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 Une nouvelle journée à Diantra [quartiers des Passiflores et des Capucines]

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Noémie Amaranth
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MessageSujet: Une nouvelle journée à Diantra [quartiers des Passiflores et des Capucines]   Une nouvelle journée à Diantra [quartiers des Passiflores et des Capucines] I_icon_minitimeMar 3 Aoû 2010 - 9:51

L’aube dardait ses premiers rayons, se glissant lentement par-delà les tuiles des toits et éclairant finalement les pavés patinés de la cité. Diantra s’éveillait à nouveau, perpétuant avec une exacte précision le renouveau du jour. La ville ne dormait pas, elle ne dormait jamais. Les Moucheurs s’affairaient à effacer des rues la moindre trace de lumière artificielle. Les chandelles disparaissaient une à une, emportées par les moucheuses. Les rets de la nuit se rétractaient avec les sombres silhouettes des Moucheurs, qui emportaient la pénombre dans leurs tanières.

Les étals apparaissaient, colorés et vibrants. Les caravaniers débarquaient par les grandes avenues, transportant avec force et endurance, les vivres et les biens. Tels le sang dans un corps humain, les caravaniers nourrissaient la ville, lui donnant vie et prospérité. Il ne fallut que peu de temps à la ville pour reprendre son quotidien effréné, les rubans de la nuit s’étant retirés sous la marche silencieuse des Moucheurs.

Les bruits de la ville, pareils aux odeurs des étals des vendeurs d’épices, emplissaient l’air et donnaient cette ambiance si particulière aux quartiers de la capitale. Sur une placette, les vendeuses de lilas adressaient leurs plus beaux sourires aux badauds, troquant quelques sous contre le délicieux parfum d’un bouquet, tandis que comédiens et satrapes animaient sur dans de petits cabanons de fortune, savamment bariolés, les petits pantins de bois qui faisaient la joie des enfants. Plus loin, dans les rues, bien à l’abri derrière son comptoir, un cordonnier aux cheveux grisonnant s’appliquait à recoudre les mules de quelque roturière et, tandis que la bonne odeur de pain chaud lui emplissait ses narines velues. Le boulanger venait de sortir ses miches, du four à bois. L’agréable parfum du blé cuit, allié au blanc d’œuf délicatement parsemé sur la croûte ferme et croustillante, restituait l’éclat de la précieuse céréale, attirant les premières matrones, soucieuses de la qualité de la prochaine tablée. L’artisan boulanger prit cependant la précaution de retourner l’une de ses miches les plus dorées, le plat à l’air. Ce pain était désormais la propriété du bourreau, qui chaque matin, bien après l’affluence des commères, venait réclamer son du à la communauté pour ses bons et loyaux services.

Une bonne vingtaine de gamins des rues débarquent au détour d’une rue, courant pour sauvegarder leur butin bien mal acquis auprès du boucher. Moult saucisses, jambons et autres pâtés disparaissent dans la nature, emportés par ces petites jambes agiles, poursuivis par les cris d’un graisseux aux cheveux filasses dont le tablier est encore empourpré du sang d’un goret fraichement saigné. Le fruit de leur rapine est bien vite redistribué, à l’abri dans leur tanière secrète et remplit l’estomac de ceux qui ne peuvent encore voler de leurs propres ailes.

Il est encore tôt, mais déjà, la foule se presse à l’entrée du quartier des Passiflores, l’un des districts populaires de Diantra. Le pont de pierres survolant le canal se voit en l’espace d’une heure, fourmillant de ces commerçants sans le sous, vivant de presque rien, que l’on appelle les Filous. Vendeurs à la sauvette aux produits d’origines inconnues, fureteurs maladroits, rois et reines du recyclage, as de la récupération, artisans médiocre, cette classe à la limite des indigents s’est vue octroyée officieusement depuis des décennies le pont des Bienheureux, l’un des ponts traversant le canal. Les autorités les laissent faire, ne souhaitant s’engager dans une bataille rangée contre ces arnaqueurs à moitié ruinés, sans influence, et connaissant les pierres du pont comme personne. Car les pierres parlent. Les pierres du pont des Bienheureux ont chacune une histoire. On raconte qu’à l’époque où cet ouvrage fut édifié, les maçons gravèrent sur toutes les pierres un morceau d’histoire, une phrase voire des passages entiers de leurs vies. Aidés par la population, les pierres furent érigées en un pont, symbolisant la traversée des épreuves de l’existence terrestre. Tout ceci fut relégué au stade de légende, car, les pas incessants de la foule sur ce pont eurent bien vite raison des gravures dans les pierres. Fort heureusement, il existe encore des Filous alimentant la réputation du pont des Bienheureux, car ils savent reconnaitre les « pierres à histoires ». Quelques Filous expérimentés ont d’ores et déjà entamé la vente des pierres du pont, du moins, celles dont les récits sont encore lisibles. Accrochés à une corde et descendant en rappel parfois même jusqu’aux fondations, ils tentent d’arracher des morceaux d’histoire à l’édifice, renforçant chaque jour sa lente descente vers les eaux du canal…jusqu’au jour fatidique.

Continuons notre chemin et entrons dans le quartier des Passiflores. Le spectacle est saisissant. Ce quartier insalubre et mal famé, à l’origine dédié aux artisans et aux artistes désireux de s’installer à Diantra, s’est vu voler la part belle à des parcelles plus en vue, près des sources de revenus potentielles, à savoir les nobles et les bourgeois de bon ou mauvais goût. Le quartier est vite devenu la proie des mercenaires, des coupe-jarrets, des voleurs et autres êtres à la moralité et aux revenus financiers douteux. L’arrivée du Clair-Obscur dans le quartier des Passiflores fut une véritable bénédiction. Rénové dans son ensemble, le quartier affiche aujourd’hui un statut comparable aux édifices se trouvant près du château de notre bon roi, avec ce charme populaire que l’on ne trouve que dans les bas-quartiers.

Les boutiques du quartier s’animent dès l’instant où le promeneur vint à s’y risquer. Tout est alors débauche de couleurs, de cris, d’odeurs. De quoi faire tourner la tête au béjaune tout frais sortit des pâturages de Serramire. Chaque ruelle, chaque coin d’avenue, chaque place est un évènement qui bouleverse votre journée. Où que le regard se pose, quelque chose se passe. Mais alors que vous y prêtez attention, vous en loupez une myriade d’autres. Le spectacle est ahurissant. Les ruelles sont plus calmes, attirant les Diantrais par leur fraicheur et l’ambiance intime qui s’en dégage. On a l’impression d’y être chez soi. Le sourire de la vendeuse d’herbes à tisane, allié au délicieux parfum de fraise qu’elle dégage est une merveille qui vaut largement le produit que vous vouliez acheter. Car dans le quartier des Passiflores, tout se vend et tout à un prix.

Pénétrons dans les halles d’acier, nouvellement construites. La hauteur de l’édifice n’égale pas celle de Notre-Dame de Deina mais quel ouvrage ! On raconte que durant des mois, les ingénieurs nains ont travaillé à la confection de cette structure en acier et en bois, sertie de vitraux sortis tout droit des forges naines pour achever ce marché couvert. Sous cette couverture aux allures d’église, les marchands du Clair-Obscur se sont installés et proposent leurs denrées les plus rares. Fourrures d’hermine rousse, encens doré de Sybrondil, parfum au jasmin importé d’Alonna, tout y est, ou presque, la compagnie n’étant encore pas implantée partout. Les promeneurs vont et viennent, sous le regard vigilant de la milice du quartier, qui veille au grain. Armés de bâtons et de glaives, harnachés dans des armures matelassées, ils se déplacent en marge de la foule, repérant d’un œil averti le moindre contrevenant.

Et voilà messire de Mestremont, un Emplumé du quartier des Galantes, l’un des quartiers noble de notre belle cité. Pour le bige qui n’entendrait rien au vocable Emplumé, il s’agit d’un quolibet dont on afflige les jeunes sots de la noblesse humaine. Aragon de Mestremont, en bon emplumé, s’est récemment fait aborder par le Clair-Obscur afin qu’il accorde le mécénat de sa famille à l’organisation des Passiflores. Maître Nilbeval de Mestremont, en charmant patriarche soucieux de passer tous les caprices de son rejeton, ne s’est pas privé pour confier à son fils une partie de l’héritage familial pour qu’il l’investisse dans cette entreprise. Il n’a pas perdu au change car on raconte que les bénéfices engrangés par le Clair-Obscur et les guildes affiliées sont astronomiques. Et voilà à nouveau Messire de Mestremont qui parade, sur son destrier à la robe blanche. A lui seul, il est un numéro comique, son chapeau vert et ocre paré de ce qui semblait être une dinde crevée ajoutant aux rires des passants.

Les artistes se produisent dans leurs ateliers, invitant les passants à explorer leurs antres. Les toiles circulent, s’échangent et il n’est pas rare de voir un sculpteur troquer l’une de ses créations contre des brioches de l’artisan boulanger. Sous l’œil expert des joailliers les gemmes sont examinées, retournées, triées, taillées tandis que le bijoutier s’affaire à préparer les montures pour enchâsser le précieux minéral. Les messagers à pied se déplacent avec une aisance rare, avalant les ruelles comme un bourgeois son repas. La plupart sont des enfants, au pied sûr et à l’agilité surprenante. Porteurs de colis et de missives, ils vont et viennent, esquivant les ennuis et passant parfois entre les jambes des badauds.

Le quartier général du Clair-Obscur se dresse de toute sa splendeur au cœur du quartier. Merveille architecturale, l’édifice se veut être un symbole du renouveau des arts et des techniques à Diantra. La Fourmilière, comme les habitués l’appellent, n’a pas usurpé son nom. L’enclave est toujours bondée et c’est à se demander comment tout peut fonctionner sans entrave.

En descendant de la grande avenue, le promeneur arrivera forcément le long du canal. Aménagé comme une promenade tranquille, les berges accueillent aussi des gondoliers, engagés par le Clair-Obscur pour s’occuper des hôtes de marque. La guilde des Gondoliers étant très influente à Diantra, le Clair-Obscur a cru bon créer un partenariat avec les passeurs plutôt que de les froisser.

Ne les avez-vous pas vues, ces ombres tapies au fond de la rue ? Nul ne sait qui elles sont, mais leurs regards sont à glacer le sang. Des chats errants ? De véritables ombres ? D’horribles tire-laines ? Le promeneur ne se risque que très rarement à pénétrer dans ces lieux où le Clair-Obscur ne porte pas ses activités. Quand la nuit se met à tomber, on entend ces ombres murmurer des promesses inavouables, des secrets enfouis et parfois, le bruit de l’obole se fait entendre dans une coupole en cuivre. Ici, dans le quartier des Passiflores, tout se vend et tout a un prix. Malheur à celui qui n’est pas invité dans les sanctuaires qui se dressent à l’ombre des commerces.

Entrons maintenant dans l’un des quartiers jouxtant celui des Passiflores. Il s’agit ni plus ni moins que du quartier des Capucines, saccagé durant la Guerre Civile. La Boucherie des Capucines est le nom tristement célèbre de cette nuit fatidique où les deux armées s’entretuèrent, emportant avec eux la vie de nombreux civils dans un embrasement général. Depuis la fin de la rébellion, le quartier des Capucines a eu du mal à s’en remettre. Les elfes et les demi-elfes ayant survécu finirent par se regrouper au sein de ce petit quartier, s’isolant du reste de la population. Avec l’aide de druides et de jardiniers du Clair-Obscur, les elfes se recréèrent un paradis forestier au cœur de la ville. Conservant le nom originel du quartier en hommage à ses habitants décédés, les nouveaux propriétaires firent pousser des arbres venus tout droit d’Aëlandir, créant ainsi une véritable pépinière pénétrant dans les habitations et le sol. Le petit quartier est aujourd’hui envahi par la flore, qui semble se limiter à ce quartier. Il n’est donc pas rare de voir une maison traversée par une racine noueuse ou de se retrouver au beau milieu d’un jardin de roses sans l’avoir décelé quelques instants plus tôt. Une minorité d’humains, essentiellement des jardiniers, des botanistes et autres amis de la nature, vivent dans le quartier. Le reste de la population étant seulement composée d’elfes et de demi-elfes. Rares sont les nains qui s’aventurent dans le quartier des Capucines, sauf pour y trouver des stupéfiants.
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