[bal]Arrivée des convives

Nous étions la veille du début des grands bals d'Ysari. Tout le château était en effervescence et s'agitait dans tous les sens afin de régler les derniers préparatifs. Les invités arrivaient aujourd'hui aussi tout devait être parfait.
Les chambres étaient fins prêtes. Les domestiques et les gardes du château avaient doublé voir même triplé en effectif. On ne laissait rien de côté concernant le confort, ou la sécurité des convives car la majeur partie de la noblesse serait présente lors de cet événement.

Déjà au loin, on voyait les premières calèches arriver. L'intendant du château se trouvait en bas des marches du péron alors que la baronne mère se trouvait en haut des marches. Son fils et sa belle fille ne pouvant être présent à ce moment là. Il ne fallait pas leur faire offense.
En bas des marches, une pléiade de pages et d'écuyer étaient près à ouvrir les portes des carrosses, aider à descendre les illustres convives et décharger leurs affaires personnelles afin de les conduire dans leurs appartements pour le temps de ce grand événement.

[HJ= attention, le bal est déplacé, une semaine avant l'éclipse]

Hanegard Kastelord, régent d’Alonna, bailla à s’en décrocher la mâchoire tout en observant les carrosses entrer dans la cour du château, paniers dorés amenant de nobles invités. Hmm… panier n’est pas un terme parfaitement adapté lorsqu’il s’agit de désigner la grosse boite à troues dans laquelle les seigneurs de ce monde posent leurs augustes postérieurs. Mais tant pis pour leur fierté, ce ne sont jamais que des paniers à roulettes après tout !

Bref, le régent regardait tout ce petit monde arriver pour le bal qui constituait l’un des événements majeur de l’été dans le royaume humain. Cela constituait également, pour le couple régent d’Alonna, leur première grande sortie officielle. Certes ils avaient été présent lors du mariage du gras comte d’Odélian, mais ils étaient alors resté dans un discret retrait. Cette fois ci, par contre, ils seraient sous le feu des projecteurs, sur le devant de la scène.

Je sais, je sais, les projecteurs n’existent pas sur Mira, mais ce n’est qu’un point de détail, et si vous m’interrompez à tous les paragraphes, nous n’y arriverons jamais !

Bref…

Jena était toute impatiente que les festivités commencent, et son mari ne doutait pas un seul instant qu’elle serait la reine parmi les nobles dames. Sa beauté et sa douceur éblouirait la cour tout entière, et les poings massifs de son époux rappelleraient à tout le monde le respect qui lui était du. En tout cas, la jeune femme n’attendait qu’une chose : d’entrer sur la piste de danse… on ne pourrait pas vraiment en dire autant de son mari.

Hanegard aurait largement, mais alors, largement préféré se retrouver sur un champ de bataille plutôt que face à de tels adversaires. Les mercenaires, les bandits, les drows, les monstres, tous ceux-là, il pouvaient les comprendre et deviner leurs réactions… mais les nobles… voilà une espèce singulière et incompréhensible. Ces étranges créatures semblaient être régies par des lois basées sur d’antiques coutumes et de complexes arbres généalogiques.

Avant de quitter sa baronnie, le régent avait tenté de se remettre en mémoire une partie de l’histoire des principales familles de la péninsule… avant d’aller se coucher avec une migraine atroce. Ces longues pages de mariages, de trahisons, d’alliances, de lignées décadentes détruites ou ramenées au pouvoir… par les cinq, qui donc pouvait encore considérer que ces fadaises avaient de l’importance ? Mais apparemment, cela en avait pour les nobles… hélas…

Se détournant de la fenêtre, le régent se mit à réfléchir à sa vêture. Ses tenues habituelles se classaient un peu trop dans le style purement militaire, il allait lui falloir faire un effort de volonté pour s’habiller en civil. Un soupir aux lèvres, il se mit à préparer cela avec autant de précision que s’il lui fallait placer des bataillons sur un champ de bataille.

Egmont était partagé entre des sentiments différends alors que son carrosse entouré de son escorte s'en allait vers le château qui l'attendait. Quitter Oësgard était risqué alors que la situation commençait à peine à être stabilisée, tout pouvait encore arriver. Mais ses conseillers lui avait assuré que l'armée provinciale pouvait désormais se débrouiller seule afin de protéger les frontières. Ainsi, le Régent pouvait retrouver les terres du Sud le temps d'un bal.
Egmont n'était pas un natif du Nord de Diantra, il avait passé sa jeunesse dans les terres du Sud. Se savoir près de Diantra lui permettrait à l'occasion de faire un crochet par la province-capitale et retrouver un instant sa famille.

C'est pourquoi le Régent avait répondu favorablement à l'invitation des Hetalia pour le bal. Cela faisait assez longtemps qu'il n'avait participé à une soirée mondaine et cela lui procurerait un certain temps libre dans son rôle de régent. Il n'avait pas arrêté de travailler depuis la fin du Tournoi Royal de chevalerie, ce petit voyage allait le ressourcer quelque peu.
Mais, néanmoins, il se tenait prêt à s'en retourner en Oësgard à la moindre alerte. Ses ordres avaient été clairs avant son départ : il devait être avertit sans délais de toute menace ou événement majeur ayant lieu sur les frontières ou à l'intérieur de la province. Devoir gérer une province récupérée dans un triste état risquait de lui gâcher le plaisir du bal mais il allait s'adapter à l'évolution de la situation, il fallait faire avec.

Le Bal allait également être une occasion pour cotoyer les autres Régents et Barons des autres provinces. Bien que Egmont soit connu il ne s'était encore jamais présenté à eux en tant que Régent mandaté par le Roi, d'intéressantes discussions en perspective. La noblesse actuelle était très jeune contrairement à l'homme et d'expérience qu'il était, il risquait de dénaturer un peu le tableau de cette noblesse de province jeune et entrant à peine dans les offices seigneuriales. Même le Roi était encore un jeune homme et il en avait fait les frais face à certains de ses vassaux plus aguerris que lui.
Mais que serait le monde sans jeunesse et que serait cette jeunesse sans des anciens pour les guider ?
Il en aurait le coeur net au cours de ce bal.

Le Régent Misakith Kiltar de Langehack observait le paysage défiler lentement. Le pas des chevaux qui trainaient la calèche était régulier bien que parfois saccadés après avoir butés contre quelques cailloux qui trahissait l'apparente planéité du sol. Néanmoins existait il un seul moyen de transport qui ne demande pas à être remué dans un sens ou l'autre? Ces désagréments étaient le propre du déplacement, un moyen de se rappeler que malgré le fait qu'on était assis dans un lieu apparemment statique, on se mouvait. Malgré tout, le jeune Régent commençait à se lasser quelque peu de cette habitude du voyage qui l'avait prise depuis quelques jours.

Le Sénéchal et lui même avaient convenus qu'ils iraient en digne représentant de Langehack. Le Duc ne possédait plus pour le moment l'envie de faire le moindre bal ou autre événement festif. La perte des membres de sa famille ne l'avait que trop blessé et il ne pouvait les oublier avec insouciance. Paraître un mauvais invité était la dernière chose qu'il désirait, donc ce fut le Régent de Langehack qui fut envoyé à sa place. Il était plus jeune et peut être plus enthousiaste à ce genre de festivité. Misakith n'avait jamais voyagé hors des terres du duché de Langehack si ce n'est à Diantra. Pourtant le duché de Soltariel n'était pas inaccessible mais le temps lui avait manqué. Il découvrit durant son voyage d'autres paysages que ceux des terres qu'il représentait.

Il jeta rapidement un coup d'œil à ses valises. Le Sénéchal avait pressé les couturières de lui créer une parure aux couleurs de Langehack semblable à la sienne. Le travail ne fut pas de plus reposant pour ces pauvres Dames, mais le résultat avait été là en un peu moins de deux semaines.

Pensif et épuisé, le Régent Kiltar fut réveillé par un bruit qui s'intensifiait. Il entendit maintenant plusieurs chevaux battre le sol de leurs sabots. Des hommes parlaient et annonçaient l'arrivée de telles personnes. Le Grand Bal allait donc commencer, un événement qui allait mêler la noblesse de tout le Royaume. Une expérience unique mais aussi pratique du temps qu'il avait passé à préparer ce voyage.

Cela faisait cinq jours à présent que le baron de Missède et moi même avions quitté la baronnie éponyme. Nous nous rendions en Ysari où avait lieu ces grands bals que toute la noblesse attendait avec une certaine impatience. J'avais peur au fur et à mesure que nous approchions de cette terre.
Le voyage fut paisible. Viktor semblait plongé dans ses pensées. J'en ignorai la cause mais il me semblait que cela devait être en rapport avec le bal car il désirait y annoncer nos fiançailles. A moins que ce ne soit ce voyage aussi long qui l'inquiète. Je n'avais nul moyen de le savoir. Mon visage était fermé et je méditais sur mon comportement et mes actions.

Les paysages défilaient sous nos yeux et changeaient. Le climat se fit plus chaud et plus sec que par la région où nous venions. Je m'étais endormie dans le carrosse, ma tête reposant involontairement contre l'épaule de mon baron. Aussi je n'avais pas vu que nous étions arrivés en vue du château du couple seigneurial de la baronnie.
La porte du carrosse s'ouvrit quand celui ci s'arrêta devant les marches du perron. Un page descendit le marche pied et le baron sortit en premier de la calèche avant de me tendre sa main pour m'aider à descendre à mon tour.

L'intendant vérifia sur sa liste que nous faisions bien parti des invités attendus puis nous fit guider à nos appartements respectifs pour que nous puissions nous reposer après aussi long voyage. Viktor fut conduit dans une aile du château et moi dans une autre. Cela me soulagea quelque peu mais une autre crainte piqua mon esprit déjà fragilisé. Que se passerait-il si je le revoyais? L'ignorer ou faire comme si de rien n'était? Cela viendra en son temps..

Cinq jours séparaient les instants du départ de l’instant bien heureux et tant souhaité où le premier des cavaliers ouvrant la marche annonçait d’une voix claire.

« Notre destination est en vue Messire. »

Si il en était qui se plaisait aux voyages – catégorie dont le noble sire qui chevauchait dignement, bavardant avec l’un des chevaliers de l’escorte, faisait parti – il en est d’autres ne le supportant pas, rendant le chemin des plus pénibles, même pour les habitués… Et c’était le cas de la dame qui faisait route avec eux, pourtant confortablement installé dans sa litière, elle ne cessait de se plaindre des chahuts de la route, ordonnant qu’on avance plus doucement et plus calmement, et ce n’était pas les excuses et les esquisses d’explications, tant sur la mauvaise convenance d’un retard que sur l’état des sentiers de terres irréguliers qui suffit à la calmer, non.
Oh, elle avait ses charmes, de délicieuses appâts et des courbes magnifiques qui ne manqueraient pas d’attirer et de faire succomber de nombreux hommes en Ysari, mais elle était aussi capricieuse qu’une gosse, et à cette seule idée, un « c’est quand qu’on arrive » prononcé d’une voix geignarde et enfantine chantait de bon cœur dans sa tête. Mais bon… Certains diront que c’est là le prix à payer pour être accompagner d’une telle beauté.

Enfin, après près d’une heure de voyage supplémentaire, ponctuée par d’incessantes demandes spontanées de la dame – qui fort heureusement serait métamorphosée une fois une des robes élégantes des métiers à tisser langecin, et retrouverait le comportement qu’il espérait et attendait d’elle à cette occasion – ils parvinrent enfin en la cour intérieure où se suivaient carrosses et litières et où s’agitaient nombreux pages et serviteurs, dont certains sans doute n’étaient là que pour l’occasion, tant les tâches étaient nombreuses.

Quand vint leurs tours, l’Intendant de la maison d’Ysari approcha quand les cavaliers furent descendus des destriers d’Erac, et c’est avec courtoisie qu’il s’inclina, tendant une lettre scellée à la cire, marquée de l’emblème de Vielmot, la Maison d’Ancenis.

« Monseigneur le Baron d’Ancenis m’a désigné comme son représentant à ces bals, moi, Phidéas Bonnefoy, et voici Félicia de Brevain. »

La lettre attestait ce fait, signée de la main d’Arthur, officialisant la position et le rôle qu’avait Phidéas à ce bal… Aussi l’Intendant hocha de la tête, appelant les pages afin qu’on décharge la litière des quelques malles, dont la majeure partie était reservée à la Dame qui descendait justement, resplendissante même dans une tenue dite de voyage, retrouvant le bras de son compagnon de l’occasion, bien qu’elle regretta qu’il ne fut pas le baron lui-même qui s’était esquivé à ses attentions, et saluant poliment l’intendant avant qu’ils mènent leurs pas jusqu’à la Baronne Mère, lui offrant hommage.
Trois servantes descendirent à leur tour de la spacieuse litière et suivirent les nobles tandis qu’on les conduisait respectivement à leurs appartements pour se préparer pour le diner du soir.

L'été avait, pour Anseric et ses hommes-liges, été d'un doux réconfortant ; on avait en chef-lieu goûté aux pays d'Odelian, puis aux vins de Hautval et de Caruw, et depuis quelques nuitées, on se délectait des charmes suderons. Ces terres étaient poi plus poi moins un second Jardin d'Eden : il y faisait doux en permanence, la pluie n'y était qu'un souvenir, la chère y était à profusion, et les bourgs giboyeux de ribaudes. Après avoir forcé à grand coups de boutoir les cuisses de Féoda, les preux d'Anseric allaient sus aux bordels Ysarois, le braquemart prêt à frapper.

Ils étaient rentrés dans la ville hilares, le vin leur altérant déjà l'esprit, et se gaussèrent sans peine du moindre détail sordide. Et l'on sait que les détails sordides sont légion, là où la gueusaille périclite. Comme dans leur prime jeunesse, les hommes renversèrent des vieillards, raillèrent les infirmes, et s'attardèrent au pilori, afin d'accabler de crachats la racaille qui s'y tenait close.

On était plein d'entrain, et le château pouvait bien attendre ; aussi décida-t-on d'entamer les festivités à sa manière, à la manière Arétrianne. On tira de derrière son étal un caviste, réquisitionna ses meilleurs tonnelets, on fit main basse sur les poulardes de quelques vilains, ainsi qu'un porc à moitié rôti, déniché dans une auberge bien pouacre. Les gueux grondèrent ; on gronda d'autant. Il ne s'en fallut de peu pour que le guet n'intervint, après qu'on eut battu aux sangs une demi-douzaine de loqueteux, si bien qu'on promit réparation. On ne frappa plus, mais les esprits étaient tant échaudés qu'on fut pris de l'envie de ferrailler, aussi, après s'être bellement noyé sous le vin et la graisse, les preux s'escrimèrent gaillardement, leurs cottes d'armes toutes souillées par le sang de porc.

On vida un tonnelet, puis deux, puis trois ; les écuyers s'affalaient mollement, aussi chacun ramassa le sien, et le remit en selle ; certains furent halés sur leurs montures à la force des bras, tant ils étaient saouls. Privilège nobiliaire, l'intendanterie s'était attelée à mener à bon port les effets de la coterie, ainsi que la ménagerie comtale. L'envie vint justement à Anseric de voir ses chiens, aussi tirèrent ils droit sur le château. Se trouvait, dans ce qui était un semblant de basse court, la horde Arétrianne : vingt chapelains aux allures de bélitre, et deux fois plus de pages, qui s'évertuaient à tenir lévriers Sharasiens et poitevins du pays. Ajoutons à cela Conrad, l'ours du comte, qui savait danser, tenir sur ses pattes avant, et que l'on piquait de grelots lorsque l'occasion se présentait. Tous appréciaient Conrad.

L'outrecuidante estafette ysaroise ne daignait de se montrer, qu'on ne l'accueillait déjà à grand soufflets, galamment admonestés par Bors, unes des lames-liges du comte ; rien n'était plus horripilant que de se faire interrompre par un paltoquet, lorsque l'on profitait d'un vin et d'un ours dansant. On beugla bellement à l'adresse de l'ingénu "que le comte Anseric estoit céans ravi en admiration par Conrad, et que l'on en l'en dérangeoit point". Si cette réponse ne lui plut guère, il dut s'en accommoder ; au prochain désagrément, on tirerait l'épée !

Repus et ivres à souhait d'un festin gracieusement baillé par la bonne ville d'Ysari, cette coterie ne désirait plus qu'une seule chose : épancher leur soif de cyprine, et leur appétit de chaire. Les damoiseaux en rêvaient, les hommes faits en redemandaient ; ce soir, on forniquerait à satiété, et on laisserait à Ysari le souvenir d'un vit bien dur. « Haro ! Aux portes des Ysaroises ! Que leurs pucelles ne le soient plus ! » Tous éperonnèrent leurs montures, alors que l'on sonnait la charge sus aux ribaudes ; l'hallali non plus ne tarderait pas.

-Je suis vraiment désolée de t'imposer cela.

Marmonna une fois de plus Astéride tout en réajustant les plis de sa robe sur ses genoux. Le carosse chaotait sur la route avec la bonhommie d'un gros homme et elle savait que les portes d'Ysari n'était plus loin. Ennuyée, elle posa un regard désolé sur son fiancé, assis en face d'elle, serein et stoïque. Mais elle savait que cela ne l'enchantait pas. Elle non plus remarquez, mais on ne pouvait ignorer indéfiniement la cour. Alors, si elle avait pu éviter le mariage du Sieur d'Odélian, elle ne pouvait éviter le bal donné par la Baronne d'Ysari. Elle savait qu'elle retrouverait son frère et l'idée de pouvoir discuter un peu avec lui, de lui demander des nouvelles de son fils nouveau né et, bien entendu, de sa nièce lui mettait du baume au coeur.

Les armoiries du Duché frappaient les portes du carosse et flottaient au dessus de leur tête. L'escorte avançait lentement mais surement et, Astéride se prit a vouloir les arrêter, a descendre et a aller chercher son fils qui, lui, voyageait avec sa nourrice dans un carosse a part. Elle soupira, une énième fois. Que n'aurait elle pas donné pour resté tranquillement au château plutôt que de devoir traverser la Péninsule pour un bal. Plongée dans un bain de noble pédant et aussi vils que des vipères ne la réjouissait pas vraiment. Enfin, il valait mieux faire contre mauvaise fortune bon coeur. Elle sourirait, danserait et serait aimable et courtoise. De toute façon, il y avait de forte chance pour qu'on l'évite donc peut être sera-t-elle relativement tranquille.

Encore une heure et le carosse passa les portes d'Ysari, parcourant tranquillement la ville en provoquant l'étonnement de certain badaud, la caravane se fraya un chemin jusqu'au palais des Barons d'Ysari. Astéride réajusta sa coiffe, simple voile de soie brodé d'or, le chef de son escorte s'occupa de prouver l'identité de ses maitres et bientôt, les portes du carosse s'ouvrirent. Ciaran descendit en premier et, une fois n'est plus coutume, elle se prit a rêvasser en laissant errer son regard sur les épaules larges et puissante du chevalier.

-Tu rêves ?

Le ton amusé la fit sursauter et elle afficha un sourire clairement complice tout en se saisissant de la main qu'il lui tendait.

« Mes Seigneurs. Ysari est en joie de vous accueillir. Si vous voulez bien me suivre. »

Astéride tourna légèrement la tête pour découvrir l'Intendant de la maison d'Ysari légèrement courbé devant eux. La jeune femme le salua et, glissant une main sous le coude de Ciaran, entreprit de suvre leur guide. Des palfreniers et le reste de l'escorte s'occuperait de leur bagage. Néamoins, avant d'entrer, elle jeta un coup d'oeil derrière elle pour découvrir son fils tout sourire dans les bras de sa nourrice. Il lui fit même un petit au revoir de la main auquel elle répondit en souriant. De toute manière, leur séparation ne serait pas bien longue, Erwan partagerait ses appartements. Mais une question la taraudait, où était passé Incanus ?

Viktor regardait le paysage défilé sous ses yeux.

Il était heureux de se rendre dans la baronnie. Tout était tellement simple maintenant. Il allait pouvoir rester tranquillement à s'amuser un peu. Le jeune homme était soulagé de laisser un moment ses obligations à Missède. Le jeune homme n'était pas un vrai seigneur comme tout ces gens qu'il allait trouver au bal d'Ysari.

Il était chevalier. Rien d'autre. Son ascension au rang de baron de Missède était une farce d'une entité stupide. Il avait vraiment fallut chercher très loin pour trouver un héritier inespéré pour la trône de Missède après la disparition d'Amédé de Missède. Non, vraiment, il n'était pas fait pour la politique.

Agniezka s'était endormie contre lui. Il l'avait prit doucement dans ses bras, attendant que le voyage s'écoule doucement.

La jeune femme était fatiguée. Complètement exténuée depuis un bon moment. Elle ne dormait pas assez. Sans doute passait-elle un peu trop de temps à lire ses livres sur les amours galant qu'elle aimait tant.

Le jeune baron soupira, caressant doucement les cheveux de la belle endormie.

Le palais du baron d'Ysari apparut enfin.

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