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 Quand champ de blé se fait mine d'or

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Cosimo l'Olisseano
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MessageSujet: Quand champ de blé se fait mine d'or   Quand champ de blé se fait mine d'or I_icon_minitimeMer 16 Juin 2010 - 9:54

Le voyage avait été paisible, et la petite flottille levée par Cosme d’Yroaz avait joui de vents favorables et d’un climat doux. Cette fin de printemps, après le rude et précoce hiver, avait eu l’effet d’un baume sur le cœur des marins, qui avait subi une saison froid difficile, comme tout le reste de la Péninsule. Aucun acte de piraterie n’avait été à noter non plus, ce qui n’est pas étonnant lorsqu’une douzaine de bâtiments se déplaçaient comme un essaim. Les cales avaient été remplies de denrées du sud et du midi, et le pont garni des marins méridionaux, dont on n’a plus à faire la réputation. C’était une entreprise que Cosme préparait depuis quelques semaines déjà, et si son but avéré était une gigantesque expédition commerciale, l’honnête marchand comptait bien lui donner également une tournure politique.

Ainsi, une fois établie dans divers ports etherniens ou voisins à ce pays, la flotte commença à vomir ses marchandises et ses hommes. Il y avait une part non négligeable de marins ayant des allures de spadassins, mais cela pouvait être une simple précaution opérée par un marchand prudent. En tout cas, le plus petit vaisseau de cette caravane marine déposa sur le sol éthernien un suite importante, pour un simple mercier. Il y avait une douzaine d’hommes d’armes à cheval, guidé par Cosme lui-même, lequel avait été accompagné par son plus jeune fils et sa jumelle, Pierre et Azénora. Laissant ses clercs s’occuper de ses instructions, il fonça sus à Odélian, la cité de son futur hôte. Après une équipée terrestre aussi calme que la maritime, le petit cortège arriva enfin dans la cité au Bélier. On vint demander le gîte au palais et l’on s’y fit annoncer. Ceci fait, Cosme se montra un peu avec la chair de sa chair, dans les demeures de quelques nobles ainsi que chez certains de ses partenaires commerciaux, avant de se faire enfin recevoir à la cour du seigneur du pays.
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Gaucelm d'Odelian
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MessageSujet: Re: Quand champ de blé se fait mine d'or   Quand champ de blé se fait mine d'or I_icon_minitimeVen 18 Juin 2010 - 11:22

Le mariage était terminé, les invités étaient reparti, et c'était un jour nouveau pour Odélian. Le Comte avait pris une épouse et n'était plus ce sémillant célibataire que tout le monde connaissait. Une missive était parvenue jusqu'au manoir d'Odélian, sollicitant une entrevue au sujet d'accords commerciaux.

Citation :
A Sa Seigneurie le Comte d'Odélian, Messire Gaucelm d'Odélian,

La Maison des Trois Saisons, honnête compagnie marchande, au nom du Grande-Juré de la guilde des merciers de Soltariel maître Cosme d'Yroaz, sollicite humblement une entrevue quant à des projets intéressant les intérêts de monseigneur, de la maison des Trois Saisons ainsi que la guilde des marchands de grains odéliane, pour le plus grand plaisir du comte d'Odélian.
En espérant que monseigneur daigne bien jeter un regard à notre demande et nous fasse l'honneur de prendre de la prendre en considération.

Pour la plus grande gloire des Cinq et du Royaume,
Andreo Andrei, grand-clerc de la Compagnie des Trois Saisons.

Soltariel hein ... Voyons ce que les soltariens avaient à proposer.

****************************************

Gaucelm était penché sur plusieurs rouleaux de vélin, alors que Fulbert faisait cricer sa plume sur un autre. Le mariage avait coûté cher, les impôts seraient plus élevés que l'année précédente. Guy vint frapper à la porte et annonça qu'un certain Cosme d'Yroaz demandait à être reçu. Le comte s'écria.

Ah! Oui! Le commerçant suderon! Faites-le entrer et apportez nous du vin.

Le fidèle valet opina du chef et sortit, alors que le Gras dit d'un ton amusé à son clerc.

Je l'avais complètement oublier celui-ci! Nous verrons cela plus tard, il dit avoir des accords commerciaux à nous proposer.

La porte s'ouvrit à nouveau, laissant apparaître, une nouvelle fois, Guy qui annonça le marchand. Gaucelm l'accueillit en s'asseyant dans son fauteuil et en indiquant celui qui lui faisait face.

Bienvenue en Odélian, Marchand! Asseyez-vous, je vous en prie. Avez-vous fait bon voyage?
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Cosimo l'Olisseano
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MessageSujet: Re: Quand champ de blé se fait mine d'or   Quand champ de blé se fait mine d'or I_icon_minitimeVen 18 Juin 2010 - 14:03

On le convoquait enfin. Et c’est sans plus attendre que le maître marchand fit son entrée auprès du comte d’Odélian, l’homme fort du nord. Etendu sur deux grands fiefs, lié à la baronnie d’Etherna et comblé d’honneurs après sa répression sur cette même seigneurie, il disposait également de territoires à silos. Des greniers remplis à ras bord. La guerre civile avait eu des conséquences immédiates, comme des rébellions sanglantes et des massacres non moins sinistres. Mais, plus important encore, la lutte fratricide avait eu de mauvaises influences sur les récoltes. Le domaine royal lui-même avait été dévoré par les rebelles, qui s’étaient nourris sur le pays sans prendre conscience de la perte à moyen-terme.

Cosme était donc venu ici pour conclure un accord juteux avec le seigneur des blés. Les pays du sud, qui s’étaient toujours reposé sur le trafic nord-sud, n’avait jamais pris le temps de développer une agriculture suffisante pour nourrir leurs populeuses cités. Le commerce avait toujours bien fonctionné, et les partenaires étaient multiples. Sainte-Berthilde, Serramire, Olyssea étaient des concurrents sérieux face à Etherna ou encore Odélian. Cependant, l’hiver avait été rude, et le manque de bras s’était fait sentir, réduisant les anciens partenaires à des sources de nourriture des plus instables et aux exportations trop faibles pour contenter une population suderonne elle aussi touchée par la rigueur des saisons et de la politique de la levée d’armées.

Toutes ces choses en tête, Cosme fit une courbette élégante devant Sa Grâce, le saluant avec une formalité chaleureuse, celle qu’on connaît bien aux marchands du sud, qui sont souvent de joyeux lurons doublés d’incorrigibles voleurs. Tentant d’éviter que cette image peu honorable lui colle à la peau, le marchand reprit son accent olysséen et initia la conversation sur le tournoi royal.

«Le bonjour, Votre Grâce, je suis heureux de vous voir en bonne santé et espère que toute votre maisonnée se porte le plus merveilleusement. Laissez-moi d’abord vous féliciter pour votre champion du Tournoi Royal, on dit qu’il s’est battu comme un lion et ce, avec la fougue et la puissance d’un bélier. J’ai moi-même jouté un peu, dans le temps de ma jeunesse, lorsque mes mollets ne me tracassaient point autant… Oh, mais je m’oublie et j’ai bien de la peine à vous faire perdre du temps dans la nostalgie du vieux tournoyeur que je fus.

Ayant appris vos épousailles avec la douce dame de Caerlyn, j’ai voulu faire honneur à votre union heureuse en apportant avec moi de modestes présents. Puissiez-vous les accepter comme mes vœux de fertilité pour votre alliance. »

Alors il appela Pierre et Azénora, son fils et sa fille, qui venaient, chargés tout deux d’un présent enchâssé dans des coffres dorés et sertis de pierres semi précieuses. Pierre, le premier, fit un pas et une courbette avant d’ouvrir son coffre, le plus gros, pour y laisser apparaître un baudrier qui ne payait pas de mine.
« Votre Grâce, permettez-moi de vous offrir le Saint-Baudrier de Léandre de Soltariel, grand défenseur de la Péninsule et de la race des Hommes contre la menace noire. En châtiant les félons du roi, je puis affirmer au su de chacun que vous fûtes, tel Léandre le Protecteur, le baudrier de notre belle Péninsule, faisant preuve de justice et de fermeté contre les méchants. Ce baudrier m’avait été remis par messire le duc de Soltariel, il y a de cela plusieurs années. Je ne puis que constater que je fais un bien piteux gardien comparé à vous, qui fîtes tant pour notre bel royaume. »

Cette relique, qui avait été mise sous sa protection après force intrigues, ne devait sûrement être qu’un objet sanctifié des siècles après la bataille des Cendres, après que la défaite écrasante de Léandre s’eût transformé, sous la plume douteuse des copistes enthousiastes et peu scrupuleux, en une défaite héroïque où le Protecteur tomba en emportant cent chevaliers drows et criant, dans son dernier souffle, « Vive Soltariel ! Vive Néera ! » Bref, Cosme flattait, grossièrement, l’orgueil de son hôte, que l’on disait assez bête pour se laisser aller à de telles manœuvres, tout en distillant une autre affaire : lui, ce marchand, avait le bras long et pouvait constituer un partenaire de choix dans le sud. Finissant de planter le clou, il fit un geste à sa fille, Azénora, qui s’avança gracieusement, salua le comte avec une timidité des plus contrôlées (la damoiselle détournait le regard et ses joues rosissaient légèrement, mises en évidence par un sourire charmant) et montra de plus près le coffre, qui était une châsse.
« Voici, Votre Grâce, un morceau de l’étoffe de Sainte-Aléandra, que l’on vénère à Sybrondil pour la bénédiction qu’elle offre aux jeunes épousés. En espérant que Votre Grâce ne voit, dans ce modeste cadeau, l’espoir d’une maisonnée prospère en héritiers et le maintien de son lustre déjà proverbial. »
Une fois les salamalèques et les flagorneries terminées, les deux jeunes gens se retirèrent dans une dernière révérence, laissant enfin place aux affaires. Cosme, une fois sa petite famille sortie, secoua la manche de sa robe de soie et sourit à son interlocuteur, essayant de sonder ses réactions. Ceci fait, il reprit et s’attaqua au cœur du problème.

« Votre Grâce a sûrement appris que je suis en affaire avec les guildes des merciers des côtes oliennes. Il faut dire que la saison n’a pas été bonne pour les récoltes et le peuple en souffre. Aussi, j’ai amassé un fort capital et projette de passer un accord avec certaines guildes locales afin d’acheter un très important stock des surplus alimentaires des pays du nord, afin de ne point laisser les seigneuries du sud s’enfoncer dans la famine, qui serait terrible après les événements qui déchirèrent le royaume.
Les négociations se passent bellement, mais, devant une entreprise aussi importante, je ne puis que vous demander humblement votre accord voire votre bénédiction. Je suis persuadé que votre libéralité et votre bonté est connu de tous, et il est sûr qu’un homme de votre influence ne peut être contourné sans que l’insolent qui ose vous faire cet affront ne se couvre de honte et lance son affaire dans le mur. Ainsi, j’ai pour ambition de remporter le quasi-monopole des exportations des surplus destinés aux pays suderons en achetant ces surplus à un prix de dix pour cent supérieur au prix régulé, et ce, pour les surplus de la guilde odéliane ainsi que la guilde ethernienne, si messire le baron l’accepte, bien entendu.
Les retombées seraient très bénéfiques pour vos gens comme pour les territoires du sud. Les guildes ne pourront qu’acclamer votre esprit de la négociation et les bénéfices que vous leur feriez faire, les bons peuples du sud applaudiraient votre générosité, et c’est sans oublier les recettes des taxes que vous apporterait une telle entreprise. »
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Gaucelm d'Odelian
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MessageSujet: Re: Quand champ de blé se fait mine d'or   Quand champ de blé se fait mine d'or I_icon_minitimeMer 7 Juil 2010 - 17:17

Gaucelm observait le marchand qui pénétra rapidement en effectuant une courbette élégante, puis salua le comte.

Le bonjour, Votre Grâce, je suis heureux de vous voir en bonne santé et espère que toute votre maisonnée se porte le plus merveilleusement. Laissez-moi d’abord vous féliciter pour votre champion du Tournoi Royal, on dit qu’il s’est battu comme un lion et ce, avec la fougue et la puissance d’un bélier. J’ai moi-même jouté un peu, dans le temps de ma jeunesse, lorsque mes mollets ne me tracassaient point autant… Oh, mais je m’oublie et j’ai bien de la peine à vous faire perdre du temps dans la nostalgie du vieux tournoyeur que je fus.

L'honneur de ses compliments revient au chevalier de Prademont, mais poursuivez ...

Le ton était plutôt enjoué, comme d'ordinaire, et il laissa poursuivre le suderon.

Ayant appris vos épousailles avec la douce dame de Caerlyn, j’ai voulu faire honneur à votre union heureuse en apportant avec moi de modestes présents. Puissiez-vous les accepter comme mes vœux de fertilité pour votre alliance.

Deux jeunes personnes entrèrent ... Ils voulaient lui offrir des adolescents? En gage de fertilité? Mais d'où sortait cet olibrius mal fagoté? Ah ... Ah mais, ils portaient des présents. Aaah bon ... Laissons poursuivre le marchand, alors que le garçon s'avançait avec un large coffret encombrant ses bras.

Charmante intention de votre part, mon bon

Votre Grâce, permettez-moi de vous offrir le Saint-Baudrier de Léandre de Soltariel, grand défenseur de la Péninsule et de la race des Hommes contre la menace noire. En châtiant les félons du roi, je puis affirmer au su de chacun que vous fûtes, tel Léandre le Protecteur, le baudrier de notre belle Péninsule, faisant preuve de justice et de fermeté contre les méchants. Ce baudrier m’avait été remis par messire le duc de Soltariel, il y a de cela plusieurs années. Je ne puis que constater que je fais un bien piteux gardien comparé à vous, qui fîtes tant pour notre bel royaume.

Léandre de Soltariel? Carrément! Le dernier noble a avoir mené une Croisade contre les drows. Le regard de Sa Grassouillerie se posa sur le dit-saint objet. Il l'inspecta rapidement et sourit au petit homme avec bienveillance. La demoiselle s'avança à son tour, timide, tandis que son père, aux traits que ces deux-là partagés, poursuivait son discours, appris par coeur.

Voici, Votre Grâce, un morceau de l’étoffe de Sainte-Aléandra, que l’on vénère à Sybrondil pour la bénédiction qu’elle offre aux jeunes épousés. En espérant que Votre Grâce ne voit, dans ce modeste cadeau, l’espoir d’une maisonnée prospère en héritiers et le maintien de son lustre déjà proverbial.

Mouais ... Sybrondil ... Le peu qu'il avait entendu de cette contrée, était que les sodomites y pullulaient au moins autant que dans les bois d'Anaëh, et que ses colonnes de chevaliers jouaient à un jeu pervers nommé "La Seconde Lance de mon voisin" ... Je préfère vous laissez imaginer, plutôt qu'en dire plus, l'idée me glace le sang ...

Merci, gente damoiselle.

Il gloussota, en observant la jeune fille rougir et leva les yeux vers le marchand.

Charmante progéniture, mon bon, et bien élevé! Mes félicitations. Et que dire de ses magnifiques présents. Je vous remercie bien, mon brave.

Les enfants se retirèrent et le marchand reprit son laïus, mais visiblement le temps des flagorneries était terminé. Même si il avait usé d'un bon ton jovial et arborait un sourire ravi, Gaucelm restait méfiant, tant de cadeaux, tant de perfection, cachaient quelque chose. Lui aussi savait flatter avant d'entrer dans le vif du sujet. Le jeu allait être amusant, à n'en point douter.

Votre Grâce a sûrement appris que je suis en affaire avec les guildes des merciers des côtes oliennes. Il faut dire que la saison n’a pas été bonne pour les récoltes et le peuple en souffre. Aussi, j’ai amassé un fort capital et projette de passer un accord avec certaines guildes locales afin d’acheter un très important stock des surplus alimentaires des pays du nord, afin de ne point laisser les seigneuries du sud s’enfoncer dans la famine, qui serait terrible après les événements qui déchirèrent le royaume.
Les négociations se passent bellement, mais, devant une entreprise aussi importante, je ne puis que vous demander humblement votre accord voire votre bénédiction. Je suis persuadé que votre libéralité et votre bonté est connu de tous, et il est sûr qu’un homme de votre influence ne peut être contourné sans que l’insolent qui ose vous faire cet affront ne se couvre de honte et lance son affaire dans le mur. Ainsi, j’ai pour ambition de remporter le quasi-monopole des exportations des surplus destinés aux pays suderons en achetant ces surplus à un prix de dix pour cent supérieur au prix régulé, et ce, pour les surplus de la guilde odéliane ainsi que la guilde ethernienne, si messire le baron l’accepte, bien entendu.
Les retombées seraient très bénéfiques pour vos gens comme pour les territoires du sud. Les guildes ne pourront qu’acclamer votre esprit de la négociation et les bénéfices que vous leur feriez faire, les bons peuples du sud applaudiraient votre générosité, et c’est sans oublier les recettes des taxes que vous apporterait une telle entreprise.


Il parlait beaucoup, cherchant à aller au bout de son idée, exposant son plan sans faillir. Sa Grassouillerie observait calmement, écoutant les paroles du suderon avec attention. L'oeil se noircissait, il réfléchissait en son nom.Et "pensez à ci, pensez à ça" ... Il le laissa terminer, sans chercher à l'interrompre. Il se grattait lentement la tempe du bout de l'index et rétorqua d'un ton neutre.

Voilà une offre des plus alléchantes, Marchand. Rappelez moi votre nom. Marchand n'est pas des plus pratiques pour discuter.

Il sourit, un sourire si faux qu'il en paraissait vrai ... Je sais pas si vous voyez le genre ... Il poursuivit.

Malheureusement, les temps furent durs ici aussi, Oësgard a grandement souffert, et je me suis engagé auprès de mes voisins. J'ai moi-même dut piocher dans les surplus, lors de la pacification d'Etherna ... De plus j'ai reçu, il y a peu une lettre du Roi des Elfes, qui nous rapportait l'avancée d'une armée drow sur ses frontières ... Jamais vu de mémoire d'elfes, c'est vous dire l'inquiétude dans laquelle je suis depuis ces derniers jours. Je crains qu'il me faille décliner votre offre. Je comprends bien la noblesse de votre entreprise, ne vous méprennez pas, mais je dois faire un choix.

Il marqua un petit temps, juste assez pour étirer un sourire mauvais et sûr de lui.

Et j'avoue avoir du mal à choisir ceux qui ce sont cachés alors que le Royaume était en danger, de ceux qui se rient du Nord, car ils s'estiment plus évolués, parce qu'ils font des tapisseries et de belles robes à fanfreluches, alors que mes frères du Nord sont dans le besoin ... Mais j'ai cru déceler un petit accent chez vous ... Qu'est ce qu'un olysséen vient faire dans les affaires des suderons?
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Cosimo l'Olisseano
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MessageSujet: Re: Quand champ de blé se fait mine d'or   Quand champ de blé se fait mine d'or I_icon_minitimeMer 7 Juil 2010 - 18:11

Pas très pieuse, la bourrique… pensa Cosme, qui encaissa le refus en un sourire. Un sourire qui fut crispé pendant une seconde, le temps qu’il fallut au marchand pour reprendre empire sur lui-même et se contorsionner de nouveau pour ne pas rester la tête sous l’eau. Faisant l’erreur de prendre l’air enjoué et les larges sourires du non moins large comte pour de la naïveté, Cosimo continua à s’embourber en reprenant ces explications que messire Gaucelm appréciait tant. Reprenant la parole, mais de façon plus concise cette fois-ci, et avec un peu plus de franchise au bout de la langue, Cosme d’Yroaz (qui avait répété son nom à Sa Grâce, qui lui faisait tant d’honneurs) répondit à l’interrogation de Gaucelm.

« Les dieux veulent parfois qu’on aille chercher son pain loin de son pays. C’est ce qui m’est arrivé, mon métier m’obligea à arpenter les terres lointaines en quête de denrées pour mes différents clients. J’ai fini par m’installer dans le sud. Les affaires n’ont pas de pays et elles sont plus nombreuses chez les suderons. »

Prenant un faciès plus contrit, tenant presque de la lamentation, Cosimo continuait dans les poncifs, toujours persuadé qu’il avait à faire à un balourd à qui il fallait expliquait avec des images et lentement. Grossière erreur.
« Messire, croyez bien que l’annonce d’une invasion noirelfique me laisse tout chose, et je me désole de voir ces démons de nouveau s’attaquer à nos alliés naturels… Et je comprends également les difficultés les pays septentrionaux, mais nous savons tous deux que de grands domaines disposent encore d’assez de nourriture pour leur peuple. Certes, Oësgard est en mauvaise posture. Mais pourtant, les suderons, qui délaissent la terre, déjà fort peu fertile, de leurs pays, ont un besoin vital de nourriture. Et s’ils manquent de blé, ils restent de riches clients. Or, si une guerre se profile, je suis persuadé que le protecteur du royaume que vous êtes aura besoin d’argent, si important en ces périodes de troubles. Le marché que je propose aux nobles corporations ethernienne et odéliane nous sera à tous profitable. Vous détrousserez de leur or des hommes qui en ont trop, et ces derniers vous seront reconnaissants de pouvoir survivre. Voilà qui vous fera gagner l’affection de ces hommes et leur rabattra le caquet une bonne fois pour toutes. Et pensez donc aux possibilités si notre petit accord s’arrange et qu’il prospère. Les prix pourraient rester à ce prix-là, et les rentrées d’argent de ces taxes pourraient devenir régulières… »

Oui, il tentait la coopération à long terme, alors même qu’il essuyait un refus. Oser, toujours oser, surtout avec les naïfs, voilà un adage qu’appliquait Cosme bien à ses dépens ! Et au lieu d’avancer d’autres arguments neufs, il campait sur ses positions, comme pour expliquer à un enfant quelque chose en lui répétant l’idée sous un autre angle.
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Gaucelm d'Odelian
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MessageSujet: Re: Quand champ de blé se fait mine d'or   Quand champ de blé se fait mine d'or I_icon_minitimeVen 9 Juil 2010 - 16:46

Le Marchand, qui prit la peine de rappeler son nom, Cosme d'Yroaz, nom étrange et cocasse, eut un petit sourire avant de répondre à l'interrogation de Sa Grasseté.

Les dieux veulent parfois qu’on aille chercher son pain loin de son pays. C’est ce qui m’est arrivé, mon métier m’obligea à arpenter les terres lointaines en quête de denrées pour mes différents clients. J’ai fini par m’installer dans le sud. Les affaires n’ont pas de pays et elles sont plus nombreuses chez les suderons.

Aah réellement?

L'air naïf du Gras dissimulait bien l'ironie de son objection. Si les affaires sont à faire au Sud, pourquoi venait-il quémander le blé du Nord? EN voilà une question qu'elle est bonne! Bref ... Cosme prit une nouvelle inspiration et reprit son argumentaire, du moins, le comte le pensait au début.

Messire, croyez bien que l’annonce d’une invasion noirelfique me laisse tout chose, et je me désole de voir ces démons de nouveau s’attaquer à nos alliés naturels… Et je comprends également les difficultés les pays septentrionaux, mais nous savons tous deux que de grands domaines disposent encore d’assez de nourriture pour leur peuple. Certes, Oësgard est en mauvaise posture. Mais pourtant, les suderons, qui délaissent la terre, déjà fort peu fertile, de leurs pays, ont un besoin vital de nourriture. Et s’ils manquent de blé, ils restent de riches clients. Or, si une guerre se profile, je suis persuadé que le protecteur du royaume que vous êtes aura besoin d’argent, si important en ces périodes de troubles. Le marché que je propose aux nobles corporations ethernienne et odéliane nous sera à tous profitable. Vous détrousserez de leur or des hommes qui en ont trop, et ces derniers vous seront reconnaissants de pouvoir survivre. Voilà qui vous fera gagner l’affection de ces hommes et leur rabattra le caquet une bonne fois pour toutes. Et pensez donc aux possibilités si notre petit accord s’arrange et qu’il prospère. Les prix pourraient rester à ce prix-là, et les rentrées d’argent de ces taxes pourraient devenir régulières…

Mais c'est qu'il le prenait pour un arriéré ... Lui qui s'attendait à un argumentaire, à une astuce appétissante de marchand, il se retrouvait avec les mêmes arguments, dit plus simplement et presque sur un ton désobligeant. Les yeux de Gaucelm se plissèrent alors qu'il toisait son interlocuteur, puis lui lança d'un ton plat et las.

J'entends bien vos arguments, Sieur d'Yroaz. Entendez les miens! Je ne peux, à l'heure actuelle, prendre le risque de vider mes réserves alors que la guerre est à nos portes. Vous autres ,du Médian et du Sud, voyez dans le Nord un grenier toujours plein et accueillant, mais c'est grâce à la tenue des frontières que les suderons jouissent de leur luxe.

Il marqua un petit temps d'arrêt, réfléchissant une seconde sur la leçon a donner au marchand. Il poursuivit.

Voyez vous, à mon sens, les affaires sont à faire en Ithri'Vaan. Cette terre féconde sert de garde manger au drow depuis trop longtemps. Visiblement, les Sombres délaissent temporairement cette contrée austère pour partir en guerre contre les Immortels. Si seulement je pouvais trouver un marchand déterminé à y établir quelques liens commerciaux avec Odélian ... Ainsi, le surplus serait plus important et je pourrais subvenir aux demandes suderones. Mais dans le contexte actuel, sans ce brave marchand, je ne peux rien faire.

Naïvement, Gaucelm avait dit ses mots, tel l'imbécile heureux que beaucoup voyait en lui. Voyons si Cosme y verrait la façade ou le fond du propos ...
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Cosimo l'Olisseano
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MessageSujet: Re: Quand champ de blé se fait mine d'or   Quand champ de blé se fait mine d'or I_icon_minitimeVen 16 Juil 2010 - 19:12

Voilà que le fin vernis du balourd Gaucelm s’effritait légèrement, laissant place à quelque chose que Cosimo n’aurait jamais attendu de la part de ce comte en toute apparence incapable et faible : de l’initiative. Détournant le sujet, Sa Grâce expliqua avec le naïveté la plus jouée qu’il pourrait peut-être faire quelque chose pour le brave marchand, mais pour cela, il avait besoin de ses services. Et oui, l’Ithri’Vaan. L’Ithri’Vaan était laissé sans surveillance, d’après le comte Gaucelm. Et il y avait du blé à grand-fuison, des tonnes de bon grain que notre cher spéculateur de Soltariel pourrait revendre au prix de l’or. L’Ithri’Vaan… Il n’y aurait même pas pensé si Gaucelm ne lui avait pas fait connaître les événements politiques qui secouaient les elfes.

Le gros seigneur louvoyait donc pour user des talents de notre maître marchand, mais ses manœuvres le forcèrent à dévoiler une partie de son intelligence, ce qui mit immédiatement Cosme sur le qui vive. Qui était donc vraiment le comte ? Pas un idiot, déjà, c’était sûr. L’apparente bonhommie du non moins bonhomme était pourtant trompeuse, mais les propositions de ce dernier n’allaient pas au personnage, qui prenait, d’un coup, des allures de fin mercier aux yeux d’un habitué de cette race d’hommes. Il ne faisait pas affaire à un mur borné, aveugle et un peu stupide, mais bien à un subtil marchand qui orientait (peut-être un peu vite) la discussion vers des objectifs qui lui étaient propres tout en faisant passer cela pour une contre-proposition, une étape dans le contrat initial qu’avait offert Cosme à ce puissant seigneur. Contrairement aux négociants rompus à l’art du théâtre que l’on trouve dans chaque port du sud, le comte n’avait pas la pratique patiente du mercier acharné et canaille, ce comportement qui prenait toutes ses caractéristiques au poison, lent, diffus, improbable.

Bref, devant ce revirement soudain de la discussion, dont Gaucelm se faisait le timonier, Cosme, beaucoup à l’aise, ne put s’empêcher de feindre, dans un premier temps, une incompréhension confuse et involontaire. Quelques secondes plus tard, la moue qui illustrait tout l’appréhension que soulevait la proposition ‘masquée’ du comte retomba pour laisser place, cette fois-ci, à une figure gênée, embarrassée.
« Ah, messire, j’entends fort bien cela, mais je ne suis pas seul dans cette affaire. J’ai de nombreux partenaires qui, sur le crédit qu’ils me portent, ont bien voulu armer avec moi la flotte qui m’amène ici. Je dois rendre des comptes, vous comprenez. Et ce n’est pas simple, les frais etc. »

Bien sûr, il mentait, et la plupart des bateaux qu’il avait fait affréter était de sa propre initiative et de quelques armateurs endettés jusqu’au cou, qui lui devaient tout et le craignait plus que quiconque. Cependant, il continua sa lamentation, noyant le poisson et reprenant son dithyrambe primitif, expliquant, de plus, à quel point cette affaire marquait un tournant, bénéfique ou malveillant, pour sa carrière de marchand, à quel point il avait investi temps, ressources et relations dans cette aventure commerciale. En son for intérieur, l’ancien routier pensait déjà aux greniers à blé de l’Istre et le Vaane et comment il retisserait avec d’anciens ladres des liens fraternels à Olyssea, où les spadassins seraient heureux de retrouver un de leurs anciens capitaines revenant dans la Prima Mater avec une affaire juteuse à leur proposer. Terminant sa diatribe, le marchand, dont l’exposé restait plein de bonne foi mais dont les phrases avec quelque chose de pathétique, comme au début de l’entretien, conclut sur une ultime offre, qu’il semblait tirer avec la plus grande peine de sa gorge.
« Ainsi, à cause de tout ceci, messire, je puis seulement vous offrir un prix de douze pour cent au lieu de dix pour cent, et cela me ruine, croyez-le bien. J’espère que vous entendez la situation dans laquelle je me trouve et que, si je suis le marchand idoine pour votre expédition, il me faut d’abord rendre des comptes à mes créanciers et mes partenaires, qui me fuiront si je reviens sans le grain que j’ai promis au sud. »
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