[HT d'Uriz] Une elfe chez Uriz [Haeldra, Tebirahc]

Oloryle avait reçu l'autorisation de son maitre de pouvoir se perfectionner dans le domaine martial. Il lui fallait à présent un maitre d'armes qui accepte d'enseigner cela à un esclave, et de surcroît une elfe. Le seul endroit au Puy où elle était à peu près sure de trouver ce qu'elle cherchait, était le temple d'Uriz, dieu de la guerre.
Conformément aux ordres de son maître Tebirahc, quand fut venu le moment de sortir de la demeure, elle abandonna sur son lit cette robe de servante pour revêtir de cette toge blanche qui laissait voir ses formes, sa marque sur l'épaule ainsi que par moment, celle sur son sein. Elle retira également de son doigt sa bague portant le symbole du Senger pour la déposer dans ce petit écrin. Il n'avait pas donné d'autre contraire quant à sa tenue pour sortir, aussi elle appliqua la punition qui était sienne.

Les regards fusaient sur elle, alors qu'elle déambulait dans les diverses cheminées de la cité volcanique. Elle attirait les regards de haine et de convoitise. Certains auraient aimé avoir une elfe comme esclave. Mais à la vue de la marque au fer de son épaule, les gens passèrent leur route. Oloryle portait la marque d'un Prima Sanguis, il serait pure folie que de mettre en colère un drow si influent que Tebirahc Zauharel.
L'elfe arriva enfin devant le temple d'Uriz. Il était trop tard pour reculer. Montant les marches menant vers l'intérieur du temple, elle se dirigea dans son antre. Les regards à affronter une fois de plus, mais certains fidèles étaient plus directs avec elle dans le but de la malmener un peu quand une drow vint à sa rencontre suite aux bruits naissants. Si elle était venue ici, c'est qu'il y avait une raison. Aussi cette femme dévisagea Oloryle dans son ensemble avant d'apercevoir la marque. La propriété de Tebirahc, les autres n'avaient pas fait attention à ce détail.
L'invitant alors à la suivre, les deux femmes s'éloignèrent quelque peu du temple. D'une voix sèche, elle lui demanda ce qu'elle était venue faire en ce lieu et seule en plus.

Mon maitre m'a autorisée à apprendre à me battre aussi c'est le seul lieu où j'ai pensé y trouver une personne capable de jouer les instructeurs à mon égard...

Tout était résumé en si peu de mots. Il n'y avait rien à ajouter sur les motivations qui l'ont conduite en ce lieu de culte.

En cette journée de fin de printemps l'ambiance dans le temple était comme à son accoutumée : lourde et fréquentée. Les Drows pressentaient au plus profond d'eux-même les temps de guerre qui approchaient, Uriz distillant doucement dans leurs esprits la soif de destruction des combats. Bientôt les cors de guerre résonneront à nouveau et l'armée sortira du Puy. En attendant ils étaient nombreux à venir se recueillir dans le temple de la Divinité de la Guerre et du carnage, nombreux à venir implorer Uriz de leur donner la force d'ôter la vie avec brutalité des corps de leurs futurs ennemis.
Au milieu de ces vagues de visiteurs, la garde du temple veillait au grain. Les Gardes d'Uriz, soldats religieux engoncés dans de lourdes armures, et les Filles d'Uriz, soldates combattant quasiment nues dans la mêlée. Ces soldats d'élite étaient dédiés à la protection du temple majeur d'Uriz ainsi qu'à celle de la Haute-Prêtresse. Même le culte sentait venir les temps de ravages et redoublait de vigilance, il était certains Drows qui pouvaient s'exciter avant l'heure.

C'est pourquoi même la Da'ron du temple était sur le pied de guerre, allant et venant aux poste de surveillance afin de vérifier que les mâles et femelles sous ses ordres fassent correctement leur travail. Il en était toujours des Drows qui cherchaient à distraire de leur travail les guerrières de la Garde. Au vu des tenues très légères que portaient ces femmes, il n'était pas rare qu'elles soient harcelés par des mâles en manque et qui ne se souciaient guère de l'appartenance de ces guerrières à Uriz lui-même.
C'est lors d'une de ces rondes que la Da'ron vit entrer une Elfe dans l'enceinte du temple.
Il s'agissait d'une esclave à n'en point douter, il était impossible qu'une Elfe libre puisse se balader sans être inquiétée dans les tunnels du Puy.
Mais elle ne semblait pas accompagner quelqu'un et cela gêna Haeldra, visiblement ce spécimen de race inférieure se savait pas que les esclaves étaient interdits de visite lorsqu'ils étaient sans leur maître.

La Da'ron alla donc droit sur Oloryle, prête à lui faire quitter le temple sans délai avec une sévère réprimande. Mais, en s'approchant près de l'Elfe, elle vit bien en évidence la marque de Tebirahc inscrite au fer sur son corps. Haeldra connaissait bien le Senger du Premier Ost, ils étaient tous deux issues des premières lignées de Seigneurs Drows, les fameux Prima Sanguis. La particularité de Tebirahc et de Haeldra était que les deux drows possédait un sang pur dans leurs veines, descendants directs des familles fondatrices de la nation des Sombres.
C'est pourquoi la Da'ron ne réprimanda pas tout de suite l'esclave, se contentant de lui demander sans ménagement le pourquoi de sa présence dans le temple sans son maître.
La réponse était surprenante : Oloryle était venue suivre une formation d'entrainement aux armes et cherchait un professeur.
Pour Haeldra, le fait que Tebirahc laissa son esclave s'entraîner au maniement des armes était une décision dangereuse et inutile. Voulait il donc que cet Elfe représente une menace pour lui lorsqu'il aurait le dos tourné ? Entraîner un esclave était la meilleure manière pour lui redonner confiance en lui-même et lui donner la force de s'élever contre ses maîtres.

Le Senger Tebirahc te laisse t'entraîner au maniement des armes ? dans quel but ? Tu ne sembles même pas être capable de tenir tête à l'un de tes semblables.

Haeldra ne reniait pas la permission donnée par le Senger à son esclave. Mais si Oloryle souhaitait trouver un professeur alors il faudrait montrer patte blanche et indiquer les raisons de cette demande insolite.

Ce fut à l'écart du temps que la Da'ron amena Oloryle après avoir remarqué la maque de son épaule. Tebirahc avait raison sur un point, c'était la seule chose dans sa condition d'esclave qui pouvait lui sauver la vie au Puy. Son maitre avait toujours raison et cela même si elle le découvrait après coup.
Haeldra lui demanda sèchement ce qu'elle faisait en ce lieu sans son maitre car un esclave n'avait pas le droit d'y aller seul. Ma réponse fut alors donnée sans pour autant dévoiler les détails réellement important. Hérésie dites vous ? Il est vrai que c'est chose peu commune de laisser un esclave apprendre à se battre au risque qu'il se rebelle contre son maitre. Mais avec Oloryle il n'y avait aucune crainte à avoir. Elle pouvait depuis longtemps avoir pris la fuite et retourner en Anaëh mais elle aimait trop son maitre pour le laisser. Sa seule motivation quand elle partait en mission était de revenir assez rapidement pour le voir, lui, Tebirahc Zauharel.

Les paroles d'Haeldra furent cinglantes aux oreilles de l'elfe. En même temps, il fallait savoir pour comprendre. Ses questions étaient bien légitimes. Peut être elle, en temps que gardienne de ce temple accepterait de le lui enseigner si elle lui disait la vérité. Après tout aider Oloryle était rendre service à un Obok Senger, se faire voir dans ses bonnes grâces.

Oui madame, il me donne l'autorisation. Le but est des plus simple, je dois être utile lorsqu'il m'envoie en Anaëh, aussi un combat au corps à corps non préparé pourrait mettre fatal contre un combattant expérimenté. C'est pour cela qu'il m'autorise à apprendre l'art du combat.

Encore une fois, le stricte minimum... Elle ne parla pas de la mission qui lui était incombé mais des craintes de son maitre au moment d'un potentiel combat. Oloryle lui était précieuse aussi sa vie devait primer avant tout. Même si elle écoutera son maitre au moment venu, elle devait pouvoir se défendre contre les elfes au cas où... Tant que sa véritable identité ne serait pas dévoilée, elle ne serait pas inquiétée par ses ennemis mais un accident peut toujours arriver.

Connaitriez vous une personne susceptible de m'enseigner?

Elle venait de lui poser cette question sans qu'on lui donne l'autorisation de parler. Face à Tebirahc cela n'en serait rien mais face à un autre drow du Puy cela pouvait avoir des conséquences néfastes. Les mains croisées devant elle, le regard baissé, elle attendait la réaction d'Haeldra. Accepterait elle de l'aider?

L'Elfe était docile et répondait dans l'instant, Tebirahc l'avait bien éduquée. Seulement Oloryle ne fournit pas la totalité de la réponse qu'attendait la Da'ron.
Néanmoins elle consentie à dire qu'elle pouvait être envoyée sur les terres Elfiques. Cela fit comprendre à Haeldra que le Senger comptait bien user de ses esclaves comme d'espions. La prochaine cible des Drows était toute annoncée lorsque le nom d'Anaëh quitta les lèvres de l'esclave, les Elfes allaient connaître à nouveau la fureur de leurs cousins.
Sur un autre plan il était curieux de voir que Tebirahc faisait plus confiance pour envoyer un esclave en reconnaissance plutôt que d'user des espions officiels des Drows. Comment cette Elfe, cette misérable créature qui ne pouvait même pas se comparer à l'un de ses semblables pouvait remplir une telle mission ?
Mais le Senger avait toujours été un peu .. particulier dans ses décisions. Entre Haeldra et lui régnait une confiance mais également une certaine incompréhension mutuelle sur certains sujets.
C'est pourquoi la Da'ron ne répondit rien sur le coup lorsque l'esclave donna les raisons de sa visite dans le Temple d'Uriz, restant sévère à l'encontre d'Oloryle. Allait elle la renvoyer chez le Senger ? l'envie lui prit un instant.

Suis moi esclave ..

La phrase avait été prononcée comme un ordre cinglant, comme la Da'ron souhaitait en finir rapidement. La Drow était connue pour ses méthodes expéditives et on pouvait croire qu'elle ne ferait aucune faveur à un esclave.
Oloryle suivit donc la Da'ron qui l'entrainait via des coursives du temple. Malgré le fait que l'Elfe n'était pas habituée au temple, elle pouvait sentir que la Drow l'entrainait en dehors de l'édifice, dans des lieux privés où peu de drows pouvaient aller.
Après quelques instants de marche elle s'arrêta devant une lourde porte en bois. Durant leur trajet les deux femmes avaient croisés d'autres gardes en armes. La présence d'Oloryle faisait tourner les regards, des airs d'incompréhension, aucun esclave ne venait ici normalement. Mais la présence de la Da'ron suffisait à éviter toute altercation, les soldats de la Garde du Temple n'osaient pas poser des questions à leur supérieure.

Haeldra fit entrer Oloryle dans une salle de taille moyenne, bien éclairée. L'Elfe vit alors qu'il s'agissait d'une salle d'entrainement réservée à la garde. De grand rateliers d'armes ainsi que des mannequins d'entrainement étaient disposés un peu partout.
Sans dire un mot, Haeldra laissa Orolyre sur le pas de la porte et alla droit vers un ratelier, prenant quelque chose dans ses mains.
Se retournant, elle jeta aux pieds de l'Elfe une tenue sommaire d'entrainement en cuir. Oloryle avait faillie provoquer une émeute en se présentant au temple dans une tenue totalement indécente pour ces lieux sacrés, maintenant, sil elle souhaitait s'entraîner elle devrait se vêtir convenablement, surtout si son professeur était la Da'ron en personne.
Haeldra laissa l'esclave se vêtir dans la salle, après tout pourquoi lui donner un vestiaire à un esclave pour qu'elle puisse se changer ?
La Da'ron prit deux épées sur un ratelier et s'approcha de l'Elfe.

Tu souhaites t'entraîner .. soit. Je doute qu'un maître d'arme accepte d'entraîner une esclave dans ton genre, surtout si la demande vient de toi.
Tu a de la chance que je connaisse personnellement ton maître, je vois où il veut en venir. Je vais donc t'entraîner même si je pense que tu n'en vaille aucunement la peine.

Elle jeta au sol l'épée d'entrainement qui était destinée à l'Elfe. La Da'ron commença aussitôt la leçon, à Oloryle de la suivre et être attentive si elle souhaitait avoir un niveau correct pour une Elfe.

Le combat à l'épée fait partie des arts martiaux les plus violents. Un combattant ne se trouve qu'à quelques dizaines de centimètres de son adversaire. Les deux combattants peuvent s'entendre respirer, les regards se croisent beaucoup. Le corps à corps est la manière de combattre la plus élémentaire : celle où on peut sentir la chair de son ennemi sous le fil de sa lame, sentir tes coups apporter la destruction et la mort dans le corps de ton adversaire.
Dans ce genre de combat il faut être un prédateur, tuer ou être tué, il ne s'agit aucunement d'un jeu.

Pour manier correctement ton arme tu te dois de la comprendre en premier lieu. Une épée est une arme tranchante. Contrairement aux autres armes telle la hache qui écrase et tranche en même temps, la lance qui perce, le marteau qui écrase uniquement, l'épée est la seule arme où le manieur donne sa propre force au coup.
En cela l'épée est très maniable et permet divers styles de combat, aussi bien offensifs que défensifs.

Tu es une esclave visiblement totalement novice. Je n'aurais guère le temps de te former correctement avant que tu ne parte chez les Elfes. Je vais donc t'enseigner comment tuer rapidement ton ennemi en visant ses points faibles et comment opposer à tes adversaires une défense correcte contre leurs coups.

Pour commencer met toi en garde. Je vais regarder comment tu te comportes.

Un refus semblait être la réponse qu'allait lui donner la guerrière. Lui ordonnant de suivre,chose que fit l'esclave elfe, elles commencèrent à s'éloigner du temple. Un dédale de couloirs qui visiblement menait dans un lieu interdit aux fidèles. Avait elle acceptait d'être celle qui l'enseignerait ? En chemin, elles croisèrent d'autres gardes du temple,visiblement très surpris de voir une esclave en ce lieu et encore plus accompagnant leur supérieur hiérarchique. Les regards glissaient à nouveau sur elle, créature détestée des drows...
Une lourde et imposante porte de bois leur faisait à présent face. Haeldra la poussa et entra. Oloryle se tenait devant l'entrée et regardait la salle d'armes. Visiblement, elle avait consenti à sa requête. S'approchant des râteliers, l'elfe vit la drow se saisir de vêtements qu'elle lui balança au visage.

Visiblement la tenue qu'elle portait,celle qu'Alder lui avait choisie n'était pas l'idéal pour le combat.
Elle devait donc se changer. Mais où ? On ne lui proposa pas d'endroit où le faire. Aussi ce fut dans un coin de la salle qu'elle fit dos à la Da'ron avant de laisser glisser sur ses pieds cette toge. C'est alors qu'on pu voir autre chose que la marque de Tebirahc.
Le serpent sur une épaule, marque au fer rouge imposée par son bien aimé maitre, les cicatrices brunies d'anciens coups de fouet, puis sur l'une de ses fesse une autre marque au fer rouge, celle d'une licorne, symbole d'Alder'Aak Dolerian, autre Obok Senger.

Pendant ce temps, le bruit du métal se fit entendre. Haeldra sortit deux épées puis s'avança vers elle. Ses paroles séches étaient une réponse à une question posée peu avant qu'elle m'ait conduite en ce lieu. Si elle le faisait c'était pour la simple raison qu'elle connaissait son maitre. Mais elle pensait que c'était peine perdue d'avance.
L'épée fut alors jetée à terre. Alors que l'elfe s'abaissait pour la ramasser, Haeldra continua son discours. Cette fois celui ci fut sur l'objet en question et sur le fait qu'elle ne serait certainement pas prête le moment où elle devrait partir. Tant qu'elle savait se défendre convenablement, c'était déjà le principale. C'est pour cela qu'elle lui demanda de se mettre en garde.

L'épée dans une main, la jambe inverse au bras qui portait l'arme en avant, elle était en garde. Déjà la position était mauvaise car il aurait fallu que la jambe d'appuis soit du même côté que le bras porteur. Il allait y avoir du boulot...
Pour commencer, Haeldra corrigea la posture de l'elfe. Au vue de la façon dont débutait cette première leçon, il était sur qu'elle n'allait pas la ménager tant physiquement que mentalement. Cela allait être un dur moment à passer, peut être pire qu'avec le colosse Dolerian.

L'entrainement commença. Oloryle avait déjà saisi qu'ici, elle devrait être habillée convenablement. Mais cette tenue que lui avait donnée la drow n'était pas à ses mensurations. Beaucoup trop large en bien des points. Elle devrait donc avertir son maitre sur le fait qu'elle avait trouvé un maitre d'armes et lui demander l'autorisation de porter une tenue plus convenable pour se rendre à ses leçons. Elle n'avait pas de raison de cacher le lieu ni l'identité de sa bienfaitrice. Aussi Tebirahc serait au courant de tout.
Mais pour le moment,focalisons nous sur ce premier entrainement qui a ne pas en douter sera fort douloureux pour l'elfe. Elle comprenait une fois de plus son erreur mais elle en assumerait les conséquences de ses choix jusqu'au bout. Elle devait le faire si ce n'est pour son maitre,pour elle.

Le temps laissé à Oloryle pour s'habiller était court, elle ne disposait que de quelques instants pour être prête. L'Elfe en perdit déjà en allant se dévêtir dans un coin, visiblement soucieuse de ne pas se déshabiller sous le regard la Da'ron du temple. Haeldra n'avait cure de cela et attendait avec impatience que l'esclave soit prête. Au passage, elle remarqua les deux marques au fer rouge qui parsemaient le dos de l'Elfe. La marque de Tebirahc en plus de celle d'Alderak ... Il était curieux de voir ces deux marques d'appartenance sur un seul et même corps. Généralement, lorsqu'un Drow donnait un esclave à un autre de ses congénères ce dernier effaçait en premier le symbole de l'ancien propriétaire. Oloryle appartenait donc aux deux Sengers en même temps ? curieux .. Mais comme ces deux généraux étaient amis de longues date ils avaient du décider de se partager les plaisirs. Et entre Tebirahc et Alderak l'elfe devait en voir de toutes les couleurs.

Oloryle était fin prête, même si la tenue d'entrainement qu'elle portait était trop grande pour elle. Quelle idée aussi de vouloir s'entraîner chez des Drows alors qu'on était une Elfe ? il était évident qu'aucun équipement n'était conçu pour la physionomie des elfes alors ce n'était pas une petite et menue esclave qui allait trouver du prêt à porter à sa taille dans le Puy.
La Da'ron observa l'esclave alors qu'elle se mettait en garde. Dès le début ca partait mal, les appuis étaient complétement inversés. Haeldra remit Oloryle en place sur de bons appuis par des gestes secs.

Cette garde est pire que mauvaise. La seule chose qui doit se trouver entre toi et ton adversaire est ton épée et non la moitié de ton corps !
Inverses tes jambes et tes épaules ! Postée comme tu es on peut te découper le bras sans même que tu puisse t'y opposer. Tu dois présenter à ton ennemi la partie armée de ton corps et mettre en arrière l'autre partie.

Une fois Oloryle postée dans une attitude passablement correcte la Da'ron commença l'entrainement et assenant des coups sur l'Elfe, celle-ci devant parer du mieux qu'elle pouvait. Les coups étaient portés avec une force et une direction variable afin de compliquer la tâche de l'esclave. Cet examen permit à la Da'ron de voir que le corps de l'Elfe était à son image : faible et très peu endurant. Oloryle tenait mal son épée et peinait à s'opposer à la force de la Da'ron. De plus, elle remarqua que Oloryle ne savait pas se tenir sur ses appuis, elle était complétement déboussolée face aux coups et se déplaçait au hasard, laissant de nombreuses erreurs non corrigées.
Oloryle ne tint pas bien longtemps et elle roula au sol, un coup porté par la Da'ron lui ayant complétement fait perdre l'équilibre. Mais Haeldra ne faisait que commencer.

Tes déplacements sont également mauvais. Un combat est comme une danse, si tu fais un pas de travers l'ensemble en pâtis. Ne me fais pas répéter, ton arme se doit d'être toujours entre toi et on adversaire. Met toi en face de moi et essaye de suivre mes mouvements, toujours me présenter ton arme plutôt que tes fesses. Pour apprendre à se battre il faut d'abord connaître la base. Si tu es mise au sol à cause de ta mauvaise garde dans un combat , inutile d'espérer continuer à vivre.

Haeldra fit se remettre ne garde l'esclave qui lui servait d'élève. Cette fois, Oloryle était postée à distance de combat de Haeldra. La Da'ron faisait quelques déplacements sur les cotés, obligeant l'elfe à conserver la même distance qui existait entre elles au départ. Haeldra tentait de se poster sur le coté non armée par des successions de déplacement plus ou moins lents. Le but pour Oloryle était de rester en garde et de ne pas laisser la Da'ron passer sur son coté faible et non armé.
Chaque erreur de positionnement de l'elfe était sévèrement sanctionné, la Da'ron profitant de chaque ouverture pour faucher les appuis maladroits de l'esclave pour l'envoyer rouler au sol.
Oloryle devait apprendre à se positionner et à adapter sa position suivant les voies d'attaque de ses adversaires et, avant de se défendre en parant avec l'épée il fallait d'abord conserver ses appuis.

La position de garde était mauvaise. Elle laissait une grande ouverture dangereuse pour l'elfe. La Da'ron corrigea le tir tout en expliquant à l'elfe qu'elle devait présenter sa face armée à un potentiel adversaire et non son côté faible.
Une fois ce premier concept assimilé par l'esclave, passons à la suite... La guerrière commença les attaques envers l'elfe. A plusieurs reprises, Oloryle perdit l'équilibre et roula au sol. Si cela avait été un véritable combat dont sa survie dépendait, elle serait déjà morte.

Une danse, visiblement, il fallait comparer le combat à la danse. Drôle d'image mais elle allait essayer car la drow n'était pas une personne très patiente comparée à son maitre. Heureusement la danse avait fait parti de l'éducation de l'elfe. Aussi, elle comprenait qu'il était important de coordonner ses pas avec ceux de l'adversaire. Elle essaierait.
Une nouvelle passe commença. Au début chaque erreur commise fut sévèrement sanctionnée mais au fur et à mesure, Oloryle réussit à assimiler le fait de garder son adversaire à distance par le biais de son arme. Une petite victoire pour l'elfe car ce fut au bout de trois longues et douloureuses heures que cela fut possible.

La leçon en était finie pour aujourd'hui. L'esclave se dévêtit une nouvelle fois en faisant dos à la Da'ron. Des ecchymoses étaient apparues sur son corps frêle. Baisant la tête pour remercier la drow, celle ci lui fixa rendez vous pour le lendemain à la même heure.
Oloryle rentra alors chez elle. Les marques apparues ne passèrent pas inaperçues auprès de Tebirahc. Elle lui expliqua alors la situation.

On a accepter de m'entrainer. Les leçons sont rudes mais je compte bien tenir et ne pas abandonner. Néanmoins j'aurai une faveur à vous demander... Regard bas. Puis je sortir en tenue convenable pour me rendre à mes entrainements ? La Da'ron du temple ne semble pas apprécier cette tenue blasphématoire en ce lieu.

Elle venait de donner le nom de la personne qui avait accepté de rendre ce service au Senger. La Da'ron du temple d'Uriz en personne. Oloryle ne pouvait tomber sur meilleure personne dans tout le Puy. Sa demande avait donc été acceptée.
Le lendemain arriva. Cette fois, Oloryle arriva au templed'Uriz, habillée convenablement avec des affaires à sa taille. Elle était vêtue d'un pantalon, de bottes et d'une chemise. Une tenue moins dévêtue mais qui dissimulait la marque de son épaule.

Sur quoi porterait la leçon ? Haeldra voudrait peut être vérifier avant que ses instructions de la veille avaient été assimilées avant d'aller plus loin et de passer aux choses sérieuses.

Il y a des choses auxquelles on ne s’attend pas… Enfin, qui apparaissent bien curieux quand elles surviennent. L’absence d’Oloryle si peu de temps après la discussion qui avait amené à lui dicter les ordres et lui offrir une liberté peu dérangeante supplémentaire, avait surprit le Senger lorsqu’il l’avait constaté.
Où était-elle passée ? Il conclut qu’elle était sans doute parti à la recherche d’un maître d’arme dans le Puy d’Elda, ce qu’il estimait avoir peu de chances d’aboutir, devait-il s’avouer, mais quelle importance finalement ?
Ce n’est que quand il l’a revit revenir, des marques sur le corps toute récente qu’il eut quelques interrogations… Avait-on tenté de la battre et de l’attraper malgré la marque qu’elle portait sur son dos, voir même celle sur ses fesses ? Deux marques de deux des hommes les plus puissants du Puy d’Elda, c’était une chose qui pouvait effrayer la plupart des sombres.
Quand il eut la réponse à ses interrogations, il haussa un sourcil, surprit, mais dérangé par ce qu’il entendait. Oh, ce n’était pas la personne qu’elle avait convaincu qui le dérangea… Surprenant certes, mais ce n’était pas ça… Cette tenue, en fait, les visites aux temples et en quelques occasions étaient les exceptions planifiées à sa punition vestimentaire… Mais ça, elle l’ignorait. Il voulait qu’elle soit présentable dans ce genre d’endroit.

« Haeldra a accepté de te prendre en main ? Surprenant… Mais soit, tu es entre de bonnes mains, c’est l’essentiel. »

Oui, très surprenant, mais pourquoi pas… Elle faisait ce qu’elle voulait, et bien qu’il trouve inutile une formation poussée aux armes, au moins recevrait-elle un entrainement digne de ce nom…

« Quant à la faveur… Je l’accorde et l’encourage… Penses à t’y rendre en tenue convenable, chevalière au doigt, et emmènes-y une tenue d’entrainement également. Tu transmettras également mes salutations et mes remerciements à Haeldra.
Maintenant, retires toi, vas prendre un bain et reposes toi.»

Le lendemain, la Da'ron attendait Oloryle pour une nouvelle leçon. L'Elfe avait su se vêtir correctement, visiblement Tebirahc lui avait déjà donné quelques leçons par le passé pour qu'elle ait de l'équipement à sa taille.
Haeldra pensait toujours que Oloryle ne pouvait faire une guerrière correcte, elle était trop faible, son corps n'étant pas habitué à l'effort physique. On ne faisait pas d'un gringalet tenant à peine sur ses jambes un marathonien endurci. Mais l'esclave voulait des leçons de combat donc autant la former un tant soit peu pour qu'elle ne soit pas tuée à sa première mission.

Aujourd'hui la leçon portait sur l'étude des zones corporelles à viser sur le corps d'un Elfe afin d'être sûr de le mettre hors-combat en un minimum de coups. La Da'ron n'allait pas vérifier si les leçons de la veille avaient portées leurs fruits, elle aurait l'occasion de le faire lors des prochains entrainements. L'Elfe aurait à retenir les informations pour pouvoir les ressortir lorsque la Da'ron le souhaiterait et parfois même à l'improviste.
Aujourd'hui, Oloryle s'entrainerait à manier son arme.

La Da'ron avait disposé un mannequin d'entrainement au centre de la pièce, revêtu d'une armure commune de soldat Elfique. Certaines parties du mannequin telles que la gorge, les aisselles ainsi que les articulations avaient été peintes en blanc. Haeldra fit se placer Oloryle face au mannequin avant de commencer ses explications.

Un Drow n'est aucunement un Elfe au niveau de la musculation et de l'harmonie du corps. Un soldat est plus fragile physiquement donc il compense cette faiblesse en s'équipant d'une armure résistante.
Un Drow bien entrainé peut passer cette protection mais certainement pas un esclave comme toi, ta force est bien trop faible pour espérer passer ce métal avec ton épée.

Pour te débarrasser d'un adversaire, il faudra que tu vise ses parties faiblement protégées. Une armure n'est pas un rempart couvrant la totalité du corps, il faut pouvoir se déplacer et bouger avec. C'est pourquoi certaines zones comme les articulations sont démunies de protections ou peu protégées.
Un soldat ne pourra pas lever son arme si tu lui tranche les tendons du bras. Un soldat ne pourra pas courir si tu lui a sectionné les muscles de la jambe.
Tu va donc t'entrainer à viser les parties faibles de ce mannequin. A savoir que la gorge est l'endroit le plus faible de tous avec les aisselles.
Si tu vise entre l'armure et le casque, tu peux infliger une blessure fatale. Si tu perce l'aisselle avec ta lame, tu peux atteindre le coeur de ton adversaire.

J'ignore les détails des missions qui te seront confiées mais saches que chaque combat est différend. Il est parfois plus rapide de blesser et incapaciter un ennemi que de chercher à le tuer à tout prix. Tout dépend de l'ouverture qui s'offre à toi.

Maintenant vises et essaie de couper les parties peintes en blanc. Tu ne dois pas écraser ta lame dessus mais découper, pour cela ta lame doit effectuer un mouvement tranchant en direction de la cible et non suivre une voie perpendiculaire.

Frappes encore et encore jusqu'à ce que tu retienne le bon mouvement.

De retour chez elle, l'esclave informa son maitre. Il fut surpris de cela dans un premier temps mais visiblement la personne qu'il lui donnait les cours ne pouvait être mieux aux yeux de Tebirahc. Quand Oloryle lui demanda la possibilité de revêtir des vêtements adéquates et corrects, il l'encouragea dans cette initiative, lui autorisant même à porter sa bague à cette occasion. Il désirait qu'elle transmette ses saluations à la drow aussi,elle n'y manquera pas. Un conseil ou plutôt un ordre suivit ce bref entretient. Elle irait donc prendre un bain puis se reposer.

Le lendemain ce fut donc en tenue qu'elle alla à sa leçon. Un anneau à l'annulaire gauche ornait son doigt. Celui ci portait le sceau du Senger. Inclinant la tête à l'entrée d'Haeldra, elle lui dit alors.

Vous avez les salutations et les remerciements de mon maitre, Tebirahc Zauharel, madame.

La leçon commença alors. Elle se serait attendue à revoir au moins quelques minutes les instructions de la veille mais rien. Pas même une petite allusion. Aujourd'hui on passait complètement à autre chose. Après la posture, les points faibles de l'ennemi.
Ca elle le savait que le corps d'un elfe n'était pas physiologiquement identique à celui d'un drow. Par la aille et la musculature d'abord mais également par la force et la violence. Ainsi toutes les parties dites sensibles étaient à la pliure du membre ou à la gorge.

Oloryle était intelligente et cela fut rapidement assimilé dans son esprit. Après la théorie, voilà la pratique. Ca serait un peu plus compliqué maintenant. Se mettant bien en garde en présentant sa face armée au mannequin, elle commença à frapper.
Elle n'était pas assez agile et bien souvent ses attaques tombèrent à côtés de la zone visée. Haeldra la fit recommencer encore et encore. L'elfe était au bord de la fatigue quand enfin elle réussit à toucher la zone qu'elle avait visée.

Mais ce n'était pas fini. La Da'ron l'obligea à continuer malgré la fatigue qui pesait sur elle. Encore et encore même si elle touchait plus de deux coups sur trois. Au bout de quelques minutes, le bras d'Oloryle se mit à trembler.
L'épée tomba bruyamment sur le sol avant que ce ne soit l'elfe qui ne s'écroule. Son corps n'était pas fait pour subir pareil entrainement. Elle tenta de se relever sans y arriver. Elle était à bout de force.

L'entrainement se faisait sous la connaissance et la bénédiction de Tebirahc. Celui-ci avait du penser à n'importe qui sauf à la Da'ron du temple pour servir d'entraineur à l'esclave. Haeldra n'allait pas faire d'Oloryle une machine à tuer, elle ne pouvait rattraper les siècles d'entrainement d'un Drow.
Mais contre les Elfes elle pouvait espérer pouvoir opposer un style de combat correct bien que non ultime. un poid plume pareil devait avoir une certaine agilité mais la tâche n'était rendue aisée car une esclave comme elle n'avait jamais du subir de lourdes tâches jusqu'àlors.

Haeldra observait les coups maladroits de l'Elfe sur le mannequin. La séance était entrecoupée de frappes et de démonstrations afin que la technique de tranche soit imprimée dans l'esprit de l'esclave, la Da'ron était intransigeante sur la manière de faire n'hésitant pas à faire recommencer ses gammes à Oloryle.
Petit à petit les coups portèrent leurs fruits même qu'il restait beaucoup de chemin à faire. Il y avait énormément d'incertitudes dans les gestes, trop d'hésitation et de peur. Intérieurement la Drow se demandait si l'elfe avait en elle la force et la volonté d'ôter une vie de ses propres mains.
Inlassablement, les séances de coups reprirent sur le mannequin, une cible inerte qui ne pouvait pas riposter face aux attaques.
Mais la Drow voyait la fatigue gagner peu à peu les trais de son élève. Peu après, l'inévitable arriva : Oloryle n'avait plus la force de tenir sur ses jambes.
ce pitoyable spectacle rendit la Da'ron furieuse, comment pouvait on être aussi faible ? Une vulgaire épée était déjà trop pour cette gringalette !

Quelle honte ! Tu n'es vraiment qu'un pâle reflet de ta race .. même un adolescent elfe arriverait à tenir plus longtemps que toi.
Relèves toi ! Tu es l'esclave de l'Obok Senger du Premier Ost et je ne pense pas qu'il te laisse t'entrainer pour que tu succombes à la première difficulté.

Sans ménagement, l'elfe fut remise sur pied mais Oloryle n'avait pas la force de ramasser son arme. La Da'ron se promit de faire des séances d'endurcissement du corps afin d'habituer l'elfe à l'effort.

Nous n'en avons pas terminé crois-moi, tu ne partira que lorsque la séance sera arrivée à son terme.

Laissant l'Elfe reprendre son souffle et quelques forces, la Da'ron se mettait à réfléchir. Il était évident que l'esclave ne pourrait pas tenir un combat de longue haleine. Comment l'aider à cela ? Le poids d'une épée la rendait inapte à se battre. A moins que l'on ne chercha à optimiser la mise hors-combat de l'adversaire.
Haeldra observa un instant Oloryle, se persuadant intérieurement de choisir une option.
Puis, elle se dirigea vers un ratelier privé et l'ouvrit. Oloryle pouvait voir les armoiries de la haute famille des Valsharehs sur le boitier incrusté dans le mur.
La Da'ron retira de l'alcôve une paire d'armes rangées dans des fourreaux.
Revenant auprès elle, la Drow posa les deux armes près de l'Elfe et les sorties de leurs fourreaux. Il s'agissait d'une épée longue et d'une dague longue, les deux armes étaient sublimes, finement gravées et sculptées. Le tranchant semblait pouvoir découper n'importe quoi d'un simple geste. Mais, plus important que tout, les deux armes étaient clairement de confection Elfique.
La Da'ron apposa avec soin sa main sur les deux armes, comme si elles étaient chères pour elle.

J'ai capturée ces armes sur le corps d'un capitaine Elfe que j'ai vaincu voici deux cents cinquante ans déjà. Normalement elles auraient du revenir à Tebirahc en tant qu'Obok vainqueur de la bataille mais il m'en fit cadeau, butin célébrant ma victoire personnelle. Ces lames sont de confection exceptionnelle car forgées dans un métal extrêmement léger. Elles pèsent deux fois moins lourds qu'une arme classique mais sont aussi aiguisées qu'un rasoir. Elles sont également d'une dureté aussi forte qu'une armure sortie de la meilleure forge du Puy.
J'aimerais vérifier quelque chose avec toi. Prend ces armes et essais de te battre avec. L'épée dans ta main droite et la dague dans la gauche. Frappes le mannequin avec toute la vitesse que tu peux, ne te retiens aucunement.

La Drow s'écarta, laissant Oloryle se saisir des armes proposées. Elle voulait vérifier un point sur la condition de l'esclave et peut être que l'elfe pourrait se battre si elle avait les armes adaptées à sa condition physique. Elle n'aimait guère prêter ses armes personnelles mais envers Tebirahc elle avait certains rapports de dettes qui la poussait à vouloir chercher à maximiser l'aide qu'elle pouvait lui apporter.

Elle était là par terre, épuissée. Ne pouvant plus soulever son épée, il fallait trouver autre chose. La Da'ron devint furieuse. Il est vrai qu'Oloryle n'était pas une combattante. Ce n'était pas pour cela qu'elle avait été éduquée. Elle était là pour les missions d'infiltration et tout au plus un assassinat mais dans ce second cas, elle était au plus près de son ennemi, en acquièrant même sa confiance. Tout cela pouvait prendre des années.
La drow empoigna alors l'elfe par un bras et la força à se remettre sur ses pieds. Et à ce que l'esclave put entendre, la leçon n'était pas finie. Elle devrait donc encore subir la séance malgré le fait qu'elle en puisse plus. Une pause fut tout de même faite. Haeldra s'éloigna et se dirigea vers un râtelier qui était fermé et qui comportait des armoiries.

Oloryle regarda alors Haeldra sortir de ce râtelier,deux armes se trouvant encore dans leur fourreau. Déposant ces deux armes à terre délicatement, elle leur retira leur fourreau protecteur. C'est alors que se dessina sous les yeux d'Oloryle une épée et une dague longue. Les deux armes étaient splendides. Oloryle remarqua les inscriptions sur les lames. De l'elfique. Ces armes étaient celles des elfes.
Oloryle connaissait ce genre d'armes. Très légères et d'une maniabilité autre que les lourdes épées des drows. Des armes faites pour sa physionomie. A voir la Da'ron,il n'y avait aucun doute qu'elle tenait beaucoup à ces armes. Pourquoi le lui montrait elle ?

La gardienne du temple les prêtait à Oloryle. Pour ce geste, l'esclave inclina la tête en guise de remerciement,elle y prendrait soin. C'était un geste de confiance dont elle devait se montrer digne. Prenant la dague dans la main gauche et l'épée dans la droite, elles étaient légères. Même malgré la fatigue pesante dans son corps, Oloryle arrivait à les bouger avec aisance. Ces armes ne pesaient pas sur son corps. On dirait à première vue que le pied avait trouvé sa chaussure mais restait à marcher avec.
Débarrassée d'un poids handicapant, la vitesse et l'agilité elfique de l'esclave purent être mise en action. Sans pour autant y aller avec toute la force, elle réussit à découper la zone visée. L'entaille dans le bois était profonde et nette. La partie visée avait été la gorge et elle était dans le mille. Avec ces armes, Oloryle pouvait exploiter tout son potentiel.

Finalement l'Elfe semblait mieux se débrouiller avec des armes forgées par sa propre race. Oloryle possédait quand même une sacrée chance, jamais un esclave n'aurait pu porter dans ses mains des armes aussi efficaces. Pas même les soldats de base de l'armée elfique ne possédaient ce genre d'équipement, le noble d'Alëandir qui avait commandé ces armes y avait mit le prix. Mais cela n'avait pu lui suffire lorsqu'il avait rencontré la Da'ron sur un champ de bataille désormais oublié, maintenant ces armes appartenaient à la Drow. Dès que Oloryle aura terminée sa mission la dague et l'épée repartiraient dans leur ratelier privé.

Haeldra observa l'elfe qui s'entrainait à nouveau. L'avantage des nouvelles armes était que Oloryle pouvait continuer à se battre, ses bras ne souffrant quasiment plus du poids. Néanmoins cela ne changeait aucunement le fait que l'Elfe ne pouvait endurer un combat de longue haleine, elle abandonnait trop vite. Dès demain, la Drow commencerait la séance par des exercices d'endurcissement du corps avant de passer à l'entrainement au combat.
Pour l'heure, Oloryle devra se familiariser avec les armes qui lui a prêtée la Da'ron.
Même aidée, ce n'était pas encore cela. L'esclave se contentait de frapper juste mais pas avec la puissance requise. Allier force et précision n'était pas une partie facile certes mais elle doit essayer d'allier les deux sinon cela ne servirait à rien d'avoir dans les mains de telles armes.

La Da'ron entraîna donc Oloryle pendant encore plusieurs heures, lui indiquant comment frapper avec force. L'idéal pour l'Elfe était de parer les coups avec son épée et de trancher dans la foulée les articulations avec la dague située dans l'autre main. Cela demandait de la synchronisation.
Pour cela, elle fit ranger dans leurs fourreaux les deux armes et donna à l'esclave des répliques en bois. Oloryle était encore trop inexpérimentée pour manier continuellement les armes prêtées, elle risquait de les abîmer.
L'esclave s'entraîna donc à frapper le mannequin avec des armes en bois, apprenant à parer et riposter dans la foulée sur les zones désignées. Cela commençait à porter ses fruits lorsque la Da'ron décida de suspendre la séance pour aujourd'hui.
Avant de repartir, Oloryle se vit remettre les deux armes rangées dans leur fourreau et disposées sur un ceinturon Elfique prévu à cet effet.

Je te prête ces armes pour ta mission mais n'imagines pas qu'elles t'appartiennent désormais. Une fois rentrée chez ton maître tu t'entraînera encore en attendant notre séance. Répètes les gestes que tu a appris dans le vide afin de bien les mémoriser.
Prend bien soin de ces armes, je ne tolérerais pas qu'elles soient salies ou abîmées par ta maladresse.

Même avec des armes beaucoup plus légères subsistait un problème de taille. La force et la puissance de frappe. L'endurance d'Oloryle ne supporterait pas un combat de longue haleine. Afin de ne pas abimer les lames de ces précieuses armes, elles furent rangées dans leur fourreau respectif. L'entrainement continua alors avec des épées de bois.
On avait pu voir que l'esclave était précise dans ses attaques avec les armes d'Haeldra, aussi cette dernière décida de lui enseigner des combinaisons d'attaque dans le seul but d'augmenter significativement sa dextérité au combat.

L'entrainement continua encore près de deux heures, Oloryle était en sueur quand cela fut enfin fini. La Da'ron s'approcha alors et lui confia les deux armes en lui précisant bien qu'il ne s'agissait que d'un prêt et non d'un don. Haeldra lui demanda qu'elle continue à s'entrainer dans le vide en rentrant pour assimiler correctement les mouvements enseigner.
Les regards étaient des plus suspects quand Oloryle tenta de regagner sa demeure. Une elfe, armes en main et sans maitre. Il ne fallu pas longtemps pour que la garde ne lui mette la main dessus. Amenée de force sans qu'elle puisse dire quoique ce soit, elle fut enfermée dans une geôle le temps d'être interrogée

On vint la sortir de sa cellule de force. Quand on lui demanda comment elle s'était procurée ces armes, et qu'elle répondit, on la gifla.

Où as tu volé ces armes ?

On me les as prêtées !

Menteuse prends ça !

Allez voir la gardienne du temple si vous ne me croyais pas ou mon maitre !

Ahah et qui est ton maitre ?

Tebirahc Zauharel !

Rien que ça ! Ne te moques pas de nous !

Regardez ma bague ou mon épaule dans ce cas !

A chacune de ses réponses, Oloryle s'était prise un coup au visage. Sa lèvre saignait et des ecchymoses apparaissaient ici et là. Le garde un peu inquiet aux dires de l'esclave qui donnait les noms des plus grands drows du Puy et qui en plus disait pourvoir fournir des preuves. Finalement, il l'a fit mettre debout.
Alors que deux de ses acolytes tenaient fermement l'elfe, il passa dans son dos et déchira la chemise avec violence. La marque apparut alors au grand jour. Le garde devint aussi livide que pouvait l'être un drow. Elle disait donc la vérité.

Lachez la !

Il lui rendit alors ses armes et ce fut sous bonne escorte qu'il la reconduisit à la maison du senger. Il frappa à la porte, l'intendant ouvrit alors la porte.

Je vous ramène cette esclave qui a eu quelques déboires sur la route avec un ivrogne.

Menteur !

Elle osait le traiter de menteur devant l'intendant quand elle vit Tebirahc dans l'ombre du hall. L'elfe n'était pas une menteuse. Aussi seul son maitre pouvait la croire et châtier les coupables.

Il fallait qu’il y ait des imbéciles… Des sombres qui, encore et toujours commettent des bêtises, le contraignant à sévir. Il se souvenait encore les faits de son retour, où des gardes à l’entrée avaient voulu abusé d’elle avant de découvrir sa marque. Sur ce terrain, il avait du faire jouer son influence et les deux hommes avaient été transféré à des postes ingrats et bien plus difficile à vivre. Certains auraient tué, sans doute… Tebirahc savait cette peine bien trop douce, n’apprenant que trop peu à ces chiens galeux.
Cette journée s’était vite achevée pour lui, et alors qu’il voulait du repos, il avait été bien vite averti qu’une escorte ramenait Oloryle, dans un état déplorable, des mots même de son serviteur. Et avant même que ces derniers n’aient atteint la porte, il se tenait à proximité alors que son serviteur leur ouvrait.

Des déboires avec un ivrogne ? S’eut été possible si Oloryle n’avait pas protesté… Car quoiqu’on en pense, quoiqu’on puisse en déduire, Tebirahc ne pouvait douter de sa parole… Il l’avait construite et faite lui-même, la connaissait parfaitement, et le mensonge en sa présence, car elle l’avait vu, n’était pas dans ses habitudes.
Il écarta l’intendant, se posant devant l’escorte, le visage froid, sans poser un regard sur son esclave, se contentant de dureté avec le garde avant de prendre la parole.

« Vous abusez de ma propriété, et vous tentez de me mentir… »

Alors que le garde se défendait comme il pouvait, soutenant qu’on ne pouvait croire une esclave, Tebirahc répliquait sèchement.

« Elle n’a aucun intérêt à mentir, à me mentir, aucune raison de vous faire tomber, si vous êtes innocent. »

Et c’était le cas… On ment et aspirons à faire tomber quand on a à y gagner, quand on peut en tirer quelques choses… Mais Oloryle n’avait aucune ambition que celle que Tebirahc lui avait apprit et dicté, c’est pourquoi l’histoire de l’ivrogne ne tenait pas
Alors qu’il tentait à nouveau de se défendre, non sans insulter Oloryle, il ne put terminer sa phrase que par un gémissement sourd et grave alors que du sang s’écoulait de la gorge et qu’il s’effondrait entre ses camarades. Le coup avait été vif, et se découvrait tout juste la dague ensanglantée dans la main du Senger.

« Voici ce qu’il en coûte d’oser tenter de tromper un Senger, d’insister et de douter.
A l’avenir, vérifiez que l’esclave ait un propriétaire avant de le malmener, sans quoi, vous finirez comme lui.»

Et aucun ne se permit le moindre commentaire, la moindre réaction qu’un acquiescement. Ils voulurent emmener le corps, mais il les invita à se retirer sans lui… Ses chairs nourriront Tagnik’zur, et c’est d’ailleurs l’ordre qui fut donné immédiatement après leur départ.
Il se tourna vers Oloryle.

« Ca va aller ? N’hésite pas à demander à l’intendant un baume pour atténuer la douleur. »

Il s’écarta de la porte pour lui permettre d’entrer, et referma immédiatement derrière elle. Et attiré par un détail, il lui prit doucement les armes des mains, sans son accord avant de les examiner un instant, les lui tendant d’abord sans un mot.

« Haeldra te fait un formidable cadeau en te confiant ces armes… Prends en grand soin. »

Son maitre était intervenu. Tebirahc s'était avancé vers le petit groupe sans même regarder son esclave. La discussion s'engagea alors avec l'homme qui faisait alors face au Senger. Il persistait à mentir. Grossière erreur car ce dernier n'aimait pas qu'on lui mente.
Ce fut alors la première fois qu'Oloryle vit son maitre tuer un autre être vivant. L'esclave le prit comme un signe d'affection de la part de son maitre car il venait de la protéger. Les ordres de l'obok se firent alors entendre de tous. Une leçon que les gardes devaient bien ancrer dans leur petite tête s'ils ne voulaient pas à leur tour subir le même sort que leur chef.

Ils voulurent embarquer le corps de leur collègue mais Tebirahc leur intima l'ordre de le laisser sur place. Se retournant alors vers l'elfe, il lui demanda si cela allait et de ne pas hésiter à demander un baume cicatrisant à l'intendant. Elle fit signe d'un geste de la tête que tout allait bien.
Alors qu'elle passait la porte avec les deux armes collées sur sa poitrine. Son maitre les lui prit puis les observa avant de les lui rendre. Quelques paroles furent alors échangées entre le maitre et son esclave.

Je vous le promets...

Malgré ses blessures, elle se dirigea vers la salle d'armes. Sortant l'épée et la dague de leur fourreau, elle commença à répéter les enchainements qu'Haeldra lui avait enseignés dans l'après midi.
C'était bien plus facile. Aussi Oloryle en profita pour faire des gestes amples et convenablement calibrés dans le but de bien se mettre en mains ses nouvelles armes. Elle s'entraina presque toute la nuit. Ce ne fut qu'au petit matin qu'on la découvrit allongée devant la cheminée à dormir à même le sol dans la salle d'entrainement.

Ce fut un des gardes qui l'éveilla alors. Elle se leva et regagna sa chambre dans le silence avec ses armes en mains. Une fois arrivée dans sa chambre, elle déposa les armes sur une commode. Il était déjà l'heure de retourner voir Haeldra.
Ce fut donc des bleus au visage que l'elfe fit son apparition devant la Da'ron prête à prendre une autre leçon. Les armes étaient restées en la demeure de Tebirahc pour plus de sécurité. Au Puy, une elfe armée risquait de se voir arrêter une nouvelle fois.

Comme à l'accoutumée la Da'ron du temple attendait son élève pour une nouvelle séance d'entrainement au maniement des armes. La présence répétée de l'esclave à l'intérieur de la salle d'arme du temple commençait à provoquer quelques remous mais l'autorité de Haeldra avait vite fait taire ces rumeurs. Elle n'avait à répondre de ses agissements qu'envers Alyryne et personne d'autres. Entrainer l'esclave d'un Senger dans le but de la faire participer à l'effort de guerre n'était pas une chose répréhensible. Certes c'était une elfe, une membre du peuple des cousins maudits des Drows mais en tant qu'esclave elle appartenait au Puy à l'inverse de ses congénères qui s'estimaient encore puissant alors qu'ils étaient au crépuscule de leur race.

Oloryle arriva à l'heure, la ponctualité faisant partie de ses bonne manières d'esclave. La Da'ron ne manqua pas les traces de coups qui maculaient son visage. Une mauvaise rencontre ? une punition infligée par le Senger ? à vrai dire elle n'en avait cure. Tant que Oloryle se présentait avec la force et la volonté de s'entraîner rien d'autre n'était important, c'est pourquoi elle ne fit aucune remarque sur l'état de l'esclave.
L'heure était venue de reprendre l'entrainement. L'elfe avait laissée les armes prêtée par la Da'ron dans la demeure de Tebirahc, ce n'était pas un problème, l'entrainement allait continuer à se faire avec des armes en bois de toutes façons.
La séance commença avec une lourde préparation physique afin de forcer Oloryle à s'habituer à l'effort. C'était là une chose délicate car elle put sentir une certaine fatigue dans les gestes de l'Elfe, elle n'avait pas beaucoup du dormir cette nuit.
Passé cette préparation, Haeldra révisa avec elle les acquis des séances précédentes. La position de garde, les déplacements, la manière de frapper et de viser .. tout ceci se devait d'être parfait si l'esclave voulait écourter les éventuels combats qui l'opposerait aux autres Elfes.

Ayant jugée les progrès d'Oloryle, la Da'ron ne lui laissa pas le temps de souffler et enchaina avec un entrainement réel. Face à Haeldra, l'esclave se devait de parer les coups qui lui étaient donnés et éviter de se retrouver dans une mauvaise posture tout en étant capable de riposter.
Bien sur la Prima Sanguis retint ses coups, se battant selon le niveau moyen d'un soldat Elfique. Si elle se battait pour de vrai Oloryle ne pouvait espérer tenir plus d'une seconde car la Da'ron avait des siècles d'expérience de combat derrière elle et pouvait rivaliser avec les meilleurs combattants du Puy.

L'elfe venait d'arriver au temple. Il n'y eu aucune remarque sur les marques de son visage. L'entrainement repris comme ces derniers jours. Ce jour là, on débuta par un entrainement physique. L'esclave était certes encore frêle comparée à un drow mais son endurance augmentait peu à peu. Il y avait du mieux par rapport au début. Haeldra ne l'avait donc pas entrainée pour rien.
Oloryle s'accrochait malgré la fatigue et les douleurs musculaires. Une fois cela finit, on passa à la révision des leçons passées.

Tout d'abord la garde. Oloryle bien ancrée dans ses pieds, fit avancer sa jambe en avant et son bras armée également. Tout était dans un alignement convenable. Pas parfait mais convenable... Les déplacements ensuite. Croisant ses pieds l'un devant l'autre, se déplaçant toujours en même temps que son adversaire en le gardant à bonne distance. Une autre leçon d'assimilée... Puis enfin les attaques et la précision sur les parties à viser. Il y avait d'énormes progrès de fait.
Oloryle avait beaucoup travaillé même en dehors de ses leçons avec la Da'ron. Maintenant un véritable combat en face allait se jouer entre les deux femmes. Bien qu'Haeldra retenait ses coups, elle put remarquer que l'esclave appliquait ses leçons à la lettre. Même s'il n'y avait pas assez de puissance dans ses frappes, celles ci étaient précises et vives. Elle aurait peut être une chance sur un champ de bataille.

La journée s'acheva. Oloryle rentra dans la demeure de son maitre. Ce dernier l'attendait. Demain elle partirait en Anaëh. Une bonne nuit de repos était alors de mise avant son départ. Le lendemain matin, personne ne se présenta à la leçon...

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