte du bâtiment. Noémie agençait l’espace d’une main de maître, créant son nouveau sanctuaire, une envolée de son art dramatique : celui de la scène.

Le directeur de l’opération n’était autre que Noémie elle-même. La Dame avait tenu à ce que cette implantation se fasse sous ses yeux. Bien entendu, elle avait amené sa suite avec elle. Brume était toujours à ses côtés pour s’occuper des tâches les plus discrètes. De même, une escorte particulière accompagnait Dame Amaranth : il s’agissait d’un Arlequin et de sa suite de membres de l’Obscur. Les hommes de l’Obscur étaient restés dans l’ombre, se mêlant à la population pour devenir les oreilles de l’organisation dans la ville. Tous des membres très compétents, en particulier l’Artificier. Si tout le monde connaissait cet étrange personnage qu’était l’Artificier, Limier était un nouveau venu au sein de l’Obscur. Ce n’était pas un Arlequin, non, il ne pouvait pas en assumer les responsabilités, trop instable. Ce n’était pas non plus un Carnavalier. Limier était le meilleur espion de la confrérie…après le charmant Brume, cela va de soi. Il appartenait à une espèce à part, qui aurait pu s’apparenter aux yeux de l’Obscur. Limier n’avait aucun pouvoir décisionnel. Il ne rendait des comptes qu’à Noémie, Brume et l’Artificer. Le parfait instrument. Ses capacités de pistage se révélaient être des plus précieuses pour retrouver les traces d’un homme ou de n’importe quel objet. Le Limier était un être rachitique, au regard vif et totalement obsédé par son T.O.C. En effet, celui-ci souffrait d’une obsession qui lui conférait à la fois ses compétences, mais aussi sa place au sein de l’Obscur. Limier désirait tout savoir sur les gens. Tout, absolument tout.

Cette obsession lui prenait tout son temps et il compilait d’impressionnantes banques de données sur des personnes aussi importantes que feu le Baron d’Oesgard ou des personnes ordinaires comme feu Gilles le cordonnier. Limier était aussi un sculpteur de cire. Il s’était créé un musée entier de poupées de cires. Le fou conservait ainsi les images de chacune de ses proies. Noémie avait eu l’occasion de visiter son sanctuaire. Grandiose ! Elle avait surpris du coin de l’œil le plus odieux secret de Limier. Celui-ci ne se contentait pas de créer des poupées de cire, il les animait avec les résidus d’âme des personnes qu’il pistait.

Le Clair-Obscur continuait son œuvre au sein de la cité, renforçant ses positions dans les anciens locaux de la Corporation Marchande. Tout allait pour le mieux. D’ici un mois, la confrérie pourrait lancer sa vaste opération de rénovation de la cathédrale, forte de sa nouvelle position dans Diantra !

Et même le baron de Sybrondil était impuissant face à ça. Après tout, c’était lui qui avait ouvert ses routes aux guildes marchandes.

Gloire au Clair-Obscur, et longue vie au jeu de l’Obscur.




Scène I : Limier

La silhouette diaphane se glissa dans la foule du marché. Enveloppé dans sa cape, sous les traits hideux de son propre visage, Limier pistait sa plus belle proie. Une saveur particulière, une odeur originale, l’avait conduit à suivre la vie d’une certaine Lydia Bellefontaine, simple marchande de couleur de la rue des Gentianes, habitant au deuxième étage de la 56 ème maison de la rue sus-nommée. Limier esquiva un passant, sorte d’armoire à glaces transportant sur son dos, un sac de colporteur. Limier connaissait cet homme, l’inverse n’était pas vrai. Limier savait tout de sa vie. Il s’agissait d’Albert Janois, colporteur ambulant. Les murmures présentaient cet homme comme un humble marchand, modeste et honnête. C’était sans compter le trafic de reliques de Néera auquel il s’abandonnait pour nourrir sa famille. Limier renifla. L’Homme était une créature viciée, totalement dépravée, cherchant avant tout à assurer sa survie. Mais il n’était pas là pour le juger. D’autres s’en chargeaient. L’ombre humaine qu’était Limier s’était déjà abreuvée jusqu’à la lie des vices de cet amalgame confus de chair, d’os, de vie et de saveurs qu’était Albert. Il n’était pas bien intéressant. Tout juste bon à étancher la soif de Limier, sa soif de savoir.

Sa nouvelle proie était un délice.

Lydia Bellefontaine. Il la suivait depuis ce matin. Tel un vautour tournant autour de sa proie il connaissait les moindres détails de sa vie, de sa naissance, en passant par son adolescence. Elle respirait le doux parfum de la femme innocente, cachant dans sa serre, le cadavre transformé en humus de son mari. Il la battait, autrefois. Mais même dans la mort, un être peut servir. En l’occurrence, depuis sa mort, les fleurs n’en étaient que plus belles. Les hortensias prenaient désormais la couleur du sang, ce qui avait valu à la femme une certaine popularité dans le milieu floral.

Mais Limier savait. Il savait tout. Il avait vu l’âme tachée du meurtre. Ô délicieuse infamie, cela ne rendait sa proie que plus désirable.

La femme était occupée avec une de ses amies, Ilda Blanche, femme du tanneur Jean Hom. Ilda buvait, quand son marie n’était pas en train de dépenser leurs maigres économies dans les tripots de la ville. Oui, Limier connaissait les vices de ces gens, et il s’en délectait.

A une dizaine de mètres de Lydia, il pouvait distinguer les empreintes laissées par ses vices et son âme. Des tâches colorées, sur ses vêtements, sur ses doigts, sur son visage. Vision troublante de la nature humaine, une explosion de couleur d’un carmin délectable. Il lui suffisait de se baisser, pour prendre son du et assouvir son propre vice. Limier était fier de son don. Son vice, ne faisait de mal à personne.

« Oups, pardon mademoiselle, désolé….vous n’auriez pas une petite pièce à tout hasard ? »

La bousculade avait secoué les couleurs invisibles attachées à la robe de mademoiselle Bellefontaine. D’un geste vif, Limier le clochard avait récupéré la plupart d’entre elles. Mais il en voulait plus. Tendant la main, le faux mendiant espérant recevoir l’aumône, tira un peu sur la robe de la femme, décrochant au passage, un peu plus de taches de son âme.

La belle ne lui donna rien, mais Limier était rempli d’une profonde joie. Il avait bien plus que ce qu’il avait espéré. La silhouette drapée de lin miteux s’éclipsa aussi rapidement qu’elle était apparue et retourna dans sa tanière.

La cire informe et bouillante s’agitait dans le bassin. Limier se plaça au-dessus et secoua ses bras chargés de couleurs, enlevant par la même occasion sa cape et l’agitant de manière grotesque au-dessus sur bac à taille humaine. Le carmin se mélangea avec la cire blanche, se dissolvant lentement et donnant à la cire une couleur rosâtre que Limier sut apprécier à sa juste valeur. D’ici quelques jours, la cire aurait formé une nouvelle poupée. Une nouvelle pièce à mettre dans son musée.

L’ombre diaphane sourit. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
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